Session de 2016, Forum multipartite,
3e & 4e séances - matin & après-midi
ECOSOC/6771

ECOSOC: des plans d’action et des feuilles de route technologiques sont nécessaires pour la réalisation des objectifs de développement durable

Le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), M. Oh Joon (République de Corée), a, cet après-midi, lors de la clôture du premier Forum annuel de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation pour la réalisation des objectifs de développement durable, souligné la nécessité d’élaborer des plans d’action et des feuilles de route technologiques pour atteindre les 17 objectifs et les 169 cibles contenus dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  

M. Oh a ainsi plaidé pour le transfert des technologies et des innovations d’une manière correspondant aux ambitions des objectifs de développement durable.  Il a mis l’accent sur la nécessité de soutenir les technologies sociales qui sont cruciales pour changer les états d’esprits, les attitudes et les comportements.  Les technologies sociales sont importantes pour atteindre les laissés-pour-compte, a-t-il estimé.

Ce Forum, qui va se tenir jusqu’en 2030, s’inscrit dans le cadre du Mécanisme de facilitation de la technologie mandaté par le Programme d’action d’Addis-Abeba et le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a pour objectif de fournir un lieu pour faciliter l’interaction et l’établissement de réseaux entre les parties prenantes et les partenariats multipartites afin d’identifier et d’examiner les besoins et les lacunes technologiques, de renforcement des capacités, et aussi de faciliter le développement, le transfert et la diffusion des technologies pertinentes pour les objectifs de développement durable.

À compter d’aujourd’hui jusqu’en 2030, a affirmé le Président de l’ECOSOC, le Forum annuel de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation pour la réalisation des objectifs de développement durable sera un lieu où les parties prenantes auront la possibilité d’expliquer la façon dont la technologie contribue aux objectifs de développement durable.

Le Coprésident du Forum, M. Macharia Kamau (Kenya), a pour sa part indiqué la nécessité pour le Forum de changer de configuration l’année prochaine, car beaucoup de travail restait à faire.  Il a souhaité avoir des discussions sur cette question avec l’ECOSOC.  Son homologue, M. Vaughan Turekian (États-Unis) a observé que le Forum avait su mobiliser le monde de la science, de la technologie et de l’innovation en faveur de la réalisation des objectifs de développement durable. 

Au cours de cette deuxième et dernière journée, les participants ont tenu quatre tables rondes sur des thèmes connexes au thème général du Forum dont une a été consacrée à « l’expérience de la jeunesse dans l’emploi de la science, de la technologie et de l’innovation au profit du développement durable ».  Les jeunes innovateurs ont plaidé pour leur participation au Mécanisme de facilitation des technologies parce qu’ils « sont doués dans la promotion et la vulgarisation de l’innovation auprès de leurs communautés ».  

THÈME GÉNÉRAL: COMPRENDRE LE POTENTIEL DE LA SCIENCE, LA TECHNOLOGIE ET L’INNOVATION POUR TOUS EN VUE DE REALISER LES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DURABLE

Session 5: Créer de la valeur ajoutée: comment nous y prenons-nous?

Mme ALEXIS BONNEL, Global Innovation Exchange, a pris l’exemple du secteur des panneaux solaires qui font aujourd’hui l’objet de plusieurs milliers d’innovations.  Mme Bonnel a souligné l’importance du partenariat notamment l’utilisation en commun des avantages comparatifs des uns et des autres.  Elle a annoncé que son organisme disposait de 70 millions de dollars de subventions qui sont disponibles.  Les gouvernements doivent promouvoir un environnement propice à l’innovation, a-t-elle dit. 

Mme LYNN St. AMOUR, Présidente et Directrice générale d’Internet-Matters, a parlé de l’expérience du Forum de la gouvernance d’Internet qui crée de la valeur ajoutée en faisant la promotion des principes et des concepts de l’utilisation d’Internet.  Elle a ajouté que le dialogue est important pour parvenir à des solutions aux problèmes qui peuvent surgir dans l’utilisation d’Internet.  Elle a révélé qu’il existe à l’heure actuelle plus de 60 initiatives régionales sur la gouvernance d’Internet.  Elle a réitéré l’importance de trouver des façons de combler le fossé numérique. 

