Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Mali
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, M. Fodé Seck (Sénégal):
Les membres du Conseil de sécurité ont condamné dans les termes les plus fermes l’attaque complexe perpétrée le 6 novembre 2016 près de Douentza, dans le centre du Mali, qui a coûté la vie à deux civils maliens et à un Casque bleu togolais de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) et a également fait des blessés.
Ils ont présenté leurs sincères condoléances aux familles des victimes ainsi qu’aux Gouvernements du Mali et du Togo et à la MINUSMA. Ils ont rendu hommage aux soldats de la paix qui risquent leur vie dans cette entreprise.
Ils ont demandé au Gouvernement du Mali d’ouvrir rapidement une enquête sur ces faits et d’en traduire les auteurs en justice. Ils ont souligné que les attaques contre les Casques bleus pouvaient constituer des crimes de guerre en droit international.
Ils ont réaffirmé que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constitue l’une des menaces les plus graves contre la paix et à la sécurité internationales. Ils ont insisté sur la nécessité de traduire en justice les auteurs, organisateurs, financeurs et commanditaires de ces actes de terrorisme inacceptables. Ils ont souligné que les responsables de ces tueries devaient rendre des comptes et ont exhorté tous les États à honorer leurs obligations en vertu du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité en coopérant activement avec toutes les autorités compétentes à cet égard.
Les membres du Conseil de sécurité ont répété que tous les actes de terrorisme sont criminels et injustifiables, quels qu’en soient les motivations, le lieu, le moment et les auteurs. Ils ont réaffirmé que tous les États doivent combattre par tous les moyens les menaces que les actes de terrorisme font planer sur la paix et la sécurité internationales, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de leurs autres obligations en vertu du droit international, notamment du droit international des droits de l’homme, du droit international des réfugiés et du droit international humanitaire.
Ils ont réaffirmé leur plein soutien à la MINUSMA et aux forces françaises qui l’appuient. Ils ont exprimé de nouveau leur ferme soutien au Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, M. Mahamat Saleh Annadif, et à la MINUSMA, qui aident les autorités et le peuple maliens dans les efforts qu’ils déploient pour parvenir à une paix durable et stabiliser leur pays, y compris dans le cadre fourni par la Mission à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Ils ont fait part de leur inquiétude face à l’insécurité qui règne au Mali, notamment aux violations récentes des arrangements de cessez-le-feu. Ils ont exhorté les parties maliennes à appliquer intégralement l’Accord sans plus tarder. Ils ont noté que la pleine application de l’Accord et l’intensification des efforts visant à surmonter les menaces asymétriques pouvaient contribuer à améliorer les conditions de sécurité dans tout le pays.
Les membres du Conseil de sécurité on en outre souligné qu’il importait que la MINUSMA ait les capacités nécessaires pour s’acquitter de son mandat et assurer la sécurité et la sûreté des soldats de la paix des Nations Unies, conformément aux dispositions de la résolution 2295 (2016) du Conseil.