Kosovo: le Représentant spécial fait état devant le Conseil de sécurité d’un regain de tensions entre Pristina et Belgrade
Le Conseil de sécurité a examiné, ce matin, la situation au Kosovo, marquée au cours des trois derniers mois par une spirale de tensions entre Pristina et Belgrade et une « rhétorique belliqueuse et menaçante », selon l’évaluation du Représentant spécial du Secrétaire général.
M. Zahir Tanin, qui dirige également la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), a présenté aux membres du Conseil le rapport* trimestriel du Secrétaire général, qui fait état de plusieurs événements expliquant les crispations actuelles, notamment la construction d’un mur de soutènement en face d’un pont de la municipalité de Zvečan/Zveçan, localisé dans l’agglomération de Mitrovica.
« Cette construction a été condamnée avec véhémence par Pristina qui, dans le cadre d’une escalade rhétorique, a exigé la destruction du mur », précise le Secrétaire général dans son rapport. M. Tanin a confirmé aujourd’hui que cet ouvrage avait été détruit, le 5 février dernier, « sans incident notable », à l’issue de négociations, menées « au plus haut niveau », entre les dirigeants de Belgrade et de Pristina et sous les auspices de l’Union européenne.
Par ailleurs, le 4 janvier dernier, le dirigeant du parti d’opposition Alliance pour l’avenir du Kosovo (AAK) et ancien Premier Ministre, Ramush Haradinaj, a été arrêté à Paris par les autorités françaises pour sa participation présumée à des crimes de guerre commis au Kosovo au cours de la période 1998-1999.
Si elle a suscité des réactions de colère de la part de dirigeants politiques albanais du Kosovo et d’une partie de la population, cette arrestation a été saluée, au cours de la séance, par le Président de la Serbie, M. Tomislav Nikolić, pour qui « la réconciliation ne sera possible que si tous les crimes de guerre commis sont jugés ».
Plusieurs membres du Conseil se sont dits en outre préoccupés par l’incident, survenu le 14 janvier dernier, au cours duquel un train en provenance de Belgrade a été empêché d’entrer au Kosovo et à Mitrovica par la police kosovare. Le Président serbe a dénoncé cette initiative, rejetant les arguments selon lesquels le train arborait un « message » affirmant que le Kosovo fait « partie intégrante de la Serbie ».
M. Nikolić a rétorqué qu’il n’existait « aucune décision » des Nations Unies selon laquelle le Kosovo et Mitrovica ne feraient pas partie de la Serbie. « Pour moi, la véritable provocation émane de l’administration provisoire de Pristina qui continue d’affirmer que le Kosovo est un État indépendant », a tranché le Chef d’État.
Mme Vlora Çitaku, du Kosovo, ne l’a pas entendu de cette oreille, affirmant que « la Serbie est l’otage de son passé colonial ». « Ce à quoi nous devons faire face de manière quotidienne de la part de Belgrade est une provocation unilatérale qui n’a d’autre but que de déstabiliser le Kosovo », a-t-elle dénoncé.
La représentante a considéré comme une « perte de temps » de venir tous les trois mois à New York pour discuter de la situation au Kosovo, jugeant inutile de continuer à dépenser des millions de dollars pour maintenir la MINUK, qui « n’a plus lieu d’être » selon elle. Les États-Unis ont d’ailleurs exprimé leur « surprise » devant la demande du Secrétaire général de doter la MINUK de ressources supplémentaires, à l’heure où cette mission devrait plutôt, selon la délégation, s’engager dans une « stratégie de retrait ».
Pour la Fédération de Russie en revanche, la Mission reste un « instrument central de contrôle et de mise en œuvre » de la résolution 1244 (1999), un texte qui ne peut être modifié de façon « unilatérale »: « c’est un tabou politique », a-t-il prévenu, en réaffirmant son attachement à la périodicité de l’examen, par le Conseil de sécurité, de la question de la situation au Kosovo.
La France a au contraire estimé que cette périodicité devait être révisée, compte tenu aussi de la charge de travail en constante augmentation du Conseil: « rien ne justifie le maintien d’exposés trimestriels sur la question du Kosovo, dont la situation n’est nullement comparable à celle des crises pour lesquelles l’engagement du Conseil est essentiel », a souligné la délégation.
Elle a notamment été rejointe par les États-Unis et le Royaume-Uni, la délégation britannique exprimant sa lassitude devant « des déclarations longues et improductives ».
Pour la France, l’avenir du Kosovo ne se joue désormais plus « prioritairement » au sein du Conseil de sécurité, « mais bien dans le cadre du dialogue politique entre Belgrade et Pristina mené sous les auspices de l’Union européenne ». Un point de vue que n’a pas partagé le représentant russe, qui a blâmé la médiation de l’Union européenne, l’accusant de ne pas exercer de pression suffisante sur le Kosovo pour qu’il s’acquitte de ses obligations.
