Session de 2016, Réunion de coordination et d’organisation
27e & 28e séances - matin & après-midi
ECOSOC/6767

L’ECOSOC demande l’intensification de la « transversalisation » de la problématique hommes-femmes au sein du système des Nations Unies

Le Conseil économique et social (ECOSOC) a demandé, aujourd’hui, que l’on poursuive et intensifie les mesures prises pour « transversaliser » la problématique hommes-femmes dans l’ensemble des politiques et programmes de l’Organisation des Nations Unies, notamment en augmentant les ressources allouées à cette entreprise.

Cette proposition de l’ECOSOC est contenue dans l’une des sept résolutions qu’il a adoptées en cette deuxième journée de sa réunion de coordination et d’organisation.

Une table ronde, en matinée, sur cette même question, avait permis aux intervenants de discuter des acquis du système des Nations Unies en matière de mise en œuvre de l’approche genre, et des voies et moyens d’améliorer la prise en compte de ce principe par les États Membres, en tenant compte du nouveau programme de développement international.

Au sujet, précisément, de ce programme, le représentant du Mexique a déclaré qu’il faut aller au-delà de l’objectif 5, consacré à l’égalité des sexes, et s’assurer que la question du genre est intégrée de manière transversale dans le processus de mise en œuvre des autres objectifs de développement durable.  Pour ce faire, il a estimé nécessaire d’avoir des données sexospécifiques qui vont aider dans l’établissement des indicateurs nationaux relatifs à l’approche genre.   

Malheureusement, la plupart des États n’investissent pas dans les moyens idoines pour la collecte et l’analyse des données sexospécifiques, a déploré M. Papa Seck, d’ONU-Femmes.  Il a aussi précisé qu’en plus des fonds, il faudrait également assurer le renforcement des capacités des professionnels de la statistique sur les questions liées à l’égalité des sexes.

En vertu d’une autre résolution présentée par la Commission de la condition de la femme, et adoptée après un vote, l’ÉCOSOC a réaffirmé que l’occupation israélienne demeurait le principal obstacle à l’amélioration de la condition des Palestiniennes, à leur promotion, à leur autonomisation et à leur participation au développement de leur société.

Pour l’ECOSOC, leur rôle dans la prise des décisions concernant la prévention et le règlement des conflits doit être accru, tandis qu’il convient de veiller à ce qu’elles participent et soient associées sur un pied d’égalité à toutes les initiatives tendant à l’instauration, au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité.

L’Observatrice de l’État de Palestine a fait part de sa satisfaction après cette adoption, appelant la communauté internationale à être « ferme » dans sa volonté de faire respecter le droit international, y compris celui de son peuple qui aspire à une solution juste et durable à ses problèmes.   

L’ECOSOC, dans une résolution intitulée les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), adoptée également à l’issue d’un vote, demande à la communauté internationale d’accroître son soutien et de respecter ses engagements s’agissant de réaliser des progrès dans les domaines essentiels au développement économique et social de l’Afrique.  

Par ailleurs, le Conseil a décidé que le thème prioritaire retenu pour la session d’examen et la session directive du cycle de 2017-2018 de la Commission du développement social serait « Stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous ».   

Il a en outre demandé instamment aux États Membres de continuer d’accorder une attention particulière au renforcement du développement social, en particulier à l’élimination de la pauvreté et à la réduction des inégalités, en appuyant le plein emploi productif et un travail décent pour tous et en favorisant l’inclusion sociale.

Enfin, l’ECOSOC a pris note du rapport de la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur l’Équipe spéciale interorganisations des Nations Unies pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles, et des recommandations qu’il comporte.

La réunion de coordination et d’organisation de l’ECOSOC prend fin demain, vendredi 3 juin, en matinée.

RÉUNION DE COORDINATION ET D’ORGANISATION

Questions de coordination, questions relatives au programme et autres questions: transversalisation de la problématique hommes-femmes dans l’ensemble des politiques et programmes du système des Nations Unies  

M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA, Président de la Commission de la condition de la femme, a fait le compte rendu de la dernière session de la Commission qu’il préside.  Il a indiqué qu’à la soixantième session de la Commission en mars dernier, un message fort avait été envoyé sur l’urgence et l’importance d’une mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 respectueuse de l’approche genre.  La Commission a notamment proposé des pistes devant guider les gouvernements dans l’établissement des législations nationales prenant en compte l’égalité des sexes.

