En cours au Siège de l'ONU

Soixante et onzième session,
93e & 94e séances plénières - Matin & après-midi
AG/11932

l’Assemblée générale salue la création du Bureau de lutte contre le terrorisme

Les États Membres invitent le Bureau à mettre en œuvre les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale de manière équilibrée

Les délégations qui ont pris part à la réunion de l’Assemblée générale de ce jour ont unanimement salué la récente création du Bureau de lutte contre le terrorisme, en souhaitant qu’il veille à ce que ses tâches soient conformes aux quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.

Au cours de cette séance, l’Assemblée générale a également rendu hommage à la mémoire de Miguel d’Escoto Brockmann, du Nicaragua, Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, décédé le 8 juin dernier.  

Saisie du rapport* du Secrétaire général sur la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, l’Assemblée générale a salué la nomination à la tête du Bureau de M. Vladimir Ivanovich Voronkov, de la Fédération de Russie, avec rang de Secrétaire général adjoint. 

Créé suite à l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution 71/291, le 15 juin 2017, le Bureau concrétise la première réforme institutionnelle voulue par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres.

Le Bureau a cinq fonctions principales, dont celles de piloter l’action menée au titre des divers mandats de lutte contre le terrorisme de l’Assemblée générale et de renforcer la coordination et la cohérence des activités des 38 organismes des Nations Unies et entités extérieures qui composent l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme chargés d’assurer une mise en œuvre équilibrée des quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.

Ces quatre piliers concernent: les mesures visant à éliminer les conditions propices à la propagation du terrorisme; les mesures visant à prévenir et combattre le terrorisme; les mesures destinées à étoffer les moyens dont les États disposent pour prévenir et combattre le terrorisme et à renforcer le rôle joué en ce sens par l’Organisation des Nations Unies; et les mesures garantissant le respect des droits de l’homme et la primauté du droit en tant que base fondamentale de la lutte antiterroriste.

De nombreuses délégations, dont celle de l’Islande, ont insisté sur ce dernier pilier.  La représentante des États-Unis a en outre invité le Bureau à inclure la société civile dans son travail, notamment les organisations présentes sur le terrain.   

Certaines délégations ont toutefois exprimé des mises en garde.  Pour le représentant de l’Inde, il faudrait que la création du Bureau encourage l’ONU à développer une approche plus globale.  D’autres ont averti que le nouveau Bureau sera d’autant plus efficace qu’il saura se prémunir des pressions de certains États qui souhaitent faire avancer leurs stratégies géopolitiques par ce biais.  D’autres, enfin, ont insisté sur le respect du principe de non-ingérence et de la souveraineté des États.

Pour certains orateurs, le Bureau doit prendre en compte les diverses formes d’expression du terrorisme, y compris à travers les médias sociaux ou encore par le biais du phénomène des combattants étrangers.  Le représentant des Philippines a ainsi rappelé qu’en mai dernier, des terroristes ayant prêté allégeance à Daech et soutenus par des combattants étrangers avaient annoncé la prise de contrôle de Marawi, une ville de l’île de Mindanao dont la population est de 200 000 habitants.   

Le Gouvernement de la Turquie a pris pour sa part des mesures pour lutter contre les flux de combattants terroristes étrangers, par exemple en établissant une liste de 53 000 personnes de diverses nationalités qui seraient refoulées si elles arrivaient en Turquie, a par ailleurs affirmé le représentant, qui a fait observer que les opérations militaires récentes en Syrie et en Iraq ont conduit à un flux de combattants vers leur pays d’origine.  D’où l’importance d’échanges d’informations entre États, ont martelé plusieurs intervenants. 

C’est surtout la perspective du retour des combattants en Europe qui inquiète, a ironisé le délégué syrien qui a appelé la communauté internationale à « couper les sources de financement des organisations terroristes en incitant les gouvernements qui les soutiennent à y mettre un terme ». 

Le fait de catégoriser les terroristes « en bon et mauvais », en fonction d’intérêts politiques à court terme, est une stratégie risquée qui ne contribuera pas à venir à bout de ce fléau, a pour sa part estimé le représentant de la République islamique d’Iran, tandis que sa collègue du Nicaragua invitait à condamner le terrorisme sous toutes ses formes, y compris le terrorisme d’État dont son propre pays a été victime. 

« Il ne faut pas associer le terrorisme à une culture, une religion ou une nationalité », ont plaidé des délégués, alors que d’autres voix ont réclamé la rédaction rapide d’une convention contre le terrorisme afin de renforcer et compléter l’architecture internationale de lutte contre le terrorisme. 

Sur un autre point, l’Assemblée générale a entériné la nomination de Mme Keiko Kamioka (Japon) au poste d’inspecteur au Corps commun d’inspection à compter  du 1er janvier 2018 et jusqu’au 31 décembre 2019, en remplacement de M. Rajab Sukayri (Jordanie).

