En cours au Siège de l'ONU

7610e séance – matin    
CS/12219

Le Secrétaire général et plusieurs délégations expriment leurs doutes sur l’engagement d’Israël en faveur de la solution à deux États, seule voie pour la paix au Moyen-Orient

Réuni en présence de plusieurs ministres des affaires étrangères, le Conseil de sécurité a entendu, aujourd’hui, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, et plusieurs délégations émettre des doutes sur l’engagement d’Israël en faveur de la solution à deux États, la seule à même pourtant de ramener la paix au Moyen-Orient, comme l’ont souligné la quasi-totalité des 50 intervenants qui se sont exprimés au cours de ce débat mensuel consacré à la situation au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine.

Appuyé par les représentants des États-Unis et de la France, le Secrétaire général a expliqué ses doutes par la poursuite de l’implantation illégale de colonies de peuplement par Israël, qu’il a qualifiée d’« affront pour le peuple palestinien et la communauté internationale ».  M. Ban s’est dit, en particulier, « troublé » par l’approbation de 150 nouvelles unités dans des colonies de peuplement en Cisjordanie et l’appropriation par les autorités israéliennes d’hectares de terres au sud de Jéricho, actes qui ne font que saper une perspective de solution politique.  De son côté, le représentant d’Israël a expliqué l’impasse actuelle par le refus des Palestiniens de s’asseoir à la table des négociations.

Le Secrétaire général a commencé son intervention en notant, avec regret, que 2016 a commencé comme s’est achevée l’année 2015, avec un niveau de violence inacceptable et des discours très partisans en Israël et dans les territoires occupés palestiniens.  « Des soi-disant faits sur le terrain en Cisjordanie sont en train de sérieusement saper la viabilité d’un État palestinien et la capacité des Palestiniens à vivre dans la dignité », a affirmé le Secrétaire général, qui a également déploré que la situation humanitaire à Gaza ne se soit pas améliorée depuis la fin des hostilités il y a un an et demi.

Face à cette situation, M. Ban a estimé que le plus grand péril résidait dans le fait de sombrer dans la « résignation et le désespoir » et de renoncer à la recherche d’une solution politique à la question palestinienne.  Reconnaissant qu’un règlement durable exigera des responsables palestiniens et israéliens des compromis, il a demandé quelle serait alors l’alternative: « la persistance d’une vague meurtrière d’attaques et de meurtres? l’angoissante préparation d’une autre terrible guerre à Gaza? ou la perte des fondations morales des sociétés palestinienne et israélienne? »

Le Secrétaire général a ainsi exhorté les parties à empêcher que la solution à deux États ne soit définitivement abandonnée et à ramener l’espoir dans une région « en proie à une implacable vague de terreur ».  Cet appel a reçu un écho différent auprès de l’Observateur permanent de la Palestine et du représentant israélien, le premier demandant qu’« Israël choisisse entre l’occupation et la paix » et que « le Conseil traduise en actes les positions très fortes qu’il a exprimées au sujet des colonies de peuplement ».

« Pour Israël, il n'y a pas de plus grand défi que celui de la paix », lui a répondu le second, qui a regretté que les Palestiniens refusent de s’asseoir à la table des négociations.  « Nous voulons la paix avec la sécurité », a-t-il affirmé, en déplorant que, dans le même temps, les Palestiniens veulent « des concessions sans négociation ».  Le représentant a également accusé le Conseil d’hypocrisie et de s’abstenir de condamner les incitations à la violence contre les Israéliens.  « La peur est la même peur, la douleur est la même douleur, la réponse doit être la même réponse », a-t-il rappelé.

Pour sa part, le Ministre des affaires étrangères de l’Uruguay, M. Rodolfo Nin Novoa, qui présidait cette réunion, a exhorté le Conseil à assumer ses responsabilités « en assurant que le droit d’une partie ne soit jamais exercé au détriment de l’autre », tandis que le Ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur du Sénégal, M. Mankeur Ndiaye, a préconisé de relancer les négociations sur la base d’éléments clairs assortis d’un calendrier précis pour parvenir à une paix définitive.

Le délégué de l’Espagne a, quant à lui, plaidé pour une initiative similaire à la Conférence de Madrid de 1991, qui avait permis de réaffirmer les efforts déployés à l’époque.  Il a également remarqué que le Conseil n’a fait aucun progrès sur le dossier palestinien, alors qu’il a avancé en ce qui concerne le conflit en Syrie, en adoptant notamment la résolution 2254, le 18 décembre 2015.  La crise syrienne a été l’autre sujet abondamment débattu par les intervenants, à commencer par la déléguée des États-Unis qui a déploré la détérioration continue de la situation humanitaire en Syrie.

« Le siège de 12 des 15 villes syriennes et leur cortège d’horreurs sont imputables au régime syrien qui, s’est-elle indignée, dirige pourtant un État Membre de l’ONU. »  La déléguée a également souhaité une reprise des pourparlers de paix syriens, à l’instar de son homologue de la Fédération de Russie qui a estimé qu’il serait « inadmissible » de laisser passer une telle chance.  « Le « marchandage » doit avoir lieu à la table des négociations et non pas avant », a prévenu le représentant de la Nouvelle-Zélande.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a noté, avec regret, que 2016 a commencé comme s’est achevée l’année 2015, avec un niveau de violence inacceptable et des discours très partisans en Israël et dans les territoires occupés palestiniens.  La frustration palestinienne s’accroît sous le poids d’un demi-siècle d’occupation et de paralysie du processus de paix, a-t-il dit, en ajoutant qu’il s’agissait là d’une vérité indiscutable.  Il est de la nature humaine de résister à l’occupation, qui est souvent un moteur puissant de la haine et de l’extrémisme, a-t-il dit.  « Des soi-disant faits sur le terrain en Cisjordanie occupée sont en train de sérieusement saper la viabilité d’un État palestinien et la capacité des Palestiniens à vivre dans la dignité », a affirmé le Secrétaire général.

Des progrès sur la voie de la paix passent par le gel des activités de colonisation israéliennes, a estimé M. Ban, tout en soulignant qu’elles constituent un affront pour le peuple palestinien et la communauté internationale.  Ces activités soulèvent des questions fondamentales sur l’engagement d’Israël en faveur de la solution à deux États, a-t-il fait observer, en se disant « troublé » par l’approbation par le Gouvernement israélien de 150 nouvelles unités dans des colonies de peuplement illégales en Cisjordanie occupée.  Il a condamné d’autres actes provocateurs israéliens, notamment l’appropriation d’hectares de terres au sud de Jéricho, qui ne font qu’aggraver les tensions et saper une perspective de solution politique.  Le Secrétaire général a également condamné les démolitions de maisons appartenant à des Palestiniens dans la zone C en Cisjordanie et les projets israéliens de transfert par la force de communautés bédouines.

« Dans le même temps, la situation humanitaire à Gaza demeure périlleuse », a-t-il fait remarquer, en expliquant que les conditions ne s’étaient pas améliorées de manière significative depuis la fin des hostilités.  Le Secrétaire général a noté que rien ne pourra être accompli à Gaza sans le soutien des donateurs et la concrétisation des promesses de dons formulées lors de la Conférence du Caire, ainsi que sans le retour de l’Autorité palestinienne à Gaza.  « Je continue de penser que les conditions à Gaza posent une grave menace à la paix et à la sécurité dans la région. »

Convaincu que les Palestiniens doivent surmonter leurs divisions, il a exhorté les factions palestiniennes à promouvoir l’unité palestinienne sur la base des principes démocratiques et des principes de l’OLP.  « La réconciliation est cruciale pour que Gaza et la Cisjordanie soient réunies sous une même autorité palestinienne légitime », a-t-il dit, avant d’ajouter qu’une telle unité améliorerait les capacités du Gouvernement palestinien de répondre aux pressants défis économiques.  M. Ban a affirmé, dans le même temps, que la remise en question du droit d’Israël à exister ne saurait être tolérée.

S’agissant du Liban, M. Ban a exhorté les responsables politiques à travailler avec le Premier Ministre Tammam Salam et à intensifier leurs efforts en vue de résoudre la crise présidentielle.  Il a estimé que la Conférence des donateurs pour la Syrie, qui se tiendra le 4 février à Londres, sera l’occasion de remédier aux besoins des pays voisins de la Syrie qui ploient sous le poids de l’accueil des réfugiés.  Saluant le retour du calme le long de la Ligne bleue et dans les zones d’opération de la FINUL, il a rappelé que toutes les parties avaient la responsabilité d’appuyer la cessation des hostilités.

« Le plus grand péril réside dans le fait de ne pas rechercher une solution politique à la question palestinienne », a affirmé M. Ban, soulignant la nécessité de ne pas succomber à la passivité, à la résignation ou au désespoir.  Reconnaissant qu’un règlement durable demandera des compromis de la part des responsables palestiniens et israéliens, il a demandé s’il y avait une alternative.  « La persistance d’une vague meurtrière d’attaques et de meurtres? Le possible effondrement financier du Gouvernement palestinien?  Un plus grand isolement du Gouvernement israélien?  Une détérioration des conditions humanitaires à Gaza et l’angoissante préparation d’une autre terrible guerre?  Un évidement des fondations morales des sociétés palestinienne et israélienne et la grandissante cécité morale qui permet d’ignorer les souffrances de son voisin?  Davantage d’actes unilatéraux des deux côtés qui, délibérément, préemptent les négociations et provoquent l’autre partie? » a demandé M. Ban.

Le Secrétaire général a exhorté les parties à agir maintenant afin d’empêcher que la solution à deux États ne sombre définitivement dans l’oubli.  Rappelant que le Moyen-Orient était en proie à une implacable vague de terreur, il a affirmé que Palestiniens et Israéliens avaient l’occasion de ramener l’espoir dans une région déchirée par l’intolérance et la cruauté.  « Je les exhorte à relever ce défi historique », a conclu M. Ban. 

Chaque jour qui passe démontre un peu plus l’échec du Conseil de sécurité à assumer ses devoirs au titre de la Charte des Nations Unies, a déclaré M. RYAD MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine.  Cela signifie, a-t-il dit, davantage de morts de civils innocents, davantage de destructions d’habitations, d’autres pertes en vies humaines, d’autres désespoirs et d’autres obstacles à la paix.  Cela représente aussi une menace permanente à la paix et à la sécurité internationales, a-t-il ajouté.

Certes, a-t-il reconnu, la Palestine n’a pas manqué d’appui ou de solidarité mais ce qui fait défaut, c’est « un réel courage et une véritable volonté politique » visant à faire appliquer les innombrables résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale face à l’absence de respect total par Israël de toutes ses obligations au regard du droit international.  Le résultat de cette situation a provoqué d’immenses souffrances en Palestine, donné lieu à une augmentation du nombre de réfugiés et exacerbé une situation sociale et économique déplorable, a-t-il expliqué.

M. Mansour a ensuite indiqué qu’au cours de ces sept dernières années, soit depuis l’adoption de la résolution 1860 (2009) suite à la guerre dans la bande de Gaza, le Conseil de sécurité n’a pris aucune mesure pour redresser cette injustice.  C’est pourquoi, pendant cette période, 2 500 Palestiniens ont été tués, et un blocus inhumain, ainsi que d’immenses destructions ont continué à être infligés à la population de Gaza.  En outre, l’occupation de Jérusalem-Est et de la « vallée du Jourdain » s’est poursuivie à un niveau sans précédent.  « Le monde a suivi en direct à la télévision que des crimes de guerre avaient été commis contre les Palestiniens et que rien n’a été fait », a-t-il soutenu.

Pour la Palestine, il n’y a aucune justification à une telle violence et à une telle oppression de populations sans défense.  Les Conventions de Genève de 1949 interdisent d’ailleurs de telles mesures et les affirmations d’Israël selon lesquelles ces crimes seraient nécessaires afin d’assurer sa sécurité doivent tout simplement être rejetées, a poursuivi l’Observateur permanent, en réaffirmant que « tous les peuples ont droit à la sécurité, pas seulement Israël ».  Les mesures illégales doivent cesser et la communauté internationale ne peut pas détourner son regard face aux horreurs dont souffre le peuple palestinien.  Il a exhorté l’ONU à agir afin d’assurer la protection du peuple palestinien, conformément au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité qui demandent cette protection.

