Session de 2016,
35e séance – matin 
ECOSOC/6779

L’ECOSOC examine la possibilité de créer un bureau du développement durable et un poste de vice-secrétaire général consacré au développement durable

Le Conseil économique et social (ECOSOC) a entendu, ce matin, des propositions, faites par une équipe indépendante de conseillers, dont celles portant sur la création d’un bureau du développement durable et la transformation du poste de vice-secrétaire général en celui de vice-secrétaire général pour le développement durable.  Il a examiné en outre la possibilité de mettre en place un cadre stratégique mondial pour faciliter l’examen du système de développement des Nations Unies.

Ces diverses propositions, présentées par le Vice-Président de l’ECOSOC, M. Hector Alejandro Palma Cerna (Honduras), ont été faites par l’équipe indépendante de conseillers mise en place par le Conseil en février dernier, et qui avait pour tâche de soutenir la deuxième phase du « dialogue sur le positionnement à plus long terme du système des Nations Unies pour le développement », lequel a pris fin ce jour.   

Le « dialogue sur le positionnement à plus long terme du système des Nations Unies pour le développement », entamé le 15 décembre 2014, et dont la deuxième phase a débuté en juin 2015, entendait définir le rôle nouveau que le système de développement des Nations Unies devrait jouer dans le contexte de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. Palma Cerna a conclu les travaux  du dialogue sur le positionnement à long terme du système des Nations Unies en se disant confiant du fait que les intenses échanges qui ont pris place au sein de l’ECOSOC durant les derniers 18 mois constitueront une solide base pour les prochaines négociations de l’Assemblée générale dans le cadre de l’examen quadriennal complet. 

Il a précisé que le dialogue aura permis, pour la première fois aux Nations Unies, de débattre des liens entre fonctions, financement, gouvernance, modalités d’organisation, capacités et partenariats du système de développement des Nations Unies.   

Le Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, M. Thomas Gass, s’exprimant au nom du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a pour sa part appelé à passer d’une mentalité des Objectifs du Millénaire pour le développement à une mentalité des objectifs de développement durable qui fait plus appel à la coopération universelle et à une approche coordonnée. 

Le Directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM) et Vice-Président du Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD), M. Amir Abdulla, a pour sa part annoncé que le GNUD entendait faire intégrer les objectifs de développement durable dans les plans de développement régionaux et nationaux. 

Il a aussi estimé que le coordonnateur résident devait désormais être la tête de proue des activités de développement des Nations Unies au niveau national; un avis partagé par la plupart des États ayant pris la parole au cours de cette séance.

Le délégué de la Thaïlande, parlant pour le compte du Groupe des 77 et de la Chine (G77), a appelé le système de développement des Nations Unies à reconnaître la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, et à garantir un financement rationnel, de qualité et prévisible pour l’éradiquer.

Dans ce contexte, la représentante de la Chine a regretté que la part des ressources de base ne cesse de diminuer et que l’équipe d’experts ayant formulé des recommandations au cours de cette seconde phase du dialogue de l’ECOSOC n’en ait pas proposées sur ce point précis.

Le Kazakhstan a invité à transformer l’ECOSOC en un conseil mondial du développement qui aurait pour objectif de promouvoir la croissance dans le monde entier et d’éviter les crises. 

De nombreuses délégations ont en outre insisté sur le principe d’appropriation nationale et sur le respect des priorités nationales des pays bénéficiaires des activités de développement.

De nouveaux modèles de partenariats doivent aussi être privilégiés, notamment avec la société civile et le secteur privé.  Il faut en effet de vrais partenariats, des partenariats de qualité, a précisé la déléguée des États-Unis, tandis que sa collègue des Maldives, qui s’exprimait au nom des petits États insulaires en développement, a plaidé pour un cadre de partenariat avec les petits États insulaires en développement.   

Les Pays-Bas, la Norvège et le Canada ont appelé à renommer la résolution sur l’examen quadriennal complet, lequel devrait rester court, concis, traité au niveau stratégique et assurer une plus grande responsabilisation. 

L’Allemagne s’est, elle, dite prête à contribuer aux discussions lors de l’examen quadriennal complet, mais tout en notant qu’il conviendra sans doute de continuer les négociations durant les deux années à venir, et qu’il s’agira là d’une des priorités du prochain Secrétaire général.  