*A/71/858

HOMMAGE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE À LA MÉMOIRE DE SON EXCELLENCE MIGUEL D’ESCOTO BROCKMANN, PRÉSIDENT DE LA SOIXANTE-TROISIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE.

L’Assemblée générale a rendu hommage à la mémoire de Miguel d’Escoto Brockmann, du Nicaragua, Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, décédé le 8 juin dernier.

M. PETER THOMSON (Fidji), Président de la soixante et onzième Assemblée générale, a déclaré qu’en tant que prêtre catholique, Miguel d’Escoto Brockmann avait dédié sa vie à la justice sociale, à la défense du droit international et au service des pauvres et des plus démunis.  Au nom du Secrétaire général, Mme María Luiza Ribeiro Viotti, Chef de Cabinet de M. António Guterres, a quant à elle souligné le rôle du défunt dans le processus de réconciliation en Amérique centrale et dans la consolidation de la démocratie au Nicaragua.

Des représentants des différents groupes régionaux ont ensuite pris la parole.  Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. ALI ALIFEI MOUSTAPHA (Tchad) a rappelé que M. d’Escoto Brockmann avait, durant sa présidence de l’Assemblée générale, « milité en faveur d’une réforme des institutions internationales au service des peuples, pour faire de l’ONU une organisation fonctionnelle ».

Il a également été un « grand défenseur » du droit des femmes et des enfants, ainsi que de la diversité culturelle, a ajouté son M. HAU DO SUAN (Myanmar) au nom du Groupe des États d’Asie et du Pacifique.  

Au nom du Groupe des États d’Europe orientale, M. PETR ILIICHEV (Fédération de Russie) a rappelé que la présidence de Miguel d’Escoto Brockmann était intervenue dans un contexte de forte récession économique, durant laquelle il n’avait pas ménagé ses efforts pour rétablir l’économie mondiale et stabiliser les prix de l’énergie au niveau mondial. 

« C’était un homme d’État chevronné, un prêtre, un militant social et un révolutionnaire, fervent défenseur du multilatéralisme », a déclaré à sa suite M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC).

Nous souhaiterions transmettre chaleureusement nos condoléances au Nicaragua, ainsi qu’à sa famille et à ses amis, a ajouté, en espagnol, M. PASCAL BUFFIN (Belgique) au nom du Groupe des États d'Europe occidentale et autres États. 

« Miguel, le père révolutionnaire », ce « chancelier de la dignité du Nicaragua », a œuvré en faveur de la justice et de la lutte contre le colonialisme sur tous les continents, a déclaré pour sa part Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua). « Il a accompagné les peuples du monde sur la voie de la paix », a-t-elle conclu sous les applaudissements.

NOMINATION D’UN MEMBRE DU CORPS COMMUN D’INSPECTION [POINT 115 H)]

L’Assemblée générale a entériné la nomination de Mme Keiko Kamioka (Japon) au poste d’inspecteur au Corps commun d’inspection à compter du 1er janvier 2018 et jusqu’au 31 décembre 2019.  Suite à un accord entre le Japon et la Jordanie, Mme Kamioka remplacera M. Rajab Sukayri (Jordanie) qui démissionnera de son poste d’inspecteur au Corps commun d’inspection le 31 décembre 2017, qui avait été élu le 1er janvier 2015 pour un mandat de cinq ans qui aurait dû aller jusqu’au 1er janvier 2015 au 31 décembre 2019.  Les inspecteurs sont nommés pour cinq ans et leur mandat peut être renouvelé pour une autre période de cinq ans.

STRATÉGIE ANTITERRORISTE MONDIALE DES NATIONS UNIES: RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/71/858)

Déclarations

M. PETER THOMSON, Président de l’Assemblée générale, a déploré les attaques lâches contre des civils à travers le monde au cours de la présente semaine.  Il a salué la création en début d’année du Bureau des Nations Unies contre le terrorisme, expliquant qu’il allait renforcer les capacités de l’ONU dans cette lutte.  M. Thomson, qui a estimé que la présente réunion représentait un pas en avant pour faire avancer la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, a plaidé pour une plus grande coopération dans ce domaine.  La lutte contre le terrorisme est une tâche qui doit aussi permettre de rendre hommage à tous ceux qui ont perdu la vie à cause du terrorisme et de l’extrémisme violent, a-t-il ajouté.

M, MICHAEL GRANT (Canada), s’exprimant au nom du groupe CANZ -Canada, Australie et Nouvelle-Zélande-, a souligné qu’il fallait coopérer, encore plus qu’avant, afin de prévenir et répondre au terrorisme et à l’extrémisme violent.  Il est vital, a-t-il précisé, que cette collaboration inclue un large éventail de partenaires, y compris la société civile, les jeunes, les femmes et le secteur privé. 

