Forum politique de haut niveau: investir dans l’agriculture durable est l’un des moyens de parvenir à la prospérité pour tous d’ici à 2030
Lors des quatre tables rondes qui ont jalonné la deuxième journée de travaux du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, réuni cette semaine sous les auspices du Conseil économique et social (ECOSOC), les intervenants, représentant tous les secteurs de la société, ont rivalisé de suggestions sur les moyens d’éliminer la pauvreté et la faim. Pour réaliser ces deux premiers objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, ils ont prôné avant tout des investissements dans l’agriculture durable, en misant notamment sur les femmes travaillant dans ce secteur.
Les discussions ont également cerné une voie incontournable pour créer un environnement propice à la mise en œuvre des 17 objectifs de développement durable: la participation des grands groupes*. Il n’est pas possible de mettre en œuvre le Programme 2030 sans eux, a reconnu le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, en demandant de veiller à l’appropriation des objectifs sur le terrain.
Les chiffes de la pauvreté ont été rappelés avant de lancer les débats. Si le déclin de 1,7% du taux mondial de pauvreté entre 2012 et 2013 représente 114 millions de pauvres en moins, 767 millions de personnes vivent toujours dans la privation, avec un revenu inférieur à 1,90 dollar par jour, ce qu’on qualifie de « pauvreté extrême ».
Mme Carolina Sanchez-Paramo, de la Banque mondiale, a rappelé que ces personnes sont concentrées dans certains pays et certaines régions. Près de 80% d’entre elles vivent dans les zones rurales, deux tiers travaillent dans l’agriculture, plus de la moitié sont des enfants et la plupart ont reçu peu ou pas du tout d’éducation. En outre, la majorité des personnes extrêmement pauvres vivent dans des lieux susceptibles de connaître des catastrophes naturelles ou dans des États fragiles ou en conflit.
Ces chiffres sont cependant insuffisants et le besoin criant de données a été plusieurs fois évoqué par les intervenants, tout comme hier au premier jour de la session. Un professeur d’économie de l’Université Georgetown (États-Unis), M. Martin Ravallion, a expliqué que les données permettent de bien façonner les paramètres servant à quantifier la pauvreté et à y remédier.
Le but est de « ne laisser personne de côté », ont rappelé les experts comme les États Membres, ce qui veut dire qu’il faut aider les gens se trouvant au bas de l’échelle. Pour n’exclure personne, il est important de pouvoir compter sur la participation de tous les secteurs de la société, à commencer par les institutions nationales. Le maire de Jinzhou (Chine), M. Yang Zhi, a ainsi appelé à créer des mécanismes de coopération pour faire travailler à cet objectif tous ces acteurs.
Les possibilités qu’offre le secteur agricole pour contribuer à l’élimination de la pauvreté ont accaparé les participants au Forum dans la matinée. Parmi les pistes à suivre, un économiste d’African Center for Economic Transformation (Ghana), M. Yaw Ansu, a proposé d’améliorer la compétitivité des exploitations agricoles en renforçant les capacités des agriculteurs et en utilisant de meilleures techniques de cultures, à condition toutefois que celles-ci restent durables. Une meilleure compétitivité peut en effet aider sur le plan de la sécurité alimentaire et réduire la somme de 30 milliards de dollars dépensés annuellement en exportations alimentaires.
Investir dans l’agriculture durable est le meilleur moyen d’atteindre l’objectif de développement durable 2 qui consiste à « Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable », ont martelé de nombreux intervenants. Pour cela, ils ont appelé à un changement profond du système mondial d’alimentation et d’agriculture, qui est une condition nécessaire si l’on veut nourrir les 925 millions de personnes qui ont faim.
Femme agricultrice, Mme Elizabeth Mpofu, de Zimbabwe Small Holder organic Farmer’s Forum (ZIOMSOFF), a jugé indispensable de faire des investissements publics doublés d’une éducation aux réalités des zones rurales, en tenant compte notamment des connaissances autochtones. Plaidant lui aussi pour que les pays en développement consacrent des budgets conséquents à l’appui aux agriculteurs, M. Eugenio Diaz-Bonilla, de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires, a invité à ouvrir le système bancaire aux agriculteurs.
Beaucoup ont aussi plaidé pour que les plus pauvres aient accès à la terre. La représentante du grand groupe des femmes a expliqué qu’un tel droit pour les femmes ne pouvait que promouvoir la productivité agricole. La représentante de la Finlande a cité pour preuve une étude démontrant qu’un meilleur accès des femmes à la terre permettrait d’augmenter la productivité agricole de 20% et réduire de 100 millions le nombre de personnes souffrant de la faim.
La représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a appelé, quant à elle, à investir dans les agriculteurs locaux et les jeunes ruraux qui assurent la sécurité alimentaire.
