Session de 2016, Forum multipartite,
1re & 2e séances - matin & après-midi 
ECOSOC/6769

ECOSOC: les progrès dans la science, la technologie et l’innovation seront la clef des objectifs de développement durable, affirme M. Ban Ki-moon

Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a affirmé ce matin que les progrès dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation seront cruciaux pour réaliser les 17 objectifs et les 169 cibles contenus dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. Ban s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture du premier Forum annuel de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation pour la réalisation des objectifs de développement durable, placé sous le thème de « la réalisation du potentiel de la science, de la technologie et de l’innovation pour l’ensemble pour atteindre les objectifs de développement durable », organisé par le Conseil économique et social (ECOSOC).

Ce Forum, qui va se tenir jusqu’en 2030, s’inscrit dans le cadre du Mécanisme de facilitation de la technologie mandaté par le Programme d’action d’Addis-Abeba et le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a pour objectif de fournir un lieu pour faciliter l’interaction et l’établissement de réseaux entre les parties prenantes et les partenariats multipartites afin d’identifier et d’examiner les besoins et les lacunes technologiques, de renforcement des capacités, et aussi de faciliter le développement, le transfert et la diffusion des technologies pertinentes pour les objectifs de développement durable.

Dans son discours, le Secrétaire général a estimé que « l’innovation est un état d’esprit et une attitude », et qu’au cours des 15 prochaines années, les progrès dans la science, la technologie et l’innovation seront la clef pour réaliser tous les objectifs de développement durable, de l’éradication de la pauvreté à la sécurité alimentaire en passant par l’énergie, l’eau et l’assainissement et les changements climatiques.  Il a invité la communauté internationale à partager les bénéfices de la science, de la technologie et de l’innovation avec ceux qui en ont le plus besoin, assurant qu’elles doivent être un véhicule d’inclusion d’éradication de pauvreté et de développement durable. 

Dans le message lu par le Vice-Président de l’Assemblée générale, le Président de l’Assemblée générale, M. Mogens Lykketoft, a pour sa part invité les gouvernements à adopter une stratégie complète sur la science, la technologie et l’innovation, souhaitant en outre que les besoins des pays en développement soient pris en compte en priorité ainsi que ceux des groupes les plus vulnérables. 

Le Président de l’ECOSOC, M. OH Joon, a, lui, invité les participants à ne négliger aucune source de connaissance, pas même celle des peuples autochtones, et à favoriser une participation de tous les acteurs de la société, y compris les jeunes qui représentent la nouvelle génération de scientifiques et d’utilisateurs des technologies.  Il a annoncé que les conclusions de ce Forum allaient servir de document de travail pour la prochaine session du Forum politique de haut niveau sur le développement durable qui est prévue le mois prochain.

Le représentant de la Thaïlande, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a enfin insisté sur la nécessité du transfert des technologies écologiquement viables en faveur des pays en développement.

L’un des intervenants de la première table ronde, M. Dick Co, enseignant à l’Université de Northwestern de Chicago, a expliqué que le transfert et le partage des technologies et des innovations demandaient la création d’une plateforme de collaboration entre chercheurs, un « écosystème de partage de connaissances » scientifiques qui seront vulgarisées dans le domaine public.

La première journée a été marquée par la tenue de quatre tables rondes sur des thèmes connexes au thème général du Forum.  Ce sera également le cas demain, au cours de la dernière journée des travaux qui sont présidés par le Représentant permanent du Kenya auprès des Nations Unies, M. Macharia Kamau, et par le Conseiller en science et technologie du Secrétaire d’État américain, M. Vaughan Turekian.  

Le Forum prendra fin demain, mardi 7 juin 2016.

PREMIER FORUM ANNUEL DE COLLABORATION MULTIPARTITE SUR LA SCIENCE, LA TECHNOLOGIE ET L’INNOVATION POUR LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Thème général: Comprendre le potentiel de la science, la technologie et l’innovation pour tous en vue de réaliser les objectifs de développement durable

Session 1: le pouvoir de la science, de la technologie et de l’innovation

Le premier Forum annuel de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation pour la réalisation des objectifs de développement durable, a débuté par le mot introductif des Coprésidents, le représentant permanent du Kenya auprès des Nations Unies, M. MACHARIA KAMAU, et le Conseiller en science et technologie du Secrétaire d’État américain, M. VAUGHAN TUREKIAN.  