Il faudrait effectivement, a acquiescé le délégué du Mexique, que l’examen quadriennal complet soit mené au premier trimestre de l’année 2017, afin de permettre au prochain secrétaire général de porter les changements nécessaires du système de développement des Nations Unies.

Il faut se garder de vouloir tout changer dans ce système de développement qui a tout de même produit des résultats probants dans le passé, a averti le représentant du Japon.

ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES AU SERVICE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT

Dialogue sur le positionnement à long terme du système des Nations Unies pour le développement (session de clôture)

Déclarations liminaires

M. HECTOR ALEJANDRO PALMA CERNA, Vice-Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a conclu les travaux du dialogue sur le positionnement à long terme du système des Nations Unies, en se disant confiant que les intenses échanges qui ont pris place au sein de l’ECOSOC durant les derniers 18 mois constitueront une solide base pour les prochaines négociations de l’Assemblée générale dans le cadre de l’examen quadriennal complet.  

Il a également estimé que certaines des idées émises lors de ce dialogue vont au-delà de l’examen quadriennal.  L’objectif de la réunion de ce jour est de tirer des conclusions de la seconde phase du dialogue de l’ECOSOC et de discuter de l’avenir, a précisé M. Palma Cerna, qui s’est ensuite concentré sur une série de messages clefs qui ont émergé de cette seconde phase.

Ce qui est unique dans le dialogue de l’ECOSOC, c’est que, pour la première fois, les États membres ont décidé de débattre du positionnement du système de développement des Nations Unies dans leur ensemble, a expliqué le Vice-Président de l’ECOSOC.  Pour la première fois, on a débattu des liens entre fonction, financement, gouvernance, modalités d’organisation, capacités et partenariats.  Ces liens sont essentiels pour la mise en œuvre du programme transformatif approuvé par l’Assemblée générale en septembre dernier.

Le Vice-Président a estimé que les cinq nouvelles fonctions essentielles du système de développement des Nations Unies identifiées lors du dialogue avaient bénéficié d’un large soutien.  Ce qui changera dans l’après-2015, c’est que les défis du développement sont plus complexes et liés entre eux et que la capacité des pays à exécuter les programmes sera plus diverse.  

Par conséquent, il faudra mettre en place des mécanismes solides d’intégration.  Le système de développement des Nations Unies a consenti des efforts mais les débats ont révélé que le travail du système des Nations Unies ne pouvait se targuer de liens efficaces ou d’harmonisation dans les six domaines identifiés par l’ECOSOC.  Il existe souvent des doublons, des chevauchements et autres causes d’inefficacité, dont le coût est difficile à estimer. 

Le Vice-Président a appelé à réfléchir à la fragmentation du financement, rappelant que 75% des financements sont affectés à des fins précises, dont 90% de manière très stricte.  Cette tendance sape le caractère multilatéral de l’Organisation, a estimé M. Palma Cerna, qui a également rappelé le lien fort qui existe entre financement et gouvernance au sein du système de développement des Nations Unies.

Pour lui, cela signifie que si l’on veut augmenter la quantité et la qualité du financement destiné aux activités opérationnelles, il faut améliorer quantitativement et qualitativement aussi la gouvernance, au niveau des entités  et du système tout entier.  Il a rappelé la proposition faite lors du dialogue de mettre en place un bureau du développement durable, de transformer le poste de vice-secrétaire général en un poste de vice-secrétaire général pour le développement durable et de mettre en place un cadre stratégique mondial pour faciliter l’examen du système de développement des Nations Unies

Enfin, M. Palma Cerna a rappelé que, dans la perspective de l’examen quadriennal complet, l’ECOSOC disposera d’un rapport du Secrétaire général ainsi que de son propre résumé du dialogue qui s’achève.  Il a suggéré en conclusion que les États membres utilisent le temps qui reste avant l’examen quadriennal pour étudier plus avant les liens entre fonction, financement, gouvernance, modalités d’organisation, capacités et partenariats.

Le Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, M. THOMAS GASS, s’exprimant au nom du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. WU HONGBO, a indiqué que le nouveau Programme de développement international nécessitait des changements adéquats pour produire les résultats escomptés.  Le dialogue de l’ECOSOC avait pour but de redéfinir et affiner les fonctions du système de développement des Nations Unies, a-t-il rappelé, soulignant notamment que ce système devait s’assurer que personne ne fût laissé de côté dans le cadre des activités opérationnelles de développement des Nations Unies.  

