En cours au Siège de l'ONU

Soixante et onzième session,
71e séance plénière – après-midi 
AG/11894

L’Assemblée générale réaffirme son attachement à la tolérance zéro à l’égard des abus sexuels commis par l’ONU dans un texte décrié pour son manque de transparence

L’Assemblée générale a adopté cet après-midi une résolution* pour réaffirmer son attachement à la politique de tolérance zéro à l’égard de l’exploitation et des atteintes sexuelles dans l’ensemble du système de l’ONU et prier les forces autres que les forces des Nations Unies, agissant sous mandat de Conseil de sécurité, de prendre les mesures qui s’imposent pour prévenir et combattre l’impunité.  Une quinzaine de délégations a commenté la résolution dont certaines ont dénoncé le manque de transparence et d’ouverture dans les négociations sur le texte. 

Dans la résolution présentée par l’Égypte, coauteur du texte avec le Bangladesh, la Chine, l’Égypte, l’Éthiopie, la Jordanie, le Maroc, le Nigéria et le Pakistan, l’Assemblée générale souligne qu’il importe que les États tiennent les auteurs d’actes d’exploitation et d’atteintes sexuelles responsables de leurs actes et que la prévention et la responsabilisation sont essentielles pour que l’ONU et ses États Membres puissent prouver leur engagement collectif en faveur de la politique de tolérance zéro, pour conserver la confiance de la communauté internationale et pour faire justice aux victimes.  Le véritable respect du principe de responsabilité dépend de la coopération des États, ajoute l’Assemblée générale, en demandant aux États qui déploient des forces autres que les forces des Nations Unies agissant sous mandat du Conseil de sécurité de prendre les mesures qui s’imposent pour enquêter sur les allégations; une culture de l’impunité pouvant entraîner une multiplication des actes répréhensibles. 

L'Assemblée générale souligne aussi qu’une plus grande transparence et l’établissement de rapports crédibles contribuent de façon positive à l’efficacité de l’ONU dans la lutte contre l’exploitation et les atteintes sexuelles.  Elle souligne également qu’il importe de renforcer encore la collaboration entre le Secrétaire général, les entités du système des Nations Unies et les États Membres, y compris les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police, et qu’il faut continuer de procéder à des échanges fréquents d’informations sur tous les aspects des questions ayant trait à l’exploitation et aux atteintes sexuelles.

Les États-Unis, le Pakistan et le Bangladesh ont félicité l’Assemblée générale pour avoir travaillé de manière constructive pour l’adoption de la résolution.  L’Ukraine a vu dans le texte « un message politique clair en faveur de la politique de tolérance zéro du Secrétaire général ».  Les Philippines ont, en revanche, dénoncé le manque de transparence et d’ouverture pendant les négociations.  Nous avons été forcés d’entrer dans un processus qui a été loin d’être idéal et qui nous a fait rater la chance d’avancer sur ces questions à un moment où l’Assemblée générale doit se réunir derrière « un moteur » pour faire respecter les normes les plus élevées, a regretté pour sa part Malte, au nom de l’Union européenne.  La précipitation avec laquelle on a adopté le texte ne nous a pas permis, ont encore argué les Philippines, d’examiner comme il se doit le rapport que le Secrétaire général a publié hier et d’enrichir ainsi nos discussions voire la résolution.  Nous aurions aimé, ont-t-elles confié, que le texte mette l’accent sur la protection des enfants, des plus vulnérables et de ceux qui ont le plus besoin d’une protection, en particulier dans les situations de conflit. 

Notre sentiment est mitigé, s’est épanchée l’Australie, au nom du Canada, de la Nouvelle-Zélande et de la Suisse.  Ce texte est bien loin de nos ambitions.  L’Assemblée aurait pu faire mieux, a dit le représentant en ne cachant pas sa frustration face à cette manière précipitée de faire les choses.  Pour un processus qui vise à améliorer la transparence de l’ONU en matière d’exploitations et d’atteintes sexuelles, on ne peut dire que les cofacilitateurs des négociations aient privilégié l’opacité, a taclé l’Australie.  Ce que nous avons vu met à mal le principe de transparence, a acquiescé l’Uruguay.  Nous aurions préféré, a dit la Norvège, avoir plus de temps pour intégrer les éléments du rapport du Secrétaire général et faute de temps, a ajouté le Brésil, l’on n’a pas pu mettre l’accent sur la prévention. 

Un processus transparent et inclusif aurait permis une résolution ancrée sur tous les piliers de la politique de tolérance zéro, a ajouté le Sénégal.  L’exploitation et les atteintes sexuelles sont une question complexe qui demande des semaines voire des mois de négociations, a tranché El Salvador.

La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies

 

 

A/71/L.59

 

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