Conf170403-CS

Madame Nikki Haley, des États-Unis, présente le programme de travail mensuel du Conseil de sécurité et définit les grandes lignes d’action de son pays

Pour sa première conférence de presse en sa qualité de Présidente du Conseil de sécurité, Mme Nikki Haley, Représentante permanente des États-Unis auprès des Nations Unies, a présenté à la presse, cet après-midi, le programme de travail de l’organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales pour avril 2017, lequel sera dominé par deux thématiques: la réforme du maintien de la paix et la protection des droits de l’homme, dans un souci de « transparence » attesté par la quasi-absence de consultations à huis clos ce mois-ci.

« Les événements déchirants qui se sont produits aujourd’hui à Saint-Pétersbourg, en Fédération de Russie, nous rappellent à quel point ce que nous faisons au Conseil de sécurité et aux Nations Unies est important », a déclaré, en identifiant le terrorisme comme une priorité, Mme Haley, qui, lors de sa conférence de presse, s’est longuement exprimée en sa qualité nationale.

Le 6 avril prochain, a-t-elle poursuivi devant une salle comble, le Conseil tiendra une séance d’information publique consacrée au maintien de la paix, la Présidente affirmant qu’il existe « un consensus » parmi ses membres quant à la nécessité de rendre les opérations de l’ONU plus efficaces et davantage centrées sur les besoins des populations civiles et la recherche de solutions politiques aux conflits, et de s’assurer de la viabilité des mandats et du degré de coopération démontré par les pays hôtes.

« Le renouvellement du mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), vendredi dernier, illustre exactement ce que nous essayons de faire.  Pour nous, il s’agissait d’opérer un retour au mandat, de déterminer si la Mission s’en acquitte et de faire un meilleur usage des ressources à sa disposition », a expliqué Mme Nikki Haley, en rappelant que les Casques bleus doivent protéger les civils, et non rester « dans leurs casernes ».

Toujours au nom de l’Administration américaine, elle a également dit s’être entretenue avec le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, des moyens de tenir pour responsables de leurs actes les « soldats de la paix » qui se sont rendus coupables de violences sexuelles dans leur zone de déploiement, en s’appuyant sur une « procédure de rapport », qui permettrait également d’« exclure » les pays contributeurs de troupes qui ne sont pas « bénéfiques » au maintien de la paix.

S’agissant de la question des droits de l’homme, Mme Haley a annoncé que sa délégation comptait organiser, le 18 avril, un débat à ce sujet, en dépit de la réticence affichée par certains membres du Conseil, qu’elle espère cependant rallier à sa proposition dans les jours prochains.

Répondant à une question, également en sa qualité nationale, elle a contesté l’hypothèse selon laquelle les droits de l’homme étaient négligés par l’administration Trump.

Autre temps fort du programme d’avril, la venue, le 28 avril, du Secrétaire d’État américain, M. Rex Tillerson, qui présidera une séance d’information publique au niveau ministériel consacrée à la non-prolifération dans la péninsule coréenne.  

Alors que les intentions de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) font planer une menace sur la région, la Présidente du Conseil a dit que c’était le souhait de son administration de voir la Chine s’impliquer davantage, en prenant les sanctions nécessaires vis-à-vis de Pyongyang.

Quant au débat public sur la situation au Moyen-Orient prévu le 20, Mme Haley a assuré qu’il ne serait pas « particulièrement » centré sur le conflit israélo-palestinien, mais sur des questions insuffisamment prises en considération jusqu’à présent, comme le « soutien au terrorisme par la République islamique d’Iran, le Gouvernement syrien, le Hezbollah et le Liban ». 

En sa qualité nationale, elle a exprimé son hostilité quant au fait de prendre des « mesures additionnelles visant Israël » jusqu’à la reprise des négociations directes entre les parties.

Avec pas moins de 11 séances d’information publique, dont 10 qui ne seront pas suivies de consultations, les membres du Conseil auront l’opportunité de prendre position sur les différentes questions à son ordre du jour en toute transparence, conformément au souhait revendiqué aujourd’hui même par la Présidente auprès des médias.

Ce format sera dominé par l’examen d’un certain nombre de situations en Afrique: l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) dès demain; la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) (le 6); la région des Grands Lacs (le 12); la Somalie et l’Érythrée (le 13); la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) (le 19); et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) (le 25).

Partisane d’un « changement de culture » à l’ONU, et déterminée à « briser des habitudes », Mme Haley a toutefois assuré que ce sentiment était partagé par de nombreux États Membres avec lesquels elle s’est entretenue depuis son arrivée.  Selon elle, « il n’y a rien que l’Organisation puisse faire » une fois que les réformes nécessaires auront été engagées.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.