« Israël doit choisir entre l’occupation et la paix », a-t-il déclaré.  Pour la Palestine, il est évident –compte tenu des politiques mises en place par les gouvernements israéliens successifs– « qu’un programme de colonisation a pris la place de la paix ».  M. Mansour a précisé que la semaine dernière, le Gouvernement israélien avait eu l’audace de déclarer que 370 acres, situés au sud de Jéricho, constituaient des terres de l’État, ce qui représenterait la plus grande confiscation de terres depuis des années, a-t-il affirmé.  « C’est un euphémisme de dire que toute unité de colonie de peuplement construite sur une terre occupée nous éloigne encore davantage d’une solution à deux États ».  La communauté internationale doit donner un message sans équivoque à Israël à cet égard, a-t-il insisté. 

Le droit inaliénable du peuple palestinien, notamment son droit à l’autodétermination et à la liberté n’est pas négociable.  Aujourd’hui, il s’agit de se demander si la communauté internationale a fait tout ce qui est en son pouvoir pour être arrivée à un tel point de non-retour?  Avant de conclure, M. Mansour a encore exhorté le Conseil de sécurité à transformer en actes les positions très fortes qu’il a exprimées au sujet des colonies de peuplement.  

M. DANNY DANON (Israël) a affirmé que son pays était en première ligne de la guerre pour la civilisation qui déchire le Moyen-Orient.  Le Hamas ne cache pas son intention de préparer un nouveau cycle de violence, a-t-il dit, en précisant que le Hamas renforçait ses infrastructures et modernisait son arsenal.  Le délégué a affirmé que son pays avait découvert des cellules dormantes du Hamas qui projetaient de lancer une vague d’attaques en Israël.  Les autorités israéliennes ont triplé les capacités aux points de passage de Gaza, permettant ainsi à 1 000 camions de rentrer dans Gaza chaque jour, a-t-il dit, avant de déplorer que le Hamas saisit ces convois destinés à la population palestinienne.  « Le plus grand adversaire du bien-être du peuple de Gaza est le Hamas », a-t-il déclaré.

Il a souligné la menace posée par le Hezbollah, qui dispose de plus de 1 000 roquettes prêtes à frapper Israël et de missiles à longue portée.  Le Hezbollah, par ses actions criminelles, montre son mépris pour la vie humaine, a-t-il déclaré, en expliquant que le véritable visage du Hezbollah était celui d’une organisation brutale qui prend pour cibles des civils israéliens et utilise des civils libanais comme boucliers humains.  Affirmant que le Hezbollah préparait le prochain cycle d’affrontements, M. Danon a demandé au Conseil de sécurité d’agir.  Le Hezbollah doit être désarmé, a-t-il insisté, en prévenant qu’Israël prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger sa population.

« L’Iran est le lien entre le Hamas et le Hezbollah », a poursuivi le délégué, en se disant convaincu que « partout où il y a de la terreur, il y a l’Iran ».  Relevant que l’Iran était le premier agent de l’instabilité dans la région, il a exhorté le Conseil à faire preuve de vigilance vis-à-vis d’un pays connu pour ses violations répétées de ses résolutions.

« Pour Israël, il n y a pas de plus grand défi que celui de la paix », a-t-il déclaré.  Convaincu que le premier pas vers la paix était de s’asseoir à la table des négociations, il a déploré que les Palestiniens refusent de se joindre à cet effort.  « Ce que veut Israël est simple, nous voulons la paix avec la sécurité », a affirmé M. Danon, en regrettant que, dans le même temps, les Palestiniens veulent des concessions sans négociation.

Le représentant israélien a ensuite déclaré que récompenser l’Autorité palestinienne pour ses actions unilatérales n’aurait que pour effet d’éloigner davantage encore les Palestiniens de la table des négociations.  « Malheureusement, lorsque les responsables palestiniens ne négocient pas, ils se livrent à des incitations à la violence », a-t-il affirmé, avant de les accuser d’encourager la terreur en récompensant financièrement les familles des terroristes.  Il a invité le Conseil à s’interroger sur la raison pour laquelle les responsables palestiniens refusent de négocier.  « Si vous pensez qu’ils veulent la paix, demandez-leur alors de condamner les attaques terroristes et de cesser d’inciter à la violence et insistez pour qu’ils reviennent à la table des négociations », a-t-il insisté.

Les plus grands défis qui se posent aujourd’hui sont le terrorisme international et l’extrémisme violent, a soutenu l’Ambassadeur Danon, avant d’inviter le Conseil de sécurité à faire preuve d’unité face à cette menace.  Il a ensuite regretté que la vague d’attaques qui a récemment frappé des civils israéliens, faisant 29 victimes au cours de ces quatre derniers mois, n’ait pas été condamnée par le Conseil.  « Le Conseil de sécurité est hypocrite lorsqu’il s’agit d’Israël », a-t-il dit, avant de livrer des éléments biographiques de certaines victimes de ces attaques.  Le délégué a demandé au Conseil de s’écarter de son attitude routinière et d’adopter une nouvelle approche à l’égard des victimes israéliennes de la terreur.  « La peur est la même peur, la douleur est la même douleur, la réponse doit être la même réponse car, a-t-il dit, la terreur reste la terreur. »

Insistant pour qu’il soit mis fin à cette « hypocrisie », le délégué a souligné qu’il était important pour le Conseil de condamner les incitations à la violence visant les Israéliens, « qui se traduisent par des bains de sang et la mort de civils innocents ».  « Nous devons être fermes contre tous les actes de cruauté et de terreur », a tenu à rappeler l’Ambassadeur Danon avant de conclure.

M. RODOLFO NIN NOVOA, Ministre des affaires étrangères de l’Uruguay, a rappelé que le Moyen-Orient faisait face à des défis complexes, qui ont conduit à des impasses dans de nombreux conflits et à l’apparition de nouvelles menaces, donnant lieu à des milliers de victimes innocentes.  Il s’est dit particulièrement préoccupé par la paralysie du processus de paix au Moyen-Orient, la situation actuelle en Syrie et le terrorisme qui s’étend dans la région.  Il y a 70 ans, a-t-il rappelé, l’Assemblée générale avait adopté la résolution 181, qui crée deux États.  Cette solution avait été appuyée par son pays car, a-t-il dit, l’Uruguay était convaincu que cela permettrait à Israël et à la Palestine de vivre en paix dans des frontières sûres.

Rappelant également que cette année marque le vingt-cinquième anniversaire du processus de Madrid, qui avait permis d’engager une série de négociations bilatérales et multilatérales ayant abouti aux Accords d’Oslo, il a reconnu que la paix reste encore bien loin de l’objectif défini par les deux parties.  « Nous observons une perte de confiance, il y a des doutes croissants concernant la solution à deux États et nous assistons aujourd’hui à une recrudescence de la violence », a-t-il souligné.  Dans ce contexte, le Ministre a voulu réaffirmer l’appui de l’Uruguay à cette solution, en précisant que son pays avait reconnu très tôt l’État d’Israël, puis plus récemment celui de la Palestine, lorsque « nous avons compris que ce processus ne pouvait être prolongé de manière indéfinie ». 

Dans ce contexte, le Ministre uruguayen des affaires étrangères a exhorté la communauté internationale à redoubler d’efforts pour encourager les parties à revenir à la table des négociations.  « Il ne s’agit pas d’un devoir moral mais d’un impératif stratégique pour le Conseil de sécurité et pour le respect du droit international, en particulier le droit international humanitaire », a-t-il ajouté.  Le Conseil de sécurité doit assumer ses responsabilités et prendre des mesures visant à restaurer la paix et la sécurité en assurant que le droit d’une partie ne soit jamais exercé au détriment de l’autre, a-t-il souligné.

M. Novoa a poursuivi en rappelant que le respect du droit international, ainsi que l’arrêt des colonies de peuplement, étaient indispensables pour mettre fin au statu quo actuel.  Il a également souligné combien la mise en place d’institutions nationales fortes contribuerait à la viabilité d’un État palestinien.  « Un État à part entière doit être capable d’éliminer le terrorisme », a-t-il précisé.

Le Ministre a assuré que l’Uruguay avait l’intention de persévérer dans son approche « constructive et équilibrée », en appuyant des mesures qui demandent la cessation des hostilités et des pourparlers de paix.  Avant de conclure, il s’est aussi dit particulièrement préoccupé par la situation qui prévaut en Syrie et qui a des répercussions non seulement pour le peuple palestinien, mais aussi pour d’autres régions du monde.  Il s’est notamment inquiété de l’aggravation de ce conflit, dont les civils restent les principales victimes, et a condamné sans équivoque les violations systématiques des droits de l’homme qui sont commises en Syrie à la fois par les forces gouvernementales et des groupes non étatiques, en particulier l’utilisation de la famine comme arme de combat, a-t-il dit.  « Au XXIe siècle, nous sommes à nouveau les témoins d’un retour de la brutalité sous des formes exécrables, a-t-il déploré, en faisant remarquer que ce type de conflits et de violences remet en question la capacité de la communauté internationale et de ce Conseil à accomplir son mandat.

M. MANKEUR NDIAYE, Ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur du Sénégal, a mentionné la réunion d’information sur Jérusalem, qui s’était tenue à Jakarta les 14 et 15 décembre 2015, à l’initiative du Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, et qui a attiré l’attention sur le danger de la judaïsation forcée de Jérusalem, ville symbole des trois religions monothéistes.  Cette politique, a-t-il prévenu, risque de transformer cette crise politique en un conflit religieux aux conséquences incalculables pour toute la région.  Le Ministre a recommandé de relancer les négociations entre Israéliens et Palestiniens, sur la base d’éléments clairs assortis d’un calendrier précis pour parvenir à une paix définitive.  Il a suggéré au Gouvernement israélien de se pencher sur les opportunités qu’offre l’Initiative de paix arabe et, au Conseil de sécurité, il a conseillé de prendre des mesures conservatoires pour faire respecter le statu quo au niveau des lieux saints de Jérusalem.  M. Ndiaye a jugé digne d’intérêt la proposition de la France de déployer des observateurs internationaux pour contribuer à faire baisser les tensions.  Il a aussi invité les acteurs politiques palestiniens, le Fatah et le Hamas, à s’inscrire dans la dynamique de l’Accord du Caire pour taire leurs dissensions internes et œuvrer à la formation d’un gouvernement d’unité nationale.

Rappelant l’urgence à reconstruire Gaza, le Ministre sénégalais des affaires étrangères a appelé à respecter les engagements pris à la Conférence des donateurs du Caire en 2014, à hauteur de 4 milliards de dollars.  Il a indiqué soutenir la stratégie du Gouvernement palestinien qui vise une intégration des organisations et conventions internationales.  Il a salué les avancées enregistrées par l’État de Palestine sur le plan international, telles que sa reconnaissance par 136 pays et son adhésion au Statut de Rome.  Partisan d’une solution sur la base de deux États, il a assuré que son pays continuerait à œuvrer pour que le dialogue et la concertation soient privilégiés afin de parvenir à ce résultat.  Enfin, s’agissant de la crise syrienne, le Ministre a réitéré l’adhésion pleine et entière du Sénégal aux trois priorités essentielles qui sont poursuivies dans la résolution du conflit, à savoir la destruction de l’arsenal chimique syrien, la prise en charge de la situation humanitaire désastreuse et la mise en œuvre d’un processus politique crédible.

Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) s’est dite préoccupée par l’absence de progrès dans la voie de la solution à deux États, avant de condamner les récentes attaques perpétrées contre des civils israéliens.  Elle a également condamné les attaques perpétrées par les colons israéliens.  « Il n’y a aucune justification à la violence terroriste », a affirmé Mme Power.  Elle a ensuite rappelé que son pays était opposé aux activités de colonisation israéliennes et condamné le nouveau projet de colonisation dans la vallée du Jourdain.  « Ces colonies sont incompatibles avec la solution à deux États et soulèvent des questions légitimes sur l’engagement d’Israël en faveur de la solution à deux États », a affirmé Mme Power.  « Ces activités de colonisation ne peuvent servir d’excuse à la violence », a-t-elle prévenu, avant de condamner les démolitions de maisons appartenant à des Palestiniens.  Mme Power a exhorté tous les États à contribuer au financement des activités de l’UNRWA.  « Nous comprenons l’énorme difficulté politique pour les parties de répondre aux questions en suspens, dans un contexte marqué par la terreur », a-t-elle indiqué, avant de leur demander de prendre toute mesure permettant de sauvegarder la solution à deux États.

Mme Power a déploré la détérioration de la situation humanitaire en Syrie, en précisant que 6 millions d’enfants avaient un besoin urgent de l’aide humanitaire.  « Comment est-il possible que ce nombre ne cesse d’augmenter? » a-t-elle demandé.  Le siège de 12 des 15 villes syriennes et leur cortège d’horreurs relèvent de la responsabilité du régime syrien qui dirige, a-t-elle rappelé, un État Membre de l’ONU.  Elle a accusé ce dernier de continuer de conduire des frappes aériennes contre des civils, avant de déplorer l’aide que lui apporte la Fédération de Russie, dont les frappes aériennes ne visent pas, selon elle, les zones sous le contrôle de Daech.  Mme Power a ensuite condamné les actes barbares commis par Daech et souhaité une reprise des pourparlers de paix syriens sur la base du Communiqué de Genève du 30 juin 2012.

Le Liban, a ensuite fait remarquer Mme Power, accueille le plus grand nombre de réfugiés au monde, en dépit de sa petite taille et de ses ressources.  Elle a estimé que le règlement de la crise politique au Liban devrait se faire dans le respect de la Constitution du pays et invité le Liban à continuer d’observer sa politique de dissociation vis-à-vis de la crise syrienne.

M. MANUEL DOMINGOS AUGUSTO, Secrétaire d’État aux relations extérieures de l’Angola, a rappelé qu’en 2011, avec ce qu’on a appelé « le printemps arabe », le monde s’attendait à une nouvelle ère de paix, de démocratie et de développement économique dans certains pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.  Malheureusement, a-t-il regretté, les évènements n’ont apporté que l’effondrement des États, des formes nouvelles et extrêmes d’autoritarisme et la porosité des frontières nationales.  La Syrie, a-t-il dit pour illustrer ses propos, est désormais un État fracturé qui ne correspond plus à ses frontières reconnues et dont le territoire est divisé entre zones contrôlées par des groupes armés non étatiques et d’extrémistes violents comme Daech ou le Front el-Nosra.  

Le seul espoir réside dans l’élan sincère et décisif que les puissances régionales et mondiales sauront insuffler pour écraser le terrorisme et réunir tous les Syriens dans la recherche d’un règlement politique au conflit.  Il en va de même pour l’Iraq, la Libye et le Yémen, a estimé le Secrétaire d’État, en reprochant à la communauté internationale de n’avoir pas su s’attaquer aux causes sous-jacentes de ces conflits et à rapprocher les communautés ethniques et groupes religieux. 

Le Secrétaire d’État a appelé à un renforcement de la coopération politique, diplomatique, militaire et économique pour rétablir la paix et la stabilité.  Il s’est dit alarmé, dans ce contexte, par la situation tendue entre Israéliens et Palestiniens, laquelle constitue un élément clef du désordre actuel au Moyen-Orient et un vivier pour le recrutement au sein de groupes d’extrémistes radicaux.  Il a appelé le Conseil de sécurité à adopter une résolution avec des paramètres équilibrés et justes, conformément à son obligation morale et politique.  

L’accord sur le dossier nucléaire iranien prouve, aussi complexe et difficile soit-elle, qu’une polémique peut toujours trouver une solution négociée si les parties ont la volonté politique d’éviter le recours aux armes, a fait remarquer M. Augusto.  Ce dossier pourrait changer les règles du jeu si les membres permanents du Conseil essaient, avec détermination, d’impliquer l’Iran, l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Égypte, la Syrie, l’Iraq, les pays du Golfe, la Jordanie, Israël et la Palestine pour régler les différentes situations dans la région.

Rappelant que son pays avait été l’un des membres fondateurs du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, Mme OLENA ZERKAL, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, a estimé qu’aucun État au monde, aujourd’hui, ne peut ignorer ce qui se passe dans une région aussi stratégique que le Moyen-Orient.  C’est pourquoi, il est urgent pour les parties d’atteindre des compromis acceptables et viables.  « Nous comprenons qu’Israël veut la paix et nous comprenons ses préoccupations en matière de sécurité.  Nous pensons que ce pays doit bénéficier du même droit que les pays voisins à vivre dans des frontières sûres et reconnues au niveau international, et sans redouter la peur, la terreur et la violence », a-t-elle dit.

La Vice-Ministre a fait remarquer que, malgré une vision d’avenir internationale commune qui consiste à dire qu’il n’y a pas d’alternative au processus de paix israélo-palestinien, ce processus de paix est cependant dans l’impasse et la situation continue de se détériorer de manière significative, en particulier en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.  L’absence de solution, a-t-elle fait remarquer, crée une situation explosive.  Mme Zerka a donc exhorté les parties à redoubler d’efforts pour mettre fin à cette escalade et pour reprendre immédiatement le dialogue.  D’autres problèmes beaucoup plus importants multiplient les menaces à plus grande échelle à l’intérieur de la région et au-delà, a-t-elle rappelé, citant notamment la question des réfugiés, la menace terroriste ou la prolifération d’armes de destructions massives. 

La crise syrienne, par exemple, est sans doute la menace la plus grave à laquelle la communauté internationale a été confrontée, tandis qu’elle touche toutes les sphères de la vie de ses pays voisins, en particulier le Liban, a-t-elle ajouté.  Si des avancées sont notées en Libye, la situation au Yémen continue également d’inquiéter grandement la communauté internationale.  Pour l’Ukraine, tous ces conflits engendrent des terreaux fertiles pour l’émergence d’extrémismes violents, entraînant des défis considérables dans la région et dans le reste du monde.  « Nous ne pouvons pas nous permettre d’entretenir le feu qui continue d’enflammer la région et risquerait d’embraser le monde entier », a prévenu la Vice-Ministre ukrainienne des affaires étrangères.  

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) a rappelé que la question palestinienne était la seule question inscrite à l’ordre du jour du Conseil depuis la création de ce dernier il y a 70 ans.  Il a invité le Conseil à ne pas diminuer son attention sur cette question, en raison des autres crises que connaît la région, avant de condamner dans les termes les plus fermes les activités de judaïsation de Jérusalem-Est et les activités de colonisation israéliennes.  Il a regretté les tentatives de certains visant à diluer l’importance de la question palestinienne et à mettre en doute la neutralité de l’ONU sur ce dossier.  Israël profite de la paralysie du Conseil pour poursuivre son occupation illégale, a-t-il dit, en s’étonnant que ceux, bénéficiant de la légalité internationale, aient à présenter des excuses à la puissance occupante.

Le délégué de l’Égypte a déclaré que les paramètres de la paix étaient bien connus et limpides, en rappelant que les Palestiniens avaient accepté la solution à deux États depuis longtemps.  Il a réaffirmé l’attachement de son pays à l’Initiative de paix arabe qui prend en compte le droit à exister d’Israël et souligné l’importance de la solution à deux États pour la stabilité de la région.  L’Égypte agira au sein de ce Conseil pour remédier à l’effacement des perspectives de paix et mettre fin aux souffrances palestiniennes, a promis, en conclusion, le représentant égyptien.

M. MATTHEW RYCROFT (Royaume-Uni) a fait remarquer que la situation s’était dégradée de manière considérable depuis le dernier débat public du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient.  « Les violences qui se sont produites en octobre dernier sont aujourd’hui la norme », a-t-il dit, en condamnant tout acte de violence et toute incitation à la violence.

Le représentant a ensuite exhorté les parties israélienne et palestinienne à mettre fin à cette escalade de la violence et à créer des mécanismes qui permettent de juger les auteurs de tels actes de violence.  En outre, les causes sous-jacentes au conflit entre Israël et la Palestine doivent être traitées de toute urgence, afin que les personnes touchées puissent espérer un avenir meilleur, a-t-il insisté.  Pour le Royaume-Uni, l’Autorité palestinienne doit aller de l’avant et reprendre le contrôle de Gaza, tandis qu’Israël doit restituer des parties de la Cisjordanie.  « Sans mesures concrètes de part et d’autre, nous n’assisterons qu’à une augmentation de cette violence et nous nous écarterons d’un processus de paix », a-t-il averti. 

Le représentant du Royaume-Uni a ensuite rappelé que la poursuite des activités de peuplement et la destruction de biens des Palestiniens avaient un impact négatif sur le processus de paix.  Il a dénoncé la poursuite de ces activités, en particulier le fait que 370 acres de terres situées au sud de Jéricho aient été déclarées terres d’État par les autorités israéliennes.  L’Ambassadeur Rycroft a appelé Israël à revenir sur cette décision et a assuré que le Royaume-Uni était déterminé à encourager, avec l’aide du Quatuor, des mesures qui permettront d’améliorer la vie des Palestiniens, ainsi que celles des Israéliens, sur le principe de deux peuples vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité.

S’agissant de la Syrie, le représentant a estimé qu’il faudrait préserver l’élan des négociations qui doivent s’ouvrir à Genève à la fin de cette semaine et que la communauté internationale, ainsi que le Conseil de sécurité, devaient aider les parties syriennes à mettre en œuvre la résolution 2254 (2016) afin de voir les avantages d’un début de négociations en Suisse.  Il s’est dit cependant inquiet de la poursuite de frappes aériennes aveugles, y compris des frappes ciblant des zones qui ne sont pas contrôlées par Daech.  Pour le Royaume-Uni, toute attaque menée contre l’opposition ou contre des civils ne feront que saper le processus politique.  « Comment expliquer sa participation à des négociations quand on poursuit les exactions sur le terrain? » a-t-il demandé.  M. Rycroft a exhorté à une cessation complète des actes de barbarie, en rappelant que la Syrie demeure la pire crise humanitaire contemporaine.  Le représentant a conclu en estimant qu’un large appui à la Conférence sur l’aide humanitaire en faveur de la Syrie, qui aura lieu à Londres en février prochain, permettrait d’aider celles et ceux qui souffrent en Syrie, ainsi que dans les pays voisins.

M. RAMLAN BIN IBRAHIM (Malaisie) a concentré son intervention sur le sort des enfants palestiniens, et sur la question des colonies illégales.  Depuis le début de la dernière vague de violences en octobre dernier, les enfants composaient près d’un quart des victimes palestiniennes totales, a-t-il dit, en rappelant que, selon l’UNICEF, au cours du seul mois dernier, 9 enfants palestiniens avaient été tués et plus de 205 autres avaient été blessés par les forces israéliennes et les colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.  Les arrestations et détentions arbitraires d’enfants palestiniens ont également continué, a-t-il dit, en soulignant que depuis le mois de septembre, près de 400 enfants palestiniens avaient été arrêtés ou détenus par les forces israéliennes.

Selon le représentant, de toute évidence, l’absence de responsabilité pour Israël, y compris sur la question de la protection des enfants, a enhardi ce pays à commettre d’autres violations en toute impunité.  Si l’inaction du Conseil perdure, le risque d’embrasement est réel, avec de graves répercussions pour la région et le monde, a-t-il estimé.

De même, a-t-il dénoncé, les Israéliens continuent d’implanter illégalement des colonies de peuplement.  Le déplacement forcé fait partie du plan israélien de construire des colonies illégales de peuplement dans le couloir E1 pour des milliers de colons, a-t-il assuré, en précisant que ces actions étaient contraires au droit international, y compris la quatrième Convention de Genève de 1949 et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI).  En outre, les colonies illégales de peuplement constituent le facteur le plus dommageable qui met en danger la solution à deux États.