En outre, la Commission a établi un programme de travail pluriannuel, allant de 2017 à 2019, avec les thématiques de discussions annuelles suivantes: l’autonomisation économique de la femme en 2017, l’autonomisation des femmes et filles rurales en 2018 et les systèmes de protection sociale et les femmes pour la session de 2019.

Mme LAKSHMI PURI, Directrice exécutive adjointe, Bureau d’appui intergouvernemental et des partenariats stratégiques d’ONU-Femmes, a ensuite présenté le Rapport du Secrétaire général sur la transversalisation de la problématique hommes-femmes dans l’ensemble des politiques et programmes du système des Nations Unies (E/2016/57).

Le rapport évalue les progrès accomplis dans l’exécution du Plan d’action à l’échelle du système des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et la prise en compte de la problématique hommes-femmes dans les activités opérationnelles du système des Nations Unies pour le développement.

Les recommandations présentées à l’issue de ce rapport sur la façon de soutenir l’accélération de la prise en compte de la problématique hommes-femmes dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 seront portées à l’examen du Conseil économique et social lors de sa session de 2016. 

Le rapport se termine par une recommandation appelant à aider les États Membres qui le demandent à utiliser et exploiter pleinement les connaissances et le savoir-faire du système des Nations Unies concernant la prise en compte intégrée et systémique de la problématique hommes-femmes, en se fondant sur les mandats de tous les organismes des Nations Unies et leurs contributions à la mise en œuvre du Programme 2030 compte tenu de la problématique hommes-femmes.

Table ronde sur « la transversalisation de la problématique hommes-femmes dans l’ensemble des politiques et programmes du système des Nations Unies »

La table ronde, animée par Mme LAKSHMI PURI d’ONU-Femmes, a permis aux intervenants de discuter des acquis du système des Nations Unies en matière de mise en œuvre de l’approche genre, et des voies et moyens d’améliorer la prise en compte de ce principe par les États Membres, en tenant compte du nouveau programme de développement international.

M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a déclaré qu’il faut aller au-delà de l’objectif 5, consacré à l’égalité des sexes, du Programme de développement durable à l’horizon 2030, et s’assurer que la question du genre est intégrée de manière transversale dans le processus de mise en œuvre des autres objectifs de développement durable.  Pour ce faire, il a estimé qu’il était nécessaire d’avoir des données sexospécifiques qui permettront l’établissement des indicateurs nationaux relatifs à l’approche genre.  Il a également insisté sur le besoin d’assurer un suivi annuel de la mise en œuvre de tous les 17 objectifs de développement durable.

Mme EVA JOHANNSON, Conseillère en genre au Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a parlé du Plan d’action à l’échelle du système des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (SWAP ou ONU-SWAP).  Ce plan d’action a été lancé en 2012 afin de mettre en œuvre la politique en matière d’égalité des sexes de sa plus haute instance dirigeante, le Conseil des chefs de secrétariat des Nations Unies, présidé par le Secrétaire général.  Mme Johannson a indiqué que le FNUAP avait introduit le SWAP dans toutes ses politiques et dans l’évaluation des résultats du Fonds, une approche beaucoup plus efficace que celle consistant à mettre en œuvre un programme séparé consacré exclusivement à l’approche genre.

M. PAPA SECK, spécialiste des politiques de recherche et de données à ONU-Femmes, a indiqué que le système onusien comprenait un groupe d’experts interagences qui travaille sur les données sexospécifiques.  Il a expliqué que la plupart des États n’investissaient malheureusement pas dans les moyens idoines pour la collecte et l’analyse des données sexospécifiques.  En 2013, a-t-il fait observer, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avait relevé qu’à peine 2% des fonds annuels consacrés aux statistiques avaient servi à la collecte des données relatives au genre.  Il a appelé à plus de financements en faveur de données sexospécifiques, précisant qu’outre des fonds, il faudrait également assurer le renforcement des capacités des professionnels de la statistique sur les questions liées à l’égalité des sexes.

Mme Puri a affirmé que la Fondation Gates venait, fort opportunément, d’allouer 80 millions de dollars à la collecte des données sur le genre à travers le monde.

Le représentant du Royaume-Uni a ensuite demandé ce qu’il en était du vœu de voir une parité parfaite des genres dans les postes de haut rang au sein du système des Nations Unies.