Le représentant a rappelé que depuis l’adoption, en 2006, de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, la menace du terrorisme avait évolué.  Notre réponse doit donc également s’adapter, a-t-il fait observer, avant d’appeler à faire davantage d’efforts en matière de prévention de l’extrémisme violent et pour la promotion des droits de l’homme dans le contexte de la lutte contre le terrorisme.  Il a aussi plaidé pour une plus grande coordination dans la lutte contre le terrorisme au sein des diverses agences onusiennes, notamment entre le nouveau Bureau de lutte contre le terrorisme et la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme.

Mme ANCA CRISTINA MEZDREA, de l’Union européenne, a salué la création du nouveau Bureau de lutte contre le terrorisme, né du regroupement du Bureau de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme et du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, et a appelé à développer une « approche globale et ouverte » pour mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  La représentante a ainsi appelé le nouveau Bureau et le Secrétaire général adjoint qui le dirige à faire preuve de « davantage d’efficacité et de cohérence entre l’ONU et les autre acteurs internationaux de lutte contre le terrorisme ».  L’Union européenne et ses États membres veulent une ONU efficace dans la lutte contre le terrorisme, a conclu la représentante.

Pour M. DANNY DANON (Israël), « nous devons en premier lieu comprendre le phénomène terroriste ».  Le représentant a ensuite pris en exemple l’actualité récente de son pays, affirmant que « nos adversaires tentent de faire croire à un changement du statu quo sur le mont du Temple ».  Or, a-t-il affirmé, ce sont des informations mensongères.  « Nous voulons un mont du Temple ouvert pour tous les visiteurs et ceux qui viennent prier », a-t-il insisté.  Le représentant a affirmé que, pour calmer les tensions des derniers jours, son gouvernement avait réduit le dispositif de sécurité à Jérusalem-Est.  « Comment ont réagi les dirigeants palestiniens?  En n’appelant pas à la non-violence! » a-t-il déploré. 

Pour M. Danon, les appels constants au terrorisme au sein de la société palestinienne sont identiques à ceux lancés dans le reste du monde, à savoir qu’ils glorifient une « violence sans pareille à l’encontre de victimes innocentes ».  Dans les écoles coraniques, en Palestine ou même en France, a-t-il affirmé, « on apprend à haïr Israël ».  Aussi, le représentant a-t-il souhaité que le nouveau Bureau de lutte contre le terrorisme permette à l’ONU de devenir un acteur central dans cette lutte.

Il faut également contrecarrer les plans des terroristes en matière technologique, a par ailleurs déclaré le représentant, ajoutant que, sur Internet, il était désormais trop facile pour les terroristes de s’organiser.  « Pour devenir un terroriste dangereux aujourd’hui, la seule chose dont vous avez besoin, c’est d’un téléphone portable et d’une connexion Wi-Fi », a-t-il affirmé. 

Selon lui, pour lutter efficacement contre le terrorisme, combattre l’exclusion et le chômage n’est pas suffisant, à l’inverse de ce que prétendent souvent les rapports de l’ONU, car la réalité démontre que des professionnels en tout genre et des diplômés d’universités prestigieuses deviennent également terroristes.  La classe socioéconomique n’est pas la cause principale, a déclaré le représentant, pour qui c’est plutôt la glorification de la terreur qui est en cause.

M. MOHAMED IBRAHIM EL SHINAWY (Égypte) a salué la création du Bureau de lutte contre le terrorisme, mais il a précisé que ses activités devaient se déroulées dans le strict respect de la souveraineté des États et donc en accord avec ces derniers.  Il a aussi demandé que le terrorisme ne soit pas associé à une religion donnée.  Le représentant a par ailleurs plaidé pour une coopération étroite entre le Bureau et les organisations régionales et autres coalitions, comme celle qui existe dans la lutte contre Daech.

Mme MICHELE SISON (États-Unis) a elle aussi salué la création du nouveau Bureau de lutte contre le terrorisme, insistant sur le besoin de coordination entre diverses agences onusiennes dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.  Le terrorisme ne saurait être vaincu uniquement par des mesures sécuritaires, a-t-elle souligné, tout en ajoutant qu’il faudrait également prévenir l’idéologie qui le sous-tend.  Ce nouveau Bureau doit faire sien le plan d’action du Secrétaire général pour la prévention de l’extrémisme violent, a souhaité Mme Sison, qui a insisté sur la nécessité pour le Bureau d’inclure la société civile dans son travail, notamment les organisations présentes sur le terrain.  Elle a terminé en rappelant que le respect des droits de l’homme devait faire partie de la lutte contre le terrorisme.