Le Forum politique de haut niveau poursuivra sa session demain, mercredi 12 juillet, à partir de 9 heures.
* Les « grands groupes » identifiés au « Sommet de la Terre » en 1992 couvrent neuf secteurs de participants non étatiques vus comme essentiels à la réalisation du développement durable (peuples autochtones; femmes; jeunesse et enfants; travailleurs forestiers et syndicats; petits agriculteurs; autorités Locales; communauté scientifique et technologique; commerce et industrie; organisations non gouvernementales).
FORUM POLITIQUE DE HAUT NIVEAU POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE, ORGANISÉ SOUS LES AUSPICES DU CONSEIL
Éliminer la pauvreté et promouvoir la prospérité dans un monde en mutation
Examen de la mise en œuvre de l’objectif de développement durable 1: Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes
Pour lancer cette table ronde, un responsable de la Division de la statistique, M. STEFAN SHWEINFEST, a fait une brève introduction en présentant des chiffres pour illustrer la pauvreté dans le monde. Il y a eu moins de pauvres en 2013 par rapport à 2012, avec un taux de 1,7% de déclin, tandis que des progrès significatifs ont été enregistrés en termes de prospérité partagée. En effet, on note une croissance de 40% des salaires les plus bas dans 60 des 83 pays examinés. Toujours est-il que 767 millions de personnes dans le monde vivent dans la privation avec un revenu inférieur à 1,90 dollar par jour. Mais, selon M. Shweinfest, le monde a les moyens d’éliminer l’extrême pauvreté.
Mme CAROLINE SANCHEZ-PARAMA, de la Banque mondiale, qui jouait le rôle de modératrice de la discussion, s’est elle aussi inquiétée que près de 800 millions de personnes continuent à vivre dans la pauvreté extrême, ce qui est inacceptable dans un monde qui a les moyens de mettre fin à cette condition. Elle a rappelé que les personnes les plus pauvres sont concentrées dans certains pays, régions et foyers; que 80% vivent dans les zones rurales, deux tiers travaillent dans l’agriculture, plus de la moitié sont des enfants et la plupart ont reçu peu ou pas du tout d’éducation. En outre, la majorité des personnes extrêmement pauvres vivent dans des endroits sujets à des catastrophes naturelles ou dans des États fragiles ou en conflit. La modératrice s’est préoccupée en particulier des risques liés aux changements climatiques qui, a-t-elle prévenu, pourraient entraîner une augmentation de 100 millions de personnes vivant dans la pauvreté d’ici à 2030. Elle a aussi mentionné le fait que 10 pays abritent les trois quarts des pauvres dans le monde notamment l’Inde, le Nigéria et la République démocratique du Congo.
Déclarations liminaires
« Comment agir contre la pauvreté? Le statut quo est-il suffisant? Avons-nous besoin de nouvelles stratégies? » En posant ces questions, M. MARTIN RAVALLION, professeur à la chaire Edmond D. Villani d’économie à l’Université de Georgetown, a commencé à y répondre par deux observations. Premièrement, le concept de « ne laisser personne de côté » n’a pas été expliqué concrètement. Deuxièmement, les pays pauvres dépendent moins de l’aide mais plus de leur croissance économique que par le passé.
M. Ravallion a proposé de changer cette situation pour pouvoir éliminer la pauvreté. « Nous avons plus que jamais besoin de données pour bien façonner les paramètres », a-t-il remarqué en soulignant l’insuffisance de ces paramètres, même le concept de « seuil de pauvreté » dont on parle beaucoup. Dans le cas de nombreux pays en développement, ce seuil n’est pas adapté, notamment en Afrique où le nombre des pauvres a augmenté en termes relatifs. C’est pourquoi M. Ravallion a recommandé d’affiner les différents paramètres, la seule façon de rester pertinent lorsque l’on cherche à éliminer la pauvreté.
« Ne laisser personne de côté » veut dire qu’il faut aider les gens qui se trouvent au bas de l’échelle, a-t-il poursuvi en faisant remarquer que si le nombre de pauvres a diminué, on n’a pas changé la situation de la tranche des plus pauvres de la société. Dans les pays développés, on a réussi à atteindre ces personnes grâce à la sécurité sociale, ce qui n’est pas le cas dans les pays en développement où la croissance économique n’a pas bénéficié aux plus pauvres.
Pourtant, « les pauvres sont la principale force pour la prospérité », a enchaîné M. YANG ZHI, maire de Jinzhou, Chine, qui a prôné en premier lieu de renforcer la confiance dans les institutions nationales. En tant que maire, par exemple, sa priorité a été de lancer des programmes ciblés pour éliminer la pauvreté, en organisant des réunions et des communications personnelles sur des cas réussis. Il a aussi conseillé de créer un mécanisme conjoint de coopération pour faire travailler ensemble tous les secteurs de la société à l’objectif d’élimination de la pauvreté, tout en soulignant que celle-ci était la première responsabilité des dirigeants. Il a donné l’exemple de Jinzhou où 1 545 groupes de travail, comprenant 4 900 personnes à tous les niveaux du Gouvernement, œuvrent en ce sens.