M. DEAN KAMEN, Président de Deka Research & Development et fondateur de l’organisation de promotion de la recherche dénommée FIRST (For Inspiration and Recognition of Science and Technology), a indiqué que le défi le plus important de l’heure était de faire émerger une nouvelle génération de scientifiques, d’ingénieurs et d’innovateurs.  

Il a expliqué avoir créé FIRST il y a 25 ans afin de répondre au manque d’engouement des jeunes pour les mathématiques, les sciences et l’ingénierie.  Il s’est donné pour objectif de rendre ces domaines aussi attractifs que le sport et les divertissements le sont pour les jeunes.  Il s’est réjoui de constater que l’organisation qui avait vu le jour aux États-Unis soit désormais présente dans 80 pays.

M. DICK CO, Directeur général de Solar fuels Institute (SOFI) et Professeur de chimie à l’Université de Northwestern de Chicago, a salué les progrès de la recherche scientifique, prenant en exemple les nombreuses recherches menées à travers le monde pour reproduire le processus naturel de la photosynthèse en laboratoire.  Il a plaidé pour que les gouvernements mettent les fonds à disposition du monde de la recherche, soulignant que les applications de celle-ci s’inscrivaient dans le processus de réalisation des objectifs de développement durable. 

Il a notamment insisté sur des financements prévisibles et adéquats, déclarant en outre qu’il est important que la science rencontre la technologie.  Pour ce faire, il a suggéré la création d’une plateforme de collaboration entre chercheurs, un « écosystème de partage de connaissances » scientifiques qui seront vulgarisées dans le domaine public.

Mme KOMAL AHMED, Fondatrice et Présidente Directrice générale de COPIA, a axé son intervention sur la lutte contre la faim aux États-Unis en évitant le gaspillage alimentaire.  La technologie peut aider à lutter contre la faim dans ces deux domaines, a-t-elle ajouté.  Elle a indiqué que sa société avait récupéré plus de 830 000 tonnes d’aliments, nourri 691 000 personnes depuis son lancement en 2011.  Mais avant la fin de 2016, elle compte nourrir un milliard de personnes dans le monde. 

Pour réaliser son ambition, la société fournit les moyens pour récupérer des biens alimentaires aux particuliers, aux entreprises et aux institutions gouvernementales, notamment en garantissant des réductions fiscales aux entreprises et particuliers qui acceptent de coopérer. 

Par ce truchement, COPIA a pu récupérer plus de 14 000 tonnes de nourriture lors du Super Bowl de 2016.  COPIA est sollicitée par de nombreux pays dans le monde pour apporter son expertise afin de nourrir des millions de réfugiés et de migrants dans le monde.  Mme Ahmed a lancé un appel à l’aide visant à mettre sur pied une politique contre le gaspillage de la nourriture au niveau mondial.

M. PLASAI (Thaïlande), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a expliqué que son Groupe était constitué de pays qui ne peuvent obtenir de réalisations en matière de développement sans le soutien des pays développés, notamment à travers le transfert des technologies.  Il a souligné que les sciences, les technologies et l’innovation sont cruciales dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, mettant l’accent sur le potentiel transformateur qui entoure les technologies de l’information et des communications (TIC). 

À ce propos, M. Plasai a plaidé pour la réduction du fossé numérique qui existe entre les États et au sein de ceux-ci.  Il a également émis le vœu que le présent Forum permettra de répondre aux besoins en infrastructures des pays en développement et d’établir des voies de renforcement de leurs institutions de recherche.  Il a enfin insisté sur la nécessité du transfert des technologies écologiquement viables en faveur des pays en développement.

