Comité chargé des ONG, Session de 2016,
9e & 10e séances – matin & après-midi
ECOSOC/6731-ONG/822

Le Comité des ONG vote pour classer le dossier de l’organisation américaine « Khmers Kampuchea-Krom Federation »

L’ONG américaine « Khmers Kampuchea-Krom Federation » a fait l’objet d’un troisième vote au Comité des ONG qui a, cette fois, décidé de classer le dossier.  Au cinquième jour de ses travaux, le Comité n’a octroyé le statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) à aucune ONG et a reporté l’examen de 52 demandes qui attendent depuis les sessions précédentes.  Il a également épuisé la liste de 404 nouveaux rapports quadriennaux soumis par des ONG déjà dotées d’un statut, en prenant note de 362 d’entre elles.

Après avoir décidé par deux fois, hier et avant-hier, de ne pas entendre les explications de l’ONG américaine « Khmers Kampuchea-Krom Federation », le Comité a dû à nouveau recourir au vote cet après-midi pour décider de clore le dossier.  Cette décision a été prise avec une majorité de 15 voix, tandis que les États-Unis, la Grèce et Israël s’y sont opposés et que l’Uruguay s’est abstenu.

Le représentant des États-Unis a regretté que cette ONG n’ait pas eu la possibilité de répondre aux allégations sérieuses la concernant, précisant en outre que son dossier avait été présenté il y a moins d’un an.  Il a expliqué que l’objectif de « Khmers Kampuchea-Krom Federation » est de protéger le mode de vie du peuple Krom, notamment ses droits linguistiques et ethniques, n’y voyant aucune atteinte à l’intégrité territoriale aux droits de l’État concerné, à savoir le Viet Nam.   

Du côté des délégations ayant voté oui, le délégué du Soudan a fait valoir la responsabilité des membres du Comité de faire respecter la Charte des Nations Unies, avant que son homologue du Vietnam, non membre mais observateur, ne salue le Comité pour avoir fait prévaloir les intérêts légitimes des États Membres.

En reportant aujourd’hui 52 dossiers d’ONG, les membres du Comité se sont montrés exigeants sur le respect des critères à remplir.  Les ONG requérantes ont été invitées, entre autres, à donner des détails sur leurs zones d’activités, leurs projets à venir, ainsi que sur leurs sources et niveaux de financement.

Le Comité veut connaitre les projets passés et futurs de manière à bien évaluer la réalité de la contribution que les ONG pourront faire aux travaux de l’ECOSOC si elles reçoivent le statut consultatif.  Que va faire l’Espagnole « Hokok Coalición Internacional Contra la Impunidad » en 2016 et en 2017, a demandé par exemple le représentant d’Israël après avoir constaté qu’elle n’avait mené aucune activité au cours des deux dernières années.

Les ONG doivent aussi préciser si elles mènent des activités à but lucratif, comme il a été demandé à l’Américaine « Center for Constitutional Rights Inc. » ou si elles sont des cabinets d’avocat, une question posée par la délégation iranienne à une autre Américaine, « The Lawfare Project, Inc. ».

La Britannique « Christian Solidarity Worldwide » qui, par le passé, a déjà répondu à 62 questions, selon le décompte du représentant du Royaume-Uni, a encore été soumise à des demandes d’éclaircissement de la part du Soudan.  Le délégué iranien a aussi voulu savoir si l’ONG avait un bureau en Iran.

En effet, comme le Royaume-Uni et l’Arménie, des États non membres du Comité sont intervenus pour apporter leur soutien à des ONG basées dans leur pays.  Le représentant du Canada a ainsi appuyé la Canadienne « Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights (YCSRR) » en s’inquiétant que la décision sur ce dossier ait été reportée plus de 10 fois depuis 2010.

N’envisageant même pas de réserver le même sort à l’Américaine « Iran Human Rights Documentation Center », le représentant de l’Iran lui a carrément conseillé de retirer sa demande, au motif qu’elle ne serait pas une ONG.  Pour lui donner la chance de s’expliquer, les délégations de la Chine, de Cuba et de l’Inde lui ont posé des questions supplémentaires.