« Il faut créer l’association/communauté des municipalités à majorité serbe du Kosovo, qui constitue un aspect essentiel des Accords de Bruxelles », a martelé la délégation russe, en reprenant à son compte une des doléances du Président de la Serbie. Une nécessité également reconnue par le Japon, le Sénégal, l’Égypte et le Sénégal.
Conscient des tensions récentes, le Représentant spécial a toutefois estimé que la « relance » du dialogue au plus haut niveau semble témoigner d’une volonté de rétablissement de la confiance entre les parties.
Il n’y a pas d’alternative, a conclu M. Tanin, en rappelant que les « prescriptions » de la communauté internationale ont valeur d’« impératifs catégoriques ». Le Chef de la MINUK a donc appelé Belgrade et Pristina à faire preuve de « leadership courageux » pour garantir le succès de la normalisation de leurs relations.
* S/2017/95/Rev.1
RÉSOLUTIONS 1160 (1998), 1199 (1998), 1203 (1998), 1239 (1999) ET 1244 (1999) DU CONSEIL DE SÉCURITÉ
Rapport du Secrétaire général sur la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (S/2017/95/Rev.1)
Déclarations
M. ZAHIR TANIN, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), a déclaré que les mois écoulés avaient été marqués par des progrès irréguliers et, surtout, par une exacerbation des tensions entre Belgrade et Pristina, notamment une série de décisions suivies de réactions réciproques, qui se sont parfois accompagnées d’une « rhétorique belliqueuse et menaçante ».
Au cours de ses récentes discussions entre les deux parties, chacune lui a exprimé des divergences de vues quant aux raisons pour lesquelles leurs relations se sont détériorées, s’accusant mutuellement de « provocations délibérées ». Une série d’événements, détaillés dans le rapport du Secrétaire général, ont alimenté la méfiance au point de réduire l’espace nécessaire pour un dialogue productif, et de donner lieu à un retour de l’instabilité et de la confrontation, a expliqué le haut fonctionnaire.
Début février, les dirigeants de Belgrade et Pristina se sont finalement réunis au plus haut niveau politique à Bruxelles, sous les auspices de la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. À l’issue de cette entrevue, le maire de Mitrovica-Nord et le Ministre de l’environnement et de la planification ont signé un accord pour démanteler le mur précédemment construit dans le cadre du projet de rénovation de la partie nord du pont de Mitrovica. Il a été détruit le 5 février dernier, sans incident notable, a confirmé M. Tanin. Depuis, un nouvel accord a été conclu, répondant aux attentes de toutes les parties prenantes.
Plus récemment, Pristina a renouvelé ses appels à la transformation des Forces de sécurité du Kosovo en Forces armées du Kosovo, y compris dans le cadre d’une résolution de l’Assemblée du Kosovo. Cette initiative continue de se heurter à l’opposition des Serbes du Kosovo et de Belgrade.
Les conséquences des tensions récentes continuent de se faire ressentir dans la méfiance mutuelle entre Serbes du Kosovo et Albanais, a reconnu le Représentant spécial. Cependant, la relance du dialogue de haut niveau semble témoigner d’une volonté de rétablir la confiance entre les parties, ce qu’illustrent également les discussions autour de la mise en œuvre de l’association/communauté des municipalités à majorité serbe du Kosovo.
Il n’y a pas d’alternative au dialogue, a tranché M. Tanin, en expliquant que les « prescriptions » de la communauté internationale relevaient d’« impératifs catégoriques » et en souhaitant que le Conseil de sécurité contraigne les dirigeants du pays à respecter leurs engagements respectifs.
Au cours de la période à l’examen, a-t-il poursuivi, les institutions du Kosovo ont continué de faire face à des défis colossaux, comme les luttes politiques internes entre Gouvernement et opposition et au sein du Gouvernement lui-même, souvent alimentées par l’approche de cycles électoraux.
De son côté, Belgrade est également engagée dans une campagne politique en vue de l’élection présidentielle prévue en avril. M. Tanin a donc appelé les deux parties à faire preuve de « leadership courageux » pour garantir le succès de la normalisation entre Belgrade et Pristina.
Il s’est ensuite félicité de l’annonce faite tout récemment de réfléchir à l’établissement d’une commission vérité et réconciliation en vue d’ouvrir un « dialogue intercommunautaire » au Kosovo.
Le Représentant spécial a souligné par ailleurs la nécessité de répondre à la question du chômage ainsi qu’au rétablissement de l’état de droit et à la lutte contre la corruption au Kosovo, qui est par ailleurs exposé à l’extrémisme violent et à la radicalisation religieuse.
