En cours au Siège de l'ONU

8399e séance – matin
CS/13577

La situation au Kosovo reste marquée par « un certain degré d’incertitude », explique le Représentant spécial du Secrétaire général au Conseil de sécurité

En dépit de l’engagement des Présidents serbe et kosovar dans la recherche d’une solution, et de leur détermination à régler les questions en suspens par le dialogue facilité par l’Union européenne, la situation au Kosovo reste caractérisée par « un certain degré d’incertitude ».  

C’est l’analyse faite ce matin, devant le Conseil de sécurité, par le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) M. Zahir Tanin, alors qu’il présentait le rapport* du Secrétaire général sur les derniers développements au Kosovo.  Le Secrétaire général demande à toutes les composantes de la société, de part et d’autre, de participer davantage au processus.

Ledit rapport indique en effet que les dirigeants serbe et kosovar, MM Aleksandar Vučić et Hashim Thaçi, continuent de s’efforcer de dégager un accord global sur la normalisation des relations. Lors du Forum européen d’Alpbach, qui s’est tenu en Autriche le 25 août dernier, ils ont tous deux insisté sur la nécessité d’un accord qui pourrait également porter sur le tracé de la frontière. 

Mais ces déclarations ont suscité l’inquiétude des communautés serbes du Kosovo et provoqué un désaccord entre Belgrade et l’Église orthodoxe serbe du Kosovo, révèle encore le rapport.  Ce qui a fait dire au Représentant spécial que « tout accord de haut niveau, qui sera atteint par des négociations politiques, et peu importe le soutien dont il bénéficiera au plan international ou régional, ne tiendra pas s’il n’est pas compris ou ne jouit pas de la confiance des communautés et des individus ».

Par ailleurs, et en dépit de cet engagement de haut niveau, la situation sur le terrain est loin de s’améliorer, elle est même caractérisée par des actions contradictoires, « potentiellement explosives », a expliqué M. Tanin.

Adopté il y a six ans, l’accord sur l’association des municipalités serbes du Kosovo n’a toujours pas été mis en œuvre, alors que c’est « la pierre angulaire de l’Accord de Bruxelles », a déploré le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Serbie, M. Ivica Dačić.  Aucune condition n’a été mise en place pour le retour des 200 000 déplacés, a-t-il souligné, et les Chambres spécialisées ne fonctionnent pas à ce jour.  Par ailleurs, à ceux qui estiment que la MINUK a rempli sa mission et que le « soi-disant Kosovo » a bâti des institutions démocratiques et que l’état de droit y règne, M. Dačić a demandé s’il est acceptable que des institutions démocratiques ne respectent pas des accords agréés.

Alors que Belgrade a une démarche constructive, Pristina s’illustre dans des actes de sabotage et de provocation, comme quand il a décidé d’imposer des taxes sur l’importation des produits serbes et de transformer la Force internationale de sécurité au Kosovo (KFOR) en armée, a renchéri le représentant de la Fédération de Russie.  D’après lui, cela peut « inévitablement conduire au conflit ».  

La question des forces armées nationales relève de la souveraineté du Kosovo et non d’un dialogue avec un autre État, a rétorqué Mme Vlora Çitaku, du Kosovo.  Se disant honorée de représenter « la plus jeune démocratie d’Europe du Sud-Est », elle a fait valoir qu’il ne peut y avoir de paix durable que si elle s’appuie sur la justice, comme l’ont prouvé les deux conflits mondiaux.  De son point de vue, les blessures de la guerre ne se soignent pas facilement, « surtout quand l’agresseur, l’État serbe, continue de refuser d’assumer la responsabilité de ses actes ».

Devant une situation aussi fragile, et pour éviter qu’elle ne s’envenime davantage, les deux parties doivent s’abstenir de toute rhétorique incendiaire et d’actes de provocation, ont estimé une majorité de délégations.  Belgrade et Pristina doivent œuvrer à un accord de normalisation de leurs relations, ont exhorté le Royaume-Uni, la France et la Suède, plaidant même pour un accord juridiquement contraignant. Un tel accord représenterait une étape essentielle dans la stabilisation durable des Balkans occidentaux et vers l’intégration européenne des deux pays, ont ajouté la France et les Pays-Bas. 

Cela dit, tout accord doit respecter le droit international et les volontés des communautés locales, a insisté le représentant de la Guinée équatoriale, estimant aussi que la Serbie a des préoccupations légitimes, « qui doivent être entendues ».

Mais, 19 ans après la proclamation d’indépendance du Kosovo, suivie de près par l’adoption de la résolution 1244 (1999), le moment est venu pour les deux parties de faire preuve de souplesse et d’avancer vers un compromis, ont insisté les États-Unis, assurant de leur disponibilité à soutenir tout accord allant en ce sens.  