M. OH JOON, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a fait observer que sur 169 cibles des objectifs de développement durable, pas moins de 56 faisaient référence aux technologies.  Il a souligné que l’établissement du Mécanisme de facilitation des technologies avait été un événement historique pour l’ONU, ajoutant que le présent Forum était l’un des instruments du Mécanisme.  Le Forum a pour vocation de miser sur la coopération technologique qui devrait concourir à la mise en œuvre des objectifs de développement durable, a-t-il dit. 

Il a invité les participants à ne négliger aucune source de connaissance, pas même celle des peuples autochtones, et à favoriser une participation de tous les acteurs de la société, y compris les jeunes qui représentent la nouvelle génération de scientifiques et d’utilisateurs des technologies.  Il a annoncé que les conclusions de ce Forum allaient servir de document de travail pour la prochaine session du Forum politique de haut niveau sur le développement durable qui est prévue le mois prochain.

M. KAIRAT ABDRAKHMANOV, Vice-Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale, qui s’exprimait au nom du Président de l’Assemblée générale, M. MOGENS LYKKETOFT, a rappelé le processus d’élaboration du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les premières mesures prises depuis septembre 2015 comme notamment l’organisation de ce premier Forum annuel de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation pour la réalisation des objectifs de développement durable. 

Le Vice-Président a ajouté que la technologie pourra permettre de combler le fossé entre les pays en développement et le reste du monde en mettant un accent particulier sur l’accès à Internet.  Une action urgente et une collaboration nouvelle sont nécessaires pour mobiliser les ressources en faveur de la science, de la technologie et l’innovation. 

En outre, les gouvernements devraient adopter une stratégie complète sur la science, la technologie et l’innovation, a proposé M. Abdrakhmanov qui a poursuivi sur la nécessité des mesures de mise en œuvre.  Il a également insisté sur le fait que les besoins des pays en développement devraient être pris en compte en priorité ainsi que ceux des groupes les plus vulnérables. 

Ce Forum devrait encourager le partenariat dans le domaine du financement et du transfert de technologie, a encore affirmé le Vice-Président de l’Assemblée générale.

M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a indiqué que l’innovation était intégrée dans l’objectif de développement durable 17 relatif aux partenariats pour la réalisation des objectifs.  La science, la technologie et l’innovation ne doivent être limitées à l’objectif 17, a-t-il relevé, ajoutant qu’elles sont présentes dans les 17 objectifs comme des éléments importants de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Il a souligné que ces trois éléments, la science, la technologie et l’innovation, ne doivent pas se résumer à l’utilisation de nouvelles technologies ou aux logiciels.  « L’innovation est un état d’esprit et une attitude », a-t-il déclaré.  Au cours des 15 prochaines années, a-t-il poursuivi, les progrès dans la science, la technologie et l’innovation seront la clef pour réaliser tous les objectifs de développement durable, de l’éradication de la pauvreté à la sécurité alimentaire en passant par l’énergie, l’eau et l’assainissement et les changements climatiques.

M. Ban a en outre rappelé que le message qui définit les objectifs de développement durable est que « personne ne soit laissé de côté ».  Pour garder cette préoccupation de ne pas oublier les plus vulnérables, il a invité à partager les bénéfices de la science, de la technologie et de l’innovation avec ceux qui en ont le plus besoin.  Elles doivent être un véhicule d’inclusion d’éradication de pauvreté et de développement durable.  Il a affirmé que le présent Forum aurait lieu chaque année jusqu’en 2030, appelant à une participation active de toutes les parties prenantes. 

Il a notamment invité les gouvernements à établir des plans nationaux de mise en œuvre des objectifs de développement durable, précisant que ces plans devaient impliquer tous les secteurs de la société: autorités locales et nationales; société civile; secteur des affaires; organisations non gouvernementales; milieux académiques; milieux philanthropiques; institutions religieuses et culturelles.  Il a également invité les gouvernements à promouvoir la coopération entre parlements, entre institutions régionales et internationales, soulignant que bâtir de nouveaux partenariats était important pour réfléchir de manière innovante et créer des solutions mondiales. 

Le Secrétaire général a par ailleurs rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 avait été adopté après un processus de consultation mondiale ayant impliqué plus de sept millions de personnes à travers le monde.  « C’est véritablement un programme du peuple », a estimé M. Ban, ajoutant que « c’est notre déclaration mondiale d’interdépendance ». 