Dans l’après-midi, le Comité a pris note de 362 nouveaux rapports quadriennaux, en reportant l’examen de 42 autres, dans l’attente des questions posées.  Les ONG dotées d’un statut consultatif doivent en effet présenter au Comité, tous les quatre ans, des rapports sur leurs activités, de façon à vérifier la pertinence de leurs travaux.

Les 19 membres du Comité peuvent octroyer trois statuts consultatifs auprès du Conseil économique et social (ECOSOC), la décision finale revenant à ce dernier.  Le statut consultatif général est octroyé aux ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines de l’ECOSOC et qui peuvent, en conséquence, soumettre des communications écrites et des pétitions et proposer l’inscription de points à l’ordre du jour de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  

Le statut consultatif spécial est accordé aux ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité de l’ECOSOC.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.  L’inscription sur la Liste est réservée aux ONG qui contribuent de temps à autre au travail du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre que des communications écrites.

Le Comité chargé des ONG poursuivra ses travaux lundi 1er février à partir de 10 heures. 

Report de la décision dans l’attente des réponses aux questions posées par le Comité

Quelles sont les activités d’Asia Center for Human Rights (ACHR) (République de Corée) en Asie ces deux dernières années, a interrogé le représentant de la Chine.  Comment l’organisation va contribuer au travail de l’ECOSOC?  Quelles sont ses activités en République centrafricaine, a ajouté la représentante de l’Afrique du Sud.  Donnez l’état financier le plus récent, a demandé celui de Cuba.  Quel est l’état des projets de l’Association for Human Rights and Solidarity with Oppressed People (MAZLUMDER) (Turquie), a voulu savoir le représentant de la Chine.  Quelle est la position d’Association Internationale de la Libre Pensée (France) sur le Tibet, a-t-il poursuivi.

Quelle est la nature et la portée des activités d’Assyrian Aid Society of America Inc. (États-Unis) dans le reste du monde, a demandé la représentante de Turquie.  Celle de l’Iran a voulu avoir les rapports d’activités de Center for Constitutional Rights Inc. (États-Unis).  Le représentant de l’Inde a exigé l’état financier de 2015.  Est-ce que cette ONG mène des activités commerciales?  La représentante de l’Afrique du Sud a voulu savoir les activités de Center for Media & Peace Initiative Inc. (États-Unis) en Afrique.

Quelles sont les activités à venir de Centre Zagros pour les Droits de l’Homme (Suisse)? a dit la représentante de l’Iran.  Est-ce qu’elle a un bureau en Iran, en Turquie et en Syrie?  Child Soldiers International (Royaume-Uni) devra corriger le nom de Taïwan dans ses articles de presse, à la demande du représentant de la Chine.  Celui du Soudan a voulu savoir comment Christian Solidarity Worldwide (Royaume-Uni) fait pour suivre la situation au Soudan.  Le représentant du Royaume-Uni, État observateur, a expliqué que l’ONG milite pour la protection de la liberté religieuse et qu’il s’agit d’une ONG « sérieuse ».  C’est le genre d’organisation que l’on veut voir à l’ECOSOC car elle remplit tous les critères.  L’ONG, a poursuivi l’observateur, a déjà répondu aux 62 questions qui lui ont été posées, y compris celles qui viennent d’être posées.  Le Royaume-Uni soutient l’octroi du statut consultatif spécial à cette ONG.  Le Soudan avait déjà posé les mêmes questions en mai 2010, a relevé, à son tour, le représentant des États-Unis, avant que son homologue de l’Iran ne le reconnaisse également, ce qui ne l’a pas empêché de demander si l’ONG a un bureau dans son pays. 

