Promotion de la femme: la Troisième Commission insiste sur les violences faites aux femmes et les inégalités Nord-Sud ou entre zones urbaines et rurales
La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a poursuivi aujourd’hui son examen de la question de la promotion de la femme. Au cours des discussions, les violences faites aux femmes sont revenues à de multiples reprises, notamment dans le cadre des migrations ou des zones de conflit, où la violence est encore plus exacerbée.
Les chiffres des violences à l’encontre des femmes sont sans appel: une femme sur trois a subi des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie, a rappelé la représentante de Monaco, qui a précisé que -là encore, les statistiques le démontrent- ce sont souvent des proches qui infligent de tels sévices. La représentante de la Namibie a confirmé cette tendance: en 2013, la prévalence de la violence basée sur le genre s’y s’élevait à 33%.
De nombreuses délégations ont précisé les mesures prises pour faire face à ce fléau. Plusieurs États d’Europe ont mis en avant la Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique. Monaco a en outre renforcé ses Codes pénal et de procédure pénale pour incriminer « toute forme de violence ou de menace de violence physique, psychologique, sexuelle ou économique exercée par des personnes partageant ou ayant partagé une communauté de toit avec la victime ».
D’autres pays, comme la Géorgie, ont criminalisé la pratique des mutilations génitales féminines. La Jordanie a pour sa part abrogé l’article de son Code pénal qui permettait aux auteurs de violences sexuelles d’échapper à la condamnation s’ils épousaient leur victime. Le Liban a adopté une mesure comparable. Certains États ont haussé l’âge légal du mariage pour lutter contre les mariages forcés ou précoces, autre forme de violences.
Il n’en reste pas moins que des coutumes sociales enracinées limitent encore les droits des femmes et des filles à progresser dans presque tous les pays du monde, comme l’a fait observer la représentante de l’Érythrée, alors que son homologue du Pakistan rappelait que les différences entre hommes et femmes sont inscrites dans la société depuis des générations.
Les inégalités Nord-Sud en matière de droit des femmes restent criantes. La représentante de Cuba a rappelé que, sur les plus de 300 000 femmes qui meurent chaque année à cause de complications évitables lors de leur accouchement, 99% vivaient dans les pays du Sud. « Ces chiffres montrent que, 40 ans après la première Conférence mondiale sur la femme et 20 ans après la Déclaration de Beijing, les résultats obtenus restent fragiles et insuffisants » a-t-elle déploré.
C’est qu’en plus des violences physiques et sexuelles, les femmes sont également les plus touchées par la pauvreté et l’analphabétisme, représentant 70% des 2,7 milliards de pauvres du monde et les deux tiers de près de 800 millions des personnes adultes analphabètes.
Les femmes et filles rurales vivant dans la pauvreté sont les plus désavantagées en matière d’instruction, alphabétisation et formation continue, a relevé l’observateur du Saint-Siège. Or, ces vulnérabilités les exposent encore plus à la violence. Du fait de la pauvreté et de l’exclusion, les adolescentes, et plus particulièrement dans les zones rurales, sont en effet plus exposées à l’exploitation sexuelle, au mariage précoce et à d’autres formes inacceptables de violence.
L’Érythrée a offert une illustration de cette tendance. Malgré une priorité donnée aux investissements publics pour l’amélioration des infrastructures économiques en zone rurale, les femmes en milieu rural continuent de connaître des défis notamment dus aux changements climatiques, au manque de capacités institutionnelles et financières. La représentante du Programme alimentaire mondial l’a en effet rappelé: la dégradation de l’environnement et les effets délétères des changements climatiques affectaient davantage les femmes que les hommes.
Les inégalités structurelles perpétuent les inégalités de genre et accentuent la féminisation de la pauvreté, a relevé le représentant de la Bolivie. C’est d’autant plus vrai que, comme l’a rappelé l’Organisation internationale du Travail (OIT), dans de nombreuses régions du monde les femmes sont plus enclines que les hommes à devenir et rester sans emploi, ont moins de chances d’entrer dans la vie active et, quand elles y parviennent, acceptent souvent des emplois de moindre qualité, du fait d’un accès trop restreint aux meilleurs postes. Réduire ces écarts aurait des retombées économiques significatives et améliorerait le bien-être individuel.
Les femmes sont également exposées à davantage de violence en période de conflit. Le représentant du Sri Lanka a rappelé que les femmes et les enfants avaient été les principales victimes du long conflit qui a pris fin il y a quelques années dans son pays, lequel compte encore un très grand nombre de femmes qui sont obligées de jouer le rôle de chef de famille, ce qui les expose à la pauvreté, la violence et l’exclusion sociale du fait du manque d’opportunités.
De même, s’il a mis en avant « une implication sans précédent » des femmes dans tous les aspects de la vie du pays, le représentant de l’Afghanistan a reconnu que les avancées restaient limitées et que les Afghanes portaient de façon disproportionnée le fardeau des conflits chroniques et des traumatismes, de la pauvreté et des infrastructures de mauvaise qualité qui en résultent. Quant à l’observatrice de l’État de Palestine, elle a mis l’accent sur les souffrances qu’endurent les femmes et filles palestiniennes du fait de l’occupation israélienne.
Lundi, à 15 heures, la Troisième Commission entendra une allocution du Président de l’Assemblée générale, M. Miroslav Lajčák, avant d’entamer l’examen de la question des droits de l’enfant.
PROMOTION DE LA FEMME (A/72/38)
Promotion de la femme (A/72/93, A/72/134, A/72/207 et A/72/215)
Suite donnée aux textes issus de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/72/203 et A/72/220)
Suite du débat général
Mme ISABELLE F. PICCO (Monaco) a cité des chiffres sans appel: une femme sur trois a subi des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. Les statistiques démontrent aussi que ce sont souvent des proches qui infligent de tels sévices, a-t-elle rappelé. Cela est inacceptable, a-t-elle ajouté, estimant que ce lien familial ou de proximité rendait d’autant plus difficile la dénonciation. C’est pourquoi, à Monaco, des dispositions législatives ont été prises en 2001 pour renforcer le code pénal et le code de procédure pénale, afin de cibler « toute forme de violence ou de menace de violence physique, psychologique, sexuelle ou économique exercée par des personnes partageant ou ayant partagé une communauté de toit avec la victime ».
Au niveau régional, Monaco soutient dans le cadre d’un accord pluriannuel (2015-2017) un projet sur la protection des droits et la lutte contre la violence à l’égard des femmes ou des enfants dans les pays de la partie sud de la Méditerranée. Au plan international, Monaco a également parrainé les résolutions du Conseil de sécurité adoptées, depuis 2008, sur les violences dans les conflits, a rappelé la représentante.
M. EDGAR SISA (Botswana) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de l’égalité de genre et de l’autonomisation des femmes au travers de son adhésion aux instruments internationaux que sont la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le Protocole à la Charte africaine sur les droits humains consacré aux droits des femmes et le Protocole de la Communauté de développement de l’Afrique australe sur le genre et le développement. Il a également assuré que le Botswana restait attaché à la réalisation de l’objectif 5 de développement durable visant à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes et des filles, comme en atteste la création d’une Commission nationale chargée d’en assurer la mise en œuvre effective.
Le représentant a ajouté que son gouvernement avait mis en place un programme national sur le genre, plusieurs programmes d’autonomisation économique des femmes, dotés cette année d’un budget de 3 millions de dollars, et une stratégie nationale de lutte contre les violences liées au genre. Une loi sur le service public reconnaît par ailleurs le crime de harcèlement sexuel, a-t-il souligné, notant que son pays célèbre également, chaque année, la Journée internationale des femmes. Il a conclu en remerciant les partenaires internationaux pour leur assistance dans la mise en place de ces programmes, politiques et actions.
Mme AL-EMADI (Qatar) a déclaré que le lien qui existe entre autonomisation des femmes et développement était important et avait été reflété dans l’objectif 5 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, relatif à l’égalité entre les sexes. La réalisation de cet objectif exige donc une pleine coopération et la mise en œuvre des engagements pris au plan international.
À ce titre, le Qatar est résolu à mettre en œuvre la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Il a déjà pris des mesures en faveur des droits des femmes, notamment en les autonomisant et en accroissant leur participation. Il y a maintenant au Qatar des femmes juges, ambassadeurs ou ministres. Le Qatar a en outre apporté son soutien à la résolution 1325(2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, a rappelé la représentante.
M. MAHMADAMIN MAHMADAMINOV (Tadjikistan) a déclaré que son pays considérait la Commission de la condition de la femme comme le principal forum intergouvernemental pour la promotion de l’égalité de genre, de l’autonomisation des femmes et de l’élargissement de la participation des femmes à la société. À ce titre, il a émis l’espoir que la soixante-deuxième session de la Commission, qui se tiendra en mars 2018, permette de débattre des défis que représentent ces questions pour les femmes et les filles en milieu rural.
Le représentant a ajouté qu’en collaboration avec les organisations internationales et la société civile, le Tadjikistan s’employait à mettre en œuvre sa législation dédiée aux droits des femmes. En 2013 a été adoptée une loi sur la prévention des violences domestiques, suivie en 2014 du Programme d’État 2014-2023 sur cette même question, a-t-il indiqué. Le pays a également mis en œuvre sa stratégie nationale 2011-2020 pour l’activation du rôle des femmes, qui vise à créer les conditions d’un épanouissement des femmes dans tous les secteurs de la vie publique, afin de garantir un développement durable de la société. À cet égard, M. Mahmadaminov a souligné l’importance pour son pays de l’objectif 6 du Programme 2030, dédié à l’eau et à l’assainissement. Cet objectif, a-t-il dit, nécessite la pleine implication de toutes les parties prenantes, y compris des femmes.
Mme ANAYANSI RODRÍGUEZ CAMEJO (Cuba) a noté que les femmes représentaient 70% des 2,7 milliards de pauvres du monde et les deux tiers de près de 800 millions des personnes adultes analphabètes. Plus de 300 000 femmes meurent, chaque année, à cause de complications à l’accouchement évitables, dont 99% dans les pays du Sud a-t-elle ajouté. « Ces chiffres montrent que, 40 ans après la première Conférence mondiale sur la femme et 20 ans après la Déclaration de Beijing, les résultats obtenus restent fragiles et insuffisants » a-t-elle déploré.
Revenant sur les avancées de Cuba en matière de renforcement des capacités des femmes, la représentante s’est félicitée que son pays ait été le premier pays à ratifier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. « Les femmes cubaines perçoivent un salaire égal à celui des hommes pour un travail de valeur égale ainsi que des droits à une pension d’invalidité totale ou partielle, à une pension de retraite, à la terre, à recevoir des crédits bancaires, entre autres », a-t-elle continué.
L’élimination des violences faites aux femmes et aux filles requiert l’élimination totale des moyens de coercition unilatérale, a ensuite plaidé Mme Rodríguez Camejo. Le blocus économique, commercial et financier mené par les États-Unis contre Cuba est un obstacle au développement du pays et à l’avancement des femmes et constitue de plus une forme de violence directe et indirecte qui impacte et entrave les droits fondamentaux des Cubaines, notamment leur droit au développement » a-t-elle affirmé.