Session 2: Environnement favorable à l’épanouissement de la science, de la technologie et de l’innovation

M. NEBOJSA NAKICENOVIĆ, Directeur exécutif adjoint de l’Institut international pour l’analyse des systèmes (IIASA), a souligné l’importance de l’engagement des gouvernements à développer des plans d’action et des feuilles de route pour réaliser les objectifs de développement durable.  Ces plans devraient être inclusifs avec l’apport et la participation de tous les secteurs de la société.  Ils devraient être alimentés par les connaissances, les idées et les conseils venant de toutes les sources.  Il a évoqué l’importance du renforcement de l’interface sciences politiques, et d’une politique cohérente relative à la science, la technologie et l’innovation.

Mme GILLIAN MARCELLE, Directrice exécutive du Parc de recherche technologique de l’Université des Îles Vierges, a dit que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 avait aussi reconnu que le monde faisait face aux fléaux des inégalités des revenus, à la crise de l’emploi et au fossé technologique.  Pour faire face à ces défis, elle a suggéré d’utiliser les ressources et la créativité de tous les groupes humains et non pas uniquement ceux des privilégiés.  Cela permettra d’avoir des bénéfices plus importants et de toucher beaucoup plus de monde. 

Elle a regretté que le milieu financier ne fût pas présent au Forum.  Cette absence doit changer au prochain Forum.  Elle a plaidé pour la création d’un environnement propice pour faire circuler les idées et les connaissances afin de faire jaillir de nouvelles idées.  On ne peut pas continuer avec le modèle ancien basé sur les produits nationaux bruts.  Il nous faut un Programme de développement qui est lié à la science, à la technologie et à l’innovation.  Elle a souligné l’importance de la participation du secteur privé.  

Mme PAMELA McCAULEY, professeure de génie industriel et de systèmes de gestion de l’Université de « Central Florida », a déclaré que pour que la science, la technologie et l’innovation ne soient pas sources de trouble, il faut que les technologies existantes, les ressources et les processus d’innovation renforcent les services de santé, l’éducation et les infrastructures et soient les principaux moteurs de l’économie.  Elle a parlé de l’importance de déterminer la technologie requise par secteur, de la stratégie de perfectionnement professionnel et la formation de la main-d’œuvre.  Elle a enfin évoqué la nécessité de mettre en place des alliances stratégiques et des collaborations pour la science, la technologie et l’innovation.    

M. SACHIN CHATURVEDI, Directeur général du système de recherche et d’information pour les pays en développement, a dit que la condition préalable à l’épanouissement de la science, de la technologie et de l’innovation était la mise en place dans chaque pays de mécanisme volontaire sur la science, la technologie et l’innovation.  Ce mécanisme devrait notamment se pencher sur les questions de licence et du coût de la production des connaissances scientifiques, technologiques et de l’innovation.  Il a parlé de l’importance de la mise en place de banque de technologie dans et pour les pays en développement. 

M. Chaturvedi a ajouté que ce mécanisme devrait veiller au partage de connaissances.  Il a indiqué que les bailleurs de fonds devaient être conscients de l’existence de ces mécanismes et l’importance d’introduire la notion d’efficacité dans la réalisation des objectifs de développement durable: efficacité économique, efficacité environnementale et efficacité sociale.

Cette table ronde fut une occasion pour les États Membres et les organismes des Nations Unies et de la société civile de faire état de leurs politiques respectives en vue de créer un environnement favorable à l’épanouissement de la science, de la technologie et de l’innovation.  Ils ont plaidé pour que le Forum serve de « pont » pour combler le fossé technologique et scientifique.  

Mme LIGIA AMANDA MELO DE CARDONA, Ministre de l’enseignement supérieur, de la science et de la technologie de la République dominicaine, au nom de la Communauté des États de l’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), s’est dite préoccupée de la persistance du fossé numérique entre les pays développés et les pays en développement.  Pour combler ce fossé, elle a suggéré notamment l’utilisation de la technologie de l’information et des communications et le renforcement des capacités dans la réalisation des objectifs de développement durable.  Le Forum doit jeter les bases de ces transferts de technologies, a-t-elle suggéré.  Elle a aussi préconisé de donner la priorité à la mise en place de politique régionale sur la science, la technologie et l’innovation.  Au passage, elle a révélé la mise en place du plan d’action de la CELAC sur la science, la technologie et l’innovation.

