Soixante et unième session,
4e & 5e séances – matin & après-midi
FEM/2109

La Commission de la condition de la femme entend des propositions concrètes pour l’égalité hommes-femmes au travail

Après une pause d’une journée, due à une tempête de neige sur New York, la Commission de la condition de la femme a poursuivi aujourd’hui les travaux de sa soixante et unième session avec la suite de son débat général et deux dialogues interactifs ministériels de haut niveau.  Les délégations ont discuté en particulier des alliances à faire pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation économique des femmes, ainsi que des façons d’accélérer la mise en œuvre des conclusions concertées adoptées chaque année par la Commission.

Au cours du premier dialogue, animé par le Président de la Commission de la condition de la femme, M. Antonio de Aguiar Patriota (Brésil), les représentants d’États Membres et de la société civile ont fait de nombreuses propositions en vue de parvenir à l’égalité entre les sexes au travail à l’horizon 2030.

Les discussions se sont basées sur un rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT) intitulé « Les femmes au travail: tendances 2016 », selon lequel des millions de femmes perdent actuellement du terrain dans leur quête d’égalité au travail.  Cette étude précise que les nets progrès accomplis par les femmes dans l’éducation au cours des 20 dernières années ne se sont pas traduits par une amélioration équivalente dans leur carrière.

Alors que l’OIT préconise des politiques de « discrimination positive » pour remédier à la grave sous-représentation des femmes dans les processus de décision au sein des entreprises et des sociétés, il est ressorti du débat que de nombreux pays avaient établi des alliances avec le secteur privé pour promouvoir la parité des genres sur le lieu du travail. 

Au Japon, par exemple, plus de 99% des entreprises ont déjà adhéré à une telle alliance.  De même, le Gouvernement kényan a lancé, le 8 mars dernier, journée symbole* pour les femmes, une nouvelle alliance avec les banques d’affaires en vue du financement des entreprises de femmes.  Le pays compte même une banque exclusivement consacrée aux projets économiques des femmes.  La République dominicaine n’est pas en reste puisque les femmes peuvent y souscrire des prêts à des taux d’intérêts préférentiels.

En ce qui concerne les femmes africaines, on a fait valoir qu’elles pourraient aussi bénéficier d’une manne providentielle si les fonds issus des flux financiers illicites qui s’échappent du continent chaque année étaient rapatriés.  C’est ce qu’a observé la représentante de l’ONG rwandaise Solidarité pour les femmes africaines et leurs droits.

En attendant, les femmes ont besoin de fonds pour créer des entreprises, et l’argent pourrait provenir, par exemple, d’une « banque mondiale des femmes » qui serait créée par l’ONU, a suggéré la déléguée de la Mongolie.

Des orateurs ont, en outre, attiré l’attention sur l’importance de ne point oublier les femmes vulnérables, notamment celles issues des zones rurales et des communautés autochtones, tout comme les femmes victimes de handicap qui sont parfois exclues du monde du travail du fait de l’inexistence de mesures d’accessibilité.

Des gouvernements ont aussi mis en place des mesures pour faciliter le « travail souple » des femmes qui ont besoin de concilier leurs vies professionnelle et familiale.  C’est dans cette optique que des cantines scolaires ou encore des crèches sont mises sur pied. 

Les femmes qui effectuent un travail domestique peuvent également bénéficier d’une plus grande couverture sociale si les gouvernements consentent à ratifier la Convention 189 de l’OIT sur les travailleuses et travailleurs domestiques, ont noté plusieurs délégations.

Au cours du second dialogue, dans l’après-midi, la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences a fait le constat d’« un immense écart entre l’acceptation et la mise en œuvre des normes internationales » en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles.

Pour mieux mettre l’emphase sur cette situation, l’animateur du dialogue, M. Andreas Glossner, délégué de l’Allemagne, a suspendu la séance pendant quelques minutes pour permettre la projection d’une courte vidéo qui attire l’attention sur le fort décalage salarial qui existe, les femmes gagnant en moyenne 23% de moins que les hommes.  Avec le salaire qu’elles touchent pour un même travail, elles devraient arrêter de travailler à 16 h 10 si leur rémunération était égale à celle des hommes, d’où l’interruption de séance à cette heure symbolique.

