Soixante-treizième session,
35e séance plénière – matin 
AG/12090

L’Assemblée générale poursuit sa réflexion sur la revitalisation des travaux, pressée de renoncer à sa « puissance d’inertie »

Une vingtaine de délégations ont énuméré aujourd’hui ce qu’il reste à faire pour revitaliser les travaux de l’Assemblée générale qui doit devenir un véritable « parlement des nations ».  L’Assemblée, qui a été appelée à renoncer à sa « puissance d’inertie », a lancé les travaux de sa revitalisation en 2007, autour de quatre axes: son rôle et ses pouvoirs, ses méthodes de travail, la sélection et nomination du Secrétaire général et des autres chefs de secrétariat, et le renforcement de la responsabilisation, de la transparence et de la mémoire institutionnelle du Cabinet de sa Présidente.  Aujourd’hui, ce sont surtout les méthodes de travail qui ont généré le plus de commentaires.

Nous devons reconnaître, a estimé l’Inde, le caractère mitigé de notre bilan.  Tout comme les généraux qui refont trop souvent leur dernière guerre, nous, diplomates, avons du mal à surmonter nos positions traditionnelles, même quand les nouvelles exigences de la coopération internationale se diversifient et se complexifient.  Nous ne faisons que nous « dépatouiller », en tenant des réunions, en s’essayant à renforcer la coopération internationale, bref, en devenant les « gardiens du statu quo ».  Notre « puissance d’inertie » est considérable même quand une action collective est requise. 

Il est donc important, a reconnu la Présidente de l’Assemblée générale, Mme Maria Fernanda Espinosa Garcés, de poursuivre la revitalisation des travaux de l’« organe le plus représentatif des Nations Unis » pour répondre efficacement aux défis mondiaux et veiller à ne laisser personne sur le côté dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La bonne nouvelle, s’est-elle réjouie, est que nous ne partons pas de zéro.  La Présidente a demandé que l’on fasse fond sur les nombreux progrès accomplis jusqu’ici.  Parmi ceux-ci, elle a cité les améliorations dans le processus de sélection et de désignation du Secrétaire général et du Président de l’Assemblée générale ou encore les dialogues matinaux initiés par son prédécesseur, qu’elle entend poursuivre et qui servent de cadre d’échanges, sans oublier l’amélioration des méthodes de travail.

Amélioration des méthodes de travail? La Présidente a dit craindre que les activités parallèles ne finissent par diluer le débat général des chefs d’État et de gouvernement dont « la primauté » doit être préservée.  Six réunions de haut niveau et quelque 560 autres réunions convoquées, en septembre dernier, « c’est un record », a-t-elle fait observer, en annonçant que pour la prochaine session, de nombreuses manifestations parallèles sont déjà prévues.  La multiplication des réunions de haut niveau et des points à l’ordre du jour ne peut que rendre « intenable » la charge de travail, a prévenu l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).  Il est important, a-t-elle dit, de rationaliser le travail de l’Assemblée car la qualité doit prendre le pas sur la quantité, si l’on veut préserver la crédibilité et la pertinence des Nations Unies.

De nombreuses délégations ont d’ailleurs estimé que certaines résolutions, dont celle sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée, ne pourraient être adoptées que tous les deux ou trois ans.  Il faut s’interroger, ont avoué les Maldives, sur l’utilité qu’il y a à adopter les mêmes résolutions, année après année, ou tous les deux ans, ou à adopter plusieurs résolutions sur le même sujet ».  Le temps que nous consacrons à négocier ces résolutions devrait être plutôt consacré à leur mise en œuvre, pour parvenir à une Assemblée plus efficace, ont préconisé les États-Unis.  L’Assemblée générale devrait d’abord étudier les mesures d’application de ses résolutions avant de les adopter, a conseillé, à son tour, la Fédération de Russie.  L’objectif ultime, a embrayé l’Union européenne, est d’éliminer les chevauchements et les doublons.  La Présidente de l’Assemblée a en effet plaidé pour un meilleur alignement des programmes de travail de l’Assemblée générale, par exemple, entre ceux du Conseil économique et social (ECOSOC), de la Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières et de la Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles. 

L’agenda de la revitalisation, a conclu l’Inde, doit être large, inclusif, transformatif et inspiré, avec pour objectif ultime de donner un nouveau souffle de vie, a encouragé l’Inde.  C’est un défi pour la diplomatie, mais un défi qui vaut la peine d’être relevé si nous voulons optimiser la perspective d’un XXIe siècle pacifique et prospère.  À ceux qui ont fait valoir que l’Assemblée a un rôle à jouer dans la paix et la sécurité internationales, le Maroc a opposé l’Article 12-1 de la Charte qui dispose que: « tant que le Conseil de sécurité remplit, à l’égard d’un différend ou d’une situation quelconque, les fonctions qui lui sont attribuées par la présente Charte, l’Assemblée générale ne doit faire aucune recommandation sur ce différend ou cette situation, à moins que le Conseil de sécurité ne le lui demande ». 

Les interventions entendues aujourd’hui ont confirmé l’engagement des États à discuter, de manière exhaustive et objective, des nombreuses questions sur l’amélioration et l’enrichissement des travaux de cet « organe remarquable » qu’est l’Assemblée générale, a observé la Jordanie, co-Présidente du Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.  Elle a annoncé des consultations informelles avec les États et les groupes pour identifier au plus vite les points de vue et les préoccupations auxquels il faudra répondre pour parvenir à un document « solide et consensuel ».  Les États-Unis, qui ont rejeté toute idée de changer ou d’élargir les prérogatives du Groupe de travail, ont d’emblée prévenu qu’ils diront non à toute initiative qui augmenterait les coûts pour les Nations Unies, et au bout du compte pour les États Membres.  Les États-Unis ont réitéré leur engagement « fort » à gérer de manière responsable l’argent du contribuable et à maintenir un budget de l’ONU à croissance zéro.  Justement, le Mouvement des pays non alignés a exprimé son intention de présenter un texte pour corriger la composition du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), « non conforme » au principe de représentation géographique équitable.

L’Assemblée a aussi procédé aujourd’hui à des nominations aux sièges devenus vacants dans les organes subsidiaires.  Elle reprendra ses travaux le mardi 20 novembre à 10 heures pour débattre de la représentation équitable au Conseil de sécurité et de l’augmentation du nombre de ses membres.

NOMINATIONS AUX SIÈGES DEVENUS VACANTS DANS LES ORGANES SUBSIDIAIRES ET AUTRES NOMINATIONS

Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) (A/73/481)

Sur recommandation de sa Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, l’Assemblée générale a nommé Yves Éric Ahoussougbemey (Bénin); Amjad Qaid Al Kumaim (Yémen); Makiese Kinkela Augusto (Angola); Ihor Humennyi (Ukraine); et Conrod Hunte (Antigua-et-Barbuda), membres du CCQAB pour un mandat de trois ans prenant effet le 1er janvier 2019.

Comité des contributions (A/73/483)

Toujours sur recommandation de sa Cinquième Commission, l’Assemblée a nommé Syed Yawar Ali (Pakistan); Robert Ngei Mule (Kenya); Toshiro Ozawa (Japon); Tõnis Saar (Estonie) et Brett Dennis Schaefer (États-Unis) membres du Comité pour un mandat de trois ans prenant effet le 1er janvier 2019.

Comité des placements (A/73/484)

Suivant sa Cinquième Commission, l’Assemblée a approuvé la proposition du Secrétaire général de nommer Keiko Honda, du Japon, comme membre ordinaire du Comité des placements pour une durée de trois ans à compter du 1er janvier 2019.

Commission de la fonction publique internationale (CFPI) (A/73/485)

Toujours sur proposition de sa Cinquième Commission, l’Assemblée générale a aussi décidé de nommer, pour un mandat de quatre ans prenant effet le 1er janvier 2019, Andrew Gbebay Bangali (Sierra Leone); Marie-Françoise Bechtel (France); Carleen Gardner (Jamaïque); Ali Kurer (Libye) et Bogusław Winid (Pologne), membres de la CFPI.  L’Assemblée a également désigné M. Larbi Djacta, de l’Algérie, Président de cette Commission pour la même période.

Corps Commun d’inspection (CCI) (A/73/479/Corr.1)

Le mandat de Keiko Kamioka, du Japon, venant à expiration le 31 décembre 2019, la Présidente de l’Assemblée générale a annoncé qu’elle poursuivra les consultations sur un candidat qui sera nommé pour un mandat de cinq ans prenant effet le 1er janvier 2020.

APPLICATION DES RÉSOLUTIONS DE L’ONU ET REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Déclarations

La Présidente de l’Assemblée générale, Mme MARIA FERNANDA ESPINOSA GARCÉS, a noté que le débat d’aujourd’hui intervient à un moment très critique pour un multilatéralisme avec l’ONU en son centre.  Pour plusieurs raisons, on doute de la capacité du système multilatéral à trouver des solutions aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, a-t-elle relevé, en soulignant qu’alors que ces défis se mondialisent de plus en plus et requièrent des solutions multilatérales, nous observons plutôt des tendances à l’unilatéralisme et à l’isolationnisme.

Mme Espinosa Garcés a dit être revenu hier soir de Paris où elle a assisté à la commémoration du centenaire de l’Armistice, une cérémonie au cours de laquelle la représentation de l’Assemblée générale était symbolique, « en tant que parlement du monde ».  Elle est donc revenue avec des messages de paix et un soutien renforcé au multilatéralisme, ainsi que de grandes attentes quant aux travaux de cette Assemblée.  Selon elle, l’appel énergique lancé par les dirigeants du monde pour un ordre mondial fondé sur le multilatéralisme, lors du débat général de l’Assemblée générale, témoigne également d’un engagement rassurant à inverser la tendance.

