En cours au Siège de l'ONU

Soixante-douzième session,
108e séance plénière – matin
AG/12042

L’Assemblée générale appelle les États à redoubler d’efforts pour mettre en œuvre les activités relevant de la Décennie d’action pour la nutrition

Préoccupée par le fait que le monde n’est pas en voie d’éliminer la faim et la malnutrition d’ici à 2030, l’Assemblée générale a encouragé, ce matin, « les gouvernements, les organismes des Nations Unies, les autres organisations internationales et régionales, la société civile, le secteur privé et les milieux universitaires » à s’engager « avec ambition » à intensifier leurs activités dans le cadre du programme de travail de la Décennie d’action des Nations Unies pour la nutrition (2016-2025).

Au préalable, elle a observé une minute de silence en hommage à la mémoire des Présidents de ses quarante-troisième et cinquante-quatrième sessions, décédés depuis le début de l’été.

Dans le préambule de la résolution intitulée « Mise en œuvre des activités relevant de la Décennie d’action des Nations Unies pour la nutrition (2016-2025) » et adoptée par consensus, l’Assemblée générale fait notamment part de ses inquiétudes face au fait que les cibles associées à l’objectif de développement durable no 2, « Faim zéro »*, ne seront pas atteintes dans de nombreuses régions du monde.

Au niveau mondial, précise le texte, le nombre de personnes sous-alimentées a augmenté depuis 2014 jusqu’à atteindre environ 815 millions en 2016.  Les femmes risquent davantage que les hommes de souffrir de l’insécurité alimentaire, et près d’un tiers des femmes en âge de procréer souffrent d’anémie, un problème persistant qui met en péril la nutrition et la santé d’un grand nombre d’enfants.  De plus, bien que la prévalence mondiale de l’hypotrophie nutritionnelle ait considérablement diminué entre 2005 et 2017, plus de 150 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent encore de retards de croissance, tandis que l’émaciation, la dénutrition, la surcharge pondérale et l’obésité sont des problèmes récurrents chez l’enfant dans plusieurs pays.

Par cette résolution, qui était présenté par l’Équateur, l’Assemblée générale demande également à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de s’employer « encore plus vigoureusement » à diriger et suivre la mise en œuvre des activités relevant de la Décennie d’action des Nations Unies pour la nutrition, en collaboration avec le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), grâce à des dispositifs de coordination tels que le Comité permanent de la nutrition et à des instances multipartites telles que le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA).

À l’issue de l’adoption, les États-Unis sont intervenus pour souligner que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 n’est pas contraignant, ne crée pas, ni n’affecte les droits et obligations découlant du droit international et ne crée pas non plus de nouveaux engagements financiers.

L’Équateur a assuré de son côté promouvoir des politiques alimentaires saines et accorder la priorité à l’agriculture durable, l’allaitement et la nutrition des enfants.  Un plan intersectoriel d’alimentation de plus a été présenté en février 2018, a précisé la délégation.

La réunion de ce matin a débuté par le long hommage rendu par l’Assemblée générale à la mémoire de Dante Maria Caputo, Président de sa quarante-troisième session, décédé le 20 juin 2018, et de Theo-Ben Gurirab, Président de sa cinquante-quatrième session, disparu lui le 14 juillet 2018.

Tour à tour, le Vice-Président de l’Assemblée générale, la Chef de Cabinet du Secrétaire général et les représentants des grands groupes**, ainsi que les États-Unis, en tant que pays hôte, se sont succédé à la tribune pour présenter leurs condoléances à la Namibie et à l’Argentine et saluer le rôle de ces deux hommes dans l’histoire de leur pays respectif ainsi qu’à l’échelon international.

Avec le décès de Theo-Ben Gurirab, « la Namibie a perdu un fils, l’Afrique a perdu un visionnaire et le monde a perdu un grand dirigeant », a notamment déclaré le délégué namibien qui a longuement loué les accomplissements de cette « légende de la libération de la Namibie ».

Theo-Ben Gurirab, a indiqué le représentant namibien, a su user de sa voix pour combattre l’oppression raciale, l’apartheid et le colonialisme.  Il a notamment représenté la South West Africa People’s Organization (SWAPO) auprès des Nations Unies pendant 14 ans, période pendant laquelle ses talents de négociateur ont contribué à l’adoption, en 1976, de la résolution 385 du Conseil de sécurité établissant un plan pour l’indépendance du territoire namibien.  Suite à l’indépendance de la Namibie, Theo-Ben Gurirab a exercé les fonctions de Ministre des affaires étrangères (1990-2002), Premier Ministre (2002-2005) et de Président de l’Assemblée nationale jusqu’en 2015.

Au nom du Secrétaire général, Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti, Chef de Cabinet, a également rappelé le rôle de Theo-Ben Gurirab dans l’adoption de la résolution phare du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.

Elle a aussi salué des contributions de Dante Caputo à la transformation démocratique de l’Argentine et de l’Amérique latine.

« Incarnation du redressement de la démocratie et du combat en faveur des droits de l’homme », selon les propos du représentant de l’Argentine, Dante Caputo a établi au cours de sa longue carrière de nombreux principes de politiques étrangères qui continuent de guider l’Argentine à l’heure actuelle.  Parmi ses principaux accomplissements, il faut notamment citer le rôle de cet ancien Ministre des affaires étrangères de l’Argentine dans la signature du Traité de paix et d’amitié entre le Chili et l’Argentine, ainsi que dans les accords régionaux qui ont précédé la création du Marché commun du Sud (MERCOSUR).

La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

* Objectif 2: Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable

** Kenya (au nom du Groupe des États d’Afrique), Singapour (au nom du Groupe des États d’Asie et du Pacifique), la République tchèque (au nom du Groupe des États d’Europe orientale), Antigua-et-Barbuda (au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes), le Luxembourg (au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États)

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