En cours au Siège de l'ONU

7789e séance – après-midi
CS/12548

La Représentante spéciale pour Haïti demande un appui pour remédier aux conséquences de l’ouragan Matthew et préserver le processus électoral

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour Haïti, Mme Sandra Honoré, a demandé, cet après-midi, devant le Conseil de sécurité, qu’un soutien international soit apporté à ce pays afin de faire face aux conséquences dévastatrices de l’ouragan Matthew qui a l’a frappé le 4 octobre.  Il est nécessaire de préserver « la crédibilité et l’intégrité » du processus électoral en Haïti, lequel est sur la bonne voie, a souligné Mme Honoré, en regrettant cependant qu’après le passage de l’ouragan, les élections prévues le 9 octobre, dont le premier tour de l’élection présidentielle, ont été reportées.

« Il est important de trouver le bon équilibre visant à maintenir l’élan généré pour les élections tout en faisant face à la plus grande crise humanitaire qu’Haïti ait connue depuis 2010 », a-t-elle affirmé.  Ce point de vue a été partagé par la plupart de la vingtaine de délégations qui ont pris la parole, exhortant ainsi le Gouvernement haïtien à organiser ces élections le plus rapidement possible.  Les intervenants ont également discuté de l’avenir de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et de l’épidémie de choléra qui frappe Haïti.  Des centaines de cas ont été constatés depuis le passage de l’ouragan Matthew.

Venue présenter le dernier rapport du Secrétaire général sur la MINUSTAH*, la Représentante spéciale a indiqué que l’ouragan Matthew aurait affecté 2,1 millions de personnes, dont 1,4 million de personnes ont un besoin urgent de l’aide humanitaire.  « Le Ministère de l’intérieur haïtien a confirmé 372 décès, un chiffre qui est susceptible d’augmenter, alors que plus de 60 000 personnes ont été évacuées et sont accueillies dans des abris temporaires », a-t-elle assuré.

Pour fournir une aide vitale à 750 000 personnes pour les trois prochains mois, Mme Honoré a rappelé que l’ONU et les agences humanitaires avaient lancé un appel pour la collecte de 120 millions de dollars.  Les Nations Unies, ainsi que d’autres partenaires internationaux, ont commencé à soutenir les autorités haïtiennes afin de répondre aux besoins immédiats de la population affectée, en positionnant des stocks de nourriture, avec l’appui de la MINUSTAH.

Les délégations ont été nombreuses à annoncer une aide de leur pays à Haïti, à commencer par celle de la France qui a affirmé que « tous les moyens disponibles seraient mobilisés pour mettre en œuvre très vite une aide d’urgence ».  De son côté, le représentant des États-Unis a rappelé que son pays avait versé 3,3 millions de dollars pour les victimes de cette catastrophe naturelle et qu’une aide humanitaire considérable avait été acheminée.  Des kits d’urgence sont arrivés, ce matin, à Port-au-Prince, a déclaré le représentant de la Colombie.

Mme Honoré a ensuite détaillé les conséquences de l’ouragan Matthew pour les perspectives politiques du pays.  « L’ouragan a en effet rendu impossible la tenue, le 9 octobre, de la répétition de l’élection présidentielle de l’année dernière, des élections sénatoriales partielles et d’une partie des élections législatives », a-t-elle précisé.  Le Conseil électoral provisoire a reporté les élections à cause des dégâts causés par l’ouragan, a-t-elle indiqué, en faisant observer cependant que les préparatifs techniques pour la tenue des élections étaient en bonne voie.

« La plupart des acteurs politiques se sont engagés à renouveler les principales institutions démocratiques du pays par le biais des élections, première étape cruciale vers le rétablissement à Haïti à l’ordre constitutionnel », a-t-elle indiqué.  À l’instar de l’ensemble des délégations, Mme Honoré a appelé tous les acteurs nationaux à donner la priorité aux besoins du peuple haïtien et à préserver la stabilité relative qui régnait avant le passage de l’ouragan Matthew et tout au long de la campagne électorale.

« Ces élections devront se dérouler de manière libre, pacifique, impartiale et transparente », a déclaré le délégué du représentant du Pérou, au nom du Groupe des amis d’Haïti, appuyé par les représentants du Brésil ou encore de l’Uruguay. Cet appel a été entendu par le délégué d’Haïti.  Les élections à venir  permettront de dissiper, a-t-il affirmé, « l’incertitude politique persistante, de surmonter la crise institutionnelle et de s’attaquer enfin aux carences structurelles qui entravent la modernisation du pays ». 

L’avenir de la MINUSTAH a été également au cœur des discussions.  Dans le droit fil du rapport précité, Mme Honoré a recommandé la prorogation du mandat de la Mission, jusqu’au 15 avril 2017, en maintenant l’effectif actuellement autorisé de personnel en tenue.  « Cela permettra à la MINUSTAH d’appuyer les autorités haïtiennes dans leurs efforts pour rétablir l’ordre constitutionnel dans le contexte de de la crise humanitaire créée par l’ouragan Matthew », a-t-elle expliqué. 

