Le Conseil de sécurité, simultanément avec l’Assemblée générale, adopte une résolution pour renforcer l’efficacité des activités de maintien de la paix de l’ONU
Les membres du Conseil de sécurité et ceux de l’Assemblée générale ont adopté, ce matin, une résolution identique qui appelle à plus de cohérence, de coordination et de continuité dans les activités menées par le système des Nations Unies pour consolider la paix, en s’appuyant sur les recommandations du rapport du Groupe consultatif d’experts chargé de l’examen du dispositif de consolidation de la paix intitulé « Défi du maintien de la paix ».
À l’unisson avec l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, dans sa résolution 2282 (2016) adoptée à l’unanimité, a ainsi lancé un appel aux organes principaux de l’ONU pour qu’ils fassent preuve d’un « engagement cohérent, durable et coordonné », en vue de préserver la paix et plus précisément d’établir « une paix durable ».
Présentée par le représentant de l’Angola, l’un des deux cofacilitateurs des négociations avec l’Australie, cette résolution est le résultat d’un processus de révision de l’architecture des activités de l’ONU en faveur de la consolidation de la paix, lancé en octobre 2015 à l’occasion du dixième anniversaire de la création de la Commission de consolidation de la paix, du Fonds pour la consolidation de la paix et du Bureau d’appui à la consolidation de la paix.
Ce texte s’inspire des recommandations du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix des Nations Unies*, du rapport du Secrétaire général** sur l’application de ces recommandations, et du rapport du Secrétaire général en date du 17 septembre 2015 présentant les conclusions de l’Étude mondiale*** sur l’application de la résolution 1325 (2000).
Le Conseil reconnaît qu’il importe d’établir une coordination, une cohérence et une coopération fortes avec la Commission de consolidation de la paix. Il compte solliciter régulièrement ses conseils spécifiques, stratégiques et ciblés, les étudier et s’en inspirer, y compris pour ce qui est de prendre en considération la perspective à long terme nécessaire pour préserver la paix lors de la création, de l’examen et de la liquidation du mandat des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales.
Cette coordination concerne tant l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, que le Conseil économique et social (ECOSOC) et ses organes subsidiaires, car, « pour être efficaces, les activités de consolidation de la paix doivent bénéficier du soutien de l’ensemble du système des Nations Unies », précise le texte. En outre, « une direction efficace et dynamique dans les opérations des Nations Unies peut contribuer à rassembler les organismes du système autour d’une stratégie commune de préservation de la paix ».
En ce qui concerne le Bureau d’appui à la consolidation de la paix, le Conseil de sécurité recommande de revitaliser ses travaux de façon à ce qu’il puisse appuyer la Commission de consolidation de la paix, accroître les synergies avec les autres entités du système des Nations Unies et fournir des conseils stratégiques au Secrétaire général.
Toujours dans un souci de coordination et de cohérence, le Conseil demande instamment à la Commission de consolidation de la paix d’organiser régulièrement des échanges de vues avec les organisations régionales et sous-régionales intéressées. Il prie en outre le Secrétaire général d’étudier les possibilités de renforcement de la collaboration entre l’ONU et la Banque mondiale dans les pays touchés par un conflit en vue.
Le Conseil rappelle également le lien entre le développement économique et la consolidation de la paix. Ainsi, il souligne qu’il convient de continuer à renforcer la coopération et la coordination avec les équipes de pays des Nations Unies sur le terrain. Il souhaite en outre que la capacité de la direction de l’équipe de pays soit en mesure d’absorber les fonctions de consolidation de la paix après le retrait d’une mission mandatée par le Conseil de sécurité.
Le Conseil rappelle à cette occasion l’importance du « respect du principe de prise en main des programmes par les pays et des priorités fixées par les pays touchés par un conflit », après avoir réaffirmé la responsabilité première des autorités et des gouvernements nationaux pour ce qui est de recenser, de déterminer et de cibler les priorités, les stratégies et les activités axées sur la préservation de la paix.
Le Conseil n’oublie pas le « rôle moteur » que doivent jouer les femmes dans la prévention et le règlement des conflits, ainsi que dans la phase de consolidation de la paix, ce qui implique « d’accroître la représentation des femmes à tous les niveaux de décision dans les instances et mécanismes nationaux, régionaux et internationaux de prévention et de règlement des conflits ». Il demande aussi « d’accroître et de diversifier la participation des jeunes aux efforts de consolidation de la paix ».