Le représentant du Soudan a voulu connaître la nature des relations que Committee to Protect Journalists, Inc. (États-Unis) entretient avec « certains gouvernements ».  La représentante de la Turquie a demandé à Congrès National des Arméniens Occidentaux (CNAO) (France) de clarifier ses relations avec le site Internet www.keghart.com.  Celui de l’Arménie, État observateur, a appuyé la demande de l’ONG.  Le Comité est neutre, s’est expliqué le représentant de l’Azerbaïdjan, mais cette ONG montre beaucoup de problèmes qui suscitent des questions.  Au cours de cette session, a rappelé son homologue de la Turquie, le Comité a déjà recommandé l’octroi du statut consultatif spécial à une autre ONG arménienne.  Quelles sont les activités récentes de la Coordination des Associations et des Particuliers pour la Liberté de Conscience (France), a demandé le représentant de la Chine.

Quels sont les projets de Dansk Flygtningehjælp (Danemark) en Amérique latine et dans quels pays précisément? s’est interrogé le représentant du Cuba.  Son homologue de la Fédération de Russie a voulu savoir si l’ONG dispose a des fonds versés par d’autres États et quels sont-ils?  Droits de l’Homme sans Frontières - Human Rights Without Frontiers (Belgique), a été priée par le représentant de la Chine de fournir une liste de ses activités entrant dans le cadre du travail de l’ECOSOC.  Earth Charter Associates Ltd. (États-Unis) devra corriger le nom de Taïwan sur son site Internet, a-t-il encore exigé.

La représentante de l’Afrique du Sud a voulu des informations supplémentaires sur le développement des activités d’ECCO2 Corp (États-Unis) en Afrique ainsi que le dernier état financier.  Son homologue des États-Unis a demandé des précisions sur le partenariat actuel de l’ONG avec l’ECOSOC.  Le représentant de la Chine a demandé à Electronic Frontier Foundation, Inc. (États-Unis) des informations sur la mise en œuvre de ses projets avec le Conseil des droits de l’homme.  Est-ce que l’ONG a des litiges avec des entreprises? a demandé le représentant de l’Afrique du Sud.  Donnez des informations sur la sixième Conférence mondiale sur la peine de mort, a exigé le représentant de la Chine à Ensemble contre la Peine de Mort (France). 

The Eurasia Foundation (États-Unis) devra répondre au représentant de la Fédération de Russie qui a voulu savoir si elle travaille avec les gouvernements.  Son homologue de l’Azerbaïdjan a souhaité obtenir des détails sur la mission de Federal Lezghin National and Cultural Autonomy (Fédération de Russie) en Azerbaïdjan.  Le représentant d’Israël a demandé des explications sur le processus de décision de Geneva Institute for Human Rights (GIHR) (Suisse).

Le représentant d’Israël a aussi voulu savoir comment Global Institute for Water, Environment and Health (Suisse) met en œuvre ses buts et missions.  Le même délégué a noté que Hokok Coalición Internacional Contra la Impunidad (Espagne) n’avait mené aucune activité durant ces deux dernières années.  Qu’est-ce qu’elle va faire en 2016 et en 2017.  Il a voulu savoir si l’enquête menée par la Commission britannique des ONG sur Human Aid (Royaume-Uni) est terminée.  Quels en sont les résultats?  Que fait l’ONG contre la pauvreté extrême au Royaume-Uni, a interrogé le représentant de l’Afrique du Sud.

Son homologue de la Chine a voulu des informations financières actualisées et les activités menées ces deux dernières années par International Association of Independent Journalists Inc. (Canada).  Le représentant de Cuba a demandé à International Center for Work and Family (Espagne) de clarifier le lien avec l’Université de Navarre.  

