Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest
Le 14 janvier 2016, les membres du Conseil de sécurité ont entendu un exposé du Représentant spécial du secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest, M. Mohamed Ibn Chambas.
Les membres du Conseil ont exprimé leur plein appui au Représentant spécial et salué les activités menées par le Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest en matière de bons offices, de renforcement des capacités sous-régionales de lutte contre les menaces transfrontières et transversales qui pèsent sur la paix et la sécurité, et de promotion de la bonne gouvernance, de l’État de droit et des droits de l’homme et de la prise en compte de la problématique hommes-femmes. Ils ont également salué l’action menée par le Bureau auprès des organisations régionales et sous-régionales, en particulier l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, la Commission du bassin du lac Tchad et l’Union du fleuve Mano, pour promouvoir la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest.
Les membres du Conseil se sont félicités de l’évolution politique positive en Afrique de l’Ouest et en particulier de la tenue d’élections libres et pacifiques au Nigéria, au Togo, au Burkina Faso, en Guinée et en Côte d’Ivoire. Ils ont souligné qu’il importait que les élections à venir au Niger, au Bénin, au Cap-Vert, au Ghana et en Gambie soient libres, équitables, pacifiques, ouvertes et crédibles, et qu’ils suivraient ces élections avec une grande attention.
Les membres du Conseil se sont dits préoccupés de ce que les tensions politiques pourraient continuer de mettre à mal la gouvernance en Guinée-Bissau et compromettre la consolidation des acquis réalisés dans ce pays depuis les élections de 2014. Ils ont demandé aux dirigeants bissau-guinéens de s’attacher à maintenir la stabilité par un dialogue politique de fond afin d’empêcher l’escalade des tensions et une reprise du conflit. Ils les ont également encouragés à favoriser un climat propice à la réconciliation nationale ainsi qu’à la reconstruction démocratique, sociale et économique.
Les membres du Conseil ont noté la collaboration mise en œuvre par le Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et la Commission de consolidation de la paix et les ont encouragés à continuer de coopérer étroitement et efficacement afin d’accroître au maximum les effets d’une paix durable.
Les membres du Conseil ont de nouveau condamné fermement les attentats terroristes récurrents perpétrés dans la région, en particulier au Mali et au Sahel, ainsi que dans la région du bassin du lac Tchad, notamment par Boko Haram, et souligné qu’il fallait combattre toutes les formes de terrorisme. À cet égard ils se sont dits particulièrement préoccupés par la protection des civils, cible principale de ces attentats.
Les membres du Conseil ont salué à cet égard l’action régionale et internationale visant à atténuer l’incidence de ces attentats sur la sécurité, la situation humanitaire et le développement. Ils ont noté les progrès accomplis en vue de rendre opérationnelle la Force multinationale mixte, et notamment la signature récente d’un mémorandum d’entente entre la Commission du bassin du lac Tchad et l’Union africaine. Ils ont réaffirmé que les états membres devaient veiller à ce que toutes les mesures qu’ils prennent pour lutter contre le terrorisme soient conformes à toutes les obligations que leur impose le droit international, en particulier le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire.
Les membres du Conseil ont encouragé les États membres et les partenaires multilatéraux et bilatéraux à prêter leur concours à la Force multinationale afin qu’elle devienne pleinement et rapidement opérationnelle.
Les membres du Conseil ont salué l’action menée par l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et les États membres de la région du Sahel pour renforcer la sécurité des frontières et la coopération régionale, notamment au moyen du G5 Sahel et du Processus de Nouakchott sur le renforcement de la coopération en matière de sécurité et à l’opérationnalisation de l’Architecture africaine de paix et de sécurité dans la région sahélo-saharienne, et leur ont demandé de renforcer encore leur coopération à cet égard.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur engagement à travailler en étroite collaboration avec l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, la Communauté économique des états d’Afrique centrale, la Commission du bassin du lac Tchad et le G5 Sahel afin de renforcer la coopération générale pour faire face aux menaces pesant sur la sécurité transfrontalière et empêcher l’extrémisme violent et le terrorisme de se répandre.
Les membres du Conseil se sont dits préoccupés par le trafic de drogue et d’autres marchandises illicites ainsi que par le trafic de migrants et la traite des êtres humains, et souligné qu’il fallait renforcer la lutte contre les activités criminelles dans la sous-région.
Les membres du Conseil ont salué les succès obtenus dans la lutte contre l’Ebola et redit leurs préoccupations face aux conséquences humanitaires, sociales et économiques de la maladie.
Les membres du Conseil ont exprimé leur appui et leur solidarité envers les pays touchés et demandé le renforcement des mécanismes d’alerte rapide et de la résilience des systèmes de santé nationaux. Ils ont également demandé à la communauté internationale de continuer d’aider les pays touchés et encouragé tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux à tenir les engagements pris lors des conférences sur le relèvement après l’Ebola tenues à Bruxelles, Washington et New York.