Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Somalie
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, M. Elbio Rosselli (Uruguay):
Le jeudi 28 janvier, les membres du Conseil de sécurité ont entendu un exposé sur la situation en Somalie, que leur ont présenté le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, Michael Keating, et le Représentant spécial de la Présidente de la Commission de l’Union africaine pour la Somalie, Francisco Madeira. Ils ont fait part de leur appui sans réserve à ces deux représentants spéciaux qui commencent leur mission au moment où se joue l’avenir de la Somalie. Ils ont déclaré attendre avec intérêt l’arrivée imminente sur le terrain du nouveau commandant de la force de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).
Les membres du Conseil se sont félicités de la décision concernant le système électoral qui a été annoncée par le Gouvernement fédéral somalien le 27 janvier. Ils ont apprécié que le Gouvernement fédéral se soit efforcé de chercher un consensus au sujet du système électoral à adopter pour 2016, et ont loué les dirigeants des États de la Fédération, qu’ils soient déjà constitués ou en devenir, d’avoir tout fait depuis plusieurs mois pour parvenir à un compromis.
Les membres du Conseil ont salué les discussions ouvertes à tous et conduites par les Somaliens qui ont eu lieu dernièrement au sujet du système électoral. Ils ont souligné que la tenue d’élections pacifiques et transparentes en 2016 ferait date pour tous les Somaliens et serait un important jalon sur la voie de la démocratie et de la stabilité dans laquelle le pays est bien engagé. Ils ont salué la volonté du Gouvernement somalien d’organiser des élections en 2016. À cet égard, ils ont rappelé la résolution 2232 (2015), dans laquelle le Conseil disait compter que le calendrier des opérations électorales ne ferait l’objet d’aucune prorogation.
Les membres du Conseil ont admis que le système proposé exigeait des compromis de toutes les parties et ont une nouvelle fois appelé l’ensemble des principaux acteurs et institutions somaliens, notamment le Parlement, à mettre de côté leurs différences et à s’engager sans plus attendre dans l’action politique avec un esprit constructif. Ils ont rappelé que les auteurs d’actes menaçant le processus de paix et de réconciliation en Somalie pouvaient faire l’objet de mesures ciblées.
Les membres du Conseil ont une nouvelle fois condamné avec fermeté les attaques perpétrées récemment par les Chabab et rendu hommage à l’AMISOM et à l’Armée nationale somalienne pour l’action qu’elles menaient en vue de dissiper la menace que représentaient les Chabab. Ils ont souligné qu’il importait que l’une et l’autre poursuivent leurs opérations offensives contre les Chabab de façon bien coordonnée, en procédant aux améliorations qualitatives exigées par le Conseil dans sa résolution 2232 (2015) et dans le strict respect du droit international applicable. À ce propos, ils ont déclaré attendre avec intérêt les résultats de la réunion au sommet qui doit rassembler les pays qui fournissent des contingents à l’AMISOM. Ils ont souligné qu’il importait de renforcer rapidement les capacités et la viabilité des forces de sécurité somaliennes, en particulier l’armée et la police, pour qu’elles soient à même de garantir la sécurité et la stabilité nécessaires à l’établissement d’une bonne gouvernance et au développement économique.
Les membres du Conseil de sécurité ont accueilli avec satisfaction les progrès politiques et l’amélioration des conditions de sécurité constatés en Somalie depuis la fin de la transition, en 2012. Ils ont souligné que les élections de 2016, l’achèvement de la construction fédérale et le processus de révision constitutionnelle compteraient beaucoup dans la consolidation de ces avancées. Ils ont notamment insisté sur la nécessité d’arrêter les modalités électorales dans le cadre d’une très large concertation englobant les femmes et toutes les composantes de la société somalienne. Ils ont également fait observer qu’il importait de suivre les orientations politiques établies pour la période allant de 2016 à 2020 en vue notamment d’appliquer, à cette échéance, le principe « une personne, une voix ».
Les membres du Conseil ont exhorté tous les participants aux discussions relatives aux opérations électorales à saisir la chance unique qui leur était offerte de donner au peuple somalien un système de gouvernance plus représentatif. Ils ont en outre réaffirmé leur détermination à jouer un rôle actif et constructif dans les mois à venir.