Un financement prévisible et durable, ainsi que le renforcement des partenariats avec les principales parties prenantes, sont d’autres conditions qui sont essentielles aux yeux du Conseil de sécurité pour le succès des activités de consolidation de la paix des Nations Unies. Ainsi, le Conseil se félicite des contributions versées au Fonds pour la consolidation de la paix et prend note des propositions formulées à ce sujet par le Groupe consultatif d’experts dans son rapport.
Il souligne, en particulier, l’importance des ressources dont ont besoin les composantes consolidation de la paix des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales des Nations Unies, y compris pendant les phases de transition et de retrait, afin de garantir la stabilité et la continuité des activités de consolidation de la paix.
Enfin, le Conseil prend note de la décision prise par l’Assemblée générale de tenir, à sa soixante-douzième session, une réunion de haut niveau consacrée aux efforts entrepris pour renforcer les activités de préservation de la paix de l’ONU et aux perspectives dans ce domaine. Ce sera l’occasion pour le Secrétaire général de rendre compte au Conseil de sécurité de ce qui aura été fait pour appliquer la présente résolution.
Texte du projet de résolution S/2016/302
Le Conseil de sécurité,
Guidé par les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies,
Réaffirmant ses résolutions 1645 (2005), 1646 (2005) et 1947 (2010), rappelant ses résolutions 2171 (2014), 1325 (2000), ses résolutions ultérieures et sa résolution 2250 (2015) ainsi que les déclarations de son président S/PRST/2001/5, S/PRST/2011/4, S/PRST/2012/29 et S/PRST/2015/2, et rappelant les résolutions 69/313, 70/6 et 70/1 de l’Assemblée générale,
Prenant note du rapport du rapport du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix des Nations Unies (A/70/95-S/2015/446), du rapport du Secrétaire général sur l’application des recommandations du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix (A/70/357–S/2015/682) et du rapport du Secrétaire général en date du 17 septembre 2015 (S/2015/716) présentant les conclusions de l’Étude mondiale sur l’application de la résolution 1325 (2000), et encourageant à y donner suite de manière cohérente et en tirant parti des effets de synergie et des complémentarités,
Sachant que le développement, la paix et la sécurité et les droits de l’homme sont interdépendants et se renforcent mutuellement,
Réaffirmant qu’il a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales en vertu de la Charte des Nations Unies,
Profondément préoccupé par le coût humain élevé des conflits et les souffrances que ceux-ci engendrent, et conscient du nombre non négligeable de crises à la fois sécuritaires et humanitaires auquel le monde fait actuellement face, et par le fardeau qui pèse en conséquence sur les ressources du système des Nations Unies,
Rappelant la détermination des peuples des Nations Unies à préserver les générations futures du fléau de la guerre et rappelant également la volonté d’instaurer une paix juste et durable partout dans le monde conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies,
Conscient que la préservation de la paix, au sens qui lui donné dans le rapport du Groupe consultatif d’experts, devrait être comprise au sens large comme étant un objectif et un processus tendant à la définition d’une vision commune d’une société, en faisant en sorte que les besoins de tous les groupes de la population soient pris en compte, ce qui suppose des activités permettant de prévenir le déclenchement, l’intensification, la poursuite ou la récurrence de conflits, de s’attaquer à leurs causes profondes, d’aider les parties à mettre fin aux hostilités, de veiller à la réconciliation nationale et de s’engager sur la voie du relèvement, de la reconstruction et du développement, et soulignant que la préservation de la paix constitue une tâche et une responsabilité partagées que doivent assumer le gouvernement et toutes les autres parties prenantes nationales, qu’elle devrait être reflétée dans chacun des trois piliers de la stratégie d’engagement des Nations Unies à tous les stades du conflit, et dans toutes ses dimensions, et qu’elle requiert l’attention et l’assistance constantes de la communauté internationale,
Réaffirmant la responsabilité première des autorités et des gouvernements nationaux pour ce qui est de recenser, de déterminer et de cibler les priorités, les stratégies et les activités axées sur la préservation de la paix et, à cet égard, soulignant que l’ouverture est essentielle à la promotion des processus et des objectifs nationaux de consolidation de la paix si l’on veut faire en sorte que les besoins de tous les groupes de la société soient pris en compte,
Soulignant que la société civile peut jouer un rôle majeur dans la promotion des efforts qui sont faits pour préserver la paix,