Pour M. Ibrahim, le Conseil de sécurité doit cesser de fermer les yeux sur ces violations et commencer à tenir Israël pour responsable sur la base des principes internationaux du droit international et des droits de l’homme.  La perspective d’une coexistence pacifique diminue de jour en jour, notamment en raison de la politique de colonisation d’Israël et de l’inaction de la communauté internationale, a-t-il insisté. 

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a déploré que les appels à la cessation de l’occupation israélienne soient restés lettre morte.  Il n’y a pas de  volonté politique au sein de ce Conseil pour régler la question palestinienne, a-t-il dit, en déplorant que la puissance occupante profite de l’inertie du Conseil pour continuer son occupation.  Il a condamné les exactions commises par les colons israéliens et affirmé que le nombre de Palestiniens humiliés par les forces israéliennes ne cessait d’augmenter.  Le délégué a également condamné les attaques perpétrées contre les civils israéliens.

Les enfants de Gaza continuent de subir les conséquences de l’opération « Bouclier protecteur », a-t-il dit, avant de condamner le blocus de Gaza.  Il a également condamné les activités de colonisation menées par Israël, y compris l’annexion d’hectares de terre près de Jéricho par l’État israélien, avant de s’étonner que le Conseil ne se soit pas prononcé sur cette annexion.  Enfin, il a exhorté Israël à s’assoir à la table des négociations en vue de promouvoir la solution à deux États, demandé que la Palestine devienne un membre à part entière de l’ONU et souhaité une protection internationale des populations des territoires occupés.  « N’attendons pas une nouvelle intifada pour agir! » a-t-il lancé en conclusion.

M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a estimé que la situation n’était plus tenable au Moyen-Orient, dénombrant ainsi 153 morts parmi les Palestiniens, en majorité des auteurs d’attaques, et 25 morts parmi les Israéliens, depuis le début de l’embrasement.  Il est de notre responsabilité d’agir, a-t-il rappelé, en se disant convaincu que l’absence d’horizon politique était la cause profonde des récents évènements.  Il a émis de sérieux doutes sur la volonté israélienne de parvenir à la solution à deux États, compte tenu notamment de la multiplication des mesures sécuritaires.  Notant aussi que la question palestinienne continuait d’alimenter les crispations régionales, il a émis la crainte que Daech vienne un jour s’installer à Gaza et en Cisjordanie. 

Il est urgent, a-t-il souligné, que la communauté internationale se mobilise de manière collective et ambitieuse, sans attendre des circonstances favorables pour essayer de régler le conflit.  Pour cela, a-t-il expliqué, il nous faut créer un horizon politique concret et crédible au service d’un objectif partagé, celui de la solution à deux États.  M. Delattre a proposé de faire évoluer la méthode pour aller vers un accompagnement collectif accru et renouvelé.  Il a conseillé, à cet égard, de poursuivre les travaux engagés lors de la réunion du Quatuor élargi aux pays arabes et aux partenaires internationaux lors de l’Assemblée générale, et demandé au Conseil de sécurité de s’engager pleinement pour faire émerger une solution acceptable pour les deux parties.

Passant à la situation en Syrie, le représentant de la France a insisté sur la nécessité de mettre en place de manière urgente une transition politique.  Il a assuré du plein soutien de la France au processus lancé à Vienne, entériné par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2254, adoptée le 18 décembre 2015, et demandé que les négociations intersyriennes commencent.  Pour le succès de ce processus, il a recommandé une amélioration rapide et significative de la situation humanitaire, le respect de la désignation par l’opposition de ses représentants, et de faire porter les discussions sur la transition politique.  Il ne s’agit pas de construire un pseudo gouvernement d’union nationale, mais de s’entendre sur la création d’un organe de transition gouvernemental doté des pleins pouvoirs exécutifs, a-t-il précisé.  Seule une solution politique, a estimé l’Ambassadeur Delattre, permettra de mettre fin aux souffrances et à l’exode continu des populations civiles et de réduire la menace terroriste.

M. GERARD VAN BOHEMEN (Nouvelle-Zélande) a émis l’espoir que l’exemple du dossier sur le nucléaire iranien servira aussi en Syrie.  La création du Groupe international d’appui pour la Syrie et l’adoption de la résolution 2254 (2015) sont une bonne chose mais il faut que les premiers concernés en Syrie, dans la région et au-delà prennent les décisions « difficiles » pour parvenir à une solution politique.  Le « marchandage » doit avoir lieu à la table des négociations et non pas avant, a prévenu le représentant.  Il s’est félicité de ce que le début des pourparlers soit prévu pour vendredi prochain et appelé les parties à « sauver ce qui reste de la Syrie ». 

Le représentant a ensuite estimé que le Conseil a fait « trop peu » face à la situation en Israël et dans les territoires occupés.  Compte tenu de la violence, de la méfiance et des positions tranchées, la reprise des négociations s’avèrent improbable dans un avenir proche et le vide est comblé par les voix extrémistes qui trouveront une audience de plus en plus réceptive tant que subsistera l’impasse.  Le Conseil, a souligné le représentant, doit assumer son rôle, en réaffirmant l’importance de la solution à deux États et en créant les conditions nécessaires à la reprise des pourparlers. 

Pour certains, a fait observer le représentant, le Conseil et le système des Nations Unies sont trop partisans pour jouer un rôle.  Pour d’autres, tout geste dans l’autre sens est une récompense à l’intransigeance.  Changeons notre perception des choses, a proposé le représentant, et prenons une action raisonnable et significative pour encourager les parties à se parler.  Rappelant que son pays et la France avaient présenté des propositions conjointes au Conseil de sécurité, le représentant a révélé que certains ont voulu plus, d’autres, moins et le reste rien du tout.  Un accord nécessitera inévitablement des compromis et après sept ans d’inaction, la contribution du Conseil devrait commencer par une première étape.  « Nous savons ce à quoi cette étape pourrait ressembler et nous sommes prêts, a conclu le représentant, à faire avancer notre projet de résolution et à appuyer toute initiative raisonnable qui imprimerait un élan aux pourparlers de paix. »

Pour M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie), penser qu’on s’est habitué au conflit au Moyen-Orient serait une grave erreur.  Il a estimé que le règlement politique du conflit entre Israël et la Palestine exige de renoncer à certaines mesures, en particulier la confiscation à grande échelle de terres par les autorités israéliennes.  Ces mesures, a-t-il rappelé, sapent la perspective d’une solution pacifique à deux États.  Le représentant a également précisé que le Quatuor œuvrait à sortir le processus de paix de l’impasse actuelle, en soulignant qu’il était nécessaire pour les parties d’appliquer les résolutions de l’ONU.  Il a également confirmé que le Quatuor était prêt à faire participer plus activement avec le Conseil de sécurité au règlement de la situation Israël-Palestine.

En ce qui concerne la Syrie, et à quelques jours de la reprise des pourparlers intersyriens, le représentant a estimé qu’il était « inadmissible » de laisser passer une telle chance.  Il a notamment regretté que certains membres du Conseil de sécurité continuent de donner leur propre interprétation de la résolution 2254 (2015).  Pour la première fois, a-t-il dit, les groupes terroristes commencent à perdre du terrain en Syrie.  À cet égard, il a notamment dénoncé ce qui a été dit « à tort », ce matin, sur les activités en Syrie.  « Il faut rétablir les informations diffusées par nos amis américains et britanniques, selon lesquelles de nombreux civils sont victimes de frappes », a-t-il souligné.

Avant de conclure, le représentant a également tenu à évoquer la situation « tragique » au Yémen et a appelé toutes les parties à mettre un terme immédiat à toutes les hostilités.

M. LIU JIEYI (Chine) a affirmé qu’il ne pouvait pas y avoir de vainqueur au conflit opposant Palestiniens et Israéliens au Moyen-Orient.  Il a ensuite mentionné la récente tournée que le Président de la Chine avait effectuée dans la région, en soulignant que la question  palestinienne était au cœur de l’instabilité de la région.  Une solution juste à ce conflit, a-t-il affirmé, est dans l’intérêt de tous.  Le délégué a exhorté les parties à renoncer à la violence en invitant Israël à montrer l’exemple.  Soulignant ensuite la nécessité de renforcer le consensus sur ce dossier, il a estimé que l’Initiative de paix de la Ligue des États arabes était importante et qu’il faudrait appliquer les résolutions pertinentes du Conseil.  Pour sa délégation, le Conseil de sécurité doit répondre favorablement aux demandes palestiniennes, y compris celle relative à une protection internationale de la population palestinienne.  Le représentant s’est ensuite félicité des efforts de l’Envoyé spécial, M. Staffan de Mistura, sur le dossier syrien et souhaité que les pourparlers de paix de Genève commencent bientôt.  Enfin, il a demandé une meilleure coopération dans la lutte internationale contre le terrorisme, celle-ci ne devant pas, a-t-il estimé, faire l’objet de « deux poids deux mesures ». 

M. MOTOHIDE YOSHIKAWA (Japon) a rappelé qu’il y a un an, le Conseil de sécurité avait condamné fermement l’assassinat odieux de deux citoyens japonais en Syrie par des terroristes.  Un an plus tard, a-t-il relevé, le terrorisme et la violence continuent d’aggraver le vide politique et les difficultés économiques de la région.  De la Syrie au Yémen, les nombreuses crises au Moyen-Orient exigent de trouver des solutions politiques, a-t-il averti en insistant sur l’importance d’un processus politique inclusif.  Il faudrait également maintenir le dialogue à tout instant, a-t-il ajouté.  À cet égard, le délégué du Japon a appelé le Conseil de sécurité à continuer d’exhorter les parties pour qu’elles poursuivent le dialogue et œuvrent à réduire les tensions.  Concernant le problème de la montée de l’idéologie extrémiste, il a indiqué que son pays, en application du concept de sécurité humaine, cherchait à autonomiser les personnes et les communautés.  Il distribue ainsi une aide non militaire à la région de 2,5 milliards de dollars, auxquels s’ajoutent 350 millions de dollars supplémentaires pour aider la Syrie, l’Iraq et leurs pays voisins, a-t-il assuré.

Le représentant s’est aussi inquiété du manque de progrès dans le processus de paix au Moyen-Orient, en citant notamment les autorisations données par le Gouvernement israélien pour une appropriation des terres de Cisjordanie.  Il a, à nouveau, appelé à geler les activités d’implantation de colonies de peuplement, tout en demandant à la Palestine de continuer à coopérer avec Israël en matière de sécurité.  « L’impasse actuelle ne doit pas nous empêcher d’aller de l’avant quand cela est possible », a-t-il lancé.  Depuis 1993, le Japon a mobilisé 1,6 milliard de dollars pour aider les Palestiniens, a indiqué le représentant, en mentionnant aussi les 78 millions de dollars supplémentaires prévus pour la Palestine.  En outre, grâce à la coopération du Japon avec Israël, la Jordanie et la Palestine, le projet Jericho-Industrial Park a été mené à bien.  Enfin, il a cité une étude selon laquelle la solution à deux États favoriserait soit une croissance de 5,2% du PNB en Israël et de 48,8% en Palestine d’ici à 2024, soit au contraire une chute respectivement de 10,3% et de 45,7% en cas de poussée de la violence.

M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a fait remarquer que le Conseil de sécurité avait été en mesure d’avancer en ce qui concerne le conflit en Syrie, en adoptant notamment la résolution 2254 (2016) mais que, s’agissant d’Israël et de la Palestine, aucun progrès n’avait été enregistré et qu’on assiste même à une perte de confiance progressive dans la solution à deux États. 

« Toutes les violences et les actes de terreur méritent notre condamnation la plus ferme », a-t-il déclaré, en appelant les parties à s’abstenir aussi d’inciter à la violence et, lorsque cela est nécessaire, à réagir de manière proportionnée.  Pour l’Espagne, il faut rendre espoir au peuple palestinien et permettre aussi la sécurité d’Israël.  Le Conseil de sécurité peut et doit jouer un rôle clef dans ces efforts, a estimé le représentant.  Il a fait observer que la communauté internationale et le Conseil de sécurité avaient, par exemple, la possibilité d’agir par le biais d’une déclaration.  « Voilà plus de sept ans que le Conseil n’a pas adopté de résolution sur ce conflit israélo-palestinien », a-t-il regretté, en invitant ses membres à réfléchir et à trouver le moyen d’adopter un texte qui apporterait une réelle valeur ajoutée.

