En cours au Siège de l'ONU

Soixante-douzième session,
14e et 15e séances – matin & après-midi
AG/DSI/3582

Désarmement : les partisans de la dissuasion nucléaire affirment leur position devant la Première Commission

La République populaire démocratique de Corée avertit qu’une guerre nucléaire pourrait « éclater à tout moment »

Les puissances nucléaires ont souligné avec force, aujourd’hui, leur attachement à une politique de dissuasion au cours d’une réunion de la Première Commission durant laquelle, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a notamment averti qu’une guerre nucléaire pourrait « éclater à tout moment ».

La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) poursuivait son débat thématique sur les armes nucléaires, avant d’élargir la discussion aux autres types d’armes de destruction massive.

Dénonçant avec force la « politique hostile des États-Unis et les menaces nucléaires proférées contre la RPDC », le représentant de ce pays a de nouveau souligné, devant la Commission, que le programme nucléaire de la RPDC est « une mesure de légitime défense ».

Ce dernier a affirmé que, cette année, la RPDC était devenue une puissance nucléaire à part entière dotée de la bombe atomique, de la bombe à hydrogène et de fusées balistiques intercontinentales.

« L’ensemble du continent des États-Unis est à la portée de nos tirs et si les États-Unis osent envahir notre territoire sacré, ne serait-ce que d’un centimètre, ils n’échapperont pas à notre châtiment », a mis en garde le délégué.

« À l’heure où la Corée du Nord menace », la représentante de la France a donc souligné que la dissuasion nucléaire représente une composante essentielle de la stabilité stratégique régionale ainsi que de sa sécurité nationale.

Remettre en cause la légitimité de cette politique traduit une volonté de passer outre certains intérêts de sécurité fondamentaux, mais aussi une ignorance des équilibres stratégiques et des risques de déstabilisation actuelle, a estimé la représentante, pointant notamment du doigt le nouveau Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et son « approche moralisatrice », qui remet en cause les fondements du multilatéralisme.

« Les menaces émanant d’États dotés sont vraiment réelles et nous devons convaincre tout agresseur potentiel que le bénéfice d’une attaque serait largement dépassé par ses conséquences », a renchéri le représentant du Royaume-Uni pour qui l’environnement international imprévisible actuel exige aussi de son pays qu’il maintienne sa force de dissuasion nucléaire « dans un avenir prévisible ».

Ce dernier a également souligné que la dissuasion nucléaire n’est pas seulement essentielle pour sa sécurité, mais aussi pour celle des nations qui sont couvertes par le parapluie nucléaire de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN).  « L’objectif fondamental des capacités nucléaires de l’OTAN est de préserver la paix et de dissuader de toute agression, a-t-il insisté.  Nous devons convaincre tout agresseur potentiel que le bénéfice d’une attaque serait largement dépassé par ses conséquences. »

Le Royaume-Uni a notamment cité au rang de ses préoccupations la Fédération de Russie qui est « en train de moderniser ses forces et ses missiles nucléaires » et dont « l’augmentation troublante » du nombre d’exercices nucléaires effectués sans préavis ne saurait être minimisée.  Dans ces conditions, a-t-il expliqué, « abandonner unilatéralement notre force de dissuasion minerait notre sécurité, celle de nos alliés, et ne nous placerait pas plus en sécurité ».

Le représentant de la Fédération de Russie a, pour sa part, surtout estimé que la dégradation de l’environnement sécuritaire rendait avant tout urgente l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), mais aussi une réflexion approfondie sur l’effet déstabilisateur du déploiement de systèmes antimissiles et les projets de placement d’armes dans l’espace.

Il a également abordé la question du nucléaire iranien, regrettant la décision du Président des États-Unis de ne pas certifier le Plan d’action global commun.  Au lieu de remettre en cause les résultats obtenus par les Parties à l’accord, des efforts devraient être consentis pour optimiser sa mise en œuvre, a estimé le délégué russe qui a en outre indiqué que, « dans tous les cas, aucune sanction contre l’Iran ne sera prise par le Conseil de sécurité dans les mois à venir ».

À ce propos, le représentant de la République islamique d’Iran a soutenu que les accusations américaines sur la « non-conformité de l’Iran » n’ont aucun fondement et que c’est l’actuelle Administration américaine qui a, au contraire, violé la lettre de ce plan.

Convaincu de la validité de l’accord, qu’on « ne peut pas supprimer comme une entente bilatérale », il a appelé la communauté internationale à ne pas autoriser les États-Unis à saper le Plan d’action global commun, avertissant que « cela minerait le régime de non-prolifération dans son ensemble ».  Autrement, a-t-il mis en garde, on court le risque de voir chaque pays renier ses engagements et ses décisions après chaque élection d’une nouvelle administration.

Abordée pendant l’après-midi, la question des armes chimiques et biologiques a par ailleurs déclenché des bordées d’accusations visant notamment le régime syrien.  Les attaques chimiques de l’EIIL et celle perpétrée dans l’aéroport de Kuala Lumpur ont également fait l’objet de condamnations sévères.  La destruction complète et vérifiée des armes chimiques de la Fédération de Russie a en revanche été saluée à la quasi-unanimité, et des délégations se sont aussi félicitées du transfert d’armes chimiques hors de la Libye.

Les délégations ont en revanche regretté que la huitième Conférence des États parties chargée de l'examen de la Convention sur les armes biologiques n’ait pas abouti à la conclusion d’un accord pour renforcer la mise en œuvre de cet instrument. 

La Première Commission poursuivra son débat thématique, mardi 17 octobre, à 10 heures.

QUESTIONS À L’ORDRE DU JOUR ET PRÉSENTATION ET EXAMEN DE TOUS LES PROJETS DE RÉSOLUTION ET DE DÉCISION DÉPOSÉS AU TITRE DES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR

Suite du débat thématique sur les armes nucléaires

M. DAMIAN PRZENIOSLO (Pologne) a souligné que la réussite du désarmement nucléaire dépendait de la prise en compte de l’environnement sécuritaire.  Il s’est inquiété de la montée des tensions dans la péninsule coréenne, les agissements de Pyongyang représentant une menace à la paix et à la stabilité de la région.  Après avoir noté que plus doit être fait pour combattre la prolifération de « matériaux sensibles » vers des acteurs non étatiques, le représentant a défendu la pertinence du Plan d’action global commun sur le nucléaire iranien, qui, s’il n’est pas parfait, implique des activités de vérification qui contribuent à la désescalade des tensions.  Il a ajouté que, pour la Pologne, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) reste un rouage du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Rien de majeur ne pourra être réalisé en matière de désarmement nucléaire sans travail avec les États dotés d’armes nucléaires, a-t-il souligné.  Il a souhaité que la prochaine Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité en 2020 soit couronnée de succès, et plaidé pour une approche progressive pour atteindre l’objectif d’un monde sans armes nucléaires.  Une telle approche progressive prévoit l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), la négociation d’un traité interdisant la production matières fissiles pour la fabrication d’armes nucléaires, et la relance des accords stratégiques américano-russes, a-t-il indiqué. 

Mme ALICE GUITTON (France) a affirmé qu’à l’heure où la « Corée du Nord » menace, la France insiste sur l’importance de renforcer le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qui reste « un rempart irremplaçable face à la prolifération ».  C’est en raison de ce même contexte que la France demande à ce que soit poursuivie « l’application rigoureuse de l’accord avec l’Iran », a-t-elle ajouté.

Après avoir assuré que son pays reste déterminé à poursuivre la mise en œuvre de ses engagements en matière de désarmement, citant notamment la réduction d’un tiers du nombre de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) et de moitié de ses armes nucléaires, la représentante a affirmé que la dissuasion nucléaire continue de représenter pour la France une composante essentielle de la stabilité stratégique régionale et à la sécurité nationale.  À ses yeux, remettre en cause la légitimité de cette politique traduit une volonté de passer outre certains intérêts de sécurité fondamentaux, mais aussi une ignorance des équilibres stratégiques et des risques de déstabilisation actuelle.  En la matière, elle a notamment estimé que l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires oublie la manière dont le monde a enregistré des progrès concrets en matière de désarmement, y voyant une mesure inefficace qui « n’aboutira au démantèlement d’aucune arme » et qui « prend le risque d’une escalade d’armement conventionnel ».  À ses yeux, ce traité adopte une approche « humanitaire, mais en réalité surtout moralisatrice », qui remet en cause les fondements du multilatéralisme et qui risque de fragiliser le régime de non-prolifération en créant un conflit de norme avec le TNP.  « Cela veut dire que désormais, un État peut décider de quitter ce TNP, tout en affichant un engagement de façade, sans vérification, en faveur du désarmement et de la non-prolifération », a analysé la déléguée.  C’est pourquoi, les États dotés de l’arme nucléaire et les États non dotés mais dont la sécurité repose sur la dissuasion n’ont pas participé à ce traité, a-t-elle expliqué.  « Ce traité auquel la France n’entend pas adhérer ne nous lie pas », a-t-elle conclu avant d’ajouter que « la décision souveraine de chaque État d’adhérer ou non à ce traité ne saurait être prise dans l’ignorance de tous ces risques ».

M. MIKHAIL ULYANOV (Fédération de Russie) a rappelé que, pour la Russie et les États-Unis, non seulement la course aux armements avait pris fin depuis longtemps, mais que la tendance avait été largement inversée.  La Russie a réitéré à maintes reprises qu’elle était prête à organiser un dialogue inclusif et auquel participeraient les États dotés d’armes nucléaires, pour intensifier encore les activités de réduction des armes nucléaires, a-t-il ajouté.  Pour le représentant, la dégradation de l’environnement sécuritaire rend plus urgente encore l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) mais aussi une réflexion approfondie sur l’effet déstabilisateur du déploiement de systèmes antimissiles et les projets de placement d’armes dans l’espace.  Le représentant russe a également rappelé qu’au titre de l’article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), l’élimination totale des arsenaux nucléaires devait être conduite de manière progressive en vue d’atteindre l’objectif commun de désarmement général et complet.  Cette importante disposition a, semble-t-il, été oubliée par les auteurs du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, a-t-il considéré.  Sur le nucléaire iranien, le représentant a regretté la décision du Président des États-Unis de ne pas certifier le Plan d’action global commun.  Au lieu de remettre en cause les résultats obtenus par les parties à l’accord, des efforts devraient être consentis pour optimiser sa mise en œuvre, a-t-il estimé.  Il a en outre indiqué que, « dans tous les cas, aucune sanction contre l’Iran ne sera prise par le Conseil de sécurité dans les mois à venir ». 

M. ENRI PRIETO (Pérou) a plaidé en faveur de l’universalisation des régimes destinés à interdire les armes nucléaires et à parvenir à une élimination totale.  Il a estimé que l’actualité souligne davantage cette urgence.  Outre le fait que le stock mondial d’armes nucléaires est évalué à 15 000 unités, le représentant s’est inquiété du fait qu’aucune arme nucléaire n’a été détruite physiquement ces dernières années.  Au contraire, a-t-il dénoncé, les pays dotés n’ont cessé de moderniser leurs arsenaux et programmes nucléaires et la doctrine nucléaire est restée au cœur des politiques de sécurité.  Il a appelé les pays cités à l’annexe 2 du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) à le ratifier urgemment et sans délais.  Il a également demandé à la République populaire démocratique de Corée (RPDC) d’arrêter définitivement son programme nucléaire.

