L’Assemblée générale se félicite de la nouvelle stratégie de l’ONU pour la lutte contre le choléra en Haïti
L’Assemblée générale s’est félicitée aujourd’hui de la nouvelle stratégie de l’ONU* en matière de lutte contre le choléra en Haïti et a, par ailleurs, encouragé les États à utiliser efficacement toutes les possibilités offertes par le sport pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030**.
Lancée le 19 août, la nouvelle stratégie de l’ONU pour lutter contre le choléra en Haïti*** contient deux principaux volets: « intensifier considérablement » les initiatives afin de venir définitivement à bout du choléra; et mettre au point un dispositif d’aide matérielle et financière en faveur des Haïtiens les plus touchés par le choléra, qui a affecté près de 800 000 personnes depuis octobre 2010 et pourrait avoir causé plus de 9 000 décès.
En mettant au point la stratégie, le Secrétaire général a voulu « présenter une solution à son successeur pour ne pas lui laisser un problème ». M. Ban Ki-moon dit voir dans la stratégie « un acte de bonne foi et un effort sincère pour démontrer concrètement à quel point les souffrances endurées par les Haïtiens à la suite de l’épidémie de choléra suscitent de profonds regrets ».
En 2013, les quatre experts qu’il avait nommés avaient déclaré, dans une revue scientifique, que la source exacte du choléra en Haïti ne sera jamais déterminée avec une certitude absolue, mais que « la prépondérance des preuves et le poids » pointent vers les membres du personnel liés aux locaux de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) à Mirebalais.
Dans sa résolution, présentée par le « Groupe des Amis d’Haïti », l’Assemblée générale demande à tous les États Membres, organismes des Nations Unies et autres partenaires internationaux gouvernementaux et non gouvernementaux de soutenir pleinement la nouvelle stratégie, et en particulier, de redoubler d’efforts pour combattre et éradiquer le choléra, et pour apaiser les souffrances des victimes, notamment en fournissant une assistance et un soutien matériel aux populations et aux Haïtiens les plus directement touchés.
Le représentant d’Haïti, M. Willy Louis, a rappelé que lors de son passage dans le pays, le 15 octobre dernier, le Secrétaire général avait reconnu « enfin et de façon officielle » que l’ONU avait « une responsabilité morale envers les victimes de l’épidémie de choléra ». Le Gouvernement haïtien, a indiqué le représentant, a pris note de la « nouvelle approche » et souscrit pleinement au plan proposé portant sur une réponse immédiate à l’épidémie et sur des mesures à plus long terme visant à permettre au pays de se doter des infrastructures adéquates notamment des systèmes d’approvisionnement en eau potable, d’assainissement et de santé.
Le représentant a espéré que les efforts concertés pour mettre en œuvre la résolution permettront de dégager à temps des moyens adéquats pour la réalisation effective de « la nouvelle approche ». Cette dernière étant estimé à 400 millions de dollars sur une période de deux ans****, le Secrétaire général rappelle, dans son rapport, la création du Fonds d’affectation spéciale pluripartenaires qui est habilité à recevoir les donations des gouvernements, des ONG et des donateurs privés et d’allouer des fonds aux acteurs locaux comme aux organismes des Nations Unies et aux ONG internationales. Par l’intermédiaire de son Représentant permanent auprès de l’ONU, le Gouvernement haïtien sera observateur au Comité consultatif chargé d’appuyer le Fonds.
La représentante de la Thaïlande a souligné l’importance d’une bonne collaboration entre toutes les parties prenantes, pour ne pas « surcharger » les États.
L’Assemblée générale a ensuite adopté la résolution sur « le sport, moyen de promouvoir l’éducation, la santé et le développement durable ». Par ce texte, elle encourage les États Membres à utiliser efficacement toutes les possibilités offertes par le sport et ses valeurs dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et toutes les parties prenantes à collaborer avec le Bureau des Nations Unies pour le sport au service du développement et de la paix pour, entre autres, préciser les contours d’un cadre mondial, définir des priorités et mieux sensibiliser le public à l’idée d’instituer des politiques en faveur du sport au service du développement et de la paix.
Le représentant des États-Unis a insisté sur le sport comme moteur de l’autonomisation des femmes et des filles et des personnes handicapées. Il s’est félicité de ce que la résolution encourage les États à promouvoir la recherche et les études universitaires pour favoriser la formation et le perfectionnement des professeurs d’éducation physique, entraîneurs sportifs et animateurs. Le représentant a également appuyé la référence aux « Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme: mise en œuvre du cadre de référence ‘‘protéger, respecter et réparer’’ des Nations Unies » .
L’Assemblée générale reprendra ses travaux lundi 19 décembre à partir de 10 heures pour examiner les rapports de sa Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.
*A/71/L.42
**A/71/L.38
***A/71/620
****SG/SM/18323-AG/11862