La présence de la Mission ne se justifie plus, a estimé le délégué du Royaume-Uni.  Son homologue de l’Espagne a souhaité que toute décision concernant la MINUSTAH soit prise en concertation avec les autorités du pays et en prenant en compte la réalité sur le terrain afin de préserver les gains enregistrés.  Le représentant de Haïti a ainsi répondu: « Il appartiendra au prochain gouvernement sorti des urnes de définir conjointement avec les membres du Conseil les contours de la nouvelle configuration de la Mission ».  Il a par ailleurs salué la nouvelle approche adoptée par l’ONU à l’égard de l’épidémie de choléra qui sévit depuis 2010 en Haïti.

 

*     S/2016/753

LA QUESTION CONCERNANT HAÏTI

Rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) (S/2016/753)

Déclarations

Mme SANDRA HONORÉ, Représentante spéciale du Secrétaire général pour Haïti et Chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), a commencé son exposé en détaillant les conséquences dévastatrices de l’ouragan Matthew qui, selon, le Gouvernement d’Haïti aurait affecté 2,1 millions de personnes dont 1,4 million ont un besoin urgent d’aide humanitaire d’urgence.  Le Ministère de l’intérieur haïtien a confirmé 372 décès, un chiffre qui est susceptible d’augmenter, alors que plus de 60 000 personnes ont été évacuées et sont dans des abris temporaires.  Elle a affirmé que les moyens de subsistance de centaines de milliers de personnes ont été perdus, en précisant que jusqu’à 80% des cultures et du bétail avaient disparu.  L’ouragan a, en outre, causé des dommages importants aux infrastructures publiques d’Haïti et laissé des villes entières submergées et inaccessibles pendant plusieurs jours.

Bien que l’étendue des dommages physiques soit toujours en cours d’évaluation par le Gouvernement, Mme Honoré a indiqué qu’il ne saurait y avoir de doute: « ceci est une tragédie humanitaire et une situation d’urgence aiguë ». Elle a indiqué que cette catastrophe humanitaire était la pire depuis le tremblement de terre de 2010.  Les conséquences sanitaires de cette catastrophe ne peuvent pas être surestimées, a-t-elle poursuivi.  La Représentante spéciale a indiqué qu’il y avait un niveau très élevé d’infections de maladies diarrhéiques, y compris -mais pas uniquement- le choléra, en raison notamment de la contamination par les eaux usées et de l’absence d’eau potable.  « Il y a des centaines de cas suspects de choléra et nous constatons déjà les premiers décès », a-t-elle dit.  L’ONU, a-t-elle assuré, fournit des systèmes de purification de l’eau et des articles médicaux dans les zones difficiles à atteindre.

Pour répondre à ces besoins et fournir une aide vitale à 750 000 personnes pour les trois prochains mois, Mme Honoré a rappelé que l’ONU et les agences humanitaires avaient lancé, hier, un appel pour la récolte de 120 millions de dollars, avant de féliciter le Gouvernement haïtien pour son leadership dans la coordination de la réponse immédiate.  Les Nations Unies, ainsi que d’autres partenaires internationaux et locaux gouvernementaux et non gouvernementaux, ont commencé à soutenir les autorités haïtiennes afin de répondre aux besoins immédiats de la population affectée, en positionnant notamment des stocks de nourriture.  Elle a précisé que la MINUSTAH appuyait ces efforts humanitaires, en ménageant notamment l’accès aux routes et en soutenant la Police nationale haïtienne dans la sécurisation des travailleurs humanitaires et des stocks.

L’ouragan Matthew a également obéré les perspectives politiques du pays, a continué Mme Honoré.  L’ouragan a en effet rendu impossible la tenue, le 9 octobre, de la répétition de l’élection présidentielle de l’année dernière, des élections sénatoriales partielles et d’une partie des élections législatives, et ce, en dépit de la volonté manifestée par le Gouvernement haïtien, le Conseil électoral provisoire et la Police nationale haïtienne lors de la préparation des élections, a-t-elle indiqué.  La Représentante spéciale a précisé que le Conseil électoral provisoire avait reporté les élections, en attendant l’achèvement d’une évaluation des conséquences de l’ouragan sur le processus électoral, y compris sur les capacités du Conseil électoral provisoire dans les départements.  Au moins 70% des bureaux de vote ont été affectés dans le département du Sud, et plus encore dans la Grand’Anse, où de nombreuses zones sont encore inaccessibles.

Avant l’ouragan, Mme Honoré a précisé que les préparatifs techniques pour la tenue des élections étaient en bonne voie.  La plupart des acteurs politiques se sont engagés à renouveler les principales institutions démocratiques du pays par le biais des élections, première étape cruciale vers le rétablissement d’Haïti à l’ordre constitutionnel, a-t-elle dit.  Elle a noté qu’aucun parti politique n’a boycotté le processus, tandis que le grand nombre de candidats et de partis enregistrés ouvre la voie à un processus électoral inclusif.

Mme Honoré a jugé « prometteur » l’engagement démontré par les autorités haïtiennes en ce qui concerne l’appropriation de tous les aspects du processus électoral, « notamment dans le contexte de la réduction éventuelle des effectifs de la MINUSTAH ».  « Alors que le Conseil électoral provisoire s’apprête à annoncer un nouveau calendrier électoral, il est important de trouver le bon équilibre visant à maintenir l’élan généré pour les élections et à prendre en compte les considérations techniques et politiques, tout en faisant face à la plus grande crise humanitaire qu’Haïti ait connue depuis 2010 », a-t-elle affirmé.