M. MAYTHONG THAMMAVONGSA (République démocratique populaire lao) a assuré que l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes figuraient parmi les priorités de son pays en matière de développement social. Il a précisé à cet égard que la Constitution et la législation de la République démocratique populaire lao garantissent l’égalité entre les hommes et les femmes dans les domaines politiques, économiques, culturels et sociaux ainsi que dans la famille. Dans cet esprit, le Gouvernement lao a intégré les objectifs prévus dans la Déclaration et le Programme d’action de Beijing dans ses plans nationaux de développement socioéconomique, tout en mettant en place une Commission nationale chargée de la promotion des femmes, des mères et des enfants, placée sous la direction du Premier Ministre.
La République démocratique populaire lao s’engage à mettre en œuvre les conventions internationales relatives aux femmes et à leur autonomisation, à commencer par la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, a affirmé M. Thammavongsa. La Vision 2030 adoptée par le pays entend garantir ces droits ainsi que la participation des femmes à tous les secteurs de la société et l’élimination de toutes les formes de discrimination existant à leur encontre, a-t-il précisé.
Mme ZEBIB GEBREKIDAN (Érythrée) a déclaré que l’autonomisation des femmes et l’égalité entre les sexes restaient des défis tant au plan national qu’international. Deux décennies après l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, les femmes continuent d’affronter la discrimination et la disparité dans l’accès et le contrôle économique des ressources. Des coutumes sociales enracinées limitent les droits des femmes et des filles à progresser dans presque tous les pays du monde. Le manque de services sociaux et la pauvreté multidimensionnelle restent des phénomènes dominants dans les zones rurales et affectent le plus souvent les femmes et les filles, a affirmé la représentante.
Comme dans beaucoup de pays d’Afrique, la population de l’Érythrée dépend de l’agriculture ou de la pêche, a rappelé la représentante. Depuis l’indépendance du pays en 1991, et dans le but de réduire le fossé entre les villes et les campagnes, la plupart des investissements publics ont été dirigés vers l’amélioration des infrastructures économiques en zone rurale, a-t-elle expliqué. Mais, en dépit de tous ces investissements, les femmes en milieu rural continuent de connaître des défis, a reconnu Mme Gebrekidan, qui les a imputés notamment aux changements climatiques, au manque de capacités institutionnelles et financières pour mettre en œuvre les programmes, à l’insécurité régionale ou encore à l’occupation de territoires souverains de l’Érythrée et aux « sanctions injustes » qui sont imposées au pays.
M. NAWAF SALAM (Liban) a dit avoir noté avec plaisir les efforts faits pour augmenter la représentation des femmes à tous les niveaux. Il n’en a pas moins déploré que, dans certaines régions du monde, la discrimination continue sans relâche et que les femmes soient en outre les premières victimes lors des déplacements de population provoqués par des conflits armés. Le représentant a en outre insisté sur la nécessaire avancée en matière de droits sexuels et de droits reproductifs, « indispensable au plein épanouissement des femmes dans la vie en société ». Concernant le Moyen-Orient, M. Salam s’est félicité que l’Arabie saoudite ait autorisé les femmes à conduire des véhicules.
Quant aux mesures prises au Liban, M. Salam a mentionné notamment un projet de loi contre le harcèlement sexuel, un amendement au code pénal permettant de supprimer la possibilité pour les auteurs de viol de régler leur crime en payant une somme d’argent à la victime, ainsi qu’un autre qui s’attaque aux mariages précoces.
Mme LUZ DEL CARMEN ANDUJAR (République dominicaine) a déclaré que la priorité de son gouvernement consistait à renforcer les engagements pris dans le cadre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, en tant que conditions indispensables à la réalisation des objectifs de développement durable. Pour remplir cette obligation, la République dominicaine s’est dotée d’outils politiques permettant de trouver des solutions aux problèmes identifiés et d’articuler les mesures prises. Parmi ces outils figure la Stratégie nationale de développement 2030, qui vise en priorité l’égalité entre les sexes comme condition du développement, a expliqué la représentante.
De grandes avancées ont pu être enregistrées en matière d’égalité salariale, d’accès au marché de l’emploi ou pour réduire les fossés entre hommes et femmes, a affirmé Mme Andujar. La République dominicaine entend aussi renforcer la participation des femmes en mettant en œuvre des politiques réalistes. En attendant, la priorité est donnée à la lutte contre la violence. À cet égard le Ministère de la femme a mis en point des politiques de prévention, à travers des campagnes de sensibilisation et d’éducation, a déclaré la représentante.
Mme SUSAN W. MWANGI (Kenya) a réaffirmé l’engagement de son gouvernement en faveur de l’objectif 5 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui vise à promouvoir l’égalité de genre et l’autonomisation de femmes. Soucieux de réaliser cet objectif, le Kenya a mis en place une feuille de route qui identifie les buts à atteindre pour mettre fin à la pauvreté, garantir la santé de chacun, offrir une éducation et permettre l’égalité de genre. Il est ainsi convaincu que la qualité de sa population active repose largement sur les femmes en tant que mères, pourvoyeuses de soins et gardiennes du bien-être familial.
Le Gouvernement, a poursuivi la représentante, attache aussi une grande importance à l’éducation, en particulier pour les filles vulnérables. Des mesures de réintégration ont ainsi été prises en faveur des jeunes femmes ayant enfanté durant leur scolarisation. De plus, a-t-elle souligné, l’éducation secondaire est désormais gratuite pour tous. Soucieux de mieux protéger les femmes en milieu rural, qui contribuent à 70% de la production alimentaire nationale, le Parlement a également adopté une loi qui prévoit d’éduquer la population au principe d’égalité de genre et à la sensibiliser aux effets des changements climatiques. La déléguée a conclu en reconnaissant toutefois que le chemin vers une pleine autonomisation des femmes serait encore long, compte tenu des défis liés à la discrimination, à la pauvreté, au chômage, aux violences, au VIH/sida et au manque d’accès à l’éducation et aux services de base.
Mme INA HAGNININGTYAS KRISNAMURTHI (Indonésie) a indiqué que la violence et la discrimination à l’égard des femmes et filles continuaient d’être un obstacle majeur à l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes et filles. Elle a estimé qu’une famille, et partant une société, équilibrée et fonctionnelle, commençait par l’égalité entre les genres. En plus des hommes et femmes, la société toute entière, à travers ses institutions politiques et sociales, a la responsabilité d’œuvrer pour l’avènement de la parité entre les sexes, a-t-elle expliqué, tout en précisant que chaque pays et chaque société devrait déterminer son rythme et la meilleure approche pour y parvenir.
La représentante a noté que la promotion des femmes par le biais de quotas ne pouvait constituer qu’un début, ajoutant que, pour que les quotas fonctionnent, il faudrait que les femmes et filles soient appelées à jouer davantage de rôles de direction.
Par ailleurs, l’Indonésie a lancé le programme « 3ENDS » afin de mettre fin aux violences contre les femmes et filles, à la traite des personnes et aux barrières qui les empêchent d’accéder à la justice économique. Des centres de services intégrés pour les femmes et les enfants ont été établis dans toutes les municipalités du pays. En outre, un réseau de femmes entrepreneurs existe en Indonésie, qui compte 30 000 membres venant de tous les secteurs de l’économie, a précisé la représentante.
Mgr BERNARDITO CLEOPAS AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège a rappelé que, dans son rapport sur le sort des femmes et des filles en milieu rural, le Secrétaire général mentionnait que la pauvreté et la situation géographique étaient les facteurs principaux qui déterminent la scolarisation ou non des filles. « Les femmes et filles rurales vivant dans la pauvreté sont les plus désavantagées en matière d’instruction, alphabétisation et formation continue », a-t-il ajouté.
Afin d’éliminer les causes structurelles de la pauvreté et de promouvoir un développement intégrant les pauvres, les besoins matériels de base de toutes les filles en âge d’aller à l’école doivent être pris en compte, a estimé l’Observateur permanent. Mgr Auza a estimé que des initiatives telles que la fourniture de repas à l’école pour diminuer l’absentéisme des filles se sont avérées efficaces et doivent être encouragées. Les jeunes femmes dans les zones rurales sont impliquées de façon disproportionnée dans le travail domestique non rémunéré et portent le plus gros fardeau quand l’accès à de l’eau propre et les services de voiries viennent à manquer, a-t-il également rappelé.
Mgr Auza a expliqué qu’à cause de la pauvreté et de l’exclusion, les adolescentes, et plus particulièrement dans les zones rurales, présentent des risques d’exploitation sexuelle, de mariage de mineures et autres formes inacceptables de violence. Pour lui, la fréquence « horrifiante » de la violence envers les femmes reste un exemple important et triste des liens entre exclusion économique et violence.
Mgr Auza s’est déclaré gravement préoccupé par la crise migratoire mondiale et de la vulnérabilité particulière des femmes et des jeunes filles migrantes. Déplorant que des millions de femmes et d’enfants fuient les conflits violents et la pauvreté extrême pour se retrouver exploités par des trafiquants le long de leurs périlleux voyages et parfois même dans leur pays de destination, il a insisté sur la responsabilité de la communauté internationale dans l’accueil, la protection, la promotion et l’intégration des migrants et des réfugiés en général.
M. BASTIDA (Espagne) a déclaré que son pays, État partie à la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique, dite Convention d’Istanbul, s’était engagé dans la lutte contre la violence basée sur le genre en trouvant des réponses à chacune des formes de cette violence. Ainsi, l’Espagne est en train d’évaluer sa Stratégie nationale pour l’éradication de la violence contre les femmes, qui couvrait la période 2013-2016 avant d’en adopter sa suite, qui s’étendra de 2018 à 2022. Actuellement, le Gouvernement applique le Plan stratégique pour l’égalité des chances, qui vise à l’égalité entre les sexes. Depuis l’adoption de la résolution 2242 (2015) du Conseil de sécurité sur les femmes et la paix et la sécurité, l’Espagne a coordonné la plateforme RED, devenue un groupe de discussion et d’échange de bonnes pratiques pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité, la résolution initiale du Conseil portant sur les femmes, la paix et la sécurité.
M. MAHMOUD SAIKAL (Afghanistan) a déclaré que l’Afghanistan connaissait une implication sans précédent des femmes dans tous les aspects de la vie du pays. Il a ainsi mentionné l’élection de 69 femmes à la chambre basse du Parlement afghan, la présence de 4 femmes ministres et 9 vice-ministres au sein du Gouvernement, ainsi que de 5 femmes ambassadrices. Sur le plan juridique, le représentant a mentionné l’adoption récente d’une loi contre le harcèlement, qui criminalise cette pratique dans l’espace public et sur les lieux de travail, ainsi qu’une réforme du code de la famille qui a haussé l’âge du mariage à 18 ans. Le représentant s’est dit heureux d’annoncer que l’accès des femmes à l’éducation avait crû de manière significative depuis 2001, précisant que 40% des quelques 9,5 millions écoliers du primaire et du secondaire étaient des filles, contre « un taux proche de zéro avant 2001 ».
Malgré les avancées réalisées par l’Afghanistan, les progrès restent fragiles, a reconnu M. Saikal. Les femmes afghanes portent de façon disproportionnée le fardeau des conflits chroniques et des traumatismes, de la pauvreté et des infrastructures de mauvaise qualité qui en résultent, a-t-il ajouté. Pour le représentant, la détérioration des conditions de sécurité dans certaines régions du pays, qu’il a attribuée à des « violences terroristes » montre les difficultés auxquelles les femmes afghanes sont confrontées aujourd’hui. M. Saikal a également reconnu que le pays avait encore un long chemin à parcourir, mais a ajouté qu’il restait motivé pour promouvoir et protéger les droits des femmes. C’est ce qui a motivé la candidature de l’Afghanistan au sein du Conseil des droits de l’homme pour la période 2018-2020, a-t-il affirmé en conclusion.