Mme KARIMA BARDAOUI (Tunisie) a jugé impératif que les terroristes soient conscients que la communauté internationale est non seulement mobilisée mais également déterminée à mettre un terme à leurs activités, et ce, par le biais d’une coopération internationale et régionale approfondie.  À cet égard, a-t-elle rappelé, la Tunisie a adhéré à différents instruments juridiques internationaux liés à la menace terroriste ainsi qu’à l’élimination des sources de financement des groupes terroristes.  Elle a ainsi ratifié 14 conventions internationales, y compris la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et la Convention internationale pour la répression des crimes terroristes. 

Au niveau national, une loi sur la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent a été adoptée en 2015, a par ailleurs rappelé la représentante.  Cette loi criminalise tous les actes de soutien, d’incitation, de formation, de recrutement et d’apologie du terrorisme, ainsi que toutes les tentatives et toutes les complicités avérées, comme le demandent les résolutions 1373 (2001) et 2178 (2014) du Conseil de sécurité.  La Tunisie a en outre adopté en décembre 2016 sa stratégie nationale de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme, qui comprend quatre piliers cruciaux à savoir la prévention, la protection, la poursuite et la réponse, a encore expliqué Mme Bardaoui.  

Pour M. SYED AKBARUDDIN (Inde), « la menace apocalyptique du terrorisme et du cyberterrorisme » exige une attention mondiale et une plus grande coopération internationale.  S’il a salué l’examen constant de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, le représentant a ajouté que les textes devaient être adaptés via une introspection honnête.  « Comment les terroristes potentiels sont-ils formés et comment se financent-ils? » a-t-il demandé, appelant à répondre très précisément à ces questions.

Nous devons éviter de céder à la tentation d’utiliser le terrorisme comme un atout dans le jeu géopolitique entre les Nations, a poursuivi le représentant, pour qui le terrorisme est « une menace internationale qui ne devrait pas être utilisée dans les stratégies nationales ».  Dans ce cadre, il a dit espérer que la création du Bureau de lutte contre le terrorisme encouragera l’ONU à développer une approche plus globale.  « Nous devons faire preuve d’ambition », a-t-il conclu.

M. VASSILY ALEKSEEVICH NEBENZIA (Fédération de Russie) a appelé à mettre l’accent sur la mise en place de stratégies antiterroristes nationales, tout en rendant hommage à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  « Mon pays est un pionnier dans ce domaine », s’est-il félicité, soulignant la diminution drastique du terrorisme dans la Fédération de Russie ces dernières années, malgré une menace persistante.

Le représentant a également appelé le nouveau Bureau de lutte contre le terrorisme à s’efforcer d’élargir la base juridique de la lutte.  Il a salué la nomination d’un citoyen russe à la tête de ce nouvel organe.  Il a également insisté pour que la lutte contre le terrorisme à l’échelle mondiale se fasse dans le respect du principe de non-ingérence et de la souveraineté des États.

Il faut combiner la lutte militaire et la répression du terrorisme avec la lutte contre les causes du phénomène, a encore estimé M. Nebenzia, qui a appelé à combattre avec des moyens modernes le phénomène des combattants terroristes et le financement du terrorisme.

La réussite de la réforme du Secrétaire général, a-t-il conclu, dépendra de la volonté politique des États à s’attaquer à ce fléau.

Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a appelé à la condamnation du terrorisme sous toutes ses formes, y compris le terrorisme d’État dont son propre pays a été victime.  Le terrorisme ne doit pas être lié à une religion ou une civilisation particulière, a-t-elle ajouté.  Elle a lancé un appel pour que voit le jour une convention générale contre le terrorisme, un instrument pour lequel sa délégation est disposée à participer à la rédaction.  Il faut respecter les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, a ajouté la représentante, qui s’est félicitée des succès de la stratégie nationale de son pays pour lutter contre la criminalité organisée. 

M. AMMAR ALARSAN (République arabe syrienne) a estimé que le nouveau Bureau sera d’autant plus efficace qu’il saura se prémunir des pressions de certains États qui souhaitent faire avancer leurs stratégies géopolitiques par ce biais.  Le représentant a appelé à plus de transparence et de sérieux dans les résolutions du Conseil de sécurité en matière de lutte antiterroriste.  Il faut garantir la diversité des compétences de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme des Nations Unies, a-t-il aussi plaidé.

M. Alarsan a ensuite estimé que la communauté internationale avait échoué dans sa lutte contre le terrorisme et les groupes terroristes en Syrie.  Certains États Membres ont hésité à demander aux parrains du terrorisme de rendre des comptes, a-t-il déploré, tout en rappelant que les combattants terroristes étrangers sont recrutés dans des centres religieux à travers le monde, centres qui, a-t-il ajouté, sont financés notamment par l’Arabie saoudite et le Qatar pour des motivations idéologiques.  La communauté internationale a dû attendre trois ans avant de commencer à lutter contre ce phénomène, a-t-il déploré tout en faisant observer que la vie des Syriens ne semblait pas importante et que c’était surtout la perspective du retour des combattants en Europe qui inquiète.  Le représentant a appelé à « couper les sources de financement des organisations terroristes en incitant les gouvernements qui les soutiennent à y mettre un terme ».   