Rappelant la résolution 70/1 de l’Assemblée générale, intitulée « Transformer notre monde : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 », dans laquelle a été adoptée une série complète d’objectifs et de cibles à caractère universel, qui sont ambitieux, axés sur l’être humain et porteurs de changement,
Soulignant l’importance d’une approche globale de la préservation de la paix, reposant en particulier sur la prévention des conflits et l’élimination de leurs causes profondes, le renforcement de l’état de droit aux échelles internationale et nationale et la promotion d’une croissance économique soutenue et durable, de l’élimination de la pauvreté, du développement social, du développement durable, de la réconciliation et de l’unité nationales, y compris grâce à un dialogue inclusif et à la médiation, de l’accès à la justice et à la justice transitionnelle, de la responsabilité, de la bonne gouvernance, de la transparence des institutions, de l’égalité des sexes et du respect et de la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales,
Conscient que la consolidation de la paix est un processus intrinsèquement politique destiné à prévenir le déclenchement, l’intensification, la poursuite ou la récurrence de conflits, et conscient aussi que la consolidation de la paix recouvre un vaste éventail de programmes et de mécanismes politiques et dans les domaines du développement et des droits de l’homme,
Conscient également que l’adoption d’une approche intégrée et cohérente par les acteurs compétents en matière de politique, de sécurité et de développement, à l’intérieur et à l’extérieur du système des Nations Unies, conformément à leurs mandats respectifs et à la Charte des Nations Unies, est cruciale au regard de la préservation de la paix et essentielle pour ce qui est d’améliorer le respect des droits de l’homme, de promouvoir l’égalité des sexes, d’autonomiser les femmes et les jeunes, de renforcer l’état de droit, d’éliminer la pauvreté, de créer des institutions et de contribuer au développement économique dans les pays en proie à un conflit,
Se félicitant de l’action menée par la Commission de consolidation de la paix en sa qualité d’organe consultatif intergouvernemental spécialement chargé d’intégrer une approche stratégique dans les initiatives internationales en faveur de la consolidation de la paix et de les rendre cohérentes, et conscient du précieux travail accompli dans le cadre de ses formations et réunions,
Conscient de la nécessité d’assurer aux initiatives de consolidation de la paix un financement suffisant, prévisible et durable de manière à aider efficacement les pays à préserver la paix et à prévenir le déclenchement, l’intensification, la poursuite ou la récurrence de conflits,
Se félicitant du travail des plus utiles entrepris par le Fonds pour la consolidation de la paix en tant que fonds catalytique commun à décaissement rapide, souple et dont les crédits sont fixés à l’avance, permettant de financer des activités visant à préserver la paix dans les pays touchés par un conflit, et pour ce qui est de promouvoir l’alignement stratégique au sein du système des Nations Unies et entre l’ONU et les institutions financières internationales,
Conscient de l’importance des partenariats stratégiques, du financement commun et du financement mixte entre les Nations Unies, les donateurs bilatéraux et internationaux, les institutions financières multilatérales et le secteur privé, qui permettent de partager les risques et d’optimiser l’utilité des initiatives de consolidation de la paix, en tenant compte de la nécessité de veiller à la transparence, au principe de responsabilité et à la surveillance de l’utilisation appropriée des fonds,
Conscient également que l’ampleur et la nature du défi que constitue la préservation de la paix exigent l’instauration de partenariats stratégiques et opérationnels étroits entre les Nations Unies, les autorités nationales et les autres principales parties prenantes, dont les organisations internationales, régionales, et sous-régionales, les institutions financières internationales, les organisations de la société civile, les groupes de femmes, les organisations de jeunes et le secteur privé, qui tiennent compte des priorités et politiques nationales,
Se félicitant du rôle que jouent les opérations de maintien de la paix dans la mise en œuvre d’une stratégie globale de préservation de la paix et prenant note avec satisfaction de la contribution que les soldats de la paix et les missions de maintien de la paix apportent aux efforts de consolidation de la paix,
Réitérant que la coopération des Nations Unies avec les organisations régionales et sous-régionales est cruciale au regard de la prévention du déclenchement, de l’intensification, de la poursuite et de la récurrence de conflits, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies,