Mme SAHAR ABUSHAWESH, de l’État de Palestine, a mis l’accent sur les souffrances qu’endurent les femmes et filles palestiniennes du fait de l’occupation israélienne, qui dure depuis désormais 50 ans, et notamment de la construction de colonies illégales, de la destruction de foyers palestiniens et de champs ainsi que d’arrestations arbitraires, en plus d’autres violations des droits de l’homme « trop nombreuses pour toutes les citer ici ». Rappelant les conséquences humanitaires graves de la situation à Gaza, ainsi que celles, notamment psychologiques, qui résultent de la destruction permanente d’habitations, Mme Abushawesh a affirmé que « Gaza est un endroit où l’on ne pourra pas vivre en 2020 si la situation ne s’améliore pas », ce qui a évidemment des conséquences sur les droits des Palestiniennes.
Comme toutes les femmes du monde, les Palestiniennes sont confrontées à la violence et à la discrimination dans leurs sociétés, a poursuivi Mme Abushawesh. Mais, a-t-elle ajouté, à cause des conditions de sécurité, elles en souffrent encore plus. Le peuple palestinien a connu 70 ans de souffrance depuis la nakba, il est maintenant temps que la communauté internationale mette Israël devant ses responsabilités et qu’Israël mette fin à l’occupation pour que les familles vivent de manière libre, a-t-elle ajouté.
M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a salué les efforts entrepris par le Secrétaire général sur la question de la condition des femmes et l’accent mis sur la nécessaire amélioration du sort des femmes en milieu rural, voyant dans ce dernier une volonté de l’ONU d’avancer dans la réalisation de l’objectif 5 du Programme 2030. Le représentant s’est également félicité de l’adoption d’une Stratégie visant à garantir la parité hommes-femmes au sein de l’Organisation.
En tant que membre du Comité exécutif d’ONU-Femmes pour la période 2017-2018, le Chili est engagé dans la promotion de l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes et des filles, lesquelles constituent un moyen de parvenir au développement durable, a souligné M. Barros Melet, qui a insisté pour une approche sexospécifique de la mise en œuvre de tous les objectifs de développement durable.
Au niveau national, ces efforts ont conduit, par exemple, à la création d’un Ministère de la femme et de l’égalité de genre, chargé également de lutte contre les discriminations et les violences à l’égard des femmes, ainsi qu’à la dépénalisation partielle de l’interruption volontaire de grossesse, a déclaré le représentant. Enfin, M. Barros Melet a indiqué que, pour augmenter la participation et la représentativité des femmes sur le plan politique, un critère de parité 60-40 avait été introduit dans la réforme du système électoral.
Mme HELEN INGA S. VON ERNST (Islande) a réaffirmé l’importance de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et de la Déclaration et le Programme d’action de Beijing. Pour l’Islande, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 doit aider les États à réaliser de réels progrès dans le domaine des droits des femmes et filles. Pour atteindre les 17 objectifs du Programme, il faudra en effet utiliser les talents et ressources de tous. Faute d’une pleine participation des femmes et des filles, il ne pourra y avoir de progrès suffisants, a assuré la représentante, pour qui les femmes sont donc les agents du changement.
L’Islande a été classée pour la huitième année consécutive comme le pays le plus performant en matière d’égalité entre les sexes par le Forum économique mondial, a fait observer Mme von Ernst. Cependant cette égalité n’est pas encore totalement parfaite, a reconnu la représentante, car en moyenne une Islandaise gagne encore moins qu’un Islandais, à travail égal. C’est pourquoi, en juin dernier, l’Islande est devenue le premier pays au monde à exiger des entreprises et des institutions ayant plus de 25 salariés qu’elles versent à travail égal le même salaire à tous leurs employés, indépendamment de leur origine, sexe ou nationalité. Par ce moyen, l’Islande espère éradiquer ce fossé salarial à l’horizon 2022, a expliqué la représentante.
Mme ASHIPALA (Namibie) a rappelé la gravité du phénomène mondial de la violence à l’encontre des femmes. En 2013, les statistiques chiffraient la prévalence de la violence basée sur le genre en Namibie à 33%, a-t-elle noté. Cela a obligé le Gouvernement à prendre des mesures, notamment la loi contre la violence domestique en 2003 et l’adoption d’une politique nationale du genre couvrant la période 2010-2020. Le Ministère de l’égalité des genres et du bien-être de l’enfant a rendu prioritaire la lutte contre ce phénomène de violence et a notamment lancé des campagnes de sensibilisation. Conscient que l’autonomisation des femmes est un moyen de lutter contre ces violences, le Gouvernement a adopté une politique nationale sur les petites et moyennes entreprises en Namibie, pour la période 2016-2021, qui aide à l’autonomisation des femmes dans le secteur formel et informel, a par ailleurs mentionné la représentante.
M. ROHAN PERERA (Sri Lanka) a rappelé que les femmes et les enfants avaient été les principales victimes du long conflit qui vient de prendre fin à Sri Lanka. Du fait de cette situation, le pays connaît un très grand nombre de femmes qui sont obligées de jouer le rôle de chef de famille, ce qui les expose à la pauvreté, la violence et l’exclusion sociale du fait du peu d’opportunités. Le Gouvernement entend lancer un programme national visant à autonomiser ces femmes afin de leur redonner confiance. Les Sri-lankaises sont également impliquées dans le processus de réconciliation nationale, a précisé le représentant.
Les femmes sont les plus affectées en cas de catastrophes naturelles, comme cela fut le cas dans le pays au cours des deux dernières années, a ajouté M. Perera. Les autorités ont de ce fait distribué des « trousses de dignité » aux femmes et organisé des sessions d’information sur la violence sexiste. Des unités de soins mobiles gérées par des femmes ont sillonné des zones affectées par les inondations. Le Gouvernement, a affirmé M. Perera, a procédé à la formation des femmes afin qu’elles aient les capacités de gérer les catastrophes naturelles et pour renforcer leur implication dans les processus de consolidation de la paix.
M. JOSÉ LUIS FIALHO ROCHA (Cabo Verde) a déclaré que toutes les politiques devaient viser l’amélioration des conditions de vie des femmes et des filles, y compris celles qui vivent en milieu rural. Ces dernières jouent un rôle majeur dans l’agriculture, tout en étant victimes des effets des changements climatiques, a rappelé le représentant. M. Fialho Rocha a également déclaré que son pays, partie à nombre d’instruments internationaux relatifs aux droits des femmes, avait mis en œuvre des politiques et renforcé ses cadres juridiques pour améliorer les capacités des femmes et leur faciliter l’accès aux services de base, y compris aux soins de santé génésique, conformément aux engagements pris à Beijing.
Cabo Verde a également des plans pour éradiquer la violence contre les femmes ou promouvoir la parité. En 2016, a ainsi été créé un observatoire de la parité, dont le mandat est de collecter des statistiques et données ventilées fiables. Elles permettent d’analyser les progrès faits et les lacunes persistantes, a expliqué le représentant.
M. AZAT SHAKIROV (Kazakhstan) a déclaré que la promotion de la femme était fondamentale dans un monde menacé par des défis sans précédent. Il est donc essentiel de leur fournir des services d’éducation, de santé ou encore des services sociaux de base. Les femmes doivent être intégrées aux processus globaux de réduction de la pauvreté, de protection des droits de l’homme, de promotion de l’état de droit, de la bonne gouvernance, de la protection des migrants ou de la lutte contre l’impunité et contre les formes contemporaines d’esclavage, entre autres. Le Kazakhstan est déterminé à le faire, en mettant notamment en œuvre les recommandations de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing ou encore du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, a assuré le représentant.
Le représentant en a vu pour preuve l’introduction par la Commission nationale sur le genre et la famille de son pays d’un amendement à la législation qui vise à contrôler et assurer le suivi des stratégies et mécanismes existants de protection des droits des femmes et des enfants. Le Gouvernement a également intensifié ses efforts pour éliminer la violence domestique, y compris les abus sexuels, notamment en mettant en œuvre des politiques élaborées avec les agences des Nations Unies. Enfin, si les femmes représentent 52% de la population du Kazakhstan, elles sont 57% parmi les diplômés universitaires, occupent 55% des emplois publics, de même que 30 sièges au Parlement et contribuent à hauteur de 40% du produit intérieur brut, a chiffré le représentant.
M. ZAMBRANA (Bolivie) a expliqué que les inégalités structurelles perpétuaient les inégalités de genre et accentuaient la féminisation de la pauvreté. En outre, elles entravent la pleine réalisation des droits civiques et sociaux des femmes, et ce, dans le monde entier. « Il est fondamental que notre Organisation constate que l’égalité des femmes doit encore être réalisée », a insisté le représentant. M. Zambrana a expliqué qu’il fallait permettre l’arrivée des femmes à des postes de direction.
La Constitution de la Bolivie n’utilise pas de langage sexiste, reconnaît clairement les droits des femmes et vise à éliminer leur condition de subordination, a affirmé le représentant. La Constitution établit ainsi que les femmes ne pourront pas faire l’objet de discrimination en lien avec l’âge ou le nombre de leurs enfants, a notamment expliqué M. Zambrana. « Il y a 61 ans, les femmes ne pouvaient pas voter; il y a 28 ans la Bolivie a eu sa première femme sénatrice; aujourd’hui le pays compte 67 députées sur 130 et 16 sénatrices sur 36 » s’est-il enorgueilli.
Mme AL JABRI (Émirats arabes unis) a déclaré que son pays prenait au sérieux ses engagements dans le cadre des instruments internationaux relatifs aux droits des femmes auxquels il est partie. Aux Émirats arabes unis, les femmes sont protégées dans leur travail et touchent un salaire égal à celui des hommes, a-t-elle affirmé. Le Gouvernement entend en outre accroître leur pleine participation. Ainsi, le Gouvernement lui-même est composé de 27% de femmes, tandis qu’elles occupent 30% des postes de décision dans les instances publiques. Non seulement les Émirats arabes unis appuient les initiatives de l’Assemblée générale visant à la parité, mais ils sont aussi un ferme soutien d’ONU-Femmes, dont ils sont membres du Conseil exécutif. Les Émirats arabes unis ont également contribué à l’élaboration de la stratégie de cette instance des Nations Unies, a assuré la représentante.
M. MAHE’ULI’ULI SANDHURST TUPOUNIUA (Tonga) a souligné l’importance cruciale de la réalisation des objectifs de développement durable, à commencer par celui visant à atteindre l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes. Il a salué à cet égard le travail mené par le Secrétaire général en faveur de la parité, comme en atteste la nomination de plus de 15 femmes à des postes à haute responsabilité au sein de l’ONU. S’agissant de son pays, le représentant a relevé que le pourcentage des femmes diplômées de l’enseignement supérieur continuait de croître. De plus, s’est-il félicité, les femmes représentent aujourd’hui 54% des directeurs au sein des ministères et plus de 50% des responsables de missions diplomatiques, d’organisations non gouvernementales et de syndicats.
La lutte contre les violences faites aux femmes est une priorité nationale des Tonga, a affirmé son représentant. Il a évoqué à cet égard le programme EVAW de renforcement des compétences mis en œuvre sur ce thème avec l’assistance d’ONU-Femmes. Ce programme, a-t-il expliqué, se concentre sur la prévention et le traitement de la violence à l’égard des femmes ainsi que de leur exploitation et les abus dont elles sont victimes. Il a aussi salué l’aide fournie par l’Australie.