Mme SONALI SAMARASINGHE (Sri Lanka) a invité les États Membres à mettre en commun leurs ressources et à partager les renseignements pour lutter contre les réseaux internationaux du crime organisé, qui constituent une ligne d’approvisionnement vitale pour les groupes terroristes ou extrémistes.

Il faut aussi veiller à ce que le quatrième pilier de la Stratégie antiterroriste mondiale, à savoir les droits de l’homme et l’état de droit, soit respecté dans les efforts de lutte, a-t-elle ajouté.  Dans le même temps, le terrorisme et l’extrémisme violent ne peuvent pas, ne doivent et ne devraient pas être associés à aucune religion, nationalité, civilisation ou groupe ethnique.  La représentante a en outre regretté qu’il ait été impossible à ce jour de rassembler la volonté politique nécessaire pour briser l’impasse entourant le projet de convention internationale de lutte contre le terrorisme.

Dans de nombreuses parties du monde, il est impératif d’inclure les communautés vulnérables et marginalisées, les enfants, les minorités, les femmes et les filles dans les organes des Nations Unies qui s’occupent d’eux, a poursuivi la représentante.  Tous les efforts doivent être déployés pour éviter que les réfugiés et les migrants ne soient utilisés et manœuvrés par les terroristes.  Ne fermons pas nos frontières ou nos cœurs trop fermement au point d’oublier de protéger les pauvres, les faibles, les marginalisés et les vulnérables, a plaidé Mme Samarasinghe. 

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a estimé que le terrorisme était une menace au développement et au progrès social de tous les pays.  Pour lutter contre ce phénomène, il a souhaité « plus de coordination, de cohérence, de suivi et d’évaluation » des activités de lutte contre le terrorisme aux niveaux national et international.  Il a toutefois tenu à rappeler qu’il n’existait aucun lien entre le terrorisme et une nationalité ou une religion particulière.

S’agissant de la réforme de l’architecture de l’Organisation dans ce domaine, le représentant a souhaité que le nouveau Bureau de l’ONU puisse permettre d’améliorer la lutte contre le terrorisme, y compris les activités des terroristes sur les médias sociaux.  « Il faut pour cela combiner les approches de prévention et de répression », a-t-il estimé, appelant également le nouveau Bureau à renforcer les capacités des États Membres pour lutter contre ce fléau.

Pour M. ALI NASEER MOHAMED (Maldives), « le terrorisme est devenu de plus en plus pervers ».  Pour lutter contre le phénomène des combattants terroristes étrangers, le représentant a souligné que son pays avait passé une loi pour interdire aux Maldiviens de quitter le pays dans le but de rejoindre les rangs d’une organisation terroriste.  Les Maldives ont également créé des instances nationales de lutte contre le terrorisme, a-t-il poursuivi.  Au niveau international, il a appelé à présenter un front uni contre la menace terroriste et a demandé à tous les États Membres de s’engager dans cette voie.

M. MAHMOUD SAIKAL (Afghanistan) a estimé que les « ennemis de l’humanité terrorisent les communautés », ajoutant qu’aucun pays n’était plus familier de ce phénomène que l’Afghanistan, qui y fait face depuis déjà 20 ans.  Le pays fait en effet face à la fois aux Taliban, à Al-Qaida, à Daech et à d’autres groupes terroristes, a rappelé le représentant.  Malgré nos difficultés, nous avons pu maintenir un certain contrôle sur notre territoire, a-t-il ajouté, tout en regrettant que ces groupes s’attaquent de manière délibérée aux civils.  Il a cité quelques « faits d’armes » des Taliban pour illustrer ses propos, déplorant que ces terroristes trouvent refuge dans des pays voisins, et estimant que le problème des sanctuaires était l’une des raisons de la survie du terrorisme.

M. Saikal a appelé les Nations Unies à se tenir aux côtés de l’Afghanistan dans la lutte contre le terrorisme.  Il a aussi indiqué que la législation nationale de son pays avait été adaptée aux résolutions du Conseil de sécurité.  Pour ce qui est du nouveau Bureau, Le représentant a souhaité qu’il puisse travailler dans le cadre d’un mandat clair et a invité les États à ne pas affaiblir son fonctionnement.  Même si le Bureau est placé sous la supervision de l’Assemblée générale, il se doit de collaborer avec le Conseil de sécurité, a-t-il ajouté.  Il a enfin appelé à la rédaction rapide d’une convention contre le terrorisme afin de renforcer et compléter l’architecture internationale de lutte contre le terrorisme. 

