En cours au Siège de l'ONU

8182e séance – après-midi
CS/13209

Guinée-Bissau: le rejet du nouveau Premier Ministre par les principaux partis politiques durcit la crise institutionnelle, prévient le Chef du BINUGBIS

La crise politique et institutionnelle en Guinée-Bissau se poursuit, marquée par une série d’événements récents aux « ramifications importantes », a déclaré cet après-midi devant le Conseil de sécurité M. Modibo Touré, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Guinée-Bissau et Chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS), dont le mandat arrive à expiration le 28 février. 

Préoccupés par la poursuite de la crise dans le pays, les membres du Conseil se sont interrogés sur le rôle du Bureau ainsi que sur la pertinence des sanctions récemment décidées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à l’encontre de 19 personnalités suspectées d’entraver la mise en œuvre de l’Accord de Conakry conclu en octobre 2016.

M. Touré a notamment expliqué que la nomination, le 30 janvier dernier, de M. Arthur Silva au poste de Premier Ministre en remplacement de son prédécesseur destitué deux semaines plus tôt, M. Umaro Sissoco Embaló, avait été immédiatement dénoncée par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et de Cabo Verde (PAIGC), majoritaire au sein du Parlement, au prétexte qu’elle n’était pas conforme à l’Accord de Conakry.  En outre, la semaine dernière, le Parti du renouveau social (PRS), deuxième formation la plus représentée au Parlement, ainsi que le groupe des 15 membres exclus du PAIGC, ont également indiqué qu’ils ne participeraient qu’à un gouvernement formé sous un « premier ministre de consensus », comme le prévoit l’Accord de Conakry.

« Maintenant que le PRS et le groupe des 15 ont également rejeté la nomination du premier ministre, il incombe au Président de nommer un autre chef de gouvernement faisant l’objet d’un consensus », a plaidé le Représentant spécial, en estimant que la récente imposition des sanctions de la CEDEAO serait de nature à aider les parties prenantes à faire les compromis nécessaires.

Pour sa part, le Coordonnateur des ambassadeurs des pays membres de la CEDEAO, M. Kokou Kpayedo, du Togo, a confirmé qu’en l’absence de progrès significatifs dans l’application de l’Accord, les personnalités concernées étaient désormais frappées d’interdictions de voyager et de gels de leurs avoirs, lesquels s’appliquent également à leurs familles.

Le représentant de la Guinée-Bissau a en revanche défendu avec insistance la nomination de M. Silva à la primature, en affirmant qu’elle ouvrait la voie à une « solution de compromis ». 

Rappelant qu’au cours des 15 mois écoulés depuis l’Accord de Conakry, le PAIGC et le PRS avaient exprimé à plusieurs reprises leur désaccord quant au principe du consensus sur le choix d’un candidat au poste de premier ministre, il s’est demandé « comment le Président de la République peut-il nommer un premier ministre de consensus sans le consentement préalable des deux plus grands partis politiques? »  Le délégué a en outre estimé que l’application de sanctions ne permettrait pas de désamorcer la crise dans laquelle est plongé son pays et pourrait au contraire s’avérer « contre-productive ».

Pour la Fédération de Russie aussi, ces sanctions son « inappropriées », dans la mesure où, selon son représentant, elles ne tiennent pas compte des critères fixés par le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2048 (2012) concernant la Guinée-Bissau.  De plus, a-t-il soutenu, les personnalités visées respectent la Constitution.

Face à une telle impasse, plusieurs membres du Conseil, du Kazakhstan à la Bolivie, en passant par la France et les Pays-Bas, se sont prononcés en faveur d’une prorogation, pour une période supplémentaire de 12 mois, du mandat du BINUGBIS.  Une telle décision serait d’autant plus justifiée qu’approche la date des élections législatives, ont plaidé certains à la suite du Secrétaire général dans le rapport présenté aujourd’hui par le Représentant spécial.

Le représentant de la Suède a cependant exhorté le BINUGBIS à « recentrer immédiatement » ses ressources là où elles peuvent être utilisées le plus efficacement possible, notamment afin d’appuyer le processus politique.  Son homologue de la Guinée équatoriale a quant à lui suggéré la mise en place d’un « mécanisme d’appui international au processus électoral », chargé entre autres d’aider la Commission électorale nationale à actualiser les listes électorales.

Alors que les membres du Conseil se disaient préoccupés de l’impact de la situation de crise sur les conditions de vie des Bissau-guinéens, le Président de la formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. Mauro Vieira, du Brésil, a indiqué que le Fonds pour la consolidation de la paix venait d’approuver six nouveaux projets pour un total de 7 millions de dollars pour la période de janvier 2018 à juin 2019. 

« Ces projets visent à aider à la stabilisation du pays en apportant un soutien aux médias, au secteur de la justice, aux efforts nationaux de réconciliation et à la participation des jeunes et des femmes à la consolidation de la paix et à la politique », a précisé M. Vieira, qui a aussi annoncé un déplacement imminent à Washington afin d’y discuter avec la Banque mondiale des possibilités de coopération avec la Guinée-Bissau.

LA SITUATION EN GUINÉE-BISSAU

Rapport du Secrétaire général sur l’évolution de la situation en Guinée-Bissau et les activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (S/2018/110)

Déclarations

M. MODIBO TOURÉ, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Guinée-Bissau et Chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS), a fait part d’une évolution rapide, ces dernières semaines, de la situation politique dans le pays, marquée par une série d’événements aux ramifications importantes.  « Le Président José Mário Vaz a destitué l’ancien Premier Ministre Umaro Sissoco Embaló et l’a remplacé par Arthur Silva.  De son côté, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et de Cabo Verde (PAIGC) a finalement organisé son congrès, malgré les tentatives des autorités nationales de le bloquer et de réélire Domingos Simoes Pereira à sa tête », a-t-il expliqué.

Poursuivant sa description des derniers événements, M. Touré a rappelé que, le 31 janvier, le PAIGC avait publié une déclaration dénonçant la nomination par le Président Vaz de M. Arthur Silva en tant que nouveau Premier Ministre, affirmant qu’elle n’était pas conforme à l’Accord de Conakry, conclu en octobre 2016, qui prévoit la nomination d’un « premier ministre de consensus ».  La semaine dernière, le Parti du renouveau social (PRS), deuxième plus grand parti au Parlement, et le groupe des 15 membres renégats du PAIGC ont également publié des déclarations publiques soulignant qu’ils ne participeraient qu’à un gouvernement formé par un tel premier ministre de consensus.  Jusqu’à présent, les efforts du Premier Ministre pour consulter les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale sur la formation d’un gouvernement inclusif n’ont pas porté leurs fruits, a constaté le Chef du BINUGBIS.

Au niveau régional, le 4 février, l’Autorité de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a, conformément à une décision annoncée le 27 janvier, imposé des sanctions ciblées à 19 individus faisant obstruction à la mise en œuvre de l’Accord de Conakry.  Ces personnes et les membres de leur famille font maintenant l’objet d’interdictions de voyager et de gel d’avoirs.  Elles ont également été privées de la possibilité d’exercer une activité au sein de la CEDEAO. 

La CEDEAO a également demandé à l’Union africaine, à la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), à l’Union européenne, à l’ONU –quatre organisations qui forment, avec la CEDEAO, le « P5 »- et à d’autres partenaires de soutenir et de faciliter l’application de ces sanctions.  « Mon opinion mesurée, c’est que la stigmatisation induite par les sanctions aiderait les parties prenantes nationales à faire les compromis nécessaires vers une résolution définitive de la crise », a commenté M. Touré.

Le Représentant spécial a ensuite expliqué que, sous sa direction, le « P5 » avait continué d’harmoniser les efforts et les messages dans le but de créer un environnement stable et propice au dialogue entre les dirigeants politiques.  « Mes efforts se sont concentrés sur l’engagement des autorités nationales et des principaux acteurs politiques en Guinée-Bissau pour désamorcer les tensions, encourager le dialogue politique pour apaiser l’impasse politique, appeler à la protection et au respect des droits humains des citoyens bissau-guinéens, et exhorter tous les intervenants lésés à poursuivre leurs griefs par des moyens légaux et constitutionnels », a déclaré M. Touré.

Selon le Représentant spécial, l’absence d’un gouvernement fonctionnel et stable pendant plus de trois ans a limité la capacité du BINUGBIS à accomplir efficacement et durablement certaines de ses tâches.  M. Touré a dit avoir rationalisé la direction et la structure du Bureau intégré, suivant ainsi les recommandations de la mission d’examen stratégique conduite en 2016, qu’avait approuvées le Conseil l’an dernier, afin de promouvoir une meilleure intégration et complémentarité avec l’équipe de pays des Nations Unies et d’autres partenaires internationaux, tout en renforçant les capacités politiques de la Mission.  Ces mesures m’ont permis d’exercer plus efficacement mes bons offices à l’échelle nationale, a assuré M. Touré. 

Pour le Représentant spécial, le BINUGBIS doit maintenant concentrer ses efforts sur le soutien aux dirigeants nationaux dans leurs efforts pour nommer un premier ministre acceptable par tous, établir un gouvernement inclusif, organiser et conduire des élections opportunes et mettre en œuvre les réformes prioritaires telles que définies dans l’Accord de Conakry et la Feuille de route de la CEDEAO.  « Jusqu’à l’achèvement du cycle électoral de 2019, la Guinée-Bissau reste un pays qui exige une présence des Nations Unies pour empêcher une nouvelle détérioration de la situation politique et sécuritaire au niveau national et éviter tout débordement sur les pays voisins », a plaidé le Chef du BINUGBIS.

Comme le Secrétaire général l’a indiqué dans son rapport, il serait important que l’ONU reste engagée dans les efforts de consolidation de la paix dans le pays tout en soutenant l’intervention de la CEDEAO pour résoudre la crise politique pendant au moins une année de plus, a soutenu le Représentant spécial.  Ce dernier a ajouté qu’au terme de cette période, il entendait autoriser une évaluation de la mission actuelle et présenter des options au Conseil de sécurité pour une « éventuelle reconfiguration » de la présence onusienne dans le pays.  « J’espère que le Conseil examinera favorablement cette recommandation », a ajouté M. Touré.

Pour le Représentant spécial, en cette période cruciale, le Conseil doit également continuer à réaffirmer la primauté de l’Accord de Conakry et réitérer son soutien à la CEDEAO dans ses efforts de médiation et de sanction à l’égard des acteurs politiques qui entraveraient la résolution de la crise politique.  M. Touré a en outre demandé l’appui du Conseil pour souligner l’importance du respect du calendrier électoral prévu par la Constitution, et donc d’organiser d’urgence les élections législatives.  Il a en outre appelé les membres du Conseil et les donateurs internationaux à soutenir la présence continue de la Mission de la CEDEAO en Guinée-Bissau (ECOMIB) jusqu’à la tenue de l’élection présidentielle, en 2019.

« Les efforts continus des partenaires régionaux et internationaux resteront insignifiants tant que les Bissau-Guinéens ne s’engageront pas à assumer pleinement la responsabilité de leur destinée nationale », a averti le Chef du BINUGBIS.  Maintenant que le PRS et le groupe des 15 ont également rejeté la nomination du Premier Ministre, il incombe au Président de nommer un autre chef du gouvernement faisant l’objet d’un consensus, comme le prévoit l’Accord, a-t-il ajouté, en estimant qu’« après plusieurs années d’investissement de long terme dans la stabilité de la Guinée-Bissau, il est temps de consolider et de récolter les dividendes de nos efforts concertés ».  « Il est vital que nous accompagnions ce processus jusqu’à son achèvement », a conclu M. Touré.

M. MAURO VIEIRA (Brésil), Président de la formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix (CCP), a rappelé qu’après 15 mois en fonction, le Premier Ministre, M. Umaro Sissoco Embaló, a démissionné le 16 janvier dernier, avant d’être remplacé par M. Arthur Silva.  Le 1er février, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a publié un communiqué final après sa visite dans le pays, indiquant notamment qu’étant donné que la nomination d’un premier ministre de consensus, recommandée par l’Accord de Conakry, n’avait pas eu lieu, la CEDEAO allait désormais appliquer des sanctions contre ceux qui créent des obstacles à une solution politique. 

Ainsi, le 4 février, la CEDEAO a publié une liste de 19 noms d’individus qui sont exclus de ses activités, en plus d’être sujets aux interdictions de voyage et de gel de leurs avoirs, des mesures du reste étendues à leur famille.

M. Vieira a relevé que la formation Guinée-Bissau suivait l’évolution de la situation dans le pays et qu’il était lui-même en contact permanent avec l’Ambassadeur du Brésil dans le pays, lequel maintenait d’excellentes relations avec les autorités nationales, les acteurs politiques et les représentants de l’ONU. 

Il a ensuite cité des initiatives prises par la CCP pour trouver une issue à la crise politique, rappelant également que le 15 décembre dernier, le Fonds pour la consolidation de la paix a approuvé six nouveaux projets pour la Guinée-Bissau pour un total de 7 millions de dollars pour la période de janvier 2018 à juin 2019. 

Ces projets visent à aider à la stabilisation du pays en apportant un soutien aux médias, au secteur de la justice, aux efforts nationaux de réconciliation et à la participation des jeunes et des femmes à la consolidation de la paix et à la politique.  Le Président de la formation Guinée-Bissau a également annoncé une visite prochaine à Washington afin d’y discuter avec des officiels de la Banque mondiale sur des possibilités de coopération avec la Guinée-Bissau.