Au mois d’août dernier, le Conseil de sécurité, présidé par le Royaume-Uni, avait décidé, pour la première fois depuis 2009, de ne pas consacrer de réunion trimestrielle à la situation au Kosovo. Une décision jugée injuste et vigoureusement contestée par la Serbie, qui, appuyée par la Russie, a exprimé aujourd’hui son mécontentement.  La question du statut du Kosovo n’est pas close, d’autant plus que 10 États ont changé leur décision de reconnaître la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo, a plaidé le Vice-Premier Ministre serbe.

Cela n’a pas empêché les délégations du Royaume-Uni, des États-Unis, de la Suède, des Pays-Bas ou de la Pologne de se prononcer pour un espacement des débats sur le Kosovo, vu le calme de la situation sur le terrain.  La question pourrait être discutée non plus en séance publique, mais en consultation, ont par exemple suggéré les Pays-Bas. 

*S/2018/981

RÉSOLUTIONS 1160 (1998), 1199 (1998), 1203 (1998), 1239 (1999) ET 1244 (1999) DU CONSEIL DE SÉCURITÉ:(S/2018/981)

Déclarations

M. ZAHIR TANIN, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), a déclaré que depuis sa dernière intervention devant le Conseil de sécurité en mai dernier, la situation est caractérisée par « un certain degré d’incertitude », en dépit du dialogue politique facilité par l’Union européenne.  Cependant, les dirigeants de Belgrade et de Pristina se sont rencontrés en juillet dernier pour envisager de reprendre le dialogue.  Au Forum européen d’Alpbach tenu le 25 août en Autriche, les deux parties ont plaidé en faveur d’un nouveau cadre d’accord, comprenant la possibilité d’échange de territoires. 

Cette nouvelle approche a généré un nouvel élan, mais aussi une appréhension parmi les acteurs politiques et la population des deux côtés, au sein de la région et même de la communauté internationale, a expliqué M. Tanin.  Les Présidents serbe et kosovar, MM Aleksandar Vučić et Hashim Thaçi, se sont rencontrés à Bruxelles, la semaine dernière, pour réaffirmer leur volonté de poursuivre le dialogue et d’avancer vers le règlement de la situation par le biais du processus facilité par l’Union européenne. 

Cependant, cette rencontre a eu lieu dans un contexte où la situation est dominée par « de fréquentes actions contradictoires sur le terrain », a témoigné le Représentant spécial.  Certaines de ces actions, notamment les graves discriminations que continuent de subir certains individus lorsqu’il s’agit d’exercer leurs droits fondamentaux, y compris la liberté d’expression et de mouvement, l’égal accès aux opportunités économiques, ou les difficultés qu’ils rencontrent pour pratiquer leur religion, ont le potentiel d’enflammer la situation, a-t-il averti. 

À cela s’ajoutent la décision du Gouvernement du Kosovo d’imposer une taxe de 10% sur les biens serbes et bosniaques, de même que l’adoption de trois projets de loi sur les Forces de sécurité du Kosovo.  Ces actions ont accru les tensions entre Belgrade et Pristina, a poursuivi le Représentant spécial. 

Dans ce contexte, M. Tanin a estimé que pour que les négociations réussissent, l’engagement de toutes les couches de la société et des dirigeants politiques est crucial.  « Tout accord de haut niveau, qui sera atteint par des négociations politiques, et peu importe le soutien dont il bénéficiera au plan international ou régional, ne tiendra pas s’il n’est pas compris ou ne jouit pas de la confiance des communautés et des individus », a mis en garde le Chef de la MINUK, se disant confiant que les dirigeants des deux côtés et les facilitateurs ont cette exigence à l’esprit. 

Pour sa part, la MINUK continue de travailler à la mise en œuvre de son mandat, a assuré M. Tanin.  Suite au Forum sur le renforcement de la confiance au Kosovo, organisé par les Nations Unies en août dernier à Ljubljana, capitale de la Slovénie, la Mission s’est attelée à mettre en œuvre les recommandations issues de cette rencontre.  À travers un plan d’action et des mesures spécifiques, elle a identifié et soutient les acteurs du changement au Kosovo.  Les initiatives lancées visent notamment à favoriser la paix et la réconciliation, bâtir la confiance et détruire la méfiance historique entre les communautés, a conclu le Représentant spécial. 