Celui de la Chine a voulu savoir dans quels pays d’Asie l’International Dalit Solidarity Network (Danemark) est-elle enregistrée.  Le représentant de l’Inde a demandé à connaître les types d’interventions de l’ONG, notamment en Inde.  Quelle est la nature des relations avec ses partenaires?  La représentante de l’Iran a demandé si les activités de l’ONG sont restées les mêmes.  Celui de la Fédération de Russie a voulu des précisions d’Interregional Non-governmental Organization "Committee against Torture" (Fédération de Russie) sur les projets qu’elle a réalisés dans les territoires septentrionaux du Caucase.  Le représentant de la Chine a demandé à Iran Human Rights Documentation Center (États-Unis) pourquoi elle n’a aucun membre?  Ce Centre n’est pas une ONG, a tranché la représentante de l’Iran, conseillant audit Centre de retirer sa demande.  96% de son budget est fourni par l’administration américaine, a constaté la représentante s’interrogeant sur l’identité des ONG partenaires.  Le représentant de Cuba a voulu que l’ONG apporte davantage d’informations sur son budget.  Nous voulons en savoir plus sur les sources de financement, notamment celle du Gouvernement, a précisé le représentant de l’Inde.  Quelles sont les activités de l’ONG en dehors des investigations. 

Le représentant d’Israël a noté un déficit de 150 000 dollars dans le budget d’Islamic Help (Royaume-Uni).  Quelles en sont les raisons?  Comment fait-elle pour réaliser ses projets?  Son homologue de la Chine a voulu en savoir plus sur les activités de Korea Human Rights Foundation (République de Corée) dans ce pays et en Asie.  Quel est le type de projets qu’elle entend mettre en œuvre?  Comment fera-t-elle pour contribuer à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, s’est demandé le représentant de l’Afrique du Sud.  Son homologue de l’Iran a voulu l’état financier de 2015.  Comment l’ONG fait-elle pour préserver sa neutralité dans les questions des droits de l’homme.  Le représentant de la Fédération de Russie a demandé pourquoi 30% du budget de Mittetulundusühing Fenno-Ugria Asutus (Estonie) sont consacrés aux dépenses administratives.

Le représentant de Cuba a voulu savoir si New Jersey Minority Educational Development NJ-MED (États-Unis) compte étendre ses activités en Amérique latine.  Le représentant d’Israël a demandé à Parents and Friends of Ex-Gays and Gays, Inc. (P-FOX) (États-Unis) de fournir la liste de ses activités dans le monde notamment en Fédération de Russie et au Pakistan.  Le représentant de Cuba a voulu des informations actualisées sur l’état financier de Profesionales por la Ética (Espagne).

Celui de la Fédération de Russie a demandé à Stiftung Wissenschaft und Politik (Allemagne) pourquoi les projets ne représentent 36% du budget?  La représentante de l’Iran a demandé à Survivor's Network of those Abused by Priests (États-Unis) des budgets actualisés.  Elle lui a aussi réclamé la liste des gouvernements qui l’aident et celle de ses partenaires.  Le représentant de la Fédération de Russie a voulu savoir s’il existe encore des cas de viols commis par des prêtes. 

Le représentant de Cuba a invité The Death Penalty Project Limited (Royaume-Uni) à détailler ses projets pour l’année 2016.  Le même délégué a demandé à The Jewish Renaissance Foundation (États-Unis) des informations financières actualisées.  Son homologue du Soudan s’est inquiété des activités de l’ONG dans le monde après 2011.  La représentante de la Chine a demandé à The Lawfare Project, Inc. (États-Unis) le nom de la Fondation qui la finance.  Celle de l’Iran a voulu savoir si on était devant un cabinet d’avocats ou une vraie ONG. 

La représentante de la Chine a voulu qu’United Sikhs (États-Unis) précise sa position sur le Tibet.  Celui de l’Inde a réclamé les dernières informations financières, en particulier les sources de financement.  Pourquoi les salaires ne figurent-ils pas dans les dépenses administratives?  Quelles sont les activités menées en faveur des minorités?  La représentante du Nicaragua a demandé à Virtual Activism Incorporated (États-Unis) si elle travaille en dehors des États-Unis et si elle compte travailler ailleurs dans le monde.  Celui de l’Afrique du Sud a voulu savoir comment cette ONG a pu exercer une influence sur ses partenaires africains.  La représentante de l’Iran a prié Women Living under Muslim Laws - International Solidarity Network (WLUML) (Royaume-Uni) de fournir un état financier actualisé.  L’ONG s’occupe-t-elle aussi des femmes qui vivent dans les pays non-musulmans.  Quel est son degré d’indépendance vis-à-vis des gouvernements qui la financent? a ajouté le représentant de l’Inde.