La représentante spéciale a estimé que le Conseil électoral provisoire et la Police nationale haïtienne auront besoin d’un soutien vigoureux de la part du Gouvernement et de ses partenaires internationaux pour assurer la crédibilité et l’intégrité du processus.  « Plus que jamais, toutes les mesures nécessaires doivent être prises pour veiller à ce que le processus politique soit géré d’une manière générant le consensus nécessaire entre acteurs nationaux afin de relever les défis politiques et humanitaires du pays. »  Mme Honoré a donc demandé à tous les acteurs nationaux de placer les besoins du peuple haïtien au-dessus de tout et de s’unir derrière cet objectif, notamment en vue de préserver la stabilité relative qui régnait avant le passage de l’ouragan Matthew et tout au long de la campagne électorale.  Dans ce contexte, elle a condamné les attaques contre les véhicules transportant des vivres et autres articles de première nécessité et exhorté les autorités du pays à prendre les mesures nécessaires pour prévenir de telles attaques.

Soulignant la nécessité de ne pas perdre de vue les priorités à plus long terme, elle a appelé au renforcement de la primauté des institutions de droit et notamment de la Police nationale haïtienne.  Celle-ci n’est pas encore pleinement indépendante sur le plan opérationnel et a besoin du soutien du Gouvernement d’Haïti et des partenaires internationaux pour assurer la sécurité dans tout le pays, a-t-elle dit.  Mme Honoré a indiqué que la nouvelle stratégie quinquennale 2017-2021 pour la Police nationale haïtienne, qui identifiera les domaines dans lesquels un soutien reste nécessaire, donnera une impulsion supplémentaire pour la planification de la transition des tâches sécuritaires de la MINUSTAH.  Elle nourrira l’évaluation stratégique qui doit être réalisée avant le mandat de l’expiration de la Mission, a-t-elle dit.

En conclusion, Mme Honoré a estimé que l’impact de l’ouragan Matthew sur le processus politique et sur la stabilité dans le pays ne pouvait que conforter le Secrétaire général dans sa recommandation d’une prolongation de six mois de la Mission jusqu’au 15 avril 2017.  « Cela permettra à la MINUSTAH d’appuyer les autorités haïtiennes dans leurs efforts pour rétablir l’ordre constitutionnel  dans le contexte de de la crise humanitaire créée par l’ouragan Matthew », a conclu la Représentante spéciale, en demandant à tous les partenaires internationaux d’Haïti de continuer à lui apporter leur soutien.

M. DAVID PRESSMAN (États-Unis) a présenté au peuple et au Gouvernement d’Haïti ses condoléances pour les pertes causées par l’ouragan Matthew, au moment où le pays a le plus besoin de la solidarité de la communauté internationale.  Il a rappelé que son pays avait versé 3,3 millions de dollars pour venir en aide aux victimes de cette catastrophe naturelle et qu’une aide humanitaire considérable avait été acheminée.  « Les défis auxquels se heurte Haïti sont immenses et ne pourront être relevés que si les moyens suffisants sont mis à disposition », a souligné le représentant, citant ainsi la lutte contre la corruption, l’établissement d’un système judiciaire « indépendant et impartial » et une croissance économique inclusive.  La décision d’organiser à nouveau les élections est l’occasion pour Haïti de se mettre sur la bonne voie, a estimé M. Pressman, tout en précisant que de l’avis des États-Unis, il n’est pas indispensable de les tenir à nouveau.  Il a cependant appelé tous les acteurs politiques, y compris les candidats, à participer à ce processus de « manière pacifique ».  Le représentant a, avant de conclure, réaffirmé les relations étroites qui lient son pays et Haïti, donnant ainsi l’assurance que Washington travaillerait avec le gouvernement issu des urnes.

M. YURIY VITRENKO (Ukraine) a présenté ses condoléances au peuple d’Haïti et exprimé sa solidarité au lendemain de la crise provoquée par l’ouragan Matthew.  C’est dans de telles circonstances, comme lors du tremblement de terre de 2010, que la quasi-absence de gouvernance devient la plus visible, a fait remarquer le délégué.  Le Conseil de sécurité a appelé les partis politiques haïtiens à sortir de l’impasse à de nombreuses reprises mais leur incapacité à trouver des compromis laisse le pays au bord de l’abîme, a-t-il regretté, avant d’ajouter que le peuple haïtien mérite mieux que cela.

L’Ukraine soutient un processus électoral crédible, transparent, inclusif et sûr, et espère qu’un nouveau calendrier sera bientôt annoncé, après l’annulation du scrutin de dimanche 9 octobre en raison du passage de l’ouragan.  Elle approuve les recommandations du Secrétaire général sur le mandat de la MINUSTAH et partage l’idée selon laquelle il est préférable de conduire la mission d’évaluation stratégique après l’élection d’un nouveau président.  L’Ukraine salue le rôle important de la MINUSTAH pour assurer la stabilité et la sécurité en Haïti, en particulier pour renforcer les capacités de la Police nationale haïtienne, a indiqué le représentant avant de conclure.

