Afrique centrale: préoccupé par les tensions liées aux élections, M. Ban Ki-moon appelle à un soutien continu à la Force multinationale mixte
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, lu par son Représentant spécial pour l’Afrique centrale, M. Abdoulaye Bathily, à l’occasion de la quarante-deuxième Réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, aujourd’hui à Bangui:
Je remercie le Gouvernement et le peuple centrafricains d’accueillir la quarante-deuxième Réunion interministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale et je souhaite plein succès à la présidence centrafricaine. Je tiens également à remercier la République gabonaise qui a présidé la précédente réunion du Comité.
Il est tout à fait opportun que la réunion se déroule ici, à Bangui, suite à la conclusion pacifique de la transition politique. Je félicite le Gouvernement et le peuple centrafricains d’avoir franchi cette étape importante. Je souhaite saluer le rôle essentiel joué par la région pour rétablir l’ordre constitutionnel en République centrafricaine. J’encourage tous les acteurs concernés à continuer à mettre l’accent sur les mesures visant à parvenir à une paix durable en République centrafricaine, y compris dans le cadre du Comité.
Je demeure préoccupé par les tensions liées aux élections dans la sous-région de l’Afrique centrale, et qui ont parfois donné lieu à des actes de violence. Ces évènements compromettent les initiatives en cours visant à consolider la stabilité, le développement et la démocratie ainsi que les efforts d’intégration nécessaires dans l’ensemble de la région. J’appelle les dirigeants et les citoyens à œuvrer en toute bonne foi afin de parvenir à un règlement pacifique de ces différends, d’une manière qui soit propice au dialogue et conforme aux cadres juridiques, aux normes démocratiques et aux aspirations plus vastes de l’électorat.
La sous-région reste en proie à de nombreux défis sécuritaires, notamment les attaques menées par Boko Haram. Ces attaques ont de graves conséquences dans les domaines humanitaire, des droits de l’homme et socioéconomique. Par conséquent, l’Organisation des Nations Unies appuie l’élaboration d’une approche globale pour lutter contre Boko Haram qui s’attaquerait aux causes profondes de cette menace. J’appelle à un soutien continu à la Force multinationale mixte. Je me félicite de la récente tenue, à Abuja, du second Sommet régional sur la sécurité et j’encourage les dirigeants d’Afrique centrale et de l’Ouest à poursuivre leur collaboration ainsi qu’une ligne de conduite commune face à ce fléau.
Je me félicite des progrès récemment accomplis dans la lutte contre l’Armée de résistance du Seigneur. J’appelle instamment toutes les parties prenantes à maintenir leur engagement politique, financier et militaire, notamment en s’attaquant aux besoins humanitaires dans les zones où sévit l’ARS. Il est également essentiel que les partenaires internationaux continuent de soutenir la Force régionale d’intervention de l’Union africaine. Je me félicite à cet égard de la tenue récente d’une réunion du Mécanisme conjoint de coordination.
Je salue les efforts concertés de la CEEAC et de la CEDEAO pour mettre en œuvre les décisions du Sommet de Yaoundé concernant la sécurité maritime dans le golfe de Guinée, notamment l’opérationnalisation du Centre interrégional de coordination et du Centre régional de sécurisation maritime de l’Afrique centrale. J’encourage vivement les États membres à rendre ces centres pleinement opérationnels et à veiller à leur bon fonctionnement ainsi qu’à la mise en œuvre intégrale de la stratégie de sécurité maritime, conformément à la déclaration du Président du Conseil de sécurité publiée le 25 avril 2016.
Le braconnage et le trafic illicite d’espèces sauvages en Afrique centrale continuent de contribuer au financement et aux activités des groupes armés et des autres réseaux criminels transnationaux. Ils privent la sous-région de son patrimoine environnemental et de précieuses ressources naturelles. J’appelle les États membres de la sous-région, en collaboration avec la CEEAC, à mettre pleinement en œuvre des programmes nationaux spécifiques ainsi qu’une stratégie transfrontière pour faire face à cette menace.
Dans le cadre de cette initiative et de toutes celles qui visent à promouvoir la stabilité dans la sous-région, le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale et mon Représentant spécial continueront d’appuyer vos efforts en collaboration avec les entités du système des Nations Unies pertinentes dans la région.
Je vous souhaite plein succès dans vos travaux.