Par ailleurs, le représentant a aussi invité la communauté internationale à envisager la possibilité de mettre à nouveau en place une initiative comme la Conférence de Madrid de 1991, qui permettrait de réaffirmer les efforts déployés à l’époque.  « Avancer sur la voie d’une solution à deux États exige de préserver la viabilité de cette solution », a-t-il ensuite poursuivi, en estimant que la construction de colonies de peuplement représente, aujourd’hui, la principale menace à cette solution.  Il a appelé à une cessation des démolitions, des déplacements forcés et des confiscations de terres, en prévenant qu’il s’agirait là de « signes sans équivoque de l’engagement d’Israël vis-à-vis de cette solution ».  Par ailleurs, face à l’endiguement de la violence dans la bande de Gaza, il a estimé que l’autorité palestinienne devrait assumer à nouveau son rôle dans cette zone, où le lancement de roquettes vers Israël doit cesser.

S’agissant de la Syrie, le représentant s’est dit convaincu que l’instauration de mesures de confiance comme l’interruption des attaques aériennes contre des civils ou la libération de prisonniers apporteraient de la crédibilité aux pourparlers intersyriens.  Rappelant que l’objectif à l’échelle internationale est de parvenir à un cessez-le-feu en Syrie, il s’est dit grandement préoccupé par la situation humanitaire sans précédent qui prévaut sur le terrain et a exigé de toutes les parties un accès sans condition et ininterrompu en Syrie.

« Il semble parfois que notre responsabilité et notre obligation de protéger ont été oubliées lorsqu’il s’agit du Moyen-Orient », a déclaré M. BERT KOENDERS, Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, en rappelant que des centaines de milliers de personnes avaient été tuées, que des millions d’autres étaient à présent réfugiées et que des populations entières étaient aujourd’hui effrayées par leur avenir.  Tandis que le conflit en Syrie va entrer dans sa sixième année, les chiffres sont encore plus effrayants, a-t-il souligné, en exhortant toutes les parties en conflit en Syrie à mettre en œuvre la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité.  Il s’agit tout particulièrement, a-t-il rappelé, de mettre en place un processus politique, doté d’un calendrier, en vue de parvenir à la transition mais aussi de lutter contre Daech.  « Ces deux éléments sont indissociables l’un de l’autre et c’est pourquoi, nous devons combattre le terrorisme et promouvoir la liberté », a-t-il dit.  

Le Ministre s’est ensuite félicité de la reprise des pourparlers intersyriens, qui devraient reprendre le 29 janvier.  Il a cependant considéré qu’il était indispensable que les femmes syriennes y participent.  « Elles ont été trop souvent les victimes des atrocités qui ont été commises en Syrie.  Elles devraient pouvoir avoir une voix décisive dans la détermination de l’avenir de leur pays », a-t-il souligné.  M. Koenders a également estimé que la communauté internationale devrait faire davantage pour aider celles et ceux qui ont fui la Syrie.  Il a salué l’organisation de la Conférence des donateurs pour la Syrie, qui se tiendra à Londres le 4 février prochain, ainsi que les efforts menés, dans ce cadre, par le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Norvège, le Koweït et les Nations Unies.

Mme CAROLINE ZIADE (Liban) a souligné qu’à la fin de 2015, alors que le monde célébrait des succès dans certains efforts internationaux de politique internationale, de Sendai à New York, en passant par Addis-Abeba et Paris, le Moyen-Orient continuait, en revanche, de faire face à une nouvelle année sombre.  L’absence de volonté politique collective est en train de transformer cette terre de foi et d’espoir en une terre de haine et de tristesse, a-t-elle dit.

La représentante a notamment expliqué que l’année 2015 avait été marquée par 1 168 violations israéliennes de la souveraineté du Liban par voie aérienne, terrestre et maritime. 

Par ailleurs, l’exode de réfugiés syriens devrait, a-t-elle estimé, tous nous amener à réaffirmer nos valeurs communes d’humanité et à nous engager sur les rails d’un processus politique afin de mettre un terme à ce conflit.  Cette séance du Conseil de sécurité devrait être, a-t-elle dit, une occasion de revitaliser les efforts internationaux en vue de partager les responsabilités à l’égard de ces réfugiés et d’alléger leurs souffrances.

Mme Ziade a également plaidé pour une action immédiate de la communauté internationale permettant d’assurer la protection du peuple palestinien et de susciter la volonté politique d’établir un nouveau cadre crédible et global de négociations dans le cadre d’un calendrier clairement établi et conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.

M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a souligné la responsabilité des Nations Unies pour encourager la tolérance et contrer la propagation de la xénophobie et les dérives sectaires.  Il a dénoncé les menaces que présentent Daech en Syrie, ainsi que l’augmentation du niveau de violence que subissent les Israéliens et les Palestiniens.  Il a estimé que le Conseil de sécurité n’avait pas été à la hauteur de ses responsabilités en laissant sans réponse la demande de « protection internationale » présentée par le Président Mahmoud Abbas et en reléguant au placard un projet de résolution demandant la reprise des négociations.  Le Brésil est convaincu qu’il faudrait établir un État palestinien souverain et économiquement viable, a-t-il dit avant de se féliciter que le drapeau palestinien ait été hissé dans les locaux des Nations Unies.

Passant à la situation en Syrie, le représentant a demandé qu’aucun effort ne soit épargné pour faire avancer le processus politique piloté par les Syriens.  Il a demandé de mettre en œuvre la feuille de route et de de faire respecter un cessez-le-feu dans tout le pays.  Toutes les attaques contre les civils doivent cesser, a-t-il exigé en dénonçant l’utilisation de la famine comme arme de guerre, ce qui constitue, a-t-il rappelé, un crime de guerre.  En ce qui concerne les réfugiés, il a indiqué que son pays avait délivré 9 000 visas d’entrée à des Syriens et avait fourni des soins médicaux et des denrées alimentaires aux personnes déplacées dans la région.  S’agissant du Yémen, il a fait remarquer que  l’escalade des hostilités ne fait qu’aggraver la situation humanitaire dans le pays.  Il a regretté que les tentatives de mettre en place un cessez-le-feu durable aient encore échoué.  Enfin, il a exhorté les participants au dialogue libyen à mettre pleinement en œuvre l’Accord politique signé sous l’égide des Nations Unies.

M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a affirmé que la situation précaire en Syrie qui s’est propagée au-delà dans toute la région suscitait la préoccupation du monde entier.  Il a appelé le Gouvernement et l’opposition syriens à déterminer l’avenir du pays via des négociations directes en vue de mettre en œuvre les recommandations du Conseil de sécurité et du processus de Genève.

Le représentant a également estimé que le règlement du conflit israélo-palestinien ne sera résolu que si l’on respecte le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination.  La solution à deux États est la seule voie viable pour mettre un terme à ce conflit, a-t-il également assuré.

Par ailleurs, afin de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent, le Kazakhstan, a-t-il dit, appelle à l’adoption d’un document global sur le terrorisme international.  Il propose en outre l’organisation, en mai prochain, dans le cadre de l’Assemblée générale, d’un débat de haut niveau sur le thème « Les religions contre le terrorisme » ou « Les religions pour la paix ».

M. SYED AKBARUDDIN (Inde) a rappelé que son pays était en faveur d’une solution négociée au conflit israélo-palestinien en vue de créer un État de Palestine vivant dans le cadre de frontières reconnues et sûres.  Le Président de l’Inde s’est rendu en Palestine pour la première fois en octobre 2015 tandis que le Ministre indien des affaires étrangères s’y est rendu ce mois-ci, a-t-il indiqué en réaffirmant la solidarité de son pays avec la cause palestinienne.  Celle-ci s’exprime notamment par une aide technique et financière d’un montant de  un million de dollars par an pour l’UNRWA et de 4 millions de dollars pour contribuer aux efforts de relance et de reconstruction à Gaza.

Au Yémen, a-t-il poursuivi, nous avons exhorté les parties concernées à résoudre leurs divergences et nous espérons que les efforts de médiation des Nations Unies aideront le peuple yéménite à trouver une solution basée sur le consensus.  Préoccupé par les activités terroristes en Asie occidentale et dans la région du Golfe, il a plaidé en faveur de la consolidation des institutions politiques afin de contrer la radicalisation et l’extrémisme. 

En ce qui concerne la Syrie, le représentant a indiqué que l’Inde avait appelé, à maintes reprises, à la relance des négociations pilotées par les Syriens, en excluant toute solution militaire.  Pour contribuer à résoudre la situation humanitaire en Syrie et dans les pays voisins, son pays a versé 4 millions de dollars pour porter assistance aux réfugiés et nous avons l’intention d’y contribuer à nouveau lors de la Conférence de Londres sur l’aide humanitaire en faveur de la Syrie, a-t-il assuré.

M. IOANNIS VRAILAS, de la délégation de l’Union européenne, s’est, d’emblée, dit « profondément préoccupé » par le cycle de violences qui a causé d’énormes pertes en vies humaines en Israël et dans le territoire palestinien au cours de ces derniers mois.  Il s’est dit convaincu que seul le rétablissement d’un horizon politique et la reprise du dialogue pourraient mettre fin à la violence.  Les mesures de sécurité ne suffiront pas, a-t-il prévenu.  Il faudrait traiter des causes sous-jacentes du conflit.  Il a réaffirmé l’appui de l’Union européenne au Quatuor qui a appelé à des mesures transformatrices et conformes à la transition envisagées par les accords précédents pour rétablir la confiance.  L’Union européenne est unie dans son engagement à réaliser la solution à deux États et s’oppose vigoureusement à toute action qui compromettrait la viabilité de cette solution. 

L’Union européenne, a poursuivi son représentant, entend travailler avec tous les acteurs à la définition d’une approche multilatérale renouvelée du processus de paix.  La création d’un groupe d’appui international et l’organisation d’une conférence internationale seraient des moyens possibles de faire avancer les choses.  L’Union européenne, a-t-il souligné, entre autres, s’engage à faire en sorte que tous les accords avec l’État d’Israël soulignent sans équivoque et explicitement leur inapplicabilité dans les territoires occupés depuis 1967.  Ceci n’est en rien un boycott d’Israël que réprouve cependant l’Union européenne.  L’Union européenne, a encore dit son représentant, réitère l’offre qu’elle a faite aux deux parties concernant un train de mesures d’appui politique, économique et sécuritaire et un « partenariat privilégié ».  L’évolution des relations entre l’Union européenne et Israël, et entre elle et les Palestiniens, dépendra de l’engagement de ces parties en faveur d’une paix durable fondée sur la solution à deux États. 

Venant à la situation en Syrie, le représentant a appuyé le travail du Groupe international d’appui auquel l’Union européenne participe activement.  Notre priorité, a-t-il dit, est de permettre le lancement des pourparlers intersyriens, essentiels pour convaincre les Syriens, de l’opposition comme du régime, et toutes les parties au conflit de travailler dans le cadre établi par la résolution 2254 (2015) ».  Parallèlement, l’Union européenne appelle à des mesures de rétablissement de la confiance et à la création d’un mécanisme pour le respect et la surveillance d’un cessez-le-feu. 

L’Union européenne compte maintenir des contacts étroits avec l’Envoyé spécial, M. Staffan de Mistura, pour définir les moyens d’appuyer le cessez-le-feu et une fois qu’il sera en place, de renforcer l’aide au peuple syrien.  À ce jour, l’Union européenne a mobilisé près de 5 milliards de dollars en faveur de la Syrie.  En prévision de la Conférence des donateurs prévue à Londres le 4 février, elle a déjà annoncé un appui substantiel à la Turquie tout comme elle est en train de mettre en place des mesures de soutien en faveur de la Jordanie et du Liban.  Le dossier nucléaire iranien, a conclu, à son tour, le représentant, montre que la diplomatie et le multilatéralisme portent les fruits de la paix et de la sécurité.  Ce dossier montre que la coopération peut prévaloir sur la confrontation.  L’Union européenne s’engage à rester active dans le Groupe d’appui international pour la Syrie et la Coalition mondiale contre Daech, a réaffirmé le représentant.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a affirmé que les événements récents au Moyen-Orient ont renforcé la conclusion selon laquelle il ne saurait y avoir de paix ou de stabilité sur la Terre sainte sans la volonté d’Israël de permettre un État palestinien indépendant et viable, basé sur les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem pour capitale.  Cette perspective est néanmoins rendue de plus en plus difficile en raison de la politique d’Israël parfaitement inflexible, a-t-elle dit, en citant en particulier ses activités de colonisation. 