Le maire de Jinzhou a mentionné un autre domaine d’action qui permet de combattre la pauvreté dans sa ville: l’amélioration des infrastructures. « Nous avons, par exemple, énormément investi pour assurer un accès à l’eau à 100%. » En outre, a-t-il relevé, pour mettre fin à la pauvreté, augmenter le revenu en est un pilier fondateur. Ainsi, ces dernières années, nous avons amélioré le réseau de commerce en ligne pour que les villageois puissent vendre leurs produits sur la plateforme « Alibaba », a-t-il cité. Insistant encore sur la responsabilité des gouvernements, il a suggéré de prévoir une indemnité minimum de subsistance pour ceux qui sont laissés de côté. « Nous avons amélioré les programmes d’assistance à court terme », a-t-il indiqué à cet égard en signalant que, dans les régions isolées, le Gouvernement chinois avait investi 480 millions de renminbis pour relocaliser 2 416 familles pauvres.
« Éliminer la pauvreté passe par la compétitivité agricole, l’amélioration des techniques et le renforcement des capacités », a estimé pour sa part M. YAW ANSU, économiste en chef de l’African Center for Economic Transformation du Ghana, en rappelant qu’en Afrique l’agriculture représente 30% du PIB et 50% des emplois en moyenne. Une meilleure compétitivité peut aider à assurer la sécurité alimentaire et réduire les 30 milliards de dollars dépensés annuellement en exportations alimentaires. Il a invité à miser sur les nombreux atouts, notamment sur les jeunes qui devraient être davantage inclus dans l’économie pour réduire le taux de chômage.
L’accès à la terre doit être amélioré, a-t-il ajouté en suggérant de prendre certaines terres aux très riches pour les partager aux moins lotis qui veulent pratiquer l’agriculture familiale. Il faut aussi faciliter l’accès aux engrais, encourager l’offre et la demande et l’accès au crédit favorisant le secteur agricole, afin que celui-ci devienne véritablement rentable. L’agriculture devrait passer par l’industrialisation comme cela s’est fait par le passé dans d’autres pays, a aussi recommandé l’expert avant de demander aux pays africains de tenir compte des femmes et de l’environnement.
Mme JANET GORNICK, professeur de science politique et Directrice de « Stone Center on Socio Economic Inequality », de l’Université de la ville de New York, a abordé la question sous l’angle des « données » nécessaires à l’évaluation de la réalisation du développement durable, plaidant pour qu’elles soient de haute qualité, couvrant de vastes domaines et comparables à travers le temps et l’espace. Le revenu n’est qu’une mesure du bien-être, a-t-elle rappelé en souhaitant aussi des « microdonnées » ayant des dimensions et des résultats multiples, en particulier pour les pays à revenu bas et intermédiaire. Cela nécessite des investissements supranationaux et nationaux, de même que des efforts pour les rendre accessibles à la recherche et l’analyse. Elle a souligné la complémentarité des « microdonnées » de haute qualité avec des macrodonnées nationales et sous-nationales, l’ensemble permettant une analyse efficace des politiques.
Au cours de la discussion, des échanges ont eu lieu au sujet de l’élimination de la pauvreté chez les travailleurs, les jeunes et les ruraux. Plusieurs délégations se sont en outre succédé pour énumérer les progrès accomplis dans leurs pays respectifs en termes d’élimination de la pauvreté, ainsi que les défis restant à relever.
Éliminer la pauvreté exige de donner un salaire aux travailleurs qui leur permette de vivre décemment, a posé d’emblée comme condition M. WELLINGTON CHIBEBE, Secrétaire général adjoint de la Confédération syndicale internationale, qui a regretté que les intervenants n’aient pas parlé des droits démocratiques des travailleurs à s’organiser. Il a aussi dénoncé les politiques d’austérité qui pénalisent les plus faibles en réduisant les programmes sociaux. Pour l’expert de l’African Center for Economic Transformation, le plus important est de créer des emplois et en particulier pour les jeunes, même si l’Afrique n’a pas encore les moyens de créer des emplois décents, a-t-il reconnu en soulignant l’importance de l’objectif de développement durable 8 sur « le travail décent et la croissance économique ». La représentante des « enfants et des jeunes » a quand même réclamé un revenu minimum de base pour les jeunes ainsi qu’un plafond pour les revenus des plus riches. Les jeunes doivent avoir accès à la sécurité sociale et aux emplois, a-t-elle ajouté.
