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La présidence ivoirienne du Conseil de sécurité en décembre soucieuse de partager son « expérience réussie en matière de sortie de crise »

Deux réunions de haut niveau seront organisées en décembre au Conseil de sécurité, dont une présidée par le Président ivoirien en personne, M. Alassane Ouattara, a annoncé, cet après-midi, lors d’une conférence de presse, le Représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des Nations Unies, M. Kacou Houadja Léon Adom, qui assume la présidence mensuelle de l’organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Prévue le jeudi 5 décembre, la séance d’information présidée par M. Ouattara mettra l’accent sur l’importance de la reprise économique pour réussir le redressement des pays sortant d’un conflit, a déclaré M. Adom, en vantant les mérites d’un « leadership de qualité proactif » qui permette à tous ceux qui veulent la sortie de crise « d’emprunter un chemin vertueux ».  En Côte d’Ivoire, a-t-il ajouté, nous avons « érigé le principe du dialogue en religion ».

La séance comptera également avec la présence du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, et le Président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Faki.

« Le sens que nous voulons donner à notre présidence, c’est de promouvoir nos valeurs: nous voulons pour le monde ce que nous voulons pour nous-mêmes.  À cet égard, nous souhaitons partager notre expérience réussie en matière de sortie de crise », a expliqué le Président du Conseil, en affirmant que cette présidence ivoirienne consacrerait les efforts déployés en faveur de la réconciliation nationale et de la consolidation de la paix par son pays.

La seconde échéance de haut niveau, qui aura lieu le lendemain, est un débat public ministériel sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales en matière de prévention et de règlement des conflits.  À cette occasion également, le Secrétaire général et le Président de l’Union africaine (UA) interviendront, ainsi que le Président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont il a estimé qu’elle s’est imposée comme un exemple, comme l’attestent ses contributions au Mali, en Gambie, ou encore en Guinée-Bissau. 

La situation en Guinée-Bissau figurera justement à l’ordre du jour du Conseil le 12 décembre, avec une séance d’information suivie de consultations.  Elle fera partie des questions africaines examinées ce mois-ci, parmi lesquelles la République centrafricaine, pour laquelle est prévu, le 14 décembre, le renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation (MINUSCA) déployée sur place.

Le 18, ce sera le tour de la situation au Soudan du Sud et des activités de la Mission des Nations Unies dans ce pays, la MINUSS, de faire l’objet d’une séance d’information.  Elle sera précédée, le 14, du compte rendu semestriel de la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Mme Fatou Bensouda, sur l’état d’avancement des enquêtes ouvertes par son bureau au Soudan.  Auparavant, le 13, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale, M. François Louncény Fall, informera les membres du Conseil des activités du Bureau régional des Nations Unies pour la sous-région (BRENUAC), qu’il dirige, en particulier de la mise en œuvre de la stratégie régionale de lutte contre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).

Toujours à propos de l’Afrique, une approche thématique sera également de mise ce mois-ci, en deux occasions précises.  Tout d’abord, le 19 décembre, une séance d’information sera consacrée à la menace que constitue le trafic de stupéfiants en Afrique de l’Ouest et centrale, avec un exposé du Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), M. Yuri Fedotov.  Puis le 20, le Conseiller spécial pour le Sahel, M. Ibrahim Thiaw, s’exprimera sur la question de l’interdépendance entre développement et sécurité dans la région.

Outre deux séances de consultations sur la situation en Syrie (sur l’utilisation d’armes chimiques, le 4 décembre, et sur le processus politique, le 13) et une séance d’information sur la situation humanitaire dans ce pays (le 20), le Moyen-Orient fera également l’objet d’une attention de la part du Conseil ce mois-ci.  Elle se traduira notamment par la négociation d’un projet de résolution prorogeant le mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD).  Dans ce cadre, une séance privée avec les pays contributeurs de troupes et des consultations auront lieu le 11 et le 14 respectivement. 

Le 18, M. Nickolay Mladenov, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient fera l’exposé mensuel sur la situation au Moyen-Orient dans son ensemble, y compris le conflit israélo-palestinien.  Le lendemain, le Secrétaire général devrait informer les membres du Conseil de la mise en œuvre de la résolution 2231(2015), par laquelle le Conseil avait approuvé le Plan d’action global commun relatif au programme nucléaire iranien.

Plus tôt ce mois-ci, le 4, les membres du Conseil entendront le tout premier exposé de M. Karim Asad Ahmad Khan, le Conseiller spécial et Chef de l’Équipe d’enquêteurs créée par la résolution 2379 (2017), à l’appui des efforts engagés à l’échelle nationale pour amener Daech à rendre des comptes, en recueillant, conservant et stockant des éléments de preuve en Iraq.

Les activités de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH) seront examinées dans le cadre d’un débat le 12, a annoncé le Président, en précisant que ce sera également le cas de l’Afghanistan, le 17.  Le 11, un autre débat se tiendra, celui-ci à périodicité semestrielle, sur le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux.

Répondant à une question, le Président du Conseil a confirmé que la tenue d’une séance sur les droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC), demandée par les États-Unis, n’était pas à exclure, mais qu’elle n’avait pas encore fait l’unanimité jusqu’à présent.  De même, les situations au Yémen et en Ukraine pourraient faire l’objet de réunions en fonction de l’évolution de la situation sur place, a-t-il précisé. 

Alors que des journalistes l’interrogeaient sur l’absence, dans le programme de travail de ce mois-ci, d’une séance sur la République démocratique du Congo (RDC), où une élection présidentielle est prévue le 23 décembre, M. Adom a indiqué que la nécessité d’en organiser une pour « l’instant » n’était pas ressortie des consultations avec les autres membres du Conseil.  « Accordons le bénéfice du doute et restons mobilisés », a-t-il déclaré.

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