Comité chargé des ONG: nouveau vote pour confirmer le refus de dialoguer avec l’ONG américaine « Khmers Kampuchea-Krom Federation »
Le Comité chargé des ONG a confirmé aujourd’hui par un autre vote, après celui d’hier, qu’il ne comptait pas dialoguer avec l’ONG américaine « Khmers Kampuchea-Krom Federation ». Le Comité a avancé dans ses travaux en accordant le statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) à 15 ONG et en reportant sa décision sur la candidature de près de soixante autres.
Si l’ONG américaine « Khmers Kampuchea-Krom Federation » se présente comme une organisation qui respecte le droit international, la légitimité de ses objectifs a été contestée, hier, par plusieurs membres du Comité, le délégué de Cuba en tête, au motif qu’ils sont contraires aux intérêts d’un État Membre des Nations Unies, à savoir le Viet Nam. L’ONG dit militer en faveur de la liberté, de la justice et du droit à l’autodétermination des peuples autochtones du Kampuchea-Krom qui vivent dans la région du Delta du Mékong, dans le sud vietnamien.
C’est dans ce contexte que les membres du Comité ont procédé à un autre vote aujourd’hui pour confirmer ou infirmer celui d’hier sur l’opportunité ou pas de dialoguer avec l’ONG. Alors que cette dernière s’est une nouvelle fois vue nier son droit de s’expliquer, par 13 voix pour, l’opposition des États-Unis, de la Grèce, d’Israël et de l’Uruguay et l’abstention de la Fédération de Russie, les membres du Comité se sont divisés en deux camps: les défenseurs de la liberté d’expression et ceux du respect absolu de la Charte des Nations Unies et du droit international, dont l’intégrité territoriale des États.
Pour les mêmes motifs de non-conformité aux principes de l’ONU, d’autres ONG ont été critiquées. Ainsi, la déléguée du Nicaragua a estimé que les objectifs de la Britannique « National Secular Society », qui milite pour une démocratie séculaire et contre l’influence disproportionnée de la religion sur les gouvernements et la vie publique, sont contraires à l’Article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui protège la liberté de pensée, de conscience et de religion.
Les membres du Comité se sont aussi montrés particulièrement soucieux de l’indépendance des ONG. Ils se sont souvent interrogés sur leurs liens avec les gouvernements et d’autres organisations. Ils ont aussi posé des questions sur les sources de financement, publiques ou privées. Le représentant de l’Afrique du Sud, en particulier, a scruté les budgets de nombreuses organisations et y a parfois décelé des déficits importants, comme celui de la Britannique « Plan International » qui se monte à 3 millions de dollars. Le représentant de la Chine s’est montré intraitable sur l’obligation des ONG d’utiliser la terminologie officielle de l’ONU pour les noms géographiques. À plusieurs reprises, il a relevé des erreurs sur Taïwan, Hong Kong et le Tibet.
La question principale pour décider d’un statut consultatif est celle de la contribution réelle aux travaux de l’ECOSOC. Pour en savoir plus, le Comité a dialogué aujourd’hui avec la Qatarie « Sheikh Eid Bin Mohammad Al Thani Charitable Association », les Américaines « Rural Development Institute » et « The Association for Trauma Outreach and Prevention Inc », et la Luxembourgeoise « Luxembourg Income Study ».
Les 19 membres du Comité peuvent octroyer trois statuts consultatifs auprès du Conseil économique et social (ECOSOC), la décision finale revenant à ce dernier. Le statut consultatif général est octroyé aux ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines de l’ECOSOC et qui peuvent, en conséquence, soumettre des communications écrites et des pétitions et proposer l’inscription de points à l’ordre du jour de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires. Le statut consultatif spécial est accordé aux ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité de l’ECOSOC. Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions. L’inscription sur la Liste est réservée aux ONG qui contribuent de temps à autre au travail du Conseil. Elles ne peuvent soumettre que des communications écrites.
Le Comité chargé des ONG poursuivra ses travaux demain vendredi 29 janvier à partir de 10 heures.
