Afrique centrale: Ban Ki-moon rappelle la nécessité d’un dialogue véritable et inclusif pour renforcer la gouvernance démocratique et l’état de droit
On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dont M. François Lounceny Fall, Représentant spécial par intérim du Secrétaire général pour l’Afrique centrale et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, a donné lecture à l’occasion de la quarante-troisième réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, tenue à Sao Tome, le 1er décembre 2016.
Je remercie la République de Sao Tomé-et-Principe d’avoir organisé la quarante-troisième réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, et souhaite plein succès à la présidence santoméenne. Je remercie également la République centrafricaine d’avoir dirigé efficacement les travaux du Comité au cours des six derniers mois.
Je félicite la République de Sao Tomé-et-Principe, un îlot de stabilité, d’avoir organisé une élection pacifique l’été dernier. La sous-région centrafricaine a connu une année électorale chargée, parfois tumultueuse. J’ai exprimé maintes fois ma préoccupation à l’égard des tensions qui ont surgi en période électorale et qui ont parfois débouché sur des violences. Nous devons tirer des leçons des récents processus électoraux pour s’entendre sur des cadres qui favoriseront la tenue d’élections pacifiques, inclusives, transparentes et crédibles. Ce n’est que par un dialogue véritable et inclusif que nous pourrons réaliser les réformes nécessaires pour renforcer la gouvernance démocratique et l’état de droit.
Je suis profondément préoccupé par le regain de violence en République centrafricaine et par les nouveaux déplacements de populations qu’il suscite. Les personnes responsables et ceux qui les soutiennent doivent être traduits en justice. Il est primordial que la région continue d’être associée aux efforts déployés par le pays pour la réconciliation et le retour à la stabilité. À cet égard, je me félicite de la tenue d’une table ronde des donateurs à Bruxelles, le 17 novembre, au cours de laquelle les promesses de dons en soutien au plan de relèvement et à la consolidation de la paix en République centrafricaine se sont élevées à 2,2 milliards de dollars. Je me félicite également de la tenue d’un sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) le 30 novembre sur la situation en République centrafricaine.
La sous-région continue de connaître bon nombre de défis en matière de sécurité, dont certains sont de nature transrégionale. Les militants de Boko Haram dans la région du bassin du lac Tchad, les pirates dans le golfe de Guinée et l’Armée de résistance du Seigneur ne connaissent pas de frontières, et cela s’explique en partie par l’insuffisance de réponses coordonnées. La création de la Force multinationale mixte, du Centre interrégional de coordination pour la sécurité maritime dans le golfe de Guinée et du Centre régional de sécurisation maritime de l’Afrique centrale constituent d’importants succès qu’il convient de soutenir et de renforcer. Je me réjouis de la visite récente des membres du Bureau au Cameroun et au Tchad pour évaluer l’impact de Boko Haram. Je souhaite fortement que la CEEAC et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest coopèrent étroitement pour lutter contre ces menaces. Je souhaite également qu’elles organisent, dès que possible, le sommet conjoint CEEAC-CEDEAO prévu de longue date sur Boko Haram afin d’élaborer une stratégie régionale qui traiterait des causes profondes de l’émergence de ce groupe.
Des terroristes et des criminels sévissent car ils peuvent se procurer facilement des armes légères et de petit calibre. Je note avec inquiétude que la Convention de Kinshasa, qui est ouverte à la signature depuis six ans, n’est pas encore entrée en vigueur. J’exhorte les six États membres du Comité qui ne l’ont pas encore fait à ratifier cette convention sans délai. De même, j’encourage les États membres du Comité à prendre les mesures nécessaires pour ratifier le Traité historique sur le commerce des armes.
Le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale et mon Représentant spécial continueront à soutenir vos efforts dans ces initiatives visant à promouvoir la stabilité dans la sous-région en collaboration avec les entités régionales compétentes de l’ONU.
Ce message est le dernier que j’adresse au Comité dont j’ai apprécié les travaux au cours de la décennie écoulée. Je suis confiant que l’excellente coopération qui fut la nôtre prévaudra entre le Comité, ses membres et mon successeur, M. António Guterres.
Je vous souhaite plein succès dans vos travaux.