Il a dit en conclusion que les réponses et l’engagement coordonnés à l’œuvre au cours de la récente période de regain de tensions avaient confirmé une fois de plus l’importance d’une présence internationale pour le maintien de la paix et de la stabilité au Kosovo.
Après avoir rappelé que la semaine dernière, le Secrétaire général en personne avait souligné l’importance d’une stabilité durable dans les Balkans occidentaux, M. Tanin a ajouté que toute tension ou crise potentielle entre Belgrade et Pristina ne pouvait être envisagée séparément des défis auxquels l’ensemble de la région fait face.
M. TOMISLAV NIKOLIĆ, Président de la Serbie, a souligné l’importance pour le Conseil de tenir des séances trimestrielles consacrées à ce point de l’ordre du jour. Ces réunions contribuent à la transparence et constituent le seul moyen de créer les conditions pour une mise en œuvre efficace du mandat de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) au Kosovo et à Mitrovica, a –t-il dit.
Il a insisté sur la détermination de son pays à régler toutes les questions en suspens par le dialogue dans un cadre neutre afin de stabiliser la province du sud de la Serbie et garantir la souveraineté de la Serbie. Il a mis en garde contre la possible formation d’une armée du Kosovo qui constituerait une violation grave de la résolution 1244 (1999) et serait un facteur de déstabilisation régionale.
Dans le cadre du dialogue avec Pristina, le Président serbe a indiqué que son pays avait toujours veillé à avancer des propositions constructives et cultivé un esprit de compromis. L’autre partie n’a pas adopté une approche similaire, ce qui a entravé la mise en œuvre de certains engagements, même si certains résultats ont été atteints, a déclaré M. Nikolić.
« La Serbie est fermement engagée en faveur de la préservation de la paix et la mise en place de conditions permettant de garantir la sécurité et les droits des habitants du Kosovo et de Mitrovica. » Il a rappelé que 200 000 personnes déplacées vivaient dans le centre de la Serbie, sans aucun espoir de retourner dans leurs foyers.
Il a dénoncé les actions agressives de Pristina, parmi lesquelles l’interdiction de manuels scolaires en langue serbe, les attaques continues contre les Serbes et leurs propriétés et la tentative illicite de s’approprier le complexe chimique de Trepča. Le dernier exemple a été d’empêcher un train venant de Belgrade d’entrer au Kosovo et à Mitrovica, a-t-il déploré. Il a indiqué que l’initiative de cette opération ferroviaire avait été prise non pas par des hommes politiques, mais par les étudiants de la seule université de Kosovo et de Mitrovica dont les cours sont en serbe.
Les menaces opposées à cette opération ont violé l’esprit de dialogue, a dit le Président. À ceux qui ont avancé que ce train portait un message selon lequel le Kosovo faisait partie intégrante de la Serbie, M. Nikolić a affirmé qu’il n’y avait aucune décision des Nations Unies selon laquelle Kosovo et Mitrovica ne feraient pas partie de la Serbie. « Pour moi, la véritable provocation émane des représentants de l’administration provisoire de Pristina qui continuent d’affirmer que le Kosovo est un État indépendant. »
Il a également dénoncé le déploiement d’unités de police « ethniquement pures » dans le nord du Kosovo et de Mitrovica qui abritent une large population serbe.
Le Président a regretté que l’association/communauté des municipalités à majorité serbe du Kosovo n’ait pas encore été mise en place et appelé la communauté internationale et l’Union européenne à parler d’une voix unie sur cette question cruciale pour les Serbes. Cette communauté est un préalable pour une vie normalisée pour les Serbes de la province et permet de garantir leurs droits, a-t-il estimé, avant de souhaiter que le Secrétaire général consacre plus de place à cette question dans son rapport. « Les accords ne peuvent pas et ne doivent pas restés lettre morte. »
Le Président serbe a affirmé que cette communauté, prévue il y a quatre ans, devait être mise en place afin de prévenir une détérioration de la confiance. « Tout autre résultat aurait pour effet de saper les accords agréés et de priver de sens le dialogue entre Belgrade et Pristina. »
M. Nikolić a dénoncé les violences commises contre les Serbes et les non-Albanais et les tentatives visant à éradiquer toute trace de l’existence, de la culture et de la religion des Serbes à Pristina. La communauté internationale doit s’opposer au nettoyage ethnique des Serbes symboliquement matérialisé par les déprédations commises contre l’Église du Christ Sauveur à Pristina, a-t-il affirmé.
Le Président a également déclaré que la réconciliation ne sera possible que si tous les crimes de guerre commis sont jugés, y compris ceux que Ramush Haradinaj, « l’un des commandants de la soi-disant Armée de libération du Kosovo terroriste », est suspecté d’avoir commis.