Pour sa part, la Présidente de l’Assemblée générale dit avoir pris « la responsabilité personnelle » de défendre les valeurs et l’importance de l’Assemblée générale, pas seulement à New York, mais dans chacun de ses engagements officiels.  De même, elle a affirmé la nécessité de revitaliser l’Assemblée générale, l’« organe le plus représentatif des Nations Unies et la principale autorité délibérante », afin de répondre efficacement aux défis mondiaux, et pour ne laisser personne sur le côté dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

La bonne nouvelle, s’est-elle réjouie, est que nous ne partons pas de zéro.  La Présidente a demandé que l’on fasse fond sur les nombreux progrès faits jusqu’ici.  Parmi ceux-ci, elle a cité les améliorations dans le processus de sélection et de désignation du Secrétaire général et du Président de l’Assemblée générale ou encore les dialogues matinaux initiés par son prédécesseur, qu’elle entend poursuivre et qui servent de cadre d’échanges, sans oublier l’amélioration des méthodes de travail.  Pour la suite, elle entend améliorer le dialogue informel pour la sélection de son successeur, comme le prévoyait déjà la résolution 72/313 sur la « Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale », notamment en établissant les lignes directrices du dialogue interactif informel à cet effet.  La Présidente a dit espérer qu’à l’avenir, il y aura plus de candidatures féminines au poste de Président de l’Assemblée générale, déplorant le fait qu’elle ne soit que la quatrième femme, 73 ans après la création des Nations Unies.  Elle a noté que les précédentes avancées ont été possibles grâce à l’engagement constructif des États Membres et des coprésidents du processus de revitalisation.

Malgré les progrès réalisés, la Présidente de l’Assemblée générale a souligné quelques domaines où des progrès sont encore possibles.  Par exemple, le débat de l’Assemblée générale doit préserver sa primauté et sa déférence, en tant que forum unique permettant aux dirigeants du monde de débattre des problèmes mondiaux les plus urgents.  À cet égard, nous devons nous assurer que les activités parallèles n’occultent pas le débat lui-même.  Six réunions de haut niveau et quelque cinq cent soixante autres réunions convoquées par des groupes politiques régionaux et autres en septembre dernier constituent un record, a-t-elle fait observer.  Il est donc nécessaire de traiter collectivement ce problème dans un délai déterminé.  Mais pour la soixante-quatorzième session, la Présidente a insisté sur un calendrier adéquat, promettant de se limiter aux réunions déjà arrêtées et d’éviter d’en rajouter.  Il faut aussi, a-t-elle poursuivi, rationaliser davantage l’ordre du jour en réduisant le nombre de points et de résolutions.  Dans ce contexte, elle a salué Guyana qui a décidé volontairement, en vue d’éviter les doublons, de retirer le point 16 du programme de travail sur « le rôle des Nations Unies dans la promotion d’un nouvel ordre humain international ». 

La Présidente a également plaidé pour un meilleur alignement des programmes de travail de l’Assemblée générale avec ceux du Conseil économique et social (ECOSOC), de la Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières et de la Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.  Dans le contexte du renforcement de la responsabilité, de la transparence et de la mémoire institutionnelle de son Bureau, elle a réitéré son engagement à assurer la continuité des meilleures pratiques de ses prédécesseurs, notamment en ce qui concerne la diffusion d’informations relatives au financement, à la dotation en personnel et aux voyages.  Elle a également promis de poursuivre la pratique d’une coordination étroite avec les principaux organes de la Charte, notamment par le biais de réunions et du partage des résumés des discussions mensuelles avec le Président du Conseil économique et social et le Président du Conseil de sécurité, tout en veillant à une collaboration étroite et régulière avec le Secrétaire général.

Par ailleurs, son Bureau entend revoir sa manière de communiquer pour que les gens qui l’entourent comprennent et soutiennent le travail fait et les objectifs à atteindre.  Mme Espinosa Garcés s’est aussi engagée à rationaliser le nombre de réunions de haut niveau et de débats thématiques.  « Je me concentrerai donc plutôt sur les réunions et événements déjà prescrits pour apporter une contribution dans les domaines définis dans mes priorités pour la session, tout en limitant le nombre de nouvelles initiatives », a-t-elle affirmé.  Elle a conclu en invitant les États Membres à trouver des moyens audacieux et créatifs de rendre l’Assemblée générale utile à tous. 

Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. MOHAMMED BESSEDIK (Algérie) s’est d’abord attardé sur le processus de sélection et de nomination du Secrétaire général, lequel doit rester « transparent, démocratique et inclusif ».  À n’importe quel stade de la présentation des candidatures, la lettre conjointe signée par les Présidents de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité lançant le processus doit rester le cadre à respecter strictement, a insisté le représentant.  Pour faciliter une transition sans heurt, a-t-il poursuivi, le Secrétaire général doit être nommé le plus tôt possible et de préférence, pas plus tard qu’un mois avant la date d’expiration du mandat de son prédécesseur.  Les principes de transparence, de démocratie et d’inclusivité doivent aussi s’appliquer à la nomination des chefs exécutifs des organismes du système des Nations Unies, a estimé le représentant, qui a demandé au Corps commun d’inspection (CCI) de réfléchir à la question.  D’ailleurs, à l’instar du CCI, il n’a pas oublié de soulever la question des promesses que font les candidats-secrétaires généraux en échange d’un appui des membres permanents du Conseil de sécurité.

Quant au renforcement de la mémoire institutionnelle du Cabinet du Président de l’Assemblée générale, le représentant a souligné la nécessité d’y créer de nouveaux postes permanents et d’allouer des ressources suffisantes par le biais du budget ordinaire de l’ONU. 

Après avoir parlé du rôle et de l’autorité de l’Assemblée générale, le représentant s’est attardé sur les méthodes de travail.  Il a appuyé l’idée de n’adopter certaines résolutions que tous les deux ou trois ans.  Il a aussi insisté sur le fait qu’il faudrait accorder plus de temps aux négociations sur les projets de texte.  La dernière résolution sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale a été adoptée par consensus mais, a-t-il recommandé, la souplesse doit être la règle des prochaines négociations. 

Avant de conclure, le représentant a voulu que l’on réexamine la règle 155 du Règlement intérieur de l’Assemblée générale sur la composition du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), conformément aux principes d’efficacité et de représentation géographique équitable.  Le Mouvement des pays non alignés, a-t-il indiqué, a d’ailleurs soumis une proposition visant à revoir la composition du CCQAB qui n’est pas conforme au principe de représentation géographique équitable.

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), Mme JO-PHIE TANG (Singapour) a estimé que les améliorations apportées au processus de sélection et de nomination du Secrétaire général doivent être élargies à la sélection des autres hauts responsables des Nations Unies.  En procédant aux nominations, le Secrétaire général doit se baser sur le mérite, tout en tenant compte de la parité et de la répartition géographique.  La représentante a aussi espéré la poursuite des dialogues matinaux institués par le précédent Président de l’Assemblée générale.  Elle a également salué les améliorations apportées aux méthodes de travail et appuyé la définition du concept et du champ d’application des directives sur les campagnes électorales.  Mais, a-t-elle prévenu, ces directives ne devraient désavantager aucun État.  Il s’agit au contraire de se concentrer sur la transparence et l’équité, et sur une série agréée de paramètres pour veiller à des campagnes qui ne se transforment pas en « un nivellement par le bas ».

En sa capacité nationale, la représentante a demandé que le Cabinet du Président de l’Assemblée générale se penche sérieusement sur le synopsis de la Présidente qui dit que la primauté du débat général ne peut être préservé sans une gestion rationnalisée des activités parallèles.  Elle a conseillé un meilleur calendrier pour les réunions de l’Assemblée, donnant deux exemples concrets.  Le Rapport du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation, a-t-elle expliqué, fait l’objet d’un débat, au mois d’octobre qui intervient donc juste après le débat général.  C’est forcément un doublon, a tranché la représentante qui a aussi pris l’exemple du Rapport du Conseil de sécurité, adopté le 30 août, remis aux États le 11 septembre et débattu le 12 septembre.  C’est un problème, a-t-elle constaté, voyant là une question dont devrait se saisir le Bureau de l’Assemblée générale.  Il est important, a-t-elle conclu, de rationaliser le travail de l’Assemblée parce que la multiplication des points à l’ordre du jour et des réunions de haut niveau ne peut que rendre « intenable » la charge de travail.  La représentante a espéré que la décision de Guyana de retirer de l’ordre du jour le point 16 imprimera un nouvel élan à la rationalisation de l’ordre du jour.  La qualité doit prendre le pas sur la quantité, si l’on veut préserver la crédibilité et la pertinence des Nations Unies, a conclu la représentante.