M. IVICA Dačić, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Serbie, a souligné qu’en août dernier, le Conseil n’a pas tenu de séance sur la MINUK.  « Je voudrais exprimer mon mécontentement au sujet de la décision du Royaume-Uni de ne pas inclure cette question au programme de travail du Conseil de sécurité, avec comme explication le fait que la situation au Kosovo et Metohija était calme et que rien ne se passait sur le terrain. »  Il a estimé que cette approche n’était pas juste et que cette question devrait rester en tête du programme de travail du Conseil.  Il a rappelé que des discussions sur le bien-fondé ou non de tenir une réunion sur la question avaient duré trois heures, exactement le temps d’une séance du Conseil de sécurité.  D’où une mauvaise atmosphère entre Belgrade et Priština et une division entre les membres du Conseil de sécurité.  Le Vice-Premier Ministre a noté que « l’adoption du programme de travail du Conseil de sécurité avait été remise en question, une situation certainement préjudiciable à la fois pour la solution de ce problème et pour le ton qui prévaut dans cet organe ». 

Le conflit est loin derrière, mais « nous sommes tout aussi loin d’une situation stable et sûre qui ne mérite plus l’attention de cet organe », a argué M. Dačić.  Dire que cette question est moins importante alors que des efforts considérables sont déployés pour parvenir à une solution durable, avec le soutien d’acteurs importants de la communauté internationale, est contreproductif, a-t-il ajouté.  Il a souhaité qu’un accord soit conclu entre les membres du Conseil sur la fréquence des réunions sur ce sujet, ajoutant que « la question de la fréquence n’est pas technique ».

M. Dačić a relevé ensuite qu’aucun changement positif notable n’a eu lieu sur le terrain depuis la dernière réunion du Conseil.  La communauté des municipalités à majorité serbe, « la pierre angulaire de l’Accord de Bruxelles », n’a toujours pas vu le jour.  De plus, aucune condition n’a été mise en place pour le retour des 200 000 déplacés; les chambres spécialisées ne fonctionnent toujours pas, alors que depuis l’assassinat d’Oliver Ivanović, il y a près d’un an, l’auteur de ce crime haineux n’a pas été interpellé.  Cependant, des résolutions du Conseil ont été grossièrement violées et de nouvelles provocations et de nouveaux incidents ont eu lieu. 

Le Vice-Premier Ministre a ainsi souligné que la « soi-disant » assemblée du Kosovo a adopté des lois qui rendent possible la transformation des Forces de sécurité du Kosovo en forces armées.  Les autorités de Priština sont résolues à former une armée, mais la Serbie s’oppose catégoriquement à ces actes unilatéraux.  Il a rappelé que la KFOR est la seule armée légale autorisée par la résolution 1244 (1999) au Kosovo et Metohija, tout en invitant le Conseil à condamner cette décision injustifiée de Priština. 

Au cours de sa visite au Kosovo et à Metohija les 8 et 9 septembre dernier, le Président serbe, M. Aleksandar Vučić, a été empêché de visiter la localité de Banja dans une enclave serbe du fait d’un changement de dernière minute des autorités de Priština.  Le raid des forces spéciales de la police au réservoir de Gazivode fut l’un des exemples de provocation les plus radicaux, a estimé M. Dačić.  Selon lui, les membres de la police qui accompagnaient Hashim Thaci lors de sa visite du site étaient là « pour provoquer et intimider les Serbes du Kosovo et de Metohija ».  Il a rappelé que l’Accord de Bruxelles dispose qu’aucune force de sécurité du Kosovo ne doit se rendre dans le nord sans avoir au préalable informé la KFOR et demandé le consentement des représentants des municipalités serbes du Kosovo et Metohija.  Il a rappelé que le réservoir et la centrale hydroélectrique de Gazivode sont stratégiquement importants pour la Serbie et pour Priština.  Il a accusé Priština de vouloir saper la stabilité énergétique de la région, avant de dénoncer sa tentative de bâtir une route à travers la zone spécialement protégée du monastère de Visoki Dečani, de même que les attaques fréquentes contre des Serbes, y compris ceux allant visiter les tombes de leurs proches.  Au vu de tout cela, il a dit ne pas comprendre comment la situation peut être taxée de « stable » par quiconque.  Il a indiqué que le rapport du Secrétaire général a omis de noter que 19 ans après, 200 000 déplacés n’ont pu rentrer chez eux à cause de pratiques inacceptables. 

Le Vice-Premier Ministre s’est également dit préoccupé par la question des violences sexuelles en temps de conflit.  La Serbie estime que les auteurs de tels actes doivent être punis et les victimes protégées et soutenues.  Il a noté que le rapport fait mention de 782 plaintes au Kosovo dont 137 ont été entérinées.  Pour la Serbie, « ces chiffres sont une indication d’une pratique de Priština, datant de plusieurs années, qui tend à présenter des faussetés à cet auguste organe, invoquant l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), même si cette organisation ne possède pas ces données du tout ».  Il a dit que dans une atmosphère de « justification de crimes contre les Serbes », Priština a nommé Fatmir Limaj comme négociateur en chef dans le dialogue avec Belgrade.  La Serbie note qu’il s’agit d’un Commandant de l’Armée de libération du Kosovo qui a tué et violé, selon des témoignages d’Albanais, des frères Mazreku, de témoins et complices, et d’un certain nombre de femmes serbes du village de Klecka.  La Serbie veut que cette question soit prise en considération, sans politisation aucune et dans le respect des victimes. 