Lundi dernier, a rappelé M. Vieira, la formation Guinée-Bissau a tenu une réunion sur les derniers événements dans le pays, en présence du Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman.  La réunion a permis à la formation Guinée-Bissau d’appeler au renouvellement du mandat du BINUGBIS qui prend fin à la fin de ce mois, soulignant aussi le besoin de dialogue et le rôle de la région et de l’Accord de Conakry pour la sortie de crise. 

Le Président de la formation Guinée-Bissau a en outre annoncé son intention de se rendre dans le pays dans les mois à venir, afin de discuter avec un ensemble d’acteurs sur les moyens d’arriver à sortir de l’impasse.  L’Ambassadeur Vieira a rappelé que les positions contenues dans ce discours sont entérinées par la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) dont le Brésil assure par ailleurs la présidence. 

Il a invité les autorités de la Guinée-Bissau et les acteurs politiques clefs à faire preuve de leadership et de détermination en s’engageant en faveur de la mise en œuvre de l’Accord de Conakry, tout en appelant à la tenue d’élections transparentes et libres, dans le respect de la Constitution du pays, et avec le soutien de la communauté internationale. 

M. BERNARD TANOH-BOUTCHOUE (Côte d’Ivoire) a constaté qu’en dépit de la signature de l’Accord de Conakry, le 16 octobre 2016, le pays est à nouveau sans gouvernement, confronté à un blocage du Parlement et à une profonde crise de confiance entre le Président de la République et son parti. 

Cette impasse, a ajouté le représentant, fait craindre non seulement un glissement préjudiciable du calendrier électoral mais également l’aggravation des tensions politiques et le développement de l’économie criminelle liée au trafic de drogue.  La Côte d’Ivoire, a poursuivi le délégué, appelle les parties à mettre en œuvre, de bonne foi et sans délai, l’Accord de Conakry. 

Saluant la Mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en Guinée-Bissau pour sa contribution à la stabilité dans ce pays, le délégué a rappelé que la CEDEAO s’était résolue à adopter des sanctions individuelles contre 19 personnalités considérées comme hostiles au processus de sortie de crise.  Ces sanctions constituent, à ses yeux, un signal fort de la détermination de la CEDEAO à sortir le pays de cette crise. 

Ces mesures, qui portent précisément sur la suspension de toute participation des personnes concernées aux activités de la CEDEAO, l’interdiction de voyage, le refus de délivrance de visa à leur encontre et aux membres de leur famille ainsi que le gel des avoirs financiers, doivent être appliquées avec la dernière rigueur. 

Le représentant a appelé le Conseil de sécurité à soutenir la CEDEAO dans l’intérêt de la paix et de la cohésion nationale en Guinée-Bissau.  Il a également appelé le Conseil de sécurité à adopter par consensus le projet de résolution relatif au renouvellement du mandat du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau. 

Mme AMY NOEL TACHCO (États-Unis) a déploré qu’une impasse politique de plus se pose en Guinée-Bissau, pays où les progrès semblent entravés.  Elle s’est félicitée que, le 4 février, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ait pris la mesure ambitieuse d’imposer des sanctions aux « saboteurs » de l’Accord de Conakry. 

Alors que la situation est toujours bloquée, la lutte contre la corruption et la criminalité dans le pays est enrayée, a constaté à regret la représentante.  Poursuivre sur cette voie ne faciliterait pas le processus politique, mais dresserait au contraire de nouveaux obstacles, a assuré Mme Tachco. 

Pour sa délégation, il faut continuer de faire pression sur les dirigeants du pays, qui « doivent comprendre que nous n’avons plus de patience ».

Mme MAHLET HAILU GUADEY (Éthiopie) a souligné l’importance de l’Accord de Conakry pour une paix et une sécurité durables et le développement de la Guinée-Bissau.  La représentante a appelé toutes les parties prenantes à respecter et appliquer l’Accord pour faire face aux différences et aux défis, et pour créer les conditions des élections législatives et présidentielle de 2018 et 2019. 

Toutes les parties devraient également se retenir d’actions et de déclarations qui pourraient faire escalader les tensions et inciter à la violence.  Il est essentiel que les forces de sécurité et armées de Guinée-Bissau continuent de respecter la Constitution du pays et se retiennent d’interférer dans la crise politique et institutionnelle, a ajouté la représentante.

Ceux qui continuent de créer des obstacles contre la mise en œuvre de l’Accord doivent recevoir des signaux clairs que leurs actions ne seront pas tolérées.  Le Conseil de sécurité devrait appliquer la décision de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine et envoyer un message clair et uni à toutes les parties à cet égard. 