Pour la représentante, le Conseil de sécurité doit mobiliser toute la volonté politique nécessaire pour faire appliquer ses propres résolutions contraignantes exigeant un retrait d’Israël des territoires palestiniens et arabes occupés et appliquer les droits inaliénables du peuple palestinien à l’autodétermination.

Après avoir évoqué le conflit en Syrie et les actions de Daech, la représentante a souligné que le Pakistan apportait sa modeste contribution en promouvant l’harmonie dans la région, comme l’a illustré la récente mission de médiation entreprise par le Premier Ministre pakistanais, M. Nawaz Sharif, à Riyad et à Téhéran.

M. MUHAMMAD ANSHOR (Indonésie) a affirmé que son pays avait fermement condamné et de manière constante l’occupation israélienne de la Palestine.  Cette occupation, qui doit cesser sans plus attendre, est une transgression des principes de justice et d’autodétermination des peuples que l’ONU est censée défendre, a-t-il dit.  En décembre dernier, a rappelé le délégué indonésien, l’Indonésie avait organisé une conférence internationale sur la question de Jérusalem au cours de laquelle les participants avaient réaffirmé leur opposition à l’égard des actions illégales d’Israël ainsi que la nécessité de renforcer les relations entre les deux peuples.

En outre, M. Anshor a déclaré que pour combattre Daech, toutes les parties devraient conjuguer leurs efforts en vue d’établir la paix en Syrie.  Le représentant a dit espérer que toutes les parties pourront, lors du processus de négociations directes, mettre de côté leurs divergences et aboutir à une solution politique.  

M. MOUNZER MOUNZER (République arabe syrienne) a regretté la poursuite de l’occupation des territoires arabes par Israël et les actes répressifs que commet ce pays contre le peuple palestinien.  L’impunité dont jouit Israël l’encourage à poursuivre ses pratiques, ses agressions et ses violations, a-t-il dit en déplorant qu’on nie aux Palestiniens leurs droits les plus élémentaires.  Il a donc demandé au Conseil de sécurité de mettre fin à ces pratiques injustes.  Les citoyens syriens du Golan occupé continuent eux aussi de souffrir de l’occupation par Israël, a poursuivi le représentant syrien avant d’exiger d’Israël qu’elle mette un terme à ses actes d’intimidation, de répression, d’isolement social et de pillage de ressources du Golan.

La Syrie réitère ses appels au Secrétaire général et au Conseil de sécurité pour qu’ils exigent d’Israël qu’elle libère tous les prisonniers syriens, notamment le « Mandela de la Syrie » qui, a-t-il argué, a été arrêté une nouvelle fois sans raison.  Enfin, le représentant a condamné en des termes les plus fermes les tentatives de défendre Israël et de masquer ses crimes.  Il est essentiel de mettre un terme à l’occupation par Israël des terres occupés et de donner à la Palestine le droit à un État.  Il a déclaré ne pas vouloir réagir aux allégations faites contre son pays par certaines délégations, notamment par celles de pays qui accueillent sur leur territoire des terroristes armés.

Mgr SIMON KASSAS, observateur du Saint-Siège, a estimé que le processus de paix entre les Israéliens et les Palestiniens ne pouvait avancer que s’il était directement négocié entre les parties, avec le soutien de la communauté internationale.  Cela nécessite certainement des décisions courageuses des deux parties et exige des concessions mutuelles équitables, a-t-il dit.  Pour lui, la violence et la rhétorique incendiaire doivent être mises de côté au profit des voix de dialogue afin de donner aux deux peuples la paix à laquelle ils aspirent.

L’accord global signé à New York entre le Saint-Siège et l’État de Palestine le 26 juin 2015 est entré en vigueur le 2 janvier 2016, a-t-il dit, en rappelant qu’il concernait essentiellement la vie et l’activité de l’Église en Palestine.  Dans la réalité complexe du Moyen-Orient, et dans certains pays de cette région, les chrétiens ont souffert de la persécution, a-t-il souligné, avant de dire que le Saint-Siège espérait que l’accord pourra servir comme un exemple de dialogue et de coopération, en particulier pour les autres pays qui sont, dans la majorité, arabes et musulmans.

S’agissant du conflit syrien, le Saint-Siège exprime son soutien à la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité, qui appelle à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne et à un règlement politique du conflit.

S’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a déploré 49 années d’occupation illégale et brutale des Palestiniens.  Il a estimé que des actions urgentes devaient être prises pour mettre fin à la détérioration de la situation du peuple palestinien.  Il a exhorté la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, à prendre une mesure historique visant à stopper cette occupation et à trouver un règlement juste au conflit.

Le représentant a ensuite rappelé les souffrances endurées par les Palestiniens, en regrettant que tant d’assassinats et de blessures aient été infligés à des civils.  Il s’agit d’une violation flagrante de la quatrième Convention de Genève de 1949, alors même que la catastrophe humanitaire imposée à la bande de Gaza reste également impunie.  Il a appelé le Conseil de sécurité à agir pour stopper la colonisation illicite du territoire palestinien par Israël, y compris Jérusalem-Est.  « Comment le Conseil de sécurité peut-il rester silencieux face à la poursuite des colonies de peuplement et face à la confiscation de terres comme ce fut le cas, encore dernièrement, avec la confiscation de 370 acres en Cisjordanie? » a-t-il demandé.

Il a ensuite répété que la violence, les persécutions et la terreur sont sans fin en Palestine.  « L’impunité d’Israël à cet égard est inacceptable et perdure », a-t-il regretté, en réaffirmant la solidarité de longue date du Mouvement des pays non alignés vis-à-vis du peuple palestinien.  Le délégué iranien a également précisé que le Liban continuait de subir des violations de ses frontières par Israël.  Il a aussi condamné toutes les mesures prises par Israël visant à modifier le statut légal, physique ou géographique du Golan syrien. 

Avant de conclure, il a tenu à réagir aux allégations « sans fondement » lancées par Israël à l’égard de son gouvernement.  « Elles sont émises par un régime qui pratique une politique d’occupation, qui est à l’origine de la montée d’un extrémisme violent et qui fait obstacle à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région », a-t-il précisé.

M. EPHRAIM LESHALA MMINELE (Afrique du Sud) a estimé que rien n’avait été fait pour encourager les parties à reprendre les négociations à long terme et qui sont dans l’impasse depuis longue date.  Il a rappelé que, pendant ce temps, la situation sur le terrain se détériorait de jour en jour avec la poursuite d’actes de violence tant à l’encontre des Palestiniens que des Israéliens, et avec la poursuite des colonies de peuplement et d’un grand nombre de destructions d’habitations palestiniennes.  Il a, à cet égard, déploré l’annonce faite par Israël visant à transformer 370 acres de terres en territoire d’État au sud de Jéricho.  « Ce type de mesures sapent la solution à deux États et entrave les possibilités de l’autorité palestinienne d’encourager son développement économique », a-t-il souligné.  Le représentant a ensuite fait remarquer que de nombreuses voix s’étaient inquiétées des mesures illégales entreprises par Israël visant à modifier la composition démographique et la réalité géographique d’un État contigu.  Il a souligné que la protection internationale du peuple palestinien était impérieuse car celui-ci continue de subir l’occupation. 

M. HAHN CHOONG-hee (République de Corée) a constaté que la situation au Moyen-Orient avait un énorme impact sur le monde entier.  Des millions de réfugiés de la Syrie, du Yémen et d’Iraq s’acheminent vers l’Europe et ailleurs et l’extrémisme violent se répand.  La communauté internationale doit déployer tous les efforts possibles pour résoudre ces conflits, a dit le représentant qui a dit espérer que l’accord sur le dossier nucléaire iranien servira de catalyseur à un Moyen-Orient plus pacifique et plus prospère fondé sur la dénucléarisation. 

Il a exhorté les dirigeants israéliens et palestiniens à garder à l’esprit le fait que les hostilités et la violence n’assombrissent pas seulement le présent mais qu’elles compromettent aussi l’avenir, jetant les jeunes dans le désespoir.  Il faut des mesures de rétablissement de la confiance, y compris la fin des colonies de peuplement, pour créer un environnement plus favorable au dialogue entre les parties en vue d’une paix durable.

Le représentant s’est félicité du lancement des pourparlers intersyriens, ce vendredi 29 janvier, et a annoncé que son pays détaillerait son plan d’assistance humanitaire pour la Syrie et les pays voisins à la Conférence de Londres du 4 février prochain.  S’agissant du Yémen, il a jugé urgent de reprendre le troisième cycle des pourparlers de paix aussi vite que possible. 

M. OMAR HILALE (Maroc) a affirmé que cette séance intervenait après une année d’échec sur la question palestinienne, au cours de laquelle aucun accord de paix n’a pu être conclu.  Il a jugé indispensable de faire cesser la « judaïsation » de la Palestine.  Le délégué du Maroc a réaffirmé l’importance de faire valoir la solution à deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, conformément au droit international.  Il a insisté également sur la nécessité d’éviter toute agression contre Jérusalem et toute tentative d’altérer son identité.

Le représentant du Maroc a appelé le Conseil de sécurité à œuvrer en faveur d’un processus de paix assorti d’un calendrier clairement établi.

Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a regretté que le Conseil de sécurité se soit montré incapable de protéger la population palestinienne, ce qui aboutit, a-t-elle dit, à mépriser les souffrances de ce peuple.  Elle a jugé honteux que les Palestiniens continuent de subir un blocus économique criminel qui asphyxie son peuple et le fait vivre dans des conditions inhumaines extrêmes.  Après l’adoption par les Nations Unies des objectifs de développement durable à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’ONU, elle s’est demandé si le peuple palestinien pourrait vraiment exercer son droit au développement alors qu’il subit une économie d’occupation.  Elle a aussi déploré la situation précaire dans laquelle vit la population à Jérusalem-Est.

Le Conseil de sécurité et la communauté internationale ont la responsabilité d’éviter l’escalade de la violence et doivent exiger le respect des droits inaliénables du peuple palestinien, a insisté Mme Rubiales de Chamorro.  Elle a demandé au Conseil de sécurité d’exiger d’Israël qu’il cesse l’occupation de la Palestine et de tous les territoires arabes occupés, qu’il lève le blocus économique imposé à Gaza et qu’il libère tous les prisonniers et détenus politiques palestiniens.  Elle a, enfin, plaidé en faveur de la création d’un État palestinien délimité par les frontières de 1967.

M. JOSÉ ALBERTO SANDOVAL COJULÚN (Guatemala) a souligné qu’il était très important de travailler conjointement dans le conflit israélo-palestinien, en vue de stopper l’engrenage de la violence et des attaques contre la population civile.  Il a plaidé en faveur de la reddition des comptes de tous ceux, des deux côtés, qui commettent des crimes.  Il a apprécié, à cet égard, que la police et l’agence de sécurité israéliennes aient confirmé la détention de plusieurs jeunes juifs radicaux accusés d’avoir brûlé vifs les membres d’une famille palestinienne pendant leur sommeil dans le nord de la Cisjordanie. 

Le Guatemala, a cependant précisé son représentant, ne cautionne pas les plans israéliens d’expansion des colonies de peuplement.  Il a rappelé à Israël son obligation, en vertu du droit international humanitaire, de satisfaire les besoins des Palestiniens vivant sous occupation et de laisser passer l’aide humanitaire.  Il s’est également montré critique à l’égard de la « loi de transparence » israélienne qui oblige les organisations non gouvernementales dont le budget est financé en majorité par des fonds de gouvernements étrangers à les déclarer.  En ce qui concerne la Syrie, il a lancé un appel aux parties pour qu’elles entament des négociations constructives et de bonne foi, dans l’objectif de mettre fin à ce conflit.  Il s’est toutefois dit très préoccupé par les tensions qui découlent de la situation entre l’Iran et l’Arabie saoudite.