Celle du Nicaragua a demandé à Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights (YCSRR) (Canada) d’expliquer les projets prévus en 2016.  Le représentant du Soudan a exigé la liste des ateliers que l’ONG entend organiser en Afrique.  Celle du Canada, État observateur, a soutenu l’ONG dont la demande a été reportée plus de 10 fois depuis 2010.  L’observatrice a invité le Comité à se prononcer dès la prochaine session.  Le représentant de la Fédération de Russie a demandé à Youth of European Nationalities (Allemagne) des détails sur le Séminaire de Karkov organisé en 2015.  La question de la défense des droits des minorités dans l’est de l’Ukraine a-t-elle été abordée? 

Quelle est la relation entre Christian Solidarity International (CSI) (suisse) et Christian Solidarity Worldwide (Royaume-Uni)? a demandé le représentant du Soudan.  L’ONG parle « d’esclavage au Soudan » mais quelles sont ses sources d’informations?  Le représentant de l’Inde a demandé à International Non-Olympic Committee (Inde) la nature des « recherches » qu’elle mène.  Quel est le processus de décision de l’ONG?  Quel est le nombre des responsables du bureau en Inde?  Son homologue de l’Afrique du Sud a voulu plus d’informations sur les projets de Martial Arts Academy (France).  Est-ce qu’elle a des partenariats avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes)?

Le représentant de la Chine a constaté que les consignes données à World Council for Curriculum and Instruction (États-Unis) pour l’utilisation de la terminologie des Nations Unies n’avaient pas été suivies puisque son site Internet mentionne toujours Taïwan comme une république.  L’organisation doit respecter ses engagements, a-t-il dit.  La délégation de la Turquie a ensuite demandé des précisions sur un formulaire que devait remplir Widows for Peace through Democracy (Royaume-Uni).

Vote sur le classement de la demande de l’ONG américaine « Khmers Kampuchea-Krom Federation »

Par 15 voix pour, 3 contre (États-Unis, Grèce et Israël) et l’abstention de l’Uruguay, le Comité a décidé de clore le dossier de l’ONG américaine « Khmers Kampuchea-Krom Federation ».

Avant le vote, le représentant des États-Unis a rappelé que le Comité n’avait commencé à examiner qu’en mai 2015 le dossier de cette ONG qui n’en est donc qu’au tout premier stade de la procédure.  Mais, a-t-il expliqué, du fait des allégations sérieuses d’un membre du Comité et de la demande de clore le dossier, « Khmers Kampuchea-Krom Federation » n’a pas eu la possibilité de répondre aux allégations.  Il s’agit d’une ONG, a plaidé le représentant, qui a pour objectif de protéger et de promouvoir le mode de vie du peuple Krom.  Le représentant, qui a passé en revue les travaux de l’ONG pour promouvoir les droits linguistiques et ethniques des Krom, a insisté sur le fait que l’ONG ne sape en aucun cas les droits de l’État concerné.  Il s’est donc opposé à la clôture du dossier.

Après le vote, le représentant de la Grèce a précisé que le vote portait sur la clôture du dossier et non pas sur l’octroi d’un statut consultatif auprès de l’ECOSOC.  Il a dit s’être opposé par principe à la clôture du dossier avant que toutes les questions ne soient posées.  Il a exigé qu’on lui prouve clairement la non-applicabilité, dans ce cas d’espèce, de la résolution de l’Assemblée générale régissant l’octroi d’un statut consultatif.  Nous devons traiter les demandes de façon juste et transparente, a-t-il souligné, regrettant que le Comité n’ait même pas permis à l’ONG de s’expliquer.  C’est pourquoi nous avons voté contre le classement de ce dossier, a-t-il expliqué.

