Le Conseil de sécurité insiste sur la nécessité d’une stratégie globale pour vaincre Boko Haram
À la veille du Sommet régional sur la sécurité qui doit se tenir à Abuja, au Nigéria, afin d’évaluer l’action régionale menée contre Boko Haram, le Conseil de sécurité a, dans une déclaration présidentielle, adoptée cet après-midi, souligné la nécessité d’une stratégie globale pour « affaiblir et vaincre » ce groupe terroriste, qui continue de menacer la paix en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale et entretient des liens avec Daech.
Cette stratégie, note le Conseil, doit consister à mener, « dans le respect du droit international, des opérations de sécurité coordonnées et à renforcer l’action des civils afin d’améliorer la gouvernance et de promouvoir la croissance économique dans les zones touchées ».
Le Conseil se félicite de la décision d’organiser ce Sommet, une « initiative capitale » prise par le Président du Nigéria, M. Muhammadu Buhari, qui doit déboucher sur une stratégie d’ensemble de gestion des répercussions de la crise. Ce Sommet fait suite à celui qui s’est tenu à Paris le 17 mai 2014, dont l’objectif était de renforcer la coopération régionale entre le Cameroun, le Niger, le Nigéria, le Tchad et le Bénin.
Le Conseil engage, en outre, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest à redoubler d’efforts afin d’adopter, en coordination avec l’Union africaine, une stratégie commune de lutte face à Boko Haram.
Les États de la région du bassin du lac Tchad devront compléter les opérations militaires et sécuritaires contre Boko Haram par « une action nationale et régionale » afin, notamment, d’apporter une aide humanitaire aux personnes déplacées, de promouvoir l’état de droit, d’empêcher le trafic d’armes et de renforcer la protection des civils. Les organismes des Nations Unies concernés leur apporteront leur concours.
Le Conseil est, en effet, gravement préoccupé par « l’ampleur alarmante » de la crise humanitaire dans la région du bassin du lac Tchad provoquée par les activités de Boko Haram. Au moins 2,2 millions de Nigérians ont été déplacés et 450 000 personnes ont trouvé refuge au Cameroun, au Niger et au Tchad.
En outre, 4,2 millions de personnes de la région du bassin du lac Tchad font face à une crise en matière de sécurité alimentaire, dont 800 000 dans les États nigérians de Borno et de Yobe, où, chaque jour, 184 enfants risquent de mourir de faim si une aide alimentaire d’urgence ne leur est pas fournie.