Au nom du Groupe « Responsabilité, cohérence et transparence » (ACT), M. RODRIGO ALBERTO CARAZO (Costa Rica), a, s’agissant de la sélection et de la nomination du Secrétaire général et d’autres exécutifs, regretté l’absence de consensus sur le libellé de la résolution 72/313 relatif aux enseignements tirés des processus les plus récents et de la sélection « véritablement historique » du dernier Secrétaire général.  Quant au renforcement de la responsabilité, de la transparence et de la mémoire institutionnelle du Cabinet du Président de l’Assemblée générale, le représentant a plaidé pour que l’on préserve son indépendance et qu’on lui alloue des ressources suffisantes.  Il a aussi salué les efforts faits pour assurer l’égalité des chances dans la course aux organes des Nations Unies.  Il a rappelé que, s’agissant du Conseil de sécurité, son Groupe a décidé de ne soutenir que les candidats qui ont souscrit à son Code de conduite contre les atrocités de masse.  À ce jour, 118 États ont adhéré au Code.  Cela veut dire que deux tiers des États Membres des Nations Unies comptent que le Conseil mette fin et prévienne les atrocités de masse.  Cela montre, s’est réjoui le représentant, la force de l’Assemblée quand elle décide de mettre tout son poids politique derrière une cause. 

M. SERGE CRISTIANE, délégué de l’Union européenne (UE), a estimé que si les récentes résolutions sur la revitalisation de l’Assemblée générale ont contribué à la rendre plus efficace, l’adoption de la résolution de septembre 2017 a aussi clairement indiqué qu’un consensus était hélas impossible dans de nombreux domaines, comme celui de la participation de la société civile, la rationalisation de l’agenda de l’Assemblée générale ou le code de conduite pour les élections.  Sur ces aspects, l’UE s’en tiendra aux résolutions précédentes, mais est préoccupée par l’impasse constatée lors de la précédente session sur de nombreux points.  Le représentant a espéré que les négociations seront plus constructives cette année.

Il faut se concentrer, a-t-il souligné, sur la manière de « consolider » le travail fait jusqu’ici et d’améliorer l’efficacité des méthodes de travail, avec comme objectif ultime d’éliminer les chevauchements et les doublons. 

M. VALENTIN RYBAKOV (Bélarus) a attiré l’attention sur l’optimisation de l’ordre du jour de l’Assemblée générale, dont le nombre de points a augmenté, obligeant les délégations qui n’ont pas les ressources humaines nécessaires à passer à côté de certains aspects importants du travail.  Il a voulu que l’on réduise le nombre de ces points, en supprimant, par exemple, les questions qui ne sont plus d’actualité.  Le représentant a souligné, dans ce contexte, que le Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale a déjà prouvé sa capacité à sortir des sentiers battus.  Il a aussi conseillé d’étaler les réunions de haut niveau sur toute l’année pour éviter une concentration qui condamnerait les délégations à travailler dans des conditions « imprévues et imprévisibles ».  Après avoir regretté que le dialogue entre les Missions permanentes et le Secrétariat ne se soit tenu qu’une fois cette année, le représentant a soulevé une question inattendue : les délégations n’ont pas été prévenues qu’elles ne peuvent plus se garer derrière le Secrétariat. Une telle décision et d’autres de ce type qui frappent des États d’interdiction sans notification préalable peuvent nourrir « l’animosité et les tensions », a-t-il prévenu, avant de soulever une autre question: celle des financements extrabudgétaires qui montent parfois à 80%, comme au Bureau de lutte contre le terrorisme, dont le travail est « par ailleurs excellent ».  Des sujets d’une telle importance ne peuvent être laissés au bon désir des sponsors, a-t-il estimé.

M. AHMED SUZIL (Maldives) a appelé le Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale à s’attaquer à la question des campagnes électorales pour les organes des Nations Unies qui sont devenues, au fil des ans, « plus compétitives et plus intenses ».  Il est temps de réfléchir à la manière de les rendre « plus libres et plus justes ».  Les mêmes normes de transparence, d’équité et de responsabilité, attendues des élections nationales, doivent s’appliquer aux Nations Unies, a martelé le représentant.  Le Groupe de travail, a-t-il poursuivi, doit aussi s’attaquer à la quantité des résolutions que l’Assemblée adopte ainsi qu’à leur mise en œuvre.  Il faut s’interroger, a-t-il avoué, sur l’utilité qu’il y a à adopter les mêmes résolutions, année après année, ou tous les deux ans, ou à adopter plusieurs résolutions sur le même sujet ».  On peut décidément améliorer l’efficacité de l’Assemblée générale, a conclu le représentant. 

Mme MAHA HARQOOS (Émirats arabes unis) a appuyé les sept priorités définies par la Présidente de l’Assemblée générale pour la présente session et rappelé que, dans le cadre du soutien au Cabinet du Président, son pays y a détaché un membre de sa Mission permanente, compte tenu de la charge de travail croissante.  La représentante, qui a salué la quatrième femme à la tête de l’Assemblée depuis 73 ans, a félicité le Secrétaire général pour ses efforts visant à atteindre la parité au sein du Secrétariat.  Cette parité, a-t-elle relevé, est déjà effective au Cabinet du Secrétaire général.  Elle a conclu sur la nécessité d’alléger le programme de travail des grandes commissions. 