« Entre le 1er octobre 2016 et le 31 janvier 2017, plus de 30 attaques à motif ethnique ont été perpétrées contre les Serbes et les non-Albanais », a-t-il dit, ajoutant que des Serbes avaient été empêchés de se rendre dans leurs églises lors de Noël. « Si vous ne faites rien, vous envoyez un message d’approbation de la position de Pristina selon laquelle les Serbes sont indésirables. »
Le Président a indiqué que les conditions n’étaient pas réunies pour un retour des personnes déplacées. Il a demandé que les droits des minorités soient plus largement abordés dans les rapports du Secrétaire général, les violations de ces droits étant systématiques au Kosovo et à Mitrovica. « Aussi longtemps que les autorités de Pristina pourront conduire leurs desseins sans être inquiétées et refuser de mettre en œuvre les Accords de Bruxelles, la vie d’un homme au sein d’une communauté multiethnique ne sera pas possible. » M. Nikolić a également insisté sur la montée très nette de l’extrémisme religieux dans la province.
Appelant de nouveau au dialogue pour résoudre les questions en suspens, le Président serbe a jugé, à ce titre, préjudiciables les actions unilatérales prises par Pristina, avec l’accord de certaines grandes puissances. Les efforts visant à rejoindre l’UNESCO, Interpol et d’autres organisations internationales ne peuvent que saper le dialogue, a estimé M. Nikolić.
Rappelant le caractère historiquement serbe du Kosovo et de Mitrovica, il a noté que certains pays avaient reconnu le Kosovo, n’obéissant qu’à leurs intérêts. Mais plus de 70% de l’humanité ne partage pas ce point de vue, a-t-il dit. « La Serbie ne reconnaîtra pas le Kosovo, peu importe ce qui pourrait nous être offert en échange et les pressions que nous pourrions subir. »
En conclusion, le Président de la Serbie a appelé les États qui n’ont pas reconnu l’indépendance unilatéralement déclarée du Kosovo à résister aux « pressions honteuses des puissants », tout en exhortant les États qui l’ont fait à revoir leur position.
Mme VLORA ÇITAKU, du Kosovo, a déclaré que le Kosovo avait commémoré il y a 10 jours le neuvième anniversaire de son indépendance et que cet événement avait été l’occasion pour les Kosovars de se rappeler les souffrances endurées. Elle a cité des années de discrimination, d’exclusion, de tueries, de viols et de déportations qui n’ont pas empêché les Kosovars de poursuivre leur destin.
Mme Çitaku a estimé perdre du temps à venir tous les trois mois à New York pour discuter de la situation au Kosovo en jugeant inutile de continuer à dépenser des millions de dollars pour maintenir la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), qui, selon elle, « n’a plus lieu d’être ».
Elle a indiqué, au sujet de l’incident de la ville de Gjakova, que le rapport oubliait de mentionner que, durant 1998 et 1999, 1 665 civils, soit 13% de la population de la ville, avaient été tués. « Dans le village de Mejë, 373 civils ont été tués en moins d’une heure », a-t-elle souligné, avant de citer aussi 3 000 femmes violées, des centaines de disparus et la destruction d’écoles et de sites religieux.
« Malgré cela, la maire de Gjakova, Mme Mimoza Kusari, a travaillé dur pour accommoder les communautés minoritaires et a investi dans la reconstruction de l’église orthodoxe », a insisté Mme Çitaku.
Réagissant à une déclaration d’un représentant de la Serbie, qui avait qualifié le Kosovo de « monde parallèle », Mme Çitaku a déclaré que ce qui se passait dans le « monde réel » était que le Kosovo était un pays libre, indépendant et souverain reconnu par la majorité des États Membres, dont le Bangladesh depuis aujourd’hui.
Elle a ajouté que le Kosovo était aujourd’hui membre de 50 organisations internationales et était sur la voie de l’adhésion à l’Union européenne. Mme Çitaku a affirmé que la Cour internationale de Justice (CIJ) avait estimé que la déclaration d’indépendance du Kosovo n’était pas en contradiction avec le droit international en soulignant que « les États existent pour les populations et pas le contraire ».
Elle a estimé que la Serbie était l’otage de son passé colonial. « Ce à quoi nous devons faire face d’une manière quotidienne de la part de la Serbie, est une provocation unilatérale qui n’a d’autre but que de déstabiliser le Kosovo », a-t-elle déclaré. Elle a appelé les Serbes du Kosovo à ne pas devenir les otages du jeu de la Serbie.
Enfin, Mme Çitaku a affirmé que pour faire la paix, l’absence de guerre n’était pas suffisante. Elle a appelé au dialogue et à la réconciliation, mais jamais à la soumission du Kosovo.
M. VLADIMIR K. SAFRONKOV (Fédération de Russie) a partagé les préoccupations du Président de la Serbie, affirmant que de nombreux problèmes persistaient au Kosovo. Selon lui, le rapport du Secrétaire général et l’intervention de son Représentant spécial devant le Conseil aujourd’hui illustrent le « fossé » persistant entre les parties, notamment en ce qui concerne les garanties relatives aux droits des Serbes.
Le représentant a blâmé la médiation de l’Union européenne, qui n’exercerait pas une pression suffisante sur le Kosovo pour qu’il s’acquitte de ses obligations. « Il faut créer l’association/communauté des municipalités à majorité serbe du Kosovo », qui constitue un aspect essentiel des accords conclus dans le cadre du dialogue facilité par l’Union européenne, a rappelé la délégation, en se désolant du manque de progrès en ce domaine.
De même, elle a jugé inacceptable l’absence de réaction face aux tentatives supposées de Pristina de se saisir de biens appartenant aux Serbes, dont un complexe minier et des centrales électriques.
« À chaque fois, ce sont au contraire les Serbes qui se retrouvent sous pression », a dénoncé la Fédération de Russie. Pourtant, a-t-elle rappelé, le 5 février dernier, Belgrade, conformément aux obligations, a commencé à détruire le mur de soutènement construit en face du pont de Mitrovica et a attribué au Kosovo un indicatif téléphonique reconnu par l’Union internationale des télécommunications.
Après avoir déploré un certain nombre d’incidents qui attesteraient de violations des droits des Serbes, le représentant a fustigé l’inefficacité du dialogue en cours, qui serait remis en cause par le « double jeu » de certains pays, qui encourageraient d’autres États à suivre l’exemple de Pristina, notamment en adhérant à l’Union européenne ou à l’UNESCO.
En revanche, les forces de l’ordre du Kosovo ne réagissent pas lorsque des Serbes sont victimes d’incidents. Il a toutefois pris note de la condamnation de l’ancien commandant en chef de l’Armée de libération du Kosovo, Sylejman Selimi.
La Fédération de Russie a par ailleurs déclaré qu’il est « inacceptable » de créer des forces armées du Kosovo sur ce territoire, une décision qui contreviendrait selon elle à la lettre de la résolution 1244 (1999), qui prévoit seulement une présence militaire internationale.
Son représentant a déploré le manque d’efficacité de la Force de paix au Kosovo (KFOR). Il s’est également déclaré préoccupé par le refus systématique des autorités kosovares de délivrer un permis de construire pour rebâtir l’église orthodoxe serbe Saint-Nicolas, située dans le monastère des Saints-Archanges à Prizren.
En outre, a relevé le délégué russe, le Kosovo serait le foyer d’une radicalisation religieuse et d’un recrutement de combattants par des organisations terroristes. Il n’y a aucune raison, a-t-il estimé, de changer la périodicité de l’examen par le Conseil de sécurité de la question de la situation au Kosovo.
Pour sa délégation, la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) reste un instrument central de contrôle et de mise en œuvre la résolution 1244 (1999), un texte qui ne peut être modifié de façon « unilatérale »: « c’est un tabou politique », a-t-il tranché.
M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay) a rappelé que l’un des principes les plus importants aux yeux de sa délégation était le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États, réaffirmant l’importance de la résolution 1244 (1999) adoptée par le Conseil de sécurité.
Il s’est ensuite dit préoccupé par les informations contenues dans le rapport du Secrétaire général, selon lequel les tensions entre Pristina et Belgrade avaient atteint un niveau inquiétant au cours des trois derniers mois. Pour le représentant, il est nécessaire de jeter les « bases de l’avenir » et de régler toutes les questions en suspens, y compris celles des droits de l’homme, de la réconciliation et du retour de toutes les personnes déplacées, sans oublier le sort des migrants et des réfugiés qui transitent par le Kosovo.
En conclusion, M. Rosselli a salué la campagne lancée par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour protéger la presse au Kosovo et mettre un terme à l’insécurité des journalistes et à l’impunité contre les auteurs de violations.
M. INIGO LAMBERTINI (Italie) a dit que les relations entre Belgrade et Pristina avaient un impact crucial sur l’équilibre régional. Il a estimé que la route vers l’Union européenne était la clef d’une paix, d’une stabilité et d’une prospérité durables dans les Balkans occidentaux et était naturellement liée au processus de dialogue facilité par l’Union européenne.
Il s’est félicité de l’entrée en vigueur de l’Accord de stabilisation et d’association avec l’Union européenne, en estimant que l’urgence pour Pristina était de lutter contre la corruption, le crime organisé et de ratifier l’accord de frontière avec le Monténégro.
Notant l’importance d’une démocratie fonctionnelle pour parvenir à une réelle réconciliation, le représentant de l’Italie s’est félicité des progrès accomplis avec l’assistance de la Mission État de droit menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX) dans le domaine de l’état de droit et du secteur de la justice.
À cet égard, il a notamment espéré que les chambres spécialisées pour le Kosovo, autorisées depuis le 1er janvier 2017 à instruire des affaires depuis les Pays-Bas sur les crimes qui auraient été commis au Kosovo entre le 1er janvier 1998 et le 31 décembre 2000, seraient bientôt pleinement opérationnelles.
Il a souligné le rôle déterminant de l’Union européenne dans la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina, avant d’appeler à faciliter l’intégration des Balkans occidentaux afin de les rapprocher de l’Europe.
Il a précisé qu’en tant que président du processus de Berlin en 2017, qui culminera avec le Sommet sur les Balkans occidentaux à Trieste le 12 juillet, l’Italie mettra l’accent sur la croissance économique, les infrastructures l’interconnectivité, l’innovation, la jeunesse et l’état de droit.
M. CHRISTOPHER KLEIN (États-Unis) a loué les efforts du Kosovo visant à la création d’institutions multiethniques. Il a dit sa surprise devant la demande contenue dans le rapport à l’examen pour doter la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) de ressources supplémentaires. La Mission dispose de trop de ressources et de personnel par rapport à ses fonctions, a-t-il affirmé.
Il a invité la Mission à restituer les ressources non utilisées au Secrétariat plutôt que de s’engager dans des projets superflus. L’heure est venue de réduire la structure de la Mission, laquelle doit amorcer une stratégie de retrait, a-t-il estimé.
Il a déclaré que les dernières frictions montraient la nécessité pour Belgrade et Pristina de normaliser leurs relations. Il a affirmé qu’un Kosovo indépendant était un élément de stabilisation dans la région et souhaité que le Kosovo devienne un membre à part entière de l’ONU. Il a également exhorté les États qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître le Kosovo.
Enfin, le représentant des États-Unis a demandé que la périodicité des rapports consacrés au Kosovo soit allongée de trois à six mois. Cela allégera la charge de travail du Conseil qui a des tâches bien plus urgentes à accomplir, a-t-il conclu.
M. STEPHEN HICKEY (Royaume-Uni) a appuyé la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina. Il a salué les développements positifs récents, tels que l’attribution d’un préfixe téléphonique pour le Kosovo. Mais beaucoup reste à faire, a-t-il dit, en se disant préoccupé par les tensions entre Pristina et Belgrade, dont l’incident du train.
Il a affirmé que les visées nationalistes des uns et des autres obéissant à des intérêts de court terme empêchaient de voir les questions les plus cruciales, telles que la mise en œuvre des Accords de Bruxelles. Aujourd’hui, nous avons été les témoins d’une autre séance du Conseil marquée par des déclarations longues et improductives, a-t-il dit. En conséquence, le délégué a demandé une réduction du nombre des séances et des rapports consacrés à cette question.
Enfin, il a souhaité une réduction de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) et invité le Secrétariat à enfin inclure dans son rapport des recommandations pour parvenir à cet objectif.
M. BARLYBAY SADYKOV (Kazakhstan) a déclaré que la question du dialogue entre Belgrade et Pristina revêt une importance capitale, en ce qui concerne entre autres l’établissement d’un système judiciaire, le respect de l’état de droit et l’épanouissement de la société civile. Le représentant a également plaidé pour le renforcement des droits de l’homme, avant de se dire d’avis que le patrimoine culturel très riche du Kosovo doit être protégé.
M. YOSHIFUMI OKAMURA (Japon) s’est inquiété des tensions accrues entre Belgrade et Pristina, en se préoccupant aussi de l’extrémisme violent, de la radicalisation et du terrorisme qui constituent toujours une menace, non seulement pour le Kosovo, mais aussi pour l’ensemble de la région. Néanmoins, notant que les risques et l’intensité de la violence sont bien moindres au Kosovo que dans les autres régions qui accueillent une opération de maintien de la paix, le représentant du Japon a appelé, au nom de l’efficacité du Conseil de sécurité, à ne tenir qu’une réunion sur le Kosovo par semestre.
Regrettant que l’on ne saisisse pas davantage les opportunités de développement du Kosovo, il a indiqué que les mines de Trepča constituent la plus importante source de ressources naturelles du Kosovo. Il a précisé qu’une société japonaise, installée à Mitrovica en 2013, produit aujourd’hui 8 tonnes de champignons par jour qui sont exportées dans 20 pays européens ainsi qu’en Amérique du nord. M. Okamura a également mis l’accent sur les ressources touristiques du Kosovo grâce à ses chutes d’eau et ses sources d’eau thermale chaude.
