Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 23 octobre 2017
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
République centrafricaine
Le Secrétaire général part cet après-midi pour Bangui où il arrivera demain 24 octobre, à la Journée des Nations Unies. Le Secrétaire général aura des entretiens avec de hauts responsables du Gouvernement, de la société civile, de partis politiques et du corps diplomatique. Il prononcera également une allocution devant l’Assemblée nationale.
Le Secrétaire général quittera Bangui le 27 octobre.
Bangladesh/Myanmar
La Conférence de haut niveau de promesses de contributions a eu lieu aujourd’hui à Genève pour mobiliser des ressources en faveur du plan de réponse à la crise des réfugiés rohingya, lequel nécessite la somme 434 millions de dollars.
Présidée conjointement par le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), la Conférence est organisée par l’Union européenne et le Koweït.
Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a déclaré dans ses remarques que l’on était confronté à une crise massive de réfugiés qui exige une réponse globale.
Il a également souligné qu’il ne s’agit pas d’une crise isolée mais bien du dernier tour d’un cycle de plusieurs décennies de persécutions, de violences et de déplacements, avec les graves violations qui se poursuivent à Rakhine. Les agents humanitaires sont encore en butte à de sérieuses restrictions d’accès, ce qui grève leur faculté d’évaluer les besoins et de fournir l’assistance, a-t-il expliqué.
À la fin de la conférence, M. Lowcock s’est déclaré vivement encouragé par les annonces de contributions d’environ 340 millions de dollars.
Le nombre de réfugiés rohingya ayant fui le Myanmar pour le Bangladesh a atteint les 603 000, portant ainsi leur nombre total à Cox’s Bazar à 800 000.
RDC
Le Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), M. Maman Sidikou, a exhorté les autorités congolaises à libérer immédiatement et sans condition les membres de deux partis de l’opposition arrêtés hier à Lubumbashi.
La MONUSCO est profondément préoccupée par les actes d’intimidation en cours à l’encontre des membres de l’opposition. Deux incidents impliquant des armes viennent d’être rapportés à Kinshasa.
La Mission déplore également les restrictions à la liberté de mouvement imposées à M. Kyungu wa Kamwanza, Président du parti politique d’opposition « Union nationale des fédéralistes du Congo (UNAFEC) » qui est de fait assigné à résidence depuis plusieurs mois.
Kenya
Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général et le Président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat, appellent toutes les parties prenantes à coopérer avec la commission indépendante des élections et des frontières (IEBC), organe mandaté par la Constitution pour organiser les élections. (Voir communiqué de presse SG/2240)
Soudan du Sud
Le HCR a prévenu que faute d’un règlement imminent de la crise au Soudan du Sud, et à la lumière de la tendance actuelle des arrivants, environ 500 000 Sud-Soudanais pourraient devenir des réfugiés, l’année prochaine dans les pays voisins. Plus de deux millions de personnes ont d’ores et déjà fui le pays, et deux autres millions sont déplacées, principalement des femmes et des enfants.
En dépit de l’ampleur de la crise, le plan de réponse régional pour les réfugiés du Soudan du Sud demeure gravement sous-financé. Des 1,4 milliard de dollars demandés pour venir en aide à plus deux millions de réfugiés en 2017, seul 25% ont été versés.
Yémen
Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, effectuera à partir de demain une visite de cinq jours au Yémen pour se rendre compte sur place de l’impact traumatisant du conflit sur la population et rechercher les moyens d’améliorer la réponse collective aux besoins humanitaires urgents.
Il s’entretiendra avec des responsables à Aden et à Sanaa de la manière de renforcer les opérations humanitaires et d’élargir l’espace humanitaire afin de sauver et protéger les civils.
M. Lowcock s’entretiendra également avec des Yéménis à Sanaa, Aden et Huadaydah pour savoir comment leur vie a été bouleversée par ce conflit dévastateur.
Le Yémen fait face à la triple tragédie de la menace de la famine, de la plus grave épidémie de choléra jamais connue dans le monde et d’un conflit brutal. Environ 17 millions de Yéménites, soit 60% de la population totale, souffrent d’insécurité alimentaire. Le nombre de cas suspects de choléra a dépassé les 860 000, avec plus de 2 100 morts.
Iraq
D’après l’OIM, quelque 136 000 personnes sont encore déplacées dans le nord de l’Iraq après les dernières opérations militaires.
Les agents humanitaires continuent d’aider ceux qui en ont besoin, visitant les camps et les villages pour fournir aux déplacés soins médicaux et aide d’urgence, dont de l’eau, des couvertures, des produits de toilette et des articles ménagers.
Dans la déclaration qu’elle a faite pendant le week-end, la Coordonnatrice de l’action humanitaire en Iraq, Mme Lise Grande, indique que la situation est toujours volatile et que beaucoup de gens retournent chez eux avant de fuir une deuxième et une troisième fois quand les hostilités reprennent.
Elle se dit extrêmement préoccupée par les informations sur les violences, les pillages et les destructions, soulignant que les autorités de toutes les parties doivent tout faire pour garantir la sûreté des familles prises au piège, dans les derniers évènements.
L’ONU est très préoccupée par l’augmentation du nombre de déplacés. Elle appelle le Gouvernement fédéral et le Gouvernement régional du Kurdistan à prendre des mesures coordonnées pour prévenir et éviter de nouveaux affrontements, escalade et détérioration de l’ordre public. L’ONU exhorte les parties à gérer ensemble la situation et à résoudre, par le dialogue, toutes les questions en suspens d’une manière conforme à la Constitution iraquienne.
Toujours en Iraq, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) aide à protéger le bétail des centaines de milliers de personnes dans la région de Mossoul, qui vient d’être reprise à Daech.
La nouvelle campagne comprend la vaccination d’un million de brebis, de chèvres, de vaches et de buffles ainsi que la fourniture de nourriture pour bétail.
La province de Ninewa, dont Mossoul est la capitale, a été profondément affectée par Daech; plus d’un million de personnes ayant été déracinées. De nombreuses familles ont fui avec leur bétail dont la plupart n’a pas été vaccinée depuis que Daech s’est emparé de la région en 2014.
Mariage d’enfants
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a indiqué aujourd’hui qu’au rythme actuel, il faudra un siècle pour mettre fin au mariage d’enfants en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.
Les nouvelles projections, rendues publiques au cours d’une réunion de haut niveau cette semaine à Dakar pour mettre fin au mariage d’enfants, visent à braquer les projecteurs sur cette région du monde où les filles risquent le plus d’être forcées au mariage pendant leur enfance.
Si le taux de prévalence en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale a baissé ces 20 dernières années, les progrès ont été inégaux et 4 femmes sur 10 ont été mariées avant l’âge de 18 ans, sur lesquelles, trois avant l’âge de 15 ans.
L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale comptent six des 10 pays ayant le taux le plus élevé de prévalence à savoir le Niger, la République centrafricaine, le Tchad, le Mali, le Burkina Faso et la Guinée.
Conférences de presse
Le porte-parole du Président de l’Assemblée générale, M. Brenden Varma, a fait un point de presse aujourd’hui.
Il a été suivi cet après-midi par M. Hilal Elver, Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation.
Demain à 10 heures, ce sera au tour de M. Ahmed Shaheed, Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction.