En cours au Siège de l'ONU

Conseil de sécurité,
7663e séance – matin
CS/12311

Conseil de sécurité: faute de mise en œuvre véritable de l’Accord de paix, le Soudan du Sud continue d’être en proie à des violences, mettent en garde des responsables de l’ONU

Plusieurs représentants de haut rang de l’ONU se sont livrés aujourd’hui, devant le Conseil de sécurité, à un réquisitoire contre les parties au conflit qui fait rage au Soudan du Sud, accusées de continuer à se livrer à des violences contre les civils et de prendre du retard dans la mise en œuvre de l’Accord de paix, une analyse que n’a pas partagée le représentant sud-soudanais.

S’exprimant par visioconférence depuis Juba, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Soudan du Sud et Chef de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSS), Mme Ellen Margrethe Løj, a constaté que dans l’État du Haut-Nil, les tensions entre les communautés dinka et shilluk restent vives après la flambée de violences qui a secoué, en février dernier, le site de protection des civils de Malakal administré par les Nations Unies. 

Ailleurs dans le pays, la poursuite des affrontements entre forces gouvernementales et groupes armés continue de provoquer la mort de civils, tandis que les communautés locales sont harcelées par les forces sud-soudanaises.  Les violations du cessez-le-feu, la montée de conflits intercommunautaires autrefois éteints, les difficultés rencontrées pour répondre aux besoins humanitaires aigus, les violations des droits de l’homme et la récession économique « spectaculaires » sont pour Mme Løj autant de facteurs susceptibles de faire dérailler le processus de paix dans un pays arcbouté sur des « divisions sociales historiques » et des ressources âprement disputées.

Abondant en ce sens, le Président de la Commission mixte de suivi et d’évaluation, M. Festus G. Mogae, a adressé une mise en garde: en dépit des engagements pris par le Gouvernement et le Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) dans l’opposition pour renforcer la coopération avec la communauté humanitaire, a-t-il dit, les perspectives auxquelles fait face le pays sont très sombres pour des millions de personnes.

Sur le plan économique, a ajouté M. Mogae, le Soudan du Sud est dans une situation « désespérée », et en l’absence de mise en œuvre rapide des réformes agréées, l’Accord de paix sera en péril.  « La formation du gouvernement de transition d’unité nationale semble à portée de main, bien que la mise en œuvre de la plupart des aspects de l’Accord sur le règlement du conflit au Soudan du Sud continue de prendre du retard », a-t-il insisté, en encourageant les parties à ne perdre aucun temps, si la transition, d’une durée de deux ans et demi, doit « garder un sens ».

Conformément aux dispositions transitoires de sécurité pour Juba, le premier bataillon des 1 370 soldats du Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) dans l’opposition est revenue dans la capitale, ouvrant la voie au retour du Premier Vice-Président désigné, M. Riek Machar, et à la formation du nouveau gouvernement, possiblement mi-avril, a relevé le Président de la Commission.  Pour le représentant du Soudan du Sud, l’application de l’Accord de paix progresse « de façon satisfaisante ».

Mais les violations du cessez-le feu permanent se poursuivent dans les États du Haut-Nil, de l’Équatoria occidental et du Bahr el-Ghazal occidental, a déploré M. Mogae, appuyé par M. Stephen O’Brien, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations Unies, qui a fait état du déplacement de 150 000 personnes.

Dénonçant les extorsions du personnel humanitaire aux points de passage dispersés à travers le pays, M. O’Brien a indiqué que la semaine dernière, dans l’État d’Unité, des hommes armés avaient menacé d’arrêter les pilotes d’un avion à vocation strictement humanitaire opéré par une organisation non gouvernementale qui avait refusé de les transporter gratuitement à Juba.  