Une voie possible pour créer des emplois est la transformation rurale, a souligné la représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en expliquant que l’agriculture est le principal employeur des pauvres et leur principale source de revenus. Il faut investir dans les agriculteurs locaux et les jeunes ruraux qui assurent la sécurité alimentaire, a-t-elle précisé, conseillant aussi d’écouter les organisations rurales et d’améliorer la protection sociale en milieu rural. Elle a aussi fait valoir le lien qui existe entre l’agriculture et l’environnement. À ce propos, l’économiste de l’African Center for Economic Transformation a prévenu des risques de l’utilisation d’engrais pour l’environnement et invité à prendre les précautions nécessaires.
Déplaçant la discussion sur la pauvreté dans les pays développés, le représentant de la Suisse a dit que dans son pays une personne sur huit est menacée par la pauvreté. Pour éliminer la pauvreté, nous avons l’obligation de consulter les pauvres sur les mesures qui les concernent, coopérer étroitement avec les organisations qui travaillent pour eux et s’intéresser à la durabilité des programmes pris en leur faveur, a-t-il dit. À son avis, la protection sociale est un instrument essentiel pour éliminer la pauvreté, mais il faut aussi, comme le fait la Suisse, s’appuyer sur le secteur privé et la formation professionnelle des jeunes. L’accès aux opportunités est en effet crucial, a confirmé le professeur de l’Université Georgetown.
Le représentant de l’Indonésie a déclaré que le niveau de vie s’était amélioré dans son pays, mais il reste encore à améliorer les secteurs de l’éducation et de la santé. Pour cela, le Gouvernement indonésien s’efforce de rendre la couverture sociale universelle, afin qu’elle bénéficie à plus de 100 millions de personnes. Il s’efforce aussi de collecter des données de qualité et se pencher sur la pauvreté des enfants.
Le représentant de l’Azerbaïdjan, pays qui a réussi à diminuer de 8% le taux de pauvreté depuis 2000 grâce aux mesures prises, a réitéré que le transfert de fonds était important à court terme pour éliminer la pauvreté. Il faut des transferts actifs et non passifs, a-t-il précisé.
La représentante des Maldives, au nom des petits États insulaires en développement (PEID), a expliqué que ces pays, à cause de leur dépendance économique aux océans et aux mers, n’avaient fait que des progrès modestes dans l’élimination de la pauvreté. Pour eux, les partenariats sont cruciaux pour améliorer la situation notamment en termes de capacités techniques pour collecter des données utiles.
Enfin, la représentante du Kenya a déclaré que son gouvernement avait mis en place une protection sociale pour les groupes vulnérables afin d’améliorer leur situation, notamment par le biais de programmes de transfert de fonds, d’aide aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Il a également mis en place un fonds pour l’égalité qui a abouti à la diminution du nombre de personnes qui n’ont pas accès aux services sociaux.
Examen de la mise en œuvre de l’objectif de développement durable 2: Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable
Investir dans l’agriculture durable est le meilleur moyen d’atteindre l’objectif de développement durable 2 qui consiste à « Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable », ont martelé de nombreux intervenants, lors de la deuxième table ronde de la journée.
Alors qu’une personne sur neuf dans le monde est sous-alimentée, soit 795 millions de personnes, et que la malnutrition est la cause de 45% des décès d’enfants de moins de 5 ans –3,1 millions d’enfants chaque année-, la représentante de la Division de statistique des Nations Unies a prévenu de progrès insuffisants et trop lents en matière d’alimentation pour atteindre l’objectif pertinent d’ici à 2030.
Pour tenter d’expliquer la cause de ce problème, Mme ESTRELLA PENUNIA, d’Asian Farmers association for Sustainable Rural Development (AFA), a fait remarquer que les moyens financiers sont insuffisants pour acquérir les outils nécessaires à l’agriculture durable. Une situation d’autant plus regrettable que les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture offrent des solutions clefs pour le développement et sont au cœur de l’éradication de la faim et de la pauvreté. Face à ce constat, elle a appelé à mettre en place des « programmes sociaux qui soutiennent l’agriculture » ainsi que « des assurances pour les récoltes ».
« Il est essentiel de faire le lien entre la promotion de l’agriculture durable et la lutte contre la pauvreté et la promotion de l’autonomisation des femmes », a estimé le Président de l’ECOSOC, M. FREDERICK MUSIIWA MAKAMURE SHAVA, dans un discours liminaire. Sans améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire, il n’y aura pas de progrès en matière de développement durable, a prévenu la modératrice de cet échange, Mme CAROLINE SANCHEZ-PARAMA, de la Banque Mondiale.
C’est dans ce contexte que les intervenants ont appelé à un changement profond du système mondial d’alimentation et d’agriculture, une condition nécessaire si l’on veut nourrir les 925 millions de personnes qui ont faim et les 2 milliards de personnes supplémentaires attendues d’ici à 2050.