M. JUAN CARLOS MENDOZA-GARCÍA (Costa Rica) a déclaré que son pays disposait d’une politique nationale de l’égalité des genres qui vise les mêmes objectifs que ceux du développement durable. Cette politique a cinq grands axes, à savoir la responsabilité sociale, l’insertion productive des femmes, l’éducation et la santé sexuelle et reproductive, la lutte contre les violences à l’égard des femmes et leur participation politique. À la différence des précédents plans d’action, la valeur ajoutée de celui-ci réside dans sa capacité à identifier et reconnaître les inégalités entre les hommes et les femmes, a poursuivi le représentant, qui a précisé que cette politique serait systématique jusqu’en 2032, afin de changer les rôles sociaux et de promouvoir un changement culturel.
Mme KIPIANI (Géorgie) a déclaré que l’égalité et l’autonomisation des femmes faisaient partie des priorités du Gouvernement géorgien. Elle a précisé que la Géorgie avait ratifié la Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique, et qu’elle avait fait des mutilations génitales féminines des actes criminels.
Un nouveau plan d’action national pour 2018-2020 est en préparation, a ajouté la représentante, qui a rappelé que son pays s’était engagé à la réalisation du Programme 2030. Mme Kipiani s’est félicitée de l’inclusion de la parité à l’ordre du jour du nouveau plan et notamment des mesures importantes qu’il prévoit pour mettre l’accent sur les indicateurs de parité dans tous les objectifs du développement durable.
Aujourd’hui nous nous sommes engagés à ne laisser personne de côté mais, malheureusement, les objectifs de développement durable ne peuvent s’appliquer partout en Géorgie, a déploré la représentante, faisant référence aux personnes vivant dans les zones de conflit. « Nous sommes préoccupés pour les femmes dans les zones occupées de la Géorgie, qui sont des trous noirs où aucune mission de surveillance ne peut venir et ou les femmes n’ont aucun droit » a ainsi déclaré Mme Kipiani.
M. MURAT UĞURLUOĞLU (Turquie), constatant que les femmes et filles du monde continuent de subir de façon disproportionnée la violence sous toutes ses formes et tout au long de leur vie, a estimé que c’est l’absence de reconnaissance des droits des femmes qui conduit à perpétuer la violence basée sur le genre. Toutefois, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la Déclaration et le Programme d’action de Beijing peuvent mener à des résultats tangibles, à condition d’être mis en œuvre tant au niveau national que régional, a estimé le représentant. Pour sa part, la Turquie est engagée à améliorer la condition de vie et les droits des femmes et filles, ainsi qu’à garantir leur participation dans toutes les sphères et à renforcer leur statut dans la société.
C’est à cette fin que le Parlement turc a établi une commission pour l’égalité des chances entre les hommes et les femmes au travail, qui doit contribuer à la protection de ces dernières. Afin de lutter contre la violence qui les frappe, la Turquie a activement participé à l’élaboration de la Convention d’Istanbul, également connue sous le nom de Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, et a été le premier pays à la signer et à la ratifier. Des mécanismes découlant de la Convention ont été mis en place, notamment une ligne de téléphone permettant aux victimes de violences basées sur le genre d’alerter les autorités et de bénéficier d’une assistance, a déclaré le représentant.
M. ALBERT SHINGIRO (Burundi) a affirmé qu’en dépit d’un contexte difficile dû à des conflits récurrents, son pays avait toujours démontré sa volonté d’améliorer les rapports hommes-femmes, en particulier au niveau des postes politiques. Ainsi, la Constitution de 2005 fixe à au moins 30% la représentation des femmes au Sénat et à l’Assemblée nationale. En outre, à l’issue des élections de 2015, la part des sièges occupés par les femmes au Gouvernement dépasse désormais 30%, s’est félicité le représentant.
M. Shingiro a aussi indiqué que son gouvernement avait mis en place un fonds de garantie pour l’octroi de microcrédit aux femmes constituées en associations génératrices de revenus, et qu’il avait en outre adopté une loi spécifique pour lutter contre les violences à l’égard des femmes, notamment sexuelles. Le Gouvernement s’emploie par ailleurs à trouver des solutions pour lutter contre l’abandon scolaire des jeunes filles. Il a aussi prévu des subventions pour des soins de santé destinés aux enfants de moins de 5 ans et aux mères en couches.
Pour M. ALEXANDER TEMITOPE ADEYEMI AJAYI (Nigéria), dès lors que les femmes représentent la plus importante ressource disponible pour le Programme de développement durable à l’horizon 2030, leur autonomisation est essentielle pour le développement économique. Aucun pays ne peut atteindre son plein potentiel sans utiliser les capacités des femmes, a-t-il rappelé. Le représentant a annoncé que le Nigéria avait, en mai 2017, lancé la campagne He for She destinée à sensibiliser les garçons et les hommes sur le bien-être des femmes et des filles.
En outre, le Nigéria a entamé la révision d’un certain nombre de lois en faveur de l’égalité des sexes, a précisé le représentant, qui a expliqué qu’à cette fin avait été mise en place une budgétisation sexosensible qui allait bénéficier à 3,6 millions de personnes, ainsi qu’un programme d’autonomisation économique des femmes. Nous souhaitons créer un environnement propice pour que les jeunes filles et femmes puissent réaliser leur plein potentiel, a-t-il conclu.
Mme SHIUNEEN RASHEED (Maldives) a déclaré que la Constitution de son pays accordait l’égalité de tous devant la loi, ajoutant que le Gouvernement avait fait de l’égalité de genre une priorité. En témoigne la loi adoptée en 2016 sur l’égalité des genres et le plan d’action sur l’égalité de 2017, a fait valoir la représentante. Cependant, à cause de la prévalence de certaines normes sociales et culturelles, la participation des femmes n’est pas totalement acquise, a reconnu Mme Rasheed. En 2014, des efforts gouvernementaux ont été déployés pour accroître leur position dirigeante. Ainsi, dans les agences et institutions gouvernementales, 30% des postes à responsabilité leur sont obligatoirement réservés.
Au niveau entrepreneurial, le Gouvernement des Maldives a également adopté des mesures facilitant l’accès au crédit pour les femmes. Il a également accru les indicateurs de parité dans la formation, à tel point que 55% des diplômés du secondaire sont des filles, a déclaré la représentante. S’agissant de la violence, y compris sexuelle, deux lois de 2012 et 2014 ont été adoptées, l’une portant sur la prévention de la violence domestique et l’autre sur les abus sexuels, a encore déclaré Mme Rasheed.
Mme LAURA ELENA FLORES HERRERA (Panama) a déclaré que réaliser l’égalité des sexes était « essentiel pour concrétiser le potentiel de nos économies ». Depuis 2008, le Panama travaille avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) sur différents plans afin de promouvoir l’égalité du genre, a-t-elle expliqué. Après des années d’effort, le Gouvernement du Panama a adopté un programme pour combler les lacunes entre les hommes et les femmes, notamment en ce qui concerne le marché de l’emploi, a précisé la représentante, qui a aussi mis l’accent sur le rôle clef du secteur privé pour la bonne réalisation des objectifs de développement durable. Revenant sur les initiatives pratiques mises en place par son pays pour faire progresser l’égalité des sexes, Mme Flores Herrera a encore mentionné l’adoption d’une loi prévoyant la participation de 30% de femmes dans les entreprises d’État, ainsi que l’égalité salariale.
M. KANG SANG WOOK (République de Corée) a rappelé qu’il ne restait que 13 ans à la communauté internationale pour parvenir à l’égalité de genre prévue par le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Dans ce contexte, le représentant a félicité le Secrétaire général pour le lancement de la Stratégie destinée à imposer la parité de genre au sein du système de l’ONU, affirmant compter sur cet exemple pour faire progresser la condition des femmes dans le monde.
Le Gouvernement de la République de Corée s’emploie lui aussi à promouvoir l’égalité de genre, a poursuivi le représentant. Il œuvre ainsi à l’augmentation de la représentation des femmes dans les entités publiques, au renforcement de l’arsenal juridique et législatif pour lutter contre les violences liées au genre et à la sensibilisation du public à l’égalité de genre. Le représentant a en outre noté que les femmes accédaient désormais à des postes de ministre, l’une d’elles ayant pour la première fois été nommée à la tête du prestigieux Ministère des affaires étrangères.
Réaffirmant par ailleurs la volonté des autorités coréennes de conférer une perspective sexospécifique à leurs programmes de coopération pour le développement, le représentant a fait état de la priorité accordée dans ce cadre aux actions relatives à la lutte contre les violences sexuelles en période de conflit et à la participation des femmes aux efforts de consolidation de la paix.
Mme KANJANASOON (Thaïlande) a affirmé qu’on ne dirait jamais assez combien l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes sont des éléments indispensables pour le développement durable. À ses yeux, les efforts menés pour renforcer les normes internationales consacrées au leadership des femmes, à leur participation politique, à leur autonomisation économique et à l’élimination des violences à leur encontre sont autant d’accélérateurs de la mise en œuvre des objectifs du Programme 2030.
Pour sa part, la Thaïlande continue de faire progresser sa législation et ses programmes de façon à mettre en œuvre les instruments internationaux sur le sujet, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Déclaration et le Programme d’action de Beijing. La nouvelle Constitution de 2017 intègre la problématique de genre à tous les niveaux, garantit une égalité de traitement entre hommes et femmes et prévoit des financements correspondant aux différents besoins des femmes, a précisé Mme Kanjanasoon. Dans un pays où les femmes représentent 64% de la population active, des mesures ont aussi été prises pour assurer la protection de celles qui vivent en zone rurale, souffrent de handicap, appartiennent à des groupes ethniques ou sont des travailleuses migrantes. Enfin, a souligné la représentante, un effort particulier est mené, en collaboration avec les grandes institutions financières, pour faciliter l’accès aux crédits des femmes entrepreneures.
M. ALGHAREEB (Bahreïn) a déclaré que son pays s’efforçait de s’acquitter de son engagement en matière de droit des femmes tout en protégeant le tissu de la famille. Le Royaume s’est engagé à l’égalité des hommes et des femmes et est parvenu à des changements quantitatifs grâce à l’institution du Conseil suprême, qui travaille à mettre en œuvre le plan national et à faire progresser les femmes » a ajouté le représentant. M. Alghareeb a également fait observer que les femmes bahreïniennes étaient très présentes dans les secteurs financier et bancaire et qu’elles participaient au développement économique. Il a aussi salué la participation des femmes dans la vie publique, se félicitant qu’elles occupent 32% des postes de supervision.
M. VUSUMUZI NTONGA (Zimbabwe) a reconnu que l’écart entre la participation des hommes et des femmes dans les domaines de la politique, de l’économie et du développement était historiquement élevé dans son pays. Cet écart est, selon lui, exacerbé par le rôle que joue la femme au sein de la famille et qui entraîne un accès inégal à l’éducation et à l’emploi. Si la majorité des femmes du Zimbabwe sont employées dans le secteur agricole, dont elles représentent 80% de la force de travail, les autres sont confinées dans le secteur informel par manque de formation et de qualification, a-t-il constaté.