Un des premiers pays à avoir ratifié le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, le Pérou considère que ces armes violent le droit international et le droit international humanitaire, compte tenu des conséquences catastrophiques de leur éventuelle utilisation.  Le représentant a estimé que la seule manière de contrer les graves dangers qu’elles représentent pour la survie même de l’humanité est de parvenir à leur élimination et interdiction totale, exhortant les États qui ne l’ont pas encore fait à signer et ratifier sans délai les traités pertinents. 

Le Pérou se félicite aussi que la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires se soit vue décerner le prix Nobel de la paix.  Cette récompense est une reconnaissance du travail accompli par la société civile, a-t-il estimé.  Le représentant a ensuite fait part de son appui à toutes initiatives visant à parvenir à un instrument juridiquement contraignant interdisant la possession et pour l’élimination des armes nucléaires, a conclu son représentant. 

M. KIM IN RYONG (République populaire démocratique de Corée-RPDC) a constaté que la communauté internationale est en train de s’écarter de la création d’un monde exempt d’armes nucléaires, qui était pourtant la raison pour laquelle les Nations Unies ont été créés.  Se disant favorable à l’élimination de ces armes de destruction massive, le délégué a cependant affirmé que « tant que les États-Unis continueront à faire chanter notre pays, nous ne ratifierons pas le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ».  Tout le monde sait, a-t-il affirmé, que la question de la nucléarisation de la péninsule coréenne a été créée par la politique hostile des États-Unis et les menaces nucléaires proférées contre la RPDC.  À ce titre, il a souhaité que ce pays cesse sa politique de « frappes préventives et de déploiement d’armes hors de son territoire », avertissant qu’une guerre nucléaire pourrait « éclater à tout moment ». 

Rappelant qu’en 1957, « les États-Unis ont déployé des armes atomiques en Corée du Sud », et que depuis les années 1970, « ils mènent des exercices militaires de grande ampleur incluant des armes nucléaires », le délégué a considéré que le dernier déploiement, en mars-avril 2017, était destiné à simuler une frappe préventive contre la RPDC.  Dans le même temps, a-t-il poursuivi, les États-Unis ont déployé les bombardiers stratégiques stationnés à Guam vers la ligne de démarcation militaire en péninsule coréenne pour y effectuer une simulation de déflagration nucléaire.  Ce qui est encore plus dangereux, a poursuivi le délégué, est le fait que les États-Unis ont osé créer et effectuer l’exercice d’une « opération de décapitation » dans le but de « renverser notre dirigeant suprême ».  Selon le délégué, « aucun pays au monde n’a été placé aussi longtemps sous une telle menace de la part des États-Unis et n’a eu à subir des exercices de guerre nucléaire à ses portes ». 

Le programme nucléaire de la RPDC est « une mesure de légitime défense » de la part d’un peuple qui a connu la guerre, et si les États-Unis n’arrêtent pas leur politique hostile, nous ne céderons jamais d’un iota », a-t-il mis en garde.  Le représentant a ensuite indiqué que cette année, la RPDC avait achevé de constituer sa force nucléaire et était devenue une puissance nucléaire à part entière dotée de la bombe atomique, de la bombe à hydrogène et de fusées balistiques intercontinentales.  « L’ensemble du continent des États-Unis est à la portée de nos tirs et si les États-Unis osent envahir notre territoire sacré, ne serait-ce que d’un centimètre, ils n’échapperont pas à notre châtiment, dans n’importe quelle partie du globe », a-t-il affirmé.  Le représentant a précisé que son gouvernement n’avait pas l’intention d’utiliser son arme nucléaire contre tout autre pays à condition que ce dernier ne participe pas aux opérations militaires engagées par les États-Unis contre la RPDC.  La RPDC, « État nucléaire responsable », contribuera au maintien de la paix et de la stabilité dans la péninsule coréenne et le reste de la région, a-t-il assuré.

M. AHMAD MOHAMED AL-THANI (Qatar) a rappelé l’importance de tous les documents édictés jusqu’ici par les Nations Unies sur la question du nucléaire.  « Un demi-siècle après l’adoption sur le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a-t-il rappelé, le monde continue de vouloir atteindre les objectifs cités dans ce document ».  Réaffirmant l’importance de l’engagement du Qatar et de son attachement au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), le délégué a considéré la prolifération d’armes nucléaires au Moyen-Orient préoccupante.  « C’est la seule région qui n’a pas fait de progrès sur ce plan », a-t-il constaté, faisant également part de ses préoccupations face aux tensions continues dans la région.  Se disant favorable à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, et au développement du nucléaire pacifique dans le respect des normes de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), il a assuré que son pays accordait beaucoup d’attention à l’importance d’éviter les conséquences humanitaires catastrophiques liées à la prolifération.  

M. MATTHEW ROWLAND (Royaume-Uni) a souligné d’emblée que « l’environnement international imprévisible actuel exige de son pays qu’il maintienne sa force de dissuasion nucléaire dans un avenir prévisible.  Les menaces émanant d’États dotés sont « vraiment réelles » et nous devons convaincre tout « agresseur potentiel » que le bénéfice d’une attaque serait largement dépassé par ses conséquences.

Il a souligné que la Fédération de Russie était « en train de moderniser ses forces et ses missiles nucléaires » et qu’il y avait eu ces dernières années « une augmentation troublante » du nombre d’exercices nucléaires russes effectués sans préavis.  Le représentant s’est également inquiété de la menace que posent les États qui sont activement en train d’essayer d’acquérir la capacité nucléaire de manière illégale, pointant notamment « la Corée du Nord ». 

Pour le Royaume-Uni, la dissuasion nucléaire n’est pas seulement essentielle pour sa sécurité, elle l’est aussi pour l’OTAN ainsi que pour les nombreuses nations qui sont couvertes par le parapluie nucléaire de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), a poursuivi le représentant, rappelant que « l’objectif fondamental des capacités nucléaires de l’OTAN est de préserver la paix, de prévenir la coercition et de dissuader toute agression ».  « Abandonner unilatéralement notre force de dissuasion minerait notre sécurité, celle de nos alliés, et ne nous placerait pas plus en sécurité », a encore insisté le délégué.

Poursuivant, M. Rowland a assuré que son gouvernement n’emploierait ses armes nucléaires qu’en cas de « situation extrême de légitime défense », et qu’il continuerait d’offrir l’assurance de ne pas utiliser ou de menacer d’utiliser ces armes contre des États non dotés parties au Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP).  Qualifiant son pays « d’État doté responsable », le représentant a réitéré l’engagement du Royaume-Uni à créer les conditions d’un monde exempt d’armes nucléaires, conformément au TNP.  Il a rappelé que son pays jouait un rôle moteur dans les mécanismes de vérification du désarmement, précisant qu’il continuait de faire pression pour obtenir l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et le lancement de négociations pour un traité interdisant la production de matières fissiles au sein de la Conférence du désarmement.

Le Royaume-Uni est également engagé à préserver l’arsenal minimum pour maintenir sa force de dissuasion, a enchaîné le délégué qui a passé en revue les réductions opérées ces dernières années, tant dans le nombre de têtes nucléaires que dans leur niveau d’alerte.  Le pays a un seul sous-marin Trident en patrouille, ses ogives nucléaires sont désactivées et impose des normes de contrôle très strictes depuis deux décennies et le Royaume-Uni s’est également imposé un moratoire volontaire sur la production de matières fissiles.  Le représentant a aussi insisté sur les mesures de vérification en place et réitéré son soutien aux zones exemptes d’armes nucléaires existantes.

M. ERICK MWEWA (Zambie) a réaffirmé le soutien de son pays à l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires, insistant en particulier sur le rôle des zones exemptes d’armes nucléaires.  Il a aussi rappelé l’adhésion de son pays au Traité de Pelindaba instaurant une telle zone en Afrique.  Le représentant a ensuite salué les efforts déployés pour empêcher toute forme « de terrorisme nucléaire », insistant en même temps sur le droit des États à utiliser pacifiquement l’énergie nucléaire.  Il a salué dans ce domaine le rôle joué par l’AIEA pour renforcer la coopération technique, qui est « d’une importance critique » pour les pays en développement.  Après avoir passé en revue les initiatives prises au niveau régional, le représentant a réitéré le rôle central du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP), pierre angulaire du désarmement mondial, appelant les États qui ne l’ont pas encore fait à signer et ratifier en urgence le traité.  Il a également appelé les États cités de l’Annexe 2 du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) à le ratifier.  Enfin, il a appelé au renforcement des mécanismes de désarmement et des mécanismes de contrôle et de vérification, notamment dans le domaine des activités de protection physique des matériaux et des installations nucléaires et de la détection d’éventuels trafics illicites de matières fissiles.  

Pour M. KADIM OUSSEIN (Comores), le développement, la modernisation des arsenaux nucléaires, et la poursuite des essais constituent une réelle menace pour la sécurité internationale et contreviennent gravement au régime de non-prolifération.  Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires que l’Union des Comores a signé le 20 septembre dernier, est « une étape essentielle vers la réalisation d’un monde sans armes nucléaires », et une « victoire de la diplomatie, de la coopération internationale et du dialogue entre États », a affirmé le représentant.  Cet instrument, a-t-il ajouté, offre une vision de paix et de sécurité internationale qui ne se base pas sur l’utilisation de la force et des armes.  La délégation comorienne a également fait savoir qu’elle votera en faveur de la résolution « pour faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire » ainsi que toutes celles concernant le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. 

M. BAKANAUSKAS (Lituanie) a plaidé à son tour en faveur d’une approche progressive en matière de désarmement nucléaire, basée sur la recherche de mesures pratiques.  Il a rappelé qu’une telle approche était défendue chaque année dans une déclaration conjointe faite par l’Australie au nom de 29 États Membres de l’ONU.  Il s’est dit convaincu que l’objectif partagé d’un monde sans armes nucléaires ne peut être réalisé que par l’engagement commun et volontaire des États dotés et non dotés d’armes nucléaires.  Le représentant a estimé que l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ainsi que son universalisation constitueraient une avancée majeure vers le désarmement général et complet prévu par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Il a par ailleurs salué les activités de vérification de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans le cadre de la mise en œuvre d’un plan d’action global commun relatif au programme nucléaire iranien. 

M. BHARAT RAJ PAUDYAL (Népal) a salué l’attribution du prix Nobel de la paix à la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN), insistant sur la participation de la société civile aux efforts de désarmement et de non-prolifération nucléaire.  Il a ensuite fait part de sa profonde préoccupation quant aux conséquences humanitaires et environnementales catastrophiques d’un usage intentionné ou accidentel d’armes nucléaires.  Dans ce contexte, il a réitéré son appel à la conclusion d’un traité interdisant la production de matières fissiles, ainsi que son plein soutien à l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires.  Après avoir indiqué que son pays avait signé le Traité d’interdiction des armes nucléaires, il a rappelé l’avis consultatif de la Cour international de Justice de 1996 qui considère que l’usage ou la menace de l’usage d’armes nucléaires constituent un crime contre l’humanité et une violation du droit international.