NOUVELLES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF ET NOUVELLES DEMANDES DE RECLASSEMENT
Octroi du statut consultatif spécial
- Initiative Féministe Européenne (France)
- Institut de Drets Humans de Catalunya (Espagne)
- Institute for Human Rights & Business Limited (Royaume-Uni)
- Intersections International Initiative, Inc. (États-Unis)
- Japan Federation of Democratic Medical Institutions (MIN-IREN) (Japon)
- Ludwig Boltzmann Institut für Menschenrechte - Forschungsverein (BIM-FV) (Autriche)
- Stichting Basug (Bangladesh Support Group) (Pays-Bas)
- STUF United Fund Inc. (Pays-Bas)
- Sukyo Mahikari (États-Unis)
- The Children's Investment Fund Foundation (UK) (Royaume-Uni)
- The Leadership Foundation (États-Unis)
- US-Africa Synergy Inc (États-Unis)
- USC Canada (Canada)
- Women for Water Partnership (Pays-Bas)
- Luxembourg Income Study (Luxembourg)
Report de la décision dans l’attente des réponses aux questions posées par le Comité
Le représentant de l’Afrique du Sud a reproché à Institute for Multi-track Diplomacy (États-Unis) de n’avoir pas donné les renseignements demandés sur la formation au règlement des conflits qu’elle dispense. Quelle contribution comptez-vous faire au travail de l’ECOSOC? Le représentant de l’Inde a exigé d’International Association for Hospice and Palliative Care, Inc. (États-Unis) la liste des dons qu’elle reçoit d’autres ONG. L’ONG a-t-elle accès aux fonds publics? La représentante de l’Iran a demandé à James Madison University (États-Unis) de clarifier l’état de sa coopération avec le Département d’État américain et d’autres branches de l’administration américaine.
Le représentant de la Chine a demandé à Kirkon Ulkomaanavun Säätiö (Finlande) d’utiliser le nom officiel de Taïwan sur son site Internet. Taïwan ne figure pas dans le dossier de l’ONG, a fait remarquer son homologue des États-Unis. Celle du Nicaragua a voulu savoir de Let’s Breakthrough, Inc. (États-Unis) si elle fait une campagne médiatique en Amérique latine. Quels sont ses projets sur le continent? Quelle a été l’efficacité de ses activités en Asie? a ajouté le représentant de la Chine. Son homologue de l’Inde a voulu avoir la liste des bailleurs de fonds de l’ONG? Quelle est la teneur de sa collaboration avec les institutions des Nations Unies? Le représentant de la Chine a noté une appellation erronée du Taïwan sur le site Internet de Luxembourg Income Study (Luxembourg). Le représentant de l’Afrique du Sud a demandé des éclaircissements sur les chiffres annoncés dans la demande de l’ONG.
Le représentant de la Chine a voulu que le Mouvement de la Paix (France) lui explique pourquoi elle n’a pas changé l’appellation du Tibet dans sa demande. Son homologue des États-Unis a demandé à Muslim Aid (Royaume-Uni) de donner la définition du terme « communauté marginalisée ». Le représentant d’Israël a exigé de Muslim Hands (Royaume-Uni) la liste des contributions publiques qu’elle reçoit.
La déléguée du Nicaragua a estimé que les objectifs de National Secular Society (Royaume-Uni), qui milite pour une démocratie séculaire, dont la séparation de l’État et de la religion, et contre l’influence disproportionnée de la religion sur les gouvernements et la vie publique, sont contraires à l’Article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui stipule que « toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites ».
Peut-on en savoir plus sur la situation financière de l’ONG? a demandé le représentant de la Chine, une question qui a surpris son homologue des États-Unis qui a fait remarquer qu’un excédent budgétaire ne peut servir de critère pour reporter la décision sur la demande d’une ONG. Le représentant de l’Afrique du Sud a demandé à Oromia Support Group in Australia Inc. (Australie) si son travail de sensibilisation vise uniquement à dénoncer les violations des droits de l’homme en Éthiopie. Est-ce que l’ONG travaille avec les organisations des droits de l’homme en Afrique? Que fait-elle face aux violations des droits de l’homme en Australie? La représentante de la Chine a demandé à Plan International (Royaume-Uni) d’utiliser le nom officiel de Taïwan. Celui de l’Afrique du Sud a voulu en savoir plus sur les activités menées dans les 50 pays où l’ONG est présente. Cette ONG est-elle indépendante de ses bailleurs de fonds? Pourquoi a-t-elle un déficit budgétaire de 3 millions de dollars?