Femme agricultrice, Mme ELIZABETH MPOFU, de Zimbabwe Small Holder organic Farmer’s Forum (ZIOMSOFF), a jugé indispensable de faire des investissements publics doublés d’une éducation aux réalités des zones rurales, en tenant compte notamment des connaissances autochtones. Elle s’est inquiétée de la menace que constituent quelques grandes entreprises multinationales qui cherchent à contrôler les terres et les productions. Elle a expliqué avoir bénéficié d’un programme de redistribution de terres, en 2000 au Zimbabwe, en précisant que 350 foyers vivent aujourd’hui des bénéfices d’un cheptel de 3 000 têtes de bétail qui était auparavant l’apanage d’un groupe de trois fermiers blancs qui détenaient seulement 800 bêtes.
Autre menace pour l’agriculture et l’alimentation, la course à l’armement. Les moyens consacrés aux armes dans le monde ne cessent en effet d’augmenter alors que les investissements dans l’agriculture déclinent, s’est désolée la représentante du grand groupe des femmes avant de prôner un meilleur accès à la terre pour les femmes, un bon moyen de promouvoir la productivité agricole. Elle a signalé à cet égard que de nombreuses femmes en Inde se retrouvent aujourd’hui mendiantes après le suicide de leur mari qui ne pouvait pas faire face aux dettes de leur exploitation agricole. Abondant dans ce sens, la représentante de la Finlande a cité une étude démontrant qu’un meilleur accès des femmes à la terre permettrait d’augmenter la productivité agricole de 20% et réduire de 100 millions le nombre de personnes souffrant de la faim.
« Il faut reconnaître que nos systèmes de production alimentaire ne sont pas durables », a insisté pour sa part M. PATRICK CARON, Président du Groupe d’experts du Comité de la sécurité alimentaire mondiale des Nations Unies. Il a prôné une « révolution arc-en-ciel » de la sécurité alimentaire, qui, contrairement à la révolution verte, présente des solutions adaptées à chaque contexte.
S’agissant du financement, M. EUGENIO DIAZ-BONILLA, responsable du Programme Amérique latine et Caraïbes à l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires, a invité les pays en développement à consacrer des budgets conséquents à l’appui aux agriculteurs. Il a jugé pertinent d’examiner pourquoi le système bancaire ne prête pas assez au monde agricole et comment lutter contre la corruption pour réorienter les fonds détournés vers les populations vulnérables, dont les producteurs agricoles.
« Nous savons ce qu’il faut faire mais nous ne faisons pas assez », a conclu la modératrice en regrettant la diminution des investissements publics dans l’agriculture. Une situation d’autant plus choquante qu’il suffirait à chaque pays de consacrer 0,1% de son PIB pour éradiquer la pauvreté et la faim dans le monde. Au-delà des besoins de financement, elle rappelé qu’une meilleure gestion du système de production alimentaire, de la récolte à la distribution, permettrait d’économiser un tiers de la production agricole.
Les investissements et les politiques ne suffiront cependant pas si nous ne sommes pas capables de faire face aux conséquences des changements climatiques et arrêter les conflits, a rétorqué la représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Celle-ci a néanmoins jugé qu’une des clefs de l’agriculture durable est de placer les petits exploitants au centre des politiques agricoles.
Si le représentant de l’Afrique du Sud a fait le lien entre nutrition et développement des capacités, en expliquant que les enfants bien nourris travaillent mieux à l’école, celui de l’Argentine a estimé que « la technologie, notamment pour garantir l’accès à l’eau, est au cœur du problème ». Ce dernier a, par ailleurs, dénoncé les effets néfastes de l’obstruction à l’accès aux marchés ou des subventions à la pêche.
Jugeant que le Groupe d’experts de l’ONU n’était pas allé assez loin dans ses propositions, la représentante de la société civile a estimé que la priorité était de s’assurer que les petits agriculteurs soient des acteurs de solutions participatives privilégiant une démarche agroécologique. Elle a rappelé que 1,5 milliard de petits agriculteurs produisent 70% des aliments. Cependant, à son avis, « nous produisons des aliments de moins en moins sains parce que nous finançons les mauvaises choses et nous avons de mauvaises règles commerciales ».
Sur le même ton, le représentant de l’Indonésie a noté qu’il n’y avait pas seulement une baisse de quantité mais aussi une baisse de qualité des denrées alimentaires, ce qui a fait dire à la représentante du Chili qu’il fallait impliquer le secteur privé pour lutter contre « la mauvaise alimentation » et ses conséquences en matière de santé, notamment l’obésité. Pour favoriser la qualité, le représentant de l’Union européenne a suggéré de conditionner les subventions à de bonnes pratiques.
