En cours au Siège de l'ONU

8401e séance – matin    
CS/13579

République centrafricaine: le Conseil de sécurité proroge, jusqu’au 15 décembre 2018, le mandat de la MINUSCA

Le Conseil de sécurité a, ce matin, prorogé jusqu’au 15 décembre 2018 le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). 

Adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, la résolution 2446 (2018) a été présentée par la France, qui a expliqué que cette prorogation technique « pour une durée d’un mois » répondait à la demande de l’un des membres du Conseil « d’effectuer les démarches requises par sa législation interne pour pouvoir voter le projet de résolution discuté au cours des dernières semaines ».

Les États-Unis ont remercié la France d’avoir accordé à leur délégation ce délai supplémentaire, se réjouissant d’œuvrer à l’élaboration de ce nouveau mandat.

Évoquant le fond du texte qui sera présenté plus tard pour adoption, le délégué français a estimé que les négociations étaient arrivées à leur terme.  La France, a-t-il précisé, a recherché « l’équilibre le plus fin » entre les différentes positions exprimées pour favoriser le consensus. 

Le projet de résolution à l’étude contient également, a-t-il assuré, un certain nombre d’éléments importants pour le soutien que la Mission pourrait apporter aux autorités centrafricaines dans leurs efforts en faveur de la paix et de la réconciliation dans le pays: « maintien du format et du mandat robuste de la MINUSCA; soutien politique possible à l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine; soutien supplémentaire, enfin, que la MINUSCA pourrait apporter aux autorités centrafricaines pour étendre l’autorité de l’État sur le territoire ».

La Côte d’Ivoire, les Pays-Bas et le Royaume-Uni se sont félicités de l’adoption d’aujourd’hui, et ont remercié la France d’avoir présenté le texte.  Pour la Chine, le projet de résolution qui sera examiné dans les semaines à venir devrait renforcer l’unité du Conseil et adresser un message positif à Bangui. 

S’il s’agit de revenir au « texte très ambitieux » examiné le mois dernier, la France devra redoubler d’efforts, a estimé la Fédération de Russie.  Selon cette délégation, il faudra reconnaître qu’en République centrafricaine, « on doit travailler avec ceux qui veulent relever ce pays ».  Ce n’est pas un « lieu de confrontation », mais de « recherche de sortie de crise ». 

La délégation russe a exhorté à « renoncer à l’égoïsme et aux intérêts nationaux restreints ».  « Ceux qui font part de leurs bonnes intentions ne devraient pas envisager de projets parallèles », a-t-elle ajouté, en se disant prête à coopérer avec les autres membres du Conseil pour préserver l’unité du Conseil, « indispensable » sur ce dossier.

LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (S/2018/922)

Texte du projet de résolution (S/2018/1025)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant ses précédentes résolutions et déclarations sur la République centrafricaine, en particulier ses résolutions 2121 (2013), 2127 (2013), 2134 (2014), 2149 (2014), 2181 (2014), 2196 (2015), 2212 (2015), 2217 (2015), 2262 (2016), 2264 (2016), 2281 (2016), 2301 (2016), 2339 (2017), 2387 (2017) et 2399 (2018) ainsi que sa résolution 2272 (2016) et les déclarations de sa présidence en date des 18 décembre 2014 (S/PRST/2014/28), 20 octobre 2015 (S/PRST/2015/17), 16 novembre 2016 (S/PRST/2016/17), 4 avril 2017 (S/PRST/2017/5), 13 juillet 2017 (S/PRST/2017/9) et 13 juillet 2018 (S/PRST/2018/14),

Prenant note du rapport du Secrétaire général en date du 15 octobre 2018 (S/2018/922), qui présente les conclusions et recommandations de l’examen stratégique indépendant de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), réalisé de juin à septembre 2018,

Constatant que la situation en République centrafricaine constitue toujours une menace contre la paix et la sécurité internationales,

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,

1.    Décide de proroger le mandat de la MINUSCA, tel qu’énoncé dans la résolution 2387 (2017), jusqu’au 15 décembre 2018;

2.    Décide de rester activement saisi de la question.

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