La représentante du Nicaragua a demandé à Population Matters (Royaume-Uni) si elle a des projets en Amérique latine. Celle de la Chine a voulu le détail des activités de Public Interest Advocacy Centre Ltd (Royaume-Uni) en 2015. La représentante de l’Afrique du Sud a demandé si Rural Development Institute (États-Unis) travaille ou non avec l’Union africaine. Celle de la Chine a ici aussi réclamé la correction du nom de Taïwan.
Quelle est la contribution de Stichting HealthNet International - Transcultural Psychosocial Organization (Pays-Bas) au travail de l’ECOSOC? s’est interrogée la représentante de l’Afrique du Sud, avant que son homologue de la Chine n’exige de Stichting Samenwerkingsverband IKV - Pax Christi (Pays-Bas) une clarification sur sa position sur Taïwan. Quelle est la position de Stichting Soham Baba Mission (Pays-Bas) sur le Tibet, a-t-elle aussi demandé.
La représentante de l’Iran a prié Stichting War Child (Pays-Bas) de dire comment elle fait pour défendre son indépendance. Celle de la Chine a voulu savoir si en 2015 The Acton Institute for the Study of Religion and Liberty (États-Unis) avait participé au travail des Nations Unies. Elle a aussi demandé à The Aspen Institute, Inc. (États-Unis) ce qu’elle entend par « processus de sélection des dirigeants de demain ».
La représentante de la Chine a demandé à The Simons Foundation (Canada) de corriger le nom de Hong Kong. Comment l’ONG compte-t-elle contribuer à la question du désarmement? Quel est le lien entre le désarmement et l’ECOSOC? a commenté le représentant de l’Afrique du sud. Celle du Canada a défendu l’octroi du statut consultatif à une ONG dont le dossier a été reporté huit fois. La représentante de la Chine a demandé à The World Academy of Art and Science (États-Unis) d’utiliser le nom officiel de Taïwan. Son homologue de l’Afrique du Sud a demandé à WEConnect International Inc (États-Unis) la liste de ses activités en Afrique.
La représentante de l’Iran a voulu de Women's Freedom Forum, Inc. (États-Unis) des précisions sur ses liens avec les ONG partenaires. Qui sont ses partenaires? Que fait l’ONG pour les femmes musulmanes aux États-Unis? Le représentant du Soudan s’est inquiété des activités de Work In Progress (France) en Afrique.
La représentante de la Chine a demandé à Youth Service America (États-Unis) de corriger les noms de Hong Kong et de Taïwan sur son site Internet. Quelles sont les activités de World Without Genocide (États-Unis) en Afrique, s’est interrogé le représentant du Soudan. Celle de l’Afrique du Sud a prié Africa Unite (Afrique du Sud) de clarifier le rôle du Gouvernement dans son organigramme. Jouez-vous un rôle dans la mise en œuvre du Plan national de développement? Avec quelles communautés locales travaillez-vous?
La représentante sud-africaine a aussi avoué ne pas faire confiance à Afrikaanse Forum vir Burgerregte (Afrique du Sud). Quelles sont les sources de financement? Quelles sont les raisons du déficit budgétaire? À quel projet de cohésion sociale l’ONG-a-t-elle participé en Afrique du Sud? Quelle est le niveau des cotisations? Quelles sont les causes structurelles du sous-développement? Quelle est la nature du travail avec l’Union africaine? Qu’en-est-il des relations avec le Conseil de l’Europe? Le représentant d’Israël a demandé à Al-Marsad, The Arab Centre for Human Rights in the Golan Heights (R.A.) (Golan syrien occupé) comment elle dépense ses fonds. Celui de l’Inde a demandé à Ambedkar Center for Justice and Peace (Inde): « est-ce que les populations marginalisées sont considérées comme des peuples autochtones? » Essayez de combler votre déficit budgétaire, a conseillé le représentant de l’Afrique du Sud.
