Session de 2016, Comité chargé des organisations non gouvernementales 
13e & 14e séances – matin & après-midi 
ECOSOC/6736-ONG/824

Comité chargé des ONG: octroi du statut consultatif spécial à 10 ONG dont l’Américaine « Days for Girls International », promotrice de l’accès aux produits d’hygiène féminine

Le Comité chargé des ONG a octroyé aujourd’hui le statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) à 10 organisations dont l’Américaine « Days for Girls International » qui travaille à l’accès durable des filles aux produits d’hygiène féminine pour aider les adultes qu’elles seront à briser le cycle de la pauvreté.  Le Comité a réservé sa décision sur 24 autres demandes, en attendant les réponses aux questions supplémentaires qu’il a posées. 

Parmi les 10 ONG qui ont obtenu leur statut, il faut s’attarder sur l’Américaine « Days for Girls International » qui, dit-elle, aide, dans 70 pays, les filles et les femmes à inverser le cycle de la pauvreté d’une « manière simple, directe et surprenante », à savoir l’accès durable aux produits d’hygiène féminine.  L’ONG explique qu’une des causes principales de la pauvreté chez les filles et les femmes sont leur cycle menstruel.  L’ONG prend l’exemple d’une écolière qui aurait un cycle de 28 jours dont 4 jours de règles.  Parce qu’elle n’a ni serviette hygiénique ni tampon et qu’elle ne peut donc se déplacer, elle perd en fait 13 jours d’école par trimestre.  Or, les études montrent que chaque année scolaire améliore de 10 à 20% les chances d’une fille d’avoir une bonne profession et de briser le cycle de la pauvreté. 

La séance d’aujourd’hui a été marquée par deux longues suspensions de séance.  La première est intervenue pour permettre aux 19 membres du Comité de décider s’ils veulent ou pas examiner un à un les dossiers en suspens depuis les sessions précédentes.  L’examen a été finalement mené ONG par ONG.  La deuxième suspension de l’après-midi a été due à un débat entre les représentants de l’Afrique du Sud et des États-Unis s’agissant de l’ONG américaine « Rural Development Institute » qui, en partenariat avec les pays en développement, travaille à la défense des droits à la terre de 2,47 milliards de pauvres ruraux dans le monde.  Le représentant sud-africain voulait lier l’octroi d’un statut consultatif auprès de l’ECOSOC à une accréditation à l’Union africaine, ce à quoi son homologue américain s’est opposé, obtenant finalement gain de cause. 

Les 19 membres du Comité peuvent octroyer trois statuts consultatifs auprès du Conseil économique et social (ECOSOC), la décision finale revenant à ce dernier.  Le statut consultatif général est octroyé aux ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines de l’ECOSOC et qui peuvent, en conséquence, soumettre des communications écrites et des pétitions et proposer l’inscription de points à l’ordre du jour de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.

Le statut consultatif spécial est accordé aux ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité de l’ECOSOC.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.  L’inscription sur la Liste est réservée aux ONG qui contribuent de temps à autre au travail du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre que des communications écrites.

Le Comité chargé des ONG poursuivra ses travaux demain mercredi 3 février à partir de 10 heures.

 

Octroi du statut consultatif spécial

  • Martial Arts Academy (France)
  • Business and Professional Women Voluntary Organization (Soudan)
  • Human Rights Sanrakshan Sansthaa (Inde)
  • Azerbaijani American Cultural Association, Inc. (États-Unis)
  • Behinderung und Entwicklungszusammenarbeit e.V. (Allemagne)
  • Bulgarian Gender Research Foundation (Bulgarie)
  • Days for Girls International (États-Unis)
  • Engineers Without Borders - USA, Inc. (États-Unis)
  • Kirkon Ulkomaanavun Säätiö (Finlande)
  • Plan International (Royaume-Uni)

Report de la décision dans l’attente des réponses aux questions posées par le Comité

La représentante de la Turquie a demandé à The Next Century Foundation (Royaume-Uni) dans quels pays elle exécute ses projets et avec quels partenaires locaux.  Elle a voulu savoir de The RINJ Foundation (Canada) comment elle mène ses projets et quel est leur nombre en Afrique, a ajouté la représentante de l’Afrique du Sud.  Celui de la Mauritanie a réclamé à la Coordination Waï (Eveil) relative à l’unité nationale et la lutte contre l’esclavage (Mauritanie) des détails sur ses recettes et ses dépenses.

Le représentant du Pakistan a noté que l’adresse postale d’International Human Right Organization (Pakistan) est différente de celle du bureau où elle mène ses activités.  Son homologue de la Fédération de Russie a demandé à Insamlingsstiftelsen Kvinna till Kvinna (Suède) des précisions sur son bureau en Géorgie.  L’ONG couvre-t-elle un ou deux pays?  L’ONG reconnaît-elle qu’on dit « Golfe persique »? s’est inquiété le représentant de l’Iran alors que celui de l’Inde voulait savoir si les organisations membres de Dalit Welfare Organization (Népal) sont toutes népalaises.  De quels pays l’ONG reçoit-elle de l’argent?  Le représentant de l’Afrique du Sud a demandé les derniers états financiers de FESTHES « Festival Pour la Santé » (Togo).    