M. Gass a ensuite évoqué quelques obstacles à l’efficacité du système, notamment la question du double emploi, la compétition entre agences et la fragmentation des activités du système ou encore le manque de financements prévisibles et fiables.  Pour y remédier, il a appelé à passer d’une mentalité des Objectifs du Millénaire pour le développement à une mentalité des objectifs de développement durable qui fait plus appel à la coopération universelle et à une approche coordonnée. 

Il a prévenu que les changements souhaités ne pouvaient se produire du jour au lendemain, soulignant que les espoirs reposent désormais sur l’examen quadriennal complet prévu en fin d’année.  Il a indiqué que cet examen devrait permettre d’établir des lignes directrices pour une prospérité pour tous. 

M. AMIR ABDULLA, Directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM) et Vice-Président du Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD), a indiqué que la vision qui découle du dialogue est celle d’un système de développement fort qui entend faire réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a indiqué que le système de coordonnateur résident avait été renforcé et le partage des coûts entre agences est désormais effectif sur le terrain. 

Il a annoncé que le GNUD entendait faire intégrer les objectifs de développement durable dans les plans de développement régionaux et nationaux, et il envisage de soutenir spécifiquement des pays en situation particulière.  Le prochain examen quadriennal complet doit permettre au système de développement des Nations Unies de se repositionner comme acteur majeur du développement et de maximiser ses résultats.   

Dans le cadre des changements à apporter, M. Abdulla a appuyé la proposition de voir le cadre de développement des Nations Unies remplacer le système de développement des Nations Unies.  Il a aussi estimé que le coordonnateur résident devait désormais être la tête de proue des activités de développement des Nations Unies au niveau national.  À ce propos, il doit s’atteler à la mobilisation des fonds au niveau du pays et rendre compte de leur utilisation.  En outre de nouveaux modèles de partenariats doivent être privilégiés, notamment avec la société civile et le secteur privé.

Débat général

M. REINHARD JOSEF KRAPP (Allemagne) a expliqué que son pays était attaché depuis longtemps à la réforme du système des Nations Unies pour améliorer son efficacité et renforcer ses capacités.  L’unité dans l’action et le renforcement du rôle des coordonnateurs résidents constituent des solutions intéressantes.  Il faut aussi réduire les cloisonnements au sein du système et s’interroger sur les solutions viables et réalistes.

L’Allemagne est prête à contribuer aux discussions lors de l’examen quadriennal complet, mais il conviendra sans doute de continuer les négociations durant les deux années à venir.  Il s’agira là d’une des priorités du prochain Secrétaire général.

M. EPHRAIM LESHALA MMINELE (Afrique du Sud) s’est félicité du travail effectué par l’équipe indépendante d’experts.  Les interventions du système des Nations Unies au niveau des pays doivent se fonder sur les demandes de ces pays, a-t-il rappelé, ajoutant que le financement adéquat demeurait un défi pour le développement durable.

C’est pourquoi, il faut enfin corriger le déséquilibre entre les ressources de base et les autres ressources.  Les États membres doivent jouer un rôle dirigeant dans le cadre de l’examen quadriennal complet.  Le système actuel doit évidemment être réformé et aligné sur le Programme de développement à l’horizon 2030.

M. CARLOS SERGIO SOBRAL DUARTE (Brésil) a estimé que le système de développement des Nations Unies doit véritablement changer la manière d’appréhender les questions de développement, en veillant à intégrer tous les pays du monde dans cette réflexion, y compris ceux dits développés.  Il a aussi invité le système à adopter une approche plurielle de la pauvreté afin de tenir dûment compte de tous les problèmes de développement. 

Au vu de la nature intégrée du développement durable, a-t-il souligné, la coordination et la cohérence doivent être renforcées sur le terrain, notamment entre les activités de développement et celles relatives à l’assistance humanitaire.  Il a également rappelé l’importance des ressources de base qui demeurent fondamentales pour réduire la fragmentation du financement des activités de développement, contrairement aux ressources pré-affectées.