Mme TOLULLAH ONI, de Next Einstein Fellow, a déclaré que pour créer de la valeur ajoutée dans le domaine de la santé publique, il faut un nouveau partenariat visant à établir un climat propice à l’innovation.  Elle a mis l’accent sur la nécessité de trouver des interactions entre les chercheurs qui devraient entrer en contact les uns avec les autres.  Elle a aussi préconisé de favoriser les échanges d’idées dans le domaine de la santé ainsi que les interactions entre les savants et les décideurs.  En outre, il faut réexaminer la « cohérence universitaire ».  Elle a également dénoncé les pratiques qui nuisent aux universités les empêchant de mener à bien leurs missions.  Mme Oni a dénoncé l’absence de « valeurs partagées » lorsqu’il s’agit de réaliser les objectifs de développement durable.  Pour pallier à cette absence, elle a proposé le recensement des priorités et la façon d’intéresser les gens à ces « valeurs partagées ».

Débat interactif

Animée par M. ROMAN MURENZI, Membre du Mécanisme de facilitation des technologies et Modérateur, cette table ronde a donné lieu à des échanges de vues sur le format que devrait prendre le Forum annuel de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation pour la réalisation des objectifs de développement durable à l’avenir.

Le représentant du Brésil a dit que le Forum n’avait pas de mandat pour déterminer son propre format.  Cela reviendrait aux organes principaux des Nations Unies et aux États Membres. 

La représentante de Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a proposé des forums régionaux qui verraient la participation notamment de tous les membres de la société civile.  Une autre participante a voulu des rencontres locales qui se concentreraient notamment sur les obstacles et les difficultés dans la réalisation des objectifs de développement durable. 

La représentante de Global Network Exchange a déclaré que l’importance est la durabilité et l’accessibilité du Forum.  Ceci doit inclure des formats interactifs qui regroupent le plus grand nombre de participants.  Le représentant de l’Union internationale des télécommunications (UIT) a soutenu l’idée des petites rencontres au niveau local notamment pour se focaliser sur les objectifs de développement durable en général et en particulier sur les objectifs relatifs à la science, la technologie et à l’innovation.

La représentante du Groupe des Nations Unies pour les jeunes et les enfants a dit qu’il faut poursuivre la dynamique créée par le Forum et parvenir notamment à un engagement multiparti-prenante sur le suivi du Forum. 

Une représentante de la société civile a indiqué que ce Forum s’inscrit dans le cadre du Mécanisme de facilitation des technologies.  Une participante a suggéré qu’il faut se concentrer sur l’essentiel notamment la préservation des milieux de recherches comme les universités qui font l’expérience d’importants bouleversements à l’heure actuelle.

Le représentant permanent du Kenya et coprésident du Forum a plaidé pour que les objectifs de développement durable deviennent la réalité pour les individus et le Forum a un rôle à jouer.   

Le représentant de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a demandé pourquoi avons-nous toujours besoin d’objectifs de développement durable 20 ans après les Objectifs du Millénaire pour le développement qui étaient axés principalement sur la lutte contre la pauvreté?  Pour y répondre, il a déclaré que les gouvernements ont un rôle prépondérant à jouer à ce niveau.

Session 6: Dialogue ministériel: vers une feuille de route de cadres de décisions efficaces en matière de science, de technologie et d’innovation

Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. WU HONGBO, animateur de la session, a invité les pays qui ne l’ont pas encore fait à établir des feuilles de route nationales pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, tout en promouvant la science, la technologie et l’innovation.

