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Conseil de sécurité: Respect du droit international et protection des civils en temps de conflit au cœur du programme de la présidence polonaise

Après un mois d’avril marqué par un temps record passé en séances publiques -plus de 58 heures-, le Conseil de sécurité aura, en mai, sous la présidence de la Pologne, un ordre du jour une nouvelle fois très chargé, marqué par au moins 17 séances d’information, un débat du Conseil et deux débats publics, qui porteront sur le respect du droit international dans le maintien de la paix et sur la protection des civils en temps de conflit armé.

La défense des droits de l’homme, ainsi que la prévention des conflits et la pérennisation de la paix, seront les priorités de ma présidence, a indiqué la Représentante permanente de la Pologne auprès des Nations Unies, Mme Joanna Wronecka, lors de la traditionnelle conférence de presse suivant l’adoption du programme de travail du Conseil.  Rappelant que son pays avait, pour la dernière fois, assumé la présidence du Conseil en mars 1997, elle a dit vouloir « une gestion efficace, transparente des travaux du Conseil, tout en nous montrant à l’écoute de tous les Membres des Nations Unies ».

Le premier débat public, le 17 mai, portera sur le respect et le renforcement du droit international dans le contexte du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Cette question, examinée pour la dernière fois par le Conseil sous présidence danoise, en 2006, est une priorité du Président polonais, M. Andrzej Duda, qui devrait présider la réunion.

Le second sera le débat annuel que le Conseil consacre à la protection des civils en temps de conflit armé.  Il aura lieu le 22 mai sous la présidence du Ministre des affaires étrangères de la Pologne, M. Jacek Czaputowicz.  C’est une question essentielle, a déclaré Mme Wronecka, en précisant qu’aucune décision n’était attendue à l’issue de ce débat.

Le Conseil tiendra également une séance d’information sur les opérations de maintien de la paix de l’ONU, le 9 mai après-midi.  Les commandants de force de certaines de ces opérations, dont la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), prendront la parole, a précisé la représentante.

Le compte rendu de la mission que le Conseil de sécurité vient d’effectuer au Bangladesh et au Myanmar aura lieu le 14 mai.  Mme Wronecka a insisté sur les rencontres « très émouvantes » qu’elle a eues lors de cette visite avec des réfugiés au Bangladesh.  « Je n’avais jamais vu de telles souffrances, même en Syrie », a-t-elle affirmé.  Pour la représentante, la question essentielle dans cette crise est celle de la nationalité des Rohingya.  Mettant l’accent sur l’unité du Conseil sur ce dossier, la représentante a précisé qu’un projet de déclaration présidentielle, « qui serait une première étape », était en cours de négociation.

La situation en Syrie fera l’objet d’une séance de consultations le 7 mai, sur l’emploi d’armes chimiques, d’une séance d’information le 16 mai, sur le processus politique, et d’une autre le 29 mai, sur la situation humanitaire.  

Interrogée sur le processus politique, Mme Wronecka a reconnu que les discussions sur la Syrie n’étaient « pas faciles », avant d’insister de nouveau sur la nécessité d’une unité du Conseil.

Le processus de paix au Moyen-Orient entre Israéliens et Palestiniens sera examiné lors de la séance d’information mensuelle, prévue le 23 mai.  Alors que l’ambassade américaine à Jérusalem doit ouvrir ses portes le 14 mai, la représentante a rappelé que l’ambassade de son pays se trouvait à Tel Aviv, et que la Pologne était favorable à la solution des deux États.  Toujours au Moyen-Orient, la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) fera quant à elle l’objet d’une séance du Conseil le 30 mai.

Les questions africaines seront abondamment débattues ce mois-ci.  Le Conseil examinera ainsi la situation en Libye, avec l’exposé de la Procureure de la Cour pénale internationale le 9, puis, le 21, une réunion d’information sur la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL).  La région du Soudan sera examinée sous plusieurs aspects.  Le 10, le Conseil se penchera sur l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), puis se prononcera, le 14, sur l’avenir de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA).  En outre, il examinera la question des sanctions à l’encontre du Soudan du Sud le 9 mai en vue d’une décision sur leur renouvèlement, prévue le 29 mai.

Le Conseil examinera également, le 15 mai, la situation de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM) avant de reconduire l’autorisation de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), le 29.  Il devra également se pencher sur le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS), la situation au Burundi, et sur la question plus générale de la paix et la sécurité en Afrique, en particulier dans la région du Sahel.

Les questions relatives à l’Europe orientale ne seront pas oubliées, puisque le Conseil tiendra son débat semestriel sur la Bosnie-Herzégovine le 8 mai, et son débat trimestriel sur le Kosovo, le 14.  Interrogée sur un éventuel changement du format des débats sur le Kosovo -que certains membres du Conseil voudraient voir moins fréquents, voire traités en consultations-, Mme Wronecka a expliqué qu’il n’y avait « pas encore d’accord entre les membres du Conseil pour modifier » ce format.  Enfin, la situation en Ukraine sera abordée le 29 mai, sur une proposition de la Pologne.  « Elle n’avait plus été abordée depuis mars 2018. »

Interrogée sur la situation dans la péninsule coréenne, Mme Wronecka a insisté sur l’unité actuelle du Conseil sur ce dossier, ainsi que sur sa satisfaction devant les avancées du dialogue intercoréen.  Le Conseil est prêt à appuyer ce dialogue, a-t-elle dit, tout en éludant une question sur un éventuel assouplissement des sanctions visant la République populaire démocratique populaire de Corée (RPDC).  À ce stade, le programme de travail du Conseil ne prévoit pas de réunion publique sur la question en mai.

Enfin, Mme Wronecka a indiqué que le Conseil ne prévoyait pas pour l’instant de discuter du Plan d’action global commun relatif au programme nucléaire iranien, alors que les États-Unis pourraient le dénoncer.  La Pologne, comme l’Union européenne, est en faveur de ce plan d’action, a-t-elle déclaré.  « Nous devons nous montrer optimistes et nous écouter davantage au sein du Conseil pour aboutir à une plus grande unité », a conclu la Présidente du Conseil de sécurité.

 

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