M. MATTHEW RYCROFT (Royaume-Uni) a souligné la résilience des Haïtiens face aux catastrophes naturelles et indiqué que son pays était en train de leur apporter son aide.  La décision de reporter les élections est compréhensible même si elle est regrettable, a-t-il dit, en reconnaissant que les conditions matérielles n’étaient pas réunies.  Il a exhorté les autorités haïtiennes à fixer une date pour les élections.  Tout en considérant que le travail de l’ONU en Haïti était crucial, il s’est interrogé sur le rôle que le Conseil de sécurité pourrait jouer pour faire progresser les choses.  Soulignant la nécessité de consolider les progrès accomplis en Haïti, il a indiqué que la présence de l’ONU devrait être adaptée aux réalités sur le terrain.  Les besoins d’Haïti sont clairs, a-t-il déclaré.  L’Ambassadeur Rycroft a notamment mentionné les besoins dans le domaine du développement durable et souligné la nécessité de renforcer les capacités de la Police nationale haïtienne.  Une mission de la paix n’est pas le meilleur instrument pour répondre à ces besoins, a-t-il cependant fait remarquer, en souhaitant le transfert de tâches de la MINUSTAH à l’équipe de pays de l’ONU.

M. KORO BESSHO (Japon) a fait part de la solidarité du Japon au peuple haïtien à la suite du passage de l’ouragan Matthew.  Il a assuré que le Japon s’était joint à l’effort humanitaire en faveur du pays.  Sa délégation espère qu’une élection juste et transparente sera organisée après que la situation soit revenue à la normale, a-t-il dit en ajoutant que la confiance du public et de la communauté internationale envers les dirigeants du pays en dépendait.  Le représentant a salué les actions de la MINUSTAH dans le pays, en se félicitant notamment des réformes du système judiciaire et de la Police nationale.

M. Bessho a par ailleurs estimé que la meilleure réponse, à long terme, contre le choléra, serait de réduire la pauvreté dans le pays et d’améliorer l’état des infrastructures, notamment celles liées à l’eau, aux installations sanitaires et à l’hygiène.  Le Japon a toujours soutenu la reconstruction d’Haïti, en s’impliquant également dans la prévention du choléra à travers les institutions internationales impliquées sur le terrain, a-t-il assuré.

Mme SITI HAJJAR ADNIN (Malaisie) a reconnu que l’ouragan Matthew avait certainement porté un coup aux efforts de la communauté internationale auprès d’Haïti.  Elle s’est félicitée du lancement de l’Appel éclair hier par le Secrétaire général, en saluant également M. Ban Ki-moon pour avoir reconnu le rôle de l’ONU dans l’épidémie de choléra dans le pays.  À cet égard, la représentante a pris note de l’intensification des mesures prises pour assainir l’eau en Haïti, convaincue qu’il serait désormais utile d’identifier des projets à impact rapide.  Sans l’ouragan Matthew, a poursuivi Mme Adnin, les électeurs se seraient rendus aux urnes le week-end dernier pour voter.  Elle a émis l’espoir qu’un nouveau calendrier sera arrêté pour organiser la tenue d’élections crédibles le plus rapidement possible. 

Elle a considéré que les scrutins qui s’étaient déroulés, l’été dernier, dans les 139 conseils municipaux du pays, avaient permis d’élire au moins une femme sur trois élus, conformément aux quotas en vigueur.  La déléguée s’est dite, en outre, encouragée par le niveau de coopération démontré par la MINUSTAH et la Police nationale haïtienne.  Tout en soutenant la recommandation du Secrétaire général de proroger de six mois le mandat de la MINUSTAH, la représentante a estimé qu’il serait judicieux de procéder à une réévaluation complète du mandat lorsque le nouveau Président sera élu et son gouvernement sera formé.

M. IHAB MOUSTAFA AWAD MOUSTAFA (Égypte) a estimé qu’Haïti était à un moment charnière de son histoire.  Le soutien de la communauté internationale, a-t-il dit, est vital.  Il a appelé à redoubler d’efforts pour éviter une catastrophe humanitaire de l’ampleur de celle qui a suivi le tremblement de terre de 2010.  Le délégué a affirmé que la Mission avait joué un rôle prépondérant dans les opérations de secours au lendemain de l’ouragan.  Il a demandé une évaluation stratégique de la présence onusienne en Haïti en tenant compte de tous les défis auxquels Haïti doit faire face.  Notant le report des élections, il a insisté sur l’engagement des autorités haïtiennes pour que ces élections se déroulent selon le calendrier prévu.  Les autorités ont financé les préparatifs électoraux avec des ressources nationales, a-t-il précisé.  L’ECOSOC et la Commission de consolidation de la paix doivent œuvrer en étroite coopération pour assurer une aide plus globale à Haïti dans cette phase de transition.  En conclusion, il s’est dit convaincu que le peuple haïtien saura surmonter cette période difficile.

M. JULIO HELDER MOURA LUCAS (Angola) s’est joint aux autres membres du Conseil de sécurité pour présenter ses condoléances au peuple et au Gouvernement haïtiens à la suite des terribles pertes causées par le passage de l’ouragan Matthew, alors que le climat d’incertitude politique, marqué par un cycle de violences liées à la crise constitutionnelle, constituait déjà une source de préoccupation considérable.  Il s’est dit toutefois encouragé par les efforts déployés par l’État haïtien pour assurer la tenue des élections du 9 octobre, jusqu’à ce que des conditions météorologiques défavorables la compromettent.  L’Angola a appuyé la recommandation du Secrétaire général de proroger le mandat de la MINUSTAH et de mener à bien l’« évaluation stratégique intégrée ».  Le délégué s’est ensuite félicité de la réponse rapide de la Mission pour évacuer les communautés touchées par l’ouragan, tout en souhaitant que le processus électoral retrouve rapidement la bonne voie.