Mme ANNE GUEGUEN (France) a insisté sur trois points essentiels dans le cadre des négociations sur le renouvellement du mandat du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS).  « Premièrement, nous devons apporter un soutien accru aux initiatives régionales. »  « Nous sommes convaincus », a dit la représentante, selon laquelle la solution au conflit passera par la concertation entre les acteurs locaux et la communauté internationale. 

À cet égard, le format dit « P5 local Bissau », composé de l’Union africaine, de l’Union européenne, des Nations Unies, de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), offre une plateforme de coordination privilégiée qu’il convient de soutenir.

Deuxièmement, il est essentiel de renforcer le rôle du Conseil de sécurité dans la résolution de l’impasse politique actuelle en Guinée-Bissau.  Le Conseil de sécurité doit accroître la pression pesant sur les acteurs locaux en particulier le Président de la Guinée-Bissau, José Mário Vaz.  Des mesures complémentaires pourraient être envisagées afin que chacune des parties bissau-guinéennes soit mise face à ses responsabilités. 

Troisièmement, il convient de veiller au renouvellement du mandat du BINUGBIS.  Ce renouvellement attestera de l’engagement des Nations Unies à continuer de participer au processus de résolution du conflit.  « Nous devrons aussi envisager une restructuration du BINUGBIS à la lumière d’une évaluation de l’impact de ses activités sur le terrain », a suggéré la représentante.  

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a plaidé pour que soit garantie la tenue de l’élection présidentielle de 2019, alors que les législatives de mai prochain sont problématiques, étant donné que le gouvernement actuel est dirigé par un premier ministre qui ne fait pas l’unanimité. 

Il a salué les efforts de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en vue de trouver les moyens de sortie de crise en Guinée-Bissau.  Le Pérou accorde du prix à la participation des femmes et des jeunes au dialogue politique dans le pays.  Il a aussi souligné que malgré la stabilité relative dans le pays, l’impasse politique pourrait conduire, à terme, à des violences.  Le Pérou lance un appel au plein respect de la liberté d’expression en Guinée-Bissau.

Sur le plan économique, bien que la Banque mondiale ait fait état d’une croissance de 5% en 2017, le délégué du Pérou a rappelé que 70% de la population vit sous le seuil de pauvreté.  Il faut donc que le Fonds pour la consolidation de la paix œuvre à l’autonomisation des femmes et des populations les plus démunies. 

Le Pérou recommande que les activités de la Commission de la consolidation de la paix (CCP) en Guinée-Bissau soient menées en coordination avec le BINUGBIS, et que le mandat de ce dernier soit renouvelé au vu du rôle qu’il joue.

M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) a exprimé sa préoccupation devant l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix en Guinée-Bissau, laquelle risque de saper les progrès réalisés dans le rétablissement de l’ordre constitutionnel depuis 2014.  L’Accord de Conakry doit rester selon lui le cadre de référence « absolu » de toutes les parties, a rappelé le représentant, en soulignant que s’il appartient au Président de la République de nommer un premier ministre, ce dernier doit être un candidat de consensus. 

Le représentant a donc lancé un appel aux deux partis pour qu’ils unissent leurs forces en vue de parvenir à la formation d’un gouvernement inclusif de nature à créer les conditions idoines à l’organisation des prochaines élections législatives prévues cette année et l’élection présidentielle de 2019.  Dans ce contexte, la Guinée équatoriale a suggéré la mise en place d’un « mécanisme d’appui international au processus électoral », chargé entre autres d’aider la Commission électorale nationale à actualiser les listes électorales.

M. Ndong Mba s’est également prononcé en faveur de la prorogation, par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), du mandat de la Mission de la CEDEAO en Guinée-Bissau (ECOMIB) jusqu’au 31 mars 2018, et de celle, par le Conseil de sécurité le 27 février, du mandat du BINUGBIS pour 12 mois de plus.  La Communauté doit de son côté continuer d’accorder la priorité à la médiation, seule à même de résoudre la crise institutionnelle actuelle. 

Le représentant a en outre exhorté tous les acteurs politiques bissau-guinéens à faire passer l’intérêt national avant le leur.  La stabilisation de la Guinée-Bissau étant indissociable de son redressement économique, le délégué s’est donc félicité à cet égard des efforts déployés par la Commission de consolidation de la paix pour apporter son soutien, via le Fonds pour la consolidation de la paix, à des projets multisectoriels. 

M. OLOF SKOOG(Suède) s’est dit préoccupé par l’impasse dans laquelle se trouve la Guinée-Bissau et a appelé à la pleine mise en œuvre de l’Accord de Conakry pour y remédier.  Il a salué la décision de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’imposer des sanctions, avant d’appeler la communauté internationale à appuyer les efforts régionaux de manière concertée et cohérente. 

