En cours au Siège de l'ONU

Douzième session,
4e et 5e séances – matin & après-midi
ENV/DEV/1782

Le Forum des Nations Unies sur les forêts débat de la contribution des forêts à l’élimination de la pauvreté et à l’autonomisation des femmes

Le Forum des Nations Unies sur les forêts a tenu, aujourd’hui, deux tables rondes sur le rôle et la contribution des forêts dans l’élimination de la pauvreté et l’autonomisation des femmes.

Avec un chiffre d’affaires de 600 milliards de dollars, soit 1% du produit national brut (PNB) mondial, l’industrie forestière compte 13,2 millions de salariés et 41 millions d’employés dans le secteur informel.  Ce constat a fait dire à une ancienne Conseillère de la Banque mondiale que ce secteur comporte « un potentiel inexploité » pour la réalisation du premier objectif du Programme de développement durable à l’horizon 2030, à savoir l’élimination de la pauvreté.

Dans le monde entier, ce sont 1,3 milliard de personnes qui dépendent des forêts et des arbres pour vivre.  Mais ces populations pauvres des régions forestières, généralement éloignées des marchés, n’ont ni les connaissances commerciales, ni les capitaux, ni les réseaux nécessaires pour tirer des revenus de leurs activités. 

Pour changer la donne, l’experte a proposé de familiariser les décideurs politiques à la question de la pauvreté dans les zones forestières et d’accorder aux populations pauvres des titres fonciers « clairs et garantis » et des droits sur des forêts productives, tout en assurant la cohérence et la continuité des politiques. 

Or, aujourd’hui, a relevé le Directeur exécutif de l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), les politiques sont largement dominées par les récompenses aux « protecteurs » des arbres, alors que le monde s’achemine vers une pénurie de bois, une denrée, qui d’ici à 2040, ne devrait plus représenter que 6 milliards de mètres cubes par an.  Le Directeur a appelé à une « coalition d’acteurs intelligents » réunissant producteurs, gouvernements, secteur privé, vendeurs et consommateurs. 

Pour combattre réellement la pauvreté, cette « coalition » serait donc censée résoudre l’équation de l’accès à l’éducation, à la santé, à l’eau potable, à la nourriture et au logement, sans oublier l’emploi et la sécurité, a douté le Secrétaire exécutif du Forum forestier africain.  L’élimination de la pauvreté, a-t-il argué, dépend de l’effort combiné de tous les secteurs de l’économie.  La foresterie seule ne pourra rien, d’autant moins que faire des forêts une source fiable de revenus à large échelle est un exercice périlleux, compte tenu des effets multiplicateurs de la déforestation sur la pauvreté, a alerté, à son tour, une chercheuse du Center for Global Development (CGD).  C’est précisément la raison pour laquelle le Directeur de l’OIBT a attiré l’attention sur les mesures prises dans six pays pilotes pour créer des forêts de production.

Les femmes aussi doivent pouvoir exploiter les ressources forestières, contribuer à la croissance économique et créer des emplois, a plaidé la Chef de l’équipe chargée des forêts de l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED).  Il ne suffit pas de promulguer des lois, comme celles sur l’accès à la terre, il faut voir si ces lois ont un réel effet et si les femmes participent véritablement au processus de prise de décisions politiques et à la chaîne de production. 

En Jamaïque par exemple, sur 157 postes professionnels et techniques au Département des forêts, 62 sont occupés par des femmes, a indiqué la Directrice générale et conservatrice des forêts dudit Département.  Celle du Réseau des femmes africaines pour la gestion communautaire des forêts (REFACOF) a assigné trois tâches aux gouvernements: mettre en place un cadre politique et juridique, promouvoir l’accès à des infrastructures adéquates et créer des mécanismes de financement.  Il faut renforcer les connaissances des femmes dans la gestion des forêts, a enchaîné l’Ambassadrice de l’Organisation des femmes pour l’environnement et le développement auprès de l’ONU (WEDO), car leur participation est essentielle pour avoir le changement transformateur nécessaire à une mise en œuvre réussie du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a insisté la Conseillère pour les politiques de développement durable à ONU-Femmes.

Demain, mercredi 3 mai, à partir de 10 heures, le Forum des Nations Unies tiendra une table ronde sur les contributions des forêts à la sécurité alimentaire.