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a réaffirmé l’engagement de son pays auprès du peuple « frère » haïtien.  Il a demandé que les efforts internationaux pour le relèvement du pays soient renforcés.  Il a cependant regretté le report des élections.  Nous espérons que le cycle électoral pourra s’achever, a-t-il dit, en appelant les responsables politiques à poursuivre le dialogue.  L’appui direct au peuple haïtien doit être renforcé, a-t-il affirmé.  Le représentant s’est dit préoccupé par la multiplication des cas de choléra et salué, à cet égard, la récente initiative du Secrétaire général visant à remédier aux conséquences de cette épidémie.  La présence de la MINUSTAH, a-t-il estimé, continue d’être nécessaire.  Toute décision sur son avenir doit respecter les critères en matière de sécurité et se faire en coordination avec les autorités du pays, a-t-il rappelé.  En conclusion, le délégué s’est félicité de la recommandation prudente contenue dans le rapport du Secrétaire général.

M. ALEXIS LAMEK (France) a indiqué que dès le 5 octobre, un avion militaire français avait, à la demande des autorités haïtiennes, effectué des vols de reconnaissance pour évaluer les dégâts intervenus sur les infrastructures nécessaires à l’acheminement de l’aide humanitaire.  Il a souligné que 60 militaires français de la sécurité civile et 90 tonnes de matériels, dont deux stations de potabilisation, six unités d’assainissement, des kits médicaux et du matériel humanitaire de première urgence, avaient également été -ou sont en voie d’être- acheminés sur place.  Par ailleurs, les crédits de l’aide alimentaire française à Haïti ont également été alimentés.  La communauté internationale doit répondre à l’appel d’urgence lancé par les Nations Unies au lendemain de cette catastrophe, a-t-il insisté, tout en se disant particulièrement préoccupé par la résurgence du choléra au cours de cette année.

M. Lamek a ensuite formé le vœu que le processus électoral en cours s’achève dans les meilleurs délais, afin de mettre enfin un terme aux incertitudes qui l’accompagnent.  La France a pris note du calendrier électoral révisé, ainsi que du report des scrutins prévus le 9 octobre, en raison des conséquences du passage de l’ouragan Matthew.  Il a appelé l’ensemble des acteurs politiques haïtiens et, notamment, le Président provisoire, à tout faire pour que ces élections puissent se tenir prochainement, et que le retour à l’ordre constitutionnel intervienne le plus rapidement possible.  Il importe que les scrutins à venir, qui sont pilotés par les Haïtiens eux-mêmes, se déroulent de manière transparente, libre, inclusive et crédible, a-t-il souhaité.

Plus de 12 ans après la création de la MINUSTAH, les conditions sur le terrain ont profondément changé, de même que le type de présence onusienne dont le pays a besoin, a fait remarquer le représentant de la France.  « Nous sommes progressivement passés d’une situation de maintien de la paix à un contexte où les Nations Unies sont désormais attendues dans le domaine de l’aide au développement et à la construction d’un état de droit robuste », a-t-il dit.  M. Lamek a souhaité que les réflexions sur l’avenir de la MINUSTAH soient engagées dans les meilleurs délais.  La France soutient la proposition faite par le Secrétaire général de limiter la prochaine reconduction du mandat de la Mission à six mois seulement, ainsi que la réalisation, d’ici le terme de ce mandat, d’un examen stratégique qui devrait permettre de déterminer si les conditions sont réunies pour un possible retrait de la MINUSTAH au bénéfice d’une nouvelle forme de présence onusienne, a-t-il assuré avant de conclure.

M. LIU JIEYI (Chine) a encouragé la communauté internationale à prêter assistance à Haïti après l’ouragan, en mettant l’accent sur l’assainissement de l’eau et la fourniture de soins de santé pour éviter l’apparition de maladies telles que le choléra.  D’une manière plus générale, a-t-il dit, il est important de promouvoir l’état de droit et de veiller à ce que les intérêts des groupes les plus vulnérables soient protégés.  Sa délégation salue la MINUSTAH pour le rôle qu’elle a joué au cours des 12 dernières années, en soulignant qu’à terme, l’objectif est un retrait de la Mission « au moment adéquat ».  Le Gouvernement d’Haïti doit assumer progressivement les responsabilités qui sont les siennes s’agissant de la sécurité et dans d’autres domaines, a rappelé le représentant.

Mme CAROLYN SCHWALGER (Nouvelle-Zélande) a déploré le report des élections, qui constitue un autre revers pour un pays qui a tant besoin de stabilité politique.  Elle a appelé les acteurs politiques du pays à faire en sorte que le processus électoral se déroule sans violence.  La déléguée a jugé que beaucoup restait encore à faire pour que la Police nationale haïtienne soit pleinement opérationnelle, rappelant que les efforts supplémentaires à consentir détermineront la reconfiguration de la MINUSTAH.  Elle a appuyé la recommandation du Secrétaire général concernant la prorogation du mandat de la Mission, tout en reconnaissant que celle-ci ne pouvait pas rester « pour toujours ».  Mme Schwalger a souhaité que l’évaluation stratégique de la Mission soit achevée après l’entrée en fonctions d’un nouveau gouvernement, de façon à refléter les vues de ce dernier.  « Cela accroît l’urgence qu’un nouveau Président haïtien, dûment élu et légitime, entre en fonctions au début de l’année 2017. »  Enfin, Mme Schwalger a souligné la responsabilité de l’ONU dans la réponse à apporter à l’épidémie de cas de choléra qui continue de toucher Haïti.