Par ailleurs, à ceux qui estiment que la MINUK a rempli sa mission et que le « soi-disant Kosovo » a bâti des institutions démocratiques et que l’état de droit y règne, le Vice-Premier Ministre serbe a demandé s’il est acceptable que des institutions démocratiques ne respectent pas des accords agréés.  Il a aussi ironisé sur le pardon accordé à des gens ayant commis des crimes parmi les plus haineux, dont des membres du Groupe Drenica.  Est-ce à dire que l’expulsion de 200 000 Serbes a été acquise et actée?  Sommes-nous supposés de ne plus en parler? s’est-il indigné, en demandant également ce qu’il est advenu des 1 500 Serbes qui sont portés disparus.  Il s’est dit surpris de voir qu’une présence internationale soit acceptée en Bosnie-Herzégovine, alors même que la sécurité des populations n’est pas mise en danger, et qu’on estime qu’elle n’est pas nécessaire au Kosovo et à Metohija.  Pour lui, même si la situation au Kosovo est différente de celle qu’elle fut en 1999 ou en 2009, la Mission onusienne est tout aussi différente de ce qu’elle fut à l’époque. 

« Mais dire que la Mission n’est plus nécessaire et qu’elle a rempli son mandat est loin de la réalité », a estimé M. Dačić tout en s’interrogeant sur la réponse qu’aurait donnée le Secrétaire général à la demande de l’Ambassadrice des États-Unis qui demandait la fin de la MINUK. 

Pour la Serbie, la question du statut du Kosovo n’est pas close.  La délégation note que 10 États ont changé leur décision de reconnaître la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo.  Le Vice-Premier Ministre estime que ce nombre pourrait croître considérablement et ceux ayant reconnu le Kosovo pourrait même passer en dessous de la moitié des Membres de l’ONU.  Il a dénoncé le fait que Priština et même des membres du Conseil peuvent faire des démarches pour la reconnaissance du Kosovo sans que cela n’émeuve personne, mais quand Belgrade fait la démarche contraire pour le retrait de la reconnaissance des États, cela est perçu comme de la provocation.  Il a également dénoncé le fait que Priština espère qu’en devenant membre d’organisations internationales, elle prouverait ainsi son statut d’État. 

M. Dačić a voulu conclure sur une note positive en affirmant que Belgrade est engagée dans la recherche d’une solution mutuellement acceptable.  Une telle solution, a-t-il argué, ne peut être trouvée sans un accord entre Belgrade et Priština et sans le soutien du Conseil de sécurité.  Et à la question de savoir s’il est important de tenir les réunions du Conseil sur le sujet ou de garder en vie la MINUK, il a dit que la réponse sera trouvée quand une solution mutuellement acceptable sera atteinte.  Avant cela, « la résolution 1244 (1999) doit être respectée ». 

Se disant honorée de représenter « la plus jeune démocratie d’Europe du Sud-Est », Mme VLORA ÇITAKU, du Kosovo, a fait valoir qu’il ne peut y avoir de paix durable que si elle s’appuie sur la justice, comme l’ont prouvé les deux conflits mondiaux.  À la suite de la Seconde Guerre mondiale, une série d’événements malheureux ont conduit les Balkans à devenir le théâtre de la dernière guerre qu’ait connu le continent européen, a-t-elle rappelé, précisant avoir fait partie du million de Kosovars albanais déplacés de force dans le cadre de la campagne de nettoyage ethnique menée par les forces armées serbes.  Les blessures de la guerre ne se soignent pas facilement, « surtout quand l’agresseur, l’État serbe, continue de refuser d’assumer la responsabilité de ses actes », a observé la représentante.  « Quelqu’un croit-il que la paix aurait été possible en Europe si les responsables des Première et Seconde Guerres n’avaient dû rendre des comptes », s’est-elle interrogée, avant d’assurer que, plutôt que d’être le seul reflet de leur douloureux passé, les Kosovars préfèrent s’identifier à leur capacité de construire un avenir meilleur.  « Nous ne sommes pas les victimes d’hier, nous sommes les champions d’aujourd’hui », a-t-elle soutenu. 

Pour Mme Çitaku, le long chemin qui a conduit à l’indépendance et à la souveraineté du Kosovo appartient néanmoins au passé.  Nous ne sommes plus en 1999, mais en 2018, a-t-elle relevé, notant que la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) « n’est plus une mission de maintien de la paix, de même qu’elle n’est pas une mission administrative ».  À cet égard, elle a invité les membres du Conseil à relire la résolution 1244 (1999), laquelle fait, selon elle, référence à « un monde qui a depuis longtemps cessé d’exister ».  Les Kosovars ont le sentiment qu’il peut être fait « un meilleur usage des ressources de l’ONU » pour les problèmes et les crises qui affectent des régions du monde, a insisté la représentante.  S’agissant du Kosovo, a-t-elle poursuivi, la Cour internationale de Justice (CIJ) est formelle: le Kosovo n’a pas enfreint le droit international en déclarant son indépendance il y a 10 ans de cela.  « Ces faits, ces réalités sont indiscutables et irréversibles », a-t-elle martelé.  « Le Kosovo est indépendant et il le restera à jamais. » 

Tout en s’enorgueillissant des accomplissements de certains de ses citoyens, le Gouvernement du Kosovo est conscient que beaucoup plus doit être fait pour répondre aux attentes de ses administrés.  Si des progrès doivent être réalisés dans des domaines comme l’éducation et la protection sociale, il faut aussi combattre la corruption et le népotisme, a concédé Mme Çitaku.  Toutefois, a-t-elle affirmé, certains défis ne pourront être relevés que si le Kosovo est complètement intégré à la communauté internationale.  Faute d’être membre d’INTERPOL, il ne peut lutter efficacement contre le crime transnational, alors même que sa force de police répond aux critères exigés en la matière, a-t-elle déploré, notant que les plus de 80 accords bilatéraux de coopération signés avec les agences de maintien de l’ordre d’autres pays témoignent de ses compétences.  Pour contribuer à la sécurité régionale et mondiale, le Kosovo doit devenir membre d’INTERPOL, a-t-elle insisté.  À ses yeux, il est évident que « les seules parties tirant bénéfice de cette absence d’adhésion sont les criminels, les cartels de la drogue, les terroristes et l’État serbe ». 

Les mêmes principes s’appliquent à l’établissement des forces armées du Kosovo, a ajouté la représentante.  Il ne s’agit aucunement de construire une armée avec l’intention de menacer quiconque ou d’envahir un territoire mais plutôt de transformer le mandat des forces de sécurité existantes afin de leur permettre de contribuer aux efforts de sécurité menés aux niveaux régional et mondial, a-t-elle expliqué, se disant fière que son pays dispose de la deuxième force la plus diverse au sein de l’OTAN.  Elle a regretté, à ce sujet, que les membres serbes de la Force de sécurité du Kosovo fassent l’objet de campagnes d’intimidation de la part de l’État serbe et de ses alliés. 

Mme Çitaku a cependant tenu à rappeler que la question des forces armées nationales relevait de la souveraineté du Kosovo et non d’un dialogue avec un autre État, quand bien même le pays s’est engagé à respecter les arrangements conclus à Bruxelles avec la Serbie.  Toutefois, a-t-elle souligné, « il faut être deux pour danser le tango » et la Serbie ne tient pas ses engagements, qu’il s’agisse de l’Accord sur l’énergie, de la reconnaissance des diplômes kosovars ou de l’Accord de libre-échange d’Europe centrale.  Pour la représentante, un dialogue reste possible à la condition qu’il ne consiste pas à débattre du droit du Kosovo à exister en tant que nation libre.  « Ce dialogue doit porter exclusivement sur la paix et la réconciliation », a-t-elle plaidé, jugeant essentiel que « nos voisins commencent à nous traiter comme des êtres humains, égaux en toutes dimensions et dotés des mêmes droits et libertés inaliénables ». 

Dénonçant les violences et autres actes hostiles perpétrés contre des Kosovars « avec la complicité de la Serbie », Mme Çitaku s’est déclarée d’avis qu’un accord entre États ne peut être durable que s’il implique les peuples et s’il leur apporte des normes plus élevées en matière de sécurité et de bien-être.  « Nos voisins du Nord ont peut-être des doutes.  Cependant, nous savons, au Kosovo, où nous nous trouvons, vers où nous nous dirigeons et à quel territoire nous appartenons.  À celui de l’Europe », a conclu la représentante. 

Astana soutient les initiatives et les efforts concertés de la communauté internationale, y compris l’ONU, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l’Union européenne, pour la résolution de la situation au Kosovo, a souligné M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan).  Il a appelé les parties à adhérer aux accords conclus à travers la médiation des organisations internationales et salué les étapes franchies par Belgrade et Pristina sous l’égide de l’Union européenne en poursuivant le dialogue à travers la tenue à Bruxelles d’une série de réunions techniques.  En revanche, il a regretté le refus des deux dirigeants de se rencontrer le 7 septembre. 