M. RODNEY M. HUNTER (États-Unis) a dit attendre avec impatience les discussions sur la conduite des campagnes électorales à l’Assemblée, pour améliorer les normes de transparence et d’équité, surtout pour les petits États qui, sans ressources suffisantes, ont du mal à mener des campagnes robustes.  La qualité des élus en serait améliorée, a-t-il estimé.  Il s’est aussi félicité que d’autres organes, comme le Conseil des droits de l’homme, tienne désormais des dialogues avec les candidats aux postes importants.  Le représentant a défendu l’idée de n’adopter la résolution sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale que tous les deux ans.  Le temps que nous consacrons à négocier cette résolution devrait être plutôt consacré à sa mise en œuvre, pour parvenir à une Assemblée plus efficace, s’est expliqué le représentant.  Les États-Unis, a-t-il prévenu, s’opposeront à toute initiative qui augmenterait les coûts pour les Nations Unies, et au bout du compte pour les États Membres.  Les États-Unis réitèrent en effet leur engagement fort à gérer de manière responsable l’argent du contribuable et à maintenir un budget de l’ONU à croissance zéro.  Le représentant s’est aussi opposé à toute idée de changer ou d’élargir les prérogatives du Groupe de travail.

Nous devons reconnaître, a estimé M. SYED AKBARUDDIN (Inde), le caractère mitigé de notre bilan à l’Assemblée générale.  Tout comme les généraux qui refont trop souvent leur dernière guerre, nous, diplomates, avons du mal à surmonter nos positions traditionnelles, même quand les nouvelles exigences de la coopération internationale se diversifient et se complexifient.  Pourtant, nous ne faisons que nous « dépatouiller », en tenant des réunions, en s’essayant à renforcer la coopération internationale, bref, en devenant les « gardiens du statu quo ».  Notre « puissance d’inertie » est considérable même quand une action collective est requise.  On se départit de notre devoir de prendre des décisions, en invoquant l’importance du consensus.  Refusant de baisser les bras, le représentant a jugé qu’au contraire, il faut rendre l’Assemblée capable de produire des résultats dans ce monde moderne, inondé de nouveaux défis.  Nous devons commencer un nouveau voyage et le commencer maintenant.  Dans moins de deux ans, a rappelé le représentant, nous allons célébrer le soixante-quinzième anniversaire des Nations Unies, l’occasion de revitaliser les efforts et de retrouver une seconde jeunesse.  L’agenda de la revitalisation, selon M. Akbaruddin, doit être large, inclusif, transformatif et inspiré, avec pour objectif ultime de donner un nouveau souffle de vie.  L’Assemblée générale, forte de sa composition universelle, peut être un allié précieux dans cet effort pour le changement », a-t-il dit.  L’agenda de la revitalisation est un défi pour la diplomatie, mais un défi qui vaut la peine d’être relevé si nous voulons optimiser la perspective d’un XXIe siècle pacifique et prospère.

Mme ANA SILVIA RODRĺGUEZ ABASCAL (Cuba) a fait observer qu’à maintes reprises, la communauté internationale a été le témoin de la non-application des résolutions de l’Assemblée et d’une absence de consensus autour des problèmes qui touchent pourtant nos peuples depuis longtemps.  Il est de l’obligation des États Membres et du Secrétariat de respecter les mandats établis dans les résolutions, a-t-elle martelé, avant de rejeter avec énergie « la manipulation, le chantage et les pressions » de certains États qui veulent violer les procédures de cette Organisation.  La déléguée a tout aussi vigoureusement rejeté l’utilisation des salles de conférence de l’ONU pour faire campagne contre des États Membres, rappelant à ce propos la résolution sur le plan des conférences, adoptée par consensus par la Cinquième Commission et les directives administratives ST/A/416 du 26 avril 1996 régissant l’utilisation des locaux de l’ONU.  Elle a espéré que ce sujet sera abordé l’année prochaine, dans le cadre du processus de revitalisation et que des mesures seront prises pour éviter ce genre de violations.  Elle s’est ensuite prononcée contre un changement de la procédure de sélection des différents candidats.  La représentante s’est aussi érigée contre « la tendance grandissante et dangereuse » du Conseil de sécurité à envahir le champ d’action de l’Assemblée, ce qui constitue une violation des procédures.  