La Commission de la condition de la femme poursuivra ses travaux demain matin, jeudi 16 mars, à partir de 10 heures, en continuant son débat général en parallèle avec un dialogue interactif sur l’autonomisation des femmes autochtones. 

* Le 8 mars est la Journée internationale de la femme.

SUITE DONNÉE À LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET À LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE » (A/71/38, E/CN.6/2017/2, E/CN.6/2017/3, E/CN.6/2017/4, E/CN.6/2017/6, A/HRC/35/3E/CN.6/2017/7, E/CN.6/2017/10 ET E/CN.6/2017/NGO/3 A E/CN.6/2017/NGO/131, E/CN.6/2017/NGO/220 ET E/CN.6/2017/NGO/221)

Dialogue interactif ministériel de haut niveau sur le thème « Nouer des alliances pour promouvoir l’égalité des sexes et autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution »

« L’égalité entre les sexes au travail » a été au cœur de la discussion, ce matin, tel un leitmotiv, au cours d’une table ronde animée par le Président de la Commission de la condition de la femme, M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil), à laquelle ont pris part des représentants d’États Membres et de la société civile qui ont présenté des idées d’alliances et de partenariats pour renforcer l’autonomisation économique des femmes.

Dans le cadre de son dernier rapport intitulé « Les femmes au travail: Tendances 2016 », l’Organisation internationale du Travail (OIT) indique que la ségrégation professionnelle et sectorielle contribue grandement à creuser les écarts entre les sexes, à la fois en termes de nombre et de qualité des emplois.

Malgré quelques avancées dans certaines régions du monde, des millions de femmes perdent du terrain dans leur quête d’égalité au travail, précise ce rapport dans lequel des données concernant pas moins de 178 pays sont analysées.  Il apparaît en outre que les nets progrès accomplis par les femmes dans l’éducation au cours des 20 dernières années ne se sont pas traduits par une amélioration équivalente dans leur carrière.

Un des aspects du problème est que les femmes ne parviennent toujours pas à concilier leurs vies professionnelle et familiale.  Dans cette optique, un membre du Parlement de la Nouvelle-Zélande a expliqué que son gouvernement avait formé une alliance avec le secteur privé pour promouvoir le concept de « travail souple », une solution qui permet aux femmes d’adapter leur emploi de temps à leurs besoins.

Autre but à atteindre: il faut diminuer le nombre de femmes qui effectuent un travail domestique non rémunéré.  En Ouganda, a témoigné la Ministre du travail et du développement social, le Gouvernement a créé des alliances avec de nombreuses parties prenantes pour que les femmes aient davantage accès à un emploi payé.  Le pays, avec l’aide de partenaires internationaux, a notamment pris des mesures sociales, telles que la construction de puits et de panneaux solaires servant à l’électrification, propices à l’autonomisation des femmes.

Les entreprises, en particulier, doivent être associées aux efforts visant à promouvoir une participation égale des femmes et des hommes dans le secteur de l’emploi.  Au Japon, par exemple, une loi prescrit aux entreprises privées de plus de 300 employés d’élaborer un plan d’action sur la parité des genres sur le lieu du travail.  Plus de 99% des entreprises y ont adhéré, s’est félicitée la délégation japonaise en précisant que les meilleures pratiques sont même récompensées par des incitations fiscales.

Dans le même ordre d’idées, la Secrétaire d’État adjointe aux affaires internationales et européennes au Ministère des capacités humaines de la Hongrie a mentionné que les entreprises privées hongroises sensibles aux besoins des femmes se voyaient décerner des prix.

Pour ce qui est de la République de Corée, le Directeur de la coopération internationale au Ministère de l’égalité des genres et de la famille a indiqué que le Gouvernement incitait les entreprises privées à adopter des règles qui favorisent la conciliation des vies professionnelle et familiale des travailleuses. 

Beaucoup peut être également fait en travaillant avec la société civile, ont remarqué plusieurs intervenants.  En Chine, a expliqué la délégation, le Gouvernement a investi 7 millions de dollars depuis 2014 à Hong Kong pour promouvoir l’autonomisation économique des femmes à travers le soutien aux activités d’organisations de la société civile. 