Notant que le principal obstacle au développement est aujourd’hui la réconciliation entre les communautés, le représentant du Japon a appelé à accélérer le processus de réconciliation, « avant que le souvenir des temps radieux ne soit perdu ». Il a exhorté les deux parties à faire des efforts en faveur de la tolérance et de la réconciliation, y compris par la création de l’association/communauté des municipalités à majorité serbe du Kosovo, qui constitue un aspect essentiel des accords conclus dans le cadre du dialogue facilité par l’Union européenne.
M. ZAEL ALEXIS FERNÁNDEZ RIVERA (Bolivie) a demandé le plein respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Serbie et la mise en œuvre intégrale de la résolution 1244 (1999). Les parties doivent promouvoir le dialogue et faire montre de volonté politique afin de parvenir à une stabilité durable, a-t-il affirmé.
S’il a salué certains développements positifs récents comme l’accord sur les télécommunications, le délégué s’est dit très préoccupé par le nombre croissant d’éléments extrémistes appuyant Daech au Kosovo. Les efforts des organisations régionales doivent viser à remédier à ce fléau, qui est une véritable menace pour la stabilité régionale, a-t-il déclaré. Enfin, le délégué de la Bolivie a pris note du travail de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK).
M. SEIF ALLA YOUSSEF KANDEEL (Égypte) s’est félicité des progrès accomplis au Kosovo sur les plans social et économique, avant de se dire préoccupé par les tensions résurgentes entre les deux parties. Il a donc encouragé celles-ci à s’abstenir de toute mesure unilatérale susceptible d’exacerber les tensions, exhortant les autorités de Belgrade et de Pristina à reprendre le dialogue sous les auspices de l’Union européenne pour établir un « socle commun » et régler les questions en suspens. Si le domaine des télécommunications a enregistré des avancées notables ces derniers mois, la création de l’association/communauté des municipalités à majorité serbe du Kosovo est toujours dans l’impasse, a regretté M. Kandeel. Le délégué a, en conclusion, réitéré la nécessité pour le Parlement du Kosovo d’adopter un accord sur la délimitation de la frontière avec le Monténégro.
Mme ANNE GUEGUEN MOHSEN (France) a dit une nouvelle fois la volonté de la France d’une révision du rythme d’examen par le Conseil de sécurité de la situation au Kosovo. Alors que le Conseil de sécurité fait face à une charge de travail en constante augmentation, rien ne justifie le maintien d’exposés trimestriels sur la question du Kosovo, dont la situation n’est nullement comparable à celle des crises pour lesquelles l’engagement du Conseil est essentiel, a-t-elle insisté.
La représentante de la France a estimé que l’avenir du Kosovo ne se jouait désormais plus prioritairement au sein du Conseil de sécurité, mais bien dans le cadre du dialogue politique entre Belgrade et Pristina mené sous les auspices de l’Union européenne.
Mme Gueguen Mohsen a exhorté les deux parties à faire des efforts en matière de réconciliation en mettant en œuvre tous les accords conclus notamment la création de l’association/communauté des municipalités à majorité serbe du Kosovo, qui constitue un aspect essentiel des accords conclus dans le cadre du dialogue facilité par l’Union européenne.
Par ailleurs, la représentante de la France a estimé que les efforts engagés pour la consolidation de l’état de droit au Kosovo doivent demeurer une priorité. Elle a aussi précisé que la France continuerait d’apporter son soutien aux efforts entrepris par les autorités kosovares en faveur de la reconnaissance internationale de leur État.
En outre, elle a ajouté que l’action en cours en France à l’encontre de Ramush Haradinaj relevait de procédures judiciaires enclenchées sur la base d’une demande d’arrestation provisoire diffusée par INTERPOL.
Mme MAHLET HAILU GUADEY (Éthiopie) a réaffirmé son soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Serbie, à la résolution pacifique de toutes les questions importantes et au strict respect et la mise en œuvre des Accords de Bruxelles. Elle a souligné que la résolution 1244 (1999) restait un cadre important pour une solution sur la question du Kosovo à travers le dialogue et la négociation.
Elle a salué les progrès accomplis dans le cadre de la mise en œuvre des Accords facilités par l’Union européenne entre Belgrade et Pristina, spécifiquement dans les domaines de l’intégration du système judiciaire, de la liberté de mouvement et dans la sphère des télécommunications.
La représentante a insisté sur la mise en œuvre, par les parties, des Accords qu’elles ont dûment signés, en vue de promouvoir une paix durable et la stabilité du Kosovo et de la région, ainsi que dans la perspective du renforcement de la confiance et de la normalisation de leurs relations.