Revenant sur l’incident du 29 septembre relatif au réservoir de la centrale hydroélectrique Gazivode, le délégué a prié d’éviter tout acte de nature à alimenter les tensions et l’instabilité.  Il a également jugé important d’examiner attentivement la question de la délimitation des frontières.  De nombreuses questions sensibles ne sont pas encore résolues, comme l’absence de confiance intercommunautaire ou le sort des personnes disparues.  Le représentant a appelé à la protection des groupes vulnérables, tels que les minorités Roms, Ashkalis et égyptiennes.  Tout en reconnaissant l’importance du règlement politique de la situation au Kosovo, il a prôné une approche liant sécurité et développement afin de parvenir à un recouvrement socioéconomique durable. 

Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) a salué le rôle joué par la MINUK, en apportant son soutien à l’examen stratégique de cette Mission.  Elle a également rendu hommage au rôle joué par l’Union européenne.  Pour sa délégation, la police kosovare est une organisation professionnelle bien formée à rétablir l’état de droit sur le territoire, en luttant contre les organisations criminelles.  C’est la raison pour laquelle la représentante britannique a émis l’espoir que cette police serait admise la semaine prochaine par INTERPOL lors de son Assemblée générale, ce qui lui permettrait de mieux coopérer avec les forces de polices étrangères.  Après avoir rendu hommage au leader politique serbe du Kosovo assassiné Oliver Ivanović, la déléguée a encouragé les parties à s’abstenir de toute rhétorique incendiaire et acte de provocation, et à œuvrer à un accord de normalisation de leurs relations.

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a constaté que le dialogue politique entre Belgrade et Pristina, bien que parrainé par l’Union européenne, demeure dans l’impasse, en raison des « actes de sabotage de Pristina. » La Fédération de Russie note que l’accord sur l’association des municipalités serbes du Kosovo n’a toujours pas été mis en œuvre, six ans après son adoption.  Or, sur cette question, Belgrade a fait son devoir et a été constructif, a affirmé le représentant.  Il a également déclaré que le Kosovo aggrave les tensions en se livrant à des « actes de provocation », notamment en augmentant de 10% les taxes sur les biens serbes, en violation de l’Accord de libre-échange européen et de la résolution 1244 (1999).  Par ailleurs, la décision de transformer la Force internationale de sécurité au Kosovo (KFOR) en armée peut « inévitablement conduire au conflit », a prévenu le représentant, ajoutant qu’il « n’est pas trop tard pour l’annuler. »

Ce qu’il faut c’est trouver des accords acceptables et notamment pour régler la question du partage territorial.  Au lieu de cela, la Fédération de Russie constate une fois de plus, que les « collègues » parlent davantage de l’adhésion du Kosovo à des organisations internationales, a déploré le représentant.  Il a aussi regretté que la réunion d’information sur le Kosovo, qui se tient trimestriellement n’ait pu se tenir en août, alors que le Royaume-Uni présidait le Conseil de sécurité.  Selon lui, la périodicité de cette réunion d’informations sur le Kosovo doit être préservée conformément à la résolution 1244 (1999). 

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a renouvelé le soutien de sa délégation aux efforts déployés par la MINUK pour aider le Kosovo à promouvoir la sécurité, la stabilité et le respect des droits de l’homme sur son territoire et dans la région.  Le représentant a exhorté Pristina et Belgrade à surmonter leurs différences pour parvenir à une solution juste et durable de leur contentieux et pour promouvoir la paix, la stabilité et l’état de droit dans les Balkans.

M. JONATHAN R. COHEN (États-Unis) a jugé le moment venu pour les deux parties de faire preuve de souplesse et d’avancer vers un compromis.  Les États-Unis soutiendront tout accord allant en ce sens, car la paix et la stabilité dans cette région sont l’avenir, a-t-il déclaré.  Le représentant a également estimé que l’évolution de la Force internationale de sécurité au Kosovo (KFOR) en force armée est conforme à la résolution 1244 (1999).  Les États-Unis, qui reconnaissent déjà le Kosovo, appellent les pays qui ne l’ont pas encore fait à en faire de même.  Ils soutiennent par ailleurs l’adhésion du Kosovo aux organisations internationales, y compris à INTERPOL et même à l’ONU. 

M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a appelé à la mise en œuvre de la résolution 1244 (1999), dans le respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance de la Serbie.  Il s’est réjoui de la volonté manifestée par les deux parties de réaliser des progrès dans la normalisation de leurs relations, notamment en réintroduisant la notion de « délimitation territoriale ».  Il a toutefois fait part de ses préoccupations face aux positions opposées exprimées par les parties sur les compétences de l’Association/communauté des municipalités à majorité serbe. 