Le représentant de la Barbade, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a dit que le transfert de technologie et le renforcement de capacités sont indispensables à la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  L’une des principales contraintes est l’absence de directives claires sur le transfert de technologies.  Elles devraient être rédigées en termes favorables pour les pays en développement.  Ce Forum doit traiter de l’accès aux technologies y compris le coût, a ajouté la représentante.

Le représentant du Groupe des Nations Unies pour les enfants et la jeunesse a souligné l’importance des bases des données et de l’accès aux technologies ainsi que de la mise à la disposition du public des résultats des recherches et des technologies.  Il a estimé que tous les problèmes n’ont pas de solution technologique mais a en même temps reconnu l’importance de l’accès aux technologies pour les jeunes et les enfants.

Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a dit qu’il était important d’évaluer l’apport de la technologie pour le développement de l’éducation et de la nécessité d’investir dans la recherche et le développement.  Il a plaidé pour la mise en œuvre de politique de la science et de la technologie au niveau de chaque état en ajoutant que l’UNESCO était prête à accompagner les États Membres dans cette démarche.

Le représentant de la Chine a souligné la nécessité de créer des politiques qui permettent d’augmenter l’investissement dans la science, la technologie et l’innovation.  Le Gouvernement de la Chine a publié récemment les orientations stratégiques nationales qui visent notamment à combler les lacunes en matière d’innovation, à renforcer le poids de la science, de la technologie et l’innovation dans l’économie, à promouvoir la culture de l’innovation au sein de toute la société et pour cultiver une culture nationale de l’excellence. 

Ces orientations visent aussi à créer un environnement qui aide les scientifiques à respecter les normes éthiques les plus élevées et les normes sociales.  Elles encouragent les étudiants à s’orienter vers les filières scientifiques, technologies, et de l’innovation. 

Le représentant du Japon a parlé de la création d’un poste de conseiller scientifique en chef au Ministère des affaires étrangères.  Il a estimé que ce Forum devrait jeter le pont vers les autres activités consacrées à la science et à la technologie de l’information et des communications aux Nations Unies.  Il a annoncé que le Gouvernement avait mis en place un système conjoint de financement qui est un modèle novateur de financement des recherches.

Session 3: réaliser le potentiel de la science, de la technologie, et de l’innovation pour les objectifs de développement durable

La première table ronde de l’après-midi, animée par Mme XIAOLAN FU, Directrice du Centre de gestion de la technologie pour le développement de l’Université d’Oxford, a donné lieu à un échange dynamique qui a permis de souligner le besoin de voir des innovations bénéficier à tous, y compris les plus démunis qui n’ont pas accès aux technologies de pointe des pays développés. 

M. WILLIAN COLGLAZIER, Coprésident du Groupe des 10 experts chargés d’appuyer le Mécanisme de facilitation des technologies, a expliqué que les objectifs de développement durable exigeaient des actions et des plans détaillés sur les plans international et national.  Il faut identifier les lacunes en matière de développement de chaque pays et établir quelles technologies seraient à même de rectifier le tir, a-t-il déclaré.  Il a en outre salué le dernier rapport sur le développement durable de l’ONU, faisant observer que ce document comportait une partie fort intéressante traitant des technologies et de l’innovation.  Il a également parlé du rôle que pourraient jouer les plateformes virtuelles et autres réseaux sociaux qui peuvent permettre de connecter les innovateurs et les gens qui ont besoin de ces innovations technologiques.