Les discussions se sont poursuivies sur la nécessité d’impliquer les  syndicats dans les efforts d’autonomisation économique des femmes.  Le Vice-Ministre de la famille et des politiques sociales de la Turquie a expliqué, à cet égard, que les autorités publiques turques demandent aux syndicats de s’assurer que la parité des sexes est effective dans les entreprises.  Son homologue de l’Ukraine, la Vice-Ministre des politiques sociales, a aussi tenu à souligner le rôle des syndicats dans l’essor professionnel des Ukrainiennes.

La représentante d’une alliance de plusieurs associations internationales de défense des femmes a renchéri en prônant la mise en place de syndicats dynamiques de femmes.  Elle a néanmoins déploré que certains gouvernements aient érigé de nombreuses restrictions afin de réduire le droit syndical, ainsi que les libertés d’expression et de manifestation.  Elle a plaidé pour l’établissement de conventions collectives pour défendre spécialement les travailleuses.

Au-delà des syndicats, les réseaux professionnels de femmes ont été montrés comme exemple de ce qui contribue à faire avancer les choses.  La représentante de l’Association nationale des infirmières et sages-femmes du Nigéria a assuré qu’il était crucial pour les femmes de se mettre ensemble pour la défense de leurs intérêts, notamment pour œuvrer à l’égalité salariale.  De son côté, la Vice-Ministre de l’économie nationale du Kazakhstan a expliqué que, depuis 1995, son gouvernement avait facilité la mise en réseau de 64 000 femmes entrepreneurs.

Par ailleurs, un exemple d’alliance entre un gouvernement et des dirigeants religieux et communautaires a été fourni par la Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Iraq.  Cette alliance permet aux femmes Yézidis, victimes de divers abus commis par Daech, de pouvoir réintégrer leurs communautés et de bénéficier de programmes de renforcement de leurs capacités en vue de leur autonomie financière.  Pour mener à bien ce programme, le pays a besoin de forger des alliances avec la communauté internationale, a-t-elle plaidé.

Autre secteur qui peut participer aux efforts, le secteur bancaire.  À ce sujet, la Ministre de la fonction publique, de la jeunesse et du genre du Kenya a indiqué que son gouvernement avait, le 8 mars dernier, lancé une nouvelle alliance avec les banques d’affaires en vue du financement des entreprises de femmes.  Au Kenya, il existe même une banque exclusivement consacrée aux projets économiques des femmes.  En République dominicaine, a relevé la Ministre de la femme, les femmes reçoivent des prêts à des taux d’intérêts préférentiels.

En Afrique, les femmes gagneraient à bénéficier du rapatriement des flux financiers illicites qui partent du continent chaque année, car cela financerait leur autonomisation économique, a plaidé la représentante de l’ONG Solidarité pour les femmes africaines et leurs droits.

Au niveau international, la représentante des Philippines a suggéré des alliances pour soutenir économiquement les femmes vulnérables, notamment celles issues des zones rurales et des communautés autochtones.  C’est à ce titre que le Ministère du travail des Philippines a conclu une alliance avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) destinée à aider les femmes migrantes.  Un partenariat avec l’entreprise Coca Cola permet aussi de financer la réinsertion économique de migrantes dans leur pays d’origine. 

Parmi les femmes vulnérables, la représentante de l’ONG canadienne Accessibilité pour tous n’a pas manqué de mentionner les femmes victimes de handicap, regrettant qu’elles soient exclues du monde du travail du fait de l’inexistence de mesures d’accessibilité.

De nombreux orateurs ont également proposé des idées novatrices en vue de promouvoir l’autonomisation économique des femmes.  La Ministre des affaires sociales et de la santé de la Finlande, par exemple, a estimé que les cantines scolaires étaient une bonne solution pour permettre aux parents, notamment les femmes, de ne pas perdre des heures de travail pour se consacrer à la préparation des repas. 

En Australie, a expliqué la Ministre de la femme et de l’emploi, une réforme parlementaire entend multiplier le nombre de crèches, pour laisser aux femmes le temps de travailler à l’extérieur de la maison.  Des efforts semblables sont consentis au Chili où le Gouvernement a créé plus de 9 000 crèches en trois ans, a souligné la Ministre de la femme et du genre.  En outre, les Chiliennes qui effectuent un travail domestique ont désormais une garantie de retraite minimale, conformément à la Convention 189 de l’OIT sur les travailleuses et travailleurs domestiques. 