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a dit que les efforts de revitalisation des travaux de l’Assemblée générale porteront leurs fruits « si et seulement si les États arrivent à s’écouter ».  Ces efforts doivent donc être dépolitisés.  Le représentant a jugé indispensable que l’Assemblée n’examine certains points de son ordre du jour que tous les trois ans, ajoutant que de nombreux points n’ont tout simplement plus de raison d’être.  Il a aussi prôné la tenue tout au long de l’année, des manifestations parallèles qui aujourd’hui se concentrent toutes dans la semaine du débat général en septembre.  Toute initiative de revitalisation doit tenir compte des prérogatives de chaque organe de l’ONU, a-t-il poursuivi.  Le délégué a ensuite dit comprendre les nombreuses critiques faites au Conseil de sécurité sur sa tendance à toucher à tous les sujets.  En ce qui concerne la transparence du processus de désignation du Secrétaire général, il a rappelé qu’en vertu de la Charte des Nations Unies, le Secrétaire général est nommé par l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité.  De ce fait, ajouter une nouvelle codification à ce processus pourrait conduire à des conséquences « déplorables ».  Il a enfin souhaité que les projets de texte soumis à l’Assemblée générale soient adoptés par consensus ou avec une large majorité, afin d’en faciliter la mise en œuvre.  L’Assemblée générale, a-t-il aussi estimé, devrait étudier les mesures d’application de ses résolutions avant de les adopter.

S’exprimant en espagnol, M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a souscrit à la déclaration de l’Union européenne mais a tenu à signaler, à titre national, qu’au début des travaux de la présente session, il était évident que l’on a tenté d’influencer la décision de l’Assemblée générale d’inscrire à son ordre du jour « La situation dans les territoires temporairement occupés de l’Ukraine ».  En vertu de la Charte, a rappelé le représentant, l’Assemblée générale est obligée d’examiner toute question liée au maintien de la paix et la sécurité internationales.  Il s’est interrogé sur la faculté de l’Assemblée de relever les défis contemporains alors que certains États s’efforcent de bloquer l’examen de questions essentielles.  La Fédération de Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, abuse de ses pouvoirs, en invoquant fallacieusement son attachement à un consensus « qui n’existe pas ».  Le Conseil de sécurité, s’est expliqué le représentant, s’était en effet inquiété des préparatifs « illégaux » pour de prétendues élections dans les territoires temporairement annexés du Donbass.  En violation flagrante des accords de Minsk et de la résolution 2202 (2015) du Conseil de sécurité, ces élections « orchestrées par la Puissance occupante » ont eu lieu dimanche dernier, a-t-il dénoncé, en constatant que décidément les États peuvent faire beaucoup plus pour rendre l’Assemblée générale véritablement efficace.

M. WU HAITAO (Chine) a rappelé l’importance du multilatéralisme au moment où il est menacé de toutes parts.  Pour la Chine, la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, qui est importante, devrait permettre à cette dernière de mieux s’impliquer dans les questions de développement.  Il est tout aussi important que l’Assemblée renforce sa collaboration avec le Conseil économique et social (ECOSOC) et le Conseil de sécurité sur les questions de maintien de la paix et de la sécurité internationales, dans le respect de leurs prérogatives respectives.  La Chine, a dit le représentant, souhaite des rapports de qualité et des résolutions plus ciblées pour faciliter leur mise en œuvre et renforcer ainsi l’autorité de l’Assemblée générale.  Le représentant a aussi appelé au renforcement du Cabinet de la Présidente de l’Assemblée générale afin qu’il puisse mener à bien ses tâches.

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a jugé qu’il faut veiller à la mise en œuvre de la résolution 69/321 et faire en sorte que l’Assemblée générale continue à jouer son rôle dans le processus de sélection et de nomination du Secrétaire général.  Les pratiques et les enseignements tirés de la dernière expérience doivent être archivées même si elles sont encore fraîches dans nos mémoires.  Quant aux méthodes de travail, le représentant a recommandé à son tour à l’Assemblée de rationaliser son ordre du jour et de se concentrer sur l’actualisation des engagements pour assurer des résultats concrets.  L’Assemblée devrait d’ailleurs mieux sensibiliser l’opinion publique à son rôle et à ses activités, en ayant un recours plus systématique aux médias.  Lorsqu’il s’agit de questions telles que la paix et la sécurité, les droits de l’homme ou le développement économique, l’Assemblée devrait davantage consulter les organisations régionales.  L’Indonésie estime que les nombreuses résolutions sur la coopération entre ces organisations et l’ONU doivent inclure les discussions sur les questions d’intérêt commun.  Ces résolutions doivent être applicables, orientées vers l’action et porteuses de résultats sur le terrain, a conclu le représentant.

M. OMAR HILALE (Maroc) a insisté sur l’esprit de dialogue et de compromis qui doit habiter les délégations afin de faire avancer le processus de revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.  Il a salué des avancées comme la prise en compte de la parité et de la répartition géographique dans la nomination des hauts fonctionnaires de l’Organisation.  Pour le Maroc, les réformes introduites par le Secrétaire général depuis sa prise de fonction vont contribuer aux efforts de revitalisation des travaux de l’Assemblée générale. Le représentant a insisté le nécessaire équilibre entre les initiatives de l’Assemblée générale et celles des autres organes des Nations Unies.  L’Assemblée générale et le Conseil de sécurité se doivent de respecter la Charte des Nations Unies.  Le Maroc, a dit le représentant, insiste particulièrement sur l’Article 12-1 de la Charte qui dispose que: « tant que le Conseil de sécurité remplit, à l’égard d’un différend ou d’une situation quelconque, les fonctions qui lui sont attribuées par la présente Charte, l’Assemblée générale ne doit faire aucune recommandation sur ce différend ou cette situation, à moins que le Conseil de sécurité ne le lui demande ». 