M. ABDULAZIZ S M A ALJARALLAH (Koweït), s’exprimant au nom de l’Organisation de la coopération islamique, a expliqué que, depuis le mois d’octobre, on dénombrait déjà 160 tués et 7 000 blessés côté palestinien, sans compter la détention de prisonniers dans des conditions inhumaines.  Il a accusé Israël de commettre à Jérusalem-Est des « actes racistes », qui visent à modifier la démographie et la géographie de la ville, ainsi que son statut religieux historique.  « Il s’agit d’isoler de plus en plus la ville », a-t-il dit, en ajoutant qu’Israël commet aussi des attaques répétées contre les lieux saints des musulmans et des chrétiens.

Face à ces infractions considérables au droit international, et qui ont dépassé toutes les bornes, Israël ne peut pas continuer à agir comme s’il était au-dessus des lois », a-t-il poursuivi.  Le représentant a donc exhorté Israël à mettre fin à l’implantation de colonies de peuplement et à la « judaïsation » de Jérusalem, et à arrêter le drame quotidien des attaques contre les Palestiniens.  Il a insisté sur la nécessité d’une sortie de la crise actuelle, tout en estimant qu’elle nécessiterait une volonté politique de la part du Conseil de sécurité.  « Celle-ci devrait prendre la forme d’une résolution visant à faire cesser l’occupation israélienne dans un laps de temps limité, a-t-il dit, afin de faire régner la sécurité et la stabilité dans la région et de permettre au peuple palestinien de jouir de ses droits inaliénables dans les frontières de 1967. »  Il a estimé que la communauté internationale ne pouvait pas laisser les acquis de ces 20 dernières années partir en fumée en raison de l’entêtement et de l’arrogance d’Israël.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh), rappelant que la question palestinienne était au cœur du tumulte au Moyen-Orient, a souligné la nécessité de « rester du bon côté de l’histoire ».  Le Bangladesh soutient la lutte du peuple palestinien pour l’exercice de ses droits inaliénables et la création d’un État palestinien viable et indépendant, a-t-il assuré, avant de déclarer que l’occupation israélienne était une violation du droit international.  Le représentant a appelé le Conseil à intensifier ses efforts en vue de promouvoir la solution à deux États.  Les groupes terroristes, a-t-il prévenu, instrumentalisent la question palestinienne dans la poursuite de leurs funestes desseins.  La communauté internationale a montré qu’elle pouvait, avec l’adoption de la résolution 2254 (2015), mettre ses divergences de côté, a-t-il affirmé, avant d’inviter le Conseil à tenir compte des engagements, exprimés aujourd’hui par les délégations, pour œuvrer à une reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens.

M. AMRITH ROHAN PERERA (Sri Lanka) a déclaré que ce débat nous rappelle une fois encore l’urgence de trouver une solution juste à la question de Palestine et d’améliorer le sort du peuple palestinien, en particulier en ces temps de troubles sans précédent au Moyen-Orient où toute l’attention est focalisée sur Daech et la crise pressante des réfugiés syriens.  En tant que Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres arabes des territoires occupés, le représentant a appelé les deux parties à créer un environnement propice au rétablissement de la paix.  Il a souligné qu’il était urgent de prendre des mesures visant à établir la confiance afin de faciliter la reprise du dialogue et des négociations sur les questions de fond.  La question de la Palestine demeure une menace grave à la paix et à la sécurité internationales et la recherche d’un règlement juste et global doit être la priorité de la communauté internationale, a-t-il dit avant de conclure.

M. CARLOS FORADORI (Argentine) a rappelé que son pays était engagé activement dans l’aide humanitaire internationale par le biais du déploiement sur le terrain d’experts appelés « Casques blancs », en vue d’appuyer le processus politique et diplomatique au Moyen-Orient et d’assister les réfugiés syriens.  Il a attiré l’attention sur la responsabilité de la communauté internationale de contribuer à trouver une solution au conflit en vue de réaliser un avenir politique crédible.  Rappelant les paramètres d’une telle solution, il a souligné notamment la nécessité pour Israël de mettre fin à l’occupation des territoires.  Il a aussi condamné les actes terroristes commis contre Israël et s’est inquiété du flux de terroristes étrangers qui opèrent en Iraq et en Syrie.  Le représentant a plaidé en faveur de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, ainsi de la reprise immédiate des négociations entre toutes les parties.

Venant à la situation en Syrie, M. Foradori s’est dit profondément préoccupé par la crise humanitaire en cours et dénoncé les graves violations du droit international, notamment celles du droit international humanitaire.  La seule solution viable à la crise est politique et non pas militaire, a-t-il affirmé en se félicitant que le Conseil de sécurité ait enfin réussi à se prononcer de manière unie en ce sens.  Il a placé beaucoup d’espoir dans la reprise des négociations à Genève à la fin de la semaine qui doivent, a-t-il dit, conduire à un processus de transition politique dirigé par les Syriens eux-mêmes.  Il a souhaité que les pays qui peuvent influencer les parties le fassent de manière concertée. 

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a regretté que des violations du droit international se poursuivent « sans que l’on prête attention aux conséquences et aux destructions qu’elles entrainent pour les fondements même de la société du Moyen-Orient », a-t-elle dit.  Elle a considéré qu’il revenait au Conseil de sécurité de veiller à instaurer la paix dans la région, à œuvrer vers une solution à deux États et à faire respecter ses résolutions pertinentes sur la question. 

« Le Conseil de sécurité a pour obligation de faire respecter le droit international, en condamnant toutes les pratiques illégales de la puissance d’occupation israélienne », a-t-elle ajouté.  Pour le Qatar, les membres du Conseil doivent en effet demander à ce qu’il soit mis un terme « aux politiques délétères » car une telle situation ne fait que favoriser l’extrémisme et sa propagation.

La représentante a ensuite expliqué que son pays avait apporté une aide de 230 millions de dollars à la Palestine, pour permettre notamment la construction de 160 000 appartements et résidences, en bâtir 1 200 autres, rénover un hôpital ou financer des projets d’infrastructures routières.

S’agissant de la Syrie, elle a considéré que la communauté internationale n’était ni en mesure de mettre un terme aux souffrances endurées par les civils syriens, ni de faire appliquer les résolutions ad hoc du Conseil de sécurité. 

Appelant la communauté internationale à tirer les enseignements du passé, elle a rappelé que la résolution 2254 (2015) stipule qu’il faut prendre toutes les mesures pour assurer la protection des civils en Syrie et pour garantir l’accès humanitaire mais a regretté qu’aucune de ces dispositions n’ait été mise en œuvre jusqu’ici.  Elle a encore précisé que sa délégation participera, au plus haut niveau, à la Conférence des donateurs pour la Syrie, qui se tiendra à Londres en février.

M. GEIR O. PEDERSEN (Norvège) a déclaré que certaines évolutions politiques permettaient aujourd’hui d’être optimiste mais prudent s’agissant du conflit syrien.  Il s’est notamment dit plein d’espoirs face à l’ouverture prochaine des pourparlers de Genève et a espéré qu’ils permettront d’aboutir à un règlement politique de la situation en Syrie. 

Il a cependant estimé que la communauté internationale devait intensifier ses efforts en vue d’alléger la situation humanitaire sur le terrain.  Il a exhorté les États Membres à annoncer des contributions importantes lors de la Conférence de Londres, qui se déroulera la semaine prochaine.

En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, il a exhorté toutes les parties à prendre toutes les mesures nécessaires pour reprendre le dialogue et mettre fin à l’impasse actuelle.  Il a rappelé que la responsabilité du conflit et la solution pour le résoudre incombe aux parties elles-mêmes et que le statu quo actuel ne pouvait se poursuivre.

Pour la Norvège, la situation actuelle implique que toutes les parties prennent des mesures: la violence doit cesser, a-t-il réaffirmé.  Israël doit arrêter les constructions de nouvelles colonies sur les terres occupées et cesser l’élargissement des colonies existantes.  La Palestine doit renforcer ses institutions politiques et ses structures de gouvernance et entreprendre des efforts bien plus intenses que ceux auxquels nous assistons dans l’immédiat.  Il est absolument nécessaire d’établir une coopération urgente entre les parties, a-t-il conclu.

M. HALIT ÇEVIK (Turquie) a affirmé que le Moyen-Orient n’avait jamais été dans une situation aussi imprévisible qu’aujourd’hui.  L’occupation palestinienne est un obstacle à la recherche d’une paix durable, a-t-il dit, avant d’indiquer que la communauté internationale ne pouvait pas rester inactive face au blocus de Gaza.  Jugeant que le statu quo sur la question palestinienne n’était pas acceptable, le délégué de la Turquie a estimé que le boycott par l’Union européenne de produits émanant des colonies de peuplement israéliennes et le fait que le drapeau de la Palestine flotte au Siège de l’ONU étaient des pas dans la bonne direction.  Le Conseil doit assumer sa responsabilité en vue d’une solution politique, a-t-il estimé.

Soulignant la gravité de la catastrophe humanitaire en Syrie, le représentant s’est dit convaincu que le processus pour un règlement politique dans le pays était à la croisée des chemins.  Le processus, a-t-il dit, doit mener à une période de transition, assortie d’un échéancier clair.  Le délégué a ensuite déclaré que le peuple syrien ne pourra retrouver l’espoir que lorsqu’il constatera des améliorations concrètes de la situation sur le terrain.  Le siège des villes syriennes doit cesser, a-t-il insisté.  Enfin, le représentant de la Turquie a souligné que le but en Syrie était la mise en place d’un gouvernement légitime qui réponde aux aspirations des Syriens.

M. AHMED SAREER (Maldives) s’est dit inquiet de voir le processus de paix israélo-palestinien s’écarter d’une résolution pacifique.  Il s’est cependant réjoui de la reconnaissance et du soutien croissant dont bénéficie la Palestine en tant qu’État indépendant et autonome.  Il a condamné les graves restrictions imposées par Israël au peuple palestinien, ainsi que les violences continues perpétrées à l’encontre des communautés palestiniennes.  Il est regrettable, a-t-il ajouté, que le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés ait dû démissionner parce qu’Israël continuait de lui refuser l’accès dans ces territoires.  Il a demandé à Israël de coopérer avec ceux qui exercent avec un mandat de l’ONU. 

Le représentant a ensuite condamné la violence au Moyen-Orient, comme l’attaque dont a été victime l’ambassade de l’Arabie saoudite en Iran et appelé à ce que les auteurs de cet acte soient traduits en justice.  Il a aussi condamné les attentats odieux commis à Beyrouth par l’État islamique en novembre 2015.  « Nous nous félicitons des initiatives de la communauté internationale pour mettre fin à ce mal avant qu’il ne cause davantage de victimes », a-t-il dit.  Enfin, il a plaidé en faveur de solutions permanentes et pacifiques à tous les conflits au Moyen-Orient, plutôt que des approches morcelées.

M. RODOLFO REYES RODRIGUEZ, Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a expliqué que la situation dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est restait très préoccupante et que le conflit israélo-palestinien ne saurait être relégué au second plan par d’autres crises qui pourraient apparaître comme plus urgentes.  « Ceux qui parlent d’extrémisme violent et de ses dangers ne peuvent nier que la question palestinienne est un des arguments utilisés par les groupes extrémistes pour recruter », a-t-il souligné.  « Si nous voulons mettre un terme à cet extrémisme violent à l’intérieur de nos frontières mais aussi partout dans le monde, nous devons trouver une réponse juste et durable à la question israélo-palestinienne ».

Pour le Président du Comité, la voie vers cette solution est claire et elle existe depuis longtemps.  Il a rappelé qu’elle figurait dans les principes de la Conférence de Madrid, dans ceux de l’Initiative de paix arabe, ainsi que dans la Feuille de route du Quatuor approuvée en 2003 par le Conseil de sécurité.  « Il s’agit des bases acceptées par la communauté internationale comme étant le meilleur moyen de parvenir à une situation pacifique », a-t-il dit.  Sur le terrain, a-t-il fait remarquer, la situation demeure très sombre. 

