En cours au Siège de l'ONU

8038e séance – après-midi
CS/12975

Le Conseil de sécurité dresse son bilan mensuel et insiste sur sa responsabilité face aux menaces mondiales et sur ses méthodes de travail

La République populaire démocratique de Corée, la Syrie, le Liban, le Yémen, les questions africaines, les sanctions et le terrorisme international étaient au cœur du bilan du mois d’août que le Conseil de sécurité a dressé aujourd’hui, sous la présidence égyptienne.  Ayant trouvé un accord après plus d’un an de négociations, le Conseil a pu, en outre, examiner ses méthodes de travail révisées.

Le mois d’août a été surtout marqué par un durcissement des sanctions à l’encontre de la République populaire démocratique de Corée et une déclaration présidentielle pour condamner les derniers tirs de missiles balistiques effectués encore récemment.

Selon le représentant de l’Ukraine, la résolution qui a décidé d’appliquer des sanctions supplémentaires à ce pays était inévitable, au regard de la responsabilité du Conseil de sécurité de garantir la reddition de comptes pour les actions contraires aux normes et principes internationaux.  Le dernier lancement de missile vers le Japon qui a donné lieu, hier, à une réaction unanime et ferme du Conseil, illustre bien la gravité de la situation.

Son homologue du Japon s’est félicité de l’unité dont a fait preuve le Conseil et du message clair et fort qu’il a envoyé.  Pour la représentante des États-Unis, les tirs de missiles ont démontré que le Conseil ne doit en aucun cas relâcher la pression sur Pyongyang.  « Si le Conseil n’est pas en mesure de s’entendre sur des sanctions, les États-Unis les imposeront unilatéralement à chaque fois qu’ils l’estimeront nécessaire », a prévenu la délégation.

En dépit des divergences, a observé le représentant de la Fédération de Russie, la majorité des membres du Conseil se sont prononcés en faveur d’une amélioration des régimes de sanctions et contre leur « interprétation arbitraire ».  Maintenant que toutes les options ont été « épuisées », il est inutile de chercher à « étrangler » davantage l’économie nord-coréenne.  Il est au contraire préférable de chercher un règlement politique à la situation actuelle, a préconisé le représentant, suivi par son homologue de l’Italie qui a voulu que l’on évite les effets néfastes des sanctions pour la population.  Le représentant de la Bolivie a rappelé l’obligation de ne recourir à des sanctions qu’en dernier ressort, tandis que son homologue de l’Ukraine soulignait l’importance de la mise en œuvre des sanctions par toutes les parties, sans exception, pour garantir leur efficacité. 

Venant à l’autre question qui lui tient à cœur, le représentant du Japon, en sa qualité de Président du Groupe de travail informel sur les méthodes de travail du Conseil, a présenté le nouveau document que le Conseil vient tout juste d’approuver en modifiant la note présidentielle 507, soit l’aboutissement d’un processus commencé en juillet 2016 sous la présidence du Japon.

Cette nouvelle note, qui se base sur les meilleures pratiques, servira de manuel aux nouveaux membres ainsi qu’à la sélection et à la préparation des présidents des organes subsidiaires, a expliqué le représentant japonais.

La note invite les délégations qui prennent la présidence du Conseil à discuter bien à l’avance du programme de travail mensuel avec les autres membres.  En ce qui concerne les consultations informelles, la note préconise des exposés plus succincts et demande à tout membre qui veut soulever un point au titre des « questions diverses » de prévenir ses collègues au moins un jour à l’avance.

La note encourage par ailleurs les corédacteurs des résolutions et déclarations à tenir au moins une séance de discussions avec tous les autres membres du Conseil, en prévoyant suffisamment de temps pour un bon examen du texte en question avant son approbation informelle.  Tout texte doit être ciblé, succinct et orienté vers l’action.

S’agissant du dialogue avec les États non membres du Conseil et les autres organes de l’ONU, la note souligne pour la première fois l’importance des réunions consultatives conjointes annuelles et des dialogues informels avec le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Sur les missions du Conseil de sécurité, elle met l’accent sur leur intérêt et sur les aspects de leur organisation et de leur suivi.

Les membres du Conseil ont salué l’accord trouvé grâce aux efforts de la délégation du Japon.  Le représentant de l’Italie a plaidé pour plus de transparence autour du renouvellement des mandats des opérations de maintien de la paix, lequel renouvellement doit tenir dûment compte de l’avis des pays fournisseurs de contingents.

Au nom du Groupe africain, le représentant de l’Éthiopie, qui reprendra le flambeau de la présidence pour le mois de septembre, a remercié l’Égypte d’avoir attiré l’attention sur des questions importantes pour son Groupe, qu’il s’agisse de l’examen du rapport final du Groupe d’experts des Nations Unies sur la République démocratique du Congo (RDC) ou de la situation en Guinée-Bissau, en passant par la réunion sur l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5-Sahel.  Le représentant de la Chine a d’ailleurs salué l’unité du Conseil sur les questions africaines.

Son homologue de la Suède s’est félicité de ce que le Conseil ait réussi à se mettre d’accord sur le projet de déclaration présidentielle présenté par sa délégation sur le risque de famine qui pèse sur le Yémen, la Somalie, le Soudan du Sud et le nord du Nigéria.  Comme d’autres membres, il a également exprimé sa gratitude à la présidence égyptienne pour avoir invité les familles des deux experts assassinés en RDC, dont l’un était de nationalité suédoise.  Son homologue du Royaume-Uni a rappelé que le Conseil de sécurité avait insisté sur les dangers que court le personnel humanitaire en République centrafricaine.

Le représentant suédois a aussi déclaré que son pays, en tant que « porte-plumes des questions humanitaires », se tenait prêt à engager une action significative pour améliorer les conditions de vie des Syriens chez eux.  Son homologue du Kazakhstan a espéré que le processus d’Astana porterait encore des fruits pour améliorer la situation humanitaire en Syrie, au moment où le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Stephen O’Brien, quitte ses fonctions.  Il n’a pas oublié la situation catastrophique au Yémen où les civils sont confrontés à la famine, au choléra et à un conflit brutal.

Sur le Liban, la France s’est félicitée du renouvellement du mandat de la FINUL, intervenu aujourd’hui même, « une étape essentielle pour préserver la stabilité du Liban », selon lui.

Au cours du mois écoulé, le Conseil a aussi entendu le premier exposé du nouveau Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Ghassan Salamé, l’occasion pour certains membres du Conseil de soulever la question des migrations. 

Pour ce qui est des questions thématiques, la présidence égyptienne a fait de la lutte contre le terrorisme une priorité, a noté avec satisfaction le délégué de l’Italie, en rappelant la résolution adoptée pour empêcher les terroristes d’acheter des armes.

Le Président du Conseil a souligné en particulier l’importance du débat public d’hier sur la pérennisation de la paix.  Le représentant de l’Uruguay a dit avoir apprécié les visites du Conseil sur le terrain, axées sur la protection des femmes dans les situations de conflit.  Il a d’ailleurs souhaité des séances d’information plus nombreuses sur cette question.

Enfin son homologue de l’Ukraine s’est félicité de la tenue de cette séance récapitulative qui n’avait pas eu lieu depuis le mois de février, lorsque le Conseil était présidé par son pays.

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