Désarmement: La Première Commission adopte son programme de travail et décide de la participation de L’OPANAL
La Première Commission chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale a approuvé, aujourd’hui, son programme de travail pour la soixante-treizième session de l’Assemblée générale. Pour examiner les points à son ordre du jour cette année, la Commission prévoit la tenue de 27 réunions de fond, du 8 octobre au 9 novembre. Elle a également décidé, à l’issue d’un vote, que le Secrétaire général de l’Organisme pour l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes (OPANAL) pourra participer à une table ronde prévue au cours de cette session.
Comme chaque année, les travaux de la Première Commission s’organiseront selon trois phases distinctes: le débat général, les discussions thématiques et les prises de décisions sur la base des propositions de la Commission.
Le débat général se tiendra du 8 au 17 octobre, et sera notamment marqué par l’intervention de la Présidente de l’Assemblée générale, Mme María Fernanda Espinosa Garcés, qui s’exprimera lors de la première journée.
La phase des discussions thématiques se déroulera ensuite du 17 octobre au 31 octobre. Au cours de ces 13 séances, la Commission se penchera sur les sept grands sujets qu’elle a l’habitude de couvrir à savoir les armes nucléaires, les autres armes de destruction massive, les aspects du désarmement dans l’espace extra-atmosphérique, les armes classiques, les autres mesures de désarmement et de sécurité internationale, le désarmement régional, et enfin les mécanismes de désarmement de l’ONU.
Le Président de la Commission, M. Ion Jinga, de la Roumanie, a également indiqué que trois nouveaux points avaient été inscrits à l’ordre du jour de la Commission, portant notamment sur les mesures pratiques supplémentaires pour prévenir une course à l’armement dans l’espace, la Déclaration universelle sur l’édification d’un monde exempt d’armes nucléaires et, enfin, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. La Commission examinera par ailleurs le rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
La Première Commission achèvera sa session avec une troisième phase de travaux qui se déroulera du 1er au 8 novembre et qui consistera en l’adoption des projets de résolution et de décision portés par les États Membres.
La Commission a par ailleurs décidé, à l’issue d’un vote, d’autoriser la participation, cette année, du Secrétaire général de l’OPANAL à une table ronde prévue le 17 octobre en la présence de la Haute-représentante pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, et consacrée à « l’état actuel des affaires dans les domaines du contrôle des armes et du désarmement ».
Malgré le fervent plaidoyer du Brésil, qui était à l’origine du projet de décision, en faveur d’une adoption consensuelle, c’est finalement par la mise aux voix que la participation de l’OPANAL a été décidé.
En tout, 84 États Membres ont voté pour, les États-Unis et Israël s’y sont opposés et 27 autres États se sont abstenus.
Au cours du long débat qui a précédé le vote, le Brésil a avoué avoir été surpris d’apprendre, lors des consultations officieuses, le mois dernier, qu’il n’était pas prévu d’inviter l’OPANAL à la table ronde.
« Il s’agit d’une question de principe, alors que d’autres organisations régionales sont autorisées régulièrement à prendre la parole lors de débats de haut niveau. Pourquoi l’OPANAL devrait-elle être traitée comme une organisation de deuxième zone dans ce débat? » a insisté la délégation, fermement appuyée par la grande majorité des délégations d’Amérique latine.
Le Président de la Commission a rappelé qu’outre Mme Nakamitsu, il avait déjà été proposé que la table ronde soit constituée des personnalités suivantes: le Sous-Secrétaire général chargé du Bureau d’appui à la consolidation de la paix, le Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le Directeur exécutif du Groupe de haut niveau sur la coopération numérique, le Secrétaire général de la Conférence du désarmement et, enfin, le Directeur de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement.
Avant la mise aux voix, les États-Unis ont indiqué avoir accepté, l’an dernier, la présence de l’OPANAL au sein de la table ronde afin d’éviter un vote sur le sujet et d’établir un précédent aux « conséquences dévastatrices » pour « l’unité de la Commission et sa capacité à parvenir à des décisions par consensus ».
« Mais si une seule région peut imposer son opinion sur la composition du panel de haut niveau en 2018, alors en 2019 il y a aura un autre groupe régional qui en fera de même et ce sera sans fin », s’est préoccupé le représentant qui a appelé à poursuivre les consultations sur cette question dans le but de dégager une solution équitable et acceptable pour tous.
À l’instar de la France, le Royaume-Uni a marqué son impatience en relevant que cette question se pose chaque année et suscite à chaque fois la polémique. Voulant se montrer constructive, l’Australie a suggéré de formaliser les procédures de désignation des participants aux tables rondes.
L’utilité du vote de procédure a été contesté par la Bulgarie qui a appelé à décourager cette pratique.
Outre le Président, M. Ion Jinga, le Bureau de la Première Commission est constitué des Vice-Présidents M. Noël Diarra, du Mali, M. Jose Ataide Amaral, du Portugal, Mme Marissa Edwards, de la Guyane et de la Rapporteuse, Mme Muna Zawani Idris, du Brunei.
La Première Commission tiendra sa prochaine séance plénière, lundi 8 octobre, à partir de 10 heures.