Le Zimbabwe est néanmoins déterminé à faire progresser la condition des femmes, comme le prouvent ses engagements internationaux, notamment en faveur de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, a souligné le délégué. Il a également fait état des efforts de son gouvernement pour garantir l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes, notamment la création d’une commission du genre, chargée du contrôle et de la promotion de ces questions. Soucieux d’œuvrer à l’élimination des violences faites aux femmes, en particulier les violences domestiques, le Gouvernement s’emploie également à permettre l’autonomisation économique des femmes. À cette fin, un établissement de microfinance leur sera prochainement réservé afin de faciliter leur accès au crédit.
Mme SAMAR SUKKAR (Jordanie) a déclaré que son pays continuait d’examiner sa législation afin de répondre à ses obligations internationales en matière de lutte contre les différentes formes de discrimination à l’égard des femmes. La Jordanie a ainsi présenté son sixième rapport devant le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes en février dernier. Il ressort que, depuis 2015, les réformes législatives ont permis d’accroître le pourcentage de femmes au Parlement, passé de 10% à 15%. Le nombre de femmes gouverneurs a été augmenté puisque, là aussi, elles occupent 15% des postes. Sur le plan de la lutte contre les violences sexuelles, le Parlement a abrogé le controversé article 308 du Code pénal, qui permettait aux auteurs de violences sexuelles d’échapper à la condamnation s’ils épousaient leur victime, a indiqué la représentante.
Mme ELMANSOURI (Tunisie) a expliqué que l’égalité du genre était nécessaire à un monde pacifique. La Tunisie n’a eu de cesse depuis son indépendance de s’engager pour la cause féminine, et notamment à travers le Code du statut personnel et la Constitution de 2014, laquelle garantit l’égalité de genre, a rappelé la représentante. Mme Elmansouri a ajouté que le développement était tributaire d’une femme émancipée et autonome. C’est pourquoi le Parlement tunisien a adoptée, en juillet 2017, une loi pour l’élimination des violences faites aux femmes et que le Gouvernement a mis en place un conseil des pairs pour l’égalité de genre. La représentante a par ailleurs fait état de plusieurs initiatives de partenariats public-privé et incluant la société civile pour assurer l’autonomisation, en particulier économique, des femmes en milieu rural.
Mme BOUCHER (Canada) a déclaré que, depuis juin dernier, son pays disposait d’une nouvelle stratégie visant à prévenir la violence basée sur le genre. Le même mois, le Gouvernement a lancé une nouvelle politique internationale féministe fondée sur la conviction que l’autonomisation des femmes est indispensable au développement. Cette politique nationale s’adresse également aux femmes issues des peuples autochtones et aux femmes vivant en milieu rural, puisque ces femmes vulnérables sont souvent l’objet de toutes les violences, a précisé la représentante. Enfin, le Canada attend avec impatience de travailler avec les autres États Membres dans le cadre des résolutions présentées à la Troisième Commission, ainsi que des questions prioritaires qui seront soulevées à la Commission de la condition de la femme, a conclu la représentante.
M. ALI (Pakistan) s’est dit encouragé par les mesures prises par les États Membres pour élever le statut des femmes mais il a constaté que beaucoup restait à faire. Pour le Pakistan, il convient d’intégrer la promotion des femmes dans les stratégies nationales tout en tenant compte du fait que les différences entre les hommes et les femmes sont inscrites dans la société depuis des générations. Au Pakistan, a noté le représentant, les femmes ont montré l’exemple et certaines se sont même révélées de véritables pionnières, comme la première femme Premier Ministre.
Assurant que la Constitution du Pakistan garantit la place de chacun dans la société, sans discrimination, M. Ali a rappelé que le plan de développement Pakistan Vision 2025 accordait la priorité à l’égalité hommes-femmes. Cette priorité se retrouve dans toutes les stratégies nationales adoptées ces dernières années, s’est-il félicité, concédant toutefois qu’il restait des obstacles à la promotion des femmes et de leurs droits. Pour y faire face, le Gouvernement s’est engagé à réduire la féminisation de la pauvreté en faisant en sorte que le sexe ne soit plus un frein pour bien vivre. Il veille également à remédier aux contraintes faites aux femmes en termes de ressources et encourage l’entrepreneuriat des femmes. Quelque 40 milliards de roupies (environ 380 millions de dollars des États-Unis) ont ainsi été distribuées à des milliers de femmes, notamment à des femmes travaillant en milieu rural. Le Gouvernement du Pakistan protège aussi les droits de femmes travaillant au foyer, qui représentent encore 70% de la main-d’œuvre féminine.
M. TAREQ MD ARIFUL ISLAM (Bangladesh) a déclaré que les efforts visant à promouvoir les femmes sont reflétés entre autres dans le cinquième plan quinquennal qui apporte la primauté à l’égalité des genres. Grâce à ce plan, des millions d’emplois ont été créés pour les femmes, notamment dans le domaine des textiles. Parmi les ouvriers de ce secteur, 4 millions sont des femmes. En outre le taux d’emploi des femmes est passé de 7% en 2006 à 40% actuellement. Le Bangladesh est également le seul pays au monde dont le Premier Ministre , le chef de l’opposition et le Président du Parlement sont des femmes, s’est réjoui le représentant.
Mme NORA IMANE BELLOUT (Algérie) a rappelé que son pays adhérait aux plus importantes conventions internationales sur les droits de l’homme et en particulier à celles qui ont trait aux femmes, comme la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. L’Algérie s’engage donc à défendre le principe d’égalité de genre et dédie plusieurs législations et politiques à la protection et la promotion des femmes et des filles, a souligné la représentante, affirmant qu’un bond qualitatif avait été effectué en matière de présence des femmes dans la société grâce à l’adoption de stratégies et au renforcement de la base juridique. La représentante a ainsi fait observer que la loi sur les partis politiques dispose qu’il est nécessaire d’inclure une proportion de femmes dans les partis. Quatre partis sont actuellement dirigés par des femmes, dont certaines ont été candidates à l’élection présidentielle, a-t-elle indiqué.
Par ailleurs, éliminer la violence faite aux femmes reste une priorité nationale pour l’Algérie, qui a institué une stratégie en ce sens dès 2007, a déclaré Mme Bellout. S’agissant du renforcement des sanctions pour les auteurs de violences à l’encontre des femmes, le Code pénal sanctionne toutes les formes de violences, y compris celles d’ordre psychologique, qui peuvent affecter l’intégrité physique des victimes ainsi que leur dignité, a-t-elle expliqué. Le Gouvernement accorde aussi une grande importance à la participation des femmes au développement national via l’entrepreneuriat, ce qui a notamment conduit à la création de mini-entreprises, dont 62% des bénéficiaires sont des femmes.
M. KAYINAMURA (Rwanda) a déclaré qu’en tant que membre du Conseil exécutif d’ONU-Femmes, son pays resterait engagé dans cette institution onusienne. Mais le Rwanda constate qu’en dépit des engagements internationaux et des instruments existants, il persiste des lacunes importantes en matière de promotion de la femme dans de nombreux pays. Au Rwanda, au-delà des 30% des postes de décision qui sont réservés aux femmes par la Constitution, un cadre d’autonomisation clair a été mis en place à leur intention. Ce cadre a notamment permis aux femmes de sortir de la pauvreté, a affirmé le représentant, qui a expliqué que le taux de pauvreté, qui était en 2001 de 40%, avait chuté à 16,3% en 2016. M. Kayinamura a en outre jugé réjouissant que les femmes occupent 38% des sièges au Parlement, autant au Sénat, plus de 47% au Gouvernement et environ 40% dans le secteur judiciaire.
Mme HANTASOA FIDA CYRILLE KLEIN (Madagascar) a expliqué que les femmes occupaient une place importante dans la société malgache et que leur nombre élevé parmi la population les plaçait parmi les priorités « absolues » du Gouvernement dans toutes les actions qu’il entreprend, guidées et cadrées par sa Politique nationale de développement.
Parmi les mécanismes mis en œuvre par le Gouvernement, la représentante a cité, entre autres, la Politique nationale de la femme adoptée en 2000, ainsi que le Plan d’action national genre et développement. Par ailleurs, a-t-elle ajouté, a été adopté en 2016 une révision du Code de la nationalité malgache pour en éliminer sa composante discriminatoire à l’égard des femmes. « La femme malgache épousant un citoyen étranger peut ainsi transmettre sa nationalité à son enfant, ce qui n’était pas le cas dans le passé », a expliqué la représentante.
Le Gouvernement malgache est convaincu que la promotion de la femme et du genre doit passer par le renforcement de l’éducation, de la formation professionnelle et la santé des femmes et des filles, a poursuivi Mme Klein. Elle a ensuite énuméré une série de mesures prises dans ce sens, telles que l’octroi de bourses d’études pour les écolières, la fourniture de kits scolaires à tous les enfants du primaire, la mise en place de centres professionnels pour les femmes et les jeunes filles dans les différentes régions, ainsi que des actions de sensibilisation sur la santé reproductive et la planification familiale. Mme Klein a enfin expliqué qu’une stratégie nationale de lutte contre le mariage précoce était en cours de finalisation, alors qu’on estime que 40% des femmes aujourd’hui âgées de 20 à 24 ans ont été mariées ou en union avant l’âge de 18 ans, « une situation qui préoccupe le Gouvernement », a-t-elle précisé.
Mme LALA MEHDIYEVA (Azerbaïdjan) a noté qu’en dépit des progrès accomplis au niveau mondial, de nombreux facteurs empêchaient encore les femmes d’atteindre leur plein potentiel. Parmi ces facteurs figurent notamment la faible participation des femmes à la vie publique et aux processus de prise de décisions, les stéréotypes de genre et la vulnérabilité des femmes en situation de conflit. Dans ce contexte, l’Azerbaïdjan s’engage à respecter ses obligations à l’égard des instruments internationaux visant à éliminer toutes les discriminations liées au genre et créer une égalité des chances pour tous.
Notant que le Programme 2030 et le Programme d’action de Beijing établissent un lien entre l’autonomisation des femmes, le développement social et la croissance économique, Mme Mehdiyeva a assuré que son pays adhérait aux recommandations en faveur d’une approche sexospécifique pour la réalisation du développement durable. À cette fin, l’Azerbaïdjan a adopté diverses stratégies qui ont contribué à améliorer le sort et la représentation des femmes. La proportion de femmes parmi les parlementaires a ainsi progressé de 11% en 2005 à 17% en 2015 et les femmes représentent 35% des élus aux élections municipales de 2014, contre 4% en 2004. Très engagé dans la réduction de la pauvreté et dans la promotion de l’éducation pour les filles, le pays s’emploie également à combattre la violence à l’encontre des femmes. Il a ainsi adopté une loi sur la lutte contre les violences domestiques et mis en place une base de données en ligne pour recenser les cas et apporter une réponse à ce fléau, a expliqué le représentant.
M. YAO SHAOJUN (Chine) a déclaré que, sans la promotion des femmes, il n’y aurait pas de progrès pour l’humanité. Aussi la Chine a-t-elle formulé et amélioré ses stratégies pour la promotion des femmes avec pour objectif d’en faire des contributrices au progrès et des bénéficiaires de ce même progrès. Des politiques d’égalité des genres ont ainsi été mises en œuvre, à travers une centaine de lois et de règlements, qui ont conduit à des résultats que le représentant a présentés comme satisfaisants. À titre d’exemple, aujourd’hui 42,9% des emplois en Chine sont occupés par des femmes et la mortalité maternelle a été réduite à 20,1 pour mille, a notamment expliqué le représentant.