Débat sur le thème « Éliminer la pauvreté et promouvoir la prospérité dans un monde en mutation: les vues des parties prenantes »
Les grands groupes sont des espaces d’échanges ouverts, où la participation inclusive est privilégiée et défendue pour toutes les parties prenantes à la mise en œuvre du Programme 2030. C’est ce qu’a expliqué Mme LUISA EMILIA REYES ZUÑIGA, Coprésidente des grands groupes et autres parties prenantes du mécanisme de coordination du Forum politique de haut niveau, en introduisant la table ronde sur ce thème.
« Il ne sera pas possible d’atteindre les 17 objectifs de développement durable avant la date butoir de 2030 sans la participation des grands groupes », a affirmé M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, en rappelant que le Programme 2030 est le résultat de discussions mondiales auxquelles toutes les parties prenantes ont contribué de manière inclusive. Il a conseillé de sensibiliser à ces objectifs et de créer un sentiment d’appropriation sur le terrain, notamment auprès des entreprises et des administrations locales. Il faut en outre faire comprendre à la population que ces objectifs concernent leur vie de tous les jours.
M. Wu a fait remarquer que les travaux du Forum politique de haut niveau sont enrichis par l’engagement des grands groupes et des autres parties. Tout cela vient alimenter le Forum ainsi que le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, l’Accord de Paris sur les changements climatiques et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe. S’adressant aux représentants des grands groupes, il leur a dit que leur présence pouvait apporter la cohérence nécessaire entre ces programmes. « Vous pouvez également contribuer à rapprocher le travail de l’ONU du terrain en sensibilisant les populations », a-t-il ajouté en voyant aussi l’apport des organisations en termes de solutions de pointe et d’interface entre la politique et la science.
Selon la modératrice, Mme MARUXA CARDAMA, de Cities Alliance, cette table ronde devait répondre à deux questions: quels sont les défis de la mise en œuvre du Programme 2030 et quelles sont les leçons apprises en matière de cohérence dans la mise en œuvre de ce Programme?
Le représentant de l’Indonésie a reconnu que les gouvernements ne doivent pas travailler seuls dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Il a tenu compte de six éléments importants, les « 6 i », dont l’initiative de toutes les parties prenantes. Les autres sont l’intervention stratégique, l’incitation, l’innovation, l’inclusion de tous, l’internationalisation de la coopération avec l’ONU comme plaque tournante, et l’interconnectivité.
De l’avis de Mme LOUISE KANTROW, Représentante permanente de la Chambre internationale du commerce, du grand groupe des entreprises, « c’est presque une révolution que l’ONU accorde une place à toutes les parties prenantes ». Son grand groupe a créé l’Alliance mondiale des entreprises pour faire reconnaître le rôle de celles-ci dans la croissance, la création d’emplois décents, l’innovation et le développement. Les entreprises ont intégré les objectifs de développement durable dans leurs programmes et participent à leur succès, a-t-elle assuré.
Apportant le point de vue des syndicats, M. WELLINGTON CHIBEBE, Secrétaire général adjoint de la Confédération syndicale internationale, a dit que ceux-ci avaient été très actifs tant dans l’élaboration du Programme 2030, que dans le contrôle et le suivi de sa mise en œuvre. Les syndicats ont proposé des solutions pour surmonter les obstacles et les difficultés liés à l’objectif 1 (éliminer la pauvreté extrême) qui doit être réglé au plus vite si l’on veut atteindre la date butoir de 2030. S’agissant de l’objectif 3 (donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges), il a fait valoir que les salaires minimum ont la capacité de réduire la pauvreté. Il a aussi recommandé d’adopter des lois nationales pour faire respecter les droits de manifester et de s’organiser et les recommandations de l’OIT afin de promouvoir l’égalité par le travail.
« Les agriculteurs garantissent la vie de la population mondiale », a affirmé de son côté M. LUIS MIGUEL ETCHEVEHERE, Président de la Sociedad Rural Argentina et du grands groupe des agriculteurs, pour souligner l’importance de ce secteur qui fournit des emplois et contribue au PIB et à l’élimination de la pauvreté. Il a en outre fait valoir que le secteur agricole a toujours su travailler avec les autres acteurs économiques et sociaux. Les agriculteurs soutiennent les objectifs de développement durable en favorisant notamment l’accès à l’innovation pour accroître la productivité. Si les agriculteurs ont assuré la transmission générationnelle de la connaissance agricole, ils ont besoin de passer à une agriculture durable. Le représentant a conseillé pour cela d’adopter le système mixte élevage-agriculture qui peut réduire le taux d’émissions de gaz à effet de serre.