Il a aussi demandé à Conselho Indigenista Missionário CIMI (Brésil) « pourquoi la Bonne Nouvelle n’était annoncée qu’aux peuples autochtones? » Le représentant de la Chine a souhaité que Diplomatic Mission Peace And Prosperity (Albanie) éclaircisse sa position sur le Tibet. Celui de la Fédération de Russie s’est demandé ce qu’est « l’union albanaise? » Quel est le Plan de travail pour 2016 de l’Egyptian Centre for Human Rights (Égypte) et quelles sont les causes du déficit budgétaire?
D’où vient le budget d’Egyptian Judges' Club (Égypte), a demandé le représentant de l’Afrique du Sud. Il a aussi voulu savoir ce que fait Heavenly Shower of Peace Church of God (Nigéria) et pourquoi elle collecte les cartes d’électeurs. L’ONG doit reformuler sa demande, a-t-il conclu avant de lui demander aussi de clarifier son rôle par rapport à la Commission électorale du Nigéria. Est-ce que Helsinki Citizens’ Assembly Vanadzor Office (Arménie) pourrait partager le détail de ses activités, a demandé le représentant de l’Azerbaïdjan. Son homologue de l’Afrique du Sud a souligné que les questions sur l’armement ne relèvent pas du mandat de l’ECOSOC.
The International Association of Genocide Scholars, Inc. (Argentine) a été priée par le représentant de la Chine d’expliquer les causes de son déficit budgétaire. Quelles sont les activités de l’ONG depuis 2010? Le représentant de l’Inde a voulu connaître d’International Human Rights Commission Relief Fund Trust (Pakistan) la nature de ses activités avec « Islamic Human Rights Commission ». Expliquez les causes de votre déficit, a poursuivi le représentant de l’Afrique du Sud. Celui des États-Unis a exigé d’Islamic African Relief Agency (IARA) (Soudan) qu’elle fournisse le détail des fonds reçus des institutions des Nations Unies? Quelle est la nature du partenariat avec ces institutions?
La représentante du Nicaragua a voulu savoir si Legal Resources Centre (Afrique du Sud) travaille aussi en Amérique latine. Celle de l’Afrique du Sud a exigé de la transparence dans le financement des projets. Et d’ailleurs quelle est la nature de projets? Comment entendez-vous rétablir votre déficit budgétaire? Les services rendus sont-ils gratuits? Avez-vous des exonérations fiscales. Quel est votre statut exact? Le représentant de l’Inde a demandé des détails sur les relations entre trois ONG mentionnées dans le dossier de National Development Youth Club, Jaran Wali Gali Poonch (Inde), tandis que le délégué de Cuba a souhaité obtenir des données plus récentes sur les activités de l’organisation. Quelle contribution New Era Educational and Charitable Support Initiative (Nigéria) peut-elle apporter à l’ECOSOC, a voulu savoir la représentante de l’Afrique du Sud qui a aussi demandé les états financiers les plus récents et ventilés par donateur, ainsi que des exemples de projets menés à bien par l’organisation.
Cette même délégation a aussi requis la liste des projets auxquels participe Nigerian Diaspora Youths Movement for Peace and Development International Organization (Cameroun), pour établir la preuve de ses activités dans le monde. La représentante de la République islamique d’Iran a souhaité des éclaircissements sur les dons reçus par Sheikh Eid Bin Mohammad Al Thani Charitable Association (Qatar), ainsi que sur ses liens avec des organisations terroristes comme le Front el-Nosra. Celui de l’Inde a voulu des détails sur les programmes et projets menés par Social Services Trust (Inde), pour comprendre comment ils peuvent contribuer aux activités de l’ECOSOC. Son homologue de l’Afrique du Sud a ajouté une demande d’explication sur l’énorme déficit budgétaire de cette organisation.
Le représentant de l’Inde a demandé à Swadhikar (Inde) des explications sur ses projets en matière d’éducation universitaire, ainsi que sur sa date d’enregistrement. The F W de Klerk Foundation Trust (Afrique du Sud) a fait de son mieux pour répondre aux questions posées, a reconnu la représentante de l’Afrique du Sud avant toutefois d’en poser d’autres. Il a ainsi demandé des explications sur les liens « très étroits » avec des organisations de droite dans le pays qui, à son avis, vont à l’encontre des objectifs démocratiques. Quelles est sa position sur l’idéal social de l’Afrique du Sud? Pour la représentante de la Chine, c’est la mention du Tibet qui pose problème. Quelle est au juste la position de l’ONG? À Treatment & Rehabilitation Center for Victims of Torture (État de Palestine), le représentant d’Israël a demandé plus de précisions sur le montant des dons reçus et les relations entretenues avec certains gouvernements.