Du côté des délégations ayant voté oui, le délégué du Soudan a fait valoir la responsabilité des membres du Comité de faire respecter la Charte des Nations Unies.  Les délégations de Cuba et du Nicaragua, ayant présenté la demande de classement, n’ont pas à expliquer leur vote, conformément au règlement intérieur, a indiqué le Président.  Le représentant cubain est néanmoins intervenu pour expliquer qu’il n’avait pas demandé un vote mais simplement une décision de clôture par consensus.  C’est en l’absence de ce consensus que le vote a eu lieu.  Son homologue du Nicaragua a estimé que le Comité ne fermait pas la porte à des ONG mais qu’il faisait respecter des critères.

Le représentant du Viet Nam, non membre du Comité mais observateur, a remercié le Comité d’avoir pris une décision « judicieuse ».  Il a dit apprécier qu’on fasse prévaloir les intérêts légitimes des États Membres s’agissant, en particulier de leur intégrité territoriale.  Il a salué les travaux du Comité qui favorisent le partenariat entre les ONG et l’ONU, dans le respect des buts et principes de la Charte.

Examen des nouveaux rapports quadriennaux présentés par des ONG dotées du statut consultatif auprès de l’ECOSOC

Le Comité a pris note de 362 nouveaux rapports quadriennaux*, à l’exception de ceux pour lesquels les membres du Comité ont demandé des précisions.  En ce qui concerne le rapport de l’ONG AARP, le délégué de la Chine a demandé si sa campagne pluriannuelle en faveur de l’élimination de la faim avait donné des résultats.  Il a aussi demandé des précisions à Academy of Criminal Justice Sciences sur sa contribution à un Sommet mondial.  La même délégation a voulu que Club de Madrid lui explique la nature de ses relations avec ONU-Femmes et le Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.  Pour Associated Country Women of the World, elle a voulu savoir à quelle manifestation parallèle de la session de la Commission de la condition de la femme elle avait participé.

La délégation de la Chine a ensuite demandé des éclaircissements sur la position relative à Taïwan des ONG suivantes: Buddha’s Light International Association, Caritas Internationalis (International Confederation of Catholic Charities), Centre d’accompagnement des autochtones pygmées et minoritaires vulnérables, Conscience and Peace Tax International (CPTI), Coordination Immigrés du Sud du Monde/C.I.S.M. Vénétie, Credo Action, Economists for Peace and Security, International Bar Association, Minhaj-ul-Quran International, National Children’s and Youth Law Center et Society for Industrial and Organizational Psychology.

Ce délégué a aussi posé des questions semblables concernant le Tibet aux ONG suivantes: Community of Sant’Egidio, Confederazione Generale Italiana del Lavoro – General Italian Confederation of Labour, Congregations of St joseph, The European Center for Law and Justice/Centre européen pour le droit, la justice et les droits de l’homme, Federación Internacional de Fe y Alegría, International Service for Human Rights, Society for the Protection of Unborn Children, SOS Kinderdorf international, Asian Centre for Human Rights, Consultative Council of Jewish Organizations; Cross-Cultural Solutions, Defence for Children International, First Nations Summit et Forum for Women and Development – FOKUS.

À l’organisation Tandem Project, le représentant de la Chine a reproché l’utilisation de la mauvaise terminologie à la fois pour le Tibet, Taiwan et Hong Kong.

En ce qui concerne le rapport de The Heritage Foundation, le représentant de Cuba a demandé de préciser les évènements auxquels l’ONG a participé en 2014, ainsi que ses contributions à la Conférence de l’ONU sur le commerce des armes.  Son homologue de la Chine a remarqué que Human Rights First n’avait pas répondu directement à la question sur son travail en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Quels pays ont-ils fait l’objet d’une recommandation de la part de l’ONG, a-t-il aussi voulu savoir.  Son collègue de Cuba a demandé ce que ferait le Comité face aux organisations qui ne répondent pas aux questions du Comité sur leurs rapports.  Le représentant de l’Inde a demandé à Indian Council of Education des précisions sur sa participation aux travaux de l’ONU, ayant noté que ses réponses étaient les mêmes que pour les travaux menés en Inde.