Mme APARNA MEHROTRA, responsable de la Division de la coordination et point focal sur les questions liées aux femmes dans le système des Nations Unies (ONU-Femmes), a déclaré que des ajustements conséquents seraient faits en vue d’améliorer les aspects déficients du SWAP dans sa deuxième phase de mise en œuvre qui débute en 2017.  Elle a déclaré qu’avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030, les agences onusiennes seront désormais appelées à mesurer la mise en œuvre de l’objectifs de développement durable 5 relatif à l’égalité des sexes, chaque agence allant en outre établir un suivi de l’approche genre, appliquée de manière transversale, dans les objectifs de développement durable qui sont proches de son mandat. 

Au sujet de la parité au sein du personnel onusien de haut rang, elle a expliqué qu’il fallait tenir compte des départs à la retraite afin de prévoir un remplacement des personnels masculins par ceux féminins afin de combler le fossé, sachant que d’autres variables peuvent également entrer en considération dans le choix des fonctionnaires.

Adoption de résolution

L’ECOSOC a adopté par consensus la résolution intitulée « Transversalisation de la problématique hommes-femmes dans l’ensemble des politiques et programmes du système des Nations Unies » (E/2016/L.17).

En vertu de ce texte, l’ECOSOC demande instamment que l’on poursuive et intensifie les mesures prises pour transversaliser la problématique hommes-femmes dans l’ensemble des politiques et programmes de l’Organisation des Nations Unies, notamment en augmentant les ressources allouées à cette entreprise dans la mesure qu’exigent les objectifs d’égalité des sexes, conformément à toutes les résolutions de l’Organisation sur la question, en particulier les siennes. 

Questions sociales et questions relatives aux droits de l’homme: promotion de la femme

Adoption de résolution

L’ECOSOC a adopté deux résolutions contenues dans le rapport qui lui a été présenté par la Commission de la condition de la femme.

Par la résolution I, adoptée par consensus, L’ECOSOC prend note du programme de travail pluriannuel de la Commission de la condition de la femme.

Le Conseil économique et social a ensuite adopté la résolution II, intitulée « La situation des femmes palestiniennes et l’aide à leur apporter », après un vote avec 27 voix pour, 2 contre (États-Unis et Australie) et 19 abstentions.

Par cette résolution, l’ECOSOC réaffirme que l’occupation israélienne demeure le principal obstacle à l’amélioration de la condition des Palestiniennes, à leur promotion, à leur autonomisation et à leur participation au développement de leur société, et souligne qu’il importe de s’employer à accroître leur rôle dans la prise des décisions concernant la prévention et le règlement des conflits et de veiller à ce qu’elles participent et soient associées sur un pied d’égalité à toutes les initiatives tendant à l’instauration, au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité.

Après cette adoption, l’observatrice de l’État de Palestine a fait part de sa satisfaction, appelant la communauté internationale à être « ferme » dans sa volonté de faire respecter le droit international, y compris celui des Palestiniens qui aspirent à une solution juste et durable à leurs problèmes.  Elle a précisé que les Palestiniens souhaitaient vivre dans un État libre et indépendant, installé sur les frontières qui étaient en vigueur en 1967, et avec Jérusalem-Est comme capitale.

L’ECOSOC a adopté le rapport des travaux de la soixantième session de la Commission de la condition de la femme (20 mars 2015 et 14-24 mars 2016), et le programme de travail provisoire de sa soixante et unième session tel que contenu dans le rapport de la Commission (E/2016/27).

Questions de coordination, questions relatives au programme et autres questions: Prévention et maîtrise des maladies non transmissibles

M. WERNER H. OBERMEYER, Directeur exécutif adjoint du Bureau de New York de l’Organisation mondiale de la Santé, a présenté le rapport de la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur l’Équipe spéciale interorganisations des Nations Unies pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (E/2016/53).

La Directrice générale de l’OMS y indique que le nombre de pays ayant doté leur ministère de la santé d’unités opérationnelles sur les maladies non transmissibles a commencé à augmenter.  Ces progrès ont incité les membres de l’Équipe spéciale à affirmer qu’il est possible d’atteindre, d’ici à 2030, l’objectif mondial de réduction d’un tiers de la mortalité prématurée imputable aux maladies non transmissibles. 

M. Obermeyer a souligné que les préparatifs sont déjà engagés dans l’optique de la troisième réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les maladies non transmissibles, prévue en 2018, et faisant suite à celles de 2011 et 2014.