M. JORGE SKINNER-KLÉE (Guatemala) a estimé que la participation de la femme guatémaltèque était manifeste. Sur une population de 2,3 millions de femmes, 50% sont économiquement actives et pas moins de 53 000 entreprises gérées par les femmes. En dépit de ces bons chiffres, le Gouvernement reste engagé à promouvoir leurs droits et à renforcer les organes censés les protéger. Le Gouvernement est déterminé à réaliser l’objectif 5 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, relatif à l’égalité des genres. Il a ainsi adopté une loi sur le féminicide et autres formes de violences ainsi qu’une loi sur les violences et l’exploitation sexuelle. Le Guatemala a en outre participé à la première réunion organisée par l’Espagne autour de l’initiative RED, qui a permis de partager les bonnes pratiques.
M. KAMBA DOUTI (Togo) a expliqué qu’en matière de promotion des droits de la femme, le Togo avait mis un accent particulier sur l’éducation de la femme et de la jeune fille. Des dispositifs de gratuité, de parité et de réduction des charges et frais scolaires ont été mis en place et ont accru le taux d’achèvement de la scolarité primaire chez les filles, passé de 54% en 2007 à 83% en 2015-2016. La parité fille-garçon est presque atteinte dans l’enseignement préscolaire et primaire, où l’indice de parité atteint respectivement 1 et 0,99 à la rentrée 2015-2016.
Des avancées ont été également notées dans le domaine de l’alphabétisation des femmes et se renforcent à la faveur d’une subvention gouvernementale qui permet de couvrir chaque année un nombre additionnel de 1 200 femmes en milieu rural. Le Togo a créé 7 500 centres d’alphabétisation et 250 bibliothèques villageoises en mettant l’accent sur les zones rurales, a précisé M. Douti.
Dans le domaine de l’autonomisation économique de la femme, plusieurs programmes ont permis de toucher plus de 700 000 bénéficiaires, a poursuivi le représentant. De plus, un quota de femmes est exigé dans certains secteurs et structures d’activités comme la haute administration civile et militaire, l’agriculture, les organismes consultatifs, les forces de l’ordre et de sécurité. En matière de leadership politique, la proportion de sièges à l’Assemblée nationale occupés par les femmes a progressé de 11,11% en 2007 à 15,38%.
M. BERNARD TANOH-BOUTCHOUE (Côte d’Ivoire) a déclaré que « la femme est et demeure le début de l’humanité », avant de préciser que la femme ivoirienne était devenue « une actrice du développement qui a une très grande part à jouer dans la marche de notre pays vers l’émergence ».
Revenant sur les réformes mises en place par le pays, le représentant a mis l’accent sur la nouvelle Constitution et ses articles 35, 36 et 37, qui « renforcent particulièrement la protection des droits des femmes et assurent la promotion de la parité entre les sexes, au niveau de la responsabilité de la famille ». Dans un souci d’égalité, la famille est désormais placée sous la responsabilité des époux, ce qui leur confère le pouvoir d’assurer de façon mutuelle la direction morale et matérielle de la famille », a ajouté le représentant.
En matière d’éducation, M. Tanoh-Boutchoue a mentionné la loi sur l’école, adoptée en 2015, qui intensifie la gratuité de l’école et rend obligatoire la scolarisation de tous les enfants, filles et garçons, âgés de 6 à 16ans, la construction de latrines séparées selon le genre, ainsi que la création d’internats pour jeunes filles dans les régions où persistent les mariages précoces et les grossesses en milieu scolaire.
Mme MAGDOLNA PONGOR (Hongrie) a déclaré que son pays soutenait les efforts de la communauté internationale concernant les droits des femmes, y compris la mise en œuvre de toutes les résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité. La Hongrie estime aussi que la réalisation de l’objectif 5 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, relatif à l’égalité sexuelle, est un impératif si l’on veut réaliser tous les autres objectifs et droits.
Au plan national, la Hongrie a une stratégie d’inclusion sociale, visant à apporter toute une série de services de santé, de formation, ou de logement, a expliqué Mme Pongor. Au sein de l’Académie hongroise des sciences, une chaire présidentielle a été créée pour accroître la contribution des femmes dans les sciences. Un programme visant à lutter contre l’abandon scolaire des filles chez la minorité Rom a également été mis en place. Concernant l’autonomisation des femmes, le Gouvernement hongrois a mis en place des congés parentaux élargis, des emplois flexibles sont également proposés aux femmes et une aide est fournie aux entreprises pour qu’elles permettent aux mères de travailler en horaires aménagés.
M. MAYANK JOSHI (Inde) a déclaré que la place des femmes était importante en Inde, un pays où le premier Président de l’Assemblée était une femme. Avec plus d’un million trois cent mille élues dans les gouvernements locaux, l’Inde est à même de formuler des politiques au plus près des besoins des femmes. Aujourd’hui, plusieurs postes à responsabilité sont occupées par des femmes, y compris dans les chambres parlementaires. Dans l’éducation, 47% des étudiants sont des étudiantes et 33% des policiers sont des policières. En outre l’Inde travaille étroitement avec ONU-Femmes et aide, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, au renforcement des capacités dans les pays en développement.
M. EL KHALIL EL HACEN (Mauritanie) a estimé que la condition de la femme avait progressé dans son pays grâce à l’adoption, ces dernières années, de plusieurs stratégies nationales. De plus, a-t-il rappelé, la Constitution de 1991 affirme l’égalité hommes-femmes et garantit à la femme tous les droits politiques, économiques, sociaux et culturels prévus par les textes internationaux. À cet égard, a-t-il dit, le Gouvernement a adopté tous les instruments et conventions internationaux traitant de la femme et de la fille, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Déclaration de Beijing. Tout en renforçant son dispositif juridique pour lutter contre les violences faites aux femmes, il essaie d’honorer ses engagements en matière d’autonomisation des femmes, afin que ces dernières puissent devenir des personnes libres de toute entrave.
Le Gouvernement mauritanien a par ailleurs adopté le principe de discrimination positive afin de faire en sorte que la parité hommes-femmes devienne une réalité, a expliqué le représentant. Il en est résulté un élan qualitatif qui a permis aux femmes de participer à tous les aspects de la vie publique et d’intégrer de nouveaux secteurs comme la police et l’armée. Un financement de petits et moyens projets entrepreneuriaux a également été mis en œuvre, débouchant sur la création de réseaux dirigés par des femmes. Dans ce contexte, a conclu M. El Hacen, la Mauritanie réitère son engagement à poursuivre ses efforts pour réaliser l’objectif 5 du Programme 2030 et donner aux femmes la place qui leur revient dans le développement national.
Mme HALVORSEN (Danemark) a déclaré qu’il fallait réaliser que les droits des femmes étaient des droits humains à part entière. Les femmes ont le libre droit de décider qui elles vont épouser, et quand. Cette liberté est étroitement liée au droit à la santé génésique, a ajouté la représentante. Mme Halvorsen a également estimé que les droits des femmes n’étaient pas dissociables des droits des jeunes. Les jeunes femmes ont acquis une expérience capable d’en faire des agents du changement, a-t-elle ajouté, appelant à lier les droits de ces deux groupes de personnes.
M. JA SONG NAM (République populaire démocratique de Corée - RPDC) a estimé que les femmes jouaient un rôle prépondérant dans la promotion du bien-être, le développement et la réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030. À cet égard, la RPDC poursuit sa politique de promotion de l’égalité de genre et de participation des femmes à la société. Sous la direction du dirigeant suprême, le camarade Kim Jong Un, les femmes ont pu prendre une part active aux activités de l’État, contribuant au développement social et faisant montre de leur dignité et de leur honneur, a souligné le représentant. Ainsi, a-t-il affirmé, la RPDC fait de la promotion et de la protection des droits de l’homme, et en particulier des droits des femmes, une priorité. Elle s’efforce en outre de réaliser l’égalité hommes-femmes, de promouvoir le bien-être et de faire avancer la coopération internationale dans ce domaine.
Évoquant ensuite les violences faites aux femmes, le représentant a rappelé que l’esclavage sexuel était un crime contre l’humanité. Le Japon, a-t-il accusé, a commis cette violation des droits humains pendant la Seconde Guerre mondiale en réduisant en esclavage 200 000 femmes et filles coréennes et d’autres femmes d’Asie pour son armée. Or, 72 ans après sa défaite, le Japon n’a toujours pas présenté ses excuses et s’emploie à dissimuler sa responsabilité, a accusé le représentant, qui a appelé ce pays à présenter des excuses et des dédommagements à la RPDC. Il a aussi demandé aux Nations Unies de faire pression sur le Japon en ce sens. Il a par ailleurs affirmé qu’il y a deux ans, 12 femmes de la RPDC avaient été enlevées par des « gangsters » de la République de Corée, et ce, sans que la communauté internationale ne s’en émeuve. La RPDC a vainement demandé au Secrétaire général et au Haut-Commissaire pour les droits de l’homme de dénoncer ce crime officiellement et de traduire les coupables devant des tribunaux internationaux, a poursuivi M. Ja, qui a conclu en affirmant que, si les autorités sud-coréennes voulaient réellement parvenir à la réconciliation nationale, à l’unité et à la réunification, elles devaient rendre les personnes enlevées à leurs parents.
Mme DARYNA HORBACHOVA (Ukraine) a assuré qu’après avoir reçu les observations finales du Comité sur l’élimination des discriminations à l’égard des femmes suite à la présentation de son rapport, le Gouvernement avait pris une série de mesures pour cibler les défis identifiés. L’Ukraine redit dans ce contexte son engagement à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité. Compte tenu de la situation d’agression que connaît l’Ukraine et l’occupation d’une partie du pays, la représentante s’est dite convaincue que les femmes sont plus qu’avant des agents du changement.
Mme LAURIA NGUELE MAKOUELET (République du Congo) a assuré que les recommandations du Secrétaire général en matière de droits des femmes rejoignent l’objectif visé par son gouvernement, à savoir l’autonomisation de la femme et de la fille, l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et la promotion d’une égalité des sexes. Ces objectifs, a-t-elle relevé, ne peuvent être réalisés sans la participation égale, pleine et effective des femmes à tous les niveaux de décision.
Dans ce contexte, a-t-elle poursuivi, des progrès significatifs ont été réalisés au Congo dans la participation des femmes à la vie publique. Les élections législatives, locales, sénatoriales et départementales de juillet et août 2017 ont permis, selon elle, de mesurer cet engagement des Congolaises. Toutefois, en dépit de ces résultats encourageants, les inégalités persistent, ce qui va à l’encontre du principe de parité qui est consacré dans l’article 17 de la loi fondamentale du pays. La déléguée a ajouté que les efforts de son gouvernement sont déclinés dans son septième rapport présenté au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, dont l’examen reste à programmer.
M. JUANA SANDOVAL (Nicaragua) a déclaré que le Gouvernement de réconciliation et d’unité nationale était fermement engagé à mettre en œuvre la Déclaration et le Programme d’action de Beijing comme à réaliser ses obligations au regard de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Actuellement le Nicaragua compte 32% de magistrates et 52% d’employées administratives, dont un grand nombre occupe de hautes fonctions à responsabilité. En avril de cette année, un programme productif alimentaire a été lancé et devrait à terme permettre de toucher 90% des femmes dans les communautés rurales, de façon à faire d’elles les propres agents de leur bien-être et de leur développement, a dit le représentant.