M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay) a exprimé sa solidarité et ses condoléances au peuple et au Gouvernement d’Haïti pour les pertes humaines et matérielles causées par l’ouragan Matthew.  Il s’est félicité que l’aide internationale soit actuellement acheminée vers le pays et que la MINUSTAH apporte son soutien au cours de cette grave crise humanitaire.  Le représentant s’est également félicité que le Gouvernement haïtien s’engage, malgré les circonstances, à organiser des élections dans les meilleurs délais afin de transmettre le pouvoir à un président démocratiquement élu le 7 février 2017.  Par ailleurs, il a estimé important que la mission d’évaluation stratégique puisse travailler indépendamment du calendrier électoral afin de déterminer le type de présence onusienne dont le pays a besoin. Membre de la MINUSTAH depuis 2004, l’Uruguay considère que le retrait graduel reste la voie à suivre afin de lancer un processus de transition responsable vers la consolidation des institutions.

M. ROMAN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a expliqué qu’au lendemain de l’ouragan Matthew, son gouvernement avait débloqué un demi-million de dollars en faveur d’Haïti, qui reste le premier récipiendaire de l’aide humanitaire espagnole.  Le retour du pays à l’ordre constitutionnel reste la priorité absolue, a-t-il estimé, en assurant du soutien de sa délégation le renouvellement du mandat de la MINUSTAH pour six mois, dans la limite des personnels en tenue autorisés.  Le Gouvernement espagnol a toujours considéré que les décisions relatives au mandat de la Mission devraient être prises en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain, afin de ne pas remettre en cause les gains acquis à ce jour.  C’est pourquoi, le représentant a considéré que l’évaluation stratégique intégrée devrait se dérouler lorsque le nouveau président haïtien sera élu.  M. Marchesi a souhaité, avant de conclure, que le Conseil de sécurité travaille sur ce dossier de la manière la plus transparente possible, et en prenant en compte les intérêts du pays concerné.

M. GORGUI CISS (Sénégal), après avoir passé en revue les conséquences catastrophiques de l’ouragan Matthew, a appelé la communauté internationale à se mobiliser pour y remédier.  Regrettant le report des élections, il a appelé le Gouvernement haïtien à organiser des élections libres, impartiales et transparentes et à œuvrer, avec la Représentante spéciale de l’ONU, Mme Sandra Honoré, au retour de l’ordre constitutionnel en Haïti.  Le délégué a rappelé que le Sénégal était présent au sein de la composante police de la Mission.  En conclusion, il a souhaité que les décisions relatives à l’avenir de la MINUSTAH soient prises en concertation avec les pays contributeurs.

Après avoir témoigné du soutien de son gouvernement au peuple haïtien touché par l’ouragan, M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) a noté que le mandat de 120 jours du Président provisoire Jocelerme Privert avait expiré le 14 juin dernier, plongeant ainsi Haïti dans un climat d’incertitude politique.  Le représentant a toutefois salué les efforts déployés par les autorités haïtiennes  pour garantir le caractère démocratique des élections, « qui doivent être préservées de toute influence extérieure ». 

Haïti ne peut se permettre de se trouver à nouveau dans une impasse, a-t-il prévenu.  Tout en se félicitant des mesures prises par l’ONU pour lutter contre le choléra, M. Iliichev a cependant estimé qu’Haïti devrait trouver les moyens de venir en aide à son peuple par le biais de ses administrations locales.  Assurant être favorable au renouvellement du mandat de la MINUSTAH, la délégation russe se déclare prête à étudier les conclusions de l’évaluation stratégique intégrée après la prestation de serment du nouveau président haïtien.  M. Iliichev a espéré qu’une proposition de réduction graduelle des effectifs de la Mission serait faite à ce moment-là.

M. DENIS REGIS (Haïti) a rappelé que le Président du pays, M. Jocelerme Privert, n’avait d’autre mandat que celui dont il a été investi par l’Assemblée nationale, à savoir le parachèvement et la conclusion du processus électoral.  « Fort de cette responsabilité historique, il met tout en œuvre pour instaurer les conditions propices à l’organisation par le Conseil électoral provisoire (CEP) d’élections présidentielle et législatives libres, inclusives et honnêtes », a-t-il précisé.  Les résultats obtenus jusqu’à présent sont probants, le Conseil électoral ayant pris « sa vitesse de croisière », a estimé M. Regis, en dépit d’une conjoncture défavorable marquée par le gel ou la réduction de l’aide au développement.  « Sur un budget d’environ 55 millions de dollars, le Gouvernement haïtien a déjà décaissé une première tranche de 25 millions devant permettre au CEP de réaliser le premier tour des « joutes électorales ».  Ces élections à venir représentent un passage obligé et permettront de dissiper « l’incertitude politique persistante » dont fait état le rapport du Secrétaire général, de surmonter la crise institutionnelle et de s’attaquer enfin aux carences structurelles qui entravent la modernisation du pays. 

