En cours au Siège de l'ONU

Soixante et onzième session,
73e séance plénière – après-midi 
AG/11900

L’Assemblée générale célèbre les contributions des personnes d’ascendance africaine, à l’occasion de la Journée des victimes de l’esclavage

L’Assemblée générale s’est réunie, cet après-midi, à l’occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, marquée chaque année le 25 mars pour honorer la mémoire des 15 millions de victimes.

À l’instar du Secrétaire général de l’ONU, les intervenants se sont réjouis du thème choisi pour cette commémoration qui tend à « reconnaître les contributions des personnes d’ascendance africaine ».  Les descendants d’esclaves sont aujourd’hui inventeurs, économistes, juristes, auteurs, athlètes, ou encore leader de la société civile, a remarqué M. António Guterres.

Les intervenants ont saisi cette occasion pour saluer les programmes de sensibilisation attachés à la mise en œuvre de la Décennie internationale (2015-2024) des personnes d’ascendance africaine, en soulignant aussi l’importance de l’inauguration, en 2015, du mémorial permanent « L’Arche du retour » au Siège de l’ONU, à New York.

« Beaucoup de familles souffrent encore aujourd’hui des conséquences du traumatisme lié à l’esclavage », a remarqué le Secrétaire général avant de souligner l’apport qu’elles représentent pour les sociétés actuelles.  Il a pris en exemple l’astronaute Mae Jemison, la première femme afro-américaine à être allée dans l’espace, et le négociateur de paix Ralph Bunche, le premier afro-américain à gagner un prix Nobel. 

Pour le Directeur du Musée national Smithsonian d’histoire et de culture afro-américaines, M. Lonnie Bunch, on peut définir la réalité et la spécificité d’un pays en regardant ce qu’il a décidé de saluer et de mettre en exergue et ce qu’il choisit d’oublier.  M. Bunch a ainsi appelé à examiner comment l’esclavage avait façonné de manière profonde nos pays.  « Nous devons nous inspirer du sacrifice des esclaves pour guider la lutte mondiale pour plus d’équité sociale », a-t-il dit.

Dans un discours liminaire, le Président de l’Assemblée générale, M. Peter Thomson, a souhaité que cette commémoration, de « l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire humaine », soit l’occasion de rappeler aux États le rôle qui leur incombe pour que de telles horreurs ne se répètent jamais.  Il a aussi souhaité que cet événement soit l’occasion de renouveler l’engagement de la communauté internationale à lutter contre les formes contemporaines d’esclavage, dont le trafic des êtres humains et le travail forcé.

« L’esclavage et le colonialisme ont interrompu l’histoire longue et riche de l’Afrique », a regretté le représentant de Cabo Verde, au nom du Groupe des États d’Afrique, en rappelant que l’esclavage s’était traduit par 400 ans de crime contre l’humanité, en particulier contre le continent africain.  Il a souligné l’importance symbolique de la révolte des esclaves de Saint-Domingue, fin août 1791, et de la rébellion connue sous le nom de « révolution haïtienne » qui est devenue un phare de lumière et d’espoir pour le monde colonisé. 

S’inquiétant pour sa part de la persistance de nombreuses formes d’esclavage dans le monde contemporain, le représentant de la Malaisie a souligné combien il était nécessaire d’avoir un cadre juridique international plus fort pour lutter contre toutes les formes d’esclavage moderne.  Le représentant de Moldova, au nom du Groupe des États d’Europe orientale, a renchérit en rappelant qu’il y a encore plus de 20 millions de personnes dans le monde soumises à une forme d’esclavage moderne.  Il a invité à saisir l’opportunité de l’adoption du « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » pour avancer dans la lutte contre tous les abus dont peuvent être victimes les êtres humains fragilisés.

« Cette journée doit aussi être l’occasion de nous souvenir que les migrants continuent d’apporter des contributions positives au développement économique et social des pays hôtes », a dit le représentant du Guatemala, au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes.

Au nom du Groupe des États de l’Europe occidentale, le représentant de l’Allemagne a salué la démarche consistant à reconnaître l’héritage et la contribution des descendants d’esclaves.  Il a demandé instamment aux États Membres d’honorer toutes leurs obligations en matière de droits de l’homme et à mettre fin à toutes les formes d’esclavage d’ici à 2030.

La représentant des États-Unis a déclaré que cette commémoration ne devait pas seulement nous permettre de nous rappeler les souffrances passées des victimes de l’esclavage, mais aussi des actes héroïques de ceux qui ont œuvré à abolir l’esclavage. 

Le représentant de la Guinée équatoriale a salué une journée qui permet à son pays et sa région de se rappeler une page sombre de son histoire.  Il a souhaité rendre hommage à toutes les victimes de l’esclavage et ceux qui se sont battus contre cette ignoble injustice. 

« Le peuple cubain est extrêmement fier de ses racines africaines », a dit la représentante de Cuba, en rappelant que les 1,3 million d’Africains arrivés dans les plantations coloniales à Cuba et leurs descendants avaient contribué à toutes les étapes de la lutte ayant abouti à la libération de Cuba.  Depuis lors, Cuba a versé « la sueur et le sang de ses fils pour contribuer à l’émancipation de l’Afrique », a-t-il dit. 

Cette réunion était l’un des évènements organisés pour marquer la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.  Un événement culturel et culinaire est prévu dans la soirée, tandis que le Département de l’information a publié une affiche dans les six langues officielles, qui porte la mention « Mémoire de l’esclavage: reconnaissance, justice et développement ».  Une série vidéo et un spot télévisé ont également été lancés à cette occasion.

 

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