M. SULAIMAN SALIM MOHAMED AL-ABDALI (Oman) a déclaré que l’homme et la femme étaient égaux en droit, y compris dans le droit de la libre circulation et d’accès au marché du travail. À cet égard, Oman joue un rôle de chef de file dans la région, a affirmé le représentant. Chaque 17 octobre, le sultanat fête en outre la journée de la femme omanaise, pour célébrer son rôle et sa participation à divers postes de responsabilité, tels que parlementaire, ministre ou ambassadeur. La femme omanaise a le droit de vote et de se porter candidate à diverses élections nationales et locales, a rappelé le représentant. Les Omanaises reçoivent en outre le même salaire que les hommes et jouissent d’un congé maternité payé de 50 jours, a encore déclaré le représentant.
M. NOËL DIARRA (Mali) a fait valoir plusieurs mesures de son gouvernement visant à améliorer le statut juridique, économique et social de la femme, notamment la loi instituant un minimum de 30% de femmes dans les fonctions nominatives et électives en 2015.
Le Gouvernement malien a en outre mis en place le Fonds à l’autonomisation de la femme et à l’épanouissement de l’enfant, destiné à financer des actions de développement et de l’entreprenariat féminin. Un programme d’appui à l’autonomisation de la femme dans la chaîne de valeur « karité » a été lancé en vue d’accroître les revenus des femmes dans cette filière. Le Programme d’émergence des compétences des femmes du Mali a été lancé le 8 mars 2017. Le Gouvernement a également adopté des politiques de protection sociale, notamment l’institution d’une assurance maladie obligatoire et d’un régime d’assistance médicale. Un régime d’assurance maladie universelle devrait être mis en place en 2018, a conclu le représentant.
Mme MARIAME FOFANA (Burkina Faso) a insisté sur le fait que, dans de nombreux pays dont le sien, les femmes représentent en fait plus de la moitié de la population. Elle a présenté les avancées réalisées par son pays, et notamment l’institutionnalisation d’un quota de 30% de femmes sur les listes lors des élections législatives et municipales. « Le Gouvernement a adopté le genre comme principe directeur du nouveau référentiel en matière de développement du pays qu’est le Plan national de développement économique et social (PNDES) », a-t-elle expliqué.
Parmi les mesures phares du PNDES présentées par Mme Fofana figurent notamment le renforcement des services sociaux scolaires, afin de contribuer à réduire le taux d’abandon scolaire des filles, et l’adoption d’une loi sur le régime foncier rural qui, couplée à une priorité accordée aux femmes dans l’attribution des terres nouvellement aménagées par l’État, vise à faire en sorte que 30% de ces terres appartiennent à des femmes d’ici à 2019.
Mme MUKHTAR (Soudan) a déclaré que le Gouvernement de son pays, conscient des problèmes rencontrés par les femmes, avait adopté une série de mesures, incluant des programmes de formation, des campagnes de sensibilisation en particulier dans les zones rurales. Le Gouvernement a en particulier concentré ses efforts dans la région du Darfour, en coopération avec la division des droits de l’homme de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD).
Parmi les mesures législatives prises par le Soudan, la représentante a cité la création en 2005 d’une unité spéciale au sein de la police, chargée de lutter contre la violence faites aux filles et aux femmes. En 2008, une loi a interdit l’excision. En 2014, une loi sur la protection des personnes contre le trafic des personnes a été adoptée, a cité la représentante. Elle a ensuite estimé que, compte tenu des difficultés que connaissent les pays en développement, notamment les effets des changements climatiques, ceux-ci devraient être aidés par la communauté internationale. Cette aide pourrait par exemple se traduire par des annulations de dette, a suggéré la représentante, avant de se féliciter de la décision annoncée d’une levée par les États-Unis des sanctions économiques unilatérales contre son pays.
Mme MAYRA LISSETH SORTO ROSALES (El Salvador) a fait valoir que, ces dernières années, son pays a réalisé d’importants progrès sur les plans législatif et réglementaire en faveur de la protection des droits des femmes. El Salvador a ainsi adopté une loi sur l’égalité, l’équité et l’élimination des discriminations à l’encontre des femmes, ainsi qu’une loi spéciale intégrale pour une vie exempte de violences pour les femmes. Ces législations, a souligné la représentante, ont permis de faire progresser l’égalité de genre dans le pays. El Salvador présente ainsi une augmentation de 52% de ses institutions dotées de plans d’égalité de genre. Le pays a aussi enregistré d’importants progrès en matière de lutte contre les violences faites aux femmes grâce à la mise en œuvre de plans de prévention municipaux.
El Salvador estime d’autre part que l’égalité de genre et l’autonomisation de femmes sont des conditions préalables au développement, à la gouvernance, à la paix et à la démocratie. C’est dans cet esprit, a précisé la déléguée, que le pays a lancé un Plan d’action national pour la mise en œuvre de la résolution 1325 « Femmes, paix et sécurité » du Conseil de sécurité, qui renforce son engagement en faveur d’une participation des femmes à la consolidation de la paix et de la sécurité. Un effort particulier est également mené en matière de santé sexuelle reproductive en direction des adolescentes. En conclusion, la représentante a réaffirmé la volonté de son pays à travailler pour le bien-être des femmes et des filles, notamment celles en situation de vulnérabilité, et à travailler dans ce sens avec les instances internationales.
M. HAILESELASSIE SUBBA GEBRU (Éthiopie) a jugé important que la Déclaration et le Programme d’action de Beijing restent la feuille de route de la communauté internationale pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée. Mais, en tant que pays en développement, l’Éthiopie, tout en restant confrontée à des défis, a pu prendre des mesures, qui ont permis par exemple aux femmes d’être présentes à hauteur de 50% dans les administrations locales ou encore de devenir propriétaires de 52% des appartements du pays. Dans d’autres domaines, ces chiffres sont également en hausse, s’est félicité le représentant, citant par exemple le domaine judiciaire. Même avec les défis auxquels il doit par ailleurs faire face, le Gouvernement éthiopien reste engagé à remplir ses obligations, a assuré le représentant.
M. NIRMAL RAJ KAFLE (Népal) a déploré qu’en dépit des outils dont dispose la communauté internationale et les efforts déployés, les femmes restaient confrontées à de nombreux écueils pour obtenir leurs droits. Au Népal, la Constitution fixe à 30% la part des sièges au Parlement national réservés aux femmes, et à 40% dans les instances locales, a expliqué le représentant. Aujourd’hui le Chef de l’État et la Présidente du Parlement sont des femmes, a-t-il ajouté, avant d’affirmer la détermination des autorités de son pays à mettre en œuvre la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.
Pour M. GEORGI VELIKOV PANAYOTOV (Bulgarie), l’égalité des genres est un droit de l’homme fondamental absolument nécessaire à la réalisation de tous les autres droits. L’égalité des sexes et la non-discrimination, telles que stipulées dans la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, sont enracinées dans la Constitution de la Bulgarie, a assuré le représentant, indiquant que, par exemple, le Gouvernement avait en 2016 adopté une nouvelle loi sur l’égalité des genres qui doit renforcer les principes d’égalité déjà mis en œuvre dans les politiques publiques. L’an dernier aussi, la Bulgarie est devenue État partie à la Convention d’Istanbul. Toutes les mesures prises ont pour objectifs de lutter contre les stéréotypes et de promouvoir activement la participation des femmes en réduisant les écarts constatés notamment dans le domaine de l’emploi.
M. LOT THAUZENI PANSIPADANA DZONZI (Malawi) a déclaré que son pays était conscient du rôle qu’y jouait les femmes en faveur de son développement, ajoutant que le Gouvernement était totalement engagé en faveur de la promotion de la femme et de l’égalité hommes-femmes. Outre les instruments internationaux auxquels il est partie, le Malawi a, au fil des ans, adopté diverses mesures législatives, judiciaires et institutionnelles pour promouvoir et défendre les droits des femmes. Cela inclut la Stratégie nationale de développement dans sa troisième version, une loi de 2015 sur le mariage, le divorce et les relations familiales, une loi de 2012 sur l’égalité des sexes et son plan de mise en œuvre, une loi concernant l’héritage, une loi sur l’éducation et une autre sur la réadmission des jeunes mères, une loi de 2006 sur la prévention des violences domestiques ou encore une loi de 2009 sur les droits en matière de santé reproductive, entre autres.
Ces différentes mesures aident à promouvoir l’égalité hommes-femmes et à permettre à ces dernières d’accéder à la création de richesses, ainsi qu’à une meilleure représentation dans les services publics et les organes de décision. Le représentant a encore cité quelques mesures plus récentes, notamment la participation au programme He for She.
Le représentant a toutefois admis que son pays avait encore beaucoup à faire pour réaliser ceux des objectifs de développement durable qui concernent les femmes, du fait de différents facteurs comme des capacités limitées ou encore les changements climatiques. Le représentant a néanmoins dit espérer que son pays pourrait continuer de progresser avec l’appui de plusieurs agences des Nations Unies, comme l’UNICEF ou ONU-Femmes.
Mme ALFUHAID (Koweït) a déclaré que tout pays qui ignore les droits des femmes ne parviendra pas à réaliser son développement. Au Koweït, toutes les mesures sont prises pour renforcer les droits des femmes et promouvoir leur autonomie. Ainsi, 55% des postes de responsabilité sont occupés par des femmes et elles représentent 79% des postes de la fonction publique.
M. HENDRICKS (Afrique du Sud) a déclaré qu’afin d’améliorer le sort des femmes, qui continuent d’être affectées de façon disproportionnée par la pauvreté, la violence et le chômage, le Gouvernement avait mis en œuvre des politiques d’autonomisation des femmes et des filles. Les programmes s’adressent d’abord aux femmes des milieux ruraux, a ajouté le représentant. En outre, des lois ont été adoptées afin de favoriser l’équité entre les hommes et les femmes. Par ailleurs, le Gouvernement a adopté une série de réformes visant à mettre un frein à la violence et l’exploitation sexuelles dont elles sont victimes, et à améliorer les services de santé qui leur sont destinés.
Mme LILIT GRIGORYAN (Arménie) a déclaré que ces dernières années, le Gouvernement avait lancé de nombreuses réformes législatives. Il a élaboré des plans d’action pour la promotion de la femme. Le Code électoral a été amendé pour renforcer les mesures de participation des femmes dans les positions de prises de décision. Une loi d’identification et d’aide pour les victimes de la traite des personnes et une autre loi sur l’égalité des droits et de la chance des femmes et des hommes ont été adoptées. En 2016, le Premier Ministre a créé un groupe de travail chargé d’élaborer un projet de loi sur la « prévention de la violence familiale et la protection des victimes ». Le projet a été soumis à la présidence de la République pour examen.
L’Arménie attache une grande importance à la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité concernant les femmes, la paix et la sécurité, a assuré le représentant. Cette année, un groupe de travail interministériel a été mis en place pour élaborer un plan d’action sur cette résolution. Toujours cette année, le Premier Ministre a créé un autre groupe de travail, chargé du suivi des recommandations des organes de traité, y compris la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
M. MANUEL DA COSTA E SILVA (Timor-Leste) s’est déclaré encouragé par les progrès réalisés à l’échelle mondiale dans l’accès des femmes aux ressources et dans la participation de femmes aux processus de décision. Au niveau national, le Timor-Leste a également progressé en matière d’autonomisation des femmes et d’égalité de genre. Depuis son retour à l’indépendance il y a 15 ans, le pays a intégré la protection des droits des femmes dans ses politiques et adopté de nombreuses lois à cet effet. De plus, sa Constitution consacre l’égalité des droits et des devoirs entre hommes et femmes dans tous les domaines. Il encourage en outre l’implication politique des femmes, avec un quota de 33% dans les listes électorales. Le résultat en est que 38% des sièges du Parlement national sont aujourd’hui détenus par des femmes, ce qui constitue le taux le plus élevé dans la région Asie-Pacifique, a fait observer le représentant.