Dans le contexte actuel, le Gouvernement d’Haïti considère que le soutien de la MINUSTAH à la Police nationale haïtienne en vue de renforcer le climat de sécurité indispensable à la réussite du processus électoral demeure crucial.  C’est la raison pour laquelle il s’est montré favorable à la recommandation du Secrétaire général de proroger le mandat de la MINUSTAH pour une période additionnelle de six mois, soit jusqu’au 15 avril 2017.  Au-delà des élections, sa délégation adhère au principe de la mission d’évaluation stratégique.  Bien entendu, a-t-elle souligné, il appartiendra au prochain gouvernement sorti des urnes de définir conjointement avec les membres du Conseil les termes de référence de la future mission ainsi que les contours de la nouvelle configuration.  « L’important est de s’assurer de la viabilité des acquis de ces 12 années de présence de la MINUSTAH et de permettre aux institutions haïtiennes, notamment la Police nationale, de prendre graduellement le relais des fonctions assumées jusque-là par la Mission. »

M. Regis a salué la nouvelle approche adoptée par l’ONU à l’égard de l’épidémie de choléra qui sévit depuis 2010 en Haïti.  S’appuyant sur des conclusions d’enquêtes « irréfutables », le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a officiellement reconnu que l’ONU avait « une responsabilité morale envers les victimes de l’épidémie de choléra » et que, par conséquent, « compte tenu du rôle qu’elle avait elle-même joué dans le déclenchement de l’épidémie et les souffrances des victimes », il incombait à l’Organisation de « faire bien davantage » pour Haïti.  Cette nouvelle approche en deux volets doit donner lieu à un « programme d’action ambitieux » à la hauteur des enjeux, a plaidé l’Ambassadeur Régis.  Avant de conclure, il a salué l’élan de solidarité internationale en faveur des populations sinistrées à la suite de l’ouragan qui a induit des dégâts « incommensurables » et entraîné le report des élections générales prévues le 9 octobre. 

M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOATA (Brésil) a appelé tous les acteurs nationaux à placer les besoins du peuple haïtien au-dessus de toute autre considération et à s’attacher au retour de l’ordre constitutionnel dans le pays par la tenue d’élections libres, transparentes, impartiales et inclusives.  Dans le droit fil du rapport du Secrétaire général, le délégué a recommandé la prorogation du mandat de la Mission, jusqu’au 15 avril 2017, en maintenant l’effectif actuellement autorisé de personnel en tenue.  Il a souhaité que toute décision concernant la MINUSTAH soit prise en concertation avec les autorités du pays et en tenant compte de la réalité sur le terrain afin de préserver les gains enregistrés.

Le délégué a estimé que la Police nationale haïtienne n’était pas encore pleinement indépendante sur le plan opérationnel, malgré une meilleure capacité à prévenir les crimes et à contrôler les troubles à l’ordre public.  Il est nécessaire, a-t-il estimé, que l’ONU joue un rôle accru dans la lutte contre l’épidémie de choléra à Haïti.  « Nous saluons l’intention du Secrétaire général de développer un ensemble de mesures visant à fournir une assistance supplémentaire aux Haïtiens directement touchés par la maladie », a conclu le délégué du Brésil.

M. JOÃO PEDRO VALE DE ALMEIDA, Chef de la délégation de l’Union européenne, a indiqué que l’Union européenne avait décidé faire une contribution de 1,5 million d’euros d’aide d’urgence, en complément de l’aide humanitaire de 255 000 euros versée par le biais du mécanisme européen de protection civile.  Par ailleurs, l’Union européenne, a-t-il rappelé, a soutenu la tenue des élections générales haïtiennes d’août et octobre 2015 à travers une contribution financière de cinq millions d’euros au fonds d’affectation spéciale géré par le système des Nations Unies et par l’envoi d’une mission d’observation électorale à la demande de Port-au-Prince. 

« Cependant, l’annulation du premier tour des présidentielles et ses conséquences qui vont à l’encontre des conclusions de la mission d’observation ont conduit l’Union à prendre la décision de retirer cette dernière », a souligné M. De Almeida.  Le pays doit maintenant revenir le plus tôt possible à la normalité constitutionnelle, a-t-il affirmé, en prenant note du calendrier électoral révisé, ainsi que du report des scrutins prévus le 9 octobre en raison de l’impact de l’ouragan Matthew.  Le soutien financier de l’Union européenne, a ensuite précisé le représentant, est subordonné au respect des principes démocratiques, « comprenant le droit du peuple à choisir son gouvernement par les urnes et non par la mobilisation de la rue ».  Des clauses de conditionnalité politique font partie intégrante du Traité de Cotonou, qui lie l’Union européenne aux pays ACP, parmi lesquels figure Haïti, a indiqué M. De Almeida.