MISE EN ŒUVRE DU PLAN STRATÉGIQUE DES NATIONS UNIES SUR LES FORÊTS (2017-2030) (E/CN.18/2017/2)

Discussions techniques et échanges de données d’expérience sur les domaines thématiques et opérationnels prioritaires, les actions prioritaires et les ressources nécessaires pour la période 2017-2018, tenant compte du cycle d’examen du Forum politique de haut niveau pour le développement durable pendant cette période et du thème de la Journée internationale des forêts

Table ronde sur les contributions des forêts à l’objectif de développement durable numéro 1: éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde, en mettant l’accent sur les forêts et l’élimination de la pauvreté

Les forêts et l’élimination de la pauvreté?  « Un potentiel inexploité », a répondu Mme UMA LELE, enseignante et ancienne Conseillère principale à la Banque mondiale.  À l’heure actuelle, l’industrie forestière représente 600 milliards de dollars, soit 1% du PNB mondial, 13,2 millions de salariés et 41 millions d’employés dans le secteur informel.  Dans le monde entier, 1,3 milliard de personnes dépendent des forêts et des arbres pour vivre.  Les communautés rurales tirent 22% de leurs revenus des forêts dont la moitié constitue des « revenus cachés » comme la nourriture, le bois de chauffe ou encore les matériaux de construction.  Le lien entre forêts et élimination de la pauvreté est donc bien établi. 

Que faut-il faire?  Mme Lele a d’abord posé un diagnostic: les populations pauvres des régions forestières, généralement éloignées des marchés, n’ont ni les connaissances commerciales ni les capitaux et ni les réseaux nécessaires pour tirer des revenus de leurs activités.  À cela, il faut ajouter l’obstacle que constitue l’instabilité entourant les titres et droits aux terres et aux ressources qui empêche les efforts visant à améliorer les perspectives des populations rurales.  Bien souvent, les autorités nationales s’arrogent les meilleures terres et laissent les dégradées aux populations pauvres, leur niant parfois tous les droits.

La solution?  Familiariser les décideurs politiques avec la question de la pauvreté dans les zones forestières, accorder aux populations pauvres des titres fonciers « clairs et garantis » et des droits sur des forêts productives, et assurer la cohérence et la continuité des politiques.  Pour aller plus loin et éviter que la dépendance vis-à-vis des forêts ne devienne un piège de la pauvreté, Mme Lele a, une nouvelle fois, insisté sur la « clarté » des titres et autres droits fonciers.  Elle a aussi insisté pour que l’on place l’accent sur l’amélioration de la productivité, les investissements dans les interventions multisectorielles comme la foresterie, l’agroforesterie et l’accès au crédit, l’élargissement de l’accès aux marchés, en appuyant la chaine de la valeur ajoutée, et la promotion des services environnementaux.  Elle n’a pas oublié le rôle des technologies pour approfondir les connaissances.  Elle a appelé à des partenariats avec les fondations et les entrepreneurs pour améliorer l’efficacité, la compétitivité, la résilience aux chocs et la durabilité environnementale, et donc contribuer à la réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la gestion durable des ressources naturelles, en y impliquant les millions de personnes les plus pauvres de la planète.

Les tenants et les aboutissants du mécanisme de dons pour les populations autochtones et les communautés locales ont justement été expliqués par M. GERHARD DIETERLE, Directeur exécutif de l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT).  Le but d’un tel mécanisme est de renforcer la capacité de ces populations et communautés de participer au Programme d’investissement pour la forêt et autres programmes du REDD-plus -réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation forestière, et augmentation des stocks de carbone-.  Dans le cadre de ce mécanisme, ce sont les populations autochtones et les communautés locales qui définissent les objectifs et les investissements à faire et qui en assurent la supervision; les gouvernements faisant partie des comités permanents dont le rôle varie selon les pays. 

Aujourd’hui, a relevé M. Dieterle, les politiques climatiques sont largement dominées par les récompenses aux « protecteurs » des arbres.  Or, le monde s’achemine vers une pénurie de bois, une denrée, qui d’ici à 2040, ne devrait plus représenter que 6 milliards de mètres cubes par an, d’où la nécessité de créer davantage de forêts de production, comme dans les six pays pilotes que sont le Mozambique, l’Éthiopie, la Colombie, le Pérou, le Mexique et le Viet Nam.  M. Dieterle a appelé à une « coalition d’acteurs intelligents », à savoir les producteurs, les gouvernements, le secteur privé, les vendeurs et les consommateurs.