Le Maroc propose également qu’au vu de la « prolifération exponentielle des résolutions à l’Assemblée générale », certaines résolutions ne soient adoptées que tous les deux ou trois ans.  Il faut à tout prix veiller à l’alignement du programme de travail de l’Assemblée générale avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Enfin, s’agissant de l’efficacité du Cabinet de la Présidente de l’Assemblée générale, le représentant a refusé l’idée que son budget soit supporté par le pays d’origine du titulaire du poste.  Il s’est prononcé pour une ponction du budget ordinaire de l’ONU.

M. LAZARUS O. AMAYO (Kenya) a noté que les négociations sur le projet de résolution sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale furent longues, ardues et marquées par des contentieux issus des précédentes sessions.  Il a donc appelé à la volonté politique pour surmonter « les divergences persistantes ».  Le représentant a ensuite commenté le processus de désignation du Secrétaire général et autres hauts fonctionnaires, en prônant l’équilibre entre transparence et confidentialité.  L’Assemblée générale et le Conseil de sécurité doivent travailler ensemble et non pas en concurrence.  Le représentant a aussi estimé qu’une meilleure représentation géographique au sein du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) ne pourra que l’enrichir de l’expertise de toutes les régions.  Enfin, en rationnalisant l’ordre du jour de l’Assemblée, il faut ménager suffisamment de temps à l’examen des questions importantes pour les pays en développement, comme le financement du développement et l’Action 21 et leurs liens avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a exigé le représentant.

M. MOHAMED OMAR MOHAMED GAD (Égypte) a insisté sur le fait que la revitalisation des travaux de l’Assemblée est un jalon de plus pour rendre l’ONU plus robuste et plus efficace.  Il a d’ailleurs rappelé que la Charte des Nations Unies autorise l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité à examiner les questions afférentes à la paix et la sécurité internationales.  Il a appelé à la mise en œuvre complète et immédiate de la résolution sur la revitalisation et appuyé l’amélioration de la mémoire institutionnelle et le respect des mandats exclusifs des différents organes principaux de l’ONU.  Il a jugé prioritaire de garantir les ressources humaines et financières susceptibles de faciliter le travail du Bureau de la Présidente de l’Assemblée.  Il faudrait aussi, a-t-il estimé à son tour, améliorer la représentation géographique au sein du CCQAB dans lequel groupe des États d’Asie occidentale est presque absent. 

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a relevé que les relations fonctionnelles entre les principaux organes de l’ONU sont renforcées quand chacun d’eux respecte ses compétences et responsabilités respectives.  Leur efficacité respective peut être renforcée par des efforts collectifs pour bâtir une synergie et des complémentarités et éviter les doublons et les chevauchements.  Le représentant a invité les délégations à faire montre de flexibilité sur les questions critiques en suspens.  Il s’est prononcé pour la création de nouveaux postes permanents au Cabinet de la Présidente de l’Assemblée générale et a défendu une meilleure représentation géographique au sein du CCQAB.  Il a aussi plaidé pour que les Commissions, qui ont à juste titre, améliorer leur méthode de travail, harmonisent leur programme de travail autant que possible.  Partisan du consensus, le représentant a noté la baisse drastique du pourcentage de résolutions adoptées, cette année, par consensus à la Première Commission chargée de désarmement et de sécurité internationale.  Il a à son tour conseillé à l’Assemblée de n’examiner certaines résolutions que tous les deux ou trois ans.  Quant au désengorgement du débat général de septembre, il a proposé que des critères clairs soient établis pour les manifestations parallèles.

Également au nom de la Slovaquie, Mme SIMA SAMI I BAHOUS (Jordanie), Coprésidente du Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, a estimé que si difficile que soit cette revitalisation, elle est « possible et faisable » pour autant que la volonté politique existe.  L’Assemblée doit pouvoir fonctionner aussi souplement et aussi efficacement que possible.  La représentante a fait remarquer que les interventions de ce matin ont confirmé l’engagement des États à discuter, de manière exhaustive et objective, des nombreuses questions sur l’amélioration et l’enrichissement des travaux de cet « organe remarquable » qu’est l’Assemblée générale.  Elle a annoncé des consultations informelles avec les États et les groupes pour identifier au plus vite les points de vue et les préoccupations auxquels il faudra répondre.  Nous espérons travailler ensemble à un document « solide et consensuel », a-t-elle conclu.

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