Journée de l’Afrique: le Secrétaire général estime que l’ensemble de l’humanité gagnerait à être à l’écoute des peuples de l’Afrique
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée de l’Afrique, célébrée le 25 mai:
Cette année, la Journée de l’Afrique intervient à un moment où le continent consent des efforts importants en faveur de la paix, de la croissance économique sans laissés-pour-compte et du développement durable.
La communauté internationale entre dans sa deuxième année de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, action majeure engagée en faveur de la lutte contre la pauvreté, les inégalités, l’instabilité et l’injustice dans le monde. L’Afrique a adopté son propre plan ambitieux et complémentaire: l’Agenda 2063.
Pour que les peuples d’Afrique en tirent pleinement parti, ces deux grands programmes doivent être stratégiquement alignés.
Le mois dernier, nous avons organisé la première conférence annuelle ONU‑Union africaine, une occasion unique de resserrer notre partenariat et relever notre cadre de coopération. Notre œuvre repose sur quatre principes majeurs: le respect mutuel, la solidarité, la complémentarité et l’interdépendance.
Le partenariat de l’ONU avec l’Afrique est également arrimé à un profond sentiment de gratitude. L’Afrique fournit la majorité des soldats de la paix partout dans le monde. Les nations africaines sont parmi celles qui accueillent le plus de réfugiés et qui font preuve de plus de générosité à cet égard. L’Afrique abrite certaines des économies dont la croissance est la plus rapide au monde.
L’ensemble de l’humanité gagnerait à être à l’écoute des peuples d’Afrique, à apprendre d’eux et à travailler avec eux.
Je commencerai par la prévention. Notre monde doit passer de la gestion des crises à la prévention. Nous devons briser le cycle des interventions trop timorées et trop tardives.
La plupart des conflits actuels sont internes, déclenchés par la lutte pour le pouvoir et les ressources, l’inégalité, la marginalisation, le mépris des droits de l’homme et les divisions confessionnelles. Souvent, ils sont exacerbés par l’extrémisme violent ou l’alimentent.
Toutefois, la prévention va bien au-delà des seuls conflits. Un développement durable et sans exclusive est la meilleure façon de prévenir les conflits et d’assurer une paix durable. Il est essentiel de continuer à édifier des institutions plus efficaces et transparentes pour régler les problèmes de gouvernance et promouvoir l’état de droit ainsi que les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.
Nous pouvons accélérer les progrès en redoublant d’efforts pour offrir des perspectives et de l’espoir aux jeunes. Plus de trois Africains sur cinq ont moins de 35 ans. Pour tirer le meilleur parti de cet atout considérable, il faut investir davantage dans l’éducation, la formation, le travail décent, et faire participer les jeunes à la définition de leur avenir.
Nous devons également faire de notre mieux pour autonomiser les femmes afin qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle dans le développement et la paix durables. Je me réjouis de voir que l’Union africaine a toujours privilégié l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
En cette Journée de l’Afrique, je réaffirme mon engagement, en tant que partenaire, ami et fervent défenseur de ce continent diversifié et incontournable, à contribuer à une autre histoire de l’Afrique.
Les crises, au mieux, ne sont qu’une partie de l’histoire. En relevant le cadre de coopération, nous pourrons mieux cerner la situation, reconnaître l’énorme potentiel et les succès remarquables du continent africain.