Les représentants des grands groupes de personnes vulnérables ont eu en commun la présentation des discriminations subies et des moyens d’y remédier pour l’inclusion de tous dans le développement durable. Ainsi, la représentante du grand groupe des femmes, Mme SEHNAZ KIYMAZ, Présidente de Women for Women’s Human Rights, a dénoncé la discrimination contre les femmes et regretté qu’il n’y ait aucune femme parmi les 10 personnalités les plus riches du monde. Cela est dû aux conflits, au fondamentalisme, au problème du travail non rémunéré, au manque d’accès aux soins, aux effets des changements climatiques, a-t-elle dénoncé en souhaitant que ces phénomènes universels soient surpassés. La voix des femmes doit être renforcée et entendue, a-t-elle ajouté en souhaitant également que leurs droits civiques soient défendus.
Puis ce fut le tour de la représentante du grand groupe des personnes âgées, Mme VERITY MCGIVERN, de HelpAge International, de plaider pour l’inclusion de ces personnes qui subissent des discriminations telles que le manque d’accès aux soins dans les hôpitaux. Elle a appelé à reconnaître les droits de ces personnes en améliorant la protection sociale et les soins de santé à leur égard, faisant valoir qu’elles peuvent dignement participer à la mise en œuvre des objectifs de développement.
M. JOSE MARIA VIERA, de l’International Disability Alliance, qui représentait le grand groupe des personnes handicapées, a présenté un rapport sur les obstacles auxquels font face le plus d’un milliard de personnes handicapées dans le monde victimes de violations de leurs droits. Ce rapport doit pousser à prendre des mesures pour que les programmes nationaux d’élimination de la pauvreté soient inclusifs et efficaces à leur égard, a demandé M. Viera.
À son tour, la représentante du grand groupe des peuples autochtones a expliqué combien ces peuples souffraient de faim et de malnutrition en rappelant que ces peuples représentent 15% des pauvres du monde. Elle a appelé à prendre des mesures pour protéger leurs droits. À ce propos, elle a indiqué que certains pays avaient lancé une réforme du régime foncier du fait des menaces d’expropriation de leurs territoires.
Mme KATARINA POPOVIC, Secrétaire générale de l’International Council for Adult Education et représentante du grand groupe de l’éducation et des universités, a dit que son message était de rappeler l’interconnexion des objectifs de développement durable notamment avec l’objectif 4 qui est d’assurer une éducation de qualité et l’apprentissage tout au long de la vie.
Le débat a ensuite glissé sur la question inévitable du financement du développement. Le représentant du Kenya a souligné que l’aide publique au développement consacrée à l’Afrique était au plus bas: seulement 19 milliards de dollars sont disponibles pour le continent africain. Il a dénoncé la fuite de capitaux estimés à près de 139 milliards de dollars par an qui enrichissent les pays développés, un argument développé par M. ROBERTO BISSIO, de Social Watch et de Financing for Development Civil Society Group, qui a remarqué que le volume des flux financiers en Afrique était plus important que l’aide publique au développement destinée à ce continent. M. Bissio a précisé que 70% des flux financiers sont transférés hors de l’Afrique par des entreprises nationales légitimes par l’intermédiaire des banques offshores. Il a donc appelé les gouvernements à travailler ensemble pour remédier à cette situation notamment sur le plan de l’harmonisation fiscale.
De manière générale, le représentant des Pays-Bas, Coordonnateur des objectifs de développement durable, a conseillé aux gouvernements d’éviter la création de 17 cloisons lorsqu’ils entreprennent la mise en œuvre du Programme 2030. À cet égard, cinq améliorations sont nécessaires: faire les liens nécessaires entre les objectifs, respecter l’intégrité et la transparence, promouvoir la justice sociale, assurer la participation des autorités locales, et respecter les diversités.
Un représentant de la société civile a fait remarquer que la mise en œuvre du Programme 2030 exigeait l’établissement de rapports notamment sur les effets des changements climatiques. Il a demandé aux gouvernements de travailler avec la société civile sur cette question.
Ne laisser personne de côté: Assurer un environnement propice à la participation des grands groupes à la mise en œuvre et au suivi des objectifs de développement durable
Ce segment a permis aux participants de souligner que la société civile n’est pas toujours invitée à apporter sa contribution, alors que sa participation est cruciale pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable, notamment pour s’assurer que personne ne soit laissé de côté.
Un état des lieux de la participation de la société civile aux affaires publiques a permis de constater que les gouvernements ne les associent pas toujours à la mise en œuvre des objectifs de développement durable. C’est ce qu’a expliqué M. JOHN PATRICK NGOYI, de l’ONG World Vision, qui s’exprimait au nom d’Ensemble 2030, un groupe d’associations de la société civile créé en décembre 2015 pour promouvoir l’appropriation nationale des objectifs de développement durable et en assurer le suivi. Justement, ce regroupement a effectué un sondage dans quelques pays afin de mesurer la participation de la société civile à la mise en œuvre du programme de développement international. Il en ressort que 44% des sondés ont dit avoir des informations relatives aux objectifs de développement durable au niveau national, tandis que 41% des organisations de la société civile disent ne pas être au courant de ce qui se passe dans leur pays. Il a donc invité l’ECOSOC à s’intéresser à cette question.