M. JOE MUCHERU, Secrétaire du Cabinet du Ministre kenyan de l’information, des communications et de la technologie, a déclaré que les politiques et stratégies mises en place au Kenya ont permis d’abord de mettre sur pied un cadre administratif et institutionnel adéquat pour l’essor de la science, la technologie et l’innovation.  Le pays entend ainsi se servir de la science, de la technologie et de l’innovation pour réaliser les objectifs de développement durable au Kenya.  Les principaux résultats escomptés sont notamment: éradiquer la pauvreté et la faim, améliorer les soins de santé et l’éducation, favoriser une formation adéquate et des emplois décents, promouvoir l’égalité des genres, et faciliter le développement des énergies renouvelables, entre autres.   

Mme MEGAN SMITH, responsable des technologies au Bureau des politiques relatives à la science et à la technologie de la Maison Blanche, États-Unis, a déclaré qu’il fallait faire fleurir les talents et leur permettre de s’épanouir, une option que les États-Unis mettent en œuvre en favorisant l’accès à la science, la technologie et l’innovation pour tous.  Elle a rappelé que le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, avait appris à faire le codage informatique à l’âge de 14 ans.  Elle a annoncé la tenue dans la Silicon Valley d’un sommet mondial avec des innovateurs et inventeurs du monde entier, un événement auquel prendra part le Président américain Barack Obama.  Elle a fait observer que de nombreux innovateurs du secteur privé étaient intégrés dans le Gouvernement américain afin d’apporter leur contribution à la promotion de la science, de la technologie et de l’innovation, et que ces concepts pouvaient également permettre de réduire les inégalités sociales.

Mme LIGIA AMADA MELO DE CARDONA, Ministre de l’enseignement supérieur, de la science et de la technologie de la République dominicaine, a indiqué que son pays entendait vulgariser la science, la technologie et l’innovation dès l’école primaire.  Elle a déploré que cette volonté de démocratiser la science, la technologie et l’innovation se heurtât au déficit d’enseignants bien formés.  Le Gouvernement de la République dominicaine a créé un fonds pour financer les chercheurs, et ces derniers sont réunis chaque année afin de présenter les résultats auxquels ils sont parvenus.  Elle a également plaidé pour la mise en place de partenariats régionaux et bilatéraux dans le cadre de la science, la technologie et l’innovation, et en vue de résoudre les défis communs.  Dans l’optique de réduire la fracture numérique, a aussi indiqué Mme De Cardona, les autorités ont lancé un programme intitulé « la République numérique ».   

Le représentant de la Chine a plaidé pour le transfert des technologies en faveur des pays en développement, une option que la Chine met en œuvre dans le cadre de sa politique de coopération.  En outre, le pays entend créer une banque des technologies vertes, a-t-il annoncé.  Il a rappelé que son pays avait créé 189 zones pilotes de développement durable au cours de ces trois dernières années, ces zones devant servir de cadre pilote de mise en œuvre des objectifs de développement durable au niveau national.  Le pays, s’est-il en outre enorgueilli, a déjà formé plus de 10 000 scientifiques de plus de 100 pays en développement.

Une représentante de la société civile a salué l’importance de science, de la technologie et de l’innovation, mais elle a précisé qu’elles devaient être adaptées aux besoins des communautés locales.  Il faut les considérer comme un bien public, a-t-elle argué, avant d’inviter le Forum à œuvrer à la « socialisation des innovations ».  

Abondant dans le même sens, le représentant du Groupe de la Banque mondiale a souligné la nécessité de ne pas enfermer la science, la technologie et l’innovation dans une boîte, mais plutôt de les rendre disponibles aux États Membres les plus nécessiteux.

Le représentant du Canada a expliqué qu’il fallait une approche différente en matière d’appropriation de la science, de la technologie et de l’innovation qui doit tenir compte des besoins spécifiques des enfants et des femmes et servir la cause de la promotion de l’égalité des sexes.

Une déléguée de la société civile a estimé qu’il ne fallait pas croire que la science, la technologie et l’innovation n’étaient que bénéfiques, expliquant que des innovations pouvaient également contribuer à détruire les emplois, comme cela s’était vu aux États-Unis.  Elle a appelé à établir une feuille de route holistique pour ne pas suivre des idées qui risquent de créer des effets non escomptés sur le long terme. 