Il faudrait d’ailleurs que tous les gouvernements ratifient cette convention, a martelé la représentante de l’Association des travailleurs domestiques de la Jamaïque.  Cela permettrait d’éviter les abus dont est victime cette classe professionnelle, a-t-elle argué.

La représentante du Service des syndicats de l’OIT a souscrit à cet appel tout en appelant à une large coalition internationale pour soutenir l’alliance conclue entre l’OIT et ONU-Femmes qui a permis de lancer, lundi dernier, la « Plateforme des champions » qui vise à éliminer l’écart salarial entre les sexes.  Elle a également plaidé pour des alliances au niveau national et un partenariat international en vue de mettre fin à toutes les formes de violence sur le lieu du travail.

Au vu de l’ampleur des tâches à mener pour parvenir à l’autonomisation économique des femmes, la déléguée de la Mongolie a visé haut en appelant l’ONU à créer une banque mondiale des femmes, afin de s’assurer que les projets et initiatives féminins à travers le monde trouvent des financements adéquats.

Dialogue interactif ministériel sur le thème « Accélérer la mise en œuvre des engagements figurant dans les conclusions concertées en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de toutes les femmes et les filles »

Le modérateur du dialogue, M. Andreas Glossner (Allemagne), a fait remarquer que la Commission de la condition de la femme, qui adopte chaque année des « conclusions concertées », avait pris des mesures proactives pour renforcer l’élan en faveur de la mise en œuvre accélérée des engagements figurant dans ces conclusions.  C’est ainsi, par exemple, que les États Membres font des présentations volontaires sur le suivi des conclusions concertées, comme ce sera le cas demain et vendredi.  Ces conclusions sont perçues comme des orientations permettant d’aller plus loin, a précisé la Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.

« Il est important d’avoir une valeur ajoutée dans les conclusions concertées », a renchéri une autre experte, la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences.  La Rapporteuse a constaté cependant « un immense écart entre l’acceptation et la mise en œuvre des normes internationales » en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles.

La représentante du Qatar, Présidente de la Commission de la population et du développement, a expliqué que celle-ci offrait également des orientations politiques « en gardant à l’esprit les engagements passés et récents en matière de parité ».  Le prochain débat général de la Commission, a-t-elle indiqué, se concentrera sur les synergies entres les questions démographiques et l’émancipation des femmes et des filles.

Au cours du dialogue, la façon dont la société civile contribue à l’échange d’informations depuis et vers la Commission de la condition de la femme a été abordée par plusieurs intervenants.  Il faut renforcer le rôle de la société civile et éduquer le grand public et la génération future, a souligné un membre du Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes en droit et en pratique.

La Présidente du Groupe parlementaire des femmes du Malawi a, par ailleurs, plaidé pour que les conclusions concertées soient assorties d’échéanciers et d’indicateurs, avec des efforts de budgétisation, en particulier dans les sociétés patriarcales.  Il est crucial de dépasser des facteurs tels que la classe sociale et le handicap, a renchéri la Présidente du Caucus parlementaire des femmes.

Passant au rôle des médias, l’animatrice de l’émission « 51% » sur France 24 a dit avoir vu peu de changements dans les directions des médias qui restent très masculines.  « Ne nous laissons pas distraire par la révolution technologique au détriment de l’égalité entre les sexes », a-t-elle lancé.

Cela n’a pas empêché la représentante de l’Afrique du Sud et la Directrice de la Division de la technologie et de la logistique de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) de plaider en faveur de l’accès des femmes aux sciences et à la technologie.  Les femmes représentent en effet moins d’un tiers des chercheurs mondiaux.

La représentante de l’organisation non gouvernementale Development Alternatives with Women for a New Era (DAWN) a d’ailleurs jugé indispensable d’associer les femmes à « une transition équitable vers une économie sobre en carbone ».

