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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 22 mars 2018

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Journée mondiale de l’eau

La Journée mondiale de l’eau est commémorée aujourd’hui et, à cette occasion, le Secrétaire général a prononcé un discours lors d’une manifestation de haut niveau pour le lancement de la Décennie d’action internationale, intitulée « L’eau pour le développement durable ».  Le Secrétaire général a déclaré que la crise de l’eau, qui s’aggrave, doit être plus visible sur le radar mondial et a souligné que l’eau potable et l’assainissement sont des éléments clefs de la réduction de la pauvreté, de la croissance économique et de la santé des écosystèmes.  Il a ajouté que l’eau a prouvé tout au long de l’histoire son rôle de catalyseur de la coopération et non des conflits mais il a averti que sans une gestion efficace de nos ressources en eau, nous risquons de voir se multiplier les différends entre communautés et entre secteurs voire, s’accroître les tensions entre nations. 

De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), en partenariat avec la star mondiale de la chanson Beyoncé, travaille sur l’accès à l’eau des femmes et des enfants du Burundi.  À ce jour, 35 puits ont été creusés et grâce à un nouveau partenariat avec Gucci et « CHIME FOR CHANGE », 80 autres puits devraient être creusés cette année, pour quelque 120 000 femmes, filles et familles.

Libéria

La Vice-Secrétaire générale de l’ONU était au Libéria aujourd’hui.  Lors de sa rencontre avec le Président George Weah, elle a souligné l’engagement de l’ONU à aider l’Administration libérienne à réaliser des progrès significatifs dans la consolidation de la paix et le développement durable.

Elle a aussi assisté à une manifestation organisée par le Président Weah pour célébrer la fin du mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria.  Parlant à la presse, la Vice-Secrétaire générale a dit que la Mission est un autre succès du maintien de la paix en Afrique de l’Ouest.  La Mission a été déployée en 2003 dans un État failli, avec des institutions publiques en ruine, une économie inexistante et une police et une armée en désintégration totale.  Depuis lors, l’État a été reconstruit et plus que 100 000 anciens combattants ont participé aux programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration.  Les institutions de la justice et de la sécurité ont été rétablies.  La Vice-Secrétaire générale a ajouté, qu’aujourd’hui, les Libériens jouissent de la paix et la Mission des Nations Unies laisse dernière elle un pays qui a le grand potentiel de réaliser une stabilité, une démocratie et une prospérité durables.

Mme Amina J. Mohammed a souligné qu’il revient maintenant au Gouvernement, avec le plein appui de l’ONU et de ses partenaires, de continuer la lutte contre la pauvreté, le chômage des jeunes, l’analphabétisme et le manque d’infrastructures.  Les investissements soutenus nécessiteront l’appui des donateurs et des partenaires.  La Mission des Nations Unies quitte le pays mais 17 fonds et agences de l’ONU restent sur place pour travailler au développement et à l’amélioration des conditions de vie de la population.

Bassin du lac Tchad

Ce matin, la Vice-Secrétaire générale a aussi fait par visioconférence un exposé au Conseil de sécurité sur la situation dans la région du lac Tchad.  Elle a indiqué que des progrès considérables ont été faits dans la lutte contre Boko Haram.  Il est désormais crucial de stabiliser les zones qui ont été reprises et de saisir cette occasion pour promouvoir le développement, a-t-elle estimé.

Mme Amina J. Mohammed a prévenu que les violations des droits de l’homme continuent à alimenter l’insécurité dans le bassin du lac Tchad.  Des investissements dans le renforcement des mécanismes de justice communautaire seront essentiels.  Elle a ajouté qu’il est tout aussi crucial d’intégrer dans les activités antiterroristes les dimensions « droits de l’homme » et « genre ». 

Venant à la situation humanitaire, elle a indiqué que 10,7 millions de personnes ont besoin d’une assistance vitale dans la région.  Elle a appelé les États Membres à veiller à ce que l’appel humanitaire de 1,6 milliard de dollars soit entendu. 

Enfin, la Vice-Secrétaire générale a voulu que l’on réalise que les mesures de sécurité et les opérations militaires ont montré leur limite.  Il n’y a pas de paix durable sans un développement durable et les acquis du développement seront toujours menacés sans une paix durable.  

Mali

La Mission des Nations Unies au Mali a fermement condamné aujourd’hui l’attaque perpétrée contre son camp à Kidal, laquelle a eu lieu tôt ce matin.  Les premières informations indiquent que certains éléments des forces internationales ont été blessés pendant l’attaque mais aucun Casque bleu n’a été blessé.

L’attaque a eu lieu alors que le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Mahamat Saleh Annadif, accompagnait le Premier Ministre malien, M. Boubèye Maïga, et les membres du Gouvernement, dans une visite dans la région.

M. Annadif a condamné l’attaque qui est intervenue au moment où l’on voit une évolution positive au Mali, comme en témoigne la visite du Premier Ministre qui, a-t-il dit, est un signal fort de paix et de réconciliation et un pas important vers le rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le territoire malien.

