Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 7 mars 2018
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Syrie
Le Conseil de sécurité a tenu, ce matin, des consultations sur la Syrie. Les membres du Conseil ont reçu des informations de l’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, qui est intervenu par visioconférence, pour faire le point des derniers développements sur le terrain. Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a lui aussi fait un exposé.
Dans une déclaration publiée hier soir, le Secrétaire général se dit préoccupé par les informations faisant état d’attaques dans l’enclave assiégée de la Ghouta orientale, qui auraient fait plus de 100 morts le 5 mars, ainsi que par les informations faisant état de bombardements sur la ville de Damas.
Le Secrétaire général salue le courage de tous les travailleurs humanitaires qui œuvrent sans relâche pour que les personnes dans le besoin en Syrie reçoivent une aide humanitaire vitale. Il appelle toutes les parties à autoriser immédiatement et sans entrave l’accès d’autres convois afin d’acheminer des fournitures essentielles à des centaines de milliers de personnes qui en ont désespérément besoin, en particulier pour achever la livraison à Douma, qui comprend des articles médicaux et sanitaires, prévue pour le 8 mars, afin de porter une aide à un total de 70 000 personnes, comme convenu précédemment avec les autorités syriennes.
Le Secrétaire général rappelle à toutes les parties leur obligation en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme de protéger les civils et les infrastructures civiles en tout temps, et leur responsabilité élémentaire de garantir la protection nécessaire à toutes les organisations humanitaires, ainsi qu’à leur personnel, leurs installations et à toute ressource de secours.
Péninsule coréenne
Dans une déclaration publiée hier, concernant la péninsule coréenne, le Secrétaire général se dit encouragé par les progrès réalisés lors des derniers pourparlers intercoréens, en particulier l’accord sur la tenue imminente d’un sommet, en vue de réduire encore les tensions militaires et de discuter de la dénucléarisation dans de prochains pourparlers avec toutes les parties concernées. Le Secrétaire général insiste sur la nécessité de préserver cet élan et de saisir toutes les occasions possibles pour trouver une voie pacifique.
Les derniers développements constituent de nouveaux pas en avant pour jeter les bases de la reprise d’un dialogue sincère, conduisant à une paix et à une dénucléarisation durables dans la péninsule coréenne. Le Secrétaire général réitère l’engagement de l’Organisation des Nations Unies à continuer d’appuyer ce processus avec les gouvernements concernés.
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Les partenaires humanitaires sont inquiets du contrecoup du séisme de magnitude 6,7 qui a frappé l’île principale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée la nuit dernière.
L’île a déjà été touchée par un tremblement de terre dévastateur la semaine dernière, qui a potentiellement touché plus de 400 000 personnes, dont la moitié a besoin d’une aide d’urgence.
Les évaluations préliminaires indiquent un besoin immédiat d’abris, de vivres, d’eau et d’accès aux soins médicaux.
Une équipe des Nations Unies pour l’évaluation et la coordination en cas de catastrophe composée de cinq membres est sur le terrain afin d’appuyer la réponse du Gouvernement.
Somalie
À Londres, aujourd’hui, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, M. Mark Lowcock, et le Secrétaire permanent du Département du développement international du Royaume-Uni, M. Matthew Rycroft, ont présidé conjointement une manifestation de haut niveau sur la situation humanitaire en Somalie.
La manifestation réunit 31 États Membres, des agences de l’ONU et des organisations non gouvernementales et vise à attirer l’attention sur la crise humanitaire qui sévit dans ce pays, afin de créer un élan politique et financier pour la réponse humanitaire de 2018, ainsi que pour tirer les enseignements de la réponse de l’an dernier.
En dépit du succès des efforts de prévention de la famine de l’année dernière, la situation humanitaire en Somalie reste grave et le risque de famine persiste. Quelque 5,4 millions de personnes ont besoin d’aide, parmi lesquelles 2,7 exigent une aide d’urgence.
Les partenaires humanitaires ont besoin de près de 1,5 milliard de dollars en 2018. En tenant compte des engagements supplémentaires enregistrés hier à Londres, les partenaires de la Somalie ont promis quelque 350 millions de dollars de réponse humanitaire et de nouvelles promesses devraient être faites dans les semaines à venir.
M. Lowcock a averti que si de nouvelles ressources substantielles ne sont pas versées dans les prochaines semaines, nous ferons face à une réelle crise en Somalie au milieu de l’année.
Caraïbes
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a présenté une mise à jour, six mois après que deux des ouragans les plus puissants enregistrés au-dessus de l’Atlantique eurent fait des ravages dans les Caraïbes et alors qu’approche la prochaine saison des ouragans, qui débute dans quatre mois.