M. CLAY (Royaume-Uni) a salué la mise en place du nouveau Bureau de lutte contre le terrorisme en disant attendre les résultats de ses actions.  La prévention de l’extrémisme violent doit être au cœur de son mandat, a-t-il souhaité.  Nous avons l’opportunité de protéger le monde du fléau du terrorisme, et il faut mettre les moyens en œuvre à cet effet, a affirmé le représentant, en soulignant que les Nations Unies avaient le devoir de le faire au nom de l’humanité.

M. BARLYBAY SADYKOV (Kazakhstan) a appelé à mettre en place des programmes de prévention et de réhabilitation spécifiques pour faire face au nombre croissant de femmes combattantes terroristes étrangères.  Il a également appelé à lutter plus efficacement contre l’utilisation des nouvelles technologies par les terroristes, en mettant en place des instruments internationaux adaptés.  Il faut aussi, a-t-il dit, fermer les vannes de l’approvisionnement financier des terroristes par le biais du trafic de drogues, de l’utilisation de la vente de matières premières et de l’exploitation de sites culturels.

M. AHMED ABDELRAHMAN AHMED ALMAHMOUD (Émirats arabes unis) a appelé le nouveau Bureau de lutte contre le terrorisme à mettre en œuvre de manière équilibrée la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, en se centrant sur les actions de prévention.  Il a souligné les actions menées par son pays au niveau régional pour lutter contre le terrorisme, ainsi qu’au niveau global, au sein de la coalition internationale contre Daech.

Mme SESSELJA SIGURDARDÓTTIR (Islande) a jugé concrets les efforts du Secrétaire général de l’ONU pour rationaliser l’architecture de lutte contre le terrorisme des Nations Unies.  Le processus était transparent, inclusif et hautement efficace, s’est-elle félicitée, estimant que c’était là la clef pour obtenir l’appui général des États Membres.  Pour que la Stratégie antiterroriste mondiale  produise de l’effet, une mise en œuvre équilibrée et efficace de ses quatre piliers est fondamentale, a ajouté la représentante.

Pour Mme Sigurdardóttir, l’inclusion de la prévention dans le programme du Groupe de travail sur la prévention de l'extrémisme violent est d’une importance capitale.  Selon la représentante, l’attention accordée par le Groupe à la tolérance et au pluralisme offre les ingrédients nécessaires pour consolider des sociétés pacifiques et inclusives.  Nous devons aussi assurer que toutes les mesures prises contre le terrorisme se conforment au droit international et aux instruments internationaux des droits de l’homme, a encore observé la représentante, pour qui il est essentiel que l’ONU fasse preuve d’une unité d’objectif dans sa lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.  Elle s’est dite impatiente de voir les améliorations dans la coordination et l’aide aux États Membres qu’apporteront les réformes décidées par le Secrétaire général.

M. ZHANG DIANBIN (Chine) a salué la nomination de M. Vladimir Ivanovich Voronkov à la tête du nouveau Bureau de lutte contre le terrorisme.  Il a appelé à une aide ciblée pour les pays en développement dans le cadre de la lutte antiterroriste, notamment dans le cadre du renforcement des capacités.  Il a également souhaité une large réforme de l’architecture de lutte contre le terrorisme au sein des Nations Unies.  Il a enfin estimé que la répartition des fonctions entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité dans cette lutte soit être respectée.   

M. GÜVEN BEGEÇ (Turquie) a relevé que les mesures de prévention du terrorisme devaient mettre l’accent sur la lutte contre l’intolérance et toutes les formes de discrimination.  Il a rendu hommage aux victimes du terrorisme, rappelant que son pays était lui aussi confronté à ce fléau, auquel il fait face avec une détermination qui ne faiblit pas. 

Le Gouvernement de la Turquie a pris des mesures pour lutter contre les flux de combattants terroristes étrangers, par exemple en établissant une liste de 53 000 personnes de diverses nationalités qui seraient refoulées si elles arrivaient en Turquie, a par ailleurs affirmé le représentant, qui a fait observer que les opérations militaires récentes en Syrie et en Iraq ont conduit à un flux de combattants vers leur pays d’origine.  D’où l’importance d’échanges d’informations entre États, a ajouté M. Begeç, qui a mis en garde contre le risque de remplacer Daech par d’autres groupes terroristes sur le terrain, et a insisté sur le fait qu’il ne peut y avoir de « bon terroriste ».

M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a appelé à appliquer et mettre en œuvre de façon équilibrée les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale, salué la création du Bureau de lutte contre le terrorisme de l’ONU et appelé les États Membres à renforcer la coordination de leurs efforts respectifs de lutte contre le terrorisme au niveau mondial.  « Il ne faut pas associer le terrorisme à une culture, une religion ou une nationalité », a-t-il ensuite mis en garde, avant de condamner toutes les activités terroristes et les États qui les financent. 