Mme LILIANNE SÁNCHEZ RODRÍGUEZ (Cuba) a noté que le défi majeur du système de développement des Nations Unies était de satisfaire les besoins spécifiques d’États vivant des situations économiques différentes.  La complexité des nouvelles structures proposées par le dialogue de l’ECOSOC est un défi à la participation des pays en développement, a-t-elle déploré, tout en invitant les États et l’ECOSOC notamment à ne pas se contenter de solutions simplistes qui saperaient les efforts en faveur du développement durable.  Elle a en outre précisé que toute mesure qui serait adoptée devra respecter la souveraineté nationale.

M. THAWEECHOT TATIYAPERMPOON (Thaïlande), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et la Chine, a pris note du « message transcendant » de changement exprimé lors du dialogue et partage le constat des experts de la nécessité d’un recalibrage du système de développement des Nations Unies.  Le but principal des objectifs de développement durable est que le système de développement des Nations Unies apporte aux États une assistance sur la voie du développement durable.  Il ne peut y avoir de développement durable sans paix, ni de paix sans développement durable.

Il est donc important que les milliards de personnes qui vivent encore dans la pauvreté puissent en sortir.  Le Groupe des 77 et la Chine réitère son appel pour la mise en place d’un système de mesure transparent des degrés de développement.  Il faut reconnaitre la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.

Le Groupe note avec préoccupation la poursuite des problèmes de financement et la persistance du déséquilibre entre ressources permanentes et non permanentes.  Le financement non permanent doit être plus souple et moins affecté.  Le Groupe des 77 estime qu’il faut créer un poste de vice-secrétaire général pour le développement durable, ainsi qu’un groupe de coordination du développement durable.  Il faut aussi revoir le système des coordonnateurs résidents. 

M. ALF HÅVARD VESTRHEIM (Norvège) s’est félicité des propositions faites par le Groupe de développement durable pour que le système de développement des Nations Unies se concentre sur les domaines là où il est le plus efficace.  Un leadership beaucoup plus fort permettrait de faire face à des défis toujours plus complexes.

La Norvège s’interroge toutefois sur certaines des propositions présentées.  Elle se demande par exemple comment renforcer la composition du Conseil des chefs de secrétariat.  En outre, l’examen quadriennal complet devrait être transformé en cadre stratégique de haut niveau qui se concentrerait sur les résultats.

M. JUAN JOSÉ GÓMEZ CAMACHO (Mexique) a estimé que le caractère pluriel du développement exigeait un changement majeur du système de développement des Nations Unies, notamment dans sa structure et ses fonctions.  Il a plaidé pour un nouveau système qui aide vraiment les pays à réaliser les 17 objectifs de développement durable.  Il a aussi souligné l’importance de tenir compte du nouveau concept de « pérennisation de la paix », expliquant que le développement devait permettre, entre autres, de garantir la paix. 

Il a ainsi souhaité que cet aspect soit ajouté au rapport des experts.  Il a en outre proposé que l’examen quadriennal complet soit mené au premier trimestre de l’année 2017, afin de permettre au prochain secrétaire général de porter les changements nécessaires du système de développement des Nations Unies.

Mme JIN LUO (Chine) a affirmé que la priorité devait rester l’éradication de la pauvreté dans le contexte des changements à apporter au système de développement des Nations Unies.  Elle a appelé le système à tenir compte des particularités des États Membres, et elle a plaidé afin que des ressources adéquates soient consacrées aux activités de développement. 

Dans ce contexte, elle a regretté que la part des ressources de base ne cesse de diminuer et que l’équipe d’experts ayant formé des recommandations au cours de cette seconde phase du dialogue de l’ECOSOC n’en ait pas proposées sur ce point précis.

Pour M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan), l’ensemble du système des Nations Unies doit appuyer la mise en œuvre du Programme de développement à l’horizon 2030.  Les changements nécessaires doivent être réalisés aux niveaux mondial, régional et national pour assurer le succès du Programme.  Le Kazakhstan se range à certaines des propositions faites par l’équipe indépendante d’experts.

Ainsi, le Kazakhstan a proposé de transformer l’ECOSOC en un conseil mondial du développement, qui aurait pour objectif de promouvoir la croissance dans le monde entier et d’éviter les crises.  Ce type d’initiative nécessite certes des efforts et du temps mais le moment est venu de parler de cette possibilité.  