Le représentant a par ailleurs souligné que son pays « ne croit pas que les armes nucléaires participent à la dissuasion, mais constituent au contraire une source de dilemme entre les États dotés ».  « La modernisation des arsenaux, les recherches en cours sur les têtes nucléaires et le développement de nouveaux véhicules doivent s’arrêter », a-t-il insisté, plaidant pour la création urgente d’un instrument juridiquement contraignant imposant aux États dotés d’offrir des garanties négatives de sécurité aux États non dotés contre l’usage ou la menace de l’usage d’armes nucléaires.

M. OMER DAHAB FADL MOHAMED (Soudan) s’est inquiété du fait que les États dotés d’armes nucléaires ne respectent pas leurs obligations internationales.  Engageant ces États à faire preuve, à l’avenir, de souplesse et de volonté politique pour respecter leurs obligations, il a regretté l’intransigeance d’Israël dans sa volonté d’empêcher la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Selon lui, la prolongation de cette position menace non seulement la sécurité dans une région où les tensions sont déjà fortes, mais constitue également un véritable revers en matière de désarmement.

Le représentant a ensuite appelé tous les États africains à signer le Traité de Pelindaba, tout en soutenant le droit de chacun de développer un programme nucléaire pacifique.  Rappelant que son pays avait joué un rôle de chef de file pour élaborer ce traité, le délégué a indiqué que Khartoum avait aussi accueilli la première Conférence des organes africains chargés de l’application de la Convention sur les armes chimiques.

Mme MARIE CHATARDOVÁ (République tchèque) a demandé à augmenter les efforts pour préserver et renforcer le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui est pour son pays la pierre angulaire du régime de non-prolifération et de désarmement.  Elle a aussi appelé à réaffirmer le rôle central de l’Agence internationale de l’énergie atomique, et a indiqué que son pays participait, y compris au niveau financier, à l’Initiative sur les utilisations pacifiques menée sous les auspices de cette institution.  Poursuivant, Mme Chatardová a rappelé que la République tchèque était le premier pays européen à avoir ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), « un instrument clef ».  Elle a exhorté les huit pays cités dans l’annexe 2 de ce Traité à le signer ou à le ratifier au plus vite.  Enfin, la représentante a réaffirmé l’attachement de son pays à la création d’un traité juridiquement contraignant interdisant la production de matériaux fissiles pour les armes nucléaires.  Vu « l’impasse décevante dans laquelle se trouve continuellement la Conférence du désarmement », elle a soutenu la création d’un groupe d’experts préparatoires sur ce projet. 

Mme Chatardová a par ailleurs souligné que pour être effectif et viable, le désarmement doit prendre en compte l’environnement sécuritaire international.  Aussi a-t-elle plaidé en faveur de « l’approche progressive », qui mise sur l’adoption de mesures progressives, parallèles et efficaces pour faire avancer le désarmement.  « Chercher à interdire les armes nucléaires par un traité qui n’implique pas les États dotés d’armes nucléaires ne sera pas efficace, ne réduira pas les arsenaux et ne renforcera pas la paix internationale et la stabilité », a-t-elle estimé. 

M. ERCAN (Turquie) a expliqué que compte tenu de son soutien affirmé au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), son pays ne soutiendrait jamais un texte ou une action qui pourrait le saper.  C’est pourquoi la Turquie n’a pas signé le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  En revanche, il a estimé que le prochain cycle d’examen du TNP pourrait être l’opportunité de corriger la frustration causée par les échecs des précédentes sessions. 

Jugeant « irresponsables » et « provocants » les tirs de missiles balistiques et tests nucléaires opérés par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), le délégué turc l’a exhorté à prendre les mesures nécessaires pour faciliter une résolution diplomatique de cette crise.  Il a d’ailleurs vu dans cette crise la preuve qu’il est urgent de mettre en œuvre le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et a appelé les États cités dans l’annexe 2 à le ratifier.  À ses yeux, la diplomatie et le dialogue sont les seules options dans la résolution du dossier nucléaire iranien, il s’est donc réjouit du Plan d’action global commun qui a permis des progrès sur ce sujet, et a exhorté les parties à ne pas prendre des décisions qui pourraient saper ces efforts.  Il a poursuivi en disant son soutien aux débuts des négociations sur un traité sur l’interdiction des matières fissiles.  Il a également estimé qu’il serait normal que les pays respectant les obligations de sécurité de l’AIEA aient le droit d’accéder aux technologies nucléaires pacifiques.  Enfin, il a regretté que la décision de créer une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient ne soit toujours pas devenue réalité et que la conférence sur le sujet ait été repoussée. 

M. OKAITEYE (Ghana) a tenu à souligner l’adhésion de son pays au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, « un instrument progressif et global qui délégitime les armes nucléaires ».  M. Okaiteye a regretté que certains considèrent ce traité comme un « instrument de division » et a indiqué que les États dotés d’armes nucléaires ne devaient pas le discréditer avec « leurs idées fausses et leurs critiques ».  Aucun instrument multilatéral n’est parfait, pas même le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a-t-il ajouté.  Il a ainsi affirmé que le désarmement et la non-prolifération sont occultés par des « doctrines sécuritaires » soutenant les armes nucléaires et « un manque de bonne foi et de volonté politique ».  M. Okaiteye a cependant partagé son espoir que la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2020 sera capable de surmonter les revers de celle de 2015.

Le Ghana considère par ailleurs que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et le traité interdisant la production de matières fissiles sont essentiels pour parvenir à un monde libéré des armes nucléaires.  À cet égard, M. Okaiteye a salué le rapport de consensus du Groupe d’experts gouvernementaux, estimant qu’il représente une « bonne base » pour les futures négociations.  Il a par ailleurs souligné la contribution importante des zones exemptes d’armes nucléaires, citant les Traités de Pelindaba, Tlatelolco, Rarotonga, et invitant la région du Moyen-Orient à leur emboîter le pas.

Mme LACHEZARA STOEVA (Bulgarie) a jugé que le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires n’aiderait pas à accélérer la réalisation du désarmement nucléaire.  Au contraire, a-t-elle ajouté, nous sommes d’avis qu’il faut privilégier une approche progressive et pratique pour réaliser collectivement l’objectif d’un monde sans armes nucléaires.  Pour la représentante bulgare, une telle approche inclut le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), en particulier son article VI relatif à l’élimination des armes nucléaires.  Nous devrions nous concentrer sur la préparation de la Conférence des Parties chargée de l’examen du Traité de 2020 et sur le respect des engagements pris en 1995, 2000 et 2010 ayant trait aux trois piliers du Traité que sont la non-prolifération nucléaire, le désarmement et les usages à des fins pacifiques de l’énergie nucléaire, a-t-elle estimé.  La représentante a ajouté que les tenants de l’approche progressive mettaient l’action sur la nécessité d’une entrée en vigueur sans délai du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et la négociation d’un traité interdisant les matières fissiles à des fins militaires au sein d’une Conférence du désarmement revitalisée.

M. SERGIO MANRIQUE TREJO BLANCO (El Salvador) a affirmé que l’interdiction des armes nucléaires était une condition indispensable pour renforcer la paix et la sécurité internationale.  Il a appelé les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) à honorer leurs obligations internationales, avant de plaider pour l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  À cet égard, il a déploré qu’en raison d’une minorité d’États, cet instrument ne soit toujours pas mis en œuvre.  Il a appuyé les mesures concrètes proposées par les délégations de la Première Commission pour éviter tout risque d’explosion d’armes nucléaires et réduire le rôle de ces armes dans les doctrines de défense des États dotés.  Enfin, il a souhaité que les ressources consacrées à l’amélioration et au développement des arsenaux nucléaires soient investies dans la lutte contre de la pauvreté et la réalisation des objectifs de développement durable.

M. GHOLAMALI KHOSHROO (République islamique d’Iran) a dit nourrir une vive inquiétude face à la course et à la modernisation des armes nucléaires.  Il a notamment pointé du doigt « un État doté » qui se positionne « au-dessus du lot », et qui déclare « maintenant que les progrès demandent de la patience ».  Cette tendance doit cesser, a-t-il estimé.  En appuyant l’objectif global du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, le délégué de l’Iran a par ailleurs estimé que des mesures concrètes doivent être prises lors de la prochaine Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Considérant qu’il est urgent de contrer le programme nucléaire israélien, il a appelé à la concrétisation de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. 

Revenant longuement sur la remise en cause du Plan d’action global commun, il a soutenu que les accusations américaines sur la « non-conformité de l’Iran » n’ont aucun fondement et que certaines de leurs demandes vont à l’encontre même de cet accord.  Pour sauver leur vision du Plan, a-t-il poursuivi, « les États-Unis menacent de le démanteler entièrement ».  Estimant que l’actuelle Administration américaine a violé la lettre de ce plan, l’Iran demeure persuadé que celui-ci reste néanmoins un instrument valable, un accord qu’on « ne peut pas supprimer comme une entente bilatérale ».  Affirmant que l’Iran ne sera pas le premier à se retirer de cet accord, le délégué a tout de même prévenu que s’il n’est pas respecté, « nous cesserons d’appliquer les engagements ».  Rappelant que l’Iran satisfait aux exigences de l’AIEA, et que d’après l’agence elle-même, ses engagements sont respectés, le délégué a appelé la communauté internationale à ne pas autoriser les États-Unis à saper le Plan d’action global commun, avertissant que cela « cela minerait le régime de non-prolifération dans son ensemble ».  Autrement, a-t-il mis en garde, on coure le risque de voir chaque pays renier ses engagements et ses décisions après chaque élection d’une nouvelle administration.

Mgr BERNARDITO CLEOPAS AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, a demandé qu’à l’avenir, les négociations sur le désarmement général et complet fassent l’objet de délibérations qui ne soient pas tenues en vase clos par des experts spécialisés dans le contrôle des armes.  De telles délibérations, a-t-il estimé, gagneraient à s’inscrire dans le cadre plus vaste et inclusif des discussions sur le maintien de la paix, la consolidation de la paix et le rétablissement de la paix.  Il a également souligné l’importance des travaux réalisés par les instituts de recherche et les témoignages et remontées d’informations des Casques bleus pour éclairer les réalités du terrain.  Tout effort de désarmement devrait être basé sur une connaissance approfondie des moyens en vigueur de prévention des conflits, de résolution des différends et des crises, et des dispositifs déployés au titre des missions de maintien de la paix de l’ONU, a-t-il estimé.

Exposé du Président de la huitième Conférence des États parties chargée de l’examen de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction

M. GYÖRGY MOLNÁR, Président de la huitième Conférence des États parties chargée de l’examen de la Convention sur les armes biologiques, a rappelé que la Convention sur les armes biologiques avait été la première à interdire tout un pan d’armes de destruction massive.  Elles ont essentiellement disparu des arsenaux actuels et personne ne contesterait l’illégitimité des armes biologiques aujourd’hui, a-t-il ajouté.  Toutefois, s’est-il inquiété, des acteurs non étatiques essaient d’acquérir de telles armes, sachant que certains progrès technologiques qui soutiennent le développement durable ont aussi rendu ces armes plus accessibles.  Après avoir passé en revue les nombreuses activités de cette huitième Conférence d’examen, il a noté que, si les résultats n’ont pas été complètement à la hauteur des attentes, le niveau d’intérêt des États parties a été élevé.  Si la volonté politique est présente, il y a moyen d’aller au-delà de la situation actuelle et d’emmener la discussion sur des sujets de fond pour tous les États parties, a-t-il estimé.  Il a par ailleurs estimé que la résolution traditionnelle sur les armes biologiques présentée par la Hongrie constitue un important pas en avant et permettrait de garantir le consensus en vue des préparations de la prochaine rencontre des États parties.

Débat thématique sur les autres armes de destruction massive

M. DANNY RAHDIANSYAH (Indonésie), qui s’exprimait au nom du Mouvement des pays non alignés, a salué la destruction complète du stock d’armes chimiques de la Russie, « comme cela é été confirmé par le Directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) ».  Il a ajouté que les discussions au sein de l’Organisation doivent être animées par les seuls États parties et se concentrer sur l’élimination complète de toutes les armes chimiques.  Il a également appelé au renforcement de la coopération et de l’assistance internationales pour permettre l’exercice du droit des pays en développement à l’utilisation de l’industrie chimique à des fins pacifiques des progrès, en particulier dans le domaine de la santé.  Le représentant a ensuite appelé à la pleine application de la résolution 1540 du Conseil de sécurité sur les armes de destruction massive.  Il a par ailleurs estimé que la question de l’acquisition d’armes de destruction massive par des groupes non étatiques devait être abordée de manière non inclusive par l’Assemblée générale.  Il a par ailleurs salué l’adoption par l’Assemblée générale de sa résolution 69/27 sur l’interdiction du développement et de la fabrication de nouveaux types d’armes de destruction massive, et appelé les États Membres à la mettre en œuvre.

M. JERZY MAKAROWSKI (Suède), qui s’exprimait au nom des pays nordiques, a déploré que la Syrie refuse de coopérer activement avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), cette situation ne pouvant qu’inciter la communauté internationale à continuer de penser que ce pays possède toujours des armes chimiques qui pourraient tomber dans les mains de groupes terroristes.  Il a appelé la Syrie à livrer toutes les informations demandées dont elle dispose et à s’engager sans délai et de bonne foi à accroître sa coopération avec l’Organisation.  Le représentant a également appelé à la traduction en justice de tous les auteurs d’attaques chimiques, quels qu’ils soient.  Pour que ces auteurs soient identifiés, il est indispensable que le mandat du Mécanisme d’enquête conjoint de l’OIAC et de l’ONU soit prorogé, a-t-il souligné. 

Après avoir regretté le manque de résultats de la huitième Conférence d’examen des Parties à la Convention sur les armes biologiques, le représentant a indiqué que les pays nordiques aident d’autres États à renforcer leurs capacités de manière à prévenir, détecter et répondre à l’irruption de maladies.  Les pays nordiques jouent aussi un rôle de chef de file pour promouvoir une réponse internationale au problème critique qu’est la résistance antimicrobienne et sont à l’origine d’un partenariat public-privé qui investit dans la création de nouveaux vaccins pour combattre des pandémies mondiales.

M. MARWAN ALI NOMAN AL-DOBHANY (Yémen) s’est prononcé en faveur de la destruction de toutes les armes de destruction massive et spécifiquement au Moyen-Orient en créant une zone exempte d’armes de destruction massive.  Assurant que le Yémen n’a cessé d’appuyer le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, il a estimé que l’adhésion d’Israël au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ne ferait qu’appuyer le régime de non-prolifération.  Il s’est dit convaincu que la création de zones exemptes d’armes nucléaires dans le monde ferait progresser la non-prolifération et a appelé à la participation effective d’Israël.

M. RUDOLPH MICHAEL TEN-POW (Guyana), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a salué les progrès accomplis pour éliminer de manière permanente les armes chimiques, se réjouissant du fait que 192 pays, dont les 14 pays de la CARICOM, sont maintenant parties à la Convention sur les armes chimiques, et que 96% de tous les stocks déclarés par les États ont été détruits sous la vérification de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).  M. Ten-Pow a aussi exprimé sa gratitude au Gouvernement espagnol et à l’OIAC pour avoir facilité la formation d’experts techniques d’Amérique latine et des Caraïbes dans la réponse à apporter en cas d’incidents impliquant des agents de guerre chimiques et des agents industriels toxiques.  Le représentant de la CARICOM a par ailleurs noté avec satisfaction l’engagement des États parties à exclure complètement la possibilité d’utiliser des armes bactériologiques et des armes à toxines lors de la huitième Conférence des États parties chargée de l’examen de la Convention sur les armes chimiques, qui s’est tenue à Vienne l’année dernière. 

M. Ten-Pow s’est ensuite longuement attardé sur la menace croissante que posent les terroristes et les acteurs non étatiques, en particulier s’ils viennent à posséder « n’importe quel type d’armes de destruction massive ».  Cette réalité est particulièrement aiguë pour des États comme ceux de la CARICOM, a-t-il souligné.  « Nos frontières poreuses font qu’il est assez facile pour des individus et des ressources indésirables de rentrer sur nos territoires, où nous ne pouvons par ailleurs pas ignorer le lien entre pauvreté et radicalisation », a-t-il indiqué.  Dans ce contexte, la CARICOM a collaboré avec les Nations Unies pour mettre en place la Stratégie antiterroriste de la communauté caribéenne. 

M. ARTSIOM TOZIK (Bélarus) a déclaré que seules des mesures conjointes permettraient de lutter contre la prolifération des armes de destruction massive et d’assurer le respect des accords internationaux pertinents, y compris la résolution 1540 du Conseil de sécurité sur la non-prolifération de ces armes.  Cette résolution, a-t-il ajouté, a établi un mécanisme unique jouant un rôle crucial dans le maintien de la paix et de la sécurité internationale.  Pour le représentant, la priorité doit être de renforcer les capacités de vérification et de mise en œuvre de la résolution 1540 des États, à commencer par les pays en développement ou ceux qui formulent des demandes d’assistance technique et juridique. 

Mme SABRINA DALLAFIOR MATTER (Suisse) a rappelé que 96% des stocks déclarés d’agents chimiques ont été détruits.  Malgré ces succès et les efforts considérables de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), l’utilisation d’armes chimiques par des organisations étatiques et non étatiques perdurent.  Rappelant que la Suisse condamne avec la plus grande fermeté l’usage de ces armes, la déléguée a exhorté la communauté internationale à agir pour que les responsables rendent des comptes.  « L’absence de sanctions met en jeu la norme contre l’utilisation des armes chimiques, pilier essentiel de l’édifice du désarmement, de la non-prolifération et du droit international », a-t-elle notamment mis en garde.

Pour se prémunir de la réémergence de l’utilisation de produits chimiques toxiques à des fins hostiles, la communauté internationale doit donner les moyens, les ressources et le personnel à l’OIAC afin qu’elle préserve « son savoir-faire irremplaçable et son régime de vérification de haute facture ».  La Suisse a ensuite insisté à plusieurs reprises sur l’importance fondamentale de pouvoir suivre toutes les évolutions technologiques, comme la convergence de plus en plus marquée entre le chimique et le biologique.  Rappelant que l’OIAC est un organe essentiel de lutte contre le terrorisme chimique, la déléguée a estimé que les États parties devraient profiter de la quatrième Conférence d’examen en 2018 pour ouvrir la voie à une OIAC forte et pertinente et tourner la page d’une troisième Conférence qui n’a « clairement pas été à la hauteur des espoirs et des attentes ».

Mme CLAUDIA YURIRIA GARCÍA GUIZA (Mexique) a noté que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) était proche de parvenir à l’universalité, moyen le plus sûr, selon elle, de parvenir à la destruction de toutes les armes chimiques.  En dépit de normes de vérification d’un niveau très élevé, nous voilà, en 2017, toujours témoins des conséquences effroyables de l’emploi d’armes chimiques contre des civils innocents, a-t-elle déploré.  La représentante a demandé que ce « crime de guerre » soit empêché par la stricte mise en œuvre des dispositifs internationaux, et que les auteurs d’attaques chimiques soient traduits en justice par des juridictions internationales.  Concernant les armes biologiques, elle a regretté que la convention pertinente ne soit pas à la hauteur des objectifs convenus au plan international.  À cette fin, elle a recommandé que, lors de la prochaine conférence des états parties, il soit établi un dispositif intégral de vérification doté d’une instance chargée de prouver l’élimination déclarée de ces armes.

Droits de réponse

Le représentant de la République arabe syrienne a fait mine d’être « étonné par les mensonges d’Israël ».  Demandant à ce qu’Israël soumette ses installations nucléaires au contrôle de l’AIEA, il a accusé le pays de refuser d’adhérer au moindre instrument de contrôle ou d’interdiction des armes de destruction massive.  « Pourquoi Israël possède des missiles avec une portée de plus de 5 000 km?  Quels sont les États qu’Israël veut prendre pour cible? » s’est-il interrogé, avançant que ce programme n’aurait pas pu se poursuivre sans l’aide de « certains membres permanents du Conseil de Sécurité ».  « Jusqu’à quand permettra-t-on à cet enfant gâté de faire ce que bon lui semble?» a-t-il lancé.

Le délégué de la République islamique d’Iran a catégoriquement rejeté les accusations d’Israël, affirmant qu’elles ne servent qu’à détourner l’attention de la véritable menace dans la région que sont les arsenaux nucléaires israéliens.  Il a appelé Israël à immédiatement éliminer son arsenal, rejoindre le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et confier ses installations sous les garanties généralisées de l’AIEA.  Il a aussi dénoncé le fait qu’Israël est le seul pays qui s’oppose à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a rejeté catégoriquement les « condamnations inacceptables à l’égard de mon pays ».  Les pays doivent connaître les antécédents et réalités de la situation dans la région avant de nous juger, a-t-il dit.  Il a en outre invité la France et le Royaume Uni à démanteler leurs arsenaux et à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en tant qu’États non dotés de l’arme nucléaire.

Le représentant des États-Unis a répondu que les manœuvres militaires américaines et sud-coréennes étaient transparentes et défensives et planifiées de longue date.  La Corée du Nord est un État paria condamné à maintes reprises par la communauté internationale, a-t-il ajouté, assurant que jamais son pays ne reconnaîtrait ce pays en tant qu’État doté de l’arme nucléaire.  Les provocations et menaces de la Corée du Nord n’affaibliront pas l’engagement de la communauté internationale de faire céder le régime de Pyongyang, a dit le représentant.

Le représentant de la République de Corée a exhorté la RPDC « à reprendre la voie du dialogue pour la paix » et de mettre fin à son « comportement primaire qui consiste à accuser l’autre partie de tous les maux ».  Personne n’est dupe quant à ce que tente de cacher la Corée du Nord avec ses mensonges, a-t-il ajouté.  Il a conseillé à son homologue de rectifier sa conception de la notion de légitime défense et de relire la Charte des Nations Unies, « au lieu de scier la branche sur laquelle il est assis ».

Réagissant à l’intervention de la Syrie, le délégué d’Israël a déclaré qu’il ne fallait pas s’étonner des propos d’un État qui a violé les traités et utilise ses armes chimiques contre sa propre population.  Accusant ensuite l’Iran d’être le premier soutien au terrorisme dans le monde, il a affirmé que ce pays accusait Israël d’exactions dont l’Iran est en fait responsable.

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée est revenu sur la doctrine nucléaire des États-Unis qui consiste, selon lui, à mobiliser des forces militaires massives et des armes nucléaires.  Il a par ailleurs estimé que les États-Unis offrent une protection nucléaire à leurs alliés, qu’ils déploient leurs armes dans ce but, et que, ce faisant, les alliés des États-Unis peuvent quasiment être considérés comme des puissances nucléaires.  « C’est différent pour la RPDC, a-t-il poursuivi, nous n’avons pas eu de propositions de ce genre. »  À ses yeux, les États-Unis menacent la RPDC depuis 70 ans, et ne laissent pas d’autre choix à son pays que de se doter de moyens de dissuasion. 

Le délégué de la République arabe syrienne a déclaré que « lorsque la position d’Israël est faible, elle a recours à une déformation des faits ».  Il l’a notamment accusée de fournir des munitions, des armes et des produits toxiques aux terroristes de l’EIIL et du Front el-Nosra, mais aussi de les former.  Qualifiant la déclaration d’Israël de « mascarade », il a estimé que cet État lance des accusations fausses pour cacher son non-respect des résolutions sur la non-prolifération.  Le délégué a dit attendre avec impatience que le Conseil de sécurité rende Israël responsable de ses exactions.

Suite du débat thématique sur les autres armes de destruction massive

Mme JUDIT KÖRÖMI, de l’Union européenne, a indiqué que l’Union européenne avait alloué 12 millions d’euros à l’appui des activités conduites par l’ONU pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) depuis 2004.  Elle a plaidé pour la prorogation du mandat du Mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l’ONU qui doit, a-t-elle dit, mener jusqu’à son terme ses enquêtes en vue de la traduction en justice des auteurs des attaques chimiques « odieuses » perpétrées en Syrie.  Elle a également appelé à l’universalisation de la Convention sur les armes chimiques (CIAC) et exhorté à cette fin la République populaire démocratique de Corée (RPDC), l’Egypte, Israël et le Soudan du Sud à adhérer à cette convention sans délais.  Mme Koromi a également plaidé pour l’universalisation de la Convention sur les armes biologiques, en indiquant que, pour combler l’absence d’activités intersession de la Convention, l’Union européenne avait à ce jour financé des programmes de sensibilisation d’un montant de 6,3 millions d’Euros.  Après avoir exhorté la RPDC à mettre immédiatement fin à ses essais nucléaires et à ses tirs de missiles, elle a estimé que le programme balistique iranien constitue « lui aussi » une menace à la stabilité régionale.  « Le Code de conduite de La Haye est le seul instrument multilatéral, transparent et gage de confiance interétatique contre la prolifération de missiles balistiques ».  L’Union européenne continuera de promouvoir son universalité, sa pleine mise en œuvre et l’élargissement de sa portée, a-t-elle assuré.

M. ROBERT A. WOOD (États-Unis) a constaté que malgré le « travail extraordinaire » de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), certains États et acteurs non étatiques continuent de constituer une menace quant à l’emploi de ces armes.  Selon lui, il est « indéniable » que le régime syrien a utilisé à maintes reprises l’arme chimique, rappelant que lors de l’attaque qui a tué 100 enfants à Khan Cheikhoun, l’OIAC avait conclu que du gaz sarin avait été utilisé.  « Tous les acteurs de cette atrocité doivent être tenus pour responsables », a-t-il asséné.  Le délégué américain a ensuite signalé qu’une arme chimique avait aussi été utilisée à Kuala Lumpur pour assassiner Kim Jong-Nam, le fils du leader Kim Jong-il.  « Un acte perpétré avec du VX, l’un des agents neurotoxiques les plus dangereux, qui défie toutes les limites de la décence humaine », a dénoncé M. Wood.  Autant d’évènements qui justifient, selon lui, que la communauté internationale garantisse la viabilité et l’intégrité de l’OIAC.  « L’utilisation d’armes chimiques par tout État ou acteur non étatique doit être condamné dans les termes les plus fermes et les responsables poursuivis », a-t-il insisté.  Il a fait à peu près le même constat pour les armes biologiques, expliquant que leur utilisation par des États et des groupes terroristes est historiquement documentée. 

Le représentant a par ailleurs regretté que les participants à la huitième Conférence des États parties chargée de l’examen de la Convention sur les armes biologiques (CIAB) ne soient pas parvenus à définir un programme commun.  Cependant, les États-Unis ont été rassurés par les volontés qui se sont manifestées en faveur du renforcement de la norme mondiale pour interdire que la propagation de maladies soit utilisée comme une arme.  Il a ensuite appelé à fournir suffisamment de fonds à la CIAB qui a contracté des dettes.  Sans aide, a-t-il rappelé, « on ne pourra pas payer les salaires ». 

Mme VANESSA WOOD (Australie) a dénoncé l’usage des armes chimiques en Syrie, pointant « ses tragiques conséquences sur les civils innocents ».  Elle a demandé que tous les États Membres soutiennent le travail de la Mission d’établissement des faits de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) en Syrie et de la Mission conjointe de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et de l’Organisation des Nations Unies chargée du démantèlement du programme d’armes chimiques dans ce même pays.  L’usage mortel de l’agent neurotoxique VX à l’aéroport international de Malaisie est aussi une cause d’inquiétude, a-t-elle poursuivi, indiquant toutefois que malgré ces défis, « la valeur prouvée des approches multilatérales pour le désarmement continue à lui inspirer de la confiance ». 

L’Australie, a-t-elle poursuivi, est en faveur d’un contrôle robuste des exportations pour prévenir l’usage et la propagation d’armes de destruction massive, et a réuni un groupe de 42 pays engagés dans l’harmonisation des contrôles pour empêcher les États voyous et les terroristes d’obtenir ce dont ils ont besoin pour construire des armes chimiques et biologiques.  Mme Wood a ensuite salué les « efforts héroïques » de M. George Molnar, Président de la huitième Conférence des États Parties chargée de l’examen de la Convention sur les armes biologiques, pour parvenir à un programme de travail plus substantif dans ce domaine, tout en regrettant que les États parties n’aient pu trouver un accord sur ces questions.  Elle a fait part de l’appui de l’Australie au mécanisme du Secrétaire général visant à enquêter sur l’usage présumé des armes biologiques, précisant que son pays avait accueilli la première formation de l’hémisphère sud sur les compétences relatives à ce mécanisme.  Elle a aussi affirmé que la résolution 1540 restait centrale dans les efforts pour empêcher la prolifération d’armes de destruction massive chez les terroristes et les acteurs non étatiques. 

M. AMANDEEP SINGH GILL (Inde) a estimé que la Convention sur les armes chimiques et la Convention sur les armes biologiques étaient des exemples à suivre pour le désarmement nucléaire.  Il a insisté sur l’importance de renforcer la mise en œuvre de la Convention sur les armes biologiques, via la mise en place d’un mécanisme de vérification contraignant et son universalisation.  Le représentant a souligné que, les avancées dans la biotechnologie, la génétique et les sciences de la vie accroissaient le danger de prolifération et d’usage hostile d’agents bactériologiques.  Il a souligné que la possibilité de voir des acteurs non étatiques, notamment des terroristes, y recourir augmentait encore ce danger.  Reconnaissant l’échec de la huitième Conférence d’examen de la Convention, il a rappelé que son pays avait proposé des initiatives avec la France pour renforcer l’article VI, avec les États-Unis pour renforcer la mise en œuvre de l’article III. 

Saluant le succès de l’Organisation de la Convention sur les armes chimiques, le représentant a estimé que son succès était le fruit de la coopération entre les États, l’industrie chimique, la communauté scientifique et la société civile.  Il a salué la destruction des arsenaux déclarés par la Fédération de Russie, trois avant la date prévue.  Il a toutefois mis en garde contre l’émergence de nouvelles molécules, appelant la communauté internationale à rester vigilante, tout en s’assurant que la Convention ne remet pas en cause le droit des États comme l’Inde à développer leur industrie chimique.  Il s’est ensuite inquiété de l’usage persistant d’armes chimiques en Syrie.  Il a réitéré son soutien au Mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et de l’Organisation des Nations Unies et à la Mission d’établissement des faits de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques en République arabe syrienne.

M. ENRIQUE JOSÉ MARÍA CARRILLO GÓMEZ (Paraguay) a indiqué que l’interdiction de toutes les armes de destruction massive avait été érigée en norme constitutionnelle au Paraguay, conformément aux obligations du pays en vertu de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction, ainsi que de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction.  Le représentant a appelé l’ensemble des États Membres à s’abstenir de tout acte contraire aux objectifs et à l’universalisation de ces deux conventions.  Il a en outre salué l’adhésion du Libéria, du Népal, de la Guinée et de Samoa à la Convention sur l’interdiction des armes biologiques, de même que les efforts de vérification déployés par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

M. RAUF ALP DENKTAŞ (Turquie) a rappelé que la prolifération des armes de destruction massive représentait une menace alarmante, tout particulièrement leur usage par des terroristes.  Il a rappelé l’importance attachée par son pays à la Convention sur les armes chimiques (CIAC) et au régime de vérification mis en place par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).  Il a déploré que l’OIAC ne puisse vérifier la situation réelle en Syrie, dénonçant « des trous, des inconsistances et des divergences notables ».  Il a indiqué qu’en 2014 et 2015, trois attaques avaient été attribuées au régime syrien, et une à Daech.  En outre, la Mission d’établissement des faits de l’OIAC a confirmé l’usage de gaz sarin à Khan Sheikhoun en avril 2017 et l’exposition de victimes à du gaz moutarde à Um-Housh en septembre 2016, a-t-il poursuivi.  Il a condamné fermement ces attaques et a appelé à en traduire les auteurs en justice.

Abordant la situation en Libye, il a salué « un développement positif » avec la destruction des arsenaux d’armes chimiques présents sur ce territoire, estimant que c’était un bon exemple d’une mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques.

Il a par ailleurs appelé à l’universalisation de la Convention sur les armes biologiques, rappelant que son pays ne possédait pas de telles armes.  Il s’est toutefois dit déçu de l’échec de la huitième Conférence d’examen des parties à la Convention sur les armes biologiques.

Mme ANAYANSI RODRÍGUEZ CAMEJO (Cuba) a déclaré que son pays ne possède pas et n’a nullement l’intention de posséder d’armes de destruction massive, et appuie fermement l’interdiction totale et complète, ainsi que l’élimination, de manière transparente, vérifiable et irréversible, de ces armes.  Cuba a réitéré que la seule garantie absolue pour empêcher l’acquisition et l’emploi de telles armes, notamment par des terroristes, est son interdiction et élimination complètes.  Dans ce contexte, elle a loué le travail de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), en mettant l’accent sur l’équilibre de ses piliers et la concrétisation des questions en suspens.  Elle a salué la destruction complète et vérifiée des armes chimiques déclarées par la Fédération de Russie. 

Cuba a exhorté par ailleurs à l’adoption, sans délai, d’un plan d’action aux fins de garantir la pleine mise en œuvre de l’article XI de la Convention sur les armes chimiques afférant à la coopération et à l’assistance internationales.  Elle a aussi encouragé les États parties à la Convention sur les armes biologiques à ne ménager aucun effort pour arriver à un consensus sur le processus intersession de leur prochaine réunion annuelle.  Cuba reste d’avis que l’unique moyen de consolider la Convention réside dans l’adoption d’un protocole juridiquement contraignant comportant un mécanisme de vérification.  Cuba a enfin exigé la suppression immédiate de toutes les restrictions et limitations empêchant un échange plus large, en particulier pour les pays en développement, du matériel, de l’équipement et de la technologie servant à des activités chimiques et biologiques dont un exemple clair, a-t-elle dénoncé, est le blocus économique, commercial et financier à l’encontre de Cuba depuis environ 60 ans. 

M. BASSEM HASSAN (Égypte) a appelé à l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient pour corriger les déséquilibres régionaux.  Il a exhorté à cette fin Israël à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), ce qui contribuerait à la paix et à la sécurité dans la région tout en restaurant la crédibilité du Traité.  Le représentant a indiqué que son pays appuyait activement les efforts du Conseil de sécurité dans la mise en œuvre de sa résolution 1540 sur la non-prolifération de ces armes. 

Par ailleurs, M. Hassan a noté « l’incohérence » des propos d’États dotés d’armes nucléaires à la Première Commission.  Ces pays invoquent l’état de l’environnement sécuritaire pour prôner une approche progressive en matière de désarmement nucléaire, mais demandent la mise en œuvre sans délai des instruments de non-prolifération d’armes de destruction massive, a-t-il relevé.  Pour lui, les objectifs de désarmement et de non-prolifération de « toutes les armes de destruction massive » doivent être réalisés de manière équilibrée dans l’intérêt de tous les États Membres des Nations Unies. 

M. MICHAEL BIONTINO (Allemagne) a souligné que le Plan d’action global commun est l’aboutissement de 13 ans de travail diplomatique, tout en faisant part de ses inquiétudes concernant le programme balistique iranien.  Il a rappelé que la Convention sur les armes biologiques est le premier traité international bannissant une catégorie entière d’armes de destruction massive, donc qu’elle a une place particulière dans l’architecture de désarmement.  La mise en œuvre de cette convention réclame, a-t-il poursuivi, d’être accompagnée, supportée et contrôlée par un programme de travail adéquat.  Regrettant que la dernière Conférence d’examen de cette convention se soit relevée improductive, il a demandé aux États parties de trouver un consensus en décembre.  À propos de la Convention sur les armes chimiques (CIAC), il s’est félicité de l’élimination totale des stocks déclarés, notamment et tout récemment par la Russie.  En revanche, il s’est ému de l’érosion manifeste du tabou sur l’utilisation de ces armes, comme le montre leur utilisation en Syrie, en Iraq ou en Malaisie.  En ce qui concerne la Syrie, il a précisé qu’il ne s’agissait pas là de « cas isolés », mais bien d’« inquiétudes graves » qui nécessitent, à ses yeux, que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) proroge sans délai la mission du Mécanisme d’enquête conjoint OIAC-ONU.  « Nous avons tous en tête le souvenir des terribles images de Khan Cheikhoun », a-t-il ajouté.

M. FAIYAZ MURSHID KAZI (Bangladesh) a réitéré l’engagement de son pays en faveur de l’arrêt complet de l’emploi, du développement, de la production et du stockage d’armes chimiques.  Il a également souligné l’importance que la Convention sur les armes biologiques devienne universelle et que soit négocié un instrument juridiquement contraignant de vérification des destructions déclarées par les États parties d’armes appartenant à cette catégorie.  Il a aussi rappelé qu’en vertu de l’article X de la Convention, les États parties qui en font la demande, en particulier les pays en développement dépourvus de capacités adaptés, doivent recevoir une assistance technique afin d’être en mesure d’exercer leur droit à une utilisation pacifique des agents biologiques de synthèse.  À cette fin, l’Unité de mise en œuvre de la Convention doit être soutenue plus avant financièrement, a-t-il considéré. 

Mme ROSEMARY MCCARNEY (Canada) a condamné avec la plus grande fermeté l’utilisation, en 2017, d’armes chimiques en Syrie, en Iraq et en Malaisie.  Elle a plaidé pour le maintien et le renforcement du « tabou » concernant l’utilisation des armes chimiques, et demandé que les coupables soient poursuivis en justice.  Elle a rappelé que le Canada a accordé une contribution financière additionnelle de 2,6 millions de dollars à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OAIC) et appelé tous les États à s’acquitter de leurs obligations en vertu de la Convention sur les armes chimiques.  En outre, la représentante a appelé la Syrie à divulguer l’étendue de son programme d’armes chimiques.  Enfin, elle a fait part de sa « frustration » au sujet de la huitième Conférence des États parties chargée de l’examen de la Convention sur les armes biologiques et appelé au renforcement de ladite convention. 

M. FERNANDO LUQUE MÁRQUEZ (Équateur) a salué la destruction par la Fédération de Russie de son stock d’armes chimiques, une étape importante, selon lui, dans la mise en œuvre de la Convention sur ces armes de destruction massive.  En revanche, le représentant a regretté que la Conférence d’examen des parties à la Convention sur les armes biologiques n’ait pas abouti à la conclusion d’un accord pour renforcer la mise en œuvre de cet instrument. 

En outre, le représentant a appelé à renforcer la coopération internationale afin d’empêcher l’acquisition par des terroristes d’armes de destruction massive.  Il a également appelé les auteurs de projets de résolution liés à la Convention sur les armes chimiques et à la Convention sur les armes biologiques à respecter le caractère universel de ces deux instruments, en évitant d’inclure des éléments controversés ne faisant pas l’objet d’un consensus dans les projets de texte.

Mme ALICE GUITTON (France) a rappelé l’importance que revêt le sujet des autres armes de destruction massive pour la France.  Selon elle, la situation en Corée du Nord est « la plus grave crise de prolifération du XXIe siècle ».  Ce programme est intimement lié à celui de missiles balistiques, a-t-elle poursuivi, ce qui signifie que la RPDC cherche à développer non seulement une arme nucléaire, mais une arme de très longue portée capable d’atteindre l’Asie, l’Océanie, les États-Unis et l’Europe.  Considérant qu’il est temps que chacun prenne ses responsabilités, elle a appelé au retour de Pyongyang à la table des négociations.  Aboutissement de 13 années de diplomatie, le Plan d’action global commun, sorti des accords de Vienne et destiné à empêcher que le nucléaire iranien ne soit détourné à des fins militaires, a en revanche reçu le plein soutien de la France, a ajouté la déléguée, qui a toutefois fait part de ses préoccupations quant au programme de missiles balistiques. 

Déplorant que l’emploi d’armes chimiques persiste, la déléguée française a rappelé que le Mécanisme d’enquête conjoint a conclu l’an dernier à la responsabilité de la Syrie dans trois attaques au chlore et de l’EIIL dans une attaque à l’ypérite.  Depuis, l’attaque de Khan Cheikhoun a tué 100 personnes à cause, cette fois, d’un agent neurotoxique organophosphoré: le sarin.  La responsabilité du régime syrien a été là aussi confirmée par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).  « Nous attendons maintenant le retour du Mécanisme d’enquête conjoint », a-t-elle ajouté.  S’inquiétant en outre de la persistance du programme chimique syrien, la déléguée française rappelle que l’OIAC « a martelé qu’elle ne pouvait confirmer que la déclaration syrienne était complète et en conformité avec ses engagements ».  Selon elle, l’existence de capacités chimiques résiduelles en Syrie accroît le risque de voir des armes chimiques tomber aux mains de groupes terroristes.

Treize ans après l’adoption de la résolution 1540, a-t-elle poursuivi, la sécurisation des matières, notamment radioactives, demeure une priorité.  Même si des progrès indéniables ont été enregistrés, la menace a évolué et de nouveaux défis sont apparus.  La question des vecteurs de destruction massive est aussi un facteur d’inquiétude au moment où les programmes balistiques nord-coréen et iranien progressent en violation avec différentes résolutions des Nations Unies. 

Si les résultats de la huitième Conférence des États parties chargée de l’examen de la Convention sur les armes biologiques ont déçu, a reconnu la déléguée, il faut que la prochaine réunion des États parties, en décembre, permette de s’accorder sur l’établissement d’un programme intersession efficace. 

M. NOBUSHIGE TAKAMIZAWA (Japon) a mis l’accent sut le vingtième anniversaire de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, et sur l’importance de la Convention sur les armes chimiques et son organe de mise en œuvre.  L’utilisation d’armes chimiques en Syrie pose de graves défis aux normes mondiales d’interdiction, a-t-il affirmé en appuyant pleinement le travail du Mécanisme d’enquête conjoint.  Le Japon a jugé crucial de promouvoir la coopération aux fins de l’identification des responsables de l’utilisation d’armes chimiques et de leurs poursuites devant la justice.  Il a relevé par ailleurs que la menace croissante posée par les acteurs non étatiques, notamment les terroristes, devenait un problème à résoudre de toute urgence afin d’éviter que les armes chimiques et les toxiques chimiques ne tombent entre de mauvaises mains.  Il a également appelé les quatre États non parties à la Convention sur les armes chimiques à réexaminer leur position. 

M. Takamizawa a dit prendre « très au sérieux » ladite convention pour l’application de laquelle le Japon a consacré d’énormes ressources humaines et financières, en particulier pour détruire les armes chimiques abandonnées en Chine, en dépit des défis et des incertitudes.  Ainsi, environ 49 000 engins ont été détruits grâce aux efforts conjoints sur place entre le Japon et la Chine.  « Sans une telle coopération bilatérale constructive et une étroite coordination, ce projet d’une difficulté sans précédent n’aurait jamais pu être exécuté », a—t-il reconnu, réitérant son engagement à poursuivre tous les efforts possibles pour faire progresser ce projet.  Il s’est en outre pleinement engagé dans l’application de la Convention sur les armes biologiques, insistant notamment sur une revitalisation du processus intersessions, sur la sensibilisation, l’éducation et le travail de proximité auprès des scientifiques ainsi que sur la collaboration avec les organisations internationales et les mesures de confiance. 

Mme ANDAMO (Indonésie) a estimé que l’universalisation de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC) réduirait considérablement le risque de prolifération et d’emploi de ces armes, tant par des États que par des acteurs non étatiques.  Elle a ensuite rappelé que son pays partageait les intérêts des États parties à la Convention sur les armes biologiques, y compris son renforcement.  Elle a assuré que lors de la Réunion des États parties à la Convention, qui aura lieu à Genève du 4 au 8 décembre prochains, l’Indonésie ne ménagera aucun effort pour que des progrès soient réalisés sur le traitement des questions de fond, comme l’établissement d’un processus intersession.  Un tel processus est essentiel pour relancer la pleine mise en œuvre de la Convention et préparer efficacement les conférences d’examen de celle-ci, a-t-elle considéré. 