Pour le représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT), effectivement, on voit que des machines remplacent les ouvriers dans le souci de réduire les coûts du travail.

Le représentant de la France a de son côté salué ce débat qui est passé de la sphère théorique à un aspect très pratique et opérationnel sur les moyens de mieux partager l’innovation et les savoirs.  En 2014, 351 millions d’euros ont été consacrés à la recherche dans le cadre de l’aide au développement consenti par la France, a-t-il affirmé.  Il a également rappelé les promesses faites par son gouvernement à la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de Paris (COP 21), notamment celle de contribuer à la promotion des énergies renouvelables en faveur de l’Afrique.   

Session 7: L’expérience de la jeunesse dans l’emploi de la science, de la technologie et de l’innovation au profit du développement durable

Mme HANNAH HERBST, de 2015 Discovery Education 3M Young Scientist Challenge Winner, a retracé son parcours de jeune écolière qui a commencé lorsqu’elle avait 11 ans et qu’elle avait voulu aider sa correspondante éthiopienne à avoir de l’électricité à la maison.  Ce parcours a été couronné par le prix du plus jeune innovateur de son pays.  L’innovation consistait à capter l’énergie des océans et à la transformer en énergie domestique.  Cette innovation lui a permis de rester en contact avec sa correspondante éthiopienne, d’être reçue à la Maison Blanche et de faire cet exposé aux Nations Unies.

M. DAVID MOININA SENGEH, cofondateur de Global Minimum Inc et de 2014 TED Fellow, a fait l’historique de son initiative aidant les jeunes à avoir les possibilités et les plateformes pour développer leur créativité dans le monde, notamment en Afrique.  Pour cela, a-t-il indiqué, il faut réfléchir à la façon de développer les idées au niveau local.  Il faut aussi tenir compte du fait que les jeunes africains ont compris l’importance d’Internet.  Des jeunes ont inventé une technologie palliative à l’absence de réseau Internet en Sierra Leone.  Cette innovation permet de faire de l’économie et de sauver des vies.  Qui plus est, de nombreux jeunes aident actuellement à apprendre d’autres jeunes à relever les défis du développement.  

Mme GUSTI AYU FRANSISKA DEWI, cofondatrice du Réseau des jeunes de l’Asie-Pacifique pour les changements climatiques et Coordonnatrice principale de Rainforest Alliance, a parlé de l’importance de l’autonomisation des jeunes à apprendre la science et l’innovation.  Cette autonomisation devrait mobiliser les jeunes qui n’ont pas les moyens à résoudre les problèmes de la vie quotidienne.  Elle a ajouté que son organisation aidait aussi les jeunes à participer notamment à la lutte contre les impacts du climatique.  Cette aide consiste à apprendre les méthodes de collecte de données et leur utilisation.  Elle a souligné le fait que les jeunes sont doués pour faire la promotion de leurs innovations.

Débat interactif

Cette table ronde, animée par Mme Elenita Dano, Directrice pour l’Asie du Groupe d’action sur l’érosion, la technologie et la concentration, fut une occasion de parler des défis, des obstacles ainsi que des solutions à la participation des jeunes filles, des adolescentes et des femmes dans la recherche et l’innovation. 

À cette question, une jeune étudiante de l’Université de Pennsylvanie a proposé un cours obligatoire sur la durabilité dès l’école primaire, la réduction des coûts des matériels de recherche et des solutions visant à plus de participation de chaque enfant à l’innovation.  La représentante de Global Lab Network a indiqué que son organisation réunit « virtuellement » des personnes âgées et des jeunes pour faire des partages et des échanges scientifiques sur les objectifs de développement durable.

Mme Hannah Herbst a répondu que les défis n’occultent pas les avantages à être des jeunes innovateurs.  Être adolescente donne la possibilité de faire de la science car ce n’est pas un domaine réservé.  Elle a préconisé que les jeunes puissent participer davantage dans les programmes scientifiques y compris les petits écoliers.  Pour M. David M. Sengeh, le principal obstacle pour les innovateurs dans les pays en développement est le système éducatif qui vise seulement à apprendre à lire et à écrire.  Il faut un système qui encourage les enfants à trouver des solutions aux problèmes quotidiens et à développer leurs talents et leur créativité.

