L’Assemblée générale confirme la nomination de Mme Michelle Bachelet, du Chili, au poste de Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme
L’Assemblée générale a confirmé, ce matin, par acclamation, la nomination du nouveau Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, du Chili, pour un mandat de quatre ans qui prendra effet le 1er septembre 2018, et ce, jusqu’au 31 août 2022.
Mme Bachelet, ancienne Présidente du Chili et première Directrice exécutive de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), succédera à M. Zeid Ra’ad Al-Hussein, de la Jordanie, qui a reçu le satisfecit des représentants des grands groupes pour son travail « inlassable » en faveur de la défense des droits de l’homme.
Dans sa note dont l’Assemblée générale était saisie, le Secrétaire général rappelle que le Haut-Commissaire doit être « une personnalité d’une grande intégrité et jouissant d’une haute considération morale, et posséder des connaissances spécialisées, notamment dans le domaine des droits de l’homme, ainsi que la connaissance générale de différentes cultures et l’ouverture d’esprit voulues pour pouvoir s’acquitter de façon impartiale, objective, non sélective et efficace de ses fonctions ».
« En choisissant Mme Bachelet, le Secrétaire général a fait un choix de conviction et d’une femme de conviction », s’est félicité Madagascar s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique.
L’Estonie, au nom des pays d’Europe orientale, a, elle aussi, salué la nomination d’une femme à ce poste, tandis que les Îles Salomon, au nom du Groupe des États d’Asie-Pacifique ont mis en avant le travail passé de Mme Bachelet en faveur de l’égalité des sexes, de l’autonomisation des femmes et des soins de santé à l’échelle nationale et internationale.
« Cette nomination donnera une voix plus forte aux droits de l’homme et en particulier aux droits des femmes », s’est félicité le Royaume-Uni, au nom d’un groupe de pays.
Vingt-cinq ans après la création du poste de haut-commissaire, il est crucial que le respect des droits de l’homme reste l’une des priorités de la communauté internationale et guide l’action des Nations Unies, a renchéri la Suisse.
Le Chili s’est pour sa part dit ravi du soutien unanime manifesté par les États Membres à Mme Bachelet dans ce nouveau rôle, tandis que l’Argentine, au nom du Groupe de l’Amérique latine et des Caraïbes (GRULAC), a dit sa fierté qu’une femme originaire de cette région occupe cette haute fonction aux Nations Unies.
L’Union européenne a toutefois fait observer que le soutien de la communauté internationale à la nouvelle Haut-Commissaire sera important en ces moments difficiles où les droits de l’homme pâtissent de lacunes dans la promotion des droits sociaux et économiques.
Estimant que les droits de l’homme ne doivent pas être une « boîte à outils utilisée par les puissants contre leurs inimités », l’Iran a appelé, de son côté, Mme Bachelet à éviter la polarisation et à défendre les droits de toutes les victimes des violations des droits de l’homme, « y compris les victimes des bombes américaines qui tuent des enfants au quotidien ».
La réunion a également été marquée par l’intervention des États-Unis, en tant que pays hôte, qui ont appelé Mme Bachelet à éviter de commettre les erreurs du passé, pointant notamment « l’échec » du Conseil des droits de l’homme à répondre aux graves violations des droits de l’homme au Venezuela et à Cuba, ainsi que le manque de réaction du système des Nations Unies face à la situation en Iran, en République démocratique du Congo (RDC) ou encore en République populaire démocratique de Corée (RPDC).
« Même si les États-Unis se sont retirés du Conseil des droits de l’homme, cela ne signifie pas qu’ils se désintéressent des questions des droits de l’homme », a souligné la délégation.
Cette intervention a valu à certains des pays visés d’exercer leur droit de réponse, à commencer par Cuba qui a dénoncé les graves discriminations raciales commises contre les Africains-Américains, la politique de séparation des familles de migrants ainsi que les détentions abusives et des cas de torture à Guantanamo.
« Le jour où les États-Unis cesseront la politique de séparation de familles, le jour où ils mettront fin aux enfermements clandestins, le jour où le Président des États-Unis cessera d’insulter des nations entières, c’est à partir de ce jour-là que nous prendrons les États-Unis au sérieux », a renchéri le Venezuela.
Les États-Unis ont également exercé leur droit de réponse pour dénoncer les « propos diffamatoires » de ces délégations.
Le haut-commissaire aux droits de l’homme est nommé par le Secrétaire général, sous réserve de l’approbation de l’Assemblée générale, pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois. Créé en 1993, le poste est pourvu selon le principe de l’alternance géographique.
La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.