Réaffirmant le rôle majeur que jouent les femmes dans la consolidation de la paix et prenant note du lien important entre, d’une part, la participation pleine et concrète des femmes aux efforts en matière de prévention et de règlement des conflits et de reconstruction et, d’autre part, l’utilité et la viabilité à long terme de ces efforts, et soulignant à cet égard qu’il importe que les femmes participent sur un pied d’égalité à tous les efforts visant à maintenir et à promouvoir la paix et la sécurité, et qu’il faut les associer davantage à la prise des décisions qui intéressent la prévention et le règlement des conflits et la consolidation de la paix,
Réaffirmant que les jeunes peuvent jouer un rôle important dans la prévention et le règlement des conflits et, singulièrement, pour ce qui est de l’efficacité à long terme, de la capacité d’intégration et de la réussite des activités de maintien et de consolidation de la paix,
1. Se félicite de la contribution précieuse du Groupe consultatif d’experts chargé de l’examen du dispositif de consolidation de la paix, intitulée « Défi du maintien de la paix »;
2. Insiste sur le fait que pour préserver la paix, l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social doivent faire preuve d’un engagement cohérent, durable et coordonné, conformément à leur mandat tel qu’il est énoncé dans la Charte des Nations Unies;
3. Réaffirme qu’il importe que les activités de consolidation de la paix soient prises en main et dirigées par le pays concerné, sachant que la responsabilité de la préservation de la paix incombe aussi bien au gouvernement qu’aux autres parties prenantes nationales et, à cet égard, souligne que ces activités doivent être ouvertes à tous de façon à ce que les besoins de tous les groupes de la société soient pris en compte;
4. Réaffirme sa résolution 1645 (2005), y compris les fonctions principales de la Commission de consolidation de la paix en tant qu’organe consultatif intergouvernemental, et souligne qu’il importe que celle-ci s’acquitte des tâches suivantes :
a) Mobiliser une attention internationale soutenue en faveur de la préservation de la paix, encourager les pays touchés par un conflit à s’engager dans un processus politique et les accompagner dans cette démarche, avec leur accord;
b) Promouvoir une approche de la consolidation de la paix qui soit intégrée, stratégique et cohérente, sachant que la sécurité, le développement et les droits de l’homme sont étroitement liés et se renforcent mutuellement;
c) Faire le lien entre les principaux organes et les entités compétentes de l’Organisation des Nations Unies en leur donnant des conseils quant aux besoins et aux priorités en matière de consolidation de la paix, compte tenu de leurs compétences et responsabilités respectives;
d) Servir de cadre pour réunir tous les acteurs compétents, dans le système des Nations Unies et en dehors, y compris les États Membres, les autorités nationales, les missions et équipes de pays des Nations Unies, les organisations internationales, régionales et sous-régionales, les institutions financières internationales, la société civile, les groupes de femmes, les organisations de jeunes et, s’il y a lieu, le secteur privé et les institutions nationales de défense des droits de l’homme, en vue de leur faire des recommandations et de leur donner des renseignements pour améliorer la coordination de leurs activités, d’adopter de bonnes pratiques en matière de consolidation de la paix, y compris de création d’institutions, et de les mettre en commun, et d’assurer un financement prévisible des activités de consolidation de la paix;
5. Encourage la Commission de consolidation de la paix, par le biais de son Comité d’organisation, à réviser son règlement intérieur provisoire en vue d’assurer une continuité de la présidence et de la vice-présidence, d’accorder une plus grande attention à l’évolution de la situation aux niveaux national et régional et de susciter un engagement accru de ses membres, et à envisager la possibilité de diversifier ses méthodes de travail pour accroître son efficacité et sa marge de manœuvre au service de la préservation de la paix, notamment :
a) De proposer plusieurs modalités pour ses réunions et travaux en formation pays, à appliquer à la demande du pays concerné, comme le prévoient les dispositions de la résolution 1645 (2005) sur le sujet;
b) D’autoriser l’examen de questions régionales et transversales pouvant avoir une incidence sur la préservation de la paix;
c) De renforcer les synergies avec le Fonds pour la consolidation de la paix;
d) De continuer de profiter de sa session annuelle pour établir une collaboration plus étroite avec les parties concernées;
6. Demande de nouveau à la Commission de tenir compte de la question de l’égalité des sexes dans tous ses travaux;
7. Invite la Commission de consolidation de la paix à faire le point, dans son rapport annuel, sur les progrès accomplis dans l’application des dispositions de la présente résolution relatives à ses méthodes de travail et à son règlement intérieur provisoire;