Pour éliminer la pauvreté, cette « coalition d’acteurs intelligents » devrait donc résoudre l’équation de l’accès à l’éducation, à la santé, à l’eau potable, à la nourriture et au logement, sans oublier l’emploi et la sécurité, a énuméré M. GODWIN KOWERO, Secrétaire exécutif du Forum forestier africain, doutant ainsi du talent mathématique des forêts.  L’élimination de la pauvreté, a-t-il prévenu, après sa démonstration, dépend de l’effort combiné de tous les secteurs de l’économie.  La foresterie seule ne pourra rien. 

Faire des forêts une source fiable de revenus à large échelle est un exercice périlleux, a acquiescé Mme FRANCES SEYMOUR, Associée de recherche principale au Center for Global Development (CGD), qui a pointé les risques d’une déforestation accélérée, facteur de pauvreté.  Si la déforestation des forêts tropicales était un pays, ses émissions seraient plus importantes que celles de l’ensemble de l’Union européenne.  Pour Mme Seymour, les politiques des pays industrialisés sont une partie capitale de la solution, en particulier leur mode de consommation et les financements qu’ils peuvent apporter à la protection des forêts.

Le Gouvernement de la Chine, a dit son représentant, a privilégié l’option des subventions aux communautés forestières.  L’Équateur a choisi la même option.  Au Mexique aussi, des subventions sont accordées et comme les fonds viennent à manquer, le secteur privé a été sollicité.  Pour encourager les gens à s’installer dans les régions austères de l’est de la Fédération de Russie, le Gouvernement a décidé de garantir le droit d’exploiter un hectare de forêt.  Si toutes ces politiques visent à combattre la pauvreté, a souligné la déléguée de l’Union européenne, alors il ne faut pas oublier les groupes marginalisés comme les femmes et les personnes handicapées, ni les populations autochtones et les jeunes, a ajouté la représentante de la Finlande

S’agissant de l’exploitation des forêts, il faut aussi mettre l’accent sur leur biodiversité, a dit la représentante du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique qui a fait observer que cette biodiversité représente des millions d’emplois.  Le délégué de la Malaisie a acquiescé au nom d’un pays qui exploite intensément les plantes médicinales.  Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), jusqu’à 80% de la population de certaines régions se soignent principalement avec les produits de la forêt.  La représentante du Réseau international sur le bambou et le rotin (INBAR) a mis l’accent sur les deux produits que son Réseau représente, lesquels sont exploités par des millions de pauvres à travers le monde.  Ce sont des matériaux de construction alternatifs et bon marché dans un monde qui s’achemine vers une pénurie de bois.

Table ronde sur les contributions des forêts à l’objectif de développement durable numéro 5: parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles

Le Vice-Président du Forum des Nations Unies sur les forêts, M. BAUDELAIRE NDONG ELLA, a introduit l’oratrice principale puis les expertes, appelées à débattre du rôle des femmes et des filles dans le secteur forestier.

Mme ISILDA NHANTUMBO, Chef de l’équipe chargée des forêts à l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED), intervenant par visioconférence, a préconisé d’aider les petites et moyennes entreprises (PME) du secteur forestier à engager davantage les femmes, grâce par exemple à des instruments financiers.  Qu’elles travaillent dans les forêts, produisent du charbon ou collectent du bois d’œuvre ou de chauffe, les femmes font toujours face à de nombreux défis, à la discrimination et à la violence.  Or il est essentiel qu’elles fassent entendre leur voix et tirent parti des avantages des secteurs liés aux forêts.  Il faut leur élargir l’accès aux connaissances, à l’expertise, aux technologies.

Outre le droit à la terre, il faut en effet améliorer le droit des femmes et des filles à l’éducation, au crédit et à l’égalité salariale, a expliqué Mme Nhantumbo.  Il ne suffit pas de promulguer des lois, il faut voir si ces lois ont un réel effet et si les femmes participent véritablement au processus de prise de décisions politiques et à la chaîne de production.  Les femmes doivent être en mesure d’exploiter les ressources forestières, de contribuer à la croissance économique et de créer des emplois.  L’oratrice a évoqué l’utilisation des réseaux d’apprentissage via une sorte d’arbre de l’égalité (Equalitree). Les femmes doivent pouvoir suivre des cursus qui prennent en compte l’évolution du secteur forestier.  Il faut favoriser la recherche, renforcer les capacités en termes de comptabilité du carbone et ne pas oublier l’équilibre entre la vie professionnelle et familiale.     