M. SOLOMON ASSEFA, Directeur d’IBM recherche Afrique, a salué les innovations qui ont eu lieu en Afrique grâce aux partages de données sur l’Internet, expliquant par exemple comment la télé éducation permet de lutter contre les faibles taux de scolarisation en Afrique.  Il a aussi pris l’exemple du domaine de la médecine et de l’agriculture qui bénéficient des innovations en matière de partage des informations en temps réel, permettant par exemple aux malades de savoir quelles doses médicamenteuses ils ont besoin, ou aux agriculteurs de prendre des décisions sur leur calendrier culturel.

M. Assefa a ensuite expliqué qu’IBM octroyait des bourses et faisait des dons en Afrique afin d’y encourager la créativité scientifique.  Il a tout de même noté que le défi majeur en Afrique reste le financement de la recherche, proposant à cet effet des partenariats publics-privés. 

M. NICOLA BETTIO, du King Abdullah University of Science & Technology, a parlé des principaux domaines d’activités de son institution: l’eau, l’énergie, l’alimentation et l’environnement.  Il a expliqué que l’Arabie saoudite avait investi d’énormes sommes d’argent dans les activités de dessalement, adoptant des technologies innovantes de moindre coût et permettant ainsi au pays de pouvoir satisfaire la demande nationale en consommation d’eau douce, la troisième plus importante du monde après celle des États-Unis et du Canada, a-t-il noté.  

Il a aussi présenté des programmes de vulgarisation des technologies solaires en Arabie saoudite, indiquant que si le pays ne réussissait pas à faire la transition vers des sources d’énergie propres d’ici à 40 ans, il serait obligé d’importer le pétrole pour subvenir à ces besoins énergétiques.

Au cours du débat interactif, le délégué de l’Union européenne a encouragé la coopération multilatérale en matière de science, de technologie et d’innovation.  Il a expliqué que l’Union européenne avait mis en place un programme de recherche à l’horizon 2020, financé à hauteur de 75 milliards d’euros pour faire avancer la recherche et l’innovation.  Toutes les formes de coopération doivent être promues, a-t-il insisté en citant la coopération Nord-Sud, la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire. 

Dans le cadre, précisément, de la coopération, le représentant de l’Italie s’est félicité du succès du centre de recherche de Trieste, dans le nord du pays, et qui accueille des dizaines de chercheurs venant des pays en développement. 

La représentante de l’Afrique du Sud a souligné pour sa part que le transfert des technologies ne suffirait pas pour combler le fossé entre pays riches et pauvres.  Elle a invité ces derniers à établir des politiques nationales qui favorisent l’innovation, sans exclure du débat les couches défavorisées, surtout les populations autochtones et les handicapés. 

Pour son homologue du Monténégro, il est important de favoriser les initiatives communes de la communauté internationale, pouvant bénéficier à toute l’humanité, à l’instar de la coopération autour de la station spatiale internationale.  

Un internaute actif sur twitter a demandé combien de temps il faudrait pour passer de l’utilisation des énergies fossiles aux sources d’énergie renouvelables dans le monde, tandis qu’un jeune de la société civile a fait remarquer que la science, la technologie et l’innovation devaient s’adapter aux objectifs de développement durable, et non le contraire.

Il faut d’abord identifier les lacunes technologiques des plus pauvres et adapter l’innovation aux besoins des plus pauvres, a plaidé une autre représentante de la société civile.  Elle a déploré le fait que l’essentiel des fonds allant vers la recherche concernaient des domaines qui n’ont pas d’importance concrète pour la vie des plus démunis.

Le représentant de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a estimé que les grandes compagnies multinationales avaient bien des technologies et des innovations en direction des pauvres, mais que ces innovations étaient monétisées et vendues aux plus vulnérables alors que le défi serait de les leur transférer.

M. MACHARIA KAMAU, représentant du Kenya et Coprésident du Forum, a souligné que le défi, pour la communauté internationale, serait de choisir les technologies et les innovations qui la maintiennent dans la bonne direction, à savoir la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il a aussi précisé mis l’accent sur la nécessité de faire en sorte que les plus démunis et les plus vulnérables puissent partager les avantages technologiques des plus aisés pour leur développement. 