La lutte contre le terrorisme est une lutte de longue haleine que le monde ne pourra gagner qu’en luttant contre l’idéologie de l’extrémisme violent, a encore estimé le représentant, qui a appelé à ne pas uniquement investir dans des efforts de nature militaire.  Il faut aussi prendre davantage en compte les causes profondes du terrorisme, y compris l’occupation étrangère et la marginalisation, a-t-il expliqué.

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a appelé les États Membres à adopter l’approche exhaustive de lutte contre le terrorisme telle que déclinée dans les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale.  Il a aussi salué la rapidité et l’efficacité avec lesquelles le Secrétaire général a mis en œuvre son mandat d’examen de la mise en œuvre de la Stratégie.

M. ARTHUR AMAYA ANDAMBI (Kenya) a souhaité que le Bureau de lutte contre le terrorisme assure une représentation géographique équitable dans ses rangs en s’appuyant sur l’expérience des pays qui se trouvent sur la « ligne de front » dans la guerre contre le terrorisme, y compris en Afrique.  Il a également émis l’espoir que le Bureau soit en mesure de consolider et de faire progresser les résultats positifs de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, et ce, dans une continuité sans à-coup.  Le Bureau jouera un rôle crucial dans la mobilisation des États Membres afin d’adopter des stratégies communes et efficaces fondées sur les meilleures pratiques contre le terrorisme. 

Pour le représentant, la guerre contre le terrorisme devra être portée au niveau sous-régional, cadre dans lequel des pays voisins mettent en place des mesures uniformes pour contrer l’extrémisme violent qui mène au terrorisme.  Le partage d’informations sur le terrorisme entre pays voisins crée des incitations et des synergies au niveau sous-régional pour contrer toutes les facettes du terrorisme, a-t-il affirmé. 

M. Andambi a par ailleurs partagé quelques leçons tirées des expériences de son pays dans la lutte contre le terrorisme.  Il a ainsi estimé qu’il fallait d’abord prévenir les conflits et traiter au plus vite ceux qui éclatent, car on ne pourrait lutter contre une idéologie si les communautés concernées sont en guerre.  Il a de nouveau insisté sur le partage des informations à tous les niveaux.  Il a mis en avant les efforts de déradicalisation, de réhabilitation et d’intégration, nécessaires pour remporter la bataille des idées contre le terrorisme.  En outre, il a plaidé pour que les gouvernements mettent en place des politiques inclusives en matière de développement socioéconomique et a plaidé pour que des ressources suffisantes soient disponibles à tous les stades des différents efforts.

M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a estimé que le terrorisme ne pourrait être vaincu qu’au moyen d’un plan complet et global, ajoutant que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies était susceptible d’offrir une plateforme adaptée pour y parvenir.  « Il faut en finir avec les idéologies destructrices qui exploitent l’esprit des jeunes », a affirmé le représentant, qui a appelé à lutter contre ces « idéologies sombres » qui se livrent à des interprétations fausses de l’islam pour justifier leur violence.  Il faut aussi prendre des mesures politiques, militaires et économiques, a poursuivi le représentant.  À ses yeux, le fait de catégoriser les terroristes « en bon et mauvais », en fonction d’intérêts politiques à court terme, est une stratégie risquée qui ne contribuera pas à venir à bout de ce fléau.

M. Al Habib a indiqué que l’Iran avait été victime du terrorisme sous plusieurs formes, y compris celle du terrorisme d’État.  Selon lui, plus de 17 000 citoyens iraniens au total ont été tués par des terroristes.  Or, a-t-il regretté, pour des raisons selon lui politiques, les organisations responsables de ces crimes ont été retirées des listes d’organisations terroristes alors qu’à l’inverse, certaines organisations qui tentent simplement d’obtenir l’autodétermination pour leur peuple, comme en Palestine, sont considérées comme terroristes. 

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a déclaré que son pays s’était attaché à s’attaquer à toutes les causes du terrorisme mentionnées dans la Stratégie antiterroriste mondiale et qu’il avait coopéré avec toutes les instances des Nations Unies visant à lutter contre le terrorisme.  Dans ce cadre, elle a souligné que le Qatar avait également conclu plusieurs accords bilatéraux de lutte contre le terrorisme, comme le mémorandum d’entente signé récemment avec les États-Unis.

La représentante a appelé à renforcer les efforts militaires, économiques et juridiques pour lutter contre le terrorisme, tout en évitant les politiques basées sur la répression et la discrimination, jugées contreproductives et nourrissant le terrorisme. 

M. TEODORO LOPEZ LOCSIN (Philippines) a rappelé qu’en mai dernier, des terroristes ayant ont prêté allégeance à Daech et soutenus par des combattants étrangers avaient annoncé la prise de contrôle de Marawi, une ville de l’île de Mindanao dont la population est de 200 000 habitants.  Ils s’étaient montrés solidaires envers les populations et avaient renforcé les communautés, a ajouté le représentant.  Nous ne les avons pas vus venir parce que nous sommes une démocratie qui respecte la diversité, a ajouté le représentant.