M. KARIN KUNJARA NA AYUDHYA (Thaïlande) a félicité la Libye pour la suppression de toutes ses anciennes armes chimiques ainsi que la Russie, qui a récemment achevé la destruction de son stock d’armes chimiques.  Pour M. Ayudhya, l’inspection et la vérification sont essentielles à la mise en œuvre des instruments tels que la Convention sur les armes biologiques et la Convention sur les armes chimiques.  C’est pourquoi son pays attache une grande importance aux activités de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), et en particulier au Mécanisme d’enquête conjoint de l’OIAC et de l’ONU pour son travail mené « dans des circonstances très difficiles ». 

Le représentant a indiqué qu’en juillet, la Thaïlande s’est alliée à l’OIAC pour accueillir un dialogue régional à l’occasion du vingtième anniversaire de la Convention sur les armes chimiques, auquel ont participé des représentants du secteur privé et public, et du monde académique de la région Asie-Pacifique.  Au niveau national, la Thaïlande veille à ce que ses lois soient mises à jour et restent pertinentes.  M. Ayudhya a notamment donné l’exemple de la loi sur les pathogènes et les toxines animales, ainsi que la loi sur les maladies transmissibles.  Il a également indiqué que son pays disposait d’un groupe de travail sur les armes biologiques. 

M. WANG CHANG (Chine) s’est félicité de la destruction de l’arsenal chimique de la Russie, tout en constatant que l’objectif d’un monde sans armes chimiques est encore loin.  Il a rappelé qu’une grande quantité d’armes chimiques avait été abandonnée par le Japon en Chine dans le passé, mettant en danger population et environnement.  Il a indiqué qu’après l’étude des sites d’enfouissement, on estime à 330 000 le nombre d’armes chimiques laissées par le Japon, et qu’à l’heure actuelle, 60 000 armes auraient été retrouvées et 48 000 détruites.  Juridiquement contraint à éliminer ces armes, le Japon n’a hélas pas respecté la date butoir fournie par la Convention, a-t-il regretté avant de l’exhorter à maintenir ses efforts. 

Le représentant a ensuite appelé à laisser l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) enquêter sur l’emploi d’armes chimiques en Syrie dans un esprit de solidarité et de coopération.  Considérant que la Convention sur les armes biologiques (CIAB) permet de maintenir la sécurité internationale sur ces questions, le délégué a regretté qu’il n’y ait pas eu de consensus sur les questions de fond lors de la huitième Conférence des États parties chargée de l’examen de la Convention sur les armes biologiques.  Il a espéré que la réunion, en décembre, des États parties, permettra de dégager un consensus au sujet du programme de travail intersession.  Il a ensuite rappelé que la Chine avait souffert des ravages de l’arme chimique durant la Deuxième Guerre mondiale « à cause de certains pays », et qu’à ce titre elle œuvrerait au contrôle multilatéral de ces armes pour parvenir jusqu’à leur élimination. 

En dépit des avancées dans la mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques enregistrées au cours des 20 dernières années, fort est de constater, a déploré M. MARCIN KAWALOWSKI (Pologne), que ces armes demeurent un défi pour l’humanité.  « Le terrorisme chimique est une menace plus réelle que jamais », a-t-il en effet précisé, soulignant que, parallèlement, l’élimination des stocks d’armes chimiques n’avait pas été menée à son terme.  De plus, en dépit des 192 États désormais parties à la Convention, a également regretté le délégué, l’universalisation de cet instrument se fait toujours attendre.

Dans ce cadre, le représentant polonais a réaffirmé l’appui de son pays à la Mission d’établissement des faits de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques en République arabe syrienne, ainsi qu’au Mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et des Nations Unies.

Le représentant a cependant regretté les « divergences fondamentales » de points de vue entre États Membres auxquelles son pays a été confronté cette année, lors des négociations concernant le projet annuel de résolution de l’Assemblée générale sur la mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques, à l’initiative de la Pologne.  « Trouver un terrain d’entente a été plus difficile que jamais », a-t-il constaté, tout en appelant les États Membres à soutenir le texte lors de sa mise aux voix. 

M. MICHAEL GAFFEY (Irlande) a estimé que les condamnations de l’emploi d’armes chimiques devaient être suivies d’effets et que, pour mettre fin à l’impunité, les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité identifiés comme tels en Syrie doivent être déférés devant la Cour pénale internationale pour y répondre de leurs actes.  Il a salué la destruction complète et vérifiée des armes chimiques de la Fédération de Russie, un développement qui nous rapproche de l’objectif d’un monde sans armes de destruction massive.  Le représentant a ensuite appelé les États parties à la Convention sur les armes biologiques à réaffirmer leur engagement en faveur de son renforcement, et à la mise au point, en décembre prochain, à Genève, d’un nouveau programme de travail de fond pour relancer les activités de cet instrument.  D’autre part, le représentant a indiqué que son pays, qui copréside, avec l’Islande, le Régime de contrôle de la technologie des missiles, entend intensifier les efforts internationaux en cours pour empêcher la prolifération des missiles.  L’accent doit être mis sur l’affaiblissement des capacités des proliférateurs d’acquérir la technologie, l’information et les moyens de développer des armes de destruction massive et leurs vecteurs, a-t-il expliqué. 

M. MATHEW ROLAND (Royaume-Uni) a constaté que malgré une condamnation quasi universelle, des attaques à l’arme chimique, notamment au gaz sarin, ont été constatées en Syrie.  Il a rappelé qu’il y a environ un an, le Mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et de l’Organisation des Nations Unies avait conclu que les forces armées syriennes avaient utilisé du chlore dans trois attaques menées en 2014 et 2015, et que Daech avait, de son côté, eu recours au moutarde au soufre dans une attaque de 2015.  Il a regretté que le Conseil de sécurité n’ait toujours pas été capable de réagir à ces découvertes, en raison notamment du véto de la Chine et de la Russie.

Dénonçant le manque de poursuites après les attaques du 4 avril dans la ville de Khan Cheikhoun et quelques jours avant, à Al Latamineh, le représentant a signalé que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques avait confirmé, ce mois-ci, qu’il y avait des « sérieux manques, inconsistances et divergences » dans la déclaration de la Syrie sur la Convention sur les armes chimiques.  En référence à l’attaque perpétrée par Daech, le représentant du Royaume-Uni a expliqué que son pays accueillait favorablement les efforts pour s’attaquer à l’utilisation des armes chimiques par des acteurs non étatiques à travers une pleine mise en œuvre de la Convention, et le renforcement des mécanismes existants.

Concernant la Convention sur les armes biologiques, le représentant a appelé à renforcer le mécanisme mis en place par le Secrétaire général pour enquêter sur l’utilisation présumée des armes chimiques et biologiques, regrettant par ailleurs que la huitième Conférence d’examen n’ait pas été capable de déboucher sur un consensus.  M. Roland a ensuite abordé le chapitre de la prolifération des armes balistiques.  Outre le cas de la République populaire démocratique de Corée, il a dénoncé les essais balistiques réalisés cette année par l’Iran, dont des missiles de moyenne portée et des lanceurs spatiaux.  Il a exhorté l’Iran à cesser ses activités, non conformes à la résolution 2231 du Conseil de sécurité. 

M. FARUKH AMIL (Pakistan) s’est félicité du travail réalisé par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) pour le renforcement de la sécurité internationale.  Affirmant que le Pakistan s’est profondément impliqué dans la huitième Conférence des États parties chargée de l’examen de la Convention sur les armes biologiques (CIAB), il a regretté qu’aucun consensus n’en soit ressorti en termes de programme de travail intersession.  Il a appelé à lancer des négociations multilatérales en vue de constituer un protocole juridiquement contraignant de vérification et de mise en œuvre de ladite convention.

Pour ce qui a trait aux armes chimiques, le Pakistan a rappelé qu’il en prohibe fermement l’usage en toutes circonstances.  À ses yeux, il est essentiel de renforcer les pouvoirs de l’OIAC pour lui permettre de relever les défis actuels et futurs afin de détruire complètement ces armes.  Plaidant pour un retour du consensus sur les armes chimiques aux Nations Unies, le délégué pakistanais a rappelé l’attachement de son pays à la coopération, à l’assistance et à l’utilisation pacifique des technologies chimiques.  Le Pakistan fait d’ailleurs sa part à l’échelle nationale et régionale au travers de symposiums et groupes de travail.  

Au-delà du problème lié à la détention d’armes chimiques par les États, le délégué a tenu à souligner également la menace spécifique représentée par l’acquisition de ces armes par des groupes terroristes et non étatiques. 

M. MUSTAPHA ABBANI (Algérie) a salué les résultats enregistrés par la Convention sur les armes chimiques (CIAC), citant notamment la destruction du stock d’armes chimiques de la Russie avant même le délai fixé.  Il a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir les usages à des fins pacifiques des techniques et agents chimiques, en réduisant notamment les contraintes qui entravent encore leur transfert, en particulier vers les pays en développement.  Le représentant a par ailleurs appuyé la création de zones exemptes d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive partout dans le monde, ces zones contribuant concrètement à la réalisation des objectifs de désarmement aux plans régional et international.  Il a regretté à cet égard l’absence de progrès en ce qui concerne la création d’une telle zone au Moyen-Orient, qu’il a imputée à Israël, seul pays de la région à n’avoir pas adhéré au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). 

M. NIELS HANJE (Pays-Bas) a estimé que les violations, par la Syrie, de ses obligations au titre de la Convention sur les armes chimiques (CIAC) n’étaient plus alléguées mais attestées.  À cet aune, il a jugé que la communauté internationale doit demander au Conseil de sécurité de réagir fermement à cette violation flagrante du droit international et de sa propre résolution 2118.  Il a demandé que le projet de résolution de la Première Commission sur la mise en œuvre de la Convention comporte un libellé ferme et sans équivoque.  Il a conclu en affirmant que la Convention sur les armes chimiques (CIAC) et la Convention sur les armes biologiques sont d’indispensables instruments à l’appui des efforts internationaux entrepris pour empêcher la prolifération de toutes les armes de destruction massive et bâtir collectivement un monde plus sûr. 

M. KIM IN-CHUL (République de Corée) s’est réjoui que 95% des armes chimiques des États parties à la Convention sur les armes chimiques aient été détruites.  Il s’est toutefois ému de l’emploi d’armes chimiques en Syrie qu’il a qualifié de « problème très grave ».  Les deux rapports de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) ont confirmé l’utilisation de gaz moutarde et sarin, a-t-il poursuivi, avant de condamner fermement ces crimes odieux et demander à ce que les coupables soient traduits en justice.  Rappelant que l’EIIL a lui aussi été accusé d’avoir utilisé l’arme chimique, le délégué a estimé que l’usage d’armes chimiques par des acteurs non étatiques est un défi urgent qui doit être une priorité pour l’OIAC.

Sur la question des armes biologiques, le représentant s’est dit convaincu que des mesures de renforcement de la confiance ainsi que la prise en compte des avancées technologiques sont essentielles.  À la lumière des progrès technologiques en la matière et du double usage possible de ces nouvelles technologies, le régime international contre les armes biologiques doit également définir de nouvelles normes, a-t-il estimé.  Regrettant que la huitième Conférence d’examen des parties à la Convention sur les armes biologiques ne soit pas parvenue à un consensus, il espère que la rencontre des États parties en décembre permettra de déboucher sur des résultats.

