Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 18 juillet 2018
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Mandela
Le Secrétaire général s’est exprimé ce matin à l’occasion d’une manifestation pour commémorer le centenaire de Nelson Mandela. Pour avoir eu la chance de rencontrer M. Mandela à plusieurs reprises, le Secrétaire général a déclaré avoir été impressionné par sa vision, sa sagesse, sa détermination et sa compassion. Il a remarqué que tout au long de l’histoire, très peu de personnes ont réussi à capter l’imagination du monde comme il l’a fait, et qu’elles ont été encore moins nombreuses à avoir réussi à donner une telle inspiration.
Il a honoré la mémoire de Madiba en appelant les gens du monde entier à faire bouger les choses. M. Mandela, a déclaré le Secrétaire général, avait compris que chacun d’entre nous peut contribuer à créer un monde meilleur, un monde où les gens sont traités de manière équitable et juste, sans distinction de race, de religion ou de sexe. La création d’un monde meilleur est le travail -en fait le devoir- de notre organisation, a souligné le Secrétaire général.
Forum politique de haut niveau
Le Secrétaire général prendra la parole lors de la séance de clôture du Forum politique de haut niveau pour le développement durable cet après-midi, pour dire notamment que les huit derniers jours du Forum ont été l’occasion de réaffirmer la vision transformatrice du Programme 2030 et de faire le point pour voir où nous en sommes.
Le Secrétaire général déclarera aussi que, bien qu’on constate des progrès importants dans un certain nombre de régions du monde, les discussions de la semaine dernière ont également montré qu’il y a des retards et même des retours en arrière dans certains domaines clefs de l’engagement commun qui a été pris de ne laisser personne de côté. Le Secrétaire général insistera aussi sur l’impératif d’intégrer l’essence même du Programme 2030 dans tout ce que nous faisons.
Iraq
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, M. Ján Kubiš, a demandé hier au Gouvernement iraquien de respecter et répondre aux préoccupations légitimes du peuple, suite aux manifestations récentes dénonçant le manque de services et de possibilités d’emploi et demandant une amélioration des conditions de vie. Il exhorte les acteurs politiques à faire en sorte que le prochain Gouvernement donne la priorité à la bonne gouvernance, aux réformes et à la lutte contre la corruption, ce qui devrait contribuer aux développements et progrès économiques, ainsi qu’à la création d’emplois et à la fourniture de services publics essentiels.
En même temps, le Représentant spécial est profondément préoccupé par la violence et les actes de vandalisme qui ont accompagné certaines de ces manifestations publiques qui, par ailleurs, étaient largement pacifiques. Il regrette les pertes en vies humaines et les nombreux blessés autant du côté des manifestants que de celui des forces de l’ordre, ainsi que la destruction de biens publics et privés, y compris des bureaux des institutions gouvernementales et des partis politiques, ainsi que des infrastructures pétrolières et publiques.
M. Kubiš souligne le droit inaliénable du peuple à la liberté d’expression, y compris le droit de participer à des manifestations pacifiques sans crainte, ni intimidation, ni détentions arbitraires, à condition de respecter la loi, et d’avoir un accès sans entrave à l’information. Il est du devoir des autorités de permettre de telles manifestations légales et de protéger leurs participants. Tout en maintenant la loi et l’ordre, a-t-il ajouté, les forces de sécurité doivent faire preuve de retenue et éviter de recourir à une force excessive, disproportionnée et meurtrière. Il met également en garde contre le fait de permettre à certains intrus et opportunistes d’exploiter les manifestations, par ailleurs légitimes, à des fins politiques et de provoquer des troubles.
Syrie
L’ONU s’inquiète vivement de la protection des civils touchés par les hostilités dans le sud de la Syrie, au moment où les opérations militaires se poursuivent dans les provinces de Deraa et de Quneitra, dans le sud-ouest du pays. Les frappes aériennes et les bombardements en continu sur la ville de Nawa, dans l’ouest de la province de Deraa, auraient fait de nouveaux morts et blessés, tandis que le seul hôpital de campagne de la ville n’est plus opérationnel.