S’agissant de l’accès des femmes à l’innovation, Mme Gusti A. F. Dewi a souligné l’importance d’écouter et de savoir ce dont elles ont besoin.  Elle a ajouté qu’il faut tenir compte de la situation locale, de la réalité sociale et de l’utilité des technologies pour les femmes.  Elle a déclaré que les technologies et l’innovation devraient réunir les êtres humains et ne pas créer de problèmes entre eux.

Le représentant du Groupe des enfants et des jeunes a mis l’accent sur l’importance de l’inclusion des jeunes dans la recherche et le développement.  Il faut élargir l’espace qu’occupent les jeunes dans ce domaine. 

Interrogés sur la participation des jeunes au Mécanisme de facilitation des technologies, Mme Gusti Dewi a indiqué que l’aspect le plus important était de discuter de la façon de mieux utiliser la technologie y compris le savoir-faire autochtone en adoptant une approche appliquée par les communautés locales.  Les jeunes peuvent participer à ce Mécanisme parce qu’ils utilisent un langage plus facilement compréhensible par les membres de la communauté. 

Mme Hannah Herbst a dit que les salles de classe devaient être le premier lieu de l’innovation car les enfants y passent beaucoup de leur temps.  Il faut exposer les enfants à leur vrai environnement.  M. David M. Sengeh a insisté sur le fait de traiter de la même façon les garçons et les filles.  On conditionne les filles à être des princesses et les garçons des ingénieurs ou des pilotes.  Mais être princesse n’est pas un métier.  Il faut faire de la technologie un terrain de jeu pour les gerçons et pour les filles de la même manière.  La seule façon de changer est de persister sur cette voie.  Si elles ne réussissent pas, il faut qu’elles soient encouragées à continuer à atteindre leurs objectifs.  

Session 8: La voie à suivre: valeur ajoutée par le biais du forum

M. FONSECO FILHO, Vice-Président de la Commission de la science et de la technique au service du développement des Nations Unies, a expliqué que la Commission était un organe subsidiaire du Conseil économique et social.  Elle est chargée d’examiner, entre autres, et depuis deux ans, les technologies de l’information et des communications (TIC) en tant que technologies « omniprésentes » ayant un impact mondial.  

À sa sixième session, la Commission se penchera aussi sur les activités relatives au transfert et à la diffusion des technologies et au renforcement des capacités dans le domaine des TIC qui peuvent contribuer à améliorer la compétitivité des pays en développement et des pays en transition.  M. Filho a indiqué que le défi pour la Commission était maintenant d’adapter son programme de travail afin de le rendre complémentaire au mandat du Forum.

Mme HEIDE HACKMANN, Coprésidente du Groupe des 10 experts chargé d’appuyer le Mécanisme de facilitation des technologies, a ensuite plaidé pour plus de collaboration afin que la science, la technologie et l’innovation deviennent des biens publics.  Les 10 membres du Groupe viennent de la société civile, du secteur privé et de la communauté scientifique, et ils ont pour tâche principale de conseiller l’équipe de travail interinstitutions sur la science, la technologie et l’innovation. 

Mme Hackmann a déploré le fait que les spécialistes des technologies et les scientifiques ne soient pas toujours enclins à collaborer, et que les politiques nationales des sciences sont souvent orientées vers des besoins propres au pays même qui les définit.  Il y a donc un impératif de collaboration dans un environnement de concurrence qui fait que le présent Forum apparaît comme une plateforme d’échanges.

Dans ce contexte, elle a souhaité que le Forum ait désormais un programme de travail annuel et ne fût pas seulement une grand-messe de deux jours où chacun vient dire ce que l’on pense.  Tous les objectifs de développement durable ne doivent pas et ne peuvent pas recevoir la même attention, a-t-elle expliqué, appelant ainsi à identifier les objectifs les plus délaissés et à y accorder plus d’attention.  Elle a également reconnu que le Groupe des 10 experts chargé d’appuyer le Mécanisme de facilitation des technologies ne peut tout faire sans l’apport d’autres parties prenantes.