Le Kazakhstan est également favorable à la mise en place d’un cadre stratégique, comme recommandé par l’équipe d’experts.  Le Kazakhstan propose d’accueillir à Almaty un pôle régional, puisque la capitale kazakhe accueille déjà de nombreuses institutions régionales des Nations Unies.  Il est également important d’améliorer le système de développement des Nations Unies existant plutôt que de le démanteler.  Pour ce faire, le Kazakhstan estime que l’accueil du coordonnateur résident par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) est un choix pertinent.

M. VLADAMIR BUDHU (Trinité-et-Tobago) a estimé qu’un programme ambitieux et porteur de transformation nécessitait une amélioration des méthodes de travail du système de développement des Nations Unies.  Le système doit être adapté à la réalité et tenir notamment compte des difficultés particulières rencontrées par les petit États insulaires en développement. 

Toutes les propositions qui seront faites doivent répondre aux principes du Programme de développement à l’horizon 2030.  Trinité-et-Tobago rejette le maintien comme indicateur du PIB et toute approche du type « taille unique » pour la mise en œuvre du Programme.  Trinité-et-Tobago soutient aussi les propositions relatives aux coordonnateurs résidents et souhaite de meilleurs liens entre ces derniers et les commissions économiques régionales.

M. MILAN MILANOVIĆ (Serbie) a appelé de tous ses vœux un système de développement des Nations Unies plus efficace et respectueux des priorités des États.  Il a souhaité que ce système promeuve des partenariats multipartites et encourage un financement plus prévisible. 

Il a également plaidé pour le renforcement du système de coordonnateur résident, assurant que ce dont le système de développement des Nations Unies avait besoin n’était pas d’une révolution, mais plutôt d’une évolution fondée sur une étroite collaboration entre le système et les États Membres. 

M. NOBORU SEKIGUCHI (Japon) a fait part de ses réserves au sujet de la création d’un conseil de développement qui remplacerait les différents conseils d’administration des agences onusiennes.  Il a appelé au respect du principe d’appropriation nationale dans le cadre des activités de développement. 

Il faut aussi tenir compte des priorités propres à chaque pays, d’où l’importance de renforcer le système des coordonnateurs résidents.  Il a conclu en mettant en garde contre la tentation de changer complètement un système de développement qui a tout de même produit des résultats probants dans le passé.

Mme ISABELLE HENTIC (Canada) a déclaré que les deux années de débat intensif qui s’achèvent ont ouvert la voie à l’adoption de paramètres clefs pour un système de développement des Nations Unies rénové.  Du fait des objectifs de développement durable, un tel système a sa place dans tous les États.  Les réformes doivent viser à rendre le système plus efficace et à apporter des résultats sur le terrain, où l’impact du système doit se faire sentir.

Les réformes au Siège sont elles aussi importantes et le système de gouvernance dans les sièges doit être amélioré dans les domaines du leadership, de la reddition de comptes et de la transparence.  La structure de la prochaine résolution sur l’examen quadriennal complet devrait être revue et la résolution elle-même renommée.  Elle devrait aussi inclure les propositions clefs dont l’ECOSOC a discuté.

Mme SANDRA PELLEGROM (Pays-Bas) a rappelé certains des résultats du dialogue: accord sur la nécessité de produire un résultat commun, une appropriation nationale des projets de développement, d’aller vers un financement plus fiable et plus souple, de trouver davantage de synergies et d’avoir un meilleur lien entre travail humanitaire et de développement.

Les Pays-Bas souhaiteraient aussi davantage de discussions sur le leadership et sur la gouvernance.  Les Pays-Bas appuient les propositions de la Norvège et du Canada visant à renommer la résolution sur l’examen quadriennal complet, lequel devrait rester court, concis, traité au niveau stratégique et assurer une plus grande responsabilisation.  Le processus de rédaction lui-même doit être inclusif.

M. YEONG-MOO CHO (République de Corée) a noté l’importance de ressources fiables et prévisibles pour assurer l’efficacité du système de développement des Nations Unies.  Il a appelé à restaurer la confiance et la crédibilité du système en utilisant ces ressources à bon escient. 

Il a souhaité le renforcement de la place du coordonnateur résident en lui donnant plus de responsabilité et de fonds.  Il a aussi plaidé pour le renforcement de l’ECOSOC dans sa fonction de surveillance de la mise en œuvre des activités de développement.    