Les femmes sont toujours désavantagées par les multiples barrières structurelles, a reconnu à son tour la modératrice du débat, Mme SEEMIN QAYUM, Conseillère pour les politiques de développement durable à ONU-Femmes.  La participation des femmes est essentielle si nous voulons des changements transformateurs pour une mise en œuvre réussie du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Mme MARYLYN HEADLEY, Directrice générale et conservatrice des forêts au Département des forêts de la Jamaïque, a donné un aperçu de la situation dans son pays, où le secteur forestier est très informel, sauf dans les zones gérées par le Gouvernement.  En Jamaïque, 40% des terres sont couvertes par les forêts, dont 25% appartiennent à l’État.  Dans un secteur traditionnellement dominé par les hommes, il y a eu une évolution positive.  Depuis la création du Département des forêts en 1937, et jusqu’en 1996, tous les conservateurs étaient des hommes.  Depuis 2001, le Département a redoublé d’efforts pour promouvoir l’égalité entre les sexes dans le secteur forestier.  Aujourd’hui, les femmes représentent 80% des diplômées d’université, et cette situation est reflétée dans le Département où, sur 157 postes professionnels et techniques, 62 sont occupés par des femmes.   

On parvient à l’égalité des sexes quand les hommes et les femmes jouissent des mêmes droits dans tous les secteurs de la société, a fait valoir Mme CÉCILE BIBIANE NDJEBET, Directrice du Réseau des femmes africaines pour la gestion communautaire des forêts (REFACOF).  Créé en 2009 au Cameroun, REFACOF compte 17 pays membres en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, ainsi que Madagascar.  C’est une plateforme de plaidoyer qui se concentre sur les droits de propriété foncière des femmes africaines.  Réduire les inégalités entre les sexes implique de répondre à plusieurs défis: mettre en place un cadre politique et juridique, promouvoir l’accès à des infrastructures adéquates et créer des mécanismes de financement.  Il faut travailler avec les hommes et le secteur privé.  L’Accord de Paris sur les changements climatiques, le Programme 2030 et le Plan stratégique des Nations Unies sur les forêts peuvent contribuer à accélérer la parité.  « Commençons la mise en œuvre et arrêtons de parler! » a-t-elle lancé.

Il faut renforcer la capacité des femmes dans la gestion des forêts, a enchaîné Mme LATHA SWAMY, Ambassadrice de l’Organisation des femmes pour l’environnement et le développement auprès de l’ONU (WEDO).  Pour combattre les inégalités culturelles et les barrières qui entravent la participation des femmes aux processus multilatéraux de prise de décisions et les empêchent de tirer parti des bénéfices qui découlent de toutes les conventions internationales, il faut promouvoir une nouvelle approche dans tous les domaines.  WEDO, a-t-elle expliqué, travaille sur trois grands axes: plaidoyer, renforcement des capacités, création et partage des connaissances.  L’organisation a, par exemple, milité pour le leadership des femmes dans les négociations sur les changements climatiques aux Nations Unies et financé leur place dans les délégations de leur pays.  WEDO a créé avec la Finlande une plateforme en ligne et un « Gender Climate Tracker », outil de veille qui informe sur le rôle des femmes dans le domaine climatique.

Quel élan politique a permis à la Jamaïque de parvenir à la parité au sein du Département des forêts et quelles ont été les répercussions socioéconomiques de cette évolution? a demandé la représentante du Canada.  De façon générale, de plus en plus de femmes sont présentes au Parlement.  Il y a un ministère des droits des femmes, des ministères dirigés par des femmes, et un pourcentage élevé de femmes managers dans le secteur public, a expliqué l’experte du Département des forêts de la Jamaïque.  Toutefois, bien qu’il y ait plus de femmes diplômées d’université, il y a davantage de femmes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.  « Les progrès sont encore lents, mais on avance », a-t-elle concédé.