8. Reconnait qu’il importe d’établir une coordination, une cohérence et une coopération fortes avec la Commission de consolidation de la paix, conformément à sa résolution 1645 (2005), et, à cet égard, compte solliciter régulièrement ses conseils spécifiques, stratégiques et ciblés, les étudier et s’en inspirer, y compris pour ce qui est de prendre en considération la perspective à long terme nécessaire pour préserver la paix lors de la création, de l’examen et de la liquidation du mandat des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales;
9. Insiste sur le fait qu’il importe de prendre conseil auprès de la Commission de consolidation de la paix dès qu’un accord important relatif au mandat ou à la transition d’une mission des Nations Unies est conclu entre l’Organisation, un gouvernement ou des autorités nationales ou tout autre partie concernée;
10. Souligne qu’il faut resserrer la coopération entre le Conseil économique et social et la Commission de consolidation de la paix, conformément à leur mandat, notamment mettre en place un dialogue approfondi afin de promouvoir la cohérence et la complémentarité des activités menées par l’Organisation dans les domaines de la paix et de la sécurité, d’une part, et du développement, des droits de l’homme et des secours humanitaires, de l’autre, et encourage la Commission à faire appel aux compétences spécialisées des organes subsidiaires compétents du Conseil économique et social, selon qu’il convient;
11. Encourage les États Membres de l’Organisation des Nations Unies qui participent à l’examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme de considérer la consolidation de la paix sous l’angle des droits de l’homme, selon qu’il conviendra;
12. Souligne que l’adoption d’une démarche envisageant la justice transitionnelle sous tous ses aspects, visant notamment à favoriser l’apaisement et la réconciliation, la mise en place d’institutions de sécurité qui soient professionnelles, efficaces et responsables, y compris grâce à la réforme du secteur de la sécurité, et la mise en œuvre de programmes de démobilisation, de désarmement et de réintégration qui soient inclusifs et efficaces et qui assurent la transition de la démobilisation et du désarmement à la réinsertion sont fondamentales du point de vue de la consolidation de la paix et de la stabilité, de la réduction de la pauvreté, de la promotion de l’état de droit, de l’accès à la justice et de la bonne gouvernance, de l’extension de l’autorité légitime de l’État et de la prévention de l’émergence ou de la reprise d’un conflit;
13. Est conscient que pour être efficaces, les activités de consolidation de la paix doivent bénéficier du soutien de l’ensemble du système des Nations Unies et, à cet égard, souligne que la conduite d’analyses conjointes et la planification de stratégies efficaces par tous les organismes du système sont importantes du point de vue de leur engagement à long terme dans les pays touchés par un conflit et, le cas échéant, de leur coopération et de la coordination de leur action avec les organisations régionales et sous-régionales;
14. Insiste sur le fait qu’une direction efficace et dynamique dans les opérations des Nations Unies peut contribuer à rassembler les organismes du système autour d’une stratégie commune de préservation de la paix et, à cet égard, souligne que pour accroître l’efficacité des principales activités de consolidation de la paix, il faut renforcer la coordination, la cohérence et l’intégration des efforts déployés dans ce domaine, y compris par les missions et les équipes de pays des Nations Unies ainsi que par les acteurs nationaux, régionaux et internationaux du développement;
15. Estime qu’il faut revitaliser les travaux du Bureau d’appui à la consolidation de la paix de façon à ce qu’il puisse appuyer la Commission de consolidation de la paix, accroître les synergies avec les autres entités du système des Nations Unies et fournir des conseils stratégiques au Secrétaire général, en tirant parti des compétences spécialisées des organismes des Nations Unies, afin de permettre une action cohérente à l’échelle du système et d’appuyer les partenariats au service de la préservation de la paix, et souligne que le Secrétaire général doit apporter son plein soutien à cette entreprise;
16. Considère que le développement est en soi un objectif essentiel et salue l’important concours apporté par le système des Nations Unies pour le développement à la consolidation de la paix, notamment par ses activités de développement économique et d’élimination de la pauvreté, et souligne qu’il convient de continuer à renforcer la coopération et la coordination à cet effet par l’intermédiaire des équipes de pays des Nations Unies sur le terrain ainsi qu’au siège de l’Organisation, compte tenu du mandat de chacun et dans le respect du principe de prise en main des programmes par les pays et des priorités fixées par les pays touchés par un conflit, y compris dans le cadre global des activités opérationnelles de développement de l’Organisation des Nations Unies;