Afrique

Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général félicite les leaders africains pour avoir fait un pas dans l’histoire en signant l’accord sur la Zone de libre-échange continentale visant à créer l’un des plus grands blocs commerciaux au monde avec plus de 50 pays.  Le Secrétaire général qualifie cette initiative de pas important vers la réalisation des objectifs de développement durable et de l’agenda africain pour la paix et la prospérité.  

Syrie

Les agents humanitaires signalent qu’un nombre, estimé à 167 000 personnes, a fui les hostilités dans le district d’Afrin, la majorité allant vers Tal Refaat et les autres se dirigeant vers Nubul, Zahra et d’autres zones environnantes. 

L’accès des déplacés à la ville d’Alep est limité en ce moment.  Cette situation est particulièrement préoccupante pour les cas médicaux, étant donné qu’il faut de toute urgence procéder à l’évacuation des personnes gravement malades vers les hôpitaux spécialisés d’Alep.  Quatre personnes seraient mortes par manque de soins.  Les Nations Unies rappellent aux parties leur devoir d’évacuer et de soigner les blessés et les malades et les appellent à faciliter immédiatement les évacuations médicales des blessés et des malades qui veulent se faire soigner à Alep.  Plus généralement, l’ONU appelle à la liberté de mouvement des déplacés. 

Par ailleurs, ces derniers jours, quelque 5 000 rations préparées et 1 000 miches de pains sont distribuées tous les jours à Zahra et à Nubul et 2 500 autres rations sont distribuées à Tal Refaat.  Les médicaments, les cliniques mobiles et les services de soins reproductifs sont accessibles à Tal Refaat, Zahra et Nubul.

Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général se dit alarmé par les allégations persistantes sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie.  Les recours aux armes chimiques, quelles qu’en soient les circonstances, est injustifiable et odieux.  Tout aussi injustifiable est le manque de réaction face à ce recours, si et quand il a lieu.  L’impunité ne saurait prévaloir devant des crimes d’une telle gravité.  Le Secrétaire général réitère son appel au Conseil de sécurité pour qu’il fasse preuve d’unité et de détermination face à cette question.  

Climat

Demain étant la Journée météorologique mondiale, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié son Rapport 2017 sur l’état du climat qui indique que les manifestations liées à la météo et au climat ont coûté aux pays quelque 320 milliards de dollars, soit le record de l’année la plus chère.

Selon le rapport, la saison des ouragans dans le nord de l’Atlantique a été l’année la plus coûteuse pour les États-Unis et a effacé des décennies d’acquis du développement dans les petites îles des Caraïbes comme la Dominique.  Les graves inondations dues aux moussons dans le sous-continent indien et la poursuite de graves sécheresses en Afrique de l’Est ont aussi contribué à faire de 2017 l’année la plus coûteuse de tous les temps.

Faim

Un nouveau rapport tire la sonnette d’alarme face aux niveaux accrus de la faim dans le monde: quelque 124 millions de personnes dans 51 pays ont été affectées par une sécurité alimentaire aigüe en 2017, soit 11 millions de plus qu’en 2016.  C’est ce que révèle la dernière édition du « Global Report on Food Crises ».  Le rapport définit l’insécurité alimentaire aigüe comme une famine si grave qu’elle menace directement la vie et les moyens de subsistance.

L’aggravation est largement attribuable aux conflits nouveaux et gagnant en intensité au Myanmar, dans le nord-est du Nigéria, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud et au Yémen.  Les conditions de sécheresse prolongée ont aussi appauvri les récoltes dans des pays qui faisaient déjà face à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire et à la malnutrition dans l’est et le sud de l’Afrique.

Rédigé chaque année par un groupe de partenaires humanitaires, le rapport a été présenté par l’Union européenne, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) lors d’une conférence de presse à Rome.

Yémen

Les principaux ports du Yémen, y compris ceux de Hodeïda et de Saleef, sont ouverts depuis que la Coalition a allégé les restrictions sur les importations, à la fin de l’année dernière.  Pour l’ONU, ces ports doivent rester ouverts sans restriction aux cargos humanitaires et commerciaux.  L’ONU est préoccupée par le fait que les sociétés commerciales de transport semblent accoster de moins en moins dans ces ports, craignant d’y trouver portes closes, de subir des retards et de se heurter à d’autres obstacles qui pourraient accroître les coûts. 

Les obstacles bureaucratiques, y compris les multiples inspections, les restrictions arbitraires sur les importations et les longs retards d’accostage doivent cesser.

Même avant la crise, le Yémen importait déjà 90% de sa nourriture de base.  Maintenir le flux des importations est absolument essentiel.

Les aéroports sont ouverts aux vols de l’ONU et des agences humanitaires depuis la fin du mois de novembre 2017.  Toutefois, l’aéroport de Sanaa est fermé au trafic commercial depuis août 2016, ce qui a empêché des milliers de personnes de quitter le pays pour se faire soigner à l’étranger.  L’ONU appelle à la réouverture de l’aéroport de Sanaa, au moins pour les cas humanitaires. 

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