La présence de combattants terroristes étrangers atteste de la nature transnationale de la prise de contrôle de la ville, a poursuivi le représentant, qui a constaté que, quand la communauté internationale parvient à fermer les portes avec succès à ces groupes quelque part, de nouvelles portes s'ouvrent à eux dans d’autres parties du monde.  La situation de Marawi souligne les points importants du rapport du Secrétaire général sur la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, a encore estimé le représentant, car il réaffirme que les États Membres doivent considérer le terrorisme comme la plus grave menace à la paix et à la sécurité partout dans le monde.  La lutte contre le terrorisme devrait nous unir, tous, a conclu M. Locsin.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a estimé que les terroristes avaient profité des divergences sur la compréhension du terrorisme au niveau international pour poursuivre leurs activités, y compris à l’encontre des Nations Unies.  Pour le représentant, le nouveau Bureau de lutte contre le terrorisme devrait notamment renforcer la Stratégie antiterroriste mondiale et aider au renforcement des capacités régionales et internationales. 

Présentant les efforts faits au plan national par le Bangladesh, le représentant a expliqué qu’ils étaient tournés vers l’appropriation des normes internationales fixées par les Nations Unies, ainsi que vers le renforcement institutionnel contre le terrorisme, y compris par une politique de « tolérance zéro ».  Le Gouvernement a également créé un mécanisme pour superviser le respect des normes des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme.  Le représentant s’est par ailleurs dit inquiet de l’utilisation d’Internet par les terroristes avant de réitérer le souhait du Bangladesh de voir des progrès dans l’élaboration d’une convention générale sur le terrorisme.  

M. AHMED (Pakistan) a apporté son appui au programme de réforme de l’ONU du Secrétaire général, y compris la réforme du secteur de la sécurité.  Il a déclaré que les conflits prolongés et l’occupation étrangère nourrissaient le terrorisme.  Pour le représentant, le Bureau de lutte contre le terrorisme devrait suivre les meilleures pratiques existantes pour répondre aux besoins des Nations Unies et des États Membres, ce qui inclut le respect du principe de la souveraineté nationale.  Le terrorisme n’est affilié à aucune religion et 65 000 personnes ont péri du terrorisme au Pakistan ces dernières années, a-t-il ajouté. 

M. BAZADOUGH (Jordanie) a souhaité que le nouveau Bureau des Nations Unies de lutte contre le terrorisme devienne le chef de file des efforts de l’Organisation contre le terrorisme, coordonne les efforts nationaux de lutte contre le terrorisme, renforce les capacités des États pour y parvenir et intègre la lutte contre le terrorisme à l’ensemble des activités de l’ONU.  La mise en œuvre de toutes ses fonctions par le Bureau exigera de nombreux efforts de coordination de la part des États, a estimé le représentant, qui a appelé le Bureau à s’attaquer en priorité aux deux défis que sont la planification du retour des combattants terroristes étrangers et la lutte contre l’utilisation par les terroristes des réseaux sociaux. 

En outre, M. Bazadough a indiqué que la Jordanie et la Norvège annonceraient dans les prochaines semaines la création d’un groupe des amis afin de contrer l’extrémisme violent, qui visera à encourager l’appui des communautés, le respect des droits de l’homme et la participation des jeunes et des femmes.

M. BOUTAQA (Maroc) a estimé que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies répondait aux besoins pressants de réduire les doublons en matière d’initiatives de lutte contre le terrorisme.  Il a expliqué que le Maroc s’attachait à mettre en œuvre cette Stratégie, aussi bien par un volet répressif que par un volet préventif, via l’adoption de réformes sociales, éducatives, culturelles et religieuses.  Sur ce dernier point, le représentant a affirmé l’importance de s’assurer que les jeunes d’aujourd’hui soient formés à l’islam dans le respect du dialogue.

Droits de réponse

Le représentant d’Israël a répondu à son homologue de la République islamique d’Iran en accusant le « régime iranien » d’armer des organisations terroristes et de renforcer le régime d’Assad.  Il viole en outre les résolutions du Conseil de sécurité en lançant notamment des missiles balistiques aujourd’hui.  L’Iran attaque Israël, c’est intolérable, a accusé le représentant israélien.  . 

Le représentant de la République islamique d’Iran a rétorqué que la lutte contre le terrorisme ne devait pas oublier le terrorisme exercé par Israël, qui a une longue histoire en la matière, citant les politiques d’occupation, d’intimidation et de terrorisme.  Israël a mené des attaques terroristes partout dans le monde y compris en Iran, les agents israéliens aident des groupes terroristes comme le Front el-Nosra en Syrie et Israël perpétue également un acte DE terrorisme à long terme dans le territoire palestinien occupé, a poursuivi le représentant, qui a demandé à la communauté internationale de s’unir pour mettre un terme à cette situation. 

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