L’application impartiale de l’état de droit est essentielle à la lutte contre l’impunité, a déclaré le délégué, en s’inquiétant de la lenteur de l’enquête sur le meurtre de M. Oliver Ivanović, chef du parti Liberté, Démocratie et Justice.  Après avoir salué les efforts de médiation de la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, il a jugé « impératif » que les parties respectent leurs engagements afin de parvenir à un accord.  Le représentant a salué les efforts déployés par la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) afin de favoriser la confiance intercommunautaire, l’état de droit et le respect des droits de l’homme.  Il s’est cependant inquiété du manque de financement du Fonds d’affectation spéciale créé afin d’aider les communautés rom, Ashkali et égyptienne, et appelé les États Membres à y contribuer. 

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a insisté sur l’importance d’impliquer les femmes et les jeunes dans le dialogue en cours entre Pristina et Belgrade, dans la mesure où ils représentent l’avenir du pays.  Il a considéré que la transformation, annoncée le 18 septembre dernier, de la Force de sécurité du Kosovo en armée devait être approchée avec prudence, compte tenu de l’incidence qu’une telle décision serait susceptible d’avoir sur le dialogue entre les deux parties.  Le représentant a estimé que la reconnaissance de la diversité ethnique, religieuse et culturelle est un élément important de ce dialogue, auquel la communauté internationale doit continuer d’apporter son soutien.

M. KAREL JAN GUSTAAF VAN OOSTEROM (Pays-Bas) a indiqué que la situation actuelle au Kosovo justifie une réduction de la fréquence des rapports du Secrétaire général sur ce sujet.  Nous encourageons la tenue de consultations plutôt que de séances publiques, a-t-il déclaré.  Le délégué a également jugé qu’il est possible pour la MINUK de réduire ses opérations et, de nouveau, appelé à un examen stratégique de la Mission, afin que celle-ci soit adaptée à la situation sur le terrain.  S’il a apprécié les efforts du Kosovo en vue du renforcement de son système judiciaire, le représentant des Pays-Bas a appelé toutes les strates de la société kosovare à promouvoir l’état de droit.  Les affaires les plus sensibles doivent être traitées avec la plus grande rigueur possible, a-t-il déclaré.  Enfin, M. van Oosterom a fait part de sa pleine confiance dans la capacité du Kosovo à mener ses affaires en tant que nation souveraine. 

M. JOANNA WRONECKA (Pologne) a exprimé un sentiment qu’il estime partagé par de nombreux membres du Conseil de sécurité: « un rapport trimestriel sur la situation au Kosovo n’a plus de justification », étant donné le calme de la situation sur le terrain.  La Pologne a appelé de nouveau à un examen stratégique de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), et s’est félicitée que d’autres membre du Conseil aient pris cette initiative.  Le dernier examen stratégique date de plus de 10 ans et les circonstances ont changé; un examen des avantages comparatifs de la MINUK comparée à d’autres organisations internationales doit être opéré, a-t-elle souligné, tout comme cela a été fait avec la mission « État de droit » menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX). 

Sur la situation plus générale, le représentant a estimé que le plus important était désormais la normalisation des relations entre Pristina et Belgrade.  Ce « principal obstacle dans la route vers l’intégration européenne pour les deux pays » peut être surmonté, si la volonté politique est là des deux côtés, a-t-il analysé, louant les efforts des dirigeants des deux parties dans la poursuite du dialogue facilité par l’Union européenne.  Enfin, la représentante a insisté sur le nécessaire renforcement de l’état de droit au Kosovo, qui doit combattre davantage la corruption et le crime organisé pour que les citoyens du Kosovo aient de nouveau confiance en leur Gouvernement. 

Si la Côte d’Ivoire salue la ratification, en mars 2018, par le Parlement Kosovar de l’accord bilatéral sur la délimitation des frontières entre le Kosovo et le Monténégro, elle reste, toutefois, préoccupée par le peu de progrès enregistré dans la normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie, a affirmé M. GBOLIÉ DESIRÉ WULFRAN IPO (Côte d’Ivoire).  C’est pourquoi, son pays exhorte les deux États à surmonter leurs divergences et à privilégier la voie de la coopération, notamment dans le cadre de l’Association de libre-échange afin de stimuler leur développement économique. 