« Les assurances officielles données par les autorités nationales ne sont pas respectées par les acteurs locaux », a dénoncé le Secrétaire général adjoint, en annonçant que le nombre d’agents humanitaires tués depuis le début du conflit en décembre 2013 était de 49.  Les pertes humanitaires, qui se chiffrent à environ 10 millions de dollars depuis le début de l’année, sont le fruit de pillages et de destructions qui n’ont toutefois pas empêché l’aide de parvenir à plus d’un million de personnes au cours des trois derniers mois.

Toutefois, l’insuffisance des ressources se fait douloureusement ressentir, a prévenu le Secrétaire général adjoint, en notant que 1,3 milliard de dollars sont nécessaires pour venir en aide à plus de cinq millions de personnes, alors que seulement 9% de ce montant a été effectivement débloqué, a prévenu M. O’Brien.

Réagissant, le représentant du Soudan du Sud a jugé que la situation humanitaire n’est pas le fait du conflit, « comme la communauté humanitaire veut le faire croire au reste du monde ».  Elle est imputable, a-t-il affirmé, à de longues périodes de sécheresse et de fortes précipitations causées par les changements climatiques.

« Depuis décembre 2013, toutes les parties au conflit ont commis des violations flagrantes des droits de l’homme et du droit international humanitaire, y compris le meurtre de civils, des violences sexuelles généralisées contre les femmes et les filles, et le pillage et la destruction de biens civils », a déclaré pour sa part la Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Kate Gilmore.

Selon elle, il y a tout lieu de penser que les allégations de violations au Soudan du Sud peuvent constituer des crimes de guerre et/ou des crimes contre l’humanité et que le Gouvernement et l’opposition ne se montrent pas à la hauteur de leurs engagements.  Le représentant sud-soudanais a rejeté « les allégations de massacres organisés et systémiques, d’actes de torture et de viols qu’auraient commis ses soldats et les milices alliées ».

Son gouvernement, a-t-il assuré, ne souhaite nullement continuer à « sombrer dans l’abîme ».  M. Malok a rappelé l’engagement des autorités à aider la communauté humanitaire « autant que possible » pour que la normalité, « un phénomène inconnu au Soudan du Sud », devienne enfin réalité.

RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD

Déclarations

M. FESTUS G. MOGAE, Président de la Commission mixte de suivi et d’évaluation, a déclaré que la formation du gouvernement de transition d’unité nationale semble à portée de main, bien que la mise en œuvre de la plupart des aspects de l’Accord sur le règlement du conflit au Soudan du Sud continue de prendre du retard.  Conformément aux dispositions transitoires de sécurité pour Juba, en date du 23 février, le premier bataillon des 1 370 soldats du Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) dans l’opposition sont de retour dans la capitale, avec le concours des Nations Unies.

En effet, a expliqué M. Mogae, la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a mis à disposition des avions et fourni un soutien logistique crucial à Malakal et à Juba.  Il a souligné le rôle déterminant joué par l’Éthiopie pour acheminer les armes demandées par la garde du Premier Vice-Président désigné, Riek Machar.  Les vols se poursuivront la semaine prochaine jusqu’à ce que tous les soldats soient rapatriés au Soudan du Sud.  Ensuite, M. Machar rentrerait à Juba, ouvrant ainsi la voie à la formation du nouveau gouvernement.

Le Président de la Commission a ensuite déclaré que les représentants du SPLM-IO avaient confirmé qu’il n’y avait pas d’autres obstacles au retour du Premier Vice-Président désigné.  Il s’est montré prudent quant à la possibilité pour le nouveau gouvernement d’être établi mi-avril.  Bien que cela constitue un retard de plusieurs mois, il a rappelé qu’il s’agissait d’une étape essentielle dans la mise en œuvre de l’Accord.  Toutefois, les violations du cessez-le-feu permanent se poursuivent dans les États du Haut-Nil, de l’Équatoria occidental et du Bahr el-Ghazal occidental.