M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a déclaré que c’est dans des moments critiques, comme aujourd’hui où Haïti est particulièrement touché par l’ouragan Matthew, que nous prenons conscience du rôle fondamental joué par la MINUSTAH.  Sa délégation a estimé que la réduction des effectifs de la Mission devrait se faire graduellement, en tenant compte des avancées sur les plans humanitaire et politique.  Le Mexique est favorable à la recommandation du Secrétaire général de proroger de six mois le mandat de la MINUSTAH, a indiqué le représentant, en souhaitant que l’évaluation stratégique prenne en considération les éléments suivants: la situation sur le terrain; les révisions du calendrier électoral et le rétablissement de l’ordre constitutionnel; la situation sur le plan sécuritaire; et les progrès accomplis dans la professionnalisation et les capacités opérationnelles de la Police nationale haïtienne.

M. CARLOS ARTURO MORALES LÓPEZ (Colombie) a indiqué que son pays avait fourni des kits d’urgence qui sont arrivés ce matin à Port-au-Prince.  Notant le report des élections en raison de l’ouragan Matthew, il a souhaité que celles-ci se déroulent le plus rapidement possible et se tiennent de manière transparente et impartiale.  Il a jugé préoccupants les défis humanitaires que doit relever Haïti et que l’ouragan Matthew a aggravés.  Le délégué de la Colombie a salué le « travail extraordinaire » accompli par la Mission et indiqué que toute décision sur son avenir devrait prendre en compte les réalités sur le terrain, afin de ne pas compromettre les gains enregistrés jusqu’à présent.  La Colombie continuera de participer à la composante police de la MINUSTAH, a-t-il assuré avant de conclure.

M. CARLOS OLGUÍN CIGARROA (Chili) a jugé prioritaire que les principaux bailleurs de fonds répondent favorablement à l’Appel éclair lancé par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), d’un montant de 119 millions dollars, afin de venir en aide à plus de 750 000 personnes en Haïti.  Il a lui aussi approuvé la recommandation du Secrétaire général visant la prorogation du mandat de la MINUSTAH afin qu’elle puisse continuer de renforcer les capacités nationales dans les domaines politique, de l’état de droit, de la démocratie et des droits de l’homme, tout en veillant à faire respecter l’appropriation nationale et à préserver les gains obtenus jusqu’à présent grâce à la présence durable de la Mission.

M.  MICHAEL GRANT (Canada) a déclaré que son pays était résolu à venir en aide aux Haïtiens affligés par l’ouragan Matthew, comme en témoigne le déploiement de l’équipe canadienne d’évaluation et de catastrophe, qui a travaillé de près avec les autorités nationales et les organisations humanitaires pour évaluer les besoins les plus urgents.  Plus de 4,5 millions de dollars ont déjà été alloués par le Canada pour répondre aux besoins les plus urgents, a-t-il dit.  Le délégué a pris note de la décision du Conseil électoral provisoire (CEP) de faire un état des lieux à la suite du passage de l’ouragan et de faire part de son évaluation le 12 octobre.  « Le Canada exhorte les autorités haïtiennes à poursuivre le processus électoral et à fournir une date pour la tenue des scrutins le plus tôt possible afin d’installer un président élu le 7 février prochain au plus tard », a souligné M. Grant. 

Son gouvernement reste persuadé que toute décision relative au mandat, à la composition et au devenir de la MINUSTAH doit s’inscrire à l’aune de la situation sur le terrain et de la capacité de la Police nationale à assumer pleinement ses fonctions au service de la population.  « C’est dans ce contexte que le Canada continue de fournir une contribution considérable de policiers déployés dans le cadre de la MINUSTAH pour appuyer la professionnalisation de la Police haïtienne », a indiqué la délégation, en assurant que cet engagement serait porté à environ 100 policiers dans le contexte des élections à venir.

S’exprimant au nom du Groupe des amis d’Haïti, M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a déclaré que le renforcement de l’état de droit et des institutions démocratiques, l’établissement d’une culture démocratique et l’amélioration des conditions socioéconomiques étaient les priorités d’Haïti.  Notant le report des élections en raison de l’ouragan Matthew, il a souhaité que celles-ci se déroulent le plus rapidement possible.  Il a rappelé que l’entrée en fonctions du nouveau président élu était prévue le 7 février 2017.  Ces élections devront se dérouler de manière libre, pacifique et transparente, a-t-il affirmé.  Le délégué a souligné que la professionnalisation de la police nationale haïtienne devrait rester au cœur du mandat de la MINUSTAH, avant d’attirer l’attention sur les progrès lents accomplis à ce jour dans le domaine de la promotion de l’état de droit.  Il est important de mobiliser les ressources nécessaires pour venir en aide aux 1,3 million de personnes  qui ont besoin d’une aide humanitaire, a-t-il estimé.  Le délégué du Pérou s’est ensuite félicité de l’intention du Secrétaire général d’assister les personnes touchées par l’épidémie de choléra en Haïti.

M. MARTIN GARCIA MORITAN (Argentine) a indiqué que le 7 octobre, l’unité de soins mobile de « la force aérienne argentine qui fait partie intégrante de la MINUSTAH », avait été rejointe par 12 médecins et infirmières pour se rendre dans une des régions du sud d’Haïti les plus touchées par l’ouragan.  En outre, la « Commission des Casques blancs », rattachée au Ministère argentin des affaires étrangères, prépare actuellement une offre d’assistance aux victimes de Matthew, offre dont les détails seront annoncés dans les jours à venir, a précisé M. Moritan.  « Notre aide, conjuguée à celle des pays frères de la région, sera essentielle pour relever les défis auxquels fait face le pays », a ajouté le représentant.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.