M. KEIKABILE MOGODIO, représentant du grand groupe des peuples autochtones, a aussi parlé d’exclusion en évoquant le cas des peuples autochtones mis à l’écart dans la plupart des pays, notamment dans la gestion des ressources qui sont localisées sur leurs terres ancestrales. Au Botswana, dont il est originaire, ses efforts pour se rapprocher des autorités ont reçu une fin de non-recevoir sous le prétexte que la société civile avait déjà été impliquée. Pourtant, a-t-il fait valoir, les organisations de la société civile peuvent apporter des solutions aux problèmes sociaux.
En Jamaïque par exemple, un partenariat entre une université et l’ONG dénommée « Girls » utilise une thérapie basée sur la musique pour guérir les femmes victimes de violence, a expliqué Mme ROSALEA HAMILTON, fondatrice et Présidente de l’Institut pour le droit et l’économie et enseignante à l’Université de technologie de la Jamaïque, qui s’exprimait au nom du grand groupe des ONG.
M. SAUL ZENTENO BUENO, Président de l’ONG Fundación Manatí para el Fomento de la Ciudadanía, s’exprimant au nom du grand groupe des enfants et des jeunes, a aussi expliqué que des jeunes ont pris les devants dans certains pays. En Arménie, ils ont même établi leur propre rapport de mise en œuvre des objectifs de développement durable, en parallèle aux rapports officiels. L’an dernier, le grand groupe des jeunes avait élaboré sa propre méthodologie de suivi des objectifs de développement durable. Le document y afférent sera publié à la prochaine session du Forum politique de haut niveau, a-t-il promis.
C’est parce que son gouvernement est conscient de la place des ONG que celles-ci avaient même été intégrées dans la délégation officielle qui a négocié les objectifs de développement durable, a déclaré la représentante de la Suède. Un comité national de mise en œuvre du Programme 2030 regroupe ainsi tous les acteurs de la société suédoise. D’autres intervenants ont également suggéré des voies et moyens d’impliquer davantage la société civile.
M. JAMES O’BRIEN, représentant le grand groupe des volontaires, a expliqué que, dans le monde, près d’un milliard de volontaires sont impliqués dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Il a ainsi invité les gouvernements à mettre sur pied une législation adéquate en soutien de l’action des volontaires. Il a également appelé l’ECOSOC à s’intéresser à l’implication de la société civile dans les prochaines sessions du Forum politique. Le représentant de la Slovénie a abondé dans le même sens en parlant d’une éducation au volontariat chez les jeunes de son pays, expliquant que le bénévolat a vocation à renforcer la cohésion sociale tout en s’affirmant comme un complément à l’action gouvernementale.
Il faudrait aussi que les gouvernements locaux et régionaux s’approprient les objectifs de développement durable, a plaidé M. JAN VAN ZANEN, maire de la ville d’Utrecht et Président de l’Association des municipalités des Pays-Bas, qui s’est exprimé au nom du grand groupe des autorités locales. Mais pour que cela soit effectif, il faudrait que les gouvernements centraux appuient leurs actions en leur octroyant des facilités de collecte d’impôts pour leurs activités.
Le représentant du grand groupe des peuples autochtones a renchéri en appelant à une plus grande participation de ces derniers par l’établissement d’indicateurs qui tiennent compte de l’ethnicité. La déléguée d’un groupe de promotion des droits fonciers des femmes a pour sa part plaidé pour que les indicateurs en rapport avec les droits fonciers des femmes soient pris en compte dans les examens nationaux, plaidant en outre afin que lesdits indicateurs passent du niveau 3 à 2, soit à un niveau pour lequel une méthodologie claire de collecte serait agréée au niveau mondial.
Pour le représentant du grand groupe des personnes handicapées, il serait louable que les examens nationaux volontaires tiennent davantage compte de la situation de ces derniers. Son homologue du grand groupe des entreprises a plaidé pour le renforcement des partenariats afin que le secteur privé apporte sa contribution à la lutte contre la pauvreté et la faim par l’innovation et la créativité.
De son côté, la représentante du grand groupe de lesbiennes, gays et transsexuels a plaidé pour la prise en compte des obstacles au plein épanouissement de ces groupes de citoyens. « Une société qui fonctionne à merveille est celle qui implique tous ces membres », a-t-elle clamé.
Soucieux lui aussi de surmonter les obstacles à la réalisation du développement durable, le représentant d’un groupe de réseaux religieux progressistes a parlé des vagues de fondamentalisme qui ont cours dans le monde et qui menacent à la mise en œuvre des objectifs.