Malgré les engagements pris par le Gouvernement et le SPLA-IO pour renforcer la coopération avec la communauté humanitaire, les perspectives auxquelles fait face le pays sont très sombres pour des millions de personnes, a mis en garde M. Mogae.  Sur le plan économique, a-t-il ajouté, le Soudan du Sud est dans une situation « désespérée », et en l’absence de mise en œuvre rapide des réformes agréées, l’Accord de paix sera en péril.  Les parties doivent maintenant  surmonter les limites administratives internes de l’État, notamment pour constituer la commission nationale de délimitation ad hoc demandée par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) dans son communiqué en date du 31 janvier.  Il n’y a aucun temps à perdre, si les deux ans et demi de la période de transition, prévus par l’Accord, doivent avoir un sens.

S’exprimant par visioconférence depuis Juba, Mme ELLEN MARGRETHE LØJ, Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Soudan du Sud et Chef de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSS), a constaté qu’en dépit de la signature de l’Accord de paix, les violences se poursuivaient dans de nombreuses régions du pays.  Dans le Haut-Nil, les tensions entre les communautés dinka et shilluk demeurent vives après la flambée de violences qui a secoué, en février dernier, le site de protection des civils de Malakal administré par les Nations Unies.  Depuis cet incident, la MINUSS aide les partenaires humanitaires à remettre en état les installations et à reprendre la prestation de services sur le site, tout en fournissant une protection lors des distributions de vivres, sur le site même et auprès des personnes déplacées qui avaient été réinstallées à Malakal.  La Mission a également redoublé d’efforts pour sécuriser au maximum le périmètre autour du site, dans le cadre d’une collaboration étroite avec les dirigeants communautaires et les autorités locales, a expliqué Mme Løj, qui s’est félicitée de l’établissement d’une commission chargée d’enquêter sur la réponse apportée par la MINUSS à l’incident de Malakal.

Ailleurs dans le pays, la poursuite des affrontements entre forces gouvernementales et groupes armés continue de provoquer la mort de civils, tandis que les communautés sont harcelées par les forces gouvernementales.  Notant que ces conflits s’arcboutent sur des « divisions sociales historiques » et des ressources âprement disputées, la Représentante spéciale a déclaré que de tels incidents seraient susceptibles de compromettre la paix et la stabilité sur le long terme.  En outre, a-t-elle ajouté, la détérioration « spectaculaire » de l’économie sud-soudanaise continue d’avoir un impact destructeur sur les habitants, avec des risques de répercussions sur la situation sécuritaire.  Les besoins humanitaires sont plus que jamais élevés et se propagent rapidement à travers le pays, a affirmé la Représentante spéciale, en insistant sur la nécessité urgente d’appuyer l’élan vers la mise en œuvre de l’Accord de paix.

« Nous savons tous que persistent d’énormes défis et obstacles », a mis en garde la Chef de la MINUSS, en soulignant que le Soudan du Sud se trouvait à un tournant.  Les violations du cessez-le-feu, la montée de conflits intercommunautaires autrefois éteints, les difficultés rencontrées pour répondre aux besoins humanitaires aigus dans le pays, les violations des droits de l’homme et la forte récession économique sont autant de facteurs susceptibles de faire dérailler le processus de paix, a-t-elle insisté.  Les deux parties au conflit doivent former le gouvernement de transition d’unité nationale sans plus tarder et démontrer leur courage en faisant des compromis, a affirmé Mme Løj.  Il est extrêmement important, a-t-elle insisté, que les dirigeants sud-soudanais commencent à placer les intérêts de son peuple au-dessus de toute autre considération.

M. STEPHEN O’BRIEN, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies, a déclaré que de nouvelles flambées de violence s’étaient produites dans certains secteurs du Bahr el-Ghazal occidental, de l’Équatoria occidental, de Jonglei et de Malakal, provoquant le déplacement de plus de 150 000 personnes.  Les enfants sont particulièrement vulnérables, nombre d’entre eux séparés de leurs parents en essayant de fuir les combats, a-t-il relevé.  Une multiplicité d’obstacles entrave les opérations d’aide, a déploré le haut fonctionnaire, qui a signalé pas moins de 17 incidents de ce type rien que dans les 14 jours suivant la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité en date du 17 mars.  La semaine dernière, par exemple, dans l’État d’Unité, des hommes armés ont menacé d’arrêter les pilotes d’un avion à vocation strictement humanitaire opéré par une organisation non gouvernementale qui avait refusé de les transporter gratuitement à Juba, a-t-il précisé.  À Malakal, des travailleurs humanitaires se sont vus refuser l’accès au fleuve à Wau Shilluk, ce qui a perturbé la livraison d’une aide vitale à plus de 27 000 personnes.