« On pourrait être tenté d’appuyer une pause pour s’occuper d’autres questions, a-t-il dit, en faisant cependant observer que Gaza restait soumise à un blocus quasi total, que les constructions de colonies de peuplement n’avaient pas cessé et que le Gouvernement d’Israël continuait d’appliquer politique de « deux poids deux mesures » dans la lutte contre les actes de violence ».  Par ailleurs, la situation à Jérusalem est en voie de devenir une véritable poudrière et risque d’alimenter des conflits de religions qui peuvent s’étendre à toute la région, a prévenu le Président du Comité.  « Maintenant, le peuple palestinien n’a plus d’avenir, et le peuple israélien semble avoir renoncé à tout espoir de paix et c’est pourquoi nous, peuples du monde réunis au sein des Nations Unies, devons agir et trouver la voie qui donnera à nouveau une lueur d’espoir et faire en sorte qu’elle ne s’éteigne jamais », a-t-il déclaré.  Le Vice-Président du Comité a estimé, à cet égard, qu’une résolution assortie de paramètres clairs et d’un calendrier bien établi pour sortir de ce conflit serait la solution. 

M. ROLANDO CASTRO CORDOBA (Costa Rica) a jugé préoccupante la recrudescence de la violence dans la région.  Le sang versé ne doit pas devenir la nouvelle norme entre Palestiniens et Israéliens, a-t-il dit, ajoutant qu’il était impérieux de trouver une solution politique au conflit.  Il a appelé le Secrétaire d’État américain à faire preuve dans ses efforts de la même constance que celle déployée sur le dossier du nucléaire iranien.

La situation humanitaire en Syrie ne cesse de s’aggraver, a-t-il déploré, estimant qu’il était inadmissible que des barils d’explosifs soient utilisés et que la population civile soit prise en otage.  Il a demandé la pleine mise en œuvre de la résolution 2254 (2015) et espéré que les pourparlers de Genève seront couronnés de succès.  Enfin, le délégué s’est dit vivement préoccupé par l’évolution du conflit au Yémen.

Mme RODRIGUEZ ABASCAL (Cuba) a souligné « l’appui écrasant » à la cause palestinienne qu’on entend lors de ce genre de débat du Conseil de sécurité, tout en faisant remarquer qu’aucune résolution visant à lever le blocus de Gaza, à faire cesser l’extension des colonies de peuplement ou la construction du mur de séparation, et à exiger de la part d’Israël qu’il rende des comptes pour crimes de guerre n’ait été adoptée par le même Conseil de sécurité.

« Qu’est-ce qu’on attend pour soulager les Palestiniens?  Qui protégeons-nous avec cette inaction?  Comment justifier l’absence de mesures concrètes? » a-t-elle questionné, avant de dénoncer l’opposition systématique des États-Unis et leur recours au droit de veto qui empêche toute action de cet organe.

Elle a ensuite réaffirmé le soutien de sa délégation à une coexistence pacifique de deux États avec Jérusalem-Est comme capitale et dans les frontières 1967, ainsi que son appui à un règlement juste de la question des réfugiés palestiniens.  Elle s’est dite convaincue que le règlement de ce conflit de longue date contribuerait à désamorcer les tensions actuelles qui agitent le Moyen-Orient.

Elle a, en outre, rappelé que Cuba exige la cessation de toutes les formes de violences, ainsi que les incitations à la haine, menées par les colons israéliens.  Son pays appuie, par ailleurs, l’adhésion de la Palestine en tant que membre à part entière de l’ONU et a demandé que l’Organisation accepte sans plus tarder cette demande de reconnaissance présentée par le Palestine en 2011.  « La dette historique vis-à-vis du peuple palestinien est gigantesque et doit être soldée », a-t-elle conclu à ce sujet.

Elle a ensuite ajouté qu’en Syrie, aucune paix qui ne respectera le droit du peuple syrien à prendre son avenir en main ne pourra être durable.  Elle a par ailleurs exigé que cesse toute ingérence en Syrie et a considéré que ceux qui alimentent le conflit depuis l’extérieur sous le prétexte d’un changement de régime sont responsables du bilan des victimes.  « La soi-disant protection des vies humaines et lutte contre les extrémismes ne peuvent servir de prétexte à la présence de forces étrangères en Syrie », a-t-elle conclu.

M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a dit son appréciation à la réaction du Conseil après la récente attaque de l’ambassade saoudienne à Téhéran.  La cause palestinienne, a-t-il dit, est une priorité de mon pays et les autres crises qui ravagent la région n’ont pas changé cela.  Il a dénoncé les exactions commises par « l’armée colonisatrice » d’Israël et les « colons terroristes » israéliens, avant de condamner la politique de judaïsation de Jérusalem-Est et le blocus injuste imposé à Gaza.  Il a demandé au Conseil de prendre des mesures immédiates pour sauvegarder la solution à deux États et de soutenir la mise en place d’un calendrier fixant la fin de l’occupation israélienne des territoires arabes occupés.  

Il a regretté que le Conseil n’ait pas réussi à obtenir la levée du siège des villes syriennes.  « Les images dignes du Moyen-Âge, montrant des personnes qui meurent de faim à Madaya heurtent notre humanité et doivent nous forcer à agir », a-t-il dit.  « Ce que fait le régime syrien, a-t-il affirmé, est inhumain. »  Plaidant pour une solution politique au conflit, il a assuré l’Envoyé spécial pour la Syrie de l’appui de son pays et souligné la nécessité d’un cessez-le-feu.  « Nous allons poursuivre nos efforts en vue d’assurer une transition politique en Syrie sur la base du Communiqué de Genève et de l’Accord de Vienne », a-t-il dit.  Enfin, le délégué a insisté sur les efforts de son pays en vue de créer un front uni de l’opposition syrienne pour les pourparlers de paix, qui se tiendront à Genève à la fin de cette semaine.

M. ANTHONY BOSAH (Nigéria) s’est dit préoccupé par la montée de la violence dans le Territoire palestinien occupé, qui risque d’entraîner une escalade du conflit israélo-palestinien.  Les extrémistes des deux côtés doivent cesser de dicter le programme politique, a-t-il insisté, en invitant les dirigeants politiques à jouer le rôle de chef de file pour rétablir le calme.  Il a dénoncé la décision d’Israël de s’approprier 154 hectares de terres de Cisjordanie, en rappelant que cela constituait une violation du droit international et sapait les chances d’une solution à deux États. 

Les autorités israéliennes doivent donc geler toutes leurs activités visant à implanter de nouvelles colonies de peuplement dans cette région ainsi qu’à Jérusalem-Est, a insisté le représentant.  Il a aussi souligné le rôle crucial du Quatuor dans le processus de paix au Moyen-Orient et s’est félicité de la visite récente de son Envoyé dans la région.  Il a exhorté Israël et la Palestine à rester engagés avec le Quatuor en faveur d’une solution à leur conflit.  Le Nigéria, a-t-il rappelé, soutient fermement la solution à deux États.

M. AMJAD MOHAMMAD SALEH AL-MOUMANI (Jordanie) a tout d’abord rappelé la gravité de la situation actuelle au Moyen-Orient, en insistant plus particulièrement sur le fait que le conflit israélo-palestinien était au cœur de nombreux problèmes dans la région.  Il a cependant regretté que les résolutions ad hoc du Conseil de sécurité aient été ignorées ou aient disparu au fil des années. 

Rappelant que la possibilité de vivre en paix, dans la sécurité et dans la dignité est un droit pour tous, il a affirmé que la seule façon d’obtenir cette paix au Moyen-Orient était d’éviter des conflits sanglants et de permettre au peuple palestinien de retrouver ses droits et de vivre dans un état indépendant, dont les frontières ont déjà été définies et avec Jérusalem-Est comme capitale.  Le représentant a ensuite rappelé que son pays était confronté de manière directe à la question de la Palestine et qu’il continuera de déployer tous les efforts nécessaires pour que les négociations aboutissent à une solution à deux États.  Il a, par ailleurs, rappelé que la gestion historique de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem, est exercée par la Jordanie.

Il s’est ensuite dit encouragé par l’ouverture des pourparlers intersyriens à Genève à la fin de cette semaine.  Par ailleurs, il a rappelé la nécessité de venir en aide au peuple syrien et d’assister les réfugiés de ce conflit.  Il a ensuite rappelé qu’il était vital pour la communauté internationale de coordonner à long terme son action en matière de lutte contre les modes de pensées extrémistes et s’est dit convaincu que la paix et la stabilité dans la région seront réalisées lorsqu’un avenir prospère sera assuré aux populations de cette région.

M. DENIS RÉGIS (Haïti) a jugé intenable le statu quo sur la question palestinienne et a estimé que la résolution du conflit était l’une des clefs de la stabilité et de la paix au Moyen-Orient.  Le droit d’Israël à exister et à vivre en sécurité doit être admis sans équivoque, tout comme celui du peuple palestinien à l’autodétermination, a-t-il poursuivi.

Le délégué a souligné les liens d’amitié entre son pays et Israël et indiqué qu’Haïti avait reconnu l’État palestinien.  Partisan de la solution à deux États, « la seule qui vaille », il a expliqué que ses modalités étaient du ressort des parties.  Cette solution exige le retour à la table des négociations et ne souffre aucun préalable, a-t-il affirmé.  En conclusion, M. Régis a fait part de sa conviction « qu’une solution au niveau de l’ONU était possible ».

À l’issue de ce débat, la représentante d’Israël a repris la parole pour répondre aux interventions de différentes délégations.  Elle a notamment expliqué que le représentant du Liban avait accusé son pays de saper le mécanisme tripartite et la résolution 1701 (2006).  Or, a-t-elle fait remarquer, il n’existe aucun élément probant qui confirme ces allégations.   Elle a estimé que le Hezbollah était responsable de ces violations après le lancement d’une roquette dans le sud du Liban et a précisé que ce groupe appuyait aussi, par ailleurs, le siège de Madaya, en Syrie, où des populations sont affamées.

La représentante a également rejeté les commentaires de l’Arabie saoudite qui, a-t-elle accusé, « continue de bombarder des civils au Yémen ».  Elle a ensuite demandé à la Syrie de s’abstenir de toute incitation à la haine et d’utiliser, au contraire, son énergie à autoriser les demandes présentées par les Nations Unies pour autoriser l’acheminement de l’aide humanitaire.  Elle a, par ailleurs, émis l’espoir qu’un jour les peuples de ces pays puissent jouir de la même liberté d’expression que celle de leurs représentants à l’ONU.

Elle s’est ensuite dite sans voix face aux déclarations palestiniennes, dont l’Autorité, a-t-elle ajouté, ne s’acquitte nullement de ses responsabilités vis-à-vis de la population civile de la bande de Gaza.

S’agissant du Venezuela et de la Malaisie, la déléguée d’Israël a rappelé la piètre situation qui prévaut dans ces pays en matière de respect des droits de l’homme.  Quant au Bangladesh et au Nicaragua, elle les a invités à mieux s’informer sur la situation de la population civile de Gaza.  La représentante a, en effet, expliqué que le cabinet israélien avait approuvé plusieurs mesures visant à assurer l’accès à l’eau, à l’électricité et au gaz.  Elle a aussi précisé que, chaque jour, des milliers de personnes arrivent en Israël pour bénéficier, notamment, de soins médicaux.  Elle a conclu en réaffirmant l’engagement de son pays en faveur de la solution à deux États.

Réagissant aux commentaires adressés à sa délégation, la représentante de la Malaisie a expliqué que l’attitude d’Israël visait à détourner l’attention sur la situation d’occupation de la Palestine.  Israël continue d’agir en violation flagrante des multiples résolutions du Conseil de sécurité, ainsi que du droit international, et ne coopère pas avec les mécanismes de l’ONU en matière de respect des droits de l’homme, a-t-elle précisé.  Elle a exhorté la délégation israélienne à se focaliser sur les questions soulevées, aujourd’hui, par différentes délégations.

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