Elle s’est dite préoccupée par les rapports qui font état de tensions politiques entre Belgrade et Pristina et de relations tendues entre la coalition au Gouvernement au Kosovo et l’opposition, d’une part, et au sein même du Gouvernement, d’autre part. Elle a également souhaité qu’une attention particulière soit accordée au fléau des combattants terroristes étrangers originaires du Kosovo, ainsi qu’aux menaces d’attentats au Kosovo.
M. CARL SKAU (Suède) s’est dit préoccupé par le regain des tensions entre le Kosovo et la Serbie, avant d’appeler les parties à faire preuve de retenue et à s’abstenir de toute rhétorique incendiaire et action provocatrice. Les efforts doivent tendre à la normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie dans le contexte du processus d’accession à l’Union européenne, a-t-il dit.
Il a expliqué qu’en concrétisant cette perspective européenne le Kosovo et la Serbie pouvaient façonner un avenir de stabilité et de prospérité pour leurs peuples. Il est essentiel que la question du statut du Kosovo n’entrave pas sa progression sur la voie européenne et n’empêche pas que le Kosovo devienne membre d’organisations internationales, a-t-il déclaré.
Enfin, le représentant de la Suède a affirmé que son pays était prêt à s’engager dans les discussions relatives à l’avenir de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK).
M. FODÉ SECK (Sénégal) a rappelé que, la semaine dernière, le Secrétaire général avait souligné à quel point les conflits dit « gelés » constituent des menaces à la paix et à la sécurité internationales. Il s’est donc dit préoccupé par le regain de tensions entre Pristina et Belgrade, encourageant les acteurs politiques kosovars et serbes à œuvrer à la promotion du dialogue. Le représentant a en outre demandé aux partenaires ayant une influence sur les parties de l’exercer.
Les récents développements, notamment la lenteur de la mise en place de l’association/communauté des municipalités à majorité serbe du Kosovo; l’arrestation à Paris, le 4 janvier dernier, du dirigeant du parti d’opposition Alliance pour l’avenir du Kosovo (AAK) et ancien Premier Ministre, Ramush Haradinaj; et l’incident diplomatique relatif au premier train à emprunter la nouvelle ligne ferroviaire reliant Belgrade à Mitrovica-Nord soulignent la nécessité pour ce Conseil de continuer de se saisir de la question du Kosovo.
Pour le Sénégal également, un tribunal spécial doit être établi pour juger des crimes commis pendant la guerre au Kosovo. Des efforts sont nécessaires dans le domaine des droits de l’homme, a ajouté M. Seck.
M. LIU YONG (Chine) a dit que son pays respectait la souveraineté de la Serbie et comprenait ses préoccupations légitimes vis-à-vis de la question du Kosovo. Il a affirmé que la résolution 1244 (1999) demeurait le fondement juridique de tout règlement de cette question, soulignant l’importance d’aboutir à une solution acceptable par tous.
La situation actuelle reste calme, mais des questions sous-jacentes subsistent, a-t-il noté. Le délégué a appelé les parties à mettre en œuvre les Accords de Bruxelles et à renforcer la confiance. La réconciliation nationale est la pierre angulaire des efforts visant à résoudre la question du Kosovo, a-t-il dit.
Enfin, il a indiqué que le Conseil devait rester saisi de cette question et souhaité que la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), La Mission État de droit menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX) et la Force de paix au Kosovo (KFOR) améliorent leur coopération.
M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a appelé les dirigeants politiques de Belgrade et de Pristina à travailler activement pour éviter la provocation, la confrontation et l’escalade du conflit. Il est important que dans un esprit de retenue et de responsabilité, les deux parties mettent de côté leurs ambitions politiques et se consacrent à faire des progrès dans la mise en œuvre des engagements pris qui pourraient profiter aux populations de cette région et améliorer leur perspective européenne.
L’Ukraine, a dit son représentant, continue de soutenir l’important rôle joué par la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la Mission État de droit menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX) et la Force internationale de sécurité au Kosovo (KFOR) à laquelle des Casques bleus ukrainiens participent pour préserver la paix et la stabilité au Kosovo.
M. Yelchenko a estimé que dans le même temps, à l’instar des autres délégations, il était temps d’examiner la fréquence des rapports périodiques de la MINUK. Ce serait plus approprié d’adopter une approche plus flexible.
La résolution 1244 (1999) prie le Secrétaire général d’établir un rapport à un intervalle régulier sans en préciser la fréquence. Le Conseil pourrait convenir d’avoir des rapports réguliers deux fois par an avec une option de rapports ponctuels qui pourraient être exigés par la situation sur le terrain, a-t-il suggéré.