Session 4: Technologies porteuses de changement pour les objectifs de développement durable

Mme CYNTHIA BREAZEAL, Fondatrice et Directrice du Groupe de la robotique personnelle du Laboratoire médiatique de l’Institut de technologie de Massachussetts, a parlé des « assistants numériques intelligents et personnalisés » ou « applications » qui aident à améliorer le travail journalier.  L’usager peut l’utiliser pour créer sa propre application et améliorer sa productivité.  Cette technologie peut notamment aider à renforcer le système éducatif et faciliter l’alphabétisation de tous.  Le prix de cette technologie baisse d’année en année.  La question est de savoir comment elle peut être utilisée par tous.  Il faut la mettre sur une plate-forme globale qui sera ouverte à tous ceux qui veulent l’utiliser.  Il s’agit d’un processus libre et ouvert qui demande la participation de tous au niveau mondial.  Mme Breazeal a cité l’exemple d’enfants éthiopiens, ougandais, tanzaniens, et sud-africains qui ont appris à lire par eux-mêmes au bout d’un an d’utilisation de ces applications.

M. ARJOON SUDDHOO, Directeur exécutif du Conseil mauricien de la recherche, a dit que Maurice devait moderniser son modèle économique tous les dix ans.  Pour les dix prochaines années, le pays doit investir dans l’économie bleue si le pays veut multiplier par trois le produit national brut (PNB) actuel de 9 200 dollars par habitant.  L’économie bleue vise à utiliser de l’eau profonde dont la base température peut contribuer à produire de l’énergie et remplacer l’énergie fossile.  Le Gouvernement a lancé aussi un plan pour faire de Maurice un centre mondial du transport maritime.  Pour M. Suddho, il faut ainsi une collaboration étroite entre le Gouvernement, la communauté scientifique, le secteur privé et la communauté internationale.

M. CARLOS MOREL, Directeur de l’Institut national brésilien de la science et de la technologie pour l’innovation dans les maladies négligées, a parlé de l’innovation de la « couronne thermique pour enfants » qui a été fabriquée par une équipe de scientifiques brésiliens pour empêcher les accouchements d’enfants avec une malformation de la tête.  Cette innovation, qui coûte seulement quelque 300 dollars, peut être transportée facilement même dans les endroits reculés. 

Les participants à cette table ronde ont fait part des innovations qui ont changé la vie des gens et ont fait la différence.

Un scientifique brésilien a demandé à ce que l’on adoptât aussi les innovations sociales les plus simples qui aideront à réaliser le développement durable.  Ces innovations à bas coût existent déjà et attendent d’être mises à la disposition du public. 

M. Arjoon Suddhoo a plaidé pour un juste équilibre entre les innovations sociales et les innovations technologies.  Les objectifs de développement durable reflètent ce besoin d’innovations technologiques et les innovations sociales, a-t-il indiqué. 

M. Carlos Morel a souligné que les innovations sociales sont très importantes et ne sont pas chères contrairement aux idées reçues.     

La représentante de la Fédération internationale des malentendants a plaidé pour la vulgarisation de la technologie du sous-titrage qui est fondamentale pour 30% de malentendants dans le monde.  Cette technologie doit être facilement accessible, a exhorté la représentante. 

Le représentant de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a dit que la technique d’isotope qui permet la « stérilisation des insectes mâles » peut aider à atteindre 9 des 17 objectifs de développement durable.  Cette même technique peut aussi aider les gouvernements à gérer les ressources en eau dont ils disposent.  M. Carlos Morel a indiqué que la technologie de l’isotope n’avait pas été très efficace contre les moustiques.

La représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a fait état de l’utilisation de téléphones portables conçus spécifiquement pour les paysans d’Ouganda afin de les aider à répondre aux besoins du marché.  Cette technologie aide les paysans à se connecter aux marchés et à orienter ainsi leurs productions. 

Elle a aussi parlé du partenariat entre « Google Earth » et des producteurs agricoles en Afrique pour lutter contre la déforestation, et répondre aux impacts des changements climatiques.  Ces exemples peuvent être répliqués à condition que les innovations soient adaptables aux besoins des sociétés et qu’elles prennent en compte les systèmes sociaux locaux.  Elle a ajouté l’importance de développer des partenariats avec les acteurs sociaux. 

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