Adoption de résolution

L’ECOSOC a adopté par consensus la résolution intitulée « Équipe spéciale interorganisations pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles » (E/2016/L.16).  Par ce texte, il prend note du rapport de la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé sur l’Équipe spéciale interorganisations des Nations Unies pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles, et des recommandations qu’il comporte.

Questions sociales et questions relatives aux droits de l’homme: développement social

Mme CHANDRA ROY-HENRIKSEN, Responsable de la Division des politiques sociales du Département des affaires économiques et sociales (DAES), a présenté le rapport du Secrétaire général portant sur la réalisation et le suivi des objectifs de l’Année internationale de la famille (E/2016/7).

Le rapport rend compte des initiatives prises récemment afin de réaliser les objectifs de l’Année internationale de la famille, célébrée en 1994, et d’en assurer le suivi, tant au niveau national qu’international, et il s’intéresse à la poursuite de l’élaboration de la politique familiale dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Dans le rapport, les États Membres et autres parties prenantes sont encouragés à poursuivre leurs efforts en faveur de la réalisation et du suivi des objectifs de l’Année internationale de la famille; d’envisager d’appliquer des politiques et des programmes axés sur la famille dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, afin notamment d’éliminer la pauvreté et la faim, de promouvoir le bien-être de tous à tout âge, de promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie et de parvenir à l’égalité des sexes; et de réviser la législation familiale, en fonction du contexte national, afin que les femmes aient accès à la justice dans des conditions d’égalité.

M. ION JINGA (Roumanie), ancien Président de la Commission du développement social, a présenté le rapport de la cinquante-quatrième session de la Commission.  Il a indiqué que les débats ont permis de rappeler l’importance de soutenir l’épanouissement des groupes sociaux les plus défavorisés, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Le représentant du Mexique a déclaré que son gouvernement venait d’adopter une loi qui permet désormais « le mariage égalitaire » pour tout citoyen âgé d’au moins 18 ans.  Dans cette optique, les consulats du Mexique à travers le monde ont désormais l’obligation d’apporter les modifications nécessaires sur les documents d’état civil, notamment si les détenteurs estiment avoir changés de sexe, ou s’ils veulent épouser un partenaire de même sexe.

Adoption de résolutions

L’ECOSOC a adopté trois résolutions contenues dans le rapport de la Commission du développement social (E/2016/26).  Ainsi, par la résolution I, intitulée « Organisation future des travaux et méthodes de travail de la Commission du développement social », l’ECOSOC décide de continuer à organiser selon un cycle de deux ans la session d’examen et la session directive de 2017 et 2018 de la Commission.

Il réaffirme également que les membres du Bureau de la Commission continueront d’être élus pour un mandat de deux ans correspondant à la session d’examen et à la session directive du cycle de 2017-2018, et il décide en outre que le thème prioritaire retenu pour la session d’examen et la session directive du cycle de 2017-2018 sera le suivant: « Stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous ».

Par ailleurs, en vertu de ce texte, l’ECOSOC décide d’envisager le caractère biennal des résolutions de la Commission afin d’éliminer les redondances et les chevauchements et de promouvoir la complémentarité des travaux et des négociations portant sur des questions proches ou similaires dont lui-même et l’Assemblée générale sont saisis.

La résolution II intitulée « Aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique » a aussi été adoptée par vote, avec 26 voix en faveur, 16 contre et aucune abstention.

Dans ce texte, l’ECOSOC demande à la communauté internationale d’accroître son soutien et de respecter ses engagements s’agissant de réaliser des progrès dans les domaines essentiels au développement économique et social de l’Afrique, et salue les mesures prises par les partenaires de développement pour renforcer leur coopération dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.

Par la suite, la résolution III, intitulée « Repenser et renforcer le développement social dans le monde contemporain » a été adoptée par consensus.  En vertu de ce texte, le Conseil économique et social demande instamment aux États Membres de continuer d’accorder une attention particulière au renforcement du développement social, en particulier à l’élimination de la pauvreté et à la réduction des inégalités, en appuyant le plein emploi productif et un travail décent pour tous et en favorisant l’inclusion sociale.

L’ECOSOC a enfin approuvé le rapport de la cinquante-quatrième session de la Commission du développement social et le programme provisoire de la cinquante-cinquième session. 

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