Le représentant de la Chine a demandé quelles activités International Fellowship of Reconciliation a menées dans le domaine des changements climatiques et du développement durable.  Il a aussi demandé des précisions sur la situation budgétaire de Korean Institute for Women and Politics en 2013 et 2014, ainsi que sur ses sources de financement et sur les manifestations qu’elle a organisées.  Une question a été posée à National Council of German Women’s Organization sur sa participation aux conférences internationales.

D’autres questions ont été posées par la délégation de la Chine à Non violent Peaceforce sur les moyens utilisés pour mettre fin à la violence, et à Nonviolent radical Party, Transnational and Transparty, pour savoir comment elle avait contribué aux travaux de la Troisième Commission de l’Assemblée générale chargée des questions sociales, humanitaires et sociales.  À Pax Christi International, International Catholic Peace Movement, la délégation chinoise a demandé des précisions sur l’utilisation qu’elle fait des technologies mobiles pour aider les pays en développement à élargir l’accès aux soins de santé maternelle.

La même déléguée s’est interrogée sur les méthodes de communications de Priests for Life pour améliorer l’information sur les Nations Unies et sur la collaboration éventuelle de Redress Trust avec les gouvernements.  Elle a aussi demandé à Association for Progressive Communications (APC) de préciser l’objet des consultations régionales qu’elle a organisées.

Dialogue avec les représentants des ONG

L’ONG Ensemble contre la Peine de Mort (France) a expliqué que le sixième Congrès mondial contre la peine de mort, organisé tous les trois ans, aura lieu cette année, du 21 au 23 juin, à Oslo.  Le Congrès verra la participation des pays qui appliquent ou non la peine de mort, des pays qui ont signé un moratoire ou des « pays abolitionnistes ».  La société civile y est également attendue.  Le Congrès offre aux participants l’occasion de dialoguer ouvertement sur la peine de mort.  L’autre objectif est d’aider la société civile sur les questions liées à la justice, au droit et aux conditions carcérales.  L’ONG peut faire des propositions aux États sur les étapes à franchir vers l’abolition de la peine de mort.  Elle travaille à la sensibilisation, à l’éducation et au dialogue.  La peine de mort est un sujet délicat et nous respectons la souveraineté des États en la matière, a assuré l’ONG.

Le représentant de la Chine a demandé que l’ONG explique par écrit sa position sur Taïwan et le Tibet.  Nous travaillons dans le cadre de la Charte des Nations Unies et avec des États souverains, a insisté l’ONG qui dit n’être actif ni en Chine ni à Hong Kong, avant de souligner: « nous respectons le droit international, la question de Taïwan et du Tibet ».  La représentante de l’Iran a demandé « pourquoi le site Internet de l’ONG se focalise sur trois pays ». 

L’ONG Access Now (États-Unis) a indiqué qu’elle veut garantir l’accès de tous aux technologies de l’information et des communications.  L’ONG a dit avoir participé à de nombreuses conférences internationales et notamment le Sommet mondial de la société de l’information.  « Nous soutenons les principes de la Charte de l’ONU », a-t-elle indiqué, avant que le représentant de Cuba n’exige le document qui a permis à l’ONG de changer de nom.  Quel est le taux de pénétration de l’Internet en Afrique et quel est l’impact de votre travail sur ce continent? a demandé la représentante de l’Afrique du Sud.  Quelles sont entreprises sud-africaines avec lesquelles vous travaillez?  Quel enseignement tirez-vous de cette collaboration et qu’en-est-il de vos financements?  La représentante de la Chine a voulu savoir comment l’ONG définit le concept de « populations à risque ».  Son homologue du Nicaragua s’est demandé si l’ONG prévoit d’organiser des activités en Amérique latine.  

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