Les assurances officielles données par les autorités nationales ne sont pas respectées par les acteurs locaux, a dénoncé le Secrétaire général adjoint, en expliquant que les extorsions étaient généralisées, comme en témoigne le droit de péage exigé des convois humanitaires aux points de contrôle.  Alors que l’itinéraire de Juba à Bentiu comprend plus de 50 points de passage, il est demandé à chaque camion de payer plus de 30 000 livres sud-soudanaises, soit l’équivalent de 1 000 dollars.  « Ces extorsions doivent cesser », a tranché M. O’Brien, en affirmant que la détérioration des conditions économiques dans le pays est également facteur d’instabilité.  Le coût mensuel de la nourriture et de l’eau potable pour une famille moyenne s’élève désormais à plus de 10 fois le salaire d’un enseignant.  Ces pressions se sont fait sentir avec plus d’acuité dans les centres urbains et les zones à forte densité de population.  Dans les régions du nord-ouest du nord Bahr el-Ghazal et de Warrap, l’insécurité alimentaire est aggravée par le ralentissement de l’activité économique et les tensions croissantes, à l’origine du déplacement de près de 38 000 personnes fuyant vers l’est et au Sud-Darfour depuis la fin janvier.

Évoquant les violents incidents contre le personnel humanitaire ou leurs actifs, le Coordonnateur a déclaré que le nombre d’agents humanitaires tués depuis décembre 2013 était passé à 49, le cas le plus récent étant celui d’un père de deux enfants tué à Ākobo, dans l’État de Jonglei.  Depuis le début de l’année, des fournitures et des locaux humanitaires ont été détruits ou pillés à Malakal, Pibor et dans l’Équatoria occidental.  Une estimation raisonnable évalue les pertes humanitaires à environ 10 millions de dollars depuis le début de l’année, a indiqué le haut fonctionnaire.  En dépit de ces défis cependant, les partenaires humanitaires ont pu prêter assistance à plus de 4,5 millions de personnes en 2015 et plus d’un million de personnes au cours des premiers mois de 2016.

Toutefois, l’insuffisance des ressources se fait ressentir, a prévenu le Secrétaire général adjoint, en notant que 1,3 milliard de dollars sont nécessaires pour venir en aide à plus de cinq millions de personnes, alors que seulement 9% de ce montant a été effectivement débloqué.  Les partenaires des organisations non gouvernementales ont dû réduire leurs programmes de nutrition et de santé en raison d’un manque de financement et, à l’approche de la saison des pluies, il en coûtera jusqu’à six fois plus cher de fournir une aide par voie aérienne.  « Nous avons besoin d’agir », a-t-il souligné, avant de demander au Conseil d’inviter les parties et tous les acteurs armés à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit des droits de l’homme dans le but de protéger les civils, permettre un accès humanitaire libre et sans entrave et sauvegarder les travailleurs humanitaires et leur accès.

Mme KATE GILMORE, Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré qu’en dépit de l’Accord de paix, les violations des droits de l’homme et les abus contre la population civile se poursuivaient sans relâche au Soudan du Sud.  Depuis décembre 2013, a-t-elle accusé, toutes les parties au conflit ont commis des violations flagrantes des droits de l’homme et du droit international humanitaire, y compris le meurtre de civils, des violences sexuelles généralisées contre les femmes et les filles, et le pillage et la destruction de biens civils.  Le Gouvernement et l’opposition ont enrôlé de force des enfants, certains âgés d’à peine 9 ans.  Le viol, en particulier, a été utilisé comme une stratégie visant à terroriser et punir les civils.  D’avril à septembre 2015, l’ONU a enregistré plus de 1 300 cas de viols rien que dans l’État d’Unité.

La Haut-Commissariat aux droits de l’homme, comme la Commission d’enquête de l’Union africaine, a constaté qu’il y avait des raisons crédibles de penser que ces allégations de violations peuvent constituer des crimes de guerre et/ou des crimes contre l’humanité.  L’héritage de violence et de représailles souligne l’urgente nécessité d’une reddition de comptes pour le Soudan du Sud pour les crimes passés et présents et ainsi que les violations du droit international humanitaire.  Pourtant, en dépit des engagements publics et officiels répétés pris par les parties au conflit à mettre fin aux violences et à punir les auteurs, rien n’accrédite la thèse selon laquelle le Gouvernement ou l’opposition se montreraient à la hauteur de leurs engagements.

Si le Soudan du Sud veut réaliser la paix durable, la sécurité et le développement, le cercle vicieux de l’impunité doit être brisé.  Des mécanismes de justice transitionnelle doivent être établis, conformément aux normes internationales en vigueur.  La cessation complète des hostilités, l’amélioration de la sécurité, des ressources considérables et un haut niveau d’engagement politique doivent devenir les conditions préalables à la mise en place de mécanismes de justice transitionnelle.  Refuser de faire face au mépris profondément ancré pour la vie humaine ne ferait que conduire à de nouvelles violations.  La seule solution durable et viable à la terreur et la douleur perpétrés contre le peuple du Soudan du Sud est de défaire les mécanismes de la violence, de tenir pour comptables de leurs actes les auteurs de telles souffrances et de mettre fin au cycle de l’impunité, « immédiatement et de toute urgence ».

M. JOSEPH MOUM MALOK (Soudan du Sud) a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à mettre en œuvre l’Accord de paix.  Son application progresse, selon lui, de façon satisfaisante, en dépit de retards pris dans la formation du gouvernement de transition d’unité nationale.  À la fin de cette semaine, « si tout se passe comme prévu », les 1 370 soldats du Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) dans l’opposition à Juba seront de retour au Soudan du Sud, ouvrant la voie à l’arrivée de Riek Machar dans la ville.  La formation du gouvernement de transition sera ainsi achevée, a expliqué le représentant.  S’agissant de la situation humanitaire, M. Malok a déclaré qu’elle n’est pas le fait du conflit, « comme la communauté humanitaire veut le faire croire au reste du monde ».  De longues périodes de sécheresse et de fortes précipitations causées par les changements climatiques ont eu un effet dévastateur, a-t-il assuré, en ajoutant qu’en tant que jeune nation, le droit à l’alimentation –inhérent à la Déclaration des droits de l’homme des Nations Unies– est une condition préalable indispensable à la jouissance des autres droits.

Le représentant a exprimé l’espoir que la situation humanitaire s’améliorerait et que les personnes déplacées seraient en mesure de rentrer chez elles.  Il a regretté les incidents signalés par les agences humanitaires au cours desquels des travailleurs humanitaires avaient été tués.  « Le Gouvernement du Soudan du Sud ne souhaite nullement continuer à sombrer dans l’abîme », a-t-il dit, en rappelant l’engagement des autorités à aider la communauté humanitaire autant que possible pour que la normalité, « un phénomène inconnu au Soudan du Sud », devienne enfin réalité.  Si son gouvernement a reconnu la décision prise par le Conseil des droits de l’homme de nommer un comité de trois membres chargé de présenter un rapport annuel sur la situation dans le pays, a noté le délégué, il n’accepte pas les allégations de massacres organisés et systémiques, d’actes torture et de viols par ses soldats et les milices alliées.  Comme des membres de la SPLA, du SPLA-IO et d’autres criminels ont été signalés « dans les mêmes uniformes », il est impossible de déterminer l’identité des auteurs sans les appréhender, a estimé M. Malok.

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