17. Prend note de la décision du Secrétaire général de demander au Groupe des Nations Unies pour le développement de faire avancer l’examen des capacités actuelles des organismes, fonds et programmes des Nations Unies et, en particulier, attend avec intérêt les conclusions qui pourront déboucher sur le renforcement des capacités de l’Organisation des Nations Unies en matière de préservation de la paix;
18. Souligne qu’il est possible de relever le défi que constitue la préservation de la paix, malgré son ampleur et sa nature, au moyen de partenariats stratégiques et opérationnels étroits établis entre les gouvernements, l’Organisation des Nations Unies et d’autres parties prenantes essentielles, notamment les organisations internationales, régionales et sous-régionales, les institutions financières internationales, les banques de développement, régionales notamment, les organisations de la société civile, les groupes de femmes, les organisations de jeunes et, le cas échéant, le secteur privé, et engage la Commission de consolidation de la paix à examiner les possibilités d’avoir des échanges réguliers et de prendre des initiatives communes avec les principales parties prenantes pour promouvoir une paix durable, y compris dans le cadre de ses sessions annuelles;
19. Souligne l’importance des partenariats et de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales, notamment l’Union africaine, pour ce qui est d’améliorer la coopération et la coordination en matière de consolidation de la paix, d’accroître les synergies et d’assurer la cohérence et la complémentarité des activités et, à cet égard, demande instamment à la Commission de consolidation de la paix d’organiser régulièrement des échanges de vues avec les organisations régionales et sous-régionales intéressées, et encourage les échanges réguliers, les initiatives conjointes et les échanges d’informations entre le Bureau d’appui à la consolidation de la paix et les organes compétents des organisations régionales et sous-régionales, telles que la Commission de l’Union africaine;
20. Prie le Secrétaire général d’étudier les possibilités de renforcement de la collaboration entre l’Organisation des Nations Unies et la Banque mondiale dans les pays touchés par un conflit en vue :
a) D’aider ceux de ces pays qui en font la demande à mettre en place des conditions propices à la croissance économique, à l’investissement étranger et à la création d’emplois, ainsi qu’à mobiliser les ressources nationales et à en faire un usage efficace, dans le respect des priorités nationales et du principe de la prise en main des programme par les pays,
b) De canaliser les ressources et de faire coïncider les stratégies nationales et régionales pour mieux servir l’établissement d’une paix durable,
c) D’appuyer la création de plateformes de financement élargies rassemblant le Groupe de la Banque mondiale, les donateurs multilatéraux et bilatéraux et les acteurs régionaux de façon à mettre en commun les ressources, à partager et atténuer les risques et à maximiser les résultat en matière de préservation de la paix,
d) De rendre possibles et d’encourager des échanges réguliers au sujet des questions prioritaires de consolidation de la paix;
21. Souligne qu’il importe que les femmes participent à la prévention et au règlement des conflits, ainsi qu’à la consolidation de la paix, et qu’elles ont un rôle moteur à jouer à cet égard, constate qu’il demeure nécessaire d’accroître la représentation des femmes à tous les niveaux de décision dans les instances et mécanismes nationaux, régionaux et internationaux de prévention et de règlement des conflits, et rappelle qu’il convient de prendre en compte la problématique hommes-femmes dans tous les débats ayant trait à la préservation de la paix;
22. Engage le Secrétaire général à promouvoir le rôle des femmes dans la consolidation de la paix, notamment en élaborant des programmes ciblés tenant compte de l’égalité des sexes, en permettant aux femmes de participer plus utilement à la consolidation de la paix, en soutenant les organisations de femmes et en menant des activités de contrôle, de suivi et d’établissement de rapports;
23. Demande aux États Membres et aux organes et entités compétents de l’Organisation des Nations Unies d’examiner les moyens d’accroître et de diversifier la participation des jeunes aux efforts de consolidation de la paix grâce à l’élaboration, y compris en partenariat avec le secteur privé s’il y a lieu, de politiques à même de renforcer les capacités et les compétences des jeunes, et à créer des emplois pour les jeunes de manière à contribuer activement à la préservation de la paix et, à cet égard, prie le Secrétaire général et la Commission de consolidation de la paix d’inclure dans leurs recommandations des moyens de faire participer les jeunes à la consolidation de la paix;
