Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 23 janvier 2017
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Invité du point de presse
L’invité du point de presse était, aujourd’hui, le Coordonnateur humanitaire régional des secours humanitaires pour le Sahel, M. Toby Lanzer, qui a parlé de la situation humanitaire au Nigéria et autour du bassin du lac Tchad.
Politiques de protection des lanceurs d’alerte
Dans le cadre de ses réformes, le Secrétaire général a fait une priorité de doter l’ONU d’une politique de protection des lanceurs d’alerte, conforme aux normes les plus élevées.
Il vient d’approuver une politique visant à ce que l’ONU fonctionne de manière plus ouverte, plus transparente et plus juste, avec pour objectif de renforcer la protection des individus qui signalent des cas possibles de mauvaise conduite et qui coopèrent avec les audits et les enquêtes dûment autorisés. Le personnel et l’administration viennent de se mettre d’accord sur la politique, il y a quelques jours à peine. Conforme aux pratiques exemplaires, la politique est contenue dans une circulaire qui vient d’être publiée.
Les principaux changements sont les suivants:
Le Bureau de la déontologie et le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) peuvent désormais prendre des mesures préventives là où des risques de représailles sont identifiés alors qu’auparavant c’était le fonctionnaire qui se voyait obligé d’identifier un acte spécifique de représailles pour pouvoir demander protection.
La politique protège contre les représailles tout lanceur d’alerte qui signale la mauvaise conduite d’un fonctionnaire mais aussi d’un contractant, d’un agent autre qu’un soldat de la paix, etc…
Le fonctionnaire a désormais le droit de demander l’examen des conclusions du Bureau de la déontologie.
Le plaignant sera aussi notifié de toute mesure disciplinaire prise contre la personne coupable d’actes de représailles.
Le Secrétaire général a aussi chargé un groupe de travail interne de voir si la protection contre les représailles doit être élargie aux consultants et aux contractants. Il a demandé au groupe de travail de présenter ses conclusions, au plus tard, à la fin du mois de juin de cette année. En attendant, il a prié le Bureau de la déontologie de continuer sa pratique consistant à porter assistance aux consultants et aux contractants qui cherchent protection contre les représailles. Si tout a été fait jusqu’ici sur une base informelle, l’ONU entend codifier les choses dans un véritable règlement. L’élargissement de la politique aux consultants et aux contractants aura des incidences financières qu’il faudra examiner.
Le Secrétaire général veut renforcer l’indépendance du Bureau de la déontologie en lui permettant de faire rapport directement à l’Assemblée générale, au lieu des arrangements actuels selon lesquels le Bureau fait rapport au Secrétaire général. M. António Guterres a aussi demandé au Bureau de la déontologie d’examiner de toute urgence cette question et de lui faire des recommandations le plus tôt possible. Les changements nécessiteront naturellement l’approbation de l’Assemblée générale.
Syrie
L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, a fait une déclaration aujourd’hui à l’ouverture de la réunion d’Astana, dans laquelle il a exprimé l’espoir que les discussions mèneront à la consolidation d’une cessation des hostilités, alors que les discussions de Genève, le mois prochain, devraient servir à une véritable relance des négociations politiques sur les questions qui sont au cœur du conflit.
M. de Mistura a indiqué que la violence a baissé en Syrie mais qu’elle n’a pas encore cessé, en particulier à Wadi Barada où les combats empêchent l’accès des habitants de Damas et des environs à l’eau. Il a estimé que les sièges sont des méthodes de guerre totalement inacceptables puisqu’ils privent les civils de nourriture, de médicaments et autres produits vitaux.
M. de Mistura a dit que l’ONU reste guidée par la résolution 2254 du Conseil de sécurité, la seule base viable et internationalement agréée d’une solution politique. Son principe de base, a-t-il rappelé, est de consolider une cessation des hostilités parallèlement à un processus politique global et inclusif dans lequel les femmes et la société civile jouent un rôle actif.
Toujours en Syrie, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) estime qu’environ 1,8 million de personnes à Alep sont toujours coupées de la principale source d’eau depuis le 14 janvier, à cause d’un problème technique à la station d’Al Khafse. La station, située dans l’est d’Alep rural, est contrôlée par Daech qui, vraisemblablement, refuse toujours que les équipes de réparation se mettent au travail.
L’ONU, les autorités de l’eau et les autres partenaires humanitaires distribuent du carburant, de l’eau et des tablettes de purification, installent des réservoirs et continuent de réparer les puits dans la ville.
Iraq
Le pays compte aujourd’hui plus de 161 000 déplacés par les combats en cours dans la ville de Mossoul.
Hier, les partenaires humanitaires ont distribué des plats préparés, de l’eau, des biscuits à haute teneur énergétique et des produits d’hygiène à 4 500 personnes dans un quartier est de Mossoul.
Entre le 16 et le 22 janvier, quelque 56 000 personnes qui vivent dans les quartiers nouvellement accessibles de l’est de Mossoul ont reçu des kits de secours de la part de l’ONU et de ses partenaires.
Les agents humanitaires continuent à évaluer l’accès et une mission en cours dans les quartiers du nord-est de Mossoul devrait fournir des informations sur le degré auquel les explosifs ont contaminé les environs des infrastructures de traitement des eaux.
Afghanistan
La communauté humanitaire a lancé un appel de 550 millions de dollars pour aider les Afghans les plus vulnérables et les plus marginalisés en 2017.
Les interventions stratégiques et vitales s’agissant de la nourriture, des soins de santé, de la nutrition et de l’accès à l’eau et à l’assainissement, devraient viser environ 5,7 millions de personnes, selon le Plan d’aide humanitaire.
Exploitation et abus sexuels
Le Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions, M. Atul Khare, s’est entretenu, vendredi dernier, avec le Représentant permanent du Bhoutan des mains duquel il a reçu, au nom du Secrétaire général, une contribution de 10 000 dollars au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’assistance aux victimes d’exploitation et d’abus sexuels. M. Khare a remercié le Gouvernement du Bhoutan qui démontre son engagement en faveur des victimes. Il a dit que les Nations Unies et les États Membres ont la responsabilité de faire plus pour faire en sorte que la confiance dans les valeurs de l’ONU et de ses institutions ne s’érode pas à cause des actes d’exploitation et d’abus sexuels commis par ceux qui sont là pour protéger les gens.
Cette dernière contribution fait monter à 536 000 dollars la dotation du Fonds qui a été créé l’année dernière. À ce jour, des contributions ont été reçues du Bhoutan, de Chypre, de l’Inde, du Japon et de la Norvège. L’ONU réitère son appel à tous les États Membres pour qu’ils contribuent au Fonds qui vise à apporter une assistance immédiate aux victimes.
Tableau d’honneur
Le Grand-Duché du Luxembourg a payé, aujourd’hui, la totalité de sa contribution au budget ordinaire pour 2017, ce qui porte le nombre des États qui ont fait de même à 14.
Holocauste
Le vernissage de l’exposition « Éducation et mémoire: l’holocauste en Roumanie » ouvre ses portes, aujourd’hui, à 18 heures dans le hall des visiteurs du Siège de l’ONU, à New York.
L’exposition fait partie des manifestations organisées au cours de la semaine dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Le Secrétaire général fera d’ailleurs une déclaration à la manifestation spéciale que l’Assemblée générale a prévue pour vendredi matin.