Soixante-douzième session,
30e séance plénière - matin 
AG/11961

Assemblée générale: le système de l’ONU doit donner la priorité au développement

À l’orée de la troisième année d’application du Programme de développement durable à l’horizon 2030, la réforme de l’ONU et le renforcement de son système ont suscité les commentaires du Guatemala et de la Fédération de Russie qui sont intervenus ce matin à l’Assemblée générale, laquelle a aussi examiné le projet d’organisation de la conférence intergouvernementale devant conduire à l’adoption d’un pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.

Le Guatemala et la Fédération de Russie ont pris acte de la nécessité d’adapter l’ONU aux nouvelles réalités et appuyé les initiatives de réforme administrative proposées par le Secrétaire général dans le souci de rendre l’Organisation plus souple et plus efficace.  Jugeant « indispensable » la restructuration du système de développement des Nations Unies pour mieux accompagner les États Membres dans leur chemin vers la réalisation des objectifs fixés, le Guatemala a insisté sur les changements d’ordre normatif et opérationnel à opérer à tous les niveaux des départements du Secrétariat, des fonds, programmes, agences spécialisées, des commissions régionales, mais aussi au niveau du mode de fonctionnement des équipes de pays de l’ONU et du système des coordonnateurs résidents.          

Dans ce contexte, la Fédération de Russie a mis en garde le système des Nations Unies contre les empiètements sur les prérogatives des uns et des autres car les chevauchements ne peuvent en aucun cas servir l’efficacité.  Quant à l’accent mis par le Secrétaire général sur la prévention, le représentant a opposé la « responsabilité principale » des États en la matière et a jugé « inacceptable » l’interprétation élargie du concept de pérennisation de la paix.

L’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, a insisté la Fédération de Russie, donne une idée claire des principes sur lesquels le système des Nations Unies doit travailler: le développement doit être sa priorité.  La vision du Secrétaire général doit se résumer en un mot: développement, a renchéri le Guatemala.

Ce matin, l’Assemblée a aussi examiné une note du Secrétaire général sur le projet d’organisation des travaux de la conférence intergouvernementale devant conduire à l’adoption d’un pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.  Cette conférence devrait avoir lieu au Siège de l’ONU, à New York, les 23 et 24 septembre 2018, juste avant l’ouverture du débat général de la soixante-treizième session de l’Assemblée générale.

Elle tiendrait huit séances plénières et quatre dialogues multipartites, et aboutirait à l’adoption d’un document final négocié et convenu au niveau intergouvernemental, intitulé « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ».  Les consultations informelles relatives à un avant-projet de résolution sur les modalités de la conférence se poursuivent, a indiqué le Vice-Président de l’Assemblée générale.

La prochaine séance plénière de l’Assemblée est prévue pour lundi 16 octobre, à partir de 10 heures, et portera sur l’élection de 15 membres au Conseil des droits de l’homme.

APPLICATION ET SUIVI DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES DE L’ONU, DONT LE SOMMET DU MILLÉNAIRE

Pour l’examen de cette question, l’Assemblée générale était saisie du rapport du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) sur la troisième Décennie du développement industriel de l’Afrique (2016-2025) (A/72/267) et de la note du Secrétaire général sur le projet d’organisation des travaux de la conférence intergouvernementale devant conduire à l’adoption d’un pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (A/72/271)

Déclarations

M. JORGE SKINNER-KLÉE (Guatemala) a déclaré qu’alors que nous sommes à l’orée de la troisième année de l’application du Programme de développement durable à l’horizon 2030, beaucoup d’interrogations subsistent sur les moyens de mise en œuvre, le suivi et l’examen, ce qui relève de la responsabilité des États.  Il a jugé « indispensable » la restructuration du système de développement des Nations Unies si l’on veut accompagner les États Membres dans leur chemin vers la réalisation des objectifs fixés.  Il a appuyé les initiatives de réforme administrative ainsi que celles afférentes à la paix et la sécurité proposées par le Secrétaire général dans le souci de rendre le travail de l’Organisation plus souple et plus efficace.   

La réforme du système de l’ONU est bien plus complexe, a souligné le Guatemala, selon lequel elle implique des changements d’ordre normatif et opérationnel à tous les niveaux des départements du Secrétariat, des fonds, programmes, agences spécialisées, commissions régionales, mais, au niveau du mode de fonctionnement des équipes de pays de l’ONU et du système des coordonnateurs résidents.  Il est nécessaire, a-t-il poursuivi, d’ajuster les fonctions et budgets au sein du Secrétariat car la nature même de l’ONU exige souplesse, efficacité et plus que tout, cohérence et unité dans tous les domaines de compétence qui sont, a-t-il insisté, liés entre eux. 

Se félicitant du rapport du Secrétaire général sur la réforme issue de l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, il a espéré que le prochain rapport analysera de façon plus approfondie le rôle du système des coordonnateurs résidents et d’autres aspects du système, pour accélérer les progrès dans la réforme et améliorer la transparence et la reddition de comptes.

Le représentant a appuyé la vision du Secrétaire général sur la prévention pour éviter les conflits sociaux ou armés.  Il a cependant affirmé que, de son point de vue, cette vision se résume en un mot: développement, un développement dans lequel prévaut le concept d’une paix durable pour articuler les politiques de développement.  À cet égard, il a réaffirmé que les trois piliers et les synergies entre le Programme 2030 et la paix durable, de même que la corrélation entre les activités humanitaires, le développement et la consolidation de la paix, constituent un socle solide et intégral pour concrétiser la promesse faite lors de la création de l’ONU: sauver les générations futures des affres de la guerre.          

M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) a dit comprendre la nécessité d’adapter l’ONU aux nouvelles réalités, estimant que la réforme est un processus continu.  Il s’est dit convaincu que l’objectif doit être de renforcer l’efficacité pratique de l’Organisation et d’éviter que les fonds, programmes et agences spécialisées de l’ONU n’empiètent sur les prérogatives des uns et des autres car les chevauchements ne peuvent en aucun cas améliorer l’efficacité.

En ce qui concerne l’accent mis par le Secrétaire général sur la prévention, le représentant a rappelé ce dernier au strict respect de la Charte des Nations Unies, dont le principe de la souveraineté des États.  La responsabilité principale de la prévention incombe aux États eux-mêmes, a-t-il tranché.  Quant à l’architecture de paix et de sécurité, il a souligné l’importance de suivre les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale qui définissent à suffisance la notion de paix durable et a jugé « inacceptable » l’interprétation élargie du concept de pérennisation de la paix.

L’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, a-t-il poursuivi, donne une idée claire des principes sur lesquels le système des Nations Unies doit travailler: le développement doit être sa priorité.

Quant aux initiatives du Secrétaire général sur la réforme de la gestion de l’Organisation, M. Illichev a d’emblée écarté toute réforme qui impliquerait des ressources additionnelles.  Il a appelé à la transparence, à l’efficacité et à la responsabilité du Secrétariat.  Il a d’ailleurs appelé à l’évaluation des avantages et des lacunes des innovations introduites, se disant prêt à en discuter de façon constructive.  La qualité de la collaboration entre les États et le Secrétariat déterminera le niveau de confiance et l’efficacité du travail de l’Organisation, a conclu la délégation russe.

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