7773e séance – matin   
CS/12524

Le Président de la Colombie présente au Conseil de sécurité l’accord de paix –unique en son genre– signé par le Gouvernement colombien et les FARC

Le Président de la Colombie, Juan Manuel Santos, a présenté, ce matin au Conseil de sécurité, que présidait le Premier Ministre de la Nouvelle-Zélande, M. John Key, le contenu de l’accord de paix, conclu en août dernier, entre le Gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), mettant ainsi un terme à une guerre sanglante de plusieurs décennies.

Dans l’allocution qu’il a prononcée auparavant, M. Santos a chaleureusement remercié l’Organisation des Nations Unies pour son soutien durant le processus de négociation, en précisant que ce dernier avait duré près de six ans.  Les deux premières années de ces négociations étaient secrètes.

Tout en se félicitant de la conclusion de cet accord, qui met fin à « une guerre de 52 ans ayant entraîné des souffrances colossales », M. Santos a précisé qu’il s’agissait d’un accord sui generis, dans la mesure où, pour la première fois, les deux parties ont décidé de créer une juridiction de paix.  Ce tribunal, a précisé le Président colombien, aura pour vocation de « satisfaire le droit des victimes à la vérité, à la justice et à la réparation ».  Il a également précisé qu’il s’agissait du premier accord à comporter un volet sur l’égalité des sexes, afin de s’assurer que les femmes et les hommes puissent jouir de droits identiques au cours du processus de consolidation de la paix.

De son côté, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, qui participait à cette réunion, a salué « la vision, le courage et le leadership » de M. Santos pour la façon dont il est parvenu à mettre un terme à ce conflit, après plusieurs années de négociations acharnées.  « Ce franc succès est l’œuvre de tous les Colombiens: les parties et les nombreux individus et organisations qui ont contribué aux négociations », a-t-il ajouté, tout en félicitant également Cuba et la Norvège -les deux garants de l’accord– pour leur soutien, ainsi que le Chili et le Venezuela, tout au long des pourparlers de paix.

M. Ban, qui se rendra lundi prochain à Cartagena, en Colombie, pour prendre part à la cérémonie officielle de signature de l’accord, a par ailleurs rappelé que l’ONU avait assumé une responsabilité importante durant ce processus, notamment en ce qui concerne le suivi du respect du cessez-le-feu et du dépôt des armes.  Il a également rappelé qu’en janvier dernier, alors même que ni l’accord de paix, ni le cessez-le-feu n’avait été conclu, le Conseil de sécurité n’avait pas hésité à mettre en place, par la résolution 2261 (2016), une mission politique de l’ONU, dans le cadre d’un mécanisme tripartite chargé de superviser et vérifier la mise en œuvre du futur accord entre le Gouvernement colombien et les FARC.

À ce titre, le Secrétaire général a précisé que le déploiement de la Mission des Nations Unies en Colombie était sur la bonne voie et que 200 observateurs non armés se trouvaient désormais déployés sur le terrain.  « Ce nombre sera amené à croître rapidement à mesure que les prochaines phases du processus de paix progressent », a précisé M. Ban.  Leur présence, a-t-il assuré, aidera à garantir le respect des engagements et à créer un climat de confiance. 

« En cette période chargée en conflits dans de nombreux autres endroits, la paix en Colombie envoie un message d’espoir au monde », a conclu le Secrétaire général.

 

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