L’Assemblée générale organisera en septembre une réunion de haut niveau sur l’évaluation du Plan d’action mondial pour la lutte contre la traite des personnes
L’Assemblée générale a décidé*, ce matin, d’organiser une réunion de haut niveau d’évaluation du Plan d’action mondial des Nations Unies pour la lutte contre la traite de personnes**. Cette réunion se tiendra les 27 et 28 septembre 2017 au Siège de l’ONU, à New York.
Le Plan d’action mondial, destiné à concrétiser la détermination des États Membres à « prévenir et combattre la traite, à en protéger et en aider les victimes, à en poursuivre les auteurs et à favoriser l’établissement de partenariats en vue de renforcer la coordination et la coopération », a été lancé par l’Assemblée générale le 30 juillet 2010.
Sa première évaluation a eu lieu trois ans plus tard, du 13 au 15 mai 2013, les États Membres décidant alors d’examiner tous les quatre ans les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan d’action mondial.
La prochaine réunion de haut niveau d’évaluation comprendra deux tables rondes portant sur les « partenariats efficaces » à entreprendre, en tenant compte également de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, en vue, d’une part, de « la prévention et la répression de la traite des êtres humains: progrès, lacunes et défis », et, d’autre part, en faveur de « la protection des victimes et de l’assistance à leur apporter, notamment par le biais du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies en faveur des victimes de la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants ».
Le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies en faveur des victimes de la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, a été créé par l’Assemblée générale en même temps que le Plan d’action mondial en tant que fonds subsidiaire du Fonds des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale.
Afin de promouvoir des discussions interactives et approfondies, chaque table ronde verra la participation d’États Membres, d’observateurs, de représentants d’organismes et d’entités des Nations Unies, d’organisations internationales, régionales et sous-régionales, ainsi que de la société civile, y compris les organisations non gouvernementales, les établissements universitaires, le secteur privé et les médias.
L’Assemblée générale « encourage les États Membres à envisager d’inclure dans leur délégation à la réunion de haut niveau des membres d’institutions nationales des droits de l’homme, des représentants des services de répression, des parlementaires, des représentants de la société civile qui prennent une part active à la lutte contre la traite, des victimes de la traite des personnes et des représentants du secteur privé ».
Au nom également de l’Australie, de l’Islande, du Liechtenstein et de la Nouvelle-Zélande, le représentant du Canada s’est déclaré déçu du contenu de la résolution et du processus ayant abouti à son adoption.
Selon lui, en effet, le texte « ne reflète pas les avancées importantes depuis l’adoption du Plan d’action mondial en 2010, plus particulièrement le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ». L’Assemblée générale prend ainsi le « risque d’avoir une approche dépassée au lieu de saisir l’occasion de faire avancer un aspect clef du Programme 2030 en matière de droits de l’homme et de développement ».
En outre, la résolution ne permet pas, à ses yeux, l’engagement de toutes les parties prenantes œuvrant à la lutte contre la traite des personnes sur les plans national et international. Le délégué canadien a regretté que l’Assemblée générale n’invite à cette réunion de haut niveau que le Rapporteur spécial sur la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants, et exclut d’autres procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme.
Son avis a été partagé, au nom des 28 États membres de l’Union européenne, par son homologue de Malte. Ce dernier a par ailleurs jugé qu’étant donné la contribution importante de la société civile dans la lutte contre la traite de personnes, une approche « plus transparente » et « plus ouverte », notamment à la participation de la société civile, aurait été préférable.
** A/RES/64/293