Sur le plan sécuritaire, M. Ipo a salué les efforts déployés, depuis 1999, par la Force de paix au Kosovo (KFOR) pour contribuer au maintien d’un environnement sûr et sécurisé au Kosovo, mais a noté, avec regret, la lenteur des enquêtes sur l’assassinat en janvier 2018 du dirigeant de l’Initiative citoyenne Serbie, Démocratie et Justice.  Il a, en outre, appelé à l’opérationnalisation rapide de l’Association des communautés des municipalités à majorité serbe qui contribuera, selon lui, à la « décrispation » du climat sociopolitique.  Pour finir, il a encouragé la poursuite des réunions de haut niveau entre les autorités politiques de Pristina et de Belgrade sous la houlette de l’Union européenne.  Ces réunions, de même que la mission « État de droit » de l’Union européenne au Kosovo ont contribué, à son avis, aux progrès significatifs réalisés en matière des droits de l’homme et de réconciliation entre les communautés. 

M. JOAKIM VAVERKA (Suède) a déclaré qu’une pleine normalisation de la situation dans les Balkans occidentaux est un facteur de paix et de stabilité.  Et pour cela un accord juridiquement contraignant doit être signé, d’autant que les développements dans cette région ont une influence directe sur le reste de l’Europe.  Il est essentiel que la question du statut n’entrave pas la perspective de l’Union européenne, à savoir deux États, a poursuivi le représentant.  La normalisation du Kosovo dans le contexte international, y compris son adhésion aux organisations internationales doit avancer. 

Compte tenu du fait que la situation évolue, notamment à travers une volonté de dialogue politique, il n’est plus nécessaire que le Conseil de sécurité soit saisi trimestriellement de la situation au Kosovo, a fait valoir, le délégué.  En conclusion, il a plaidé pour un rapport tous les six mois. 

Mme MAHLET HAILU GUADEY(Éthiopie) a réaffirmé le soutien de sa délégation à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Serbie et à la résolution pacifique et amicale de toutes les questions en suspens entre Belgrade et Pristina, conformément à l’Accord de Bruxelles.  Elle s’est à cet égard félicitée de l’engagement continu démontré par les deux parties dans le dialogue facilité par l’Union européenne pour normaliser leurs relations bilatérales.  Si elle a salué les efforts déployés à l’heure actuelle pour opérationnaliser un appareil judiciaire intégré au Kosovo, la représentante s’est toutefois dite préoccupée par la lenteur des progrès dans la création de l’association/communauté des municipalités à majorité serbe.  L’Éthiopie a par ailleurs demandé à Belgrade et Pristina de s’abstenir de toute action ou déclaration susceptible de semer la division interethnique. 

Mme ANNE GUEGUEN (France) a appelé à être attentif à la question du recentrage des actions de la Mission intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), près de 20 ans après l’adoption de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité.  Il s’agit pour elle de tenir compte de la situation sur le terrain, de la performance de cette mission et des initiatives menées par les autres acteurs régionaux et internationaux, notamment la mission de l’Union européenne sur l’état de droit (EULEX Kosovo).  Sur un autre registre, elle a estimé que la normalisation des relations entre Pristina et Belgrade dépendait aussi du dialogue entre les deux dirigeants mené sous l’égide de l’Union européenne, et appelé les deux parties à faire preuve d’esprit de compromis et de volonté politique. 

« Nous encourageons les responsables politiques, dans les deux États, à être à la hauteur des circonstances et à créer les conditions propices à la conclusion d’un accord », a insisté Mme Gueguen.  Pour elle, cet accord représenterait une étape essentielle dans la stabilisation durable des Balkans occidentaux et pour progresser sur la voie de la perspective européenne du Kosovo.  Sur ce dernier point ainsi que sur l’avenir européen de la Serbie, et au vu des valeurs au cœur du projet européen, elle a exhorté à mener des réformes nécessaires à la consolidation et au renforcement de l’état de droit. 

M. JOB OBIANG ESONO MBENGONO (Guinée équatoriale) a déclaré que la stabilité dans la région exige la pleine participation des deux parties, notamment pour ce qui est du respect des accords passés.  Pour cette raison, la Guinée équatoriale encourage les deux parties à dialoguer pacifiquement, y compris pour parvenir à un accord sur les découpages territoriaux.  Cela dit, tout accord doit respecter le droit international et les volontés des communautés locales, a insisté le représentant.  La Guinée équatoriale, qui respecte la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Serbie, estime que « les préoccupations serbes sont légitimes et doivent être entendues ».  La délégation s’inquiète aussi de la décision du Kosovo d’augmenter les taxes sur l’importation des biens serbes.

M. MA ZHAOXU (Chine) a considéré que la mise en œuvre de la résolution 1244 (1999) demeure plus que jamais importante, soulignant que la communauté internationale doit continuer d’aider les parties à trouver une solution à leur différend.  Elle a pris acte des préoccupations de la Serbie quant au respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale, avant de souhaiter que toutes les parties concernées placent les intérêts de leurs peuples au-dessus des considérations à court terme.  La délégation chinoise a, en conclusion, plaidé pour que la MINUK maintienne sa coopération avec Pristina et Belgrade. 

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