Le représentant du Japon a indiqué que les systèmes de recherche traditionnels doivent être tournés désormais vers l’innovation et la recherche des solutions aux défis du monde actuel.  Cette suggestion a fait dire à une déléguée du monde universitaire que toutes les voies menant à l’innovation méritent d’être prises en compte, y compris celle des peuples autochtones.

Le représentant du Groupe de la Banque mondiale a souhaité que le secteur financier soit davantage impliqué au cours de prochains forums, tandis que M. Kamau, l’un des Présidents du Forum, a estimé qu’il serait aussi opportun d’inviter plus de ministres pour les années prochaines, afin d’impliquer les décideurs dans ces échanges de première importance pour la réalisation des objectifs de développement durable.

Remarques de clôture

M. MACHARIA KAMAU (Kenya), Coprésident du premier Forum, a estimé que nous avons maintenant la responsabilité de faire en sorte que la science, la technologie et l’innovation aient un impact sur la réalisation des objectifs de développement durable.  Ce défi est la question à laquelle il faut répondre en cherchant ce qui peut être fait rapidement pour que les laissés-pour-compte soient promus le plus rapidement possible. 

M. Kamau a insisté sur le fait que la lutte contre la pauvreté resterait le point central et que la science, la technologie et l’innovation ont un rôle important à jouer dans ce domaine.  Ce premier Forum a reconnu que beaucoup de travail restait à faire dans les prochains mois.  C’est pourquoi, a indiqué M. Kamau, la configuration du Forum pourrait changer l’année prochaine.  « Nous souhaitons avoir des possibilités de manifestations entre les sessions même au plan virtuel », a-t-il dit.  Il a souligné l’importance de dialoguer avec l’ECOSOC sur cette question.  

M. VAUGHAN TUREKIAN (États-Unis), Coprésident du premier Forum, a ajouté que le Forum avait su mobiliser le monde de la science, de la technologie et de l’innovation pour réaliser les objectifs de développement durable.  Des nouvelles découvertes ont été faites au cours de ce Forum qui ont offert un environnement favorable afin que la science, la technologie et l’innovation puissent apporter leur contribution à la réalisation des objectifs de développement durable. 

Dans ses remarques de clôture, le Président de l’ECOSOC, M. OH JOON (République de Corée), a appelé à renforcer les efforts en vue de vulgariser la science, la technologie et l’innovation dans chaque pays, et de créer des sociétés de connaissance innovantes qui utilisent la science pour éclairer les politiques.  Il a aussi plaidé pour le transfert des technologies et des innovations d’une manière correspondant aux ambitions des objectifs de développement durable.  Il a en outre fait observer que des plans d’actions sociétales et les feuilles de route technologiques étaient nécessaires afin de soutenir la réalisation des objectifs de développement durable. 

M. Oh a mis l’accent sur la nécessité pour la communauté internationale de faire des efforts majeurs pour développer et déployer des technologies lourdes de pointe, mais également pour soutenir des technologies sociales qui sont cruciales pour changer les états d’esprits, les attitudes et les comportements.  Il a précisé que les technologies sociales étaient également importantes pour atteindre les laissés pour compte.

Le Président de l’ECOSOC a poursuivi en espérant que les futurs forums qui prendront le relais s’appuieraient sur les réalisations de cette première édition, ajoutant que des options différentes étaient à explorer, par exemple l’organisation d’événements et d’activités entre diverses sessions ou un programme de travail annuel. 

Il a assuré que le vrai travail commençait maintenant, afin de rendre le Mécanisme de facilitation de la technologie véritablement opérationnel et utile pour tous.  Il a promis qu’à compter d’aujourd’hui jusqu’en 2030, le Forum annuel de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation pour la réalisation des objectifs de développement durable serait un lieu où les parties prenantes auraient la possibilité d’expliquer la façon dont la technologie contribue aux objectifs de développement durable.

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