VOICE (Vietnamese Overseas Initiative for Conscience Empowerment) (Philippines) a été interrogée par la représentante de la République islamique d’Iran sur ses projets dans le domaine de l’éducation et de la science. Combien cette ONG compte-t-elle de bénévoles? Le délégué du Soudan s’est intéressé au fait que l’ONG siège aux Philippines mais utilise pour ses comptes le dollar américain. Il a ensuite demandé à V‐Day Karama (Égypte) de préciser ses activités et si elle a des relations avec certains gouvernements. La représentante de l’Afrique du Sud a demandé à Women’s Initiative for Self-Actualization (Nigéria) des précisions sur ses activités de financement d’entreprises, sur les réunions auxquelles elle a participé et sur sa contribution éventuelle aux travaux de l’ECOSOC.
Le représentant de Cuba a estimé qu’Access Now (États-Unis) a toujours répondu rapidement aux questions posées. Quels sont les évènements récents auxquels l’organisation a participé? Quel a été l’impact des déclarations prononcées à ces occasions? Il serait intéressé de connaître les sources d’information sur lesquelles l’ONG appuie ses travaux, a commenté le représentant.
Vote pour statuer sur l’appel interjeté à l’encontre d’une décision du Président
Le Comité a procédé à un vote pour statuer sur l’appel interjeté par un de ses membres à l’encontre d’une décision du Président qui, hier soir, a soumis au vote l’opportunité de dialoguer ou pas avec l’ONG américaine Khmers Kampuchea-Krom Federation qui n’a finalement pas pu s’exprimer.
L’ONG américaine « Khmers Kampuchea-Krom Federation » dit militer pour la liberté, la justice et le droit à l’autodétermination des peuples autochtones du Kampuchea-Krom qui vivent dans la région du Delta du Mékong, dans le sud du Vietnam, et ce par des mesures pacifiques et le respect du droit international. Hier, les délégations de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela avaient cependant dénoncé les objectifs de cette organisation comme contraires aux intérêts d’un État Membre des Nations Unies, à savoir le Viet Nam.
Après un vote de 13 voix pour, 4 voix contre (États-Unis, Grèce, Israël et Uruguay) et l’abstention de la Fédération de Russie, le Comité n’a pas dialogué avec l’ONG.
Aujourd’hui le Président expliquait que ceux qui ne veulent pas dialoguer avec l’ONG doivent voter « oui » et ceux qui le veulent, « non », le représentant des États-Unis interprétait le vote de la façon suivante: ceux qui voteront « oui » ne veulent pas de débat et ceux qui voteront « non » défendent la liberté d’expression. D’autres membres du Comité, comme celui de l’Azerbaïdjan, ont regretté qu’on ne puisse pas reformuler la question. Cela n’est pas possible, a expliqué le Président, puisqu’il s’agit d’une procédure juridique.
Les opposants au dialogue ayant gagné par 13 voix pour, l’opposition des États-Unis, la Grèce, Israël et Uruguay et l’abstention de la Fédération de Russie, le représentant des États-Unis a exprimé son mécontentement devant un « manque de transparence choquant de la part de ce Comité ». Il a relevé les allégations graves portées contre l’ONG et s’est désolé que le Comité ne l’ait pas laissée s’expliquer. L’ONU vient d’envoyer le message selon lequel la liberté d’expression est en danger dans ses propres murs, a-t-il averti. La décision prise après le vote est contraire à la liberté d’expression, ce qui envoie un message grave, a renchéri le représentant de la Grèce. Son homologue de Cuba s’est étonné que l’on invoque une privation de liberté d’expression. L’ONG, s’est-il défendu, a déjà été écoutée et a montré que c’est une organisation qui ne respecte ni la résolution fondatrice du Comité ni la Charte des Nations Unies. Le Comité, a-t-il martelé, est un « symbole » et un « gardien » de la liberté d’expression et des normes de droit international. La représentante de la Turquie a aussi nié l’argument d’une privation de la liberté d’expression.