Mme MARIYAM MIDHFA NAEEM (Maldives), s’exprimant au nom des petits États insulaires en développement, a souligné l’importance que le système de développement des Nations Unies reconnaisse les vulnérabilités de ces pays et qu’il tienne compte de leurs priorités. 

Elle a appelé à une analyse de ce système, afin d’identifier ses lacunes et d’apporter les ajustements nécessaires.  Elle a demandé à réévaluer et à reformater les conseils de secrétariat et à renforcer le rôle du coordonnateur résident.  Elle a plaidé pour un cadre de partenariat avec les petits États insulaires en développement.   

Pour Mme HANNA STENBERG (Suède), chacun en a convenu lors du dialogue: le Programme de développement à l’horizon 2030 appelle à des changements importants.  Il faut des réformes au sein des entités des Nations Unies pour en faire un système cohérent capable de répondre aux demandes et besoins des États Membres.  Des propositions intéressantes ont été présentées pour moderniser le système de développement des Nations Unies.

Un financement rationnel, de qualité et prévisible est la pierre angulaire de ce nouveau système.  La Suède estime que le renforcement de la portée de l’examen quadriennal complet, ou quel que soit son futur nom, devra lui conférer plus d’efficacité et de concision.

M. PATRICIO AGUIRRE VACCHIERI (Chili) a rappelé que les recommandations faites par l’équipe indépendante d’experts étaient « provocatrices », mais aussi viables et, pour certaines, susceptibles d’être mises en œuvre immédiatement.  D’autres propositions ne visaient pas à aller dans les détails mais à montrer jusqu’où pouvaient aller les changements nécessaires, a-t-il ajouté.

Concernant le poste de secrétaire général adjoint pour le développement durable, il ne s’agirait pas de créer une nouvelle fonction, mais de reconfigurer une déjà existante, a-t-il expliqué.

M. NICOLAS MANUEL RANDIN (Suisse) a indiqué que l’examen quadriennal complet pourrait être un jalon majeur de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a salué l’esprit de dialogue et de coopération ayant prévalu au cours du dialogue de l’ECOSOC.

Mme ESTHER SLOAN (États-Unis) a appelé le système de développement des Nations Unies à insister sur ses avantages comparatifs afin de demeurer efficace.  Elle a noté que le paradigme d’une région du monde donnant les conseils aux autres était désormais désuet. 

Elle a appelé à faire preuve de créativité afin de modifier un système qui a la lourde charge de mettre en œuvre le nouveau Programme de développement.  Elle a noté que le système doit jouer des rôles différents en fonction du statut du pays dans lequel il intervient.  Elle a également plaidé pour un meilleur financement et de vrais partenariats, des partenariats de qualité, a-t-elle précisé.      

Mme MERLOT (France) s’est dite heureuse de noter un consensus sur la nécessité d’une réforme du système de développement des Nations Unies.  La France accueille favorablement les propositions faites par le Groupe des Nations Unies pour le développement la semaine dernière.   

Elle se félicite notamment des propositions relatives à l’appropriation nationale, à la cartographie des partenariats existants ou encore en faveur d’un rôle accru pour les coordonnateurs résidents et contre une trop grande centralisation.  Il faut donner aux Nations Unies les moyens de s’adapter aux exigences du Programme de développement à l’horizon 2030.

Mme O’CONNOR (Royaume-Uni) a jugé admirable le consensus acquis lors du dialogue.  De très bonnes idées ont été lancées, même si on ne sait pas encore comment l’on procèdera pour les mettre en œuvre.  Il sera important de reparler de ces propositions dans le cadre de l’examen quadriennal complet.  Le Royaume-Uni souhaite un cadre court, et aimerait participer à la rédaction de la future résolution.

M. NAUMAN BASHIR BHATTI (Pakistan) a appelé à garantir le succès de l’examen quadriennal complet.  Il a noté que les ressources pré-affectées ne pouvaient garantir la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il a également plaidé pour le renforcement du rôle des coordonnateurs résidents et a insisté sur la nécessité de reddition des comptes au niveau national.  

Mme NARA MASISTA RAKHMATIA (Indonésie) a souhaité la consolidation du rôle du coordonnateur résident et a insisté sur le principe d’appropriation nationale et sur le respect des priorités nationales des pays bénéficiaires des activités de développement.   

 

 

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