Dans plusieurs pays comme la Dominique, les îles Vierges britanniques et les îles Turques et Caïques, le PNUD et ses partenaires nationaux injectent l'argent nécessaire dans les communautés les plus touchées, offrant des formations et des emplois temporaires aux femmes et aux hommes pour nettoyer les décombres et permettre le rétablissement à long terme.
À la Dominique, où 44% des bâtiments ont été gravement endommagés ou totalement détruits, et à Barbuda, où 92% des structures privées ont été endommagées, le PNUD a également travaillé avec ses partenaires nationaux pour renforcer les normes de construction.
Filles réfugiées
Un rapport publié aujourd’hui par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) révèle qu’il est plus difficile pour les jeunes filles réfugiées de trouver -et de conserver- une place dans une salle de classe.
Le rapport intitulé « C’est son tour » indique que les jeunes filles réfugiées du niveau scolaire secondaire sont deux fois moins susceptibles de s’inscrire à l’école que les garçons adolescents, même si elles représentent la moitié de la population réfugiée en âge scolaire. Au fur et à mesure qu’elles grandissent, elles sont de plus en plus marginalisées et l’écart entre filles et garçons s’élargit dans les écoles secondaires.
Pour le HCR, ce rapport doit inciter la communauté internationale à protéger les jeunes filles réfugiées et à garantir leur accès à l’éducation. Cet accès réduit également la vulnérabilité à l'exploitation, la violence sexuelle et sexiste, les grossesses précoces et le mariage des enfants.
Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)
Une première évaluation des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable confirme un manque alarmant de données dans 64 pays, ainsi que des progrès insuffisants dans 37 autres pays où les données peuvent être suivies, selon un rapport de l’'UNICEF.
Intitulé Progrès pour les enfants à l'ère des objectifs de développement durable, ce rapport est le premier rapport thématique évaluant la performance dans la réalisation des objectifs mondiaux concernant les enfants et les jeunes.
Le rapport révèle que 520 millions d’enfants vivent dans des pays qui manquent totalement de données sur au moins les deux tiers des indicateurs des objectifs de développement durable relatifs aux enfants, ou encore qui ne disposent pas de données suffisantes pour évaluer leurs progrès, ce qui rend effectivement ces enfants « non recensés ».
Là où l’on dispose de suffisamment de données, l’ampleur des défis est impressionnante. Selon le rapport, 650 millions d’enfants vivent dans des pays où au moins les deux tiers des objectifs de développement durable sont hors de portée à moins de faire des progrès accélérés.
Nomination
Le Secrétaire général des Nations Unies, M. António Guterres, a annoncé aujourd’hui la nomination de Mme Ăsa Regnér, de la Suède, comme Directrice exécutive adjointe chargée du Bureau de l’appui aux mécanismes intergouvernementaux et des partenariats stratégiques de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes).
Elle succède à Mme Lakshmi Puri, de l’Inde, qui a occupé ce poste au cours des huit dernières années et à qui le Secrétaire général et la Directrice exécutive d’ONU-Femmes sont reconnaissants pour son engagement et son dévouement.
Mme Regnér qui était Ministre de l’enfance, des personnes âgées et de l’égalité, de la Suède, possède une vaste expérience dans le domaine de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, ayant occupé divers postes de direction au sein du gouvernement, d’organisations non gouvernementales (ONG) et aux Nations Unies.
Manifestation sur la mémoire de l’esclavage
La Secrétaire générale adjointe à la communication, Mme Alison Smale, inaugurera, demain, à 13 h 15, l’exposition Remember Slavery Say It Loud, dans le hall des visiteurs.
L’exposition présente 10 hommes et 11 femmes architectes d’ascendance africaine qui ont acquis une renommée dans cette profession et ont influencé la façon dont les espaces publics sont présentés et utilisés.
Mme Smale sera accompagnée de Mme Pascale Sablan, architecte et commissaire de l’exposition, ainsi que de Mmes Elizabeth Kennedy et Danei Cesario, architectes et exposantes.
À 12 h 15, aujourd’hui, le Secrétaire général a participé à une conversation transmise en direct sur Facebook pour marquer la Journée internationale des femmes. L’Envoyée spéciale pour la jeunesse, Mme Jayathma Wickramanayake, y a aussi participé ainsi que Mme Monica Ramirez, Présidente de « National Farmworker Women’s Alliance ». La conversation a été diffusée sur la page Facebook d’ONU-Femmes et sera archivée.