Son homologue de l’Inde a rappelé le respect dû aux principes d’universalité et de transparence par tous les organismes de l’ONU. Il a rappelé que l’année dernière, le Comité avait déjà voté après la plainte du Viet Nam. « On n’a fait que répéter cette procédure cette année », a-t-il fait remarquer en revenant au respect dû aux principes de la Charte des Nations Unies. Aucun gouvernement ni aucune ONG ne peut aller à l’encontre de la Charte, a ajouté le représentant de l’Azerbaïdjan, soutenu par ses homologues du Nicaragua, de l’Afrique du Sud, du Venezuela et du Soudan. « Nous ne pouvons soutenir une ONG qui veut saper le principe de l’intégrité territoriale d’un États. » La représentante de la République islamique d’Iran a tout de même espéré que la procédure de vote ne constituera pas un précédent pour l’avenir, reconnaissant le droit d’une ONG requérante de dialoguer avec les membres du Comité.
Dialogue avec les représentants des ONG
Le représentant de l’Inde a demandé des explications sur les activités de Sheikh Eid Bin Mohammad Al Thani Charitable Association (Qatar) en Syrie ou de l’Iraq. « Pour la Syrie, nous travaillons avec des partenaires dans les camps de réfugiés en Jordanie ou au Liban. Mais nous ne sommes physiquement ni en Syrie ni en Iraq, a répondu l’ONG.
« Rural Development Institute (États-Unis) ne considère pas Taïwan comme un pays indépendant, a expliqué l’ONG. Les mentions de Taïwan sur le site ne sont là que pour illustrer le succès des projets menés. Il ne s’agit en aucun cas de dire que Taïwan est un État indépendant, a assuré l’ONG qui a ajouté que l’équipe de communication a été priée de corriger l’erreur. Que faites-vous exactement dans mon pays, s’est inquiété le représentant de l’Inde? Le travail est-il fait par le bureau aux États-Unis? Le représentant de l’Afrique du Sud a demandé si l’ONG a une accréditation auprès du Conseil économique et social de l’Union africaine. Celui de Cuba a voulu connaître le statut juridique précis de l’ONG.
En Inde, a répondu l’organisation, nous sommes enregistrés auprès du Ministère de l’intérieur. Le pays bénéficie du plus grand programme notamment pour l’allocation des terres dans le Bengale occidental, en partenariat avec le Gouvernement. Le bureau indien reçoit en effet des fonds transférés par celui aux États-Unis et, a ajouté l’ONG, nous n’avons pas de structure officielle avec l’Union africaine. En revanche, un bureau va être prochainement ouvert en Tanzanie. Peut-être que ce sera le commencement, a répondu une ONG qui s’est enorgueillie de ne pas être déficitaire. Nous sommes financés par des fondations américaines et européennes, a-t-elle précisé.
Luxembourg Income Study (Luxembourg) a expliqué que pour elle, Taïwan est une province de la Chine. En réponse à une question du représentant de l’Afrique du Sud sur les types de données utilisées, elle a indiqué que les données viennent des sondages réalisés par les États membres de l’ONG, y compris la Chine et l’Afrique du Sud. « Nous sommes au top de la protection des données », a dit l’ONG, assurant que les données sont principalement utilisées dans les universités des pays membres.
La représentante de la Turquie a demandé à The Association for Trauma Outreach and Prevention Inc (États-Unis) de fournir une liste complète des gouvernements qui travaillent avec elle. Comment faites-vous pour réaliser vos projets avec un budget de 1 500 dollars? Avez-vous des activités de plaidoyer dans les pays où vous êtes présentes? Nous n’avons, a répondu l’ONG, aucun lien direct avec un gouvernement. Nous sommes une organisation de bénévoles et avons des collaborateurs qui fournissent une certaine aide afin que nous puissions travailler avec moins de 2 000 dollars, a précisé l’ONG. Nous ne faisons pas de plaidoyer et nos membres sont des gens qui se sentent solidaires des victimes des catastrophes naturelles. Le représentant du Burundi a voulu des informations, par écrit, sur les activités de l’ONG au Burundi. « Il n’y a pas d’activité au Burundi mais nous espérons avoir des fonds pour nous y implanter, a répondu l’ONG.