Le Croissant-Rouge arabe syrien a distribué l’aide humanitaire de l’ONU à près de 10 000 personnes réparties sur six zones de certaines régions de l’est de la province de Deraa, zones qui sont récemment repassées sous le contrôle du Gouvernement syrien.
L’ONU continue d’appeler toutes les parties à assurer la protection des populations et infrastructures civiles, conformément aux obligations découlant du droit international humanitaire. Elle appelle également à un accès sûr, en continu et sans entrave à tous ceux qui en ont besoin, et ce, par les voies les plus directes.
Cameroun
Le personnel humanitaire des Nations Unies indique que la situation dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun continue de se détériorer et que les besoins humanitaires ne cessent de croître.
Un plan d’intervention d’urgence a été lancé en mai dernier suite à l’escalade des tensions et à la recrudescence des hostilités entre groupes armés non étatiques et forces de sécurité, qui avait entraîné des besoins humanitaires dans les deux régions. Ce plan visait à venir en aide à 160 000 personnes déplacées pendant une période initiale de trois mois et tablait sur une enveloppe budgétaire de 15 millions de dollars. À la mi-juin, on estimait que 211 000 personnes avaient été déplacées à cause de ce conflit, soit 32% de plus que le nombre initial de personnes à secourir par le plan d’intervention d’urgence. À ce jour, les donateurs internationaux n’ont pris aucun engagement financier en faveur de ce plan alors même que son financement est urgent.
VIH/sida
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a lancé aujourd’hui un appel vigoureux, affirmant que le temps presse pour réaliser les objectifs de 2020 pour le VIH. Les nouvelles infections par le virus sont en hausse dans une cinquantaine de pays, tandis que les décès provoqués par le sida ne déclinent pas assez rapidement.
Un nouveau rapport de l’ONUSIDA a constaté que les gains réalisés s’agissant des enfants ne sont pas constants. Les nouvelles infections par le VIH chez les enfants n’ont diminué que de 8% au cours des deux dernières années. L’an dernier, à peine un peu plus de la moitié des enfants vivant avec le VIH ont reçu un traitement et 110 000 sont morts des suites de maladies contractées en raison du sida.
Le rapport a également noté que la discrimination par les professionnels de la santé, les forces de l’ordre, les enseignants, les leaders religieux et autres empêche les jeunes et les personnes vivant avec le VIH, entre autres, d’avoir accès à la prévention, aux traitements et autres services de santé sexuelle et reproductive.
Theo-Ben Gurirab
Le Secrétaire général a écrit au Président de la Namibie pour lui présenter ses condoléances à l’occasion du décès de M. Theo-Ben Gurirab, Président de la cinquante-quatrième session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
M. Guterres a rappelé que le Dr Gurirab, qui représentait la South-West Arfrica People’s Organization (SWAPO) à l’ONU à partir du début des années 70, avait été un champion infatigable de l’autodétermination et de la justice, prenant la tête des efforts diplomatiques qui ont finalement abouti à la création d’une Namibie indépendante.
Le Secrétaire général a déclaré que ses réalisations serviraient de puissant rappel à l’ONU et à la communauté internationale dans son ensemble qu’il faut persévérer dans la recherche d’un monde plus pacifique et plus juste en usant de diplomatie et en faisant montre d’engagement pacifique.
Conférence de presse aujourd’hui
À l’issue du Point de presse, le Porte-parole du Président de l’Assemblée générale, M. Brenden Varma, prendra la parole. Et à 15 h 15, Mme Annika Söder, la Vice-Ministre des affaires étrangères de la Suède, s’adressera aux médias à l’entrée du Conseil de sécurité au sujet du partenariat entre l’ONU et l’Union africaine sur les questions de paix et de sécurité en Afrique.