M. GYÖRGY MOLNÁR (Hongrie) est intervenu brièvement pour présenter un projet de résolution sur la Convention sur les armes biologiques.  Il a expliqué que la version 2017 de ce texte salue le rôle de l’Unité de mise en œuvre de la Convention et demande qu’elle bénéficie d’un financement adéquat.  Le texte appelle aussi les États parties à trouver un consensus sur le processus intersession, a-t-il ajouté.  La Hongrie souhaite rester le seul auteur de ce projet de résolution et qu’il soit adopté par consensus, a-t-il par ailleurs indiqué.

M. PYE SOE AWNG (Myanmar) a averti que le monde n’est pas à l’abri des armes de destruction massive biologiques et chimiques, mettant en garde contre le risque que des acteurs non étatiques entrent en possession de ces armes.  Il a ensuite appelé à l’universalisation de la Convention sur les armes chimiques, arguant que si un seul État n’adhère pas au traité, il le fragilise.  Seul le traité multilatéral global interdisant toute une catégorie d’armes de destruction massive, cet instrument revêt une importance particulière, a-t-il souligné.  Se félicitant que, 96% des armes chimiques déclarées ont été détruites grâce au mécanisme de vérification de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), le Myanmar a rappelé qu’il avait ratifié la Convention sur les armes chimiques en 2015.  « Nous estimons que l’utilisation des armes chimiques et biologiques sont inhumaines: aucune violation ne pourra être tolérée », a-t-il souligné.

M. HAMOOD SALIM ABDULLAH AL TOWAIYA (Oman) a déclaré que toutes les armes de destruction massive, sans exception, étaient une source de préoccupation pour les pays du Moyen-Orient.  Il a appelé les États à réaffirmer leur attachement au multilatéralisme.  Le représentant a également jugé nécessaire de mettre l’accent sur la prévention du risque que des agents non étatiques ne s’emparent d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive.  Il a ensuite plaidé, à son tour, en faveur de la création d’une zone exempte de ces armes au Moyen-Orient.  Il a annoncé à cet égard que son pays appuierait les projets de résolution de la Première Commission relatifs à cette question. 

M. JULIO HERRÁIZ ESPAÑA (Espagne) a déclaré que les crimes perpétrés en Syrie, en particulier les attaques chimiques, ne peuvent pas rester impunis.  Il a demandé la prorogation du mandat du Mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l’ONU.  Ses travaux doivent permettre de traduire en justice les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en Syrie, et avoir ainsi un effet dissuasif, a-t-il souligné.  Le représentant a également jugé important de renforcer les capacités de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), afin d’empêcher que des agents non étatiques n’aient accès à ces armes et toute autre arme de destruction massive. 

M. SURENDRA THAPA (Népal) a rappelé que son pays ne produisait ni ne détenait aucune armes de destruction massive.  Il a rappelé que comme État partie à la Convention sur les armes chimiques (CIAC), son pays veillait à la régulation, à ses frontières, de tous produits chimiques.  Il a salué l’efficacité de la CIAC et de ses mécanismes de vérification, ainsi que la possibilité qu’elle laisse pour l’usage pacifique des armes chimiques.

Il a indiqué que son pays avait ratifié en 2016 la Convention d’interdiction des armes biologiques.  Il a appelé à la mise en place rapide d’un instrument juridiquement contraignant de vérification de la Convention, estimant que son absence mettait en question l’efficacité de la convention.  Le représentant a ensuite indiqué qu’en conformité avec la résolution 1540 du Conseil de sécurité, le Népal avait adopté la législation nationale nécessaire à sa pleine mise en œuvre.  Il a ensuite réaffirmé l’importance du dialogue régional pour renforcer la coopération et les mesures de confiance dans le domaine de la paix et du désarmement.

En dépit des engagements dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, le représentant a par ailleurs déploré que nombre de pays manquent encore de ressources financières et techniques et de capacités pour remplir pleinement leurs obligations découlant des traités et des conventions.

Pour M. VINICIO MATI (Italie), le transfert de toutes les armes chimiques hors de la Libye, auquel son pays a participé, est un parfait exemple de coopération internationale réussie.   À l’instar de la Libye, le représentant a appelé les autorités syriennes à coopérer pleinement avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques afin de régler les questions en suspens.  Il est en effet regrettable, a-t-il déploré, que des armes chimiques aient été utilisées cette année en Syrie.  Pour aller au-delà de la simple condamnation et empêcher une « érosion de l’architecture de non-prolifération » des armes chimiques, le représentant a appuyé les travaux de la Mission d’établissement des faits de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques en République arabe syrienne, ainsi que du Mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et de l’Organisation des Nations Unies.

Suite, par ailleurs, à l’échec, l’an dernier, de la huitième Conférence d’examen des parties à la Convention sur les armes biologiques, le représentant a appelé à renforcer l’architecture internationale pour lutter contre la prolifération de ces armes.

S’agissant des armes nucléaires, le représentant a condamné les essais et tirs de missiles balistiques récemment réalisés par la République démocratique populaire de Corée (RPDC).  Sur le dossier iranien, en revanche, il a salué les rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), selon lesquels, l’Iran continue de se conformer à ses obligations en vertu du Plan d’action global commun.  Il a appelé à faire en sorte que ce Plan puisse continuer d’être une « success story ».

Mme GABRIELA MARTINIC (Argentine) a réitéré son soutien à la Convention sur les armes chimiques (CIAC) et son universalisation, la qualifiant de « l’un des instruments de désarmement des plus efficaces ».  Elle a espéré qu’en 2023, tous les arsenaux soient détruits dans le monde, grâce à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).  Elle a appelé les pays détenteurs d’armes chimiques à respecter leur calendrier de destruction de leurs arsenaux, pour ensuite saluer la destruction de la totalité de l’arsenal chimique de la Russie. 

Estimant que l’usage d’armes chimiques relève d’un crime contre l’humanité, la représentante a dénoncé l’utilisation d’armes chimiques en Syrie et en Irak.  Elle s’est aussi inquiétée de l’utilisation de l’agent BX à Kuala Lumpur le 13 février 2017.  Elle a condamné l’usage de telles armes par la Syrie et par Daech.  Elle a salué le travail de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), y compris ses mécanismes de vérification.

Droits de réponse

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a répondu aux pays ayant fait des remarques « odieuses » au sujet des activités « de légitime défense » conduites par son pays.  Il a exhorté la France, « donneuse de leçons », à renoncer à ses arsenaux nucléaires et à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en qualité d’État non doté d’armes nucléaires.  Il a aussi accusé les États-Unis de proférer des mensonges lorsqu’ils affirment que la RPDC stocke des armes de destruction massive.

Le représentant du Japon a assuré qu’il détruisait toutes ses armes chimiques abandonnées en coopération avec la Chine.  Nous sensibilisons les citoyens chinois au bien-fondé de ses activités, a-t-il indiqué

Le représentant de la République arabe syrienne a assuré que son pays condamnait l’emploi « injustifiable » de toute arme de destruction massive.  Nous avons mis un terme à notre programme d’armes chimiques, et ce, en un temps record, et cela a été reconnu par les autorités compétentes ayant fait rapport au Conseil de sécurité, a-t-il affirmé.  Les terroristes, parrainés par des pays représentés dans cette salle, emploient des armes chimiques contre des civils, a poursuivi le représentant.  Il a dénoncé des histoires montées de toutes pièces visant à faire accuser la Syrie d’emploi d’armes chimiques contre son propre peuple.  Il a affirmé que les déclarations des États-Unis, « qui ne mentionnent jamais les agissements des terroristes en Syrie », comportent beaucoup de contradictions ».  C’est normal, si l’on se souvient de l’emploi de la multitude d’armes chimiques par ce pays dans nombre de théâtres d’opérations au cours des dernières décennies, au Viet Nam, au Cambodge, en Iraq et ailleurs.  Le représentant syrien a par ailleurs accusé la Turquie et les États-Unis d’avoir fait transiter, au mois d’août dernier, des armes chimiques vers la Syrie et des entités terroristes.  Du sarin a été détecté en Turquie, quel usage en a été fait? a demandé le représentant en s’adressant à son homologue turc. 

Le représentant de la Chine a affirmé que la destruction des armes chimiques japonaises est une « rédemption » pour le Japon, après sa guerre d’agression contre la Chine.  Il a rappelé que l’armée japonaise avait utilisé des armes chimiques près de 200 fois, entre 1930 à 1945, faisant des milliers de victimes, et des prisonniers chinois ont été utilisés comme cobayes pour tester des produits chimiques.  Il a exhorté le Japon à accepter le passé.  Le délégué chinois a indiqué que malgré les progrès dans le processus de destruction, il reste beaucoup d’armes chimiques, dont 74 tonnes d’agents toxiques qui doivent encore être éliminées.  En réalité, seul 12,3% des armes chimiques abandonnées par le Japon ont été détruites, a-t-il précisé.

Au cours de ce processus de destruction très lent, a poursuivi le représentant, le Japon n’a pas fait preuve de sincérité et n’a manifesté aucune urgence.  L’armée japonaise a enterré plus de deux millions d’armes chimiques, mais la Chine ignore leur emplacement, aussi le représentant a enjoint le Japon à fournir ces précisions car pour le moment, ces armes sont trouvées par hasard. 

Depuis 2008, nous avons prévenu le Japon de la présence d’armes chimiques mais le Japon a toujours répondu qu’il n’avait pas assez de fonds ou pas assez de moyens, ce dont nous doutons, a enchaîné le délégué.  Il s’est également inquiété de l’incapacité et de l’absence de volonté politique du Japon à respecter le calendrier fixé par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) pour la destruction de ces armes.  En 2017, un nouveau programme de travail a été fixé et sera présenté et la Chine espère que le Japon pourra cette fois s’acquitter de ses obligations pour nettoyer le territoire chinois.

Le représentant des États-Unis a affirmé que le régime syrien n’avait aucune crédibilité, accusant ce dernier de tuer son propre peuple et d’exporter le terrorisme.  Il a engagé le régime syrien à cesser ses attaques à l’arme chimique, avertissant que la communauté internationale exigera des comptes.

Le représentant de la Turquie a rejeté les accusations de la Syrie, affirmant que ce pays avait utilisé des armes chimiques, ce qui a été attesté par le Mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l’ONU.  Son tissu de mensonges ne trompera personne, a-t-il lancé. 

Le représentant de la Syrie a demandé à la France d’apporter des preuves de ce qu’elle avance, et accusé ce pays de fournir les organisations terroristes en armes.  Les États-Unis, quant à eux, devraient s’excuser d’avoir détruit l’Iraq au motif fallacieux que s’y trouvaient des armes de destruction massive.  Il a par ailleurs exhorté le Canada à cesser de proférer des insultes, et a invité ce pays à plutôt demander instamment à Israël d’adhérer à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). 

Le représentant du Japon a répondu que si les divergences existent, son pays s’attache à la destruction des armes chimiques abandonnées avec, « en principe », la pleine coopération de la Chine.  Nous irons jusqu’au bout de ce programme, conformément aux engagements pris au titre la Convention sur les armes chimiques (CIAC), a-t-il répété.  

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