Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 15 mars 2018
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Italie
Ce matin, à Rome, le Secrétaire général a prononcé un discours d’ouverture à la Réunion ministérielle du Groupe international d’appui au Liban. Il a déclaré aux délégations qu’il est à présent absolument essentiel que la communauté internationale face preuve d’une forte solidarité avec le Liban, un pays qu’il a qualifié de pilier fondamental pour la stabilité de la région. Il a souligné que les pays de la région doivent œuvrer pour éviter toutes mesures susceptibles de provoquer des malentendus, la confrontation ou toute escalade.
Le Secrétaire général a ajouté que le renforcement des institutions du Liban et l’extension de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire étaient d’une importance cruciale, tout en saluant le déploiement renforcé de Forces armées libanaises au sud du fleuve Litani.
Le Secrétaire général s’est ensuite adressé aux médias, indiquant que l’appui du Liban était une question d’intérêt personnel éclairé.
En marge de cette réunion, qui s’est déroulée dans les locaux du Ministère des affaires étrangères de l’Italie, le Secrétaire général a tenu des réunions bilatérales distinctes avec le Premier Ministre italien, M. Paolo Gentiloni, et la Haute Représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’Union européenne, Mme Federica Mogherini.
En début de journée, peu après son arrivée à Rome, le Secrétaire général avait participé à une conférence ministérielle pour mobiliser l’action collective en faveur de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Nous sommes ici pour aider l’UNRWA à surmonter la pire crise financière de son histoire, a-t-il notamment déclaré. Il a averti qu’en 2018, en raison de la baisse de promesses de dons, l’UNRWA fait face à un manque de 446 millions de dollars. Si on n’y pallie pas, a-t-il averti, des services essentiels pourraient être réduits, voir totalement supprimés. Il a appelé les participants à cette réunion à se montrer généreux pour combler ce déficit de l’UNRWA pour 2018 grâce à des financements supplémentaires, prévisibles et durables.
Le Secrétaire général doit se rendre à Lisbonne, au Portugal, dans la soirée, où il doit rencontrer, demain, la Communauté musulmane de la ville.
Syrie
Aujourd’hui, des milliers de personnes auraient quitté Hammouriyeh, dans la Ghouta orientale, suite à des informations indiquant que des combats violents auraient fait des morts et des blessés parmi les civils et auraient endommagé des infrastructures civiles. Le nombre exact de personnes qui ont quitté la Ghouta orientale est inconnu, de même que la destination des évacués.
L’ONU n’a pas pu observer ces évacuations, mais se rend dans les abris collectifs où certains des évacués arrivent, notamment le centre collectif Dwier où les familles reçoivent une aide du Croissant-Rouge arabe syrien. Cet abri dispose d’une unité médicale, d’eau et d’électricité.
L’ONU est en train de procéder à une évaluation des besoins dans les abris et se tient prête à fournir une aide aux personnes dans le besoin qui ont été évacuées de la Ghouta orientale. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est en train d’acheminer des lits d’hôpitaux, des équipements médicaux et des médicaments pour appuyer les besoins du centre collectif Dwier.
Par ailleurs, un convoi conjoint de l’ONU, du Croissant-Rouge arabe syrien et du Comité international de la Croix-Rouge a livré une assistance alimentaire à 26 100 personnes à Douma, dans la Ghouta orientale. Une aide bien plus importante encore est cependant nécessaire, notamment en termes de fournitures médicales et de santé à Douma, ainsi qu’une aide humanitaire pour l’ensemble de la Ghouta orientale.
Le convoi d’aujourd’hui fait suite à un autre la semaine dernière, qui avait permis de fournir des vivres à 27 500 personnes, ainsi que des produits de santé et nutritionnels.
Yémen
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) continue d’aider les migrants bloqués au Yémen afin qu’ils regagnent leur foyer, le dernier de ces retours humanitaires ayant lieu cette semaine. Un migrant croate et 41 migrants éthiopiens ont ainsi pu quitter Hodeïda et 144 réfugiés somaliens, Aden.
Depuis le début de l’année, l’OIM a aidé près de 660 migrants bloqués au Yémen. En 2017, 2 860 avaient reçu une telle assistance.
Chaque mois, environ 10 000 migrants arrivent au Yémen, généralement dans l’espoir de gagner les pays du Golfe. Mais ils deviennent souvent des cibles du conflit au Yémen et parviennent rarement à leur destination.
