Le Conseil de sécurité fait le bilan de travaux « intenses » au cours du mois de février
Le Conseil de sécurité a, ce matin, fait le bilan des travaux intenses qu’il a accomplis ce mois, marqués, en particulier, par la mise aux voix imminente d’un projet de résolution appuyant l’accord sur la cessation des hostilités en Syrie, dont l’entrée en vigueur aura lieu, aujourd’hui à minuit, heure locale.
Cette séance récapitulative a été l’occasion pour les membres du Conseil de revenir sur les temps forts d’un programme de travail qui compte déjà 18 séances publiques à son actif, et a priori trois de plus d’ici au 1er mars, date à laquelle l’Angola succèdera au Venezuela à la présidence de l’organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Le Conseil s’est en outre réuni 19 fois dans le cadre de consultations officieuses et adopté quatre résolutions, sans compter celles concernant la Syrie et, éventuellement, la République populaire démocratique de Corée sur lesquelles il devrait se prononcer sous peu. Jugeant excessif le nombre de consultations ce mois-ci, l’Espagne a estimé que les présidences futures devraient viser à établir un équilibre entre « qualité et quantité ».
Le Président sortant du Conseil, l’Ambassadeur Rafael Darío Ramírez Carreño, du Venezuela, a expliqué que cette activité soutenue –cet « activisme », selon le mot de son homologue de l’Uruguay– était en partie le résultat d’une « volonté de transparence » revendiquée par sa délégation. Il s’est tout particulièrement félicité, à cet égard, du débat organisé le 11 février sur les méthodes de travail du Conseil, notamment de ses comités des sanctions, dont les activités « opaques » devraient faire, selon lui, systématiquement l’objet d’un examen public et d’une meilleure communication.
Toujours au chapitre des méthodes de travail, le représentant du Royaume-Uni a plaidé en faveur d’une « interactivité » accrue dans les délibérations du Conseil de sécurité. À l’instar de l’Espagne, sa délégation s’est ralliée à l’idée d’organiser, à l’avenir, cette même séance récapitulative dans une salle de conférence plus grande afin de permettre aux États non membres du Conseil d’avoir un échange interactif.
C’est précisément ce manque d’interactivité qui expliquerait, a estimé le représentant britannique, l’absence de résultat significatif du débat public, organisé le 15 février, sur le respect des « buts et principes » énoncés dans la Charte des Nations Unies, débat qui a été salué par l’Angola. Reprenant à son compte le credo de transparence du Président, la délégation du Royaume-Uni a suggéré que le public soit désormais informé des « points de convergence et de divergence » entre membres du Conseil à l’issue des consultations, afin d’éviter de donner l’impression que le Conseil de sécurité se montre passif.
La Fédération de Russie s’est faite l’écho de ces divergences de vues. Selon elle, « certains membres du Conseil » se livreraient à une ingérence dans les affaires intérieures d’autres États, les accusant d’être prêts à « sacrifier la défense d’une cause commune ». « Nous devons nous mettre d’accord sur les moyens de mettre en œuvre la gestion de relations internationales de plus en plus complexes sur la base de la Charte des Nations Unies », a déclaré son représentant, en regrettant la manière dont la résolution prorogeant le mandat du Groupe d’experts chargé d’appuyer le Comité des sanctions concernant le Soudan aurait été négociée.
Pour l’Ukraine en revanche, c’est le manque d’actions concrètes de l’ONU contre « ceux » qui violent les principes de la Charte qui laisse croire à l’impunité. Plusieurs membres du Conseil ont regretté que celui-ci n’ait pas été en mesure de faire progresser le dossier du conflit israélo-palestinien. « À ce stade, nous n’estimons pas en effet que les conditions sont réunies pour une action positive du Conseil, même si nous demeurons déterminés à ce qu’il puisse jouer son rôle le moment venu », a déclaré le représentant de la France.
La France a par ailleurs regretté qu’un accord n’ait pu être trouvé au cours du mois écoulé sur le projet de déclaration présidentielle que sa délégation avait préparé sur la situation au Burundi. « En fonction des résultats de la visite des chefs d’État africains, hier et aujourd’hui, nous reprendrons l’initiative pour appuyer leur action », a ajouté son représentant.
Rejointe notamment par la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, la Chine et l’Égypte, la France a également promis d’apporter tout son soutien « à l’adoption cet après-midi de la résolution appuyant les paramètres de la cessation des hostilités » en Syrie. Il est important pour le Conseil, a souligné son représentant, de se donner les « moyens collectifs » de sa pleine mise en œuvre.
Un autre projet de résolution a été évoqué par plusieurs membres du Conseil, celui que les États-Unis ont préparé en vue d’imposer de nouvelles sanctions à l’encontre de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à la suite de son essai nucléaire, le 6 janvier 2016, et de son tir de missile balistique, le 7 février.
La délégation américaine a précisé que le texte n’est pas « punitif » pour le peuple nord-coréen, mais ambitionne d’empêcher Pyongyang de développer ses programmes nucléaire et balistique. Le Japon s’est félicité de ce texte « exhaustif », dont il a espéré l’adoption « demain ».
Le Sénégal s’est, quant à lui, félicité de la décision, arrêtée au cours de ce mois, de dépêcher en mars une délégation du Conseil de sécurité en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali, en Guinée-Bissau et dans son propre pays.