24. Souligne qu’un financement prévisible et durable des activités de consolidation de la paix des Nations Unies, notamment grâce à l’augmentation des contributions, est nécessaire, de même que le renforcement des partenariats avec les principales parties prenantes, tout en notant l’importance que les contributions non pécuniaires peuvent revêtir pour les activités de consolidation de la paix;
25. Se félicite des contributions versées au Fonds pour la consolidation de la paix, prend note des propositions formulées à ce sujet par le Groupe consultatif d’experts dans son rapport et demande instamment à tous les États Membres, y compris les donateurs non traditionnels et les autres partenaires, à envisager de verser des contributions volontaires au Fonds suivant, par exemple, la logique des engagements pluriannuels;
26. Considère qu’il importe que les composantes consolidation de la paix des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales des Nations Unies reçoivent les ressources dont elles ont besoin, y compris pendant les phases de transition et de retrait, afin de garantir la stabilité et la continuité des activités de consolidation de la paix;
27. Souligne qu’il importe d’accroître la mobilisation de ressources destinées à financer les initiatives qui répondent aux besoins particuliers des femmes dans les situations de consolidation de la paix et qui favorisent l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes;
28. Prend note de la décision de l’Assemblée générale d’inscrire à l’ordre du jour de sa soixante et onzième session la question intitulée « consolidation et préservation de la paix »;
29. Prend note de la décision prise par l’Assemblée générale de tenir, à sa soixante-douzième session, au titre du point de l’ordre du jour intitulé « consolidation et préservation de la paix », une réunion de haut niveau consacrée aux efforts entrepris pour renforcer les activités de préservation de la paix de l’Organisation des Nations Unies et aux perspectives dans ce domaine, à une date et selon des modalités dont le Président de l’Assemblée décidera;
30. Prend note de la décision de l’Assemblée générale d’inviter le Secrétaire général à lui rendre compte à sa soixante-deuxième session, soixante jours au moins avant la réunion de haut niveau sur la consolidation et la préservation de la paix, de ce qui a aura été fait pour appliquer la présente résolution, y compris dans les domaines suivants :
a) Renforcer la cohérence des politiques et des opérations menées par le système des Nations Unies en faveur de la préservation de la paix, y compris le renforcement de la planification stratégique à l’échelle du système;
b) Améliorer, en interne, la force de mobilisation, les capacités et l’application du principe de responsabilité – au Siège comme sur le terrain – pour ce qui est des activités de préservation de la paix;
c) Assurer une certaine continuité en ce qui concerne les programmes de consolidation de la paix, les postes de direction et le personnel, selon qu’il conviendra, au fil des différentes phases de l’intervention de l’Organisation des Nations Unies, afin d’améliorer les transitions;
d) Renforcer les partenariats entre l’Organisation des Nations Unies et les principales parties prenantes, parmi lesquelles les organisations internationales, régionales et sous-régionales, les institutions financières internationales et les organisations de la société civile;
e) Proposer, pour examen par les États Membres, des mesures destinées à accroître le financement des activités de consolidation de la paix des Nations Unies, à le restructurer et à mieux hiérarchiser les priorités, au moyen notamment de contributions statutaires et volontaires;
f) Proposer, pour examen par les États Membres, des mesures destinées à adapter le financement des activités de consolidation de la paix menées par les équipes de pays des Nations Unies et les composantes consolidation de la paix des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales, y compris pendant les phases de transition et de retrait;
g) Renforcer la capacité de la direction de l’équipe de pays des Nations Unies d’absorber les fonctions de consolidation de la paix après le retrait d’une mission mandatée par le Conseil de sécurité;
h) Appuyer la participation des femmes et des jeunes à la consolidation de la paix, y compris par des activités de sensibilisation des parties prenantes nationales, et soutenir les organisations de femmes et de jeunes;
i) Revitaliser le Bureau d’appui à la consolidation de la paix;
31. Demande qu’un nouvel examen d’ensemble des activités de consolidation de la paix des Nations Unies soit effectué à sa soixante-quatorzième session.
32. Décide de rester saisi de la question.