Nigéria
L’ONU a alloué 9 millions de dollars américains au Fonds humanitaire pour le Nigéria afin de pouvoir fournir une assistance vitale à quelque 60 000 enfants, femmes et hommes récemment déplacés par les hostilités en cours dans l’État de Borno. La crise humanitaire dans la région demeure l’une des plus graves au monde, avec 7,7 millions de personnes, au moins, qui ont besoin, en 2018, d’une aide humanitaire dans les États les plus touchés que sont les États de Borno, d’Adamawa et de Yobe.
L’allocation des 9 millions de dollars permettra d’appuyer une réponse humanitaire rapide dans les zones récemment touchées par des déplacements de grande ampleur liés au conflit, en particulier, le long de l’axe Maiduguri-Monguno, dans le nord de l’État de Borno. En trois mois, près de 30 000 personnes ont fui la violence dans des zones difficiles d’accès pour les organisations humanitaires internationales. Elles ont besoin de nourriture, d’eau, d’abris, de couvertures, de vêtements et de soins médicaux.
Ces fonds permettront également d’intensifier la réponse apportée près de la frontière avec le Cameroun dans l’est du Borno et le nord de l’Adamawa, où 30 000 autres personnes sont arrivées au cours des trois derniers mois à cause d’opérations militaires. La contribution aidera également au maintien des opérations des Services aériens d’aide humanitaire des Nations Unies (UNHAS), qui sont cruciales pour permettre aux travailleurs humanitaires d’atteindre et d’acheminer l’aide dans les zones reculées du nord-est.
Mexique
Selon un rapport du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies, il y a des raisons sérieuses de penser que certaines des personnes détenues au Mexique pendant les premières étapes de l’enquête sur la disparition des 43 étudiants d’Ayotzinapa, en 2014, ont été arbitrairement détenues et torturées.
Ces violations graves ont en outre fait l’objet d’enquêtes insuffisantes et ont même été étouffées.
Les cas documentés de violations des droits de l’homme ont eu lieu après le 5 octobre 2014, lorsque le Bureau du Procureur général de la République a repris l’enquête.
Le Haut-Commissaire des Nations Unie aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, a déclaré que cette affaire met au défi la volonté et la capacité des autorités mexicaines à faire face à de graves violations des droits de l’homme.
Depuis trois ans et demi, les familles des victimes luttent pour défendre leur droit de savoir ce qui est arrivé à leurs proches.
Le Haut-Commissaire a exhorté les autorités mexicaines à veiller à ce que se poursuive la recherche de la vérité et de la justice s’agissant de l’affaire d’Ayotzinapa et à ce que les auteurs d’actes de torture et d’autres violations des droits de l’homme commises pendant l’enquête rendent compte de leurs actes.
Apatridie
ONU-Femmes, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont appelé aujourd’hui à redoubler d’efforts pour éradiquer l’inégalité entre les sexes dans les lois sur le droit de la nationalité, car c’est un facteur important d’apatridie.
Dans 25 pays du monde, le droit de la nationalité n’autorise pas les femmes à transmettre leur nationalité à leurs enfants sur un pied d’égalité avec les hommes. Dans plus de 50 pays, les femmes n’ont même pas le droit d’acquérir, de changer ou de conserver leur nationalité.
Ces dispositions discriminatoires entraînent de nombreuses violations des droits de l’homme.
Catastrophes naturelles
Les catastrophes naturelles coûtent aux paysans des pays en développement des milliards de dollars chaque année. La sécheresse est la menace la plus destructrice parmi de très nombreuses autres, telles que les inondations, les incendies de forêt, les tempêtes, les parasites, les maladies transmises par les animaux, les déversements chimiques et les algues toxiques.
Selon un nouveau rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les catastrophes naturelles ont coûté au secteur agricole des pays en développement 96 milliards de dollars en pertes de récoltes et de bétail entre 2005 et 2015.
La moitié de ces pertes, soit 48 milliards de dollars, concerne l’Asie, indique ce rapport, qui a été publié aujourd’hui lors d’une conférence convoquée à Hanoï par le Gouvernement vietnamien en collaboration avec la FAO.
Conférences de presse
M. José Antonio Ocampo, Président du Comité de la planification du développement (CDP), et Mme Diane Elson, professeur et membre du Comité, lequel fait partie du Département des affaires économiques et sociales, feront aujourd’hui un point sur la session plénière du CDP qui se tient cette semaine au Siège de l’ONU.
Demain, à 11 heures, le Département des affaires économiques et sociales tiendra une conférence de presse sur la publication du rapport « Perspectives mondiales d’urbanisation: révision pour 2018 ».
À 12 h 30, M. Volodymyr Yelchenko, Représentant permanent de l’Ukraine auprès des Nations Unies, tiendra une conférence de presse.