Les sociétés civiles et les gouvernements sont souvent mis en lien par le biais des institutions des droits de l’homme, qui jouent un rôle de passerelle, ont fait remarquer les représentantes des institutions nationales des droits de l’homme du Kenya et de l’Afghanistan.  Ces militantes ont témoigné de leurs actions respectives en faveur de l’égalité des sexes et d’une participation accrue des organisations de droits de l’homme pour garantir le respect des droits des femmes.  « Il n’a pas été facile d’ajouter le mot femme dans la Constitution de mon pays », a reconnu la représentante afghane avant de mettre également l’accent sur le respect du droit à la santé génésique.

Dans cet esprit, les représentantes de la Suisse et de l’Allemagne ont appuyé les efforts de la société civile pour informer le public à tous les niveaux et souhaité que les parlementaires fassent également partie des délégations.  À l’instar de la Directrice du Département sur l’égalité des chances de la Slovénie, la représentante de la Suisse a mis l’accent sur la lutte contre la violence sexuelle qui constitue une priorité de l’aide humanitaire de son pays. 

La représentante du Mali a, pour sa part, fait le point sur l’application de sa « politique nationale genre » adoptée en 2011, de son plan d’action femmes, paix et sécurité, et de l’élaboration du programme national malien de lutte contre les violences sexistes. 

« Nous vivons à une époque où nous devons repenser notre modèle de participation sociale », a enchaîné la Ministre des politiques pour les femmes du Brésil.  Ce pays dispose d’un Conseil national sur les droits des femmes composé de représentants du gouvernement et de la société civile.  De même, l’Argentine a intégré dans sa Constitution la Convention pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, s’est félicitée la Présidente du Conseil national des femmes de l’Argentine, pays où l’on a donné la priorité à la rationalisation d’une approche soucieuse de la problématique hommes-femmes et au leadership des femmes.

« Notre objectif est de transformer en 30 ans la société ougandaise, une société paysanne, en une société moderne », a annoncé la représentante de l’Ouganda, sachant que la loi ougandaise oblige les ministères, départements et agences à allouer des ressources financières à la mise en œuvre d’actions prioritaires en faveur des femmes.  « Au Niger, nous n’avons pas atteint les objectifs de développement durable (OMD) », a reconnu à son tour la Ministre de la promotion des femmes et de la protection des enfants du Niger, tout en indiquant avoir tout de même réussi à réduire la pauvreté, à relever le taux d’éducation et à améliorer la santé.  D’après elle, les OMD ne prenaient pas en compte tous les aspects de la problématique hommes-femmes.  Résumant le sentiment de plusieurs délégations, elle a lancé « un appel pour ne pas rater les chances de développement inclusif offertes par le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».

Pour aller de l’avant, le Président de l’Union africaine a annoncé la tenue d’un forum de haut niveau de dirigeantes africaines, à New York, en juin prochain, et à Addis-Abeba en 2018.

Enfin, la Ministre adjointe des affaires étrangères de l’Iraq a présenté la loi sur le travail de 2015, non sans mentionner la situation sécuritaire, le fait que l’État islamique contrôle des parties du territoire et les difficultés des femmes dans les camps de réfugiés.

Sur le sujet de l’administration de la justice, la représentante de la Colombie a détaillé le processus de dialogue sur l’égalité entre les sexes lancé dans le secteur judiciaire depuis 2002 et évoqué, dans le cadre du plan de paix, la justice transitionnelle pour les femmes qui ont été victimes du conflit.

Depuis la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, des progrès ont été faits, a résumé la représentante de la Chine en prenant pour exemple les réformes entreprises à Macao.  Aux Philippines, la « Magna carta pour les femmes » prévoit la désignation de femmes à des postes de décision, comme celui de juge de la Cour suprême.  Le réseau des femmes entrepreneurs a également été élargi.

Le modérateur du dialogue avait suspendu la séance pendant quelques minutes pour attirer l’attention, par l’intermédiaire d’une vidéo, sur le fort décalage salarial qui existe entre les sexes, les femmes gagnant en moyenne 23% de moins que les hommes.  Avec le salaire qu’elles touchent pour un même travail, elles devraient arrêter de travailler à 16 h 10 si leur rémunération était égale à celle des hommes, d’où l’interruption de séance à cette heure symbolique.

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