La représentante de Nicaragua a voulu demandé à l’Asociación Pro-Bienestar de la Familia Colombiana "Profamilia" (Colombie) plus de détails sur ses projets au Guatemala et au Honduras.  Elle a aussi demandé à Campanha Latino-Americana pelo Direito à Educação - CLADE (Brésil) la liste des activités prévues en 2016 en Amérique latine.  La représentante de l’Afrique du Sud a voulu connaître la nature des dons et des ressources reçus par Liberia Youth Initiative for Peace and Sustainable Development (LYIPSUD), Inc. (Libéria).  Que compte faire l’ONG pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

La représentante de l’Iran a voulu savoir plus sur la contribution de The Kuki Organization For Human Rights Trust (Inde) au travail de l’Instance permanente des peuples autochtones.  Celle du Nicaragua s’est demandé comment Article 36 Limited (Royaume-Uni) a pu participer aux réunions des organes des Nations Unies sans être accréditée?  La représentante de la Turquie a demandé à Assyrian National Congress (États-Unis) dans quels pays sa chaîne de télévision peut être reçue.  Son homologue de l’Afrique du Sud a dit attendre de l’ONG des réponses claires sur ce qu’elle fait réellement.

Il a aussi demandé au Collectif des Familles de Disparu(e)s en Algérie (France) la liste des pays où elle est présente et celle de ses activités en 2016.  L’ONG compte-t-elle étendre ses activités? a voulu savoir le représentant du Soudan.  Celui de la Chine a prié European Muslims League (Suisse) de parler de ses activités en 2015.  La représentante de l’Afrique du Sud s’est inquiétée de la contribution de Global Network of Civil Society Organisations for Disaster Reduction (Royaume-Uni) à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Le représentant de l’Inde a demandé à connaître les partenaires indiens d’International Association for Hospice and Palliative Care, Inc. (États-Unis).  Comment les membres sont-ils choisis?  Celui de la Chine a interrogé le Mouvement de la Paix (France) sur sa position sur le Tibet.  Le représentant du Soudan a prié National Secular Society (Royaume-Uni) de faire un résumé de ses activités en Afrique.  Quelle est la position de l’ONG sur le Tibet, a une nouvelle fois demandé le représentant de la Chine.   

Son homologue de l’Afrique du Sud a demandé à Oromia Support Group in Australia Inc. (Australie) si elle était accréditée auprès de l’Union africaine.  La représentante de la Turquie a voulu en savoir un peu plus sur les projets de Public Interest Advocacy Centre Ltd (Australie).  Celui de l’Afrique du Sud a demandé à Rural Development Institute (États-Unis) comment elle compte travailler pour le développement agricole en Afrique auprès de l’ECOSOC, sans accréditation à l’Union africaine.  L’ONG travaille avec l’Union africaine dans le cadre du projet « Land Policy Initiative ».  Elle travaille aussi avec la Banque africaine de développement (BAD), a répondu la représentante des États-Unis qui a souligné que pour demander un statut consultatif auprès de l’ECOSOC, une ONG n’a pas à être accréditée auprès de l’Union africaine.  L’ONG compte-t-elle obtenir une accréditation auprès de l’Union africaine et renforcer ou élargir sa collaboration avec l’Union africaine, a alors demandé le représentant sud-africain.

Dialogue avec les représentants des ONG

Human Rights and Solidarity with Oppressed People (MAZLUMDER) (Turquie) a expliqué qu’elle célèbre cette année son 25e anniversaire, des années qu’elle a consacré à la défense et à la promotion des droits de l’homme et à la solidarité avec les peuples opprimés.  L’ONG est essentiellement en Turquie et en République centrafricaine.  Quels sont vos projets?  Avec qui travaillez-vous?  Où sont vos états financiers? a demandé la représentante de l’Afrique du Sud, en souhaitant des réponses par écrit. 

Stiftung Wissenschaft und Politik (Allemagne) a dit avoir déposé une demande d’accréditation auprès de l’ECOSOC parce que ces dernières années, son travail concerne de plus en plus le travail de l’ONU.  L’ONG effectue en effet des recherches scientifiques indépendantes sur les relations internationales et la sécurité.  Quelle est votre position sur Taïwan? s’est inquiété le représentant de la Chine, alors que son homologue de Cuba se demandait si l’ONG avait modifié son statut.  La représentante de l’Iran a voulu des précisions sur les conférences régionales sur la sécurité que l’ONG aurait organisées en Asie.

En tant qu’ONG, nous n’avons pas de position sur Taïwan, celle de nos membres n’engageant qu’eux-mêmes, a répondu Stiftung Wissenschaft und Politik.  Notre statut n’a pas changé mais notre travail englobe désormais de nouveaux domaines comme le développement durable.  Quant aux conférences régionales sur la sécurité, ce sont les chercheurs eux-mêmes qui les organisent et déterminent le format.  Comptez-vous réduire la part de votre financement public? a demandé le représentant de la Fédération de Russie.  Son homologue de la Chine a rappelé à l’organisation l’obligation d’utiliser le nom officiel de Taïwan.

 

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