En Australie, les femmes représentent un employé sur cinq dans le secteur forestier et, depuis 2015, c’est une femme qui dirige le Ministère des forêts, a indiqué la déléguée de ce pays.  Comment attirer plus de femmes?  Pour l’experte de l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED), le meilleur moyen est de fournir aux écoliers et aux lycéens les informations qu’il faut sur les aspects scientifiques, sociaux et économiques des métiers.  « Il faut bien expliquer ce qu’est la foresterie », a renchéri la Directrice du Réseau des femmes africaines pour la gestion communautaire des forêts (REFACOF).  « Autrefois, on nous donnait l’impression que les forêts étaient dangereuses pour les femmes, mais aujourd’hui on reconnaît que c’est un domaine intersectoriel. »

La représentante de la Colombie a partagé l’expérience de son pays « qui est en train de construire la paix » et qui avance vers une transformation culturelle où seront reconnues la valeur et les contributions des femmes.  La Colombie a travaillé avec des femmes d’ascendance africaine dans le cadre de la stratégie REDD-plus.

Au Mozambique, nous avons vécu une période de guerre où les femmes faisaient partie de l’armée de libération, mais je ne crois pas qu’on puisse faire le parallèle avec la création de programmes visant l’intégration des femmes dans le secteur forestier, a répondu l’experte de l’IIED.  Assurer les droits des femmes, c’est une façon de limiter les conflits, a argué la Directrice de REFACOF, dont certains des membres sortent de conflits.  L’un des problèmes est l’empiètement des terres.  Pour rebondir sur la question clef de la propriété foncière, l’experte du Département des forêts de la Jamaïque a expliqué qu’elle s’efforce de travailler avec les communautés quand des terres sont « squattées » par exemple.

Au sein du Ministère de l’élevage de l’Uruguay, 40% des postes les plus importants sont occupés par les femmes et au sein de la Direction forestière, ce chiffre passe à 50%.  « Mettre un terme au machisme » a été une priorité du Gouvernement.  Au Pérou, a dit son homologue, les plans d’action sur l’égalité entre les sexes et sur l’adaptation aux changements climatiques coïncident pour promouvoir un meilleur développement économique dans toutes les zones du pays en renforçant le rôle des femmes en tant qu’agents du changement.  Dans le même esprit, le Mexique promeut une participation renforcée des femmes dans le secteur forestier, notamment par le biais d’une discrimination positive.

À son tour, le représentant de l’Union européenne a souligné l’importance de préserver les connaissances traditionnelles des femmes.  « Il faut en finir avec la violence contre les femmes, y compris dans le domaine forestier, et combattre l’exploitation forestière illégale qui les rend plus vulnérables », a-t-il dit.  Il a souhaité que le Forum sur les forêts fournisse des recommandations au Forum politique de haut niveau sur les aspects débattus cet après-midi.

Autonomiser les femmes, c’est également l’une des priorités de mon pays, a assuré le représentant de l’Iran.  Il s’est dit intéressé par les exemples de bonnes pratiques qui ont permis de réduire la pauvreté parmi les femmes dans le domaine forestier.  En Suède, les femmes et les hommes partagent les mêmes opportunités dans l’industrie forestière qui est très compétitive, la troisième au monde, et 38% des propriétaires forestiers sont des femmes.  « Il faut essayer de captiver les enfants dès le plus jeune âge, dont les filles, sur les forêts », a conseillé le représentant en évoquant les services offerts aux enfants des employés d’Ikea.  De même, la Finlande a tiré parti de l’autonomisation des femmes.  

En Indonésie, une femme est Ministre de l’environnement et des forêts et bientôt il y aura plus de femmes que d’hommes dans nos bureaux, s’est félicité le représentant.  Mais a-t-il ajouté, au niveau micro, nous sommes bien conscients que les femmes sont désavantagées, notamment en ce qui concerne les changements climatiques.  Comment trouver un équilibre entre la promotion des femmes dans la population active et la méritocratie?  Pour répondre à tous les défis, en dehors de l’éducation, la priorité est de mettre en place des mécanismes de financement axés sur l’égalité des sexes pour développer des entreprises de gestion durable des forêts qui contribueront à une prospérité aux niveaux local et national, a conclu l’experte de l’IIED.  Le secteur forestier développe davantage de services écosystémiques et présente de nouvelles opportunités pour les femmes, a ajouté Sainte-Lucie.

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