Assemblée: l’organisation des Jeux olympiques en République de Corée imprime un caractère spécial à la résolution annuelle sur la Trêve olympique
« Montrons une nouvelle fois que le pouvoir du sport peut nous rassembler et nous aider à surmonter nos différences politiques, culturelles et historiques », a encouragé, ce matin, le Président de l’Assemblée générale, en pensant aux XXIIIe Jeux olympiques et aux XIIe Jeux paralympiques d’hiver qui seront lancés en février 2018 à Pyeongchang en République de Corée.
Il est plus important que jamais de réaffirmer les idéaux des Nations Unies et des Jeux olympiques dans la péninsule coréenne, a ajouté M. Miroslav Lajčák, alors que l’Assemblée générale s’apprêtait à adopter sa résolution annuelle sur la Trêve olympique, avant de tenir son débat sur la revitalisation de ses travaux.
Dans moins de 90 jours, le monde entier va assister sur la péninsule coréenne aux Jeux d’hiver « les plus spectaculaires », a promis, au nom du Gouvernement de la République de Corée, le Président du Comité d’organisation des Jeux. M. Lee Hee Beom, qui s’est souvenu des Jeux de Séoul de 1988, « qui avaient rapproché l’est et l’ouest », s’est aussi rappelé les Jeux de Sydney en 2000, où la délégation de son pays et celle de la République populaire démocratique de Corée avaient défilé ensemble sous le même drapeau, « montrant par là le pouvoir unificateur du sport, quelles que soient la politique et la religion. »
Nous croyons fermement au pouvoir du sport et à sa capacité unique de rassembler, a renchéri la représentante de Monaco, voyant dans la résolution adoptée aujourd’hui, « l’espoir partagé » que les Jeux soient une opportunité d’instaurer un climat de paix, de développement, de tolérance et de compréhension sur la péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est.
Avec Tokyo en 2020 et Beijing en 2022, « nous, Coréens, espérons que ces trois Jeux olympiques ouvriront une fenêtre d’opportunités pour promouvoir la paix et la coopération économique en Asie du Nord-Est », a en effet déclaré le Président du Comité d’organisation des Jeux de Pyeongchang, en souhaitant « une réaction en chaîne » dans la région et au-delà.
Médaillée d’or de patinage artistique aux Jeux d’hiver de 2010 et ambassadrice honoraire des Jeux de Pyeongchang, Mme Kim Yuna a tout simplement souhaité être de nouveau témoin d’une entrée remarquée des équipes de la République de Corée et de la République populaire démocratique de Corée.
Dans sa résolution*, l’Assemblée générale demande instamment aux États Membres d’observer la Trêve olympique tout au long de la période qui s’étend du septième jour précédant l’ouverture des XXIIIe Jeux olympiques d’hiver au septième jour suivant la clôture des XIIe Jeux paralympiques d’hiver, notamment de garantir que les athlètes, les officiels et toutes les autres personnes accréditées prenant part aux Jeux puissent s’y rendre et y participer en toute sécurité.
Les Jeux de Pyeongchang rappelleront que le monde se réunit pour célébrer l’humanité, a dit le Président du Comité olympique international (COI), M. Thomas Bach qui a appelé tous les États à montrer que les valeurs communes sont autrement plus fortes que tout ce qui pourrait les diviser.
L’Assemblée a ensuite tenu son débat sur la revitalisation de ses travaux. Son Président a mentionné quatre points et d’abord que le processus fonctionne, comme l’a montré la sélection du Secrétaire général qui n’est plus un « processus secret ». Il a ensuite parlé de la transparence améliorée de son Cabinet et de la nécessité de s’attaquer aux « questions importantes » comme la conduite liée aux campagnes électorales; le renforcement de l’interaction entre les missions permanentes et le Secrétariat de l’ONU; et les options pour établir une rotation à long terme et plus transparente aux présidences des principales commissions. Il a aussi mentionné le fossé entre le niveau des activités et manifestations mandatées et la capacité du système des Nations Unies à les appuyer. La revitalisation des travaux de l’Assemblée porte sur quatre domaines, à savoir le processus de sélection du Secrétaire général, le renforcement de la mémoire institutionnelle du Cabinet du Président de l’Assemblée générale, le rôle et l’autorité de cette dernière, et ses méthodes de travail.
Commentant le premier domaine, le Mouvement des pays non alignés a soulevé la question des promesses que sont tentés de faire les candidats secrétaires généraux pour obtenir l’appui des membres permanents du Conseil de sécurité. Il a aussi défendu l’idée que le Conseil de sécurité recommande à l’Assemblée plusieurs candidats. Singapour a dit attendre un code de bonne conduite pour éviter « une spirale infernale » pendant les campagnes électorales qui doivent, a-t-il tranché, se concentrer sur la qualité des candidats et leur compétence et « moins sur les cadeaux et les réceptions somptueuses ». Les Maldives ont dit compter sur les mêmes principes de transparence et de responsabilité attendus des élections nationales, le système actuel étant défavorable aux petits États.
Le Mouvement des pays non alignés a aussi commenté les méthodes de travail de l’Assemblée générale et voulu que les réunions organisées en marge du débat général soient limitées à leur strict minimum pour préserver son caractère « sacré » du rendez-vous annuel. Une nouvelle fois, le Japon a défendu l’idée de biennaliser voire de « triennaliser » des points à l’ordre du jour de l’Assemblée. Un ordre du jour bien pensé et d’actualité s’impose en ces temps où les événements se succèdent à un rythme effréné, a acquiescé le Bélarus. L’Assemblée a en effet perdu le lien avec l’actualité alors que son rôle est de plus en plus sapé par le Conseil de sécurité, a reconnu l’Inde.
Les négociations sur la résolution de cette année devraient servir à consolider les positions atteintes jusqu’alors, le but étant de revitaliser les travaux de l’Assemblée générale dans le cadre de la réforme globale des Nations Unies, a souligné l’Union européenne.
L’Assemblée poursuivra son débat sur la revitalisation de ses travaux demain, mardi 14 novembre à partir de 10 heures.
LE SPORT AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA PAIX: ÉDIFICATION D’UN MONDE PACIFIQUE ET MEILLEUR GRÂCE AU SPORT ET À L’IDÉAL OLYMPIQUE: PROJET DE RÉSOLUTION (A/72/L.5)
Déclarations
Le sport n’est pas toujours associé aux Nations Unies, a reconnu M. MIROSLAV LAJČÁK, Président de l’Assemblée générale. Cela est d’autant plus compréhensible que ce qui se passe sur un court de tennis ou dans une course est très différent de ce que nous faisons ici, a plaisanté le Président. Mais, a-t-il estimé, il y a un « lien fort » entre le sport, et les valeurs et le travail des Nations Unies et cette réunion nous offre l’occasion de le réaffirmer.
Le Président a ensuite souligné trois points, et d’abord le fait que le sport est fondé sur les valeurs universelles de la discipline, de l’équité et du respect de ses concurrents et des règles. On a beau parler des langues différentes ou avoir des coutumes ou des avis différents, mais une fois qu’on est sur une piste ou sur un court, on fait tous partie du même système, a souligné le Président. Le sport peut donc être un outil universel pour promouvoir la paix et l’unité et les Nations Unies l’ont utilisé, en particulier dans les missions de maintien de la paix et dans les équipes de pays. Le sport a contribué à ouvrir la porte des communautés pour lesquelles les Nations Unies travaillent. Il a été utilisé pour rétablir la confiance dans les situations post conflit et joué un rôle important dans la réintégration des ex-combattants, y compris les enfants soldats.
Non, a reconnu le Président, en lui-même, le sport ne peut apporter la paix mais le football ou un palet de hockey est un meilleur outil de maintien de la paix qu’un fusil et il coûte moins cher. Le sport, a ajouté le Président, peut construire plutôt que détruire. Il peut rassembler les gens au lieu de les propulser dans une fuite éperdue pour leur vie. Le sport invoque l’enthousiasme, pas la peur et les Nations Unies continueront à l’utiliser dans leur travail sur le terrain.
Poursuivant, le Président a souligné que les Jeux olympiques et les Nations Unies aspirent au même idéal, un idéal basé sur l’humanité et qui dit que quoiqu’il arrive dans les capitales du monde, les gens auront toujours un espace pour se rencontrer et se connecter. Cet espace peut être la ligne d’arrivée d’un sprint aux Jeux olympiques ou une salle comme celle de l’Assemblée générale. Que nous soyons athlètes ou diplomates, nous devons utiliser ces espaces et montrer que l’humanité peut triompher des politiques.
Le dernier point qu’a soulevé le Président est celui de la jeunesse. Le sport, a-t-il dit, peut offrir aux jeunes une plateforme pour s’émanciper. Il peut donner l’espoir d’un avenir meilleur et permettre aux jeunes de renforcer leur capacité de penser stratégiquement, de travailler en équipe et de diriger. Le sport peut être la voie de sortie pour le sous-développement et la pauvreté et de plus en plus, les Nations Unies travaillent pour mobiliser les jeunes et les émanciper. Nous devons mobiliser les jeunes d’une façon qui leur parle et le sport offre une occasion incroyable de le faire, a souligné le Président qui a cité quelques succès dont la mobilisation des athlètes et des équipes sportives pour promouvoir les objectifs de développement durable.
Nous devons, a-t-il insisté, travailler pour appuyer, répéter et élargir ces exemples. Le lien entre le sport, et les valeurs et le travail des Nations Unies doit être renforcé, a-t-il conclu, en accueillant Kim Yuna, médaillée d’or aux Jeux olympiques. Nous devons, a encore dit le Président, appuyer et utiliser le sport comme moteur de la paix, du développement et de l’humanité, et saisir, ce faisant, l’occasion des vingt-troisième Jeux olympiques d’hiver en République de Corée. Il est plus important que jamais de réaffirmer les idéaux des Nations Unies et des Jeux olympiques dans la péninsule coréenne, a souligné le Président qui sera lui-même à Pyeongchang, en février prochain, pour participer aux Jeux. « Montrons une nouvelle fois que le pouvoir du sport peut nous rassembler et nous aider à surmonter nos différences politiques, culturelles et historiques », a-t-il encouragé.
Au nom du Gouvernement de la République de Corée, M. LEE HEE BEOM, Président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques d’hiver de Pyeongchang de 2018, a présenté la résolution A/72/L.5 intitulée « Le sport au service du développement et de la paix: Édification d’un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l’idéal olympique ». Dans moins de 90 jours, a-t-il assuré, le monde entier va assister sur la péninsule coréenne aux Jeux d’hiver « les plus spectaculaires ». La flamme olympique est arrivée le 1er novembre et parcourt le pays, prête à éclairer le monde. La Trêve olympique, a dit le Président du Comité d’organisation, en revenant au projet de résolution, est là pour promouvoir le sport et « nous, Coréens, avons toujours le souvenir vivace des Jeux de Séoul de 1988 », qui ont rapproché l’est et l’ouest dans les « jeux de la paix, de l’harmonie et de la réconciliation ». Le Président du Comité d’organisation a rappelé qu’aux Jeux de Sydney en 2 000, les délégations de la République de Corée et de la République populaire démocratique de Corée ont défilé « ensemble sous le même drapeau », montrant par là le pouvoir unificateur du sport, quelles que soient la politique et la religion.
Convaincu qu’il faut poursuivre cette tradition, il a indiqué que depuis 14 ans, la province de Gangwon, hôte des prochains Jeux, a permis à plus de 1 900 étudiants de 83 pays de vivre une fois dans leur vie l’expérience des sports d’hiver. Deux participants de ce « Dream Program » sont devenus des athlètes aux Jeux d’hiver et sept autres ont représenté leur pays aux Jeux olympiques d’hiver de la jeunesse. En tout, ce sont six millions d’étudiants qui ont bénéficié des visites et autres activités culturelles depuis 2014. La composante pédagogique du programme est accessible en ligne à tous les jeunes Coréens et le restera après les Jeux pour promouvoir la paix et les idéaux olympiques. De nombreuses autres activités sont organisées, comme « L’ONU mise en scène » et les autres programmes spéciaux visant à encourager le dialogue sur la paix et la réconciliation entre les jeunes. Plus d’un million d’étudiants de partout ont participé à nos initiatives de paix, s’est enorgueilli le Président du Comité d’organisation qui a salué la présence dans la salle de l’Assemblée, de trois lycéens coréens ayant participé à ces programmes et présents ici pour représenter les jeunes de leur pays et leur désir de « Jeux olympiques pacifiques ».
Avec Tokyo en 2020 et Beijing en 2022, « nous Coréens, espérons que ces trois Jeux olympiques ouvriront une fenêtre d’opportunités pour promouvoir la paix et la coopération économique en Asie du Nord-Est », a conclu le Président du Comité d’organisation, en souhaitant « une réaction en chaîne » dans la région et au-delà.
Mme KIM YUNA, Médaillée d’or de patinage artistique aux Jeux olympiques d’hiver de 2010 et ambassadrice honoraire des Jeux de Pyeongchang, a cité Pierre de Coubertin, fondateur du Mouvement olympique, pour qui le sport est la meilleure façon de rapprocher les peuples et les individus, sans distinction aucune. Elle a espéré être de nouveau témoin d’une entrée remarquée des équipes de la République de Corée et de la République populaire démocratique de Corée. Le sport, a-t-elle souligné, est la formule « la plus sincère » pour rapprocher les esprits et propager les idéaux de la paix pour l’humanité. Je ferai de mon mieux, a-t-elle promis, pour faire des prochains jeux « un modèle de rapprochement ». Elle a appelé les États à continuer d’appuyer l’idéal de la Trêve olympique.
Débat général
Mme ISABELLE F. PICCO (Monaco) a déclaré que « pour la vingt-troisième fois, en février prochain, s’ouvriront les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver ». Les regards du monde se porteront alors sur la cérémonie d’ouverture puis les épreuves des 15 disciplines des Jeux de Pyeongchang, en République de Corée. Pour la cinquante-deuxième fois, a ajouté la représentante, Jeux d’été et Jeux d’hiver confondus, seront érigés en symboles, l’effort, l’excellence et le fair-play. Pour la douzième fois, aujourd’hui, l'Assemblée générale appelle à observer la Trêve olympique.
L’appel au respect de la Trêve olympique est bien plus qu’un symbole fort. Il apparaît particulièrement important aujourd’hui de rappeler que l’Olympisme et ses valeurs, inscrites dans la Charte olympique, rejoignent les principes et les idéaux qui transcendent nos travaux dans cette enceinte et qui sont inscrits dans la Charte des Nations Unies. Mme Picco a indiqué que les Nations Unies comme le Mouvement olympique se sont dotés de programmes ambitieux aux principes universels convergents.
Les chefs d’État et de gouvernement ont adopté le Programme 2030 et y ont reconnu que le sport, par sa transversalité, peut contribuer de façon importante à sa mise en œuvre. Le Mouvement olympique s’est lui doté de l’Agenda 2020 fondé sur la bonne gouvernance et l’éthique. Ces principes sont essentiels car les Jeux olympiques sont la vitrine mondiale de l’idéal olympique. De surcroît, la promotion des droits de l’homme est intrinsèque aux Jeux.
En février prochain, des dizaines de millions de regards se tourneront vers la République de Corée, ouvrant une séquence olympique de six ans en Asie avec les prochaines éditions à Tokyo en 2020 et à Pékin en 2022. Le drapeau olympique et le drapeau de l’ONU flotteront bientôt à nouveau ensemble sur le site de Pyeongchang et complèteront aux côtés des anneaux et de la flamme olympique, le symbole de notre avenir commun.
« Nous croyons fermement au pouvoir du sport et à sa capacité unique de rassembler. C’est pourquoi ce projet de résolution relaie notre espoir partagé que les Jeux soient une opportunité d’instaurer un climat de paix, de développement, de tolérance et de compréhension sur la péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est », a poursuivi la déléguée.
Dans notre quotidien où la défiance prend parfois le pas sur la recherche de la compréhension mutuelle, le sport constitue un langage puissant et le respect des règles qui s’appliquent à tous de façon identique.
Tout comme les olympiens, nous nous devons d’inspirer la jeunesse que nous invoquons si souvent dans nos discours et nos délibérations sur la paix, la prévention des conflits, le respect des droits de l’homme et la mise en œuvre du développement durable. « Nous devons veiller à ce que la Trêve olympique soit respectée », a exhorté Mme Picco.
Comme pour les athlètes, ambassadeurs de l’olympisme, notre responsabilité est grande lorsque nous est confiée la tâche de représenter nos États dans l’enceinte onusienne. Aussi, l’esprit olympique devrait-il nous animer dans chacun de nos actes au service de nos États et du multilatéralisme. En faisant nôtre la devise « citius, altius, fortius »: nous nous donnerons les moyens d’atteindre plus vite les objectifs de développement durable, nous viserons plus haut dans nos efforts de coopération et nous serons ensemble plus forts, réellement unis pour un monde meilleur pour l’humanité toute entière.
Mme IRINA VELICHKO (Bélarus) a estimé que l’appel à la Trêve olympique contenu dans le projet de résolution est d’autant plus important en ces temps d’instabilité dans plusieurs régions du monde.
M. BASHAR ALI ALDUWAISAN (Koweït) a voulu que l’on mobilise le sport et les sportifs contre l’extrémisme, comme on l’avait fait contre l’apartheid. Les Jeux olympiques sont l’occasion de méditer et de rapprocher les peuples, a poursuivi le représentant, ajoutant que les Nations Unies et le Mouvement olympique sont comme les deux faces d’un même idéal. Utilisons le sport pour prévenir et surmonter les guerres et les conflits, a-t-il encouragé.
Mme WONG LEE TING (Singapour) s’est réjoui de coprésenter le projet de résolution « Édification d’un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l’idéal olympique ». Estimant que le sport répand un idéal positif au travers de valeurs comme l’effort, la discipline et la détermination, il a aussi jugé qu’il contribuait à rapprocher les peuples et les cultures en renforçant les liens d’amitié et de compréhension mutuelle. À ses yeux, c’est là tout le symbole de l’Olympisme et tout particulièrement de sa version moderne qui a débuté en 1896 en faisant la promotion du « rapprochement entre les communautés, de la tolérance, de l’inclusion sociale, de la paix, de la coopération et du développement durable ». À cet égard, il a rappelé que Singapour fait une promotion active du sport, y compris pour les handicapés au travers du Plan directeur des sports pour les personnes handicapées lancé en 2016. Citant le Baron Pierre de Coubertin, le représentant a conclu en pointant l’importance du sport dans la réalisation des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Rappelant la participation d’une équipe de réfugiés aux Jeux olympiques de Rio, en 2016, M. ZEENA MOHAMED DIDI (Maldives) a déclaré que le Mouvement olympique a redonné espoir et courage à des millions de réfugiés aux quatre coins du monde. Le représentant a rappelé que son président a fait du développement de la jeunesse une priorité. Il a cité en exemple la première loi sur le sport, adoptée en 2015, qui vise à promouvoir la pratique du sport aux niveaux national et international.
Estimant, comme le Conseil de sécurité, que le sport joue un rôle important dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales, il a rappelé que le Gouvernement des Maldives a procédé à des investissements « significatifs » dans les infrastructures sportives du pays. Les programmes sportifs coordonnés par les Nations Unies et les ONG favorisent le développement durable, a poursuivi le représentant, se disant encouragé par l’inclusion du sport parmi les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Mme ANAT FISHER TSIN (Israël) s’est dite convaincue que le sport et la paix sont intimement liés et que le sport encourage le travail en équipe bien au-delà du terrain, enseigne la tolérance et crée des amitiés durables. Ainsi, partant du principe que le sport est un ingrédient fondamental pour la coexistence et pour unir les communautés, Israël a créé l’initiative Mifalot Chinuch, fondée par Hapoel Tel-Aviv, l’un des clubs de football les plus importants, pour faire du sport non seulement un jeu mais une force unificatrice, une langue universelle parlée par tous et une culture commune partagée. Les programmes de Mifalot Chinuch sont une plateforme efficace pour jeter des ponts entre Israéliens et Palestiniens, qui se voient alors comme membres d’une même équipe et non comme « l’autre ».
De cette manière, a expliqué Mme Fisher Tsin, l’espoir de paix croît avec chaque but marqué. Ce modèle éducatif a en outre été transposé au-delà des frontières, notamment au Cambodge, au Rwanda, en Jordanie, en Haïti et en Inde, s’est-elle félicitée, ajoutant que Mifalot Chinuch a aussi lancé un programme d’autonomisation des filles par lequel ces dernières gagnent confiance en elles et s’entraînent pour devenir actrices du changement. La représentante a évoqué un programme local au Nigéria intitulé « Israël cares- Kids’ Football », ciblant les enfants de 8 à 12 ans déplacés à cause de l’organisation terroriste Boko Haram et auxquels Israël fournit des uniformes, des ballons mais aussi des entraîneurs. Le programme offre ainsi à plus de 200 enfants un puits de confiance en soi, de sécurité et de quiétude.
M. SHARIFUDDIN (Brunéi Darussalam) s’est réjoui que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 reconnaisse les vertus du sport. Nous devons, a estimé le représentant, encourager les jeunes à faire du sport, lequel peut promouvoir la confiance et le respect mutuels, la tolérance, l’appréciation de l’autre et des liens d’amitié durables. De plus, le sport peut servir à contrer les différents défis auxquels sont confrontés les jeunes comme la drogue, l’extrémisme violent ou le chômage. En vertu de la politique sportive de Brunei Darussalam, le sport est un moyen d’améliorer la qualité de vie et d’édifier une nation saine. La politique va aussi main dans la main avec la Vision 2035 du pays. Le représentant a attiré l’attention sur l’initiative « My Happy City » qui fait, tous les dimanches, de la capitale une ville sans voiture pour encourager les gens à s’adonner à des activités sportives. Non seulement l’initiative a redynamisé la capitale comme un centre pour les communautés, le shopping et le tourisme, mais aussi comme un vecteur de promotion de styles de vie sains et de culture sportive, conformément à la vision de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Brunéi Darussalam s’attache aussi à encourager l’émergence d’athlètes de qualité, y compris parmi les femmes et les personnes handicapées, permettant à ses sportifs non seulement de participer à des manifestations de haut niveau mais aussi à forger des liens d’amitié avec d’autres athlètes et en conséquence, à promouvoir une meilleure compréhension, le respect et la tolérance, autant de valeurs qui contribuent à la paix.
Mme ALABDULLA (Qatar) a appuyé le projet de résolution qui reflète la conviction du Qatar quant au rôle du sport dans le renforcement de la paix, de la stabilité, du développement durable, et de l’autonomisation des femmes et des individus. Pétri de cette conviction, le Qatar organisera des événements sportifs majeurs comme la coupe du monde de football en 2022. La représentante a aussi mis en exergue la Vision 2030 pour favoriser le développement individuel des Qataris. Le Comité olympique national, qui multiplie les activités et initiatives sportives nationales et internationales, n’oublie pas d’aider les communautés qui ont besoin d’aide aux quatre coins du monde.
« Les sports ont le pouvoir de faire rêver et d’apporter de l’espoir aux gens », a affirmé M. TOSHIYA HOSHINO (Japon). « Les sports ont le pouvoir de changer le monde et même le futur de l’humanité », a-t-il ajouté, appelant les États Membres à adopter, comme tous les deux ans depuis 1993, la résolution de l’Assemblée générale sur la Trêve olympique. Le représentant a salué la République de Corée, pays hôte des prochains Jeux olympiques et paralympiques d'hiver, en 2018, pour avoir été à l’initiative du projet de résolution de cette année. En tant que coauteur du texte, le Japon a souhaité rappeler la nécessité de préserver l’indépendance et l’autonomie du sport, ainsi que « l’esprit de paix, de compréhension mutuelle, d’amitié, de tolérance et de refus des discriminations en tout genre » dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques.
M. Hoshino a par ailleurs rappelé que son pays serait le pays hôte des prochains Jeux olympiques et paralympiques d’été, qui auront lieu à Tokyo, en 2020. Il a appelé à ce que ces Jeux se déroulent selon les trois mots d’ordre suivants: « premièrement, réaliser la meilleure performance personnelle possible; deuxièmement, l’unité dans la diversité; et troisièmement, être connecté à demain ». Sur ce dernier point, le représentant a rappelé que les Jeux olympiques de Tokyo de 1964 avaient été un facteur de croissance rapide pour l’économie du Japon. « Nous espérons que les Jeux olympiques de Tokyo de 2020 donneront au Japon la capacité de promouvoir des changements transformatifs, en lui offrant la chance d’apporter de l’espoir et des rêves aux zones affectées par le séisme et le tsunami de 2011 », a-t-il déclaré.
Le représentant s’est enfin dit déterminé à faire en sorte que les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Pyeongchang, en 2018, soient un succès non seulement au niveau sportif, mais également sur le plan de l’instauration d’un esprit de paix à l’échelle mondiale. « Je peux vous assurer que les Jeux olympiques de Tokyo en 2020 feront de même », a-t-il conclu.
Mme ANA SILVIA RODRÍGUEZ ABASCAL (Cuba) a souligné que la pratique généralisée du sport, comme un plaisir et un droit, est un des succès de la révolution cubaine, en matière de droits de l’homme. Même si Cuba est un petit pays en développement, il a obtenu des résultats sportifs remarquables aux niveaux régional et international. Le pays est cent-sixième en termes de superficie et 82e en termes de population, mais premier en termes de sports en Amérique centrale et dans les Caraïbes, deuxième sur le continent américain et dix-huitième, au niveau olympique. Fidèle à sa vocation internationaliste, Cuba a aussi offert sa coopération pour le développement du sport à de nombreux pays et continuera de le faire dans la mesure du possible. La représentante a réitéré l’engagement de Cuba en faveur du sport comme véhicule de promotion de la paix, de l’édification de sociétés plus justes et plus solidaires et d’un monde meilleur pour les générations présentes et futures.
Dans le monde d’aujourd’hui, a dit M. THEOFILI (Grèce), l’accent mis sur « la paix olympique » est devenu une caractéristique majeure de l’idéologie olympique moderne. La fondation du Centre international de la Trêve olympique, pour la création duquel la Grèce s'est activement engagée avec le Comité International olympique, a fourni un nouveau dynamisme à la recherche de la paix. Mais plus important encore, l’inclusion de la Trêve olympique dans le cadre de l’ONU, dont les résolutions pertinentes, a donné un rôle particulier à l’idéal. Nous devrions garder à l’esprit que dans un monde de différences, d’inégalités et de conflits, même un accord sur une trêve temporaire est un succès pour la communauté internationale, a estimé le représentant. Ainsi, a-t-il ajouté, il est de notre responsabilité de continuer de promouvoir la Trêve olympique et de n’épargner aucun effort pour assurer sa mise en œuvre effective.
En 2018, la République de Corée accueillera les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Pyeongchang et il est de notre devoir d’assumer notre responsabilité d’observer la Trêve olympique et de faire ainsi de la paix un objectif réalisable, a estimé le délégué qui a terminé en disant que « nous devrions tous trouver l’inspiration dans les Jeux olympiques de l’année prochaine et réfléchir à la façon dont le sport peut être utilisé comme un outil efficace pour atténuer les tensions et jeter des ponts.
Si le développement durable, c’est promouvoir des résultats socioéconomiques pour édifier des sociétés viables, a fait observer M. SURYANARAYAN SRINIVAS PRASAD (Inde), alors la valeur du sport, comme moyen d’éduquer les enfants et en conséquence, d’amener leurs parents et les jeunes à participer au règlement des questions communes est « indubitable ». En Inde, a dit le représentant, grâce à leur popularité, le cricket et ses stars offrent une plateforme très importante pour diffuser les messages sociaux. L’icône du cricket, Sachin Tendulkar, l’illustre à merveille. Il a participé à une campagne populaire pour promouvoir l’hygiène chez les enfants, en encourageant les écoliers à se laver les mains avant de passer à table. Sachin Tendulkar vient aussi de travailler comme ambassadeur de la campagne « Clean India »
« Les hôtels du sport » sont une autre initiative qui a servi à promouvoir le développement social et pédagogique dans les zones reculées. Il s’agit de résidences créées pour exploiter les talents sportifs du lieu. Aujourd’hui, les équipes féminines de hockey, juniors et seniors, sont dominées par des joueuses de ces zones tribales. Le représentant a aussi mis l’accent sur l’importance de l’industrie du sport qui a généré dans les États du Punjab et d’Uttar Pradesh quelque 700 millions de dollars en 2015, devenant une source importante d’emplois. Le représentant a également parlé du succès du programme « Sport au service du développement » de l’UNICEF dans l’État du Chhatisgarh, touché par une rébellion gauchiste. Les mentors ou « Khel Mitras » ont ainsi utilisé le sport et le jeu pour approcher les enfants et les aider à sortir de la violence et du traumatisme pour poursuivre leur scolarité.
M. Prasad a aussi mentionné deux programmes innovants menés par des ONG: le Projet Khel qui utilise le sport comme plateforme pour aider les enfants des milieux défavorisés à devenir des membres responsables de la société et la Fondation OSCAR qui utilise le football pour enseigner les valeurs de l’éducation également aux enfants défavorisés. Si le sport est un jeu et une industrie, l’idée d’y rallier des millions de jeunes dans les pays les moins développés demeure un objectif important. Investir dans les infrastructures sportives et dans la culture de participation est crucial, a conclu le représentant.
Mme HAYFA ALI AHMED MATAR (Bahreïn) s’est dite convaincue que le sport, son universalité et sa capacité à transcender les frontières en font un outil très fort pour unifier le monde et le protéger de la haine, des discriminations et du racisme. Dans le cadre de ses réformes actuelles, le Bahreïn veille à inclure le sport dans les activités de développement et a proclamé le 7 février, Journée nationale du sport et de la pratique sportive, comme moyen de respecter les valeurs du partage et de l’inclusion des personnes handicapées lesquelles participent de plus en plus aux manifestations sportives. Le pays s’emploie également à améliorer les performances de ses sportifs pour qu’ils puissent prendre part aux grandes manifestations et bénéficier des échanges que celles-ci facilitent.
M. RAMZI LOUATI (Tunisie) a rappelé que la Tunisie copréside avec Monaco le Groupe des amis du sport au service du développement et de la paix. Il s’est dit convaincu que le sport contribue de façon importante à la mise en œuvre des objectifs de développement durable, rappelant que le sport est considéré comme un vecteur majeur de développement dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment pour renforcer la tolérance entre les peuples.
M. THOMAS BACH, Président du Comité olympique international, a déclaré qu’aujourd’hui est une occasion importante pour réaffirmer les idéaux du Mouvement olympique et des Nations Unies et l’appui au projet de résolution, la preuve de l’importance du principe de neutralité politique. La polarisation et la défiance n’ont pas leur place dans le monde fragile d’aujourd’hui, a tranché le Président, en vantant le rôle unique du sport qui permet de traduire dans la pratique les valeurs d’unité et de solidarité. La participation, pour la première fois dans l’histoire des Jeux olympiques, d’une équipe de réfugiés à l’édition de Rio de Janeiro, a fait courir un vent d’espoir dans le monde entier.
Le Président a avoué que le projet de résolution de cette année a une signification toute personnelle pour lui. En l’adoptant, l’Assemblée générale créera les conditions propices à l’accès de tous les athlètes aux Jeux olympiques et paralympiques des athlètes qui montrent au monde qu’il est possible de vivre et de se mesurer aux autres d’une manière harmonieuse. Ils sont concurrents mais vivent et mangent ensemble, et le monde actuel a besoin d’exemples de ce genre. Dans 87 jours, les Jeux olympiques qui s’ouvriront rappelleront que le monde se réunit pour célébrer l’humanité. Devant le sport, nous sommes tous égaux, a conclu le Président, en invitant tous les États à montrer que les valeurs communes sont autrement plus fortes que tout ce qui pourrait les diviser.
APPLICATION DES RÉSOLUTIONS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE.
En termes simples, a dit M. MIROSLAV LAJČÁK, Président de l’Assemblée générale, nous sommes ici pour voir comment renforcer le rôle de cet organe et comment améliorer le travail et mieux répondre aux intérêts des gouvernements et, surtout, des peuples que cette Assemblée représente.
Le Président a voulu mentionner quatre points importants et d’abord que le processus fonctionne. M. Lajčák a cité les résultats obtenus, ces dernières années, dont l’exemple le plus probant est la sélection et la nomination du Secrétaire général qui, pendant des décennies, constituaient un « processus secret ». Il a aussi cité la prestation de serment et le Code de déontologie que doit désormais signer tout Président de l’Assemblée générale mais également les résolutions sur les calendriers précisés des élections au Conseil économique et social (ECOSOC) ou encore au Conseil de sécurité.
Le deuxième point est « plus personnel », a confié le Président, en parlant de la transparence de son Cabinet. Il a rappelé la publication, sur Internet, de toutes les informations liées au financement, au personnel et aux voyages de son Cabinet. Il a aussi parlé de la publication de son agenda et des conférences de presse de son porte-parole et de l’interaction avec les autres parties du système des Nations Unies.
En troisième lieu, M. Lajčák a souligné la nécessité d’aller de l’avant et de parler des questions importantes comme la conduite liée aux campagnes électorales; le renforcement de l’interaction entre les missions permanentes et le Secrétariat de l’ONU; et les options pour établir une rotation à long terme et plus transparente aux présidences des principales commissions. La question de la réforme sera également une priorité, n’a pas manqué d’ajouter le Président, qui estime que cela fournira l’occasion de renforcer le rôle de l’Assemblée générale dans le système des Nations Unies.
M. Lajčák a mis le doigt sur le fossé entre le niveau des activités et manifestations mandatées et la capacité du système des Nations Unies à les appuyer. Il a aussi souligné l’absence de mémoire institutionnelle au sein de son Cabinet. L’investissement dans le capital humain est nécessaire si l’on veut maintenir les normes de travail et garantir une transition sans heurt entre les présidences.
J’ai lancé, a poursuivi le Président, une série de dialogues matinaux avec tous les États Membres pour compléter les processus en cours, tels que la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.
Rappelant les responsabilités qui « reposent sur nos épaules », le Président a souligné que l’Assemblée générale est l’organe le plus représentatif des Nations Unies qui donne aux 193 États Membres une voix et un vote. L’Assemblée traite de tous les trois piliers du travail de l’ONU: la paix et la sécurité, le développement et les droits de l’homme. Elle attire tous les acteurs et entités du système des Nations Unies.
C’est la raison pour laquelle, a souligné le Président, l’impact du travail de l’Assemblée va bien au-delà de cette salle. Ce que nous faisons ici a des répercussions sur la crédibilité et les résultats de l’ONU dans son ensemble. Aussi, améliorer sa façon de travailler n’est pas seulement de l’intérêt des délégations, mais aussi de l’intérêt des gens chez eux ou dans leur communauté, à des milliers de kilomètres d’ici.
Cette salle, a conclu M. Lajčák, devrait être un lieu de dialogue, où l’on entre avec des idées et des propositions et l’on sort avec de nouvelles perspectives et des résultats. C’est ce qui permet à l’Assemblée d’être l’endroit où les intérêts des 193 États Membres et les milliards de personnes qu’ils représentent, peuvent être défendus. L’Assemblée générale ne peut être le lieu des intérêts personnels. Elle ne peut être le lieu où l’on ne vient qu’avec des lignes rouges et des positions rigides. Cela peut être tentant et peut conduire à la victoire d’une personne, d’un État ou d’un groupe. Mais, au final, nous serons tous perdants, a prévenu le Président.
Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. SABRI BOUKADOUM (Algérie) a tenu à ce que le processus de sélection et de nomination du Secrétaire général reste « transparent, démocratique et inclusif ». N’oublions pas, ce faisant, que le Secrétaire général est nommé par l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité, a souligné le représentant qui a estimé que l’on pourrait s’inspirer de la pratique en vigueur pour la nomination des chefs de secrétariat du système des Nations Unies. Il a rappelé la question soulevée par le Corps commun d’inspection: les promesses faites par les candidats secrétaires généraux pour obtenir l’appui des membres permanents du Conseil de sécurité. Il est aussi revenu sur l’idée consistant à ce que le Conseil de sécurité recommande plusieurs candidats à l’Assemblée générale.
Venant au renforcement de la mémoire institutionnelle du Cabinet du Président de l’Assemblée générale, le représentant a plaidé pour la création de postes additionnels et encouragé le président sortant à parler à son successeur des leçons apprises et des meilleures pratiques.
Quant au rôle et à l’autorité de l’Assemblée générale, le représentant a dit attendre avec impatience des discussions plus poussées sur l’idée de créer au sein du Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, un mécanisme permanent de dialogue entre les missions permanentes et le Secrétariat de l’ONU.
Pour ce qui est des méthodes de travail de l’Assemblée, il a voulu que l’on donne plus de temps aux négociations sur les projets de résolution. Si la dernière résolution sur la revitalisation a été adoptée par consensus, le représentant a insisté pour que la souplesse soit désormais la règle dans le prochain cycle de négociations. Il a aussi voulu que les réunions organisées en marge du débat général de l’Assemblée soient limitées à leur strict minimum pour préserver le caractère « sacré » du débat général. M. Boukadoum a souligné l’importance d’améliorer la coordination entre le processus de revitalisation et le travail du Comité des conférences. Il a aussi proposé des réunions d’information avec les Présidents des grandes commissions et une réunion avec le Secrétaire général, avant d’insister sur un meilleur suivi de la mise en œuvre des résolutions adoptées.
Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), Mme KIRA CHRISTIANNE DANGANAN-AZUCENA (Philippines) a, à propos du rôle et de l’autorité de l’Assemblée générale, réitéré l’appel de l’ASEAN à tous les États Membres pour qu’ils reconnaissent le rôle de l’Assemblée comme principal organe délibérant, le plus représentatif des Nations Unies, chargé d’élaborer les politiques. Au sujet des méthodes de travail, elle a demandé, à son tour, le renforcement des synergies et de la cohérence dans le programme de travail de l’Assemblée et des mesures pour sensibiliser au mieux l’opinion publique au rôle et aux activités de cette dernière. En ce qui concerne la sélection et la nomination du Secrétaire général et autres responsables, l’ASEAN, a dit la représentante, est d’avis que la résolution 71/323 doit être appliquée fidèlement afin de garantir un processus de sélection transparent et inclusif du meilleur candidat possible. L’ASEAN appelle aussi le Secrétaire général à faire preuve d’indépendance dans la sélection des hauts responsables de l’ONU, tout en veillant au principe de répartition géographique équitable. Enfin sur le renforcement de la mémoire institutionnelle, la représentante a appelé à la pleine mise en œuvre de la résolution 71/323.
Au nom de l’Union européenne, Mme JOANNE ADAMSON (Royaume-Uni) s’est félicitée que les récentes résolutions sur la revitalisation des travaux de l‘Assemblée générale aient permis d’introduire des idées innovantes, relatives notamment au processus de sélection et de nomination du Secrétaire général et au renforcement du bureau du Président de l’Assemblée générale. Ces résolutions, qui constituent un succès collectif pour l’ONU et ses États Membres, apportent la preuve que beaucoup peut être fait à partir d’un travail constructif, axé sur la réforme et fondé sur le consensus, a souligné la représentante, y voyant le résultat de la volonté des États Membres de débattre de questions vitales pour l’amélioration et l’enrichissement des travaux de l’Assemblée générale.
Pour les États Membres, a-t-elle souligné, un multilatéralisme effectif intégrant les Nations Unies reste la clef. C’est pourquoi nous continuons de soutenir fermement les efforts de réforme déployés par le Secrétaire général, a poursuivi la déléguée, jugeant que le renforcement de l’Organisation, appuyé sur un financement durable et un objectif d’efficacité, reste une priorité majeure. Dans ce contexte, l’Union européenne maintient son engagement en faveur du renforcement du rôle et de l’autorité de l’Assemblée générale, tout en appelant à un renouvellement de ses méthodes de travail afin de parvenir à une exécution effective des mandats et à une utilisation durable des ressources. Avant de conclure, elle a estimé que les négociations portant sur la résolution de cette session devraient servir à consolider les positions atteintes jusqu’alors, le but étant de revitaliser les travaux de l’Assemblée générale dans le cadre de la réforme globale des Nations Unies.
Mme ZAHIR (Maldives) a estimé que la distribution en temps opportun des rapports du Secrétaire général constituerait un ajustement important aux méthodes de travail de l’Assemblée générale, afin de permettre aux délégations de les étudier de façon appropriée. Elle a salué les restrictions imposées aux élections menées à l’Assemblée générale, qui ont permis le retour à un certain décorum, estimant toutefois que le mandat donné au Groupe de travail sur cette question va « un peu loin ». Selon la représentante, la tradition électorale actuelle défavorise les petits États, qui devraient bénéficier des mêmes opportunités de siéger au sein des organes de l’ONU que les plus grands. Elle a dit attendre de l’ONU qu’elle applique les mêmes principes de transparence et de responsabilité attendus des élections nationales. La représentante a salué les améliorations apportées au processus de nomination du Secrétaire général et au fonctionnement de l’Assemblée générale.
Elle a par ailleurs déploré que de nombreuses résolutions adoptées par l’Assemblée générale ne soient pas mises en œuvre, ajoutant que ce n’est pas la quantité mais bien la qualité des résolutions qui en détermine le succès. Afin d’accroître l’efficacité de l’Assemblée générale, elle a plaidé pour une plus grande cohérence avec les activités du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social (ECOSOC).
Mme IRINA VELICHKO (Bélarus) a souscrit à l’intervention de l’Algérie et dit attendre avec impatience la mise en œuvre pratique de la nouvelle formule de communication entre le Secrétariat et les missions permanentes pour créer un système d’échange régulier et prévisible. Concernant le Journal des Nations Unies et sa mise en conformité avec le système numérique, elle a espéré que le Département des affaires de l’Assemblée générale donnera son approbation pour la mise en œuvre de cette nouvelle manière de publier le Journal. Elle a aussi évoqué le nouveau format des bulletins de vote qui permettra de « revenir au protocole et d’éviter la confusion ». Elle a souligné en conclusion qu’un ordre du jour bien pensé et d’actualité s’impose en ces temps où les événements se succèdent à un rythme effréné. Elle a voulu que l’on réfléchisse à la manière d’optimiser l’ordre du jour de l’Assemblée générale, en réduisant le nombre des points.
Mme INA HAGNININGTYAS KRISNAMURTHI (Indonésie) a commencé par présenter ses plus profondes condoléances et exprimé sa sympathie aux victimes du tremblement de terre qui a secoué l’Iraq et la République islamique d’Iran, avant de souhaiter un prompt rétablissement aux blessés. Revenant au débat du jour, la représentante a réaffirmé que son pays contribuerait à la revitalisation de l’Assemblée générale, d’autant que les défis partagés et globaux exigent des réponses collectives. De son point de vue, il n’y a pas de meilleure plateforme que cet organe des Nations Unies, le plus représentatif. Compte tenu du lien étroit entre le développement et la paix durables, l’Assemblée générale a un rôle critique à jouer pour la promotion de ces deux agendas, de manière cohérente et efficace, a-t-elle ajouté, estimant aussi qu’il faut que le travail du Comité spécial soit lié aux autres efforts de réforme des Nations Unies, y compris celui du Conseil de sécurité et du système de gestion des ressources humaines.
La représentante a également déclaré que les positions communément admises entre États Membres dans plusieurs résolutions des Nations Unies, notamment dans la résolution 69/231 de l’Assemblée générale, doivent être maintenues, revitalisées et mises en œuvre. À cet égard, il a estimé que les futurs processus de sélection et de désignation du Secrétaire général doivent inclure les États Membres de manière plus significative. Les leçons apprises doivent être consignées dans un document qui servira de référence pour les prochains processus. La représentante a aussi estimé que, sur la base de la résolution 71/323, il faudrait rationnaliser le nombre de rencontres de haut niveau et se concentrer davantage sur les résultats concrets sur le terrain. Elle s’est dite favorable à une amélioration des méthodes de travail des commissions spécialisées et des organes subsidiaires de l’Assemblée et a estimé que le mandat du Président devrait commencer une semaine plus tôt, afin de lui permettre de mieux se préparer aux rencontres de haut niveau.
La représentante s’est en outre dite d’avis que les chefs des secrétariats de l’ONU, tant aux sièges que sur le terrain, devraient être désignés non seulement sur la base de la compétence, de l’égalité entre les sexes, du mérite, mais aussi de la représentativité régionale, en tenant compte, en particulier, des régions sous-représentées ou pas représentées du tout. Aucun pays ni aucun groupe de pays ne devrait avoir le monopole ou un nombre disproportionné de ses ressortissants à des postes de haut rang à l’ONU, a dit la représentante, ajoutant que la politique de mobilité initiée par le Secrétaire général doit être mise en œuvre efficacement et répondre à la question de la faible mobilité de certains personnels des Nations Unies.
M. JOSEPH TEO CHOON HENG (Singapour) a estimé que la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale est une question importante pour de nombreux pays, y compris le sien. Notre rôle doit être de renforcer l’autorité et le rôle de l’Assemblée générale, car au cours de ces dernières années, le travail de l’Assemblée générale a considérablement augmenté, non seulement en volume mais aussi en profondeur et en portée, a-t-il noté. Les difficiles négociations avec les Nations Unies sur le processus de réforme et les travaux des groupes de travail ad hoc ont fait des progrès, a-t-il concédé. « Au cours de ces trois dernières années, nous avons adopté par consensus trois résolutions importantes qui servent à renforcer l’autorité de l’Assemblée générale et le Bureau du Président de l’Assemblée générale ». Le représentant a salué les améliorations résultant de la résolution 71/323, qui inclut de nombreuses propositions faites par Singapour, telles que les réunions entre les équipes entrantes et sortantes des présidences des grandes commissions, qui vont aider à améliorer l’efficacité , la complémentarité et la transparence des travaux de l’Assemblée générale pour le bénéfice de tous, et en particulier des petits États. « Mais nous ne voulons pas nous endormir sur nos lauriers », a-t-il pressé.
Concernant le processus d’élections, nous attendons avec impatience l’élaboration d’un code de bonne conduite durant les campagnes électorales, afin qu’elles n’entrent pas dans une spirale infernale d’augmentation des coûts, a dit le représentant. Les campagnes devraient se concentrer sur la qualité des candidats et leur compétence. Il faudrait « moins de cadeaux et moins de somptueuses réceptions ». Le représentant a ensuite appelé le Secrétaire général à nommer les hauts responsables de l’ONU en fonction du mérite et du souci d’assurer un équilibre entre les régions et les sexes, tout en veillant aux normes les plus élevées d’efficacité et de compétence. Enfin, une de nos priorités doit être de s’assurer que les programmes de travail de l’Assemblée générale, des grandes commissions et du Conseil économique et social soient en cohérence pour soutenir les objectifs de développement durable à l’horizon 2030, a conclu le représentant.
M. YASUHISA KAWAMURA (Japon) a trouvé logique de fournir au Cabinet du Président de l’Assemblée des ressources adéquates, compte tenu de l’augmentation substantielle de ses activités au cours des dernières années. Il a d’ailleurs annoncé une contribution volontaire du Japon au Fonds d’affectation spéciale. Le représentant du Japon a dûment mis l’accent sur les méthodes de travail, rappelant à ce propos que par la résolution 68/307, l’Assemblée générale avait changé, d’octobre à juin, les dates d’élection au Conseil de sécurité et au Conseil économique et social. En sa qualité de Président du Groupe de travail informel sur la documentation et les questions de procédures au Conseil de sécurité, le Japon a proposé de « revisiter les arrangements transitionnels » pour les membres nouvellement élus du Conseil et ce dans le but de leur donner davantage de temps pour se préparer car ils peuvent observer les réunions du Conseil dès le 1er octobre. Il a renvoyé à cet égard à la note présidentielle S/2016/619 adoptée en juillet 2016 par le Conseil de sécurité.
M. Kawamura s’est ensuite prononcé en faveur d’une rationalisation urgente des travaux de l’Assemblée générale, proposant de biennaliser voire de « triennaliser » certains points à l’ordre du jour. Il a en particulier suggéré d’avancer la date d’élection du Président de l’Assemblée générale pour que le Président élu ait suffisamment de temps pour former son équipe et préparer la transition. Il a rappelé que sa délégation avait fait cette proposition l’an dernier et que celle-ci coïncide avec celle formulées par plusieurs Présidents des grandes commissions.
M. SURYANARAYAN SRINIVAS PRASAD (Inde) a rappelé que l’efficacité, la pertinence et la longévité de l’Assemblée générale dépendent de sa capacité à s’adapter aux changements de l’époque et de répondre aux enjeux actuels. L’Assemblée générale garantit la représentation des États sur un pied d’égalité, ce qui est sans comparaison, a lancé le représentant, regrettant toutefois le sentiment qu’elle ait été empêchée de se hisser à la hauteur de son rôle véritable. L’Assemblée, s’est-il expliqué, a perdu le lien avec les questions d’actualité et son rôle est de plus en plus sapé par le Conseil de sécurité. Rappelant que l’Assemblée générale est le principal organe délibérant et de prise de décisions, il a voulu que sa légitimité et son autorité soient rétablies. Le rôle de l’Assemblée en tant que figure de proue du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la Conférence qu’elle a organisée sur les océans sont des exemples majeurs, a insisté le représentant, de la façon dont elle peut montrer la voie. Le processus de revitalisation des travaux est donc « une question urgente », a conclu le représentant qui s’est dit encouragé par les progrès mais convaincu qu’il y a encore beaucoup à faire d’autant que la revitalisation doit être considérée dans le contexte plus large de la réforme de l’ONU, une réforme « essentielle ».