S’agissant de la violence faite aux femmes, le Timor-Leste a adopté cette année un Plan national d’action sur la violence liée aux genres 2017-2028. Il peut aussi s’appuyer sur une loi contre les violences domestiques, désormais considérées comme des crimes. Le Code pénal prévoit également des dispositions contre l’exploitation et les abus sexuels, le harcèlement sexuel, la violence à l’égard des femmes et le trafic d’êtres humains. Enfin, soucieux d’extraire les femmes du secteur informel de l’économie, le Timor-Leste s’emploie à favoriser l’entrepreneuriat des femmes ainsi que leur accès au crédit, à la formation et au développement.
Mme ALAMIN (Libye) a déclaré que, malgré la situation qui prévaut dans le pays, les autorités restaient engagées à mettre en œuvre leurs obligations de protection des droits de l’homme, eu égard aux instruments et documents existants en matière de protection des droits des femmes. Même si le nombre de femmes à des postes de responsabilité est en deçà des espoirs, leur présence commence à être visible, a affirmé la représentante, prenant exemple des femmes parlementaires ou ministres dans le Gouvernement de réconciliation nationale.
M. FAWAZ ALIU (Ghana) a déclaré que les femmes au Ghana avaient fait des progrès pour la réalisation de leurs droits politiques et socioéconomiques, en particulier durant la dernière décennie. Cependant l’élimination des barrières qu’elles rencontrent n’est pas totale. Parmi ces défis persistants, il y a les pratiques traditionnelles néfastes comme les mutilations génitales féminines, l’exclusion économique, l’absence de l’accès à la terre ou à l’héritage ou même le manque d’accès aux services de base comme l’éducation ou la santé. Conscient de cela, le Gouvernement a dédié des mesures spécifiques aux femmes en milieu rural, en leur accordant facilement des crédits pour améliorer leurs conditions de travail. Le Gouvernement reste aussi engagé dans sa campagne contre les mariages forcés et a lancé des initiatives avec les acteurs pertinents et parties prenantes comme les dirigeants traditionnels.
Mme HAIDOUR (Maroc) a déclaré que « la femme tout comme l’homme est à la fois un acteur et un bénéficiaire du développement ». Malgré des avancées, la représentante a noté que la femme continuait à souffrir de plusieurs problèmes qui entravaient son émancipation, notamment dans le domaine de l’enseignement et de la formation, du taux de scolarisation, d’alphabétisation et d’acquisition des connaissances scientifiques entre autres. Elle est également revenue sur les problèmes persistant dans le domaine de la santé où le taux de mortalité des mères et des nourrissons ne cesse d’augmenter.
Mme Haidour a signifié que la condition de la femme s’était néanmoins améliorée dans certains domaines, notamment dans les postes de direction, et que les femmes étaient de plus en plus présentes aux postes d’ambassadeur, de wali, de directrice d’administration centrale, et dans les grands projets du Royaume.
La place des femmes s’accroît aussi dans le domaine politique et religieux puisque des femmes siègent maintenant au Conseil des oulémas, a expliqué la représentante, qui a attribué ce fait à une « forte détermination et volonté politique », illustrée aussi par la réforme du Code de la famille, la Moudawana, en 2004, et la Constitution de 2011, dont l’article 19 dispose que « l’homme et la femme jouissent à égalité des droits et libertés à caractère civil, économique, social, culturel et environnemental », a encore déclaré la représentante.
Mme ANNE CHRISTENSEN, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a estimé que ce débat sur la promotion des femmes devait reconnaître l’impératif d’une aide à la survie et l’épanouissement des femmes et des filles dans tous les pays. Pour y parvenir, nous devons faire davantage pour atteindre les femmes, les fillettes et les adolescentes en situation de fragilité, a-t-elle souligné. Une partie de la solution consiste selon Mme Christensen à investir davantage dans la capacité institutionnelle d’acteurs locaux, parmi lesquels les Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les ONG locales et les réseaux de femmes et de jeunes. Il s’agit de répondre aux besoins de santé de toute les femmes, y compris dans les lieux difficiles d’accès. En second lieu, il est urgent de venir en aide aux femmes et filles qui représentent environ la moitié des 244 millions de migrants et 21,3 millions de réfugiés dans le monde et qui sont exposés à des risques spécifiques sur les routes de migration.
Afin de porter assistance aux migrants vulnérables, la FICR a lancé plusieurs dispositifs innovants, notamment un programme, mis en place en Grèce, de transfert d’argent identifiant les besoins liés au genre. Il ressort de cette expérience que l’argent peut réduire la prévalence des violences en lien avec le genre. Une autre initiative de la FICR menée au Niger a consisté à offrir de meilleures opportunités économiques aux femmes ayant migré pour des raisons économiques, avec le risque de devenir la proie de réseaux d’exploitation sexuelle. Enfin, le Croissant-Rouge jordanien a ouvert un centre de formation professionnelle réservé aux femmes et filles migrantes afin de les aider à trouver de meilleurs emplois et à améliorer les revenus de leur famille.
Dans ce contexte, la FICR appelle les États à garantir que les migrants vulnérables reçoivent assistance et protection, indépendamment de leur statut juridique. Elle les exhorte également à prendre en compte les besoins distincts des femmes et des filles de façon à assurer une meilleure protection des réfugiés.
M. KEVIN CASSIDY, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a rappelé que l’égalité de genre et la non-discrimination étaient au cœur du mandat de l’OIT depuis sa création en 1919. Depuis près de 100 ans, un grand nombre de normes, de déclarations, de résolutions et de programmes sur le travail international ont permis de renforcer l’importance de ces questions pour l’OIT et ses mandats, les gouvernements et les organisations de travailleurs et d’employeurs. L’adoption du Programme 2030, a-t-il souligné, a réaffirmé le consensus universel sur l’importance de l’égalité de genre et sa contribution à la réduction de la pauvreté et des inégalités, à la protection sociale universelle, à une croissance économique inclusive et à un emploi productif et accessible pour tous.
Les inégalités persistent néanmoins en termes d’opportunité et de traitement. Dans de nombreuses régions du monde, les femmes sont plus enclines que les hommes à devenir et rester sans emploi, ont moins de chances d’entrer dans la vie active et, le cas échéant, acceptent souvent des emplois de moindre qualité, a expliqué le représentant. Les progrès pour surmonter ces obstacles sont lents et limités à quelques régions dans le monde. Même dans les pays où les écarts en matière de participation et d’emploi se sont resserrés, la qualité de l’emploi des femmes demeure un sujet de préoccupation.
En vue de son centenaire, l’OIT a lancé l’Initiative des femmes au travail, a poursuivi M. Cassidy. Celle-ci vise à dresser un bilan global de la condition des femmes dans le monde du travail, tout en identifiant les actions innovantes et les collaborations permettant de promouvoir une égalité de genre pleine et durable ainsi que la non-discrimination, conformément au mandat de l’Organisation.
En juin dernier, à l’occasion du Sommet sur le monde du travail, l’OIT a publié son étude World Employment Social Outlook: Trends for Women. Il ressort de ce document que les écarts entre les hommes et les femmes dans le monde du travail restent importants et commencent avec l’accès limité des femmes au marché du travail. Et une fois entrées, elles n’ont souvent qu’un accès restreint aux emplois de qualité. Réduire ces écarts aurait des retombées économiques significatives et améliorerait le bien-être individuel, a-t-il affirmé, faisant état du récent lancement par l’OIT, ONU-Femmes et l’OCDE d’une Coalition internationale pour l’égalité de salaire (EPIC), dont l’action correspond à l’objectif 8 du Programme 2030.
Mme ELLIOTT, du Programme alimentaire mondial (PAM), a lu une déclaration conjointe à son organisation, au Fonds international de développement agricole (FIDA) et à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Celle-ci souligne que, dans les zones rurales, les femmes jouent plusieurs rôles à l’intérieur comme à l’extérieur du foyer familial. Or, trop souvent, ces rôles sont sous-évalués et peu visibles, les femmes des zones rurales continuant en outre de faire face aux discriminations. Mme Elliott a également indiqué que la dégradation de l’environnement et les effets délétères des changements climatiques affectaient davantage les femmes que les hommes.
Avec moins d’accès aux ressources et des revenus plus faibles que les hommes, les femmes sont en outre les plus exposées à la faim et à la malnutrition, a encore noté l’intervenante. Elle a expliqué que, dans ce contexte, la FAO, le PAM et le FIDA se concentraient notamment sur le renforcement des capacités, y compris de leadership, des femmes rurales. Les agences spécialisées basées à Rome appuient l’avancement économique et social des femmes rurales tout en s’efforçant d’appliquer les stratégies de promotion onusiennes de l’égalité de genres, a-t-elle expliqué.
Droits de réponse
Dans l’exercice de son droit de réponse, le Japon a déclaré que les faits et chiffres avancés par la délégation de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) pour parler des « faits du passé » étaient sans fondement.
La République de Corée, a également rejeté les déclarations de la RDPC, assurant que les travailleurs nord-coréens auxquels la délégation avait fait allusion s’étaient rendus de leur plein gré en République de Corée. Le nombre de transfuges nord-coréens ayant fui ce pays pour vivre en République de Corée dépasse maintenant 30 000 personnes, ce qui témoigne de l’état de la situation dans ce pays, a déclaré le représentant. De son point de vue, la RPDC ferait mieux de s’occuper du bien-être de son peuple plutôt que de chercher à acquérir des armes nucléaires.
Répondant à son tour, le représentant de la République populaire démocratique de Corée a affirmé que c’est un fait établi que le Japon a forcé des milliers de femmes asiatiques et européennes à des actes sexuels avec ses soldats pendant la guerre. C’est un crime contre l’humanité qui exige des excuses de la part du Japon, a dit le représentant, affirmant aussi que le Japon et la République de Corée avaient trouvé un accord sur cette question des femmes de réconfort contre une petite somme d’argent. Ce n’est rien de moins qu’une insulte à la communauté internationale, a-t-il ajouté. Il a aussi affirmé, s’agissant des enlèvements de ressortissants nord-coréens, qu’ils ont été ordonnés par l’ancien Président sud-coréen.
Dans un second droit de réponse, le représentant du Japon a déclaré que, 70 ans après la fin de la guerre, le Japon était un pays de paix, qui a contribué à la paix dans la péninsule coréenne. Le Japon entend rester un pays de paix, a assuré le représentant.
Le représentant de la République de Corée, a appelé de nouveau la RPDC à répondre aux exigences de la communauté internationale, notamment en appliquant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et en coopérant avec le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en RPDC.
La délégation de la RDPC a répondu que les actions du Japon dans la promotion des droits de la femme, ou son engagement en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, n’étaient rien d’autre que des écrans de fumée pour cacher ses crimes passés, pour lesquels il refuse de présenter des excuses. Il a de nouveau appelé la République de Corée à libérer les ressortissants nord-coréens qu’elle détient.