Il a accueilli favorablement à cet égard l’appui apporté hier à ces sanctions par l’Union africaine.  Le délégué a souligné la nécessité de remédier aux causes profondes de la crise et de faire en sorte que toutes les voix de la société soient entendues.  Il a exhorté les autorités du pays à respecter les droits de l’homme et à s’abstenir de tout acte susceptible de saper l’état de droit. 

Il a salué la position neutre et de non-interférence dans le processus politique adoptée par l’armée.  Il a exhorté le BINUGBIS à « recentrer immédiatement » ses ressources là où elles peuvent être utilisées le plus efficacement possible, notamment afin d’appuyer le processus politique. 

Enfin, il a appuyé la recommandation du Secrétaire général de proroger d’un an le mandat du BINUGBIS, avant d’appeler une nouvelle fois à la mise en œuvre de l’Accord de Conakry.  La crise politique en Guinée-Bissau dure depuis trop longtemps, a-t-il conclu. 

M. DAVID CLAY (Royaume-Uni) a noté que l’instabilité en Guinée-Bissau pourrait avoir des répercussions dans toute la région.  Il a félicité la CEDEAO pour avoir fait preuve de persistance et de patience dans la gestion de la crise, saluant ainsi des missions de bons offices menées dans le pays par l’organisation sous-régionale.  Le Royaume-Uni approuve aussi les sanctions prises par la CEDEAO contre 19 personnalités de Guinée-Bissau et invite la communauté internationale à les mettre en œuvre. 

Le représentant a ensuite plaidé pour l’implication de la société civile nationale dans le processus politique.  La prochaine étape, a-t-il rappelé, doit être la désignation d’un premier ministre de consensus avant que des élections ne soient organisées.  Le BINUGBIS joue également un rôle majeur pour la sortie de crise, et il faut une volonté affirmée de la communauté internationale afin de s’assurer que la Guinée-Bissau ne retombe pas dans le chaos.

Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a lancé un appel à la mise en œuvre de l’Accord de Conakry, après s’être félicitée de constater que l’armée ne se mêle pas de la crise constitutionnelle actuelle en Guinée-Bissau.  Elle a également plaidé en faveur d’un rapprochement des parties. 

La représentante a apporté son soutien à la décision de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’imposer des sanctions aux individus qui entravent la mise en œuvre de l’Accord de Conakry, décision qui représente selon elle un premier pas dans la direction de l’établissement des responsabilités. 

Pour la Pologne, la Mission de la CEDEAO en Guinée-Bissau (ECOMIB) joue un rôle essentiel, qui plus est à l’approche des élections législatives.  Mme Wronecka a encouragé l’ONU à poursuivre ses efforts en cours dans le pays.

M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) s’est dit préoccupé par l’impasse dans laquelle se trouve la Guinée-Bissau et a appelé à la pleine mise en œuvre de l’Accord de Conakry pour y remédier.  Il est essentiel d’éviter les interprétations divergentes de cet accord, a-t-il dit. 

Il a ensuite pris note de la décision de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’imposer des sanctions aux individus entravant la mise en œuvre de l’Accord, avant de saluer la prorogation du mandat de la Mission de la CEDEAO en Guinée-Bissau jusqu’en avril. 

Il a appuyé la recommandation du Secrétaire général de proroger le mandat du BINUGBIS pour un an et agréé la proposition d’examiner l’efficacité de ce Bureau si l’impasse politique devait perdurer.  Il a souligné l’importance de la tenue des élections présidentielle et législatives dans les délais prévus, avant de demander un soutien international en vue d’appuyer la réforme du secteur de la sécurité. 

Enfin, il a souhaité la pleine participation des femmes à chaque étape du processus politique. 

Mme LISE GREGOIRE VAN HAAREN (Pays-Bas) a déclaré que dans une région marquée par un respect croissant pour l’état de droit, les droits de l’homme et la démocratie, la Guinée-Bissau continue d’être en décalage.  Elle a appelé à honorer l’Accord de Conakry et sa feuille de route en six points, « qui doivent demeurer la base pour une solution politique » dans le pays. 

Elle a aussi estimé que les efforts politiques et diplomatiques déployés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) méritent d’être appuyés par le Conseil de sécurité, soulignant par ailleurs l’importance du BINUGBIS, notamment à l’approche des élections.

Elle a noté que le principal obstacle à la mise en œuvre de l’Accord de Conakry est lié à nomination consensuelle d’un premier ministre et a affirmé que la nomination de ce dernier se faisait de plus en plus urgente. 

La représentante a estimé qu’une action concertée et une plus grande pression exercée par la CEDEAO pourraient tracer la voie vers un règlement de la crise bissau-guinéenne.  Elle a appuyé les efforts de médiation engagés, ainsi que les sanctions imposées, par la CEDEAO, soulignant en outre que la présence de la Mission de la CEDEAO en Guinée-Bissau était essentielle pour la stabilité du pays.  La CEDEAO a déjà démontré par le passé qu’une fois unifiée, elle peut agir comme un courtier du pouvoir, comme ce fut notamment le cas en Gambie, a-t-elle commenté. 

La déléguée a aussi estimé qu’avec des élections législatives prévues en 2018 et un scrutin présidentiel attendu en 2019, le rôle du BINUGBIS est plus essentiel que jamais.  Les Pays-Bas réclament donc le renouvellement de son mandat pour une période d’au moins un an afin de favoriser la planification sur le long terme et d’appuyer le bon déroulement des élections et de la période post-électorale.  Renouveler le mandat du Bureau pour une période de moins de 12 mois enverrait un mauvais signal, a-t-elle mis en garde.

M. PEDRO LUIS INCHAUSTE JORDÁN (Bolivie) a condamné toute tentative de déstabiliser ou d’hypothéquer le processus de dialogue politique en Guinée-Bissau.  Il a plaidé pour un dialogue national ouvert afin qu’un consensus soit dégagé et pour parvenir à un règlement politique durable.  Il a salué la participation dynamique des acteurs régionaux et internationaux et notamment le BINUGBIS.  Il a aussi dit agréer à la demande du Secrétaire général visant à un renouvellement du mandat du BINUGBIS pour une année supplémentaire, avant de conclure en soulignant le rôle des femmes en faveur de la paix.

M. ZHANG DIANBIN (Chine) a déclaré que la situation en Guinée-Bissau exige des efforts conjoints de la part de toutes les parties pour mettre en œuvre l’Accord de Conakry. 

La communauté internationale doit de son côté continuer de soutenir le rôle de médiation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) afin que la crise dans ce pays soit réglée par des moyens africains, a exhorté le représentant.

M. ALEXANDER A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a fait part de son inquiétude face à l’absence de progrès dans la mise en œuvre de l’Accord de Conakry, invitant les autorités à mettre sur pied un gouvernement consensuel apte à s’atteler à la préparation des élections législatives et présidentielle.  Il s’est félicité du fait que les militaires soient restés neutres.

Prenant note des sanctions de la CEDEAO contre des personnalités du pays, le représentant russe a souligné que les critères pris en compte pour ces sanctions étaient dépassés.  Ces sanctions sont donc inappropriées, ne cadrent pas avec la situation en cours dans le pays et ne tiennent pas compte des critères établis par le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2048 (2012) concernant la Guinée-Bissau, a-t-il affirmé, ajoutant qu’en outre les personnalités sanctionnées respectaient la Constitution.

La Fédération de Russie est prête à examiner la proposition de renouvèlement du mandat du BINUGBIS.  M. Polyanskiy a invité en outre le Représentant spécial à se concentrer aussi sur les causes profondes du problème, comme les contradictions structurelles de la présente Constitution.  Il a ainsi assuré que si la réforme constitutionnelle n’était pas achevée avant la fin du prochain cycle électoral, le pays resterait confronté aux mêmes problèmes. 

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a regretté qu’aucune des exigences de l’Accord de Conakry n’ait été mise en œuvre jusqu’à présent, déplorant en particulier le blocage autour de la nomination d’un candidat de consensus à la tête de la primature de Guinée-Bissau.  Il a souligné la pertinence du rôle des organisations régionales pour régler la crise actuelle ainsi que du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS), qui devrait pouvoir renforcer son implication dans l’organisation et le déroulement des élections.  Le représentant a également souhaité que le Bureau redouble d’efforts pour renforcer la participation des femmes et des jeunes au processus politique.  Il s’est dit en conclusion prêt à coopérer aux négociations autour du projet de résolution visant à proroger le mandat du Bureau.

M. FERNANDO DELFIM DA SILVA (Guinée-Bissau) a assuré que la crise politique dans son pays n’avait pas eu pour point de départ la signature de l’Accord de Conakry en octobre 2016, mais qu’elle avait commencé bien plus tôt.  Au cours des 15 derniers mois, les deux principaux partis –le PAIGC et le PRS– ont exprimé à plusieurs reprises et publiquement leur désaccord sur un point crucial de l’Accord: le consensus dans le choix d’un candidat au poste de premier ministre.  Si un tel consensus devait être obtenu, le candidat consensuel serait alors, en vertu de la Constitution, nommé par le Président de la République, a expliqué le représentant.  Le PAIGC déclare que ce consensus existait à Conakry; le PRS, quant à lui, affirme qu’il n’y a pas eu de consensus, a-t-il précisé.

Quinze mois plus tard, l’absence de consensus l’emporte quant au nom d’un premier ministre, qui doit être consensuel, a insisté M. Da Silva.  Or, « comment le Président de la République peut-il nommer un premier ministre de consensus, sans le consentement préalable des deux plus grands partis politiques? » s’est-il demandé.  La crise de consensus est ce qui a réellement paralysé l’Accord de Conakry et ce qui maintient la crise politique bissau-guinéenne dans cette longue impasse, a-t-il estimé.  Comment surmonter cette crise?  Certains croient que l’application de sanctions favorise le consensus.  Nous n’en sommes pas sûrs, a déclaré le délégué, en affirmant que parfois, une telle mesure ne permettait pas de désamorcer une crise et pouvait au contraire s’avérer contre-productive. 

Pour M. Da Silva, une solution de compromis est nécessaire, un nom plausible, une personne, qui, sans être le candidat favori des deux principaux partis politiques, soit capable de rapprocher les parties.  « La récente nomination d’un dirigeant du PAIGC au poste de premier ministre, l’ingénieur Arthur Silva, ancien ministre de quatre postes gouvernementaux, semble être en mesure de générer cette solution de compromis », a estimé le représentant.  Qui plus est, après avoir été nommé Premier Ministre, M. Silva a été réélu au sein des organes supérieurs du PAIGC –le Comité central et le Bureau politique– lors du dernier congrès de ce parti, qui s’est achevé il y a quelques jours, ce qui signifie qu’il a mérité la confiance politique de ce parti, a assuré le représentant. 

À Bissau, a assuré le représentant, le Premier Ministre Arthur Silva a déjà eu des réunions de travail encourageantes avec tous les partis signataires de l’Accord de Conakry, les ambassadeurs du Nigéria, du Sénégal, de la Chine, de la Gambie et avec le représentant de la CEDEAO à Bissau.  M. Da Silva a en outre estimé qu’en nommant un haut dirigeant du PAIGC, justice était faite à ce parti qui a remporté les dernières élections législatives.  « Mais au fond, il n’y aurait pas de perdant, dans la mesure où le PRS se verrait garantir une forte représentation au sein du Gouvernement d’inclusion; il ne s’agirait donc pas d’un jeu à sommes nulles », a conclu le représentant.

M. KOKOU KPAYEDO (Togo), Coordonnateur des ambassadeurs des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a indiqué que la crise en Guinée-Bissau restait toujours une source de grande préoccupation.  Il a rappelé avoir fait état, lors de sa dernière déclaration devant le Conseil de sécurité, en août, de piétinements dans la mise en œuvre de l’Accord de Conakry « qui laissaient présager l’éventualité d’un recours aux sanctions prévues par la CEDEAO ». 

Depuis, cette atmosphère n’a pas évolué, malgré la proposition d’une nouvelle feuille de route faite par le Président José Mário Vaz, a-t-il dit.  Il a mentionné la mission du Comité ministériel des sanctions de la CEDEAO dépêchée les 31 janvier et 1er février 2018, avec pour objectif d’évaluer les progrès accomplis. 

La CEDEAO considère, qu’en dépit des médiations soutenues, aucun progrès significatif n’a été noté dans l’application de l’Accord et a décidé d’activer le mécanisme des sanctions individuelles qui pesaient sur les personnes ou organisations entravant le processus de sortie de crise afin de favoriser la restauration de la gouvernance, a-t-il dit. 

Depuis le 4 février 2018, 19 personnalités politiques sont sous le coup de sanctions, a déclaré M. Kpayedo.  Il a précisé que ces sanctions portent sur la suspension de la participation des personnes en cause aux activités de la CEDEAO, l’interdiction de voyager et la dénégation de visas, ainsi que le gel de leurs avoirs financiers et ceux de leur famille. 

La mise en œuvre de ces sanctions ne pourra être effective sans l’assistance de l’ONU et d’autres organisations multilatérales, a-t-il dit.  Le délégué a lancé un appel à un soutien multiforme à la CEDEAO pour l’application de ces mesures, qui, a-t-il espéré, contribueront à créer une atmosphère favorable à la restauration du dialogue. 

En conclusion, il a exhorté tous les acteurs